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Critiques de Kim Dong-Hwa (184)
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Histoire Couleur Terre, tome 1

En lisant cette "histoire" sur les femmes, écrite (et dessinée) par un homme, j'ai ressenti un grand bien-être.

J'ai pris tout mon temps pour apprécier ces tranches de vie d'une mère (veuve) et sa fille qui grandit, dans une Corée traditionnelle du début du siècle dernier.

Les relations mère-fille sont imprégnées de douceur et de complicité. Cela permet à la mère de parler, sans complexes, de la sexualité et des sentiments amoureux, à sa fille. Les hommes ne sont pas absents de cet univers féminin ; ils sont médisants, gouailleurs...ou, au contraire, très sensibles...

Les métaphores relatives à la nature (la pluie : symbole de la vie à (re-)naître ; les fleurs et plantes : la féminité), créent une atmosphère poétique, renforcée par des dessins aux traits très fins et expressifs.

Les illustrations (à l'encre de chine) des paysages et des arbres, insérées habilement dans le récit, sont d'une précision et d'une beauté à couper le souffle...j'étais fascinée et leur contemplation m'a procuré un agréable apaisement...





(Première fois que je lis un manhwa...je ne vais pas m'arrêter là !)
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La Bicyclette Rouge, tome 1 : Yahwari

J’ai été séduit par cette courte BD, plutôt ce recueil de plusieurs petites histoires, toutes réunies par ce facteur circulant sur sa bicyclette rouge pour livrer le courrier à travers le village de Yahwari et les environs. Mais, son emploi n’est qu’un prétexte pour admirer le paysage et faire des rencontres. La vie, la vie ! Je lui trouvais un air qui me faisait penser au facteur dans Une ardente patience, d’Antonio Skarmeta (incarné au cinéma par Philippe Noiret). Surtout qu’une des premières historiettes concerne le poète du quartier de Sedong, qui laisse un petit mot dans sa boîte aux lettres pour remercier l’employé des postes.



Mais la poésie de cette bande dessinée dépasse largement ces petits mots, elle en est toute empreinte. Que ce soit cette femme que le facteur promène à vélo, ces graines qu’il plante pour que des fleurs poussent sur son passage, ces paysages bucoliques, sans oublier les villageois si drôles (parfois caricaturaux mais on pardonne) et humains à la fois. D’ailleurs, heureusement qu’ils sont là, ces villageois âgés. Ils incarnent les vieilles traditions et les valeurs ancestrales, une sorte de sagesse des ruraux, dans le genre profiter du temps qui passe.



Mais, surtout, ces vieillards ont un faciès typiquement oriental. Ils rappellent au lecteur que l’action se situe en Corée parce que le facteur et les plus jeunes personnages passent davantage pour des Occidentaux. Je me demande à quoi ça rime ? C’est probablement ma seule critique négative parce le reste des dessins de Dong-Hwa Kim est parfait. Ils sont d’un style minimaliste (parfois, les personnages sont devant un fond blanc, mais c’est pour mettre l’accent sur l’essentiel) mais tellement colorés et expressifs. Le bonheur, tout simplement !
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La Bicyclette Rouge, tome 2 : Les Roses Trémières

Ma critique de ce deuxième tome de la série de bande dessinée La bicyclette rouge ressemblera à celle du premier. Notre nouveau facteur préféré continue sa tournée dans la campagne, distribuant le courrier à des adresses aussi peu conventionnelles que «la maison ensoleillée» ou «la maison où il fleure bon les orchidées». Pas si facile à trouver en hiver… Hihihi ! Parlant d’hiver, l’album est divisé en quatre parties, chacune dédiée à une saison en particulier, commençant par le printemps bourgeonnant et joyeux.



Plus haut, je mentionnais le facteur mais ce n’est pas son travail qui est important, plutôt l’occasion de faire des pauses sous les arbres, de voir dans le paysage des des décors de romans classiques coréens, de lever les yeux au ciel pour admirer les étoiles. Ceci dit, le facteur s’efface tranquillement pour laisser la place aux habitants du village, à leurs aventures qui n’en sont pas vraiment, plutôt des tranches de vie auxquelles il est facile sinon de s’identifier du moins de les apprécier.



