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Critiques de Kiyoko Murata (48)
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Fille de joie

La condition féminine et la prostitution au Japon sont les deux thèmes principaux de ce roman. Ichi est une jeune fille de 15 ans vendue par son père à une maison close pour éponger les dettes de celui-ci.



Si les thèmes sont porteurs, je n'ai pourtant pas trop accroché à ce roman. Le style d'écriture très spécifique m'a rebuté. J'ai aimé découvrir la société japonaise dans ce contexte et à cette époque - je pense que c'est réaliste - mais j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, à ressentir des émotions. Le ton est souvent froid, monotone. L'auteur retrace le quotidien répétitif de celles que les autorités comparées à des "bêtes de somme". On comprend que ses jeunes filles subissent les erreurs de leurs parents, qu'elles sont dans une certaine détresse, que leur situation est paradoxale car il y a certains avantages à leur condition effroyable, mais j'ai trouvé ce roman trop formel.

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Fille de joie

Elles sont encore mineures pour certaines, « prêtées sur gage » à des tenanciers plus ou moins scrupuleux.

A leur arrivée, selon leur beauté, elle sont cédées à des maisons plus ou moins prestigieuses : putains de luxe ou de plus basses extractions.



Ichi aura « la chance » de tomber sur une maison prestigieuse et réputée, le Shinonome, placée sous la tutelle de l’Oiran, courtisane de haut rang. Elle sera protégée, étant mineure. Une loi impose aux tenanciers de laisser les jeunes filles se rendre à l’école, afin qu’elles y apprennent à lire, à écrire et à compter. On leur apprend à écrire des lettres à leurs « favoris », afin de garder un lien avec les plus généreux qui surviennent à leurs besoins.



Un vieil homme croise Ichi et souhaite l’avoir dans sa couche. Il promet de ne pas la toucher, il veut juste s’endormir dans ses bras…



Ichi n’aura pas d’autres choix que de vivre dans cette maison afin de payer la dette de son père. Un jour, le tenancier lui annonce que son père va venir la voir. Que d’espérance. Mais voilà… Elle va découvrir, grâce à l’école, la dette qu’elle doit rembourser et se rendra compte que celle-ci n’a pas de fin, ni pour elle, ni pour ses compagnes.



Petit à petit la révolte gronde. Les temps changent et ces jeunes femmes veulent s’émanciper. Y arriveront-elles ?



Une belle découverte qui montre encore une fois, que les femmes paient un large tribut lorsque la famille est pauvre ou veulent gagner leur liberté.

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Fille de joie

Il m’aura fallu une dizaine d’années avant de lire une nouvelle œuvre japonaise que j’apprécie, la dernière étant Kafka sur le rivage. C’est une littérature avec laquelle j’ai vraiment du mal, en raison d’une écriture que je trouve souvent froide, distanciée ; mais, de temps en temps, je fais des tentatives, quand les thèmes présentés sur les quatrièmes de couverture me plaisent.



Et justement, mon envie de lire Fille de joie s’explique ainsi : j’ai toujours été très attirée par la description que font les auteurs du milieu des courtisanes et des prostituées, et ce depuis ma lecture de Nana il y a bien longtemps, quand j’étais ado. L’avantage de ce roman japonais, c’est que le regard porté sur ce milieu marginal, à la fois fascinant et repoussant pour beaucoup, n’est pas celui d’un auteur, mais d’une auteure (oui, je conchie l’Académie Française ^^), qui plus est d’une auteure japonaise qui décrit les mœurs de son pays, desquelles je ne suis pas du tout familière. Et qui dit auteure dit fin totalement inattendue pour cette thématique, mettant en scène de manière très optimiste une émancipation possible de ces femmes vendues de force aux bordels japonais, notamment grâce à l’éducation – où l’on voit que c’est par un regard justement féminin que nous est décrit ce milieu… -.



