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Critiques de Leila Guerriero (22)
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Les suicidés du bout du monde

Las Heras est une petite ville au nord de Santa Cruz, province de l’Argentine, dans un immense désert, à mi-chemin entre la côte et la cordillère des Andes, avec des hivers à – 15 et des vents à cent kilomètres/heure au printemps comme en été.

Le dernier jour de l’an 1999, alors que la ville s’apprête à fêter l’arrivée du nouveau millénaire, elle est témoin d’un n’iéme suicide de jeune.

Cette ville qui a poussé comme un champignon en 1911 à l’occasion de la construction du chemin de fer de Patagonie, se développera plus tard grâce à la production de laine qui y était un prodige , rassemblant tous les ans le gratin des environs au Salon de l’Agriculture. Une petite ville que seul le prix de la laine – à la hausse, à la baisse – faisait frémir. Mais dans les années 60 la découverte d’un des gisements les plus importants de Patagonie dont la ville s’avère être en bordure va complètement changer le paysage. Elle devient une ville d’hommes seuls en quête de fortune, où bientôt vont abonder bars et putes de tous les coins du pays. Et juste derrière le péché arrivera l’église , à laquelle seuls les bordels feront concurrence en nombre : l’unique église catholique accompagné d’au moins onze confessions, Évangélistes, mormons, Témoins de Jéhovah…..Las Heras traversera les années 89 et le début des années 90 dans cette abondance de pétrole, de bars et d’hommes ayant de l’argent à dépenser. Mais en 1991 avec le début de privatisation de l’entreprise publique YFP qui jusque alors y opérait , le paradis va peu à peu se fissurer pour finalement disparaître . Une grande majorité va partir, seuls resteront ceux de qui parle ce livre témoignage, les derniers, les misérables, les cassés en morceau et surtout des jeunes…. vingt-deux jeunes entre dix-huit et vingt-huit ans se suicideront à Las Heras et plusieurs autres également tenteront de mettre fin à leurs jours entre 1997 et 1999.

Leila Guerriero l’écrivaine journaliste arrive à Las Heras au début de l’automne 2002. Son but est de découvrir la vérité en interrogeant familles et amis des victimes pour restituer l’histoire des absents et des survivants. Mais la vérité s’avère fuyante.

Elle recueille les témoignages des habitants, des gens souvent simples, mais aussi des personnalités sophistiquées comme le coiffeur qui habite là comme s’il était à Miami, ou le professeur d’anglais gay qui se maquille les yeux avant d’aller travailler. Les femmes y tombent enceintes très jeunes, et font des enfants seules dont les pères disparaissent très vite de la circulation . Tous sans exception sont désemparés devant une vie qui ne les a pas favorisés mais qu’ils acceptent comme elle vient, considérant les choses graves comme étant naturelles comme ces morts très jeunes, des suicides réalisées sans aucun indice préalable mais aux antécédents souvent tragiques dans cet endroit désolé et où la baise et la mort sont placés trop près l’une de l’autre, « Ici on baise, ici on meurt, et au milieu c’est la vie, bien qu’il y ait eu – et qu’il n’y ait plus – le chemin de fer….quatorze pâtés de maisons …entourés d’un lacet de terre au-delà duquel il y a peu de chose : les rails du train abandonnés, un entrepôt rouillé, la route et un cimetière. »



Écrit dans un style simple, une histoire tragique racontée sans commisération . Un voyage aux confins d’un pays cumulant toutes les malédictions du monde contemporain, dont le style et la conclusion sont d’une humilité étonnante que je vous laisse découvrir.





« Ils étaient nombreux à vouloir devenir quelqu’un à Las Heras. Devenir quelqu’un, disaient-ils. Comme si eux, là, n’étaient personne, n’étaient rien. »













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Les suicidés du bout du monde

Les suicidés du bout du monde sont-ils si différents des suicidés de nos friches industrielles ou de nos campagnes délaissées ? C'est la question que je me suis posée à la lecture de ce reportage à Las Heras, bourgade de Patagonie qui détient le triste record du plus fort taux de suicides...



L'autrice est la journaliste qui a enquêté sur le phénomène, sillonné la ville, rencontré les proches ou les personnalités locales. Pour autant, elle ne nous apporte pas de réponse évidente à cette 'vague' de suicides, tout au plus parfois des réponses individuelles : deuil, dispute ou parfois rien du tout.



Mais, en filigrane de son reportage, on lit la misère humaine des coins où on n'a rien à faire et pas de perspective d'avenir : près de 30% des filles sont enceintes avant 18 ans, le chômage touche environ 20% des gens, il n'y a pas de cinéma ni de bar...