Le gap générationnel est abordé à nouveau, bien souvent doublé des différents citadins/ruraux puisque les enfants ont quitté la campagne et que les petits-enfants, qui ont grandi à la ville, en ont été coupé et n’en connaissent que les rares visites chez les grands-parents. J’ai trouvé très drôle ce garçon qui ne comprenait pas qu’il faille aller à la toilette dans un petit cabinet à l’extérieur de la maison, dans le jardin. Inversement, sa grand-père digère mal cette horrible pizza qui lui a couté si chère… D’autres épisodes sont plus émouvants, comme cette mamie attristée parce que sa nouvelle brue trouve ses photos de familles ringardes et ses bols dépareillés. C’est le charme de l’œuvre de Dong-Hwa Kim.



Mais, dans l’ensemble, c’est assez positif. Pareillement pour ses dessins, que je préfère à ceux du premier tome que je trouvais un peu trop minimalistes et dans les tons de pastel. Dans «Les roses trémières», on retrouve plus de détails, souvent subtils, qui ajoutent de la profondeur et qui aident à se rendre compte que tout se passe en Orient. Les paysages et les maisons sont mieux définis. Et les couleurs semblent plus réelles, plus proches de la terre avec différentes teintes de jaunes et de vert.
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La Bicyclette Rouge, tome 2 : Les Roses Trémières

Aujourd’hui je vais vous parler du tome 2 de la manhwas (bande dessiné coréenne) de Kim Dong Hwa

Je trouve que la 4ème de couverture décrit parfaitement la bande dessiné : « Un livre méditatif, doux et poétique, complètement différent de la plupart des bandes dessinées asiatique. Tout dans ses illustrations et sa narration est pur, plein d’émotion et de nostalgie. »

Il s’agit d’un recueil d’histoires courtes où on rencontre les habitants de Yahwari et le facteur à la bicyclette rouge, au fil des saisons, du temps. Ces personnes sont très touchantes.

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La Bicyclette Rouge, tome 3 : Les Mères

Je retrouve avec beaucoup de plaisir mon facteur préféré qui parcourt à bicyclette le village de Yahwari, petit pois sur la carte de Corée. On est au début de ce siècle. Le volume est centré sur les anciens, leur vie quotidienne, leurs préoccupations et leur imaginaire. Il est question d'isolement, d'enfants qu'on attend en vain tout en donnant le change, de traditions et de modernité, de relations conjugales et amicales mais aussi de rêves et de promesses. Le ton touche au coeur. J'aime toujours beaucoup les dessins pleins de justesse et de tendresse. Le visage parcheminé, le sourire édenté et le dos voûté de la grand-mère qui a une sacré caractère et beaucoup d'humour. le corps amaigri et tanné par le soleil de son époux, un philosophe mélancolique particulièrement touchant. Et le facteur ? Eh bien, le facteur prend le temps de les écouter.
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La Bicyclette Rouge, tome 4 : ...et, de nou..

Je termine sur une belle note la lecture des bandes dessinées de la Bicyclette rouge. Le troisième tome m’avait un peu déçu mais le quatrième et dernier, «… et, de nouveau, le printemps», a ravivé quelque peu mon intérêt. Et la principale raison, c’est le «retour» du facteur. Ce jeune était toujours là mais, dans les dernières aventures, il me semblait effacé. Là, il joue à nouveau un rôle de premier plan : le lien qui unit les différents habitants du village de Yahwari qu’on a appris à connaître, à apprécier et même à aimer. Leurs anecdotes et leurs petits travers adorables, elles sont mises en valeurs par le facteur qui sait en rire tendrement. Conséquemment, il ne se passe pas grand chose et c’est bien ainsi. On ne peut pas toujours lire des drames !



À part ça, l’employé des postes s’occupe de son petit monde comme pas un en rendant de menus services allant d’aider de vieux couples à se réconcilier à tenir compagnie à un veuf, même jusqu’à payer la facture d’électricité d’une dame âgée démunie. Surtout, il dispense quelques bons mots philosophiques (mais qui relèvent plus du bon sens que des questions métaphysiques) ou bien pousse la chansonnette. Plutôt, se fait le chantre de la nature en livrant sa poésie à tout vent. Il n’y a que du positif qui ressort de ce manhwa.



Au fil des albums, les dessins se ressemblent mais évoluent aussi. Dans ce dernier tome, je leur trouvais des airs de dessins animés. Tant au niveau du style que des couleurs. Et c’est une qualité. J’arrivais à faire les liens entre les cases et à imaginer le tout en mouvement, ça me faisait penser à ces «vieux» animés japonais que j’écoutais quand j’étais petit. Ça clôt merveilleusement bien une excellente série.
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Histoire Couleur Terre, tome 2

Dans ce deuxième tome, la féminité d'Ihwa, enfant devenu adolescente va éclore. La complicité entre mère et fille qui leur permet de se livrer leurs sentiments, parfois très intimes, est toujours là...balayée de temps à autre par le vent des querelles...