J’ai donc appris, dans ce roman, beaucoup de choses intéressantes, puisque Kiyoko Murata prend le temps de donner des précisions historiques qui permettent d’être au plus près de la situation des jeunes filles ou femmes se prostituant au début du XXème siècle au Japon, de la grande courtisane que tout le monde respecte, qui est très demandée et qui rapporte énormément d’argent à la maison close, lui donnant même son nom, à la petite prostituée qui enchaîne les passes dans la même soirée sans pouvoir choisir ses clients. Ces précisions s’accompagnent d’une trame narrative, bien que classique, fluide et très agréable à lire, qui m’a permis de m’attacher aux personnages principaux de celle-ci, surtout à Ichi, adolescente venant d’une île de pêcheurs du Sud qui va, tant bien que mal, apprendre à devenir courtisane sous nos yeux.



J’ai donc, une fois n’est pas coutume, passé un très bon moment avec ce roman japonais, qui m’a facilement entraînée dans l’ère Meiji, à la suite de ces filles de joie, à la fois respectées et considérées par une loi comme du bétail.
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Fille de joie

J’ai adoré ce livre, l’écriture est directe et percutante. On découvre le parcours d’Ichi, jeune fille vendue dans une maison close au cours de l’ère Meiji. Ce n’est pas une histoire triste, c’est une histoire sur le courage, la résilience, la force mentale, la solitude, et tant d’autres sentiments qui sont abordés toujours avec subtilité. C’est un livre qui nous en apprend à la fois beaucoup sur cette époque et sur la condition de la femme, et en même temps qui nous touche en plein coeur.
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Fille de joie

Nous sommes en 1903, la jeune Ichi Aoi, originaire de l'île de Iojima, au sud de la grande île de Kyushu, est vendue par ses parents à une maison de prostitution à Kagoshima. C'est le triste choix de bien des familles de paysans et pêcheurs pauvres et endettés, qui espèrent ainsi se refaire en louant les services de leur fille. Nous allons suivre Ichi dans son apprentissage du « métier » et la vie de ces malheureuses filles dans la maison Shinonome qui se veut plutôt haut de gamme par rapport aux maisons voisines. La maison est très hiérarchisée. Deux jeunes femmes plus anciennes, plus jolies, ont rang d'oïrans, Mlle Shinonome et Mlle Murasaki. Elles sont un peu les mentors, les éducatrices des jeunes filles qui arrivent. Un niveau en dessous se trouvent huit tenjins, et en bas de l'échelle, donc, les plus ou moins novices. Les tenanciers ont l'obligation légale d'envoyer ces filles à l'école, où officie la maîtresse Mlle Tetsuko. Mlle Tetsuko est une ancienne prostituée du célèbre quartier de plaisirs de Yoshiwara à Edo.



Tel un véritable reportage en immersion, l'auteur nous instruit sur les codes et les relations humaines dans ces maisons, et sur le sort de ces femmes à cette époque. Elles ne bénéficient même pas de la même chance que le bétail, qui a bénéficié en 1872 d'un édit de libération. Nous observons leur vie quotidienne, et leurs sentiments parfois étonnamment ambivalents. Les filles prisonnières de leur horrible contrat de servitude rêvent d'une autre vie, d'évasion, mais la crainte de tout perdre une fois dehors les en dissuade largement, car ici elles conservent malgré tout une petite part de leurs gains, sont nourries, logées, habillées, et éduquées. Même les oïrans doivent un service sexuel (ce qui les différencient du métier de geisha), certes pour elles beaucoup moins intensif et bien mieux rémunéré que pour leurs petites collègues de la maison.



Parmi les nouvelles brille la figure d'Ichi, petite sauvageonne de 15 ans qui à son arrivée parle le dialecte bizarre de son île et s'adresse volontiers aux petites bêtes, et notamment à ses amies « les fremis. » Arrivée le même jour que trois autres filles, elle détonne par son esprit rebelle et son caractère bien trempé. Un sacré phénomène ! Leur éducation sexuelle nous est décrite en détail, et leur initiation pratique est du genre humiliante, se faisant sous les regards de leurs collègues. Heureusement, il y a la figure des oïrans, véritables icônes pour les filles. Ce sont des sortes de princesses, parfois dures dans leur fonction de mentorat, mais qui s'avèreront avoir un coeur. Mlle Murasaki, enceinte, choisira de partir et de perdre ainsi son statut pour élever son bébé plutôt que de le confier hors de la maison à une nourrice, règle impérative (bébés interdits en ces lieux aux yeux des visiteurs masculins). Quant à Mlle Shinonome, elle se montrera digne de l'admiration de ses collègues, étant courageuse, humble et solidaire des filles à l'heure du choix décisif d'émancipation.



