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La littérature albanaise
Liste créée par kielosa le 19/01/2020
30 livres. Thèmes et genres : littérature

En Europe, l'Albanie occupe une place à part à cause d'un demi-siècle d'une épouvantable dictature, celle du staliniste-maoïste Enver Hoxha, qui a régné de 1941 à 1985. Un despotisme guère propice à l'éclosion de la littérature.

Cependant le pays peut se vanter de quelques écrivain-e-s remarquables, à commencer par le grand Ismaïl Kadaré, qui célébrera dans quelques jours ses 84 ans.

La bibliothèque que le doyen de la littérature albanaise a écrite, à lui seul, est tellement considérable que j'ai crû bien faire, dans un souci d'équilibre, de limiter ici ses ouvrages à 5. À mon avis, Kadaré mérite sa propre liste.

Les artistes albanais ont écrit soit dans leur langue, l'Albanais, comme Kadaré, soit en Italien comme Ornela Vorpsi et Anilda Ibrahimi ou encore en Grec comme Gazmend Kapllani. Bessa Myftiu a écrit plusieurs livres directement en Français.



1. Le Général de l'armée morte
Ismaïl Kadaré
3.82★ (511)

Une enclave hors du temps noyée sous la pluie, le brouillard ou la neige : l'Albanie, cette terre étrangère où la boue se mêle aux souvenirs. Un général en charge d'une mission aussi étrange que lugubre : déterrer les squelettes des soldats morts sur le sol albanais pour les restituer à leur famille. En somme, donner à ces valeureux soldats une digne sépulture, rendre les morts à la terre qui les a vus naître, représente pour le général une tâche honorable dont il cherche à s'acquitter avec zèle et fierté. L'appréhension ou la crainte ne sont jamais loin toutefois, l'ombre menaçante des montagnes, la terre boueuse ou gelée qu'il faudra retourner, tout évoque l'inhospitalité. Pourtant si le général devine une contrée aride et noire, il ne perçoit pas encore qu'elle a façonné ce peuple au destin tragique, pétri d'une haine silencieuse pour ses anciens ennemis. Tout au long de ce voyage initiatique, perdant peu à peu sa superbe de militaire et jusqu'à la déchéance, le général finira plus vaincu, plus mort encore que cette armée de squelettes ensevelis.
2. Le palais des rêves
Ismaïl Kadaré
4.14★ (428)

Rejeton d'une illustre famille de grands serviteurs de l'Etat, Mark-Alem est embauché dans la plus secrète, la plus puissante, la plus terrifiante institution qui se puisse imaginer : une administration chargée de collecter, jusque dans les provinces les plus reculées, les songes de tout un chacun, de les rassembler dans un lieu unique, puis de les trier, de les classer, de les interpréter, afin d'isoler ces " maîtres-rêves " dans lesquels le destin de l'Empire et de son tyran pourra être déchiffré. Cercle après cercle, Mark-Alem est promu dans les instances concentriques de ce haut lieu de pouvoir, jusqu'à en devenir le maître tout-puissant. Mais un maître hanté par la crainte d'être à son tour broyé par la bureaucratie infernale qu'il dirige : ne finira-t-il pas par lire un jour, dans le rébus de quelque rêve anonyme, la disgrâce et la condamnation de sa propre famille ?
3. Avril brisé
Ismaïl Kadaré
4.09★ (694)

Deux histoires s'entrecroisent ici : celle de Gjorg, le jeune montagnard qui vient venger la mort de son frère et qui attend le châtiment selon les termes du Kanun, et celle d'un jeune couple en voyage de noces, venu dans cette même région pour étudier les coutumes ancestrales et sanglantes de cette vendetta d'honneur. L'action a beau se situer au débur du XXème siècle, la vie sur les hauts plateaux d'Albanie nous enfonce dans le Moyen-Âge. Le choc est si grand pour la jeune mariée qu'il sera fatal à son bonheur. Et cette expérience tragique va faire basculer son époux, écrivain mondain, dans la vraie réalité. C'est là sans doute la morale de Kadaré quand il apostrophe son héros : "vos livres, votre art, sentent tous le crime. Au lieu de faire quelque chose pour les malheureux montagnards, vous assistez à la mort, vous cherchez des motifs exaltants, vous recherchez ici de la beauté pour alimenter votre art. Vous ne voyez pas que c'est une beauté qui tue." Son livre a été adapté au cinéma en 1987 par Lina Begeja.
4. La Poupée
Ismaïl Kadaré
3.28★ (43)