Après les premiers émois amoureux (dans le 1e tome), Ihwa va être initié à la découverte des sensations de son corps par son amie (et rivale) Bang-sun et elle fait la connaissance de Deok-sam : jeune homme pauvre, sincère et travailleur. Tous les sens d'Ihwa s'éveillent alors...très épris l'un de l'autre, ils rêvent de se marier.

Or, Ihwa, jolie jeune femme enjouée, est convoité par le vieux et richissime employeur de Deok-sam



Comme dans le tome précédent, les femmes sont le sujet majeur ; la féminité est synonyme de vie, de poésie et de luminosité. le langage allégorique est présent dans beaucoup de dialogues...la femme devient fleur (forsythia, azalée, magnolia, rose sauvage...), l'homme est papillon (tigré, blanc, tacheté...ou de feu). Ihwa dit : "je préfère me consumer dans un amour brûlant. Mon homme sera aussi passionné qu'un papillon de feu".

Mais ce n'est ni un conte, ni une bluette. Nous sommes dans la Corée confucianiste du siècle dernier : les us et coutumes, ainsi que la vertu, dirigent la vie quotidienne des femmes. La mère d'Ihwa, veuve, qui tient une taverne est méprisée (elle vend nourriture et alcool !), les croyances populaires sont multiples, les mariages des jeunes filles sont souvent arrangés...



Kim Dong-Hwa raconte bien tout cela, mais de ses dessins (encre de Chine et crayon) on retient surtout le charme d'une nature omniprésente ainsi que le trait invariablement net et précis, faussement naïf qui suggère (dévoile ?) la féminité : courbes, candeur, gracilité, sensualité...rêveries...
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Les nourritures de l'âme

En 2003, La rédaction du magazine coréen Positive Thinking a sélectionné les meilleurs récits que ses lecteurs ont envoyés à l'occasion d'un concours de création littéraire. Pas de thème imposé mais une approche commune : raconter une histoire vraie, exemplaire par sa sensibilité et sa valeur humaine. Kim Dong-Hwa a sélectionné et réinterprété vingt de ces textes.

L'album célèbre le pardon, la modestie, l'amour, l'espoir et fait du bien comme une douce pluie ou un beau rayon de soleil. Les héros sont des gens simples : mère au foyer, grand-mère édentée, petit garçon, souvent pauvres. le crayon de Kim Dong-hwa est rempli de douceur et de délicatesse.

On n'atteint pas cependant la haute qualité de la série Histoire Couleur Terre qui repose sur un véritable scenario. Ce sont de jolies petites histoires, un peu naïves, un peu édifiantes et sans prétention.

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La Bicyclette Rouge, tome 3 : Les Mères

Ce troisième tome de la série de bandes dessinées La bicyclette rouge semble délaisser ce que je croyais être le personnage principal, le facteur qui se promenait allègrement dans Yahwari, au profit des couples âgés anonymes qui croisent son chemin matin et soir. Je l’admets d’emblée, mon intérêt s’émousse. D’abord, parce que l’effet de la nouveauté n’est plus là (et c’est normal) mais surtout parce que, même si tout est encore un peu poétique et enchanteur, ce l’est quand même moins que dans les tomes précédents.



Beaucoup des petites histoires concernent les relations de couples entre personnes du troisième âge. C’est un sujet qui m’attire moins. Ces aînés, dans leurs vieilles habitudes, ils s’aiment tendrement mais ils sont d’une autre époque, un peu maladroits. Ils ont trimé dur toute leur vie, ils continuent à s’occuper de leur petit lopin de terre mais leurs enfants sont partis à la ville. Lors des rares visites de ces derniers, le gap entre les deux générations devient évident et un peu malaisant. Les jeunes ont changé, leurs valeurs ne sont plus les mêmes, ils sont devenus ingrats. Est-ce la réalité en Corée, où la modernité est apparue trop rapidement après la Deuxième guerre mondiale ?