Ichi va avoir l'intelligence et la volonté de ne pas se laisser gagner par le désespoir. Il y a des jours difficiles, notamment lorsqu'elle rêvera un temps au mariage avec Sokkichi, un homme originaire de son île qui vient profiter d'elle, mais qui cache qu'il vient de se marier, ou lorsqu'une visite de son père est annoncée…Il l'esquivera, venant simplement déclarer de nouvelles dettes qui vont encore peser sur les épaules de sa fille. Elle calcule, alors, émue et rageuse, qu'elle aura encore huit ans à donner de son corps pour rembourser. Oui, elle calcule…car elle aime aller à l'école, où la maîtresse Tetsuko les instruit avec zèle. Ichi progresse…et comme elle y travaille beaucoup sur un journal intime, l'enseignante, en femme militante, sent bientôt qu'il est temps de stimuler chez les filles un désir d'émancipation. Bientôt les temps changent…l'Armée du Salut présente sur l'île de Kyushu incite aussi à la libération, et il se dit que les autorités ne soutiennent plus guère les tenanciers…une grève, cette nouveauté née en Angleterre, va bientôt être initiée au Shinonome, d'où déjà ces derniers mois les évasions augmentent…



J'ai beaucoup aimé ce livre, particulièrement instructif sur cette histoire propre au Japon, sur la condition des prostituées, et sur l'évolution de leur sort, indissociable d'un mouvement de modernisation du pays de la fin de l'ère Meiji, début de vingtième siècle. Les personnages sont plutôt bien campés, la jeune Ichi est une figure on ne peut plus attachante, et l'écriture de l'auteur sans être exceptionnelle, est agréable.

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Fille de joie



C'est une œuvre sublime que je découvre avec la plume de Kiyoko Murata, elle m'a emporté dans le passé où les jeunes femmes été traitées et vendues comme des objets, sans aucunes considérations, privées de leurs humanités et de leurs libertés.

On se laisse facilement transporter dans ce Japon et l'on découvre leur mode de vie et les traditions de cet époque heureusement révolue "quoi que" encore actuellement on se pose pas mal de questions sur les conditions des femmes , donc ce livre reste toujours à la page.

Ichi m'a vraiment séduite, cette jeune femme n'est pas distinguée, ni raffinée mais elle possède un cœur pur et une belle âme, elle a soif de liberté et souvent nostalgique de son île, elle sera souvent déçue par le comportement de sa famille.

Elle écrit très bien et nous livre ses émotions dans son journal. Grâce à ses rencontres et des liens qui se solidifient, elles vont pouvoir mettre fin à leurs calvaires, la vie sera plus douce et leurs combats ne resteront pas vains.



Un roman pleins d'espoir et de liberté un hymne à l'amitié . Une bonne dose de courage et on termine ce roman des émotions plein la tête. J'adore la littérature Japonaise et sa poésie qui m'enchante vraiment, quel talent.


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Fille de joie

Quel roman ! L'autrice ici nous raconte un fait historique sur le Japon, à l'orée du Xx ème siècle, dont je n'avais aucunement connaissance. Il est question de prostitution dans ce récit. J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'autrice. Une écriture poétique et douce malgré la dureté du récit. J'ai trouvé les personnages et notamment Ichi le personnage principale, très attachants. Les sentiments sont réalistes et bien retranscrit. On suit ces femmes dans leur malheur, et malgré leur situation, leur petit moment de joie. Un petit bijou de la littérature japonaise à découvrir.
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Fille de joie

En préambule : il faudra un jour que certaines personnes comprennent qu'une prostituée n'est pas une geisha ! et inversement ! Et ici comme son titre l'indique il est question de prostituée-s, en l’occurrence dans le Japon du début du XX° siècle.