Un peu désincarné, ce livre n'a pas suscité beaucoup d'émotions chez moi. Mais des réflexions, oui ! Sur ce qui fait la différence entre ceux qui plongent quand les circonstances sont dures et ceux qui nagent et gardent le sourire.
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Les suicidés du bout du monde

Sous-titré Chronique d’une petite ville de Patagonie, ce livre, qui n’est pas un roman, relate l’immersion de la journaliste Leila Guerriero dans une petite ville de Patagonie, à 1700 kilomètres de Buenos Aires. Elle est partie là-bas sur un coup de tête, sur ses congés, sans l’aval de sa rédaction, à l’automne 2002, attirée par un article relatant la mise en place d’un programme spécial de l’Unicef dans cette petite ville, suite au suicide de vingt-deux jeunes entre dix-huit et vingt-huit ans. Elle enquête sur ces décès brusques et inexpliqués, rencontre les familles ou les amis des jeunes. Elle fait connaissance avec des personnages hauts en couleurs de Las Heras, et relate leur histoire, comme celle de Pedro.



Emballée l’année dernière par Une histoire simple, autre enquête, plus récente, de Leila Guerriero, j’avais bien envie de lire cette autre traduction. J’ai été très intéressée par l’enquête et les pistes évoquées, sans qu’aucune explication ne vienne réellement conclure le livre. La recherche passionnante pointe surtout le manque de perspectives d’avenir des jeunes de cette région dévolue à l’extraction pétrolière, l’ennui, le climat, le vent qui souffle sans cesse, les grossesses non désirées et les familles explosées. Plusieurs solutions ont été proposées par différentes institutions ou associations, au fil des années, sans que les suicides ne cessent tout à fait. Les cas, pris individuellement, sont glaçants à la fois par leur banalité et le sentiment d’incompréhension qu’ils provoquent. Toutefois, est-ce un effet de la traduction ou parce que c’est la première fois que l’autrice se lançait dans un projet d’ampleur avec ce livre, le style m’a parfois beaucoup plu et m’a aussi souvent gênée, même si je comprends certains partis-pris expliqués en postface.

Cette lecture édifiante et dépaysante à la fois pourrait pourtant vous passionner, qu’en pensez-vous ?
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Les suicidés du bout du monde

J’avoue que cette journaliste a une belle plume.

Chaque page tournée, j’attendais un petit détail, une explication à ces témoignages.

C’est écrit comme un journal de bord, mais avec des sentiments, des liens.

Pourquoi dans cette petite ville de Patagonie, des jeunes personnes se suicident ?



Pourquoi 222 pages, pour en tirer une conclusion que l’on n’a pas ?



Las Heras, ville fantôme, de chômeurs, de poivrots, puits de pétrole, un désert froid et venteux. Des êtres en souffrances pour sans aucune raison, certaines âmes se demandent pourquoi elles sont sur terre ?



Déçu par cette morne lecture …
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Une histoire simple

Laborde, un village de l’ouest de l’Argentine, dans la province de Cordoba, est le théâtre chaque année d’un festival de musique, de chant et de danse traditionnels. La catégorie reine de ce festival est el malambo, danse traditionnelle des gauchos. Les jeunes danseurs se préparent tout au long de l’année pour être sélectionnés et une fois sur place, présentent une danse individuelle de quatre à cinq minutes, mais particulièrement intense pour le corps, la respiration, les articulations… Cela demande de nombreux sacrifices à ces jeunes issus de milieux modestes. Leila Guerriero, journaliste littéraire reconnue tant en Argentine qu’à l’étranger, a suivi plusieurs d’entre eux, et notamment Rodolfo Gonzalez Alcantara, celui-là même qui se trouve en photo sur la couverture du livre.



La danse, l’Argentine, cela évoque le tango, mais cette danse en est en tout point différente. C’est une performance où l’endurance, la vitesse et la symétrie des gestes sont auscultés, analysés et notés par un jury des plus sévères. Ce n’était pas gagné pour moi d’aimer ce livre, tant le sujet était éloigné de mes centres d’intérêt. Pourtant dès le début, je me suis intéressée à ce festival atypique et notamment à cette chorégraphie masculine en forme de défi. Leila Guerriero revient constamment vers l’un des danseurs, jusqu’à lui rendre visite chez lui, à Buenos Aires et le suivre dans sa loge, très rustique, dans les moments qui précèdent la danse finale. L’autrice, tout en enquêtant de manière obstinée et passionnée, entretient un certain suspense, et au bout d’un moment, la narration obéit à un rythme qui finit par devenir hypnotique comme le malambo lui-même.