Sous forme d'hommage à sa mère, le romancier décrit les relations d'une femme avec sa belle-famille et avec son fils.
5. Printemps albanais
Ismaïl Kadaré
3.71★ (26)

La dictature et la littérature véritable ne peuvent cohabiter que d'une façon: en se dévorant nuit et jour l'une l'autre. L'écrivain est l'ennemi naturel de la dictature. A tout instant, même quand il se croit endormi, il la combat. Car cela est inscrit dans son code génétique. La dictature et la littérature ne peuvent être figurées que comme deux bêtes fauves qui se prennent en permanence à la gorge. Bien qu'elles aient des griffes différentes, l'une comme l'autre provoquent également des blessures _ différentes. Les blessures qu'essuie l'écrivain peuvent paraître affreuses, car immédiates. Tandis que celles qu'il cause, lui, à la dictature, sont des blessures à retardement, mais de celles qui ne guérissent jamais.L'instinct de l'espèce dressant l'écrivain contre la dictature, tout comme l'organisme qui devient résistant à une agression extérieure, il arrive que l'oeuvre de l'écrivain, au lieu d'être affaiblie par la fièvre tyrannique, en soit endurcie. "I.K."
6. Le pays où l'on ne meurt jamais
Ornela Vorpsi
3.62★ (80)

Il ne rompt pas, T'Albanais, mais il plie tant qu'on voudra" : par cet "envoi" aux accents faussement joyeux débute l'histoire d'Elona-Ornela-Eva, triple et pourtant unique héroïne d'une délicieuse fable de la dictature. Elle est née dans ce pays qu'Enver Hoxha assujettit sous sa bonne étoile. Sur le jeu de l'oie où la voici lancée, il y a certes quelques cases à éviter soigneusement — à commencer par la prison (son père est détenu pour d'indéfinissables raisons politiques), la noyade ou la pendaison (on meurt beaucoup, dans ce pays-là, malgré les dictons patriotiques) et surtout la putinerie qui, on le lui a bien expliqué, est la nature même des filles. Somme toute, il s'agit de passer au mieux de la petite enfance à l'adolescence, de dessiner son bonheur dans l'amour de sa mère et dans le rêve de l'exil, de voir grandir son corps à la dérobée de l'avide machisme ambiant, et malgré l'uniforme que la patrie vous taille déjà pour vous emprisonner les seins (comme La Liberté guidant le peuple de Delacroix, version albanaise) sous les couleurs nationales. Puis il s'agit, à la première occasion, de fuir. Alors, loin du paradis, la mémoire peut ressaisir, libre, lucide et désenchantée, comme autant de cruelles ou lumineuses saynètes initiatiques, les étapes de cette éducation albanaise dont le récit nous a impressionnés par sa finesse, son ironie, son art de franchir des abîmes.
7. L'été d'Olta
Ornela Vorpsi
2.86★ (25)

Dans l’Albanie de la fin des années 1970, Olta voit son quotidien bousculé par la disparition soudaine et inexplicable de son père. Chacune à sa manière, la fillette et sa mère Veronika affrontent le mystère de cette absence. Veronika, femme aussi belle que peu sûre d’elle, échafaude mille scénarios d’adultères. Olta, confidente forcée et souffre-douleur de sa mère, rêve de liberté. Elle tente de se tenir à distance du drame et porte un regard souriant sur le monde des adultes, sur ce pays qui vénère la Chine communiste avant de la rejeter comme il a rejeté précédemment la tutelle soviétique, sur la vitalité d’un peuple que la dictature ne parvient pas à juguler. Tout en nous offrant une chronique acidulée de l’Albanie d’avant la chute du Mur, la jeune Olta découvre de son côté, avec une fausse candeur, le monde du désir et de la sensualité.
8. Buvez du cacao Van Houten !
Ornela Vorpsi
3.17★ (28)