Dong-Hwa Kim se fait l’apôtre de la vie rurale, qui ne peut être que sereine, idéale, en même temps qu’il montre un parti pris pour ses aînés (même s’il n’est pas toujours tendre avec eux). Est-ce juste ? Pourquoi le mode de vie des personnes âgées à la campagne doit être meilleur ? Pourquoi les jeunes de la ville doivent être égoïstes ? Ce n’est pas mon point de vue ni ma réalité. Pas tous les citadins sont pressés, avares et incultes.



Je n’ai rien de plus à ajouter en ce qui concerne les dessins. Je les aime bien, ils colorés, réalistes mais pas trop. En effet, l’auteur-dessinateur se permet quelques fantaisies, ses personnages deviennent quelque peu caricaturaux quand ça se prête à l’histoire. Il ne reste qu’un tome alors, assurément, je le lirai aussi.
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Histoire Couleur Terre, tome 1

Dans ce manwha, manga coréen, nous assistons en trois tomes au passage à l'âge adulte d'une jeune fille, Ihwa, de ses 12 ans à ses 17 ans. Ihwa vit avec sa mère, la "veuve Namwon", dans un village coréen; celle-ci tient une taverne et élève seule sa fille, sans trop de sévérité mais avec une affectueuse attention, tout en menant sa vie de femme, lorsque l'écrivain public qu'elle aime passe par son village, dans ses déplacements de vagabond. De son côté, Ihwa découvre, au fil des saisons, sa nature féminine et les affres de l'amour.



J'ai aimé avant tout le dessin incroyablement esthétique de cette bande dessinée, qui nous fait vivre au plus près les détails de la vie à la campagne, les décors, les tissus des vêtements et objets du quotidien. Nous apprenons quelle était la vie traditionnelle des femmes coréennes (histoire inspirée de la grand-mère et la mère de l'auteur, semble-t-il), nous sommes au plus près de leurs interrogations, de leurs sentiments, présentés dans une certaine harmonie avec la nature qui les entoure, et les inspire, leur soufflant tantôt l'espoir de revoir l'être aimé, tantôt leur communiquant la fièvre du vent fou.



Le trait est précis et net, en noir et blanc, et le dessin raffiné des personnages surprend au premier abord, dans sa ressemblance avec les visages des estampes anciennes, mais on s'y fait vite. Les planches se divisent en vignettes d'une manière classique, suivant l'action, mais il arrive régulièrement qu'une vignette fasse la part belle au paysage : une vignette entière de la taille d'une planche est alors consacrée à un paysage de champs, à des vergers, un pont de bois sur une rivière, un train à vapeur, une maison sous la pluie...



Je mettrai toutefois un bémol à mon appréciation élevée de cette bande dessinée : certes, l'auteur présente la vie de ces femmes comme une attente sans fin, parfois comme de véritables drames (mariages arrangés), il ne manque pas de leur faire dire que leur vie manque d'autonomie - malgré tout, il se complaît dans une certaine symbolique fleurie (la femme = la fleur, on le saura à mesure des innombrables répétitions tout au long de ces trois tomes), mettant en scène la femme comme indissociable de l'homme (le papillon, nécessaire à sa "révélation"). On l'aura compris, le bonheur de la femme passe par celui de son époux : rien n'est plus important pour elle que de guetter les humeurs de son époux, de lui faciliter la vie, et d'être heureuse par ses attentions. Je n'ai décelé aucune distance dans l'énonciation de cette grande vérité humaine.



Le second bémol tient dans les relations des femmes entre elles : Ihwa a des amies, et malgré les défauts de celles-ci, de petites paysannes, je la trouve singulièrement peste et prétentieuse avec elles. J'ai toujours eu du mal à comprendre ces rapports teintés de jalousie et de comparaisons.



Cette lecture reste un réel plaisir, une promenade dans la Corée d'autrefois, qui fait rêver et réfléchir - tout en étant un festin pour les yeux, tant le dessin est délicat et poétique, tout en restant très réaliste.
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La Bicyclette Rouge, tome 1 : Yahwari

Je ne suis pas hostile aux œuvres contemplatives qui jouent sur la poésie et la lenteur, elles peuvent avoir un côté apaisant. J’espérais retrouver cet aspect réconfortant dans « la bicyclette rouge » de Kim Dong-Hwa. Hélas, ça n’a pas été le cas. Si le ton est en effet poétique et lent, sa magie n’a pas opéré sur moi. Au lieu de me sentir comme enveloppée dans un doux cocon comme je l’espérais, je me suis seulement ennuyée. Les petites tranches de vie qui composent la B.D ne sont jamais parvenues à me toucher, je suis restée à distance constamment lors de ma lecture. Quant au dessin, il n’est pas laid, ce trait doux et ses couleurs délicates auraient pu renforcer le côté apaisant de la B.D, mais là aussi je n’ai pas accroché. J’ai trouvé ce dessin assez impersonnel, c’est appliqué, soigné, c’est bien fait mais ça ne dégage pas de charme.



