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Citations de Lalie Walker (21)


Omar s’essuya la bouche tout en fixant l’homme, un fellagha hargneux et convaincu que l’Algérie appartenait aux Algériens et à personne d’autre. Un esprit fiévreux et rigide, stupide, selon Benkassem qui faisait commerce des hésitations des uns et des précipitations des autres. Il était connu à Colomb-Béchar pour arranger toutes sortes de petits trafics, aidant les militaires ou les locaux à trouver ce qui satisfaisait leur moindre désir. Armes, filles, garçons, drogues, alcools, nourriture, bijoux, il n’y avait qu’à demander à Omar Benkassem.
Mais le fellagha qui se tenait devant lui ne cherchait rien à acheter et n’avait rien à vendre, si ce n’était sa haine des Blancs et de l’étranger, de toute chose. Sa haine contre Lise Leplay et Jo Mat. Et celle encore plus tenace contre Denis Arbant qui pilotait un avion ou conduisait une jeep, et représentait le pouvoir, l’arrogance du colon. Une autre forme de liberté et de richesse.
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Main moite et gorge sèche, Anne retourna alors l’arme contre sa tempe. Ferma les yeux et appuya. Une fois. Sentit son coeur battre furieusement. Deux fois. Les muscles de ses jambes se grippèrent sous l’effet de la tension. La peur lui brouillait l’esprit et opacifiait son sang. Elle bloqua sa respiration et appuya une troisième, quatrième et cinquième fois, avant de baisser lentement son bras. Elle expira encore bien plus lentement, tant elle craignait de s’étouffer. D’effroi et de désarroi.
Enrayée, s’entendit-elle penser.
Consternée. Affolée.
L’arme de papa s’est enrayée !
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Un cri épouvantable rompt le silence. Des oiseaux de nuit s'envolent, des bestioles courent sous les herbes. Puis le silence retombe, immense et glacial.
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Quand on veut on peut..;Obligée à la verticalité et à l'immobilité Violette aurait voulu mais ne pouvait strictement rien faire. Ni modifier son position, ni détendre son corps douloureux et aller ne serait ce que légèrement mieux. Quant à sa situation elle lui échappait complètement depuis...Elle n'aurait su le préciser. Le temps était devenu une notion floue.....
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Etrange , se dit Fergus en cherchant ses clés , qu'il faille toujours un désastre pour que les gens s'entraident. Redécouvrent leurs voisins et réapprennent à se parler . Si l’on commençait par prendre soin les uns des autres , peut-être n'y aurait- il plus besoin de calamités pour s'humaniser .
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Le temps était à la tempête.
Depuis plusieurs mois, il alternait entre sécheresse et tempête de vent glacial. Les gens ne parlaient plus de lui de façon anodine. Ils étaient préoccupés par les dérèglements climatiques qui, d’un bout à l’autre de la planète, mettaient en péril leur vie et, à moindre échelle, leur humeur.
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Franck Parker avait bourlingué dans toutes les contrées qui contribuaient au rayonnement de la France, ou bien à sa chute prochaine, tant elle avait appris à se faire haïr. Il s’était rendu à Oran où les petits-fils d’Espagne étaient nés et avaient grandi ; à Alger qui accueillait majoritairement les Français et dans les boutiques et les cafés de la juive Constantine. Franck Parker avait traîné sa carcasse en chaque lieu où un homme se sentait issu de ce pays de sable et de roches, en bordure d’une mer où il faisait si bon vivre.
Tellement bon vivre, que le nouveau propriétaire d’une petite orangeraie et ses enfants cavalaient joyeusement sur la plage après un cerf-volant, tandis que son épouse apprenait à jouer les starlettes en deux-pièces rouge. Aucun d’eux ne se rendait compte que la colère grondait et enflait dans les rues de Constantine. Cette douceur de vivre des environs d’Alger avait séduit ces jeunes mariés français de souche. Hier pauvres, aujourd’hui modestement aisés, ils contemplaient la ferme qu’ils s’apprêtaient à reprendre. La terre était bonne à travailler et rapporterait, même si pour cela ils baisseraient chaque jour les yeux, pour éviter de croiser le regard des paysans arabes qui, eux, s’essoufflaient à labourer une terre stérile et rancunière, avec pour seul aide un âne fourbu. Tellement bon vivre enfin à Oran, dans la chaude lumière du soir et l’odeur du thé à la menthe, quand le rire des filles, voilées ou non, faisait battre le cœur des hommes, mariés ou non.
Les uns s’offraient une nouvelle vie, et découvraient les joies simples ou fastueuses de cet eldorado méditerranéen ; les autres crevaient en arpentant leur terre dérobée et arrachée contre des promesses qu’ils n’avaient jamais vues se réaliser. Mais où qu’ils soient nés, ici ou ailleurs, tous ignoraient qu’un peu plus bas vers le Sud, leur avenir était en train de se dessiner, endeuillé et sanglant. Et de cette douceur de vivre, bientôt, Franck Parker en était d’ores et déjà convaincu, il ne resterait que de tristes et noirs souvenirs. Car la révolte montait, et l’on pariait déjà que les frères d’hier seraient les ennemis de demain.
Mais Parker s’en foutait.