J'ai découvert à seize ans dans les vers de Maïakovski un fait historique, une anecdote qui m'a marquée pour toujours. La société Van Houten, déjà réputée à l'époque pour l'excellence de son cacao (nous sommes en 1910), eut une idée macabre et géniale : acheter le dernier vœu d'un condamné à mort pour promouvoir sa sombre poudre. En guise de dernière volonté, l'homme face à la foule devait crier le slogan "Buvez du cacao Van Houten !". Sa famille recevrait en contrepartie une coquette somme d'argent la mettant pour quelque temps à l'abri du besoin. L'homme cria. Mon âme d'adolescente aussi. Bien des événements se sont produits depuis lors, mais la phrase "Buvez du cacao Van Houten !" demeure en moi comme une pierre dans les fondations d'une maison. Je ne pouvais donner un autre titre à ce livre dont les histoires ramènent toutes à cette boisson fascinante qu'est l'être humain, capable de se vendre jusqu'au dernier souffle. J'avais une promesse à tenir, gardée longtemps secrète : envers l'homme qui a crié, envers l'entreprise qui a acheté, envers l'humanité qui me peine.
9. Petit journal de bord des frontières
Gazmend Kapllani
4.38★ (32)

Après une enfance albanaise durant laquelle les minijupes des animatrices de la télévision italienne résument à ses yeux la vie en Occident, Gazmend Kapllani franchit un jour la frontière grecque dans l’espoir d’une vie meilleure. Mais la Terre Promise ne lui réserve pas l’accueil amical auquel il s’attendait : nulle speakerine légèrement vêtue en signe de bienvenue, et pas la moindre trace d’un sourire bienveillant sur le visage des autochtones. Parqué dans un centre de rétention pour immigrés, il commence à entrevoir la dure réalité de la condition qui sera désormais la sienne. Lui et ses camarades albanais bâtissent dans leurs rêves un futur en Grèce où le travail leur apporte succès et fortune, un futur qui restera à l’état de chimère pour la plupart d’entre eux. L’absurdité de ces châteaux en Espagne comme celle de leur condition n’en rend leur quotidien que plus cruel.
10. Je m'appelle Europe
Gazmend Kapllani
4.40★ (24)

Je m'appelle Europe témoigne de la vie apparemment ordinaire d'un immigré qui s'immerge dans une nouvelle culture. C'est le roman d'une renaissance : découverte d'une autre langue, initiation aux sens cachés derrière les mots et expressions les plus banals, exploration de l'étrangeté fondamentale du statut d'immigré dans une société grecque en proie à de nombreux démons, apprivoisement de l'autre au moment de nouer les premiers liens affectifs dans une nouvelle patrie. Une curiosité insatiable envers tous ceux qui, comme lui, ont dû s'inventer un nouveau moi, un nouveau présent, amène le narrateur à laisser parfois la parole à d'autres migrants, venus des quatre coins du monde et qui racontent leurs parcours souvent extravagants, teintés de désespoir, de résignation ou d'énergie. Les pages de ce roman comptent parmi les plus subtiles qui aient été écrites sur cette expérience si déroutante consistant à changer de langue. Je m'appelle Europe confirme tout le talent que la critique a reconnu à Gazmend Kapllani à la sortie de Petit journal de bord des frontières, son précédent livre. Un talent qui fait de lui l'une des voix les plus précieuses de la littérature européenne contemporaine.
11. La mariée était en rouge
Anilda Ibrahimi
4.34★ (50)

