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EAN : 9782021467628
336 pages
Seuil (21/10/2022)
4.32/5   25 notes
Résumé :
Dans une passionnante autobiographie politique, écrite à hauteur d’enfant, l’autrice décrit son amour des pionniers et du leader Enver Hoxha, sa fascination pour les réclames sur la télé italienne captée clandestinement, les files d’attente devant les magasins, les premières cannettes de Coca et la relation pleine de complicité avec sa grand-mère, fille de pacha de Thessalonique qui lui enseigne le français. En 1990, l’espoir renaît. Ses parents, délivrés de leurs «... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
+++++++ LIBRE +++++++

Sous-titre : "Passage à l'âge d'adulte à la fin de l'Histoire"

Lea Ypi est une philosophe albanaise, née à Tirana le 8 septembre 1979, qui après de brillantes études à Rome et à l'Institut universitaire européen de Florence, est actuellement professeur de theories politiques à la prestigieuse "London School of Economcs".

Le sous-titre rend parfaitement le contenu de l'ouvrage : une autobiographie de l'auteure dans le paradis communiste d'Albanie jusqu'aux premières élections démocratiques de décembre 1990, qui après presque 5 décennies de dictature communiste ont signifié pour de nombreux Albanais "la fin de l'Histoire".

La petite Lea de 6 ans, ayant appris à l'école que "Lénine a changé la Russie, mais que Staline a changé le monde" et que Staline aimait les enfants presque autant que l'oncle Enver, est affligée et bouleversée lorsqu'elle apprend la mort de ce dernier, le 11 avril 1985.

L'oncle Enver Hodja (ou Hoxha) est le dictateur qui a régné de manière ferme sur l'Albanie pendant 43 ans, 5 mois et 3 jours. de novembre 1941 jusqu'à sa mort !

La pauvre môme ne comprend pas pourquoi ses parents, Zofa et Dali, ainsi que sa grand-mère Nini, ne sont pas affectés par cette énorme catastrophe nationale et insiste auprès de son père pour qu'il amène sa fille au cimetière pour y pleurer la disparition de ce géant.

Il est clair que Lea, comme tous les enfants de son âge, est conditionnée par la propagande communiste à outrance et l'isolement du pays, dans son cas particulier par la voie de son institutrice, la camarade Nora, une fan inconditionnelle du Skanderbeg moderne (héros national albanais du XVe siècle).

Dans les premiers chapitres l'auteure nous donne une description du quotidien albanais sous le camarade Enver : les pénuries, les queues monstres pour des produits de base tels le lait et du pain, la méfiance partout, la peur du "Sigurimi" (service de sécurité) et les abus fréquents de pouvoir de la part des chefs locaux du Parti.

Comme illustration l'anecdote d'une boîte vide de Coca Cola nous est servie. Vu la rareté de la boisson américaine, une boîte y figure comme un objet décoratif de valeur au même titre qu'un tableau. Voir la photo de couverture, où une belle rose garnit une telle boîte, prête à occuper la place la plus en vue dans la modeste demeure des citoyens albanais n'appartenant pas à la nomenclature.

Ce n'est qu'après la chute du dernier bastion communiste d'Europe, que la gamine réalise que ses parents sont plus que des simples intellectuels qui parlent Français entre eux par mesure de sécurité et qui la surnomment Gavroche, comme le personnage célèbre de "Les Misérables" de Victor Hugo.

Son arrière-grand-père, le bey Xhafer Ypi (1880-1940) a été le 10ème Premier ministre d'Albanie dans les années 1920 ; sa grand-mère Nini a fait des études au lycée français de Thessalonique en Grèce et son mari Aslan a eu un diplôme à la Sorbonne et a traduit en Albanais "Candide" De Voltaire.

Ses propres parents n'ont, à cause de leur origine aristocratique, pas eu la possibilité d'entamer ni les études de leur choix, ni d'embrasser une carrière digne de leurs talents.