Fille de joie est un très beau livre sur la condition féminine, sur ces femmes vendues, comme c'était -trop- souvent le cas à l'époque dans les familles pauvres, sur leurs corps, dont l'auteur parle sans vulgarité (comme quoi c'est possible quand on veut faire preuve d'imagination et s'abstenir de complaisance et de facilité). A cette description, vivante et documentée, de la vie dans un quartier de prostitution, l'auteur ajoute subtilement des questions sociales et -excusez la redondance - émancipatrices, montrant les changements à l’œuvre dans la société japonaise. Les personnages (Ichi, bien sûr la jeune héroïne de cette histoire, mais aussi l'institutrice, ou la courtisane la plus recherchée du quartier réservé) sont forts, attachants. La construction du récit est aussi intéressante grâce aux sorties à l'école (pour que les prostituées y apprennent à écrire) et qui permettent de sortir de la maison de prostitution et d'en comprendre toute la violence qui y existe. Des voix féminines que l'on suit, aussi dans la -quasi - dernière séquence du livre, vers l'émancipation.
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Fille de joie

Plongée étonnante dans la prostitution au Japon sous l'ère Meiji, fin XVIIIéme début XIXème, dans le quartier réservé de Kagoshima.

Une prostitution systémique, organisée et hiérarchisée, et contrôlée notamment pas le biais de l'« Édit de libération des prostituées » (geishōgi kaihōrei 芸娼妓開放令) de 1872.

Un monde qui semblerait au premier abord (en)cadré, elles y reçoivent éducation et protection ; mais un monde qui n'en reste pas moins un monde sans fond, une prison du désir bestial, une geôle de la débauche dans laquelle les filles survivent en quasi-esclavage, "tantôt flottant, tantôt sombrant". Des familles effroyablement pauvres vend(ai)ent leur fille à des tenanciers, des patrons de maison close. Les filles vendues, asservies, devaient rembourser leur dette (coût le vente initiale, vivres, logis, vêtements, éducation...) tout au long de leur contrat de servitude. Beaucoup n'atteignaient pas cet âge de la "retraite", emportées pas la maladie souvent vénérienne. Et quand leur contrat prenait fin, elles n'avaient que peu de chance de s'en sortir dans une société qu'elles ne connaissaient pas, rejetées comme des parias.

« Un minimum de règles existait à l'intérieur de celui-ci, à l'extérieur aucune. Dedans, c'était l'enfer, dehors, "les enfers". Les filles devaient choisir celui qu'elles préféraient. »

Seules les filles de haut rang avaient la chance de pouvoir élever leur niveau d'intégrité et être rachetées par un client fortunée pour devenir une épouse respectable.



"Fille de joie" est un roman d'initiation extrêmement intéressant ; il pourrait se lire comme un essai tant les détails sur les rituels, les coutumes, l'apprentissage pour devenir une bonne courtisane, les codes, les subtilités, etc... foisonnent dans ce récit.

On découvre l'histoire fascinante d'Ichi, une jeune fille vendue par sa famille à un tenancier d'une maison close de Yoshiwara, débarquée de l'île d'Iojima. A l'instar de son île natale, Ichi est une jeune fille au tempérament volcanique, elle est forte, lucide, curieuse, avide d'apprendre. Au contact de son Oïran, de sa professeure et d'autres femmes, elle apprendra que le choix est possible, et la liberté, une réalité tangible.

Une prise de conscience féministe, un vent de rébellion souffleront alors sur les pages de ce récit, et "mourir sous les vagues" ne sera plus un rêve.

Une écriture intimiste, dépouillée, délicate. Un roman empreint de féminité et d'espoir qui donne envie d'adapter notre chère devise républicaine : Liberté, égalité, sororité !



Officiellement, la prostitution a été abolie au Japon en 1958.

Officieusement, elle existe toujours, à l'abri des regards sous le joug des Yakuzas et le JK business qui exploite des lycéennes en est un triste exemple.

Sombre réalité. le Japon, pays de contrastes est passé maître dans l'art de camoufler ses propres démons ; il est définitivement, un pays, parmi tant d'autres, où il ne fait pas bon être femme encore aujourd'hui...
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Fille de joie

Bon c'est pas facile de parler de ce bouquin, d'abord et avant tout parce qu'il relate une vérité historique scandaleuse, à savoir qu'au Japon jusqu'au tout début du 20ème siècle (loi d'abrogation de ce principe en 1904), il était possible pour des parents très pauvres, de vendre leurs filles à une maison close, pour une durée indéterminée, jusqu'à ce que les gains générés par celle-ci remboursent le montant du prêt, elle était alors libre de partir.