Bref, je n’ai pas été séduite par cette B.D mais, n’étant pas totalement dénuée de qualités, je ne doute pas qu’elle puisse séduire des lecteurs. Simplement, ça n’a pas fonctionné sur moi.

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Histoire Couleur Terre, tome 3

Dans ce manwha, manga coréen, nous assistons en trois tomes au passage à l'âge adulte d'une jeune fille, Ihwa, de ses 12 ans à ses 17 ans. Ihwa vit avec sa mère, la "veuve Namwon", dans un village coréen; celle-ci tient une taverne et élève seule sa fille, sans trop de sévérité mais avec une affectueuse attention, tout en menant sa vie de femme, lorsque l'écrivain public qu'elle aime passe par son village, dans ses déplacements de vagabond. De son côté, Ihwa découvre, au fil des saisons, sa nature féminine et les affres de l'amour.



J'ai aimé avant tout le dessin incroyablement esthétique de cette bande dessinée, qui nous fait vivre au plus près les détails de la vie à la campagne, les décors, les tissus des vêtements et objets du quotidien. Nous apprenons quelle était la vie traditionnelle des femmes coréennes (histoire inspirée de la grand-mère et la mère de l'auteur, semble-t-il), nous sommes au plus près de leurs interrogations, de leurs sentiments, présentés dans une certaine harmonie avec la nature qui les entoure, et les inspire, leur soufflant tantôt l'espoir de revoir l'être aimé, tantôt leur communiquant la fièvre du vent fou.



Le trait est précis et net, en noir et blanc, et le dessin raffiné des personnages surprend au premier abord, dans sa ressemblance avec les visages des estampes anciennes, mais on s'y fait vite. Les planches se divisent en vignettes d'une manière classique, suivant l'action, mais il arrive régulièrement qu'une vignette fasse la part belle au paysage : une vignette entière de la taille d'une planche est alors consacrée à un paysage de champs, à des vergers, un pont de bois sur une rivière, un train à vapeur, une maison sous la pluie...



Je mettrai toutefois un bémol à mon appréciation élevée de cette bande dessinée : certes, l'auteur présente la vie de ces femmes comme une attente sans fin, parfois comme de véritables drames (mariages arrangés), il ne manque pas de leur faire dire que leur vie manque d'autonomie - malgré tout, il se complaît dans une certaine symbolique fleurie (la femme = la fleur, on le saura à mesure des innombrables répétitions tout au long de ces trois tomes), mettant en scène la femme comme indissociable de l'homme (le papillon, nécessaire à sa "révélation"). On l'aura compris, le bonheur de la femme passe par celui de son époux : rien n'est plus important pour elle que de guetter les humeurs de son époux, de lui faciliter la vie, et d'être heureuse par ses attentions. Je n'ai décelé aucune distance dans l'énonciation de cette grande vérité humaine.



Le second bémol tient dans les relations des femmes entre elles : Ihwa a des amies, et malgré les défauts de celles-ci, de petites paysannes, je la trouve singulièrement peste et prétentieuse avec elles. J'ai toujours eu du mal à comprendre ces rapports teintés de jalousie et de comparaisons.



Cette lecture reste un réel plaisir, une promenade dans la Corée d'autrefois, qui fait rêver et réfléchir - tout en étant un festin pour les yeux, tant le dessin est délicat et poétique, tout en restant très réaliste.
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La Bicyclette Rouge, tome 2 : Les Roses Trémières