La fin du régime communiste a permis à son père d'être nommé directeur général du port maritime de Durrës, un des plus importants de la mer Adriatique et d'être élu député, et à sa mère de se lancer dans la politique pour la promotion des droits de la femme.

Le récit se termine par l'obtention par Lea de son diplôme de l'enseignement secondaire et son départ pour l'Italie et la crise politique albanaise de 1997, qui a causé la mort et la fuite de nombreux Albanais et l'intervention des Casques bleus de l'ONU.

J'ai ajouté à notre bibliothèque virtuelle 2 photos : une de l'auteure lorsqu'elle avait l'âge des premiers chapitres, 6 ans, et une autre où l'on voit Lea Ypi signer son allégeance à la reine Élisabeth II tout en portant un tee-shirt à l'effigie de Robespierre.

Lea Ypi a hérité une intelligence solide, qui fait penser parfois à Hannah Arendt, mais qui n'empêche nullement un sens prononcé pour l'ironie et l'humour, en dépit du sujet, et qui rendent la lecture de ses 313 pages de mémoires passionnante.

Un petit exemple : pour fêter l'arrivée de la démocratie et la liberté en Albanie, les enfants dans la rue passent du jour au lendemain du poing levé communiste au V de Victoire.
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Dans cette autobiographie, Lea Ypi raconte l'Albanie avant la chute du bloc communiste des années 1989-1990 dans une première partie, puis les conséquences de cette chute, qui donneront lieu, dans son pays, à une violente guerre civile en 1997, signant son départ pour l'Italie, alors qu'elle est à la fin de son adolescence, dans une seconde partie.

Partant de ses propres souvenirs, sans à aucun moment essayer de trop les analyser à travers son regard actuel d'adulte, elle a aussi interrogé les membres de sa famille encore vivants, l'entourage avec qui elle a réussi à garder contact, et parvient à nous conter, avec beaucoup de lucidité, tous les paradoxes, les bons comme les mauvais côtés, du communisme soviétique d'abord, de la chute de ce même communisme ensuite, entraînant le pays dans une occidentalisation à marche forcée qui signera sa perte - la guerre civile qui en découle -.

En plein communisme, elle n'est qu'une enfant, à qui l'on ne dit pas tout, surtout que sa famille a une "biographie" particulière, qui la met vraiment à part du reste de ses camarades - je laisse découvrir au potentiel lecteur cette "biographie" gênante à l'ère du stalinisme -, qui comprend les choses comme elle le peut, qui nous décrit son monde fait de files d'attente pour faire les courses, de trophées de canettes de Coca en évidence sur les buffets, de "passages à l'université" des oncles, tantes et cousins... de la manière la plus proche de ce qu'elle percevait, ressentait à l'époque.

Avec la chute du communisme, elle est une adolescente qui perd ses oeillères lorsqu'enfin, elle découvre la réalité de sa "biographie", et prend à bras le corps les nouvelles possibilités que lui offre l'incursion de l'Occident capitaliste en Albanie, de même que ses parents, qui s'engageront politiquement, à leurs risques et périls quand la guerre civile adviendra. le récit, là encore, reste au plus proche de la réalité perçue et ressentie de l'époque, et le journal qu'elle tiendra pendant la guerre civile renforcera encore cet aspect réaliste.

Un texte passionnant, qui m'a permis d'entrer dans l'Histoire de l'Albanie de la fin du XXème siècle, qui m'était relativement inconnue. Je remercie les éditions du Seuil et NetGalley de m'en avoir permis la découverte.
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Cette passionnante autobiographie romancée de Léa Ypi, professeure de théorie politique et de philosophie à Londres, présente deux intérêts principaux : nous faire découvrir de l'intérieur l'histoire contemporaine de l'Albanie et découvrir une romancière de talent.