Un petit livre, mais très fort, dans le meilleur style du journalisme littéraire.
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Les suicidés du bout du monde



Quelque part dans les plaines arides de Patagonie, au Sud de l'Argentine se trouve la petite ville de Las Heras. Un lieu oublié du monde depuis que l'exploitation du pétrole ne la fait plus prospérer, paralysée par les nombreuses grèves et par le vent qui y souffle sans interruption. Si la journaliste Leila Guerriero s'y intéresse elle, c'est parce que La Heras, c'est aussi une vague de suicides sans précédents, principalement des jeunes gens qui se donnent la mort, un par mois environ pendant près de deux ans. Et personne n'en parle de ces morts à Buenos Aires, personne ne semble s'en soucier, nulle part.



Leila Guerriero dans un style percutant et plein de pudeurs se rend dans les maisons des familles des suicidés, rencontre les mères, les sœurs, les pères, les voisins, les amis, ceux qui comprennent et ceux qui ne voient pas pourquoi, ceux qui sont en colère et ceux qui pleurent. C'est lumineux et tragique à la fois, parce que la journaliste sait poser les questions qui accouchent, et donne la parole à ceux que la mort aurait pu rendre muets. Une galerie de personnages incroyables peuple ces pages : Pedro « Pepita », « reine du désert dans une petite ville pétrolière en plein essor » ou encore Jorge Salvatierra, le coiffeur idéaliste, Rulo l'animateur de radio discret. Les bordels par dizaine, et pas de place où se retrouver.



Logiquement, on commence ce récit en se disant que Leila Guerriero enquête afin de comprendre les raisons qui ont poussé tous ces jeunes au suicide. Mais tout l'intérêt de ce récit, c'est plutôt d'explorer les vies de ces habitants du bout du monde, leurs non-dits, leurs vérités qui cognent avec la violence d'une rafale de vent : «je savais qu'il n'y avait pas de réponse possible. La réponse était Las Heras, la vie de ces morts, les vies de leurs mères, et de leurs pères, le vent, l'ennui, le silence, l'oubli, le pétrole, le chômage : la réponse était ce pays. » Parce qu'en creux, c'est bien l'Argentine que nous donne à voir Leila Guerriero, et c'est tristement sublime.



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Les suicidés du bout du monde

Les suicidés du bout du monde de Leila Guerriero



Cette lecture était un moyen de sortir de ma zone de confort. Je me suis toujours dit que la littérature sud-américaine n’était pas faite pour moi. J’ai eu deux ou trois échecs. Mais la couverture m’a beaucoup attirée et le résumé promettait une histoire très originale.

La narratrice se rend dans une petite localité en Argentine marquée par des suicides à la fin des années 1990. Des suicides soudains et violents. La question a même attiré l'attention d'organismes internationaux, qui ont envoyé des experts sur place.

C’est l’entourage en deuil qu’elle interroge. Ces survivants retracent la vie de la personne suicidée. De leurs témoignages ressortent les interrogations, l’incompréhension, la violence de la perte pour ces parents, ces enfants. Chaque histoire est touchante.

La construction et l’histoire sont entraînantes.

Je peux dire que je suis agréablement sortie de ma zone de confort.

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Les suicidés du bout du monde

Leila Guerriero arrive à Las Heras au début de l’automne 2002.

La ville a été créée au début du XXème siècle avec l’arrivée du chemin de fer en Patagonie. D’abord tournée vers l’élevage de moutons, elle connait un développement effréné avec la découverte d’un des gisements de pétrole les plus importants de la région. L’arrivée de travailleurs en provenance de toutes les provinces du pays accroit significativement sa population, qui atteint entre le début des années 1980 et le milieu des années 1990 jusqu’à 16000 habitants. S’y installent alors, pour satisfaire les besoins de cet afflux d’hommes seuls venus pour gagner de l’argent et avec l’intention de repartir vite, une multitude de bistrots, de bordels et de cabarets.



En 1991, la privatisation de la société pétrolière qui gère le gisement signe la fin de la prospérité. On réduit les effectifs, le chômage augmente, la plupart des hommes s’en vont. Ne restent alors à Las Heras que les misérables, les « cassés en petits morceaux ». La ville devient fantôme, succession de rues vides et sans nom bordées de maisons sans jardin. On n’y trouve ni cinéma ni kiosque à journaux, sans même parler d’internet. Les lignes téléphoniques y sont souvent coupées. C’est une ville de pampa, perdue au cœur d’une immensité désertique où souffle un vent qui rend fou.