"Au début du XXe siècle, dans un village isolé des montagnes albanaises, Saba est mariée de force pour solder une dette de sang. Longtemps après, elle et sa petite-fille Dora se décident à raconter leur histoire et celle de leurs proches. Des vies dominées par la violence, entre la loi clanique, les vengeances qui passent les générations et la brutalité policière du régime communiste. Inspirée par l'histoire de ses ancêtres, la romancière Anilda Ibrahimi retrace sur quatre générations, de la Seconde Guerre Mondiale à la chute du Mur, les destins tourmentés de femmes en butte aux traditions. Anilda Ibrahimi est née en Albanie en 1972. Elle vit aujourd'hui à Rome où elle travaille pour le Conseil Italien aux Refugiés. "La mariée était en rouge" est son premier roman. Très remarqué à sa sortie en Italie, il a remporté plusieurs prix littéraires dont le prix national Corrado Alvaro."
12. Il tuo nome è un a promessa
Anilda Ibrahimi
Nella vita di Rebecca la fuga a un certo punto è l'unica trama possibile. Il suo matrimonio con Thomas probabilmente è arrivato al capolinea, meglio non assistere alla consunzione dell'amore. Per questo accetta l'incarico dell'organizzazione internazionale per cui lavora: destinazione Tirana. Non è mai stata in Albania, ma di quel paese sa molte cose. Sa per esempio che l'ospite è sacro e che la parola data viene presa seriamente. Quello infatti è il paese che ha dato ospitalità a sua madre Esther in fuga dalla Berlino nazista, il paese che le ha salvato la vita. Ma proprio nell'Albania di re Zog, che accoglieva gli ebrei durante la Seconda guerra mondiale, Esther ha perso sua sorella Abigail - catturata dai nazisti e deportata a Dachau. E quello strappo mai ricucito è ancora troppo doloroso per essere raccontato. Ad accoglierla a Tirana, Rebecca trova un ragazzo dalla voce rauca ma che con le parole sa fare vertiginosi ricami: Andi sarà il suo assistente, e forse qualcosa di più. Rebecca farà così i conti col passato della sua famiglia ma anche con Thomas, che la raggiungerà per provare a dare un nuovo corso alla loro storia. Sarà proprio lui, fotografo di fama, a riannodare i fili di quelle vite spezzate ricostruendo in un documentario le vicende degli ebrei salvati da re Zog, e delle due sorelle Esther e Abigail.
13. La Dictature des Sens - Debauche et Complots au Coeur de la Nomenclature Albanaise
Fahri Balliu
3.50★ (4)

Kalina est une jeune étudiante, amoureuse d'un artiste désargenté, dont le destin va basculer en raison de sa beauté trop voyante. Repérée par le fils d'un des dirigeants du parti, elle subit ses assauts jusqu'au jour où, épuisée, elle cède à ses avances. Arrachée à son véritable amour, elle se retrouve dans les bras de cet homme riche et privilégié, dont la seule volonté est d'épouser la plus belle femme de Tirana. En perdant sa liberté, elle renonce à son identité et devient la belle-fille du Cinq (au sein de la nomenclature albanaise, tous les personnages clés portent des numéros équivalents à leur rang). Kalina passe son temps à rêver à son amour perdu et s'étouffe peu à peu dans son ressentiment et ses regrets. Elle finit par y perdre son âme et devient presque aussi manipulatrice et insensible que les autres protagonistes de la dictature. Un roman historique qui réussit à nous transposer dans un autre monde, fait de complots et de trahisons, où le destin de chacun dépend de sentiments inavouables tels que convoitise ou vengeance. Une métaphore assez stupéfiante du régime albanais sous Enver Hoxha.
14. Les aigles endormis
Danü Danquigny
3.89★ (169)