L'histoire est racontée avec le regard d'une enfant d'une dizaine d'années, mais sans affectation et beaucoup de justesse.
En 1990, quand la dictature albanaise est renversée, Lea Ypi a 11 ans.
Le pays du dictateur Enver Hoxha, celui que les enfants appelaient Oncle Enver, la dernière dictature européenne, s'effondre.
Lea a grandi dans une société qui se voulait sans classe, où il n'y avait pas de pauvres puisque tous devaient faire la file devant les magasins pour se procurer de la nourriture. Elle jouait à fascistes et partisans plutôt qu'aux cow-boys et aux indiens. Elle était heureuse, comme tous les autres enfants, lorsqu'on lui donnait une brioche au camp des pionniers, même si elle avait le goût du caoutchouc. Et elle s'étonnait de l'odeur de ces rares touristes couverts de crème solaire alors que l'huile d'olive, c'est tellement plus sain.
Et la propagande atteignait des sommets à l'école, où les cours d'histoire étaient remplacés par le culte de la personnalité comme lorsque l'institutrice racontait qu'elle tenait son énergie d'une poignée de main du dictateur.

La seule chose qui perturbait Léa, c'est qu'on lui demandait toujours son lien de parenté avec l'ancien Premier Ministre qui avait collaboré pendant la guerre. Et aussi de raconter les exploits des membres de sa famille qui avaient résiste.
Le problème, c'était la "biographie" de ses parents. Sous ce terme qu'on devine infamant, étaient comptabilisées les fautes du passé.
Car ses parents étaient des intellectuels qui avaient bénéficié de l'immense privilège d'accéder à l'université ce qui constituait une tache dans leur biographie. Une de ses grands-mères était même issue de l'aristocratie et le Premier Ministre était bien son grand-père.

Elle découvre l'effondrement du communisme en voyant la statue de Staline décapitée et ses certitudes s'écroulent. D'autant plus qu'elle comprend alors à quel point sa famille lui a menti, pour la protéger et pour se protéger eux-mêmes. Ils sont des intellectuels progressistes mais n'ont jamais adhéré au Parti.

Elle raconte alors les ravages du libéralisme, mais aussi le bouleversement personnel que cette révolution engendre chez la petite fille devenue adolescente. Pour ses parents, les transformations furent radicales. Sa mère s'engagea en politique pour dénoncer le régime communiste. Son père fut nommé directeur d'un grand port et on lui demanda de licencier du personnel pour obéir à la loi du marché.
Mais il était resté un idéaliste et ne put supporter la pression.
La situation de l'Albanie, gangrenée par la corruption, explosa en 1997 avec la guerre civile.