A son arrivée, Leila Guerriero est d’ailleurs d’emblée atteinte par l’ambiance mortifère du lieu, qu’exhausse l’angoisse de rumeurs de blocages routiers qui risquent de l’y maintenir prisonnière plus longtemps que prévu. Elle se demande ce qui lui a pris de venir se perdre dans ce trou perdu et privé de tout attrait. Ce qui l’a attirée à Las Heras n’est d’ailleurs pas plus réjouissant que l’aspect qu’offre la ville, s’agissant de ce que l’on pourrait qualifier d’épidémie de suicides. Douze habitants s’y sont en effet donnés la mort entre mars 1997 et fin 1999, hommes et femmes âgés en moyenne de vingt-cinq ans, issus de familles modestes mais traditionnelles, pour certains des figures de la communauté : le maître-nageur, le meilleur cavalier de la province... et il y en a eu d’autres avant eux, suffisamment pour que la curiosité de la journaliste soit attisée. Il n’y a en revanche aucune recension officielle de ces morts qui alimentent les fantasmes les plus délirants : des on-dit évoquent l’existence d’une secte qui détiendraient la liste des noms des suicidés à venir…



Cette absence de données est révélatrice de la négligence imputable aux autorités quant au sort, voire quant à l’existence même, de La Heras. Il faut attendre le recensement de 1999 pour que la ville dispose pour la première fois de ses propres statistiques, qui mettent alors en évidence sa misère et ses difficultés. Trente pour cent des femmes y tombent enceintes avant 18 ans et sans être en couple, la grande majorité de ses actifs sont des travailleurs pauvres, et 89 % de la population vit d’une industrie du pétrole déclinante.



Leila Guerriero mène l’enquête auprès de familles dont l’un des membres s’est suicidé, et rencontre aussi certains habitants notoires de la commune, pour prendre en quelque sorte le pouls de Las Heras, comprendre à partir de leurs témoignages ce qui la caractérise. Elle s’attarde plus précisément sur certaines histoires. Celle de Luis, orphelin de mère élevé par des tantes puritaines, et qui malgré une fiancée, un bon copain, et le projet de faire des études de médecine, se pend ; celle de Caroline, « fille soignée » qui voulait devenir institutrice, et qui, alors qu’elle est partie, bavarde et rieuse selon ses proches, chercher son fils pour l’emmener à la fête du quartier, met soudainement fin à ses jours ; celle de Ricardo à qui sa mère répond, alors qu’il menace, usé par la maltraitance de son beau-père, de se donner la mort : "tue-toi". Ce qu’il fait le jour même… hormis ce dernier cas, et quelques rares autres, aucune détresse évidente n’a présidé à ces suicides.



Les survivants, entre incompréhension et douleur, se réfugient, en quête de sens, dans la religion ou des certitudes morales pourvoyeuses de logique, et tant pis si elle est bancale.



Les figures lumineuses d’autres habitants de Las Heras sur lesquelles s’attarde l’auteure font comme un contrepoint à la sinistre série : Pedro, quadragénaire homosexuel et exubérant, poète, professeur d’anglais, et animateur d’une émission de radio où il essaie de faire connaitre les cultures autochtones ; Naty, promise à dix ans à un homme auquel elle se fiance à quatorze puis se marie à seize, avant de se retrouver veuve avec trois enfants et d’être contrainte d’arrêter ses études de médecine. Jorge, homosexuel lui aussi, convaincu d’avoir réussi sa vie parce qu’il est le meilleur coiffeur de Las Heras, sa gouaille et son humour plein d’autodérision contribuant sans dote aussi à sa célébrité…



On devine à travers tous ces témoignages à quel point la vie par ici peut être difficile, même si un voile de pudeur recouvre les allusions aux maltraitances, à l’absence cruelle de perspectives pour les jeunes, à la détresse des filles-mères. Aucune explication ne se dégage pourtant face à la vague de suicides qu’a connu Las Heras. Les données parlent mais n’expliquent pas. Les théories avancées sont nombreuses : le désœuvrement, des parents absents ou maltraitants, des avortements forcés, l’alcool, la drogue, les traumatismes… L’auteure s’interroge sur ce qu’implique d’être de ceux dont on ne parle jamais aux informations, comme si l’on n’avait rien à voir avec le reste du pays, avoue son soulagement à l’idée de n’être là que de passage. Elle-même semble s’engluer dans l’apathie mortifère qui pèse sur la ville, se perdre dans la multiplicité de ces histoires dont l’hétérogénéité empêche de formuler quelque hypothèse. Je dois avouer que, faute de méthode dans l’enquête et de structure dans le récit, je me suis moi-même sentie un peu perdue, confondant certains protagonistes, oubliant les connexions liant certains d’entre eux. Aussi, même si j’ai trouvé certains témoignages très touchants et apprécié la manière dont Leila Guerriero entremêle à son enquête l’évocation des effets de son séjour à Las Heras sur son propre état d’esprit, je suis restée un peu sur ma faim.