Vingt ans après son exil, Arben dit "Beni", revient dans son pays natal, l'Albanie, avec pour projet de venger Rina, sa femme assassinée. Armé de ses souvenirs et d'un vieux Tokarev, Arben se remémore son enfance et l'implacable succession d'événements qui ont fait de lui un malfrat puis un fuyard, à la faveur de cette période trouble qui a vu un régime communiste se métamorphoser en démocratie libérale à tendance oligarchique. Un à un, il va retrouver Mitri, Loni, Nesti et Alban, amis d'enfance qu'il tient pour responsables de sa déchéance morale et de la mort de son épouse, et découvrir que la vérité n'est jamais celle qu'on croit.
15. La femme du diable
Fahri Balliu
Les femmes de dictateur ont connu des destins divers. Certaines ont été des victimes, comme l’épouse de Staline, qui s’est toujours insurgée contre la cruauté du régime. D’autres ont été aussi malveillantes que leur mari, telles la fameuse Madame Mao, qui s’est distinguée par sa mesquinerie et sa méchanceté. Moins connue, Nexhmije Hoxha est pourtant la plus vile de toutes, la plus mauvaise et la plus torve. D’abord dans l’ombre du dictateur albanais, elle a ensuite progressivement pris du grade, jusqu’à se métamorphoser quasiment en Enver Hohxa, au fur et à mesure que la santé de son mari déclinait, assumant et dictant ses propres mesures de rétorsion à l’égard des victimes du régime. Une biographie historique saisissante.
16. Pages réservées. Un albanais à Paris
Besnik Mustafaj
Ambassadeur d'Albanie, où le communisme fut la religion d'Etat jusqu'en 1991, Besnik Mustafaj est en France comme le Persan chez Montesquieu : neuf, étonné, curieux, ironique. Ce carnet d'un diplomate commence le 8 mai 1994 et s'achève le 7 mai 1995, au soir de la victoire de Jacques Chirac. C'est une année de vie politique française qui est ici scrutée, avec en contrepoint permanent la réalité albanaise. Comment organiser une démocratie ? Quelle est la relation entre les intellectuels et le pouvoir ? Qu'est-ce que l'Europe ? Devant chaque situation, Besnik Mustafaj s'étonne. En homme libre, mais qui sait le prix de la liberté, il s'indigne aussi. Nous autres, démocraties occidentales, savons-nous vraiment la chance que nous avons ? Suggestion de "Oran"
17. Le vide
Besnik Mustafaj
3.00★ (5)

Lorsque l'ingénieur forestier Agron rencontre Ana B., il ne sait pas encore dans quelle éprouvante aventure va l'entraîner cette femme belle et étrange, dont les yeux noirs dissimulent mal un trouble qui confine à la terreur. Presque malgré lui, en somnambule, Agron va suivre Ana dans une surprenante descente aux enfers. Un enfer très particulier, celui que réserve à ses citoyens un État totalitaire prêt à sacrifier la réalité aux intérêts du Parti. Car face à la paranoïa collective, à la négation de l'individu, c'est le vide qui finit par tout envahir. Un vide angoissant, vertigineux, auquel ne peut être opposée qu'une vaine résistance, et dont ce roman, à mi-chemin entre fable et allégorie, témoigne superbement. ××× Suggestion de "Oran".
18. La mort me vient de ces yeux-là
Rexhep Qosja
3.25★ (13)

Djezaïr Gjika est écrivain à Vaïazane, une ville du Kossovo, en Yougoslavie. Il vit au sein d'une communauté albanaise, un «peuple interdit» privé de tous ses droits, dont l'existence est ponctuée par le chant des muezzins et surveillée par la police yougoslave. Gjika est interrogé, incarcéré, trahi par Roudina, la femme qu'il aimait. Il sert surtout de prétexte à mettre en scène tout un monde «folklorique» d'artisans, poètes, putains, hommes et femmes de Vaïazane, qui, pour survivre, sont devenus des lâches, des délateurs, voire des salauds. Sur tous ces personnages, Rexhep Qosja jette un regard sans complaisance, ironique, souvent cruel. À tous, même au satanique Danïoll Cherka, il prête cependant figure humaine.La mort me vient de ces yeux-là, bref roman magnifique empruntant à tous les genres littéraires, est, selon Ismaïl Kadaré qui en fait la préface, une des œuvres maîtresses de la littérature albanaise. Publié en 1974, il prend, à la lumière de l'histoire immédiate de l'ex-Yougoslavie, une dimension visionnaire.
19. Le paumé
Fatos Kongoli
3.65★ (21)

Mars 1991. Plusieurs milliers d’Albanais se ruent sur les cargos en partance pour l’Italie. Au moment de lever l’ancre, Thesar Lumi renonce à fuir. Pour lui, il est trop tard. Les étapes de son retour vers Tirana ponctuent le récit sans complaisance de ses jeunes années, les années 60 et 70. Violence, délation, racisme quotidien, terreur de la disgrâce, corruption. La peur talonne chaque être. Jamais cette société rongée par l’enferment, cette vie sans espoir n’ont été rendues avec un tel réalisme.
20. Amours au temps du communisme
Bessa Myftiu
3.75★ (24)