Le volume s'ouvre au printemps et se pare de jaune et vert. Monsieur Park sème des graines de roses trémières le long du chemin qu'empruntait quotidiennement sa femme. Ainsi à sa prochaine visite, en voyant ces roses trémières sa fille se rappellera le souvenir de sa défunte mère. Le jeune facteur à la bicyclette rouge s'émerveille de la nature et observe les anciens. Ils se chamaillent comme des enfants, se moquent d'eux-mêmes et philosophent. On partage leur quotidien et leur attente. Les enfants ne viennent pas les voir souvent et quand ils viennent , ils ne se comprennent pas forcément. Les anecdotes sont souvent douces- amères. Un petit fils veut à tout prix manger de la pizza, 20000 wons "la crêpe"! La grand-mère la digère difficilement et calcule que ça représente le prix de quatre cents concombres ! (Par parenthèses, le petit devrait lire Une Sacrée mamie).. La fiancée d'un fils trouve "ringard" que ses futurs beaux-parents affichent les photos de la famille. Une bru remplace les vieux bols par des nouveaux...La tête de la mère ! Le dernier épisode est particulièrement émouvant. Depuis le départ de son fils, une vieille dame attend le facteur au pied du grand orme majestueux.
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Histoire Couleur Terre, tome 1

Réalisme et délicatesse

Histoire couleur Terre raconte la vie de deux femmes, la mère et sa fille, dans un petit village coréen du temps jadis qui vit encore au rythme de la nature.

La mère est une très jolie veuve qui travaille dur dans une taverne où se retrouvent les paysans des environs, pas toujours très fins. Un soir elle offre l'hospitalité à un écrivain public itinérant. Son coeur vibrera désormais dans l'attente de ses passages. La petite Ihwa a cinq ans au début de l'histoire et nous la suivons jusqu'à la puberté. Elle apprend la féminité, découvre son corps, celui des garçons, le désir naissant , les premiers émois, les premiers chagrins.

J'ai adoré ce manhwa. D'abord le traitement du scénario, tout en délicatesse pour aborder la découverte de la sexualité chez les enfants. Les métaphores florales, les évocations des parfums et la pluie révèlent les changements du corps, les états d'âme et les émois. Ensuite les dessins m'ont impressionnée. Les paysages, parfois sur deux pages, évoquent des peintures ou des estampes à l'encre de Chine, les traits des personnages sont aussi d'une finesse rare.
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Histoire Couleur Terre, tome 2

Fleurs et papillons

La petite Ihwa éclot bientôt comme une fleur de mars et les papillons multicolores commencent à voleter autour d'elle. Mais c'est au troisième mois du printemps que les fleurs qui s'épanouissent sont les plus belles. En amour aussi le troisième sera le bon lui prédit sa mère, peu pressée de la voir partir...

Je suis toujours sous le charme de ce manhwa, gracieux et faussement naïf, bel hommage aux femmes coréennes.



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Histoire Couleur Terre, tome 1

Ô merveille ! pépite !

Nous sommes en Corée dans un petit village

Très belle balade poétique où l'amour d'une jeune mère veuve voit sa petite fille Ihwa, s 'épanouir de jour en jour, et va la voir éclore comme une belle fleur de lotus ...et lui apprendre toutes les subtilités de la féminité.



Merveilleux dessins en noir et blanc et partout des fleurs superbes, des arbres...qui agrémentent cette jolie histoire filiale qui narre la spontanéité et la fraicheur d'une petite fille qui fait l'apprentissage des codes de son intimité et ses premiers émois amoureux sous le regard amusé et bienveillant de sa mère.

C'est tendre, drôle et subtil, une aquarelle.... la pureté des dessins est un vrai bonheur.



















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La Bicyclette Rouge, tome 1 : Yahwari

Je connais de nom La bicyclette bleue de Régine Desforges mais pas La bicyclette rouge de Kim Dong-Hwa. Aucun rapport entre les deux, dans ce manhwa, nous suivons un facteur qui livre des lettres sur son vélo rouge et rencontre quelques habitants du coin de Yahwari. Plusieurs histoires courtes (4 pages chacune) qui raconte la vie des gens du coin, personnes âgées ou plus jeunes, qui nourrissent parfois le regret d'une vie simple où les nouvelles arrivaient par le facteur. Maintenant le téléphone portable remplace ces petites missives mais notre facteur est bien plus que cela. Il est aussi un fil qui relit ces gens. Ces tranches de vie poétiques sont très agréables à lire, en piochant dedans, quelques histoires un soir, puis d'autres les suivants. Je lirai la suite en espérant qu'il y ait d'autres quotidiens et un peu de changement.

Un peu frustrée par les visages de certains personnages mais le dessin, dans l'ensemble, ne m'a pas rebuté.
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Nuits de noces

Cette bande dessinée se divise en plusieurs saisons, lesquelles symbolisent les différents âges de la vie. Nous assistons à la vie d’une jeune femme, plus précisément à sa vie sensuelle, car elle nous raconte pour commencer sa nuit de noce et ensuite les différentes étapes de sa vie amoureuse jusqu’à son union tardive avec un vieil homme, alors qu’ils étaient devenus veufs tous les deux.

