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Critiques de Léonie Bischoff (509)
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Anaïs Nin sur la mer des mensonges

Après avoir passé trois ans à Paris, Anaïs Nin et son mari, Hugo, viennent d'emménager à Louveciennes. Il est peu de dire que la vie new-yorkaise manque à la jeune femme. Mais elle est surtout triste pour son mari de le voir dépenser toute son énergie dans la banque, laissant ainsi tomber sa poésie. Alors, elle sera artiste pour deux, ne cessant d'écrire. Mais elle désespère de n'écrire que son journal. Ce qu'elle voudrait, c'est publier un roman. D'autant que la jeune femme étouffe dans sa propre vie, son journal et son double l'aidant et la soutenant au quotidien. Plusieurs femmes sont en effet en elle, l'une d'elles s'étant révélée dans la danse espagnole. Sa rencontre avec Henry Miller va encore la bouleverser...



Quel magnifique portrait que nous offre Léonie Bischoff... Sur le fond, l'on découvre la vie d'Anaïs Nin, une jeune écrivaine et diariste. De son installation en région parisienne à l'enfant qu'elle portera en passant par toutes les rencontres qui l'auront marquées (son mari, Hugo, son professeur de danse, Henry Miller et sa femme, Otto Rank, son père qu'elle a retrouvé...). Femme complexe qui se cherche, un brin torturée parfois, plus que jamais sensuelle, libérée, talentueuse, Anaïs Nin, à la fois forte et fragile, envoûte, séduit et surprend. Sur la forme, l'auteure nous offre de magnifiques planches aux crayons. Délicat, original, doux, voluptueux, son dessin est de toute beauté, notamment ses pleines pages fascinantes.
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La longue marche des dindes (BD)

Union, Missouri, 1860. Sa maman décédée, son père parti comme un vaurien, Simon Green a été recueilli par Oncle Lucas et Tante Maybelle. Un foyer entouré de cousins dans lequel il n'a jamais trouvé sa place. À l'école non plus, d'ailleurs. Par bonté d'âme, la maîtresse, Miss Rogers, a bien voulu le garder, lui refaisant d'ailleurs certaines classes deux fois. Mais, en ce dernier jour d'école avant l'été, elle lui annonce qu'il est temps pour lui de déployer ses ailes et d'aller explorer le monde, tout en lui octroyant d'office son diplôme. Une situation qui le tracasse néanmoins. Que faire maintenant puisqu'il n'est pas question pour lui de rester chez son oncle et sa tante. C'est sur le chemin du retour que lui vient une idée. Mr Buffey, un éleveur de dindes, est bien enquiquiné avec toutes ses bêtes que personne ne veut lui acheter. L'idéal serait d'aller les vendre à l'Ouest, à Denver, là où elles sont vendues 5$ contre 25 cents ici. Puisque Simon n'a rien à faire de l'été et suivant les conseils de Miss Rogers, il lui propose de les emmener là-bas. Avec un chariot qu'Oncle Lucas lui offre « par bonté de cœur », de l'argent que lui avance Miss Rogers pour acheter les dindes à Mr Buffey et un muletier qu'il dégote en la personne de Bidwell Peece, accompagné de son chien, Emmett, le voilà parti pour Denver... en compagnie de 1000 dindes !



Adapté du roman jeunesse éponyme de Kathleen Karr, cet album nous emmène dans le Missouri, sur les pas du jeune Simon et de ses 1000 dindes. D'Union à Denver, son voyage, pour le moins remarquable, un peu fou et folklorique, en compagnie de Bidwell et, plus tard, de Jo Ballou, sera, immanquablement, ponctué d'imprévus, de hasards, de confrontations mais aussi de bonnes ou parfois mauvaises rencontres. Cette fine équipe, hétéroclite, très touchante et humaniste, composée d'un enfant débrouillard que la vie n'a pas gâtée, d'un muletier alcoolique et téméraire et d'un esclave qui veut retrouver sa liberté, va ainsi vivre des moments particulièrement marquants tels que leur rencontre avec des Indiens, des bandits... Mais soudés par une même volonté, leur entraide n'en sera que plus forte. Cet album, au petit goût de western avec ses feux de camps, ses fusillades, ses montagnes et ses grandes plaines, aborde, sans en avoir l'air, des thèmes tels que l'esclavage, la violence, le massacre des Indiens, la place des femmes dans la société mais aussi plus légèrement l'amitié, l'entraide, le courage. Graphiquement, avec son trait tout en rondeur et sa palette de couleurs pleine de vie, Léonie Bischoff nous offre de très belles planches empreintes de tendresse.

