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4.35/5 (sur 26 notes)

Nationalité : Albanie
Né(e) à : Tirana , le 08/09/1979
Biographie :

Lea Ypi est née en Albanie, le plus fermé et le plus stalinien des États satellites de l’Union soviétique en Europe. Ses parents, assoiffés de liberté, ont épousé la cause de la démocratisation dès la chute du régime honni.
Elle est professeur de théorie politique à la London School of Economics .

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Lea Ypi raconte ce que c'était que de devenir adulte en Albanie dans les années 90, alors que le dernier avant-poste stalinien en Europe commence à s'effondrer.


Citations et extraits (5) Ajouter une citation
" Le secret de la liberté est d'éclairer les hommes, comme celui de la tyrannie est de les retenir dans l'ignorance. "

Maximilien de Robespierre (1758-1794)
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Il eut des réunions avec le ministre délégué, le ministre, et enfin le premier ministre. Ils lui répétèrent tous les mises en garde de Van de Berg. « Les réformes structurelles, c'est comme aller chez le dentiste. On peut remettre à plus tard, mais plus on retarde la chose et plus ce sera douloureux. » Mais mon père n'avait jamais voulu être dentiste ; il avait voulu être autre chose que ce qu'il était, même s'il n'avait jamais eu la chance de découvrir quoi. Au fond de lui, il demeura dissident. Il était critique envers le capitalisme. Il n'avait jamais cru aux règles qu'on lui demandait d'appliquer. Il ne croyait guère non plus au socialisme. Il abhorrait l'autorité sous toutes ses formes. Maintenant qu'il représentait cette autorité, il exécrait ce rôle. Jamais il ne soutiendrait les réformes structurelles ni ne les empêcherait. Il haïssait devoir détruire la vie des gens, et il détestait laisser le sale boulot aux autres.
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J'avais grandi en croyant que ma famille partageait mon enthousiasme pour le Parti, mon envie de servir le pays, mon mépris pour nos ennemis et mon inquiétude parce que nous n'avions pas de héros à commémorer. Cette fois, j'avais le sentiment que c'était différent. Mes questions sur la politique, le pays, les manifestations et ce qui se passait ne recevaient que des réponses succinctes et évasives. Je voulais savoir pourquoi tout le monde exigeait d'être libre alors que nous nous trouvions déjà dans le pays le plus libre qui fût, comme le disait toujours notre maîtresse Nora. Lorsque je mentionnais son nom à la maison, mes parents levaient les yeux au ciel. Je commençai à me dire qu'ils n'étaient pas les mieux placés pour me répondre et que je ne pouvais plus leur faire confiance. Non seulement mes questions sur le pays demeuraient sans réponse, mais je me demandais aussi désormais dans quel genre de famille j'étais née. Je doutais d'eux et ce faisant découvrir que la perception que j'avais de moi-même commençait à m'échapper.

J'ai conscience aujourd'hui d'une chose que je ne comprenais pas clairement à l'époque : les schémas qui façonnaient mon enfance, ces lois invisibles qui structuraient ma vie, ma vision de ceux dont les jugements m'aidaient à comprendre le monde - tout cela changea à jamais en décembre 1990. Il serait exagéré de suggérer que le jour où j'enlaçai Staline fut le jour où je devins adulte, le jour où je compris que c'était à moi de donner un sens à ma propre existence. Mais il ne serait pas excessif de dire que ce fut le jour où je perdis mon innocence. Pour la première fois je commençai à croire que la liberté et la démocratie n'étaient pas une réalité dans laquelle nous vivions, mais une mystérieuse vérité à venir dont j'ignorais presque tout.
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Auparavant, le jour d'une élection, tout le monde dans ma famille se levait à cinq heures du matin. À six heures nous faisions déjà la queue au bureau de vote. À sept heures mes parents et ma grand-mère avaient voté. À neuf heures, les résultats étaient annoncés. « Chaque bulletin de vote est un coup porté à notre ennemi », proclamait le slogan officiel. Mes parents avaient compris que plus tôt ils allaient voter, moins on pourrait les soupçonner de répugner à donner des coups.
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- Ne pleure pas, me reprochait Nini. Pleurer n'a jamais aidé personne. Si j'avais ne serait-ce que pensé à pleurer, je ne serais pas là. Je me serais jetée sous un train ou j'aurais rejoint mes cousines à l'asile. Fais quelque chose. lis un autre livre. Apprends une nouvelle langue. Trouve-toi une activité.
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