C'est sordide à première vue mais ça n'apparaît pas de cette façon dans le livre, surtout grâce à la plume de l'auteur qui ne plonge jamais dans les détails.



Nous suivons donc la jeune Ichi, 15 ans, fille de pêcheur, vendue à cet établissement de haute tenue, car oui dans son malheur elle a de la "chance", car cette maison close est régie par des règles strictes comme l'obligation de fournir un apprentissage de la lecture et d'une tenue de compte qui empêche l'établissement du duper les filles car chaque sou compte pour le remboursement de la dette, et une fille incapable de lire et de compter serait piégée indéfiniment dans ce lieu. L'hygiène est aussi souvent contrôlée, ce qui n'est pas le cas des autres maisons du quartier de moindre stature.



Cette jeune fille, désinvolte, libre, profondément attaché à la mer, ne rompra pas malgré les innombrables épreuves auxquelles elle sera soumises, notamment grâce à l'apprentissage de l'écriture, elle qui parlait le patois, écrira désormais dans un carnet dans un langage châtié et poétique. Cette formation intellectuelle reçue auprès de la formidable institutrice de l'établissement, ancienne prostituée ayant racheté ses droits et désormais libre, leur permettra de prendre conscience de leurs conditions en aspirant à une vie meilleure, éveillant un sentiment d’injustice et une volonté de changement.
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Fille de joie

J'ai aimé ce livre, plus pour ce qu'il m'a appris que pour l'histoire en elle-même : pour l'immersion dans ces quartiers japonais dédiés au plaisir, pour la vie misérable de ces filles vendues par leurs parents, pour ces tentatives de s'en sortir malgré les pratiques de certains patrons.

L'héroïne, vive comme un chien fou, n'est pas spécialement attachante. Le résumé nous laisse supposer qu'Ichi va devenir une véritable actrice de son destin, et j'ai été déçue qu'elle ne soit finalement qu'une spectatrice de cette Histoire qui se met en marche.

Ce n'est pas inintéressant, loin de là. Mais peut-être pas aussi engagé que le suggère le résumé : on est observateur, et la révolution se fait très tranquillement.

... Mais c'est peut-être de cette façon que l'histoire japonaise s'est finalement faite, je ne m'y connais pas assez pour savoir.
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Fille de joie

***

Ichi est une jeune japonaise originaire d'une île du Sud. A 15 ans, elle est vendue par ses parents à un tenancier de la maison close réputée qu'est le Shinonome. Ils n'ont pas d'autre choix, comme beaucoup de famille pauvre. Ichi va devoir rembourser sa dette en donnant son corps, soir après soir. Dans cet enfer, Ichi aura la chance de suivre des cours à l'école féminine. Elle va apprendre à lire, écrire et compter. Mais aussi à comprendre le monde qui l'entoure et les enjeux de sa condition...

Un roman dur sur les conditions de vie des filles de joie japonaises aux débuts des années 1900. Un monde clos, sombre mais éclairé par l'amitié que les jeunes filles se portent, par les savoirs que leur divulguent l'institutrice et par l'espoir de l'une liberté durement gagnée. C'est avec une belle écriture que Kiyoko Murata nous emporte dans l'ombre des chambres et dans la lumière des salles de classes, aux côtés de jeunes filles prisonnières d'un monde d'hommes et de pouvoirs...
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Fille de joie

Un roman très instructif sur les quartiers de plaisirs et les filles de joie. On découvre à quoi ressemblait la vie de ces jeunes filles qui débarquent dans une maison close et tout ce à quoi elles pouvaient être confrontées. Une immersion dans un monde que l’on connaît peu au final et qui, grâce au regard à la fois naïf et malin d’Ichi, prend une saveur toute particulière.
Lien : https://comaujapon.wordpress..
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Fille de joie

Ichi est une jeune plongeuse habitant dans une île japonaise au début du vingtième siècle. Elle vit heureuse et croit à un Dieu tortue. Cependant, son père adoré vend sa fille à une "maison de joie"...une maison close. Ichi devient prostituée pour rembourser les dettes familiales. Kiyoko Murata décrit dans un roman quasi documentaire l'apprentissage des fameuses geishas japonaises mais aussi la vie quotidienne de ses femmes vouées à la servitude sexuelle. D'autres romans me viennent à l'esprit comme Geisha d'Arthur Golden pour une évocation similaire. L'écrivaine japonaise va plus loin dans ce récit en introduisant notamment un aspect moins connu de l'éducation des geishas : l'école obligatoire de ces prisonnières.