L’auteur joue sur l’ambivalence entre des dessins d’une grande poésie et des dialogues parfois assez crus, ou du moins, très explicites concernant l’anatomie et le déroulement des relations sexuelles.

Les dessins sont très soignés, très délicats et reflètent bien l’ambiance douce et poétique du thème choisi.

Une jolie bande dessinée, empreinte de douceur et de sensualité.

Seul petit bémol : j’ai moins accroché avec l’idée que la nuit de noce soit vécue et ressentie comme le summum de la vie sexuelle, surtout lorsqu’il s’agit, comme ici, d’une jeune femme vierge.

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La mal aimée

Un recueil de nouvelles en manhwa, onze nouvelles pour un petit 375 pages.

Toutes ces nouvelles de la Corée d'autrefois parlent de jeunes filles, de femmes ou de femmes rencontrant des hommes. Les hommes travaillent la terre (ou vont en mer), les femmes doivent être pures avant d'être unies... Il y a des histoires d'attirance, d'éveil de la sexualité (seulement évoqué dans le dessin), d'amour. Celui-ci triomphe souvent mais quand le destin est plus fort que l'amour, la conclusion est accablante pour nos héros coréens.

La nature est très présente dans ces nouvelles : la fleur est faite pour être offerte mais représente aussi quelques qualités chez l'homme ou la femme. Elle apparait souvent dans les nouvelles... J'ai aimé la nostalgie de la première nouvelle (Chagrin d'enfance), la douceur de la fin de l'enfance de la seconde (Les balsamines), l'amour naissant dans Les iris, la tendre découverte de l'alcool dans L'alcool des fleurs...
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Histoire Couleur Terre, tome 1

Voici un manhwa coréen de Kim Dong-Hwa sous forme de poème lyrique chargé de pluie et de fleurs. L’auteur nous décrit le monde et la vie à travers le regard de deux générations de femmes inspirantes, la veuve Namwon et sa petite fille de sept ans prénommée Ihwa. La maman est devenue veuve trop tôt et s’ennuie de la présence d’un homme et sa fille commence son apprentissage de la vie.

Kim Dong-Hwa utilise la pluie et les fleurs pour peindre la vie des femmes et les sentiments amoureux. Les fleurs deviennent la métaphore de l’être aimé et la pluie fait figure de principe de vie et du temps qui passe au rythme des saisons. Il nous instruit sur le symbole de la fleur blanche de la calebasse, le lis doré ou encore la rose trémière… et que dire de la graine de kaki…hihi!



« Lorsqu’un homme se met à la cajoler*, elle s’épanouit comme la plus belle des fleurs et elle fait chanter tous les oiseaux du monde. Elle nous donne l’impression d’être tantôt sur un nuage, tantôt sur une plume d’oiseau. Le monde se pare des couleurs les plus éblouissantes. C’est une chose qui nous fait littéralement perdre la tête. »

*graine de kaki



La relation mère-fille occupe une place de choix. Un lien profond et charnel unit la veuve et sa fillette et certaines scènes où elles prennent le bain ensemble et dorment ensemble sont révélatrices d’une alliance hors du commun. Une union forte, féministe qui fait du bien.

L’auteur présente aussi des hommes forts et bien pensants tout en remettant à leurs places ceux qui se croient supérieurs aux femmes.



« Je suis inquiet, mon enfant. Sais-tu ce qui est encore plus laid à voir qu’un chat en rut? C’est un moine en rut. »



Ce livre est rempli de bons sentiments, avec un scénario maîtrisé et cohérent. Les dessins sont parfois épurés mais combien évocateurs et quelques fois tellement complexes et descriptifs. Un beau mélange de scènes qui montrent la Corée paysanne et campagnarde, probablement du siècle passé. L’époque n’est pas clairement indiquée mais l’auteur parle d’autrefois. Une œuvre qui ravie le cœur et l’esprit. Un immense coup de foudre pour cet auteur qui m’incite à sauter à pieds joints dans le tome 2.



« C’est bien d’élaguer un arbre! Je crois que c’est pareil pour les sentiments! Il faut alléger le cœur de tout ce qui l’encombre. À quoi bon s’éparpiller inutilement? »

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