Entre Nino Haratischwili pour son approche des dictatures communistes et Elena Ferrante pour sa puissance narrative, le livre de Léa Ypi est bien davantage qu'une autobiographie politique.
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Une couverture rouge, Staline qui perd sa tête, un sous titre "grandir quand tout s'écroule" et un titre percutant Enfin libre. Voilà des éléments qui m'ont incité à lire ce récit-roman.
Nous sommes en Albanie, dans les année 90 et 97, ce récit est raconté par une petite fille, qui va tenter de comprendre ce qui se passe dans son pays. Albanie, dont je n'ai que le souvenir d'école comme l'exemple d'une autarcie, un pays socialiste fermé.
Léa est une gamine qui va à l'école et essaie de comprendre la vie et elle va nous raconter son adolescence dans ce pays et les bouleversements politiques, sociaux qui y vont s'y dérouler dans les années 90 et 97.
Elle décrit avec un réel humour l'éducation de cette époque et les références de sa maîtresse Nora. Les réponses toute faites que cette maîtresse fait aux enfants et la vision de l'Occident. L'histoire du pays avec le roi Zog 1er puis l'oncle Enver Hodja (ou Hoxha) dictateur qui a régné de manière ferme sur l'Albanie pendant 43 ans, 5 mois et 3 jours. de novembre 1941 jusqu'à sa mort !
Elle décrit à hauteur d'enfant la vie en Albanie, la vie quotidienne avec les queues pour faire les courses, les astuces, les "biographies" des familles, les non dits.
Sa vie d'enfant, espiègle, curieuse mais assez heureuse qui va être bouleversée, lors de la mort de l'Oncle Hoxha (peux t on mettre sa photo sur le buffet ??), la découverte de l'ailleurs et de l'Occident "Eux n'avaient rien. nous n'avions pas tout, nous le savions, mais nous avions assez, nous avions tous les mêmes choses et nous avions ce qui comptait le plus : une vraie liberté" (p102). Mais justement qu'est ce qu'être libre. Libre de réfléchir, de penser, de critiquer ? "Chez nous, tout le monde était libre, contrairement à chez eux, où seuls l'étaient les exploiteurs. Nous travaillions non pas pour les capitalistes mais pour nous mêmes et nous partagions les fruits de notre labeur. Nous ne connaissions ni l'avarice ni l'envie. Les besoins de chacun étaient satisfaits et le Parti nous aider à développer nos talents;" (p103)
Mais quand en décembre 1990, le pays s'ouvre, la démocratie arrive, toutes les idées apprises à l'école tombent et même les comportements de ces parents changent, que ce soit sa mère, qui décide de faire de la politique, son père qui va devoir trouver un nouveau travail et va mettre en place des réformes structurelles et sa grand mère qui va pouvoir lui raconter sincèrement son passé. Mais cela ne se passe en douceur et "cette révolution, dite de velours, n était la révolution d'un peuple contre des concepts. " (p167). Pas facile pour un pays de découvrir la loi du marché, le pluralisme, mais pas facile non plus pour les hommes et femmes.
Lea Ypi se questionne, nous questionne sur l'évolution des idées, des idéaux. Elle raconte de façon intime, avec parfois des anecdotes succulents, avec de l'humour, de l'ironie les changements sociétaux (épisode de la canette Coca Cola et les changements dans les esprits.
Un texte qui nous questionne sur la liberté que nous avons, ou croyons avoir, sur les idéaux politiques, sociaux. Elle aborde beaucoup de sujets, comme celui donc de la liberté, de la religion, de l'économie de marché, du monde du travail, de l'espoir de partir en Italie, mais pour devenir quoi.
Un livre sur l'histoire de l'Albanie, de la fin de certains idéaux, de l'avenir.
J'ai beaucoup appris sur l'histoire de ce pays et j'ai aimé des pages de théorie politique mais aussi d'anecdotes du quotidien, et des portraits de personnages touchants, que ce soit les membres de sa famille, des copines d'école, des voisins...
#Enfinlibre #NetGalleyFrance
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L'auteure, d'origine albanaise, nous raconte ici la fin du régime stalinien albanais du dictateur Enver Hoxja qu'elle a vécu enfant, et la terrible transition vers le capitalisme après sa chute en 1990. Son récit est centré sur la vie quotidienne dans une famille handicapée par sa "biographie" (la position politique des générations précédentes), plutôt opposée au régime mais devant donner le change pour subsister. À noter les pages étonnantes décrivant la situation du pays au moment où les frontières s'ouvrirent tout à coup et les difficultés qui s'ensuivirent quand il s'agit alors de passer brutalement à une société tout autre.
C'est écrit avec simplicité à hauteur d'enfant puis d'adolescente, et nous découvrons peu à peu avec elle l'envers du décor. Cette éducation politique est un témoignage édifiant et passionnant.
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critiques presse (1)
RadioFranceInternationale
25 juillet 2022
Celle qui est aujourd'hui professeur de théorie politique à la London School of Economics, nous propose une réflexion autour de la liberté que les Albanais convoitaient tant lors du renversement du régime communiste et qui n’a parfois été qu’un mirage.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il eut des réunions avec le ministre délégué, le ministre, et enfin le premier ministre. Ils lui répétèrent tous les mises en garde de Van de Berg. « Les réformes structurelles, c'est comme aller chez le dentiste. On peut remettre à plus tard, mais plus on retarde la chose et plus ce sera douloureux. » Mais mon père n'avait jamais voulu être dentiste ; il avait voulu être autre chose que ce qu'il était, même s'il n'avait jamais eu la chance de découvrir quoi. Au fond de lui, il demeura dissident. Il était critique envers le capitalisme. Il n'avait jamais cru aux règles qu'on lui demandait d'appliquer. Il ne croyait guère non plus au socialisme. Il abhorrait l'autorité sous toutes ses formes. Maintenant qu'il représentait cette autorité, il exécrait ce rôle. Jamais il ne soutiendrait les réformes structurelles ni ne les empêcherait. Il haïssait devoir détruire la vie des gens, et il détestait laisser le sale boulot aux autres.
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" Le secret de la liberté est d'éclairer les hommes, comme celui de la tyrannie est de les retenir dans l'ignorance. "