L'ensemble des personnages constitue un tableau à la fois très réaliste et intimiste.

Ichi, candide, mais aussi effrontée et très intelligente est une héroïne attachante...

Amatrice de littérature japonaise et asiatique en général, je ne connaissais pas Kiyoko Murata, je vais m'empresser de découvrir ses autres romans...et vous conseille vivement la lecture de celui-ci !
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Fille de joie

j'ai lu très vite ce roman qui m'a beaucoup plu. Le sort de ces filles vendu pour faire commerce de leur corps semble commun ce qui rajoute au drame. L'histoire apparemment très documenté semble réaliste.
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Fille de joie

Bonjour les lecteurs...



Cette histoire est l'histoire de l'ère Meiji de la prostitution japonais.



Nous sommes en 1903 et Ichi, 15 ans, venant d'une famille pauvre de pêcheurs, est vendue à une maison close.

Elle devra y travailler jusqu'au remboursement de sa dette.

Ichi a, dans son malheur la chance d'être tombée dans un maison de luxe.

Elle va se retrouver sous la tutelle d'une courtisane qui va lui apprendre son métier.

De plus, ces apprenties prostituées, souvent sans éducations, sont envoyées à l'école.

Une chance pour la jeune fille qui va y apprendre à lire, écrire et compter mais surtout à ouvrir son esprit jusqu'à la révolte.



Ce livre raconte avant tout les conditions de vie des prostituées au Japon au début du siècle passé.

Ces filles, ne sont pas les plus mal loties, bien loin de là mais la liberté ne s'obtient que rarement .; la dette étant quasi impossible à rembourser.

Il existait pourtant des lois émises à l'époque visant à donner un certain droit à ces fille répertoriées comme du bétail ( Il existait en effet depuis 1872 un édit de libération des prostituées promulgué par le gouvernement).

Loi peu appliquée tant que les filles n'en connaissaient pas l'existence.

Heureusement l'éducation et le savoir vont changer leurs façons de voir et elles vont être de plus en plus nombreuses à militer pour leur liberté et à vouloir quitter le "confort" .



Voici un récit qui mélange la petite et grande Histoire ... on y apprend beaucoup de choses.

Je le recommande vivement pour tous les amateurs du Japon.
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Fille de joie

Le titre Fille de joie parle de lui-même. Murata Kiyoko traite en effet de prostitution en ce tout début du XXème siècle japonais, alors sous l'ère Meiji.



1903, Aoi Ichi, quinze ans et originaire d'une toute petite île de pêcheurs et plongeuses, est vendue par son père à un établissement du quartier des plaisirs de Kumamoto, au Sud de l'île de Kyūshū.



L'auteure ne joue à aucun moment sur le pathos. Elle va droit au but dans un style neutre pour dépeindre ce milieu si particulier des quartiers réservés. Point de geishas ici mais des prostituées attendant le client derrière le grillage de bois qui sert de vitrine. Il n'y a que les "oiran", le degré ultime de la courtisane, qui ne s'étalent pas au regard. D'une perfection esthétique et sexuelle sans égal, ces quasi reines font marcher leur établissement et entretiennent leurs apprenties et leurs servantes. Ichi a la chance d'être mise sous la protection de l'oiran numéro un de chez Shinonome.



Cours d'éducation sexuelle pour maîtriser ardeurs et plaisirs des clients, cours de lecture et écriture pour ces gamines pauvres vendues, la plupart du temps analphabète, cours d'art d'agrément comme l'ikebana ou la cérémonie du thé. Visite mensuelle gynécologique pour déceler toute maladie ou potentielle grossesse. Séances aux bains du quartier où s'échangent potins et confidences. Et bien sûr, à l'heure où la nuit tombé et où les cordes de shamisen résonnent, c'est le moment d'accueillir les hommes venus satisfaire leurs envies.