Les petites et les grandes mésaventures auxquelles s’exposaient les jeunes amoureux dans l’Albanie communiste. Légendes ringardes et superstitions poussiéreuses, structure patriarcale héritée du Moyen Age, morale intransigeante du progrès socialiste. Des préceptes surannés qui devaient être suivis : arriver vierge au mariage, éviter les mésalliances, suivre les recommandations des parents.
21. Confessions des lieux disparus
Bessa Myftiu
4.14★ (24)

Peindre des événements tragiques avec un pinceau comique afin de triompher de la détresse : tel est le point de vue choisi par Bessa Myftiu pour raconter l'histoire de sa famille. Mêlant habilement désenchantement et dérision, elle évoque pour nous un monde étrange, celui d'une maison, d'une rue et de ses habitants dans l'Albanie d'Enver Hodja, où coexistent un totalitarisme délirant et des moeurs encore patriarcales. Dans ce paysage bizarre, peuplé de personnages extravagants et insolites, la haine voisine souvent avec l'amour. Haine et amours, souvent malchanceuses, racontées avec humour et finesse - un ton peu habituel chez les auteurs qui ont écrit sur le socialisme !  «C'est passionnant, beau, hilarant, singulier, bouleversant. Cent passages seraient à citer. L'écriture est admirablement efficace.»  Amélie Nothomb 
22. Littérature et Savoir
Bessa Myftiu
Un paysan marchait sur la route, à côté de son âne. Il avait acheté du blé, toute une banne de blé et pour faire l'équilibre avait rempli l'autre banne de pierres. Un philosophe qui marchait sur la même route regarda le paysan, regarda l'âne et commença à rire. Pourquoi ris-tu ? s'étonna le paysan. Parce que tu fatigues en vain ton âne, en lui faisant transporter des pierres. Mais je n'ai fait cela que pour équilibrer son poids, donc pour qu'il soit plus à l'aise. Tu peux l'équilibrer différemment, lui conseilla le philosophe. Tu peux partager le poids du blé dans les deux bannes. - Que tu es intelligent ! répondit le paysan et arrêta l'âne, partagea le blé entre les deux bannes et se mit à marcher à côté de son nouvel ami, plein d'admiration. - Que tu dois être riche, avec tout cet esprit, reprit-il. Ah, non, répondit le philosophe. Toute ma richesse est cette chemise que tu vois sur mon corps. Alors, si ton intelligence n'a pas pu t'être profitable à toi-même, moi, je n'en ai pas besoin, je ne suivrai pas tes conseils, dit le paysan et s'arrêta à nouveau. Il versa tout le blé dans une seule banne, remplit l'autre de pierres et s'en alla, laissant le philosophe derrière lui.
23. Vers l'impossible
Bessa Myftiu
Bessa Myftiu nous parle avec humour, vivacité et tendresse... Elle sait rendre proches des caractères bien trempés qui se révoltent, crient, ne renoncent jamais. En même temps se dégage de ces portraits une infinie douceur. On croie rencontrer des sorcières et on trouve des fées. Ses histoires ressemblent aux contes qui même quand ils se terminent mal nous rendent heureux car nous avons été transportés un temps dans un univers magique. Bessa Myftiu a su nous "apprivoiser" en voulant elle, Albanaise, écrire un français impeccable, et en même temps conserver en elle cet élément d'exotisme qui a toujours ravi les lecteurs francophones. Ecoutons le beau chant qui se dégage de ce livre…
24. La dame de compagnie
Bessa Myftiu
4.50★ (2)

Il y en a qui évitent d’espérer par peur de la déception. Mais il faut considérer la chose sous un angle différent. Rêver constitue déjà un bonheur, pour quelle raison s’en priver ? Que le rêve ne se réalise pas, c’est tout à fait normal ; au moins, il permet d’être heureux en attendant son accomplissement. Et si le rêve se réalise, alors un autre bonheur peut voir le jour...
25. Ma légende
Bessa Myftiu
4.50★ (7)