Une aventure savoureuse, drôle et émouvante...
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La longue marche des dindes (BD)

J'ai fini l'année 2022 avec La bibliomule de Cordoue, je termine 2023 avec La longue marche des dindes. Après l'Espagne, les Etats-Unis pour un road trip de 1000 km quand-même, à pattes de volatiles, c'est pas rien !



Simon, jeune garçon très sympathique, "cervelle d'oiseau" comme l'appelle sa tante (pas forcément à raison comme nous le verrons) a redoublé plusieurs classes. Ce n'est pas sans me rappeler un certain CE2 bien connu sur Babelio ;)

Mais Miss Rogers, aussi gentille et perspicace que la maîtresse d'école de notre CE2 (cf les histoires à Berni) a su voir le potentiel de son élève et l'encourage à déployer ses ailes en lui donnant son diplôme de fin d'études. C'est bien beau mais que va t-il faire de son temps libre ? Son oncle et sa tante, qui l'élèvent, n'ont pas trop envie de l'avoir dans les pattes, ses cousins se moquent de lui. Il ne s'imagine pas travailler à la ferme avec eux.



Sur le chemin du retour, alors qu'il réfléchit à la façon de prendre son envol, Simon rencontre Mr Buffey, un éleveur de dindes dépassé par ses volatiles se reproduisant à tout va. Elles sont si nombreuses qu'il n'arrive pas à les vendre pourtant à des prix bas. Il faudrait les proposer à Denver où elles rapporteraient 5 dollars pièce, mais voilà, les conduire vers l'ouest prendrait des mois et … à pattes, impossible pour Mr Buffey.

Simon voit là l'occasion de trouver sa voie, de s'occuper et gagner de l'argent à l'arrivée, tout en rendant service à son voisin.

Plein de ressources, il élabore son futur voyage avec minutie.



Nous sommes à Union dans le Missouri en 1860.



Léonie Bischoff met en images le roman de Kathleen Karr, que je n'ai pas lu, avec humour et tendresse. Les couleurs aux tons pastels sont douces, les visages expressifs et les dindes.... à croquer !



Pendant ce long voyage avec ses 1000 volatiles, Simon accompagné de Mr Peece et son très utile chien Emmett, sera confronté aux brigands voleurs de bétail mais fera surtout de belles rencontres.



Des Grandes Plaines du Kansas et vers les montagnes Rocheuses, nos héros, à poils et à plumes, vont connaître moultes aventures au cours desquelles Simon saura montrer sa valeur.



Les thèmes de l'esclavage, du sort des indiens, de la pauvreté des fermiers, de l'alcoolisme mais aussi l'amitié, l'entraide et le courage sont abordés ici avec des personnages très touchants auxquels on s'attache immédiatement.

Et les préjugés qui collent à la peau de Simon ne feront pas long feu...



Ce roman graphique a reçu le Fauve Jeunesse 2023 à Angoulême et le prix Jeunesse ACBD 2022.



Cet album lumineux est mon coup de cœur de Noël BD Jeunesse parce qu'il est beau graphiquement et surtout parce qu'il montre que chacun a un talent, que l'entraide peut mener à de grandes réalisations, qu'il est important de croire en soi. 



Une belle découverte que je dois à Isabelle (Ileauxtresors) et à Fanny (Fanny1980) que je remercie !

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Anaïs Nin sur la mer des mensonges

Anaïs Nin a définitivement changé la vision très masculine que la société avait des écrivains en étant une des romancières pionnières dans le genre.

La publication de ses journaux intimes et de ses nouvelles érotiques un peu scandaleuses pour l'époque, qui offraient une vision profonde de sa vie privée tourmentée et de ses relations mouvementées et libérées a provoqué un véritable raz-de-marée dans le monde de l'édition.

La version non censurée de ses journaux n'a pu être publiée qu'après sa mort et celle de son mari.



Léonie Bischoff exprime merveilleusement les mouvements de vie intérieure d'Anaïs Nin à travers la force de narration de ses dessins, directe et silencieuse. Elle a parfaitement capté comment illustrer son univers particulier où rêve, fantasmes et réalité se mélangent. C'est sombre et complexe, parfois choquant, plein d'ombres et de lumière.