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Les suicidés du bout du monde

Documentaire écrit d'un voyage en Patagonie avec cette particularité que l'auteure nous emmène pas à la découverte des somptueux paysages de cette région.

Tout au long du livre, Leila Guerriero questionne des habitants d'une village pétrolier du sud de l'Argentine sur les nombreux suicides survenus sur une dizaine d'années.



Elle met ainsi en lumière la réalité de ce territoire qui broie en silence ses habitants et ne leur laisse que peu d'alternatives.



Si je m'attendais à une meilleure qualité d'écriture, j'ai apprécié cette mise en lumière de la rudesse d'un lieu vu comme splendide par le reste du monde.
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L'Autre Guerre

Ce livre contient deux histoires. La première traite de l’identification des soldats argentins morts pendant la guerre des Malouines. La seconde, celle sur l’identification des personnes disparues pendant la dictature. Le lien entre ces deux histoires les anthropologues de l’équipe argentine médico-légale chargés de mettre un nom sur des ossements.

Dans ce livre, on est d’abord confronté a une multitude d’histoires toutes aussi tristes de mères, d’épouses, de frères ou sœurs à la recherche d’un étre aimé. Le style est simple et efficace, même un peu trop, ce qui enlève toute émotion. Le style trop journalistique donne l’impression d’un manque d’ampatie et une certaine distance pour ne pas dire froideur envers ces destins brisés.

La deuxième partie est une succession de portraits de ces anthropologues. Ici encore le constat est le même que pour la première partie.

L’auteure ne se lâche véritablement que dans sa postface et fait enfin preuve de moins de froideur et de plus d’humanité. On la sent très marquée par ce qu’elle a vécue pour réaliser ce reportage, devenu un livre.

Dommage que se n’est pas été plus tôt.
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L'Autre Guerre

Aujourd’hui je vais évoquer L'autre guerre enquête journalistique de Leila Guerriero. Ce texte est sous-titré Une histoire du cimetière argentin des Malouines. Le livre est complété d’une autre enquête La trace sur les os et d’une instructive postface de l’auteur. Leila Guerriero a également publié Les suicidés du bout du monde formidable enquête troublante.

L'autre guerre est une enquête passionnante sur l’histoire contemporaine de l’Argentine. En 1982, le pays dirigé par une dictature militaire se lance dans une guerre face à l’Angleterre pour les iles Malouines situées dans l’Atlantique sud. A l’occasion de ces combats de nombreux soldats argentins périssent sur le terrain. Les familles ne sont pas informées et ne récupèrent pas les corps des défunts. La junte militaire perdante dans le conflit dissimule la réalité des faits et ne rapatrie pas les victimes des affrontements. La journaliste apprend l’existence de Geoffrey Cardoso un officier anglais qui a été chargé de donner des sépultures aux militaires argentins. Dans un cimetière il a ponctué le terrain de croix en hommage aux soldats. Cet homme a rédigé un rapport détaillé et compilé un maximum d’informations avant l’enfouissement des corps protégés dans des bâches afin de permettre ultérieurement l’identification des morts. Ce rapport communiqué aux autorités argentines reste longtemps secret et ignoré des familles endeuillées. Le cimetière Darwin sur l’ile deviendra un lieu de recueillement et d’expertise des os. En effet, comme le montre l’enquête, des démarches d’identification des jeunes hommes morts sont établies avec l’appui d’une équipe d’anthropologue légistes. L’objectif est de substituer à l’épitaphe générique (soldat argentin de Dieu seul connu) une identité reconnue. Pour cela il faut effectuer des prélèvements et les comparer aux tests ADN des familles. Il est intéressant de constater le refus fréquent étayé sur des craintes de rapatrier les ossements et de gommer la présence des soldats argentins sur les terres britanniques. Leila Guerriero interroge des témoins, reconstitue des histoires tragiques et rend hommage à ces familles toujours méprisées par les autorités. Le second texte La trace sur les os met l’accent sur l’équipe des anthropologues judiciaires qui depuis la fin de la dictature exhument des corps à des fins d’identification. La journaliste les rencontre et les suit dans leur activité quotidienne. Ces experts interviennent en Argentine et à l’étranger (Timor oriental, Bolivie, Cuba) et rendent à des os (une étrange sensualité se dégage des récits cliniques) un nom et une identité. Cela permet aux proches (on pense aux mères argentines de la place de mai) de faire leur deuil et d’accepter la disparition de leurs enfants et de rendre hommage à ceux qui sont disparus dans des circonstances dégueulasses et iniques.