Si l'établissement où est tombée Ichi est de très bonne réputation, avec un couple de tenanciers qui ne trichent pas sur les sommes, le système n'en est pas moins de la servitude. Chaque nouvelle arrivée commence avec une dette qui s'accroît chaque jour. Elle doit rembourser le prix auquel elle a été achetée, les vêtements, la nourriture, le chauffage, etc qui lui sont fournis au quotidien. Sans compter les visites du médecin en cas de maladie et, pire, un emprunt qu'un père viendrait faire au tenancier sur le dos de sa fille.



On se rend très bien compte avec Fille de joie de l'enfer et de la précarité de situation des jeunes filles et femmes. Pieds et poings liés par cette dette terriblement pesante, elles doivent accumuler les clients ou espérer passer dans une catégorie supérieure mieux rémunérée pour se libérer. Ou fantasmer sur un homme riche la rachetant pour en faire sa concubine ou son épouse en cas de veuvage. Un cas si exceptionnel que toutes savent très vite qu'il vaut mieux compter sur leurs propres forces. Heureusement qu'il existe une certaine solidarité entre toutes ces filles pour supporter le fardeau du quotidien. Ichi trouve également du réconfort dans la salle de classe de Tetsuosan, à rédiger son journal, elle la fillette illettrée dont personne ne comprenait le dialecte de son île natale à son arrivée.



Sans effet, sans renfort d'émois, Murata Kiyoko signe avec Fille de joie un beau roman sur le destin de ces gamines vendues par des familles serrées par la misère. Leur force de résilience est impressionnante et fait regretter l'arrivée à la dernière page. Quoique évoque seulement par quelques touches, le contexte montre un Japon reculé des grandes cités de Tokyo et Kyoto mais où des Occidentaux sont néanmoins présents. Il s'agit surtout de missionnaires de l'Armée du Salut. Des changements sous-jacents surviennent peu à peu dans la société japonaise, non sans incidence sur la vie des quartiers réservés. Mais ça, je vous laisse le découvrir en ouvrant les portes/pages de Kumamoto.
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Fille de joie

Ichi a quinze ans au début du XXe siècle: elle vit sur une île dans le Sud du Japon, dans une famille de pêcheurs. Une famille qu'elle doit quitter pour en assurer la subsistance et rejoindre une maison close.



Pour cette fille farouche et peu éduquée, une autre existence commence: mélange de camaraderie, de leçons de séduction, d'obéissance...



Mais aussi la découverte de l'obligation scolaire et des leçons données par Mlle Tetsuko, d'origine noble, ayant partagé elle aussi le sort des prostituées. Une révélation pour Ichi !



Un roman instructif et captivant autour de la condition féminine et de la laborieuse modernisation: un changement personnalisé par Ichi, une héroïne attachante et vive.

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Fille de joie

Je n'ai pas des souvenirs très marquants, mais j'ai eu l'impression que ce roman faisait doublon avec Geisha d'Arthur Golden. C'est le même milieu de huis-clos du quartier réservé avec ses différentes maisons appartenant à des tenanciers cupides, accueillant des clients brutaux ou sincères, et hébergeant des prostituées classées selon leur âge, leur expérience et surtout leur beauté. Tout le monde ne peut devenir oïran. J'ai donc retrouvé, sans l'originalité de Geisha que j'avais déjà lu, la fragilité des cerisiers, la blancheur du teint des femmes ou la douceur de la soie des kimonos.

Mais c'est le regard de l'héroïne qui apporte l'intérêt à ce roman, une jeune fille révoltée, qui s'ouvre à la magie des mots et à l'écriture. L'instruction lui permet de se révéler à elle-même, de comprendre ses sentiments en les écrivant, tout en adressant un appel à l'aide à son institutrice.

Si ces passages sont forts, les scènes de la formation des prostituées sont assez difficiles.
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Fille de joie

Ichi est vendue par sa famille très pauvre et se trouve à 15 ans dans une maison close.

Il y a bien sur de la pauvreté, de la dureté, l'exploitation du corps des femmes mais aussi un peu de solidarité et de la rébellion.

C'est joliment écrit mais le rythme est lent, trop lent pour s'attacher aux personnage.

Un livre instructif mais qui m'a laissé sur ma faim.
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