La création artistique atypique de la romancière est retranscrite avec beaucoup de sensibilité. La plume est très précise dans les gestes et les expressions, les émotions sont scénarisées et communiquent par leur gestuelle.



Les couleurs et la palette des crayons magiques aux mines multicolores où les couleurs primaires s'associent, s'embrouillent et se complètent, créent un univers onirique et fantasque, traduisant les fantasmes et pouvant choquer par leur réalisme et leur naturel.



Léonie Bischoff réussit un tour de force original et envoûtant !





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Le tailleur de pierre (BD)

1923, Suède. August Stjernkvist, riche notable propriétaire d'une carrière, tombe par hasard sur une petite sculpture, œuvre de l'un de ses employés, Anders Andersson. Désirant sculpter le buste de sa fille, Agnès, il lui montre quelques photos d'elle. Mais, sur simple papier, la tâche lui paraît difficile. La jeune femme se prête alors volontiers aux séances de pose. Un brin volage et voulant s'amuser un peu, Agnès n'hésite pas à lui offrir sa soi-disant virginité et Anders se laisse volontiers charmer. Malheureusement, celle-ci tombe enceinte et son père n'a d'autre choix que de la forcer à épouser ce tailleur de pierre, malgré la différence sociale et les supplications de sa fille. Le couple se retrouve alors à Fjällbacka, dans les baraquements ouvriers...

2003, Fjällbacka. Le corps de Sara, 7 ans, est retrouvé dans des filets de pêche. L'enquête est confiée à Patrick Hedström qui est loin de se douter que cette affaire va le projeter des décennies auparavant...





Adapté du roman éponyme de Camilla Läckberg, l'on retrouve avec plaisir Erica Falck et Patrick Hedström. Un roman de plus de 500 pages condensé sur 130. Le challenge est relevé haut la main par Olivier Bocquet et Léonie Bischoff qui en sont à leur troisième adaptation. L'auteur expose en début d'album, comme à son habitude, les personnages qui, en une phrase, se présentent. Il relate ensuite les événements du passé puis ceux du présent. Évidemment, il y a un lien entre ces deux périodes que le lecteur ne découvre qu'à la toute fin. Ce roman graphique est, au final, judicieusement mené et parfaitement maîtrisé. Le scénario, troublant et bien ficelé, est habité par des personnages tantôt énigmatiques tantôt attachants. Graphiquement, Léonie Bischoff, de par son trait plus souple qu'avant et de par sa magnifique palette de couleurs, réussit à nous plonger dans une ambiance claire-obscure.
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Anaïs Nin sur la mer des mensonges

Je ne connaissais Anaïs Nin que de nom et de réputation, et c'est une autrice et poétesse que je voulais découvrir depuis de nombreuses années... Mais je dois avouer qu'elle m'intimidait un peu.



Alors cette biographie en bande dessinée de Léonie Bischoff était la parfaite occasion de découvrir le personnage qu'était Anaïs Nin. Ainsi, j'ai connu ces histoires d'amour et de sexe, sa manière d'écrire, de se questionner sur elle-même, l'importance la psychanalyse dans sa vie...



Ce livre, c'est aussi un véritable objet graphique, aux couleurs et aux illustrations magnifiques. Léonie Bischoff apporte un côté onirique à l'histoire, à travers son coup de crayon... C'est vraiment cela qui m'a charmée, plus que ce qui était raconté !



Ainsi, cette bande dessinée m'a vraiment donné envie de lire les récits et poèmes d'Anaïs Nin, ce que je ferais sans nul doute un jour !
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La princesse des glaces (BD)

Avant d'être une lectrice de BD, je suis tout d'abord, une amatrice de polars et de thrillers.

Alors quand cet album s'est présenté à moi, je n'ai pas longtemps hésité....

La princesse des glaces, le roman de Camilla Läckberg, grande auteure Suédoise, sous forme de dessin, c'est l'idéal pour moi !

D'autant plus qu'il faut que je vous avoue quelque chose, Camilla Läckberg, je ne l'ai jamais lu..

Bah oui... les romans nordiques me font un peu peur.

Ils me font peur, parce qu'on y rencontre des noms comme Fjällbacka, Tanumshede, Hedström, Bohusläningen, etc.