L'autre guerre est un très beau et humaniste texte sur une phase sombre de l’histoire des dernières décennies du vingtième siècle de l’Argentine. L’enquête documentée de Leila Guerriero permet de contrer la volonté d’amnésie nationale afin d’éviter de questionner la période de la dictature et le naufrage de la guerre des Malouines.

Voilà, je vous ai donc parlé de L'autre guerre de Leila Guerriero paru aux éditions Rivages.


Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Les suicidés du bout du monde

Un sujet difficile magnifiquement traité. L'ecriture est claire et concise. L'auteur se concentre sur des histoires de vie, des histoires du bout du monde qui montrent bien que l'absence de civilisation et de sociabilité est mortel, et que lien familial ne resoud pas toutes les douleurs. Bravo !
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Les suicidés du bout du monde

C’est un roman en forme de chroniques, écrit par une journaliste argentine. A travers une ONG, elle a su de plusieurs suicides à Las Heras, localité de la province argentine de Santa Cruz. Elle a décidé d’enquêter et y a résidé plusieurs mois afin de s’informer sur 12 suicides étalés sur un an et demi (1997-1999); la plupart de suicidés avaient moins de 25 ans.

Elle a inlassablement interviewé plusieurs fois parents, amis, collègues et proches en essayant de comprendre et détecter un éventuel « effet local ».



Le lecteur se fera une idée peu à peu des circonstances et des divers cas, tous différents.

La localité de Las Heras avait bien vécu de l’industrie de la laine jusqu’à 1978, quand l’exploitation du pétrole a commencé. La conséquence de ceci a été l’accroissement de la population avec des périodes de chômage intermittent, et comme corollaire, des désordres sociaux comme des violences intra familiales, des grossesses chez des mineures, une prostitution florissante dans un bled où toute la population est « flottante ». Le travail n’assurait pas un futur, ni permettait un accès à l’éducation supérieure aux jeunes, qui devaient partir loin quand la famille avait les moyens financiers.



C’est l’idée de rêver d’un futur, même s’il s’agit d’une illusion, ce qui donne un sens à la vie. Le livre développe comment contourner cette sensation pernicieuse de manque de futur.

Toutes ces familles se retrouvent en déplacement à la recherche de travail, sans racines émotionnelles locales, sans qualité dans les relations entre les gens. Ces familles finiront par se fragmenter au milieu de l’immensité de la pampa argentine, une immense solitude orchestrée par un vent féroce et constant à 100 Km/heure. Ce vent est presque un personnage à part entière dans cette histoire.

La capitale argentine n’est pas intéressée par les suicides, même s’ils ont continué jusqu’en 2004.



Le psychologue José Kovalschi a bien analysé cette situation : "dans la Patagonie  l’agression naturelle du paysage et la solitude historique imposent un malaise. Ceci se répète dans les localités sans racines locales, avec un manque de qualité dans les relations humaines. Surgit alors un érotisme agressif et des relations croisées se développent chez les gens. Dans ces parages les gens tournent toujours autour du même circuit, sont bourrés de préjugés, il y a incommunication dans les familles. Une vraie « maladie urbaine » avec la perte de l’élan vital et il y a un vide et une douleur. Les gens perdent le sens des choses, il n’y a plus de sens d’appartenance à l’endroit, ils souffrent du « syndrome de la valise » : une valise toujours prête derrière la porte.



Un livre qui impressionne et un texte qui informe, sans juger. L. Guerreiro a essayé de trouver une explication à tout ceci sans pouvoir arriver à une conclusion.

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Les suicidés du bout du monde

Ce livre n'est pas un roman mais un récit qui relate l'immersion d'une journaliste Leila Guerriero dans une petite ville de Patagonie.



Elle est partie enquêter sur un coup de tête, suite à un article sur la mise en place d'un programme spécial de l'UNICEF suite à une vingtaine de suicides de jeunes gens dans cette ville proche de Buenos Aires.

Elle va rencontrer les familles et amis de ces jeunes suicidés pour comprendre ces brusques décès inexpliqués sur un intervalle très court.