Dans ce roman d'une force peu commune et d'une originalité bouleversante, l'héroïne rit de sa propre misère.
26. L'Absurde coordinatif
Mimoza Ahmeti
" Tellement d'idées dans l'envie de mourir... et pas une de saisissable. À la vitesse des oiseaux qui foncent pour atteindre des rivages dont ils s'éloignent toujours (...) À la vitesse des oiseaux qui volent vers les rivages, les idées deviennent aberrantes en se rapprochant... Tellement d'idées dans l'envie de vivre, et pas une de saisissable. " " Salut l'absurde ! Nous nous reverrons, mes chères abscisses, en l'absence d'ordonnées... "
27. La dernière page
Gazmend Kapllani
3.74★ (89)

En 2011, Melsi, journaliste et écrivain albanais vivant en Grèce, est rappelé en Albanie pour enterrer son père, dont il ne sait presque rien. A Tirana, il s'emploie à surmonter les tracasseries administratives et entreprend de reconstituer la vie de ce dernier, pleine de secrets. Ce roman, qui met en scène deux périodes mouvementées, éclaire la dérive de l'Albanie pendant et après le communisme.
28. L'écrivain
Mehmet Myftiu
Un jeune auteur, Besnik Dajti, gagne un concours littéraire pour la meilleure oeuvre en prose décerné par l'Union des écrivains en Albanie. Tout semble lui réussir, la littérature, l'amour, les études prévues à Moscou. Mais, les premiers doutes naissent au fond de son être, en même temps qu'il connaît la déception amoureuse et la tuberculose.... NB : Le livre a été traduit de l'Albanais en Français par sa propre fille, l'écrivaine Bessa Myftiu.
29. Les assassins de la route du Nord
Anila Wilms
3.16★ (56)

A la chute de l'Empire ottoman, au lendemain de la Première Guerre mondiale, l'Albanie connaît, comme le reste du monde, de profonds changements. Les nouveaux dirigeants souhaitent moderniser le pays et imposer leurs lois sur l'ensemble du territoire, mais ils se heurtent à la résistance farouche des montagnards du Nord, qui continuent de vivre selon le Kanun, le code ancestral de ces régions reculées que l'on dit hantées depuis la nuit des temps. Au printemps 1924, deux Américains y sont assassinés sur une petite route. Contraire au Kanun, qui place l'hospitalité au plus haut rang des vertus, le crime, qui a touché le fils d'un sénateur américain, plonge le petit Etat dans une crise diplomatique qui risque de dégénérer en guerre civile. Mais que fabriquaient ces Américains sur la route du Nord ? Leur présence était-elle liée aux rumeurs selon lesquelles la région renfermerait d'abondantes ressources pétrolières ? Et qui a bien pu vouloir leur mort ? L'effervescence s'empare de la capitale. On ne parle plus que de cela dans les cafés, les journalistes enquêtent, et bientôt les services secrets s'en mêlent... +++++ Suggestion de Pecosa +++++
30. Enfin libre : Grandir quand tout s'écroule
Lea Ypi
4.35★ (81)

Lea Ypi grew up in one of the most isolated countries on earth, a place where communist ideals had officially replaced religion. Albania, the last Stalinist outpost in Europe, was almost impossible to visit, almost impossible to leave. It was a place of queuing and scarcity, of political executions and secret police. To Lea, it was home. People were equal, neighbours helped each other, and children were expected to build a better world. There was community and hope. Then, in December 1990, a year after the fall of the Berlin Wall, everything changed. The statues of Stalin and Hoxha were toppled. Almost overnight, people could vote freely, wear what they liked and worship as they wished. There was no longer anything to fear from prying ears. But factories shut, jobs disappeared and thousands fled to Italy on crowded ships, only to be sent back. Predatory pyramid schemes eventually bankrupted the country, leading to violent conflict. As one generation's aspirations became another's disillusionment, and as her own family's secrets were revealed, Lea found herself questioning what freedom really meant.
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