C'est, on va dire, un petit trop dépaysant pour moi...

C'est sans doute psychologique surtout et je pense que je me construis une barrière toute seule, mais il suffit que les personnages aient en plus des prénoms assez ressemblants ou/et imprononçables (pour moi) et je m'y perds, je décroche et je ne comprends plus rien du tout à ce que je lis.

C'est pour cette raison, vous ne trouverez pas beaucoup de romans scandinaves dans ma bibliothèque.

Je préfère généralement faire l'impasse.

C'est bête, mais c'est comme ça...

Là, avec cette bd, j'ai pensé que ça pouvait être une belle alternative, un bon compromis.

Les personnages auraient un vrai visage, en plus de leur nom.

En plus, avant que l'histoire commence, tous les personnages nous sont présentés brièvement (c'est aussi une preuve qu'il y a de quoi s'y perdre, non ? :-p)

Je suis d'ailleurs revenue à ces pages plusieurs fois, tout au long de ma lecture. Elles m'ont bien aidée.

Je suis super contente, parce que j'ai tout bien compris !

L'histoire est très intrigante...

Alexandra Wijkner est retrouvée morte, poignets tailladés, dans sa baignoire, par Erica Falck, sa meilleure amie d'enfance et biographe, revenue dans la région pour les obsèques de ses parents.

Très vite, des éléments permettent de dire qu'il s'agit d'un meurtre déguisé en suicide.

Erica mène l'enquête, auprès de Patrik Hedström, amoureux d'elle depuis l'enfance, devenu inspecteur de police.

Le défi me semble avoir été superbement bien relevé par Léonie Bischoff et Olivier Bocquet.

Ce ne doit pas être chose aisée de réduire plus de 500 pages de romans, en seulement 126 pages de bandes dessinées.

J'en ai, en tout cas, apprécié chacune des planches.

Les révélations s'enchaînent à une vitesse incroyable, à la fin.

On en sort estomaqué !

Il se trouve que j'ai le roman dans ma Pile A Lire (enfoui si profondément que je l'avais oublié, d'ailleurs...) et que cette BD m'a donné envie de m'y intéresser pour connaitre l'histoire plus en détails.

J'aurais certes moins de surprise, mais au moins, les personnages me seront familiers.

Et qui c'est, peut-être que maintenant j'aborderai dans l'avenir, les thrillers nordiques, avec moins de préjugés...

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La princesse des glaces (BD)

Fjällbacka, petite ville côtière suédoise. D'habitude si paisible... Et, pourtant, c'est ici qu'un terrible drame vient de se produire. Erica, qui vient de perdre ses parents, vient passer quelques jours dans leur maison pour y ranger leurs affaires. Alors qu'elle va rendre visite à Alex, son amie d'enfance qu'elle n'a pas revue depuis plus de 10 ans, quelle n'est pas sa surprise de la découvrir morte dans sa baignoire, les poignets tailladés. La police va conclure inévitablement au suicide. Mais dès lors que l'autopsie est pratiquée, le médecin légiste informe la famille, c'est à dire son mari, ses parents et sa petite sœur, qu'elle avait une énorme dose de somnifère dans le sang et que les entailles ont été pratiquées par un tiers. Qui a bien pu en vouloir à cette jeune femme si gentille et aimée de tous? Erica veut à tout prix découvrir l'assassin de son amie. Grâce à Patrick, amoureux transi, qui va l'aider dans sa quête de vérité. De nombreux et lourds secrets de famille vont bientôt ressurgir...



Grand prix de la littérature policière, La princesse des glaces, de Camilla Läckberg, romancière reconnue et traduite en plusieurs langues, est le premier polar d'une longue série où l'on retrouve Erica Falck et son compagnon Patrick. Dans ce premier volet, la biographe se retrouve face à un crime déguisé en suicide, événement d'autant plus tragique qu'il s'agit de son amie d'enfance. Des secrets de famille jusqu'à là étouffés risquent bien d'ébranler toute la population de Fjällbacka. Cette adaptation d'Olivier Bocquet est vraiment fidèle au roman et le scénariste offre ainsi un album à la lecture parfaitement fluide. Les fans d'Erica y trouveront certainement leur compte et ce premier volet nous plonge dans une enquête intrigante. Le dessin de Léonie