Un livre impressionnant et dépaysant à la fois même si le sujet aborder est quand à lui sombre et angoissant.
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L'Autre Guerre

ce petit livre a été pourquoi un très bon moment de lecture.

ce livre est bien écrit et quand en plus, j'apprends des choses, ce n'est que du bonheur.



je n'avais jamais entendu parler de ces personnes (anthropologues et médecins) qui parcouraient le monde pour aller déterrer les corps de militaires disparus dans différents "charniers"

la première partie nous embarque du côté des Malouines (une guerre courte) qui a vu des soldats non identifiés. Bien sûr il faut pour retrouver les corps, d'abord le consentement des familles et ensuite l'ADN des familles pour pouvoir retrouver les disparus pour que chacun puisse faire "son deuil" et passer à autre chose.



ce sujet est quelque peu macabre, mais j'ai trouvé la démarche utile et ce livre a le mérite de mettre en avant ses gens qui parcourent le monde





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Les suicidés du bout du monde

13//2023



Découverte d'un nouveau style, une enquête d'une journaliste qui se lit presque comme un roman :)



Tout est dit dans le résumé du livre, nous allons suivre l'immersion, à la première personne du singulier, d'une journaliste au début des années 2000 dans un village paumé du sud de l'Argentine, qui a été touché par une vague de suicides...



L'auteure va aller au contact des proches des disparus, et avec beaucoup d'empathie va tenter de faire la lumière sur ce qui a pu collectivement pousser des individus a recourir a cet acte, et pour quelles raisons.



La trame historique et sociale est très bien rendue, le ton employé est non jugeant et vraiment dans la recherche de compréhension, et au final on obtient en un court récit la vie et la mort d'une petite ville qui a connu un essor industriel avant de sombrer, entraînant la population dans le marasme global.



Une lecture intéressante, enrichissante, et profondément humaine :)
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Les suicidés du bout du monde

Las Heras est une ville fantôme de la région de Santa Cruz, perdue au milieu de la Patagonie argentine. Là, de 1997 à 1999, vingt-deux jeunes se sont suicidés l’un après l’autre, sans aucune explication. La journaliste Leila Guerriero décide de partir enquêter pour comprendre les raisons de ces morts, et l’indifférence qui les entoure. À peine arrivée, elle ressent l’isolement géographique, la dureté des éléments, la force du vent qui poussent les habitants à se terrer chez eux. La ville fut prospère grâce à l’exploitation pétrolière dans les années 1960, avant d’être ravagée par la crise économique trente ans plus tard.

Comme dans un film, Leila Guerriero éclaire successivement différents lieux de la ville : salon de coiffure, bordel, bar… Allant à la rencontre des proches des disparus, elle prend le temps de s’asseoir avec eux et de les écouter longuement, scrupuleusement : des existences entières défilent avec leurs secrets, leurs rêves enfouis, leur désespoir. Le chômage, la religion, la sorcellerie se mêlent. Sans aucun pathos ou voyeurisme, avec un œil distancié et une totale mise en retrait, elle permet à ces voix de s’exprimer et conduit le lecteur au plus secret de ces vies séparées de tout. Empathie et révolte nous envahissent tout au long du récit
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Les suicidés du bout du monde

Aujourd’hui je vais évoquer Les suicidés du bout du monde enquête journalistique fascinante de Leila Guerriero. Le sous-titre est Chronique d’une petite ville de Patagonie.