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En réalité, vivre une histoire solide à long terme, avec un seul homme, était une situation qui la déprimait. Son désir ne dépassait jamais la dizaine de fois avec le même, alors comment enquiller les années ? Comment construire, bâtir, faire évoluer ce qui, au bout d’une vie, ou d’une décennie, aurait dû avoir des allures d’histoire d’amour ? Et pourquoi aurait-il fallu n’en élire qu’un seul ?
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Violette Margelin tenta de chasser de son esprit l’humiliation qu’elle endurait chaque fois qu’il devait l’assister pour se soulager la vessie. Le rouge lui monta au visage, qu’elle avait rond et fatigué, sale. Ses lunettes glissant sur son nez, elle se redressa et se tint droite pour éviter qu’elles ne tombent. Sans ses yeux de rechange, Violette était perdue, n’y voyant quasiment plus rien.
Chaque recoin de son corps était une souffrance.
Chaque pensée amplifiait et dilatait la douleur à l’infini.
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Chaque année, on comptait par milliers les disparitions d’adultes, et par milliers également celles concernant les mineurs, chez qui les fugues ne représentaient somme toute qu’une infime partie. Le pire, se dit-il, c’est que ces chiffres sont approximatifs, le haut de l’iceberg en quelque sorte. Mais que devenaient tous ces gens qui disparaissaient ?
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Les jours se suivaient, tous aussi mornes les uns que les autres. Pas un qui ne soit plus ou moins morne que les précédents ou les suivants. Non, même la morosité était lisse d’ennui, de platitude.
Seule la lecture, alors, me redonnait vie, tout en renforçant en moi cette impression d’inexistence, de vacuité. Seule mon attraction pour l’occulte et l’ésotérisme, les ténèbres et la mort, me permit de franchir le seuil d’un jour à l’autre.
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Une rencontre a suffi pour changer ma vie. Comme s’il fallait, pour me sentir exister, que je m’incline devant une intelligence supérieure à la mienne.
Aujourd’hui, je suis tellement horrifié, effrayé aussi. Pourtant je ressens toujours cet attrait, cette exaltation intolérable et dévorante pour… NON ! Ne plus prononcer son nom… Désormais, ce sera : l’Autre.
Insondable. Insaisissable.
Ni âge, ni sexe, ni nom.
Juste une forme qui me mène à ma perte. Une ombre dont je ne dirai rien, du moins pour l’instant. Par peur de ma propre peur.
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Depuis l’avènement de l’euro, la circulation des individus et des devises posait un sérieux problème aux différents états de la communauté européenne.
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Jeanne souffrait d’une hypertrophie de l’odorat que les années n’atténuaient pas. Si la plupart du temps cette finesse de l’odorat l’indisposait, elle admettait qu’elle s’était révélée bien souvent être un atout précieux, spécifiquement dans son métier. Parfois, aussi, un réel plaisir.
Mais être capable de percevoir, d’identifier et de séparer, pour ainsi dire, chaque odeur les unes des autres, en les respirant toutes simultanément, cela n’avait rien d’une sinécure.
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Les gens d’ici sont piaffants, vêtus de noir et pétris d’une culture millénaire. Les hommes sont timides et rustres, mais entreprenants. Les femmes ne pensent qu’à me faire manger. Trop mince, me disent-elles, trop longue. Trop d’os. Il faut de la chair pour garder un homme, bella mia.
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Là où je vis, les femmes ne sont pas encore autorisées à se promener seules. Sauf si elles sont mariées. Impression d’un autre temps, archaïque et lointain. Quant aux hommes, c’est à croire qu’ils vivent sur la place du village.
À chacune de mes sorties, ils sont là, ne font rien d’autre que de m’observer en silence. Sans mépris. Sans passion. Juste en silence. Au début, je me sentais mal sous leurs regards, francs et insistants. J’avais le sentiment de traverser la place complètement nue.
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Reprendre, ça veut bien dire qu’on s’est fait dérober quelque chose…
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Il fallait toujours qu’elle ait le dernier mot ! Il se méprisait d’être aussi faible avec elle. Il l’aimait et il était prêt à tout pour la garder. C’était aussi simple, et aussi compliqué que ça. Quand elle était là, il se découvrait maladroit, idiot même. Quand elle était absente, il ne pensait qu’à elle. Ne rêvait que d’elle. Pour une fois qu’il tenait vraiment à une femme ! Il avait parfaitement conscience que son besoin d’elle et sa jalousie ne lui ramèneraient pas Laure. Mais elle était si jolie. Et elle avait un grain de peau… À se damner.
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Ces derniers temps, les morts liées à des problèmes respiratoires étaient de plus en plus fréquentes. Au point que les campagnes anti-tabac des années quatre-vingt-dix avaient disparues du paysage quotidien. Ça ne rimait à rien de menacer la population d’un cancer aux poumons, alors qu’il suffisait de vivre quelques mois dans une ville pour succomber à des difficultés respiratoires.
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Il savait que l’effet des calmants ne durerait pas, qu’il allait recommencer à tuer. Pour se venger de ces incapables. Mais il y avait plus urgent : s’occuper de cette femme dont tout le monde vantait l’intelligence et l’efficacité.
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