Maximilien de Robespierre (1758-1794)
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J'avais grandi en croyant que ma famille partageait mon enthousiasme pour le Parti, mon envie de servir le pays, mon mépris pour nos ennemis et mon inquiétude parce que nous n'avions pas de héros à commémorer. Cette fois, j'avais le sentiment que c'était différent. Mes questions sur la politique, le pays, les manifestations et ce qui se passait ne recevaient que des réponses succinctes et évasives. Je voulais savoir pourquoi tout le monde exigeait d'être libre alors que nous nous trouvions déjà dans le pays le plus libre qui fût, comme le disait toujours notre maîtresse Nora. Lorsque je mentionnais son nom à la maison, mes parents levaient les yeux au ciel. Je commençai à me dire qu'ils n'étaient pas les mieux placés pour me répondre et que je ne pouvais plus leur faire confiance. Non seulement mes questions sur le pays demeuraient sans réponse, mais je me demandais aussi désormais dans quel genre de famille j'étais née. Je doutais d'eux et ce faisant découvrir que la perception que j'avais de moi-même commençait à m'échapper.

J'ai conscience aujourd'hui d'une chose que je ne comprenais pas clairement à l'époque : les schémas qui façonnaient mon enfance, ces lois invisibles qui structuraient ma vie, ma vision de ceux dont les jugements m'aidaient à comprendre le monde - tout cela changea à jamais en décembre 1990. Il serait exagéré de suggérer que le jour où j'enlaçai Staline fut le jour où je devins adulte, le jour où je compris que c'était à moi de donner un sens à ma propre existence. Mais il ne serait pas excessif de dire que ce fut le jour où je perdis mon innocence. Pour la première fois je commençai à croire que la liberté et la démocratie n'étaient pas une réalité dans laquelle nous vivions, mais une mystérieuse vérité à venir dont j'ignorais presque tout.
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Auparavant, le jour d'une élection, tout le monde dans ma famille se levait à cinq heures du matin. À six heures nous faisions déjà la queue au bureau de vote. À sept heures mes parents et ma grand-mère avaient voté. À neuf heures, les résultats étaient annoncés. « Chaque bulletin de vote est un coup porté à notre ennemi », proclamait le slogan officiel. Mes parents avaient compris que plus tôt ils allaient voter, moins on pourrait les soupçonner de répugner à donner des coups.
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- Ne pleure pas, me reprochait Nini. Pleurer n'a jamais aidé personne. Si j'avais ne serait-ce que pensé à pleurer, je ne serais pas là. Je me serais jetée sous un train ou j'aurais rejoint mes cousines à l'asile. Fais quelque chose. lis un autre livre. Apprends une nouvelle langue. Trouve-toi une activité.
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Video de Lea Ypi (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lea Ypi
Lea Ypi raconte ce que c'était que de devenir adulte en Albanie dans les années 90, alors que le dernier avant-poste stalinien en Europe commence à s'effondrer.
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