Leila Guerriero est une journaliste argentine ; au début des années 2000 elle est interpellée par une nouvelle sur un étrange phénomène qui affecterait une bourgade du sud désertique du pays. Des informations font état de vagues de suicides chez des jeunes gens et signalent la mise en place d’un programme international pour tenter de les aider. Malgré la crise terrible qui frappe l’Argentine et Buenos Aires à cette époque elle décide d’enquêter et part sur place en Patagonie. Les suicidés du bout du monde est le récit méthodique et clinique de son reportage à la rencontre des familles et des amis des disparus. Son travail consiste à reconstituer la chronologie des décès et à dresser le portrait de ceux qui sont morts et de leur environnement social et familial. Il n’existe pas de comptabilité précise des décès provoqués par la mort volontaire de ces jeunes désœuvrés. Le début du récit évoque le passage au nouveau siècle : « ce vendredi 31 décembre 1999 à Las Heras, province de Santa Cruz, le soleil était au rendez-vous. Mais à Las Heras, cette petite ville du Sud, Juan Gutiérrez, vingt-sept ans, célibataire, sans enfants, bon joueur de foot, ne verrait rien de tout cela. » La petite ville d’un millier d’habitants environ est une contrée un peu fantôme qui vit des aléas de l’exploitation du pétrole. Le lieu n’a aucun charme, le climat est dominé par le vent violent, les distractions sont rares, les dancings et les bordels sont nombreux. En effet : « Las Heras a traversé les années 1980 et le début des années 1990 dans cette abondance de pétrole, de bars et d’hommes ayant de l’argent à dépenser. » Mais ces décennies euphoriques sont suivies d’une vague de suicides inquiétante. Ainsi : « entre mars 1997 et le dernier jour de l’année 1999, douze hommes et femmes se sont suicidés à Las Heras. Onze d’entre eux avaient en moyenne vingt-cinq ans et étaient des habitants emblématiques de la ville, issus de familles modestes mais traditionnelles : le maître-nageur, le meilleur cavalier de la province, l’orphelin élevé par ses tantes et ses grands-parents. » Sur place des rumeurs autour de l’existence d’une secte qui provoquerait les suicides affolent les gens. Mais s’il est question d’une liste avec les prochaines victimes personne ne l’a jamais vue. La journaliste part à la rencontre de ceux qui ont connu les morts et elle reconstitue les bribes de ces vies disparues. Elle rencontre le gérant des pompes funèbres et écrit : « mais Navarro, le voisin des morts, apparenté à certains, connu de tous, de son écriture soignée et claire, avait noté dans des cahiers Gloria, l’âge, le nom, la date, la cause du décès et le type de cercueil : ouvert ou fermé. Il pouvait, lui, se souvenir sans peur ni pudeur car tout cela, tel quel, faisait partie de son travail, d’un travail bien fait. » Un autre témoin se souvient : « ça a été un peu surnaturel, la vague de suicides. En un temps record, toutes ces personnes très proches de nous se sont tuées. Ces morts nous ont tous affectés. Tu ne savais plus à quel saint te vouer. Aujourd’hui encore on raconte un tas de choses. Parce qu’il y a de la sorcellerie dans le coin, beaucoup de drogue, et les gens veulent tout de suite trouver et désigner un coupable. » Un habitant du lieu constate : « tu sais quel est le problème de Las Heras ? C’est qu’il n’y a pas de population stable. Avec l’histoire du pétrole, les gens vont et viennent. La ville n’a pas d’identité en tant que telle. » A l’issue de son enquête la journaliste ne résout pas le mystère mais elle a perçu l’atmosphère des lieux, la solitude et le manque de perspective positive pour les plus jeunes loin de la vie portègne, la souffrance des femmes menacées et des familles nombreuses dysfonctionnelles. Elle écrit : « c’était ça le Sud. Le sud du pays mais du monde aussi. Le bout, les confins, l’endroit où tout est loin. Et vice versa. Absolu vice versa. (...). A Las Heras, les femmes sont juste bonnes à faire des enfants, se marier à quinze ans et être grands-mères à quarante. »

Les suicidés du bout du monde est un récit fort et poignant. L’auteur fait preuve d’empathie, elle raconte sans psychologiser à outrance l’hécatombe suicidaire qui pendant plusieurs années frappe la ville isolée de Las Heras. Elle cite les travaux d’Émile Durkheim mais son reportage est ancré dans la réalité locale, dure et violente ; les femmes sont souvent des victimes et les jeunes n’ont pas d’avenir dans cette ville fantôme.

Voilà, je vous ai donc parlé des Suicidés du bout du monde de Leila Guerriero paru aux éditions Payot-Rivages.


Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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L'Autre Guerre

Deux textes ( Une histoire du cimetière argentin des Malouines – la trace des os) qui parlent de l’activité de l’association mondialement reconnue EAAF :Equipe d’anthropologie médico-légale.



Un groupe d’anthropologues qui, depuis 1984 (date de la chute de la dictature argentine) identifient des cadavres, réécrivent des histoires, rassérènent des familles endeuillées.

Ici l’auteur s’attache particulièrement à l’identification de plus de 100 soldats argentins décédés lors de la guerre des Malouines, enterrés sur place sans identification, sans que les familles n’aient jamais été informées de leur décès et de ses circonstances, d’une part, et à de recherches sur les disparus de ma dictature.

Mais l’équipe est aussi mondialement sollicitée pour son expertise sur d’autres terres, lieux de non-droit et de conflits, où attendent des familles dans l’expectative et des morts non-identifiés.



Récit qui souffre sans doute d’une faiblesse de traduction, mais qui reste cependant très touchant. D’une part parce qu’elle évoque les traumatismes intimes liés à cette perte d’information : »Qu’est devenu mon proche ? » soigneusement orchestrée par la dictature. Mais aussi par le singulier combat de ces anthropologue, l’énergie et même l’argent (non argentin pour la plupart) dédié à cette recherche de connaissance, qui paraît à certains secondaire (voire néfaste) mais qui est si indispensable à la cicatrisation des deuils, même des décennies après, et à l’écriture des récits familiaux.



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L'Autre Guerre

Figure reconnue du journalisme littéraire, l’Argentine Leila Guerriero publie une nouvelle enquête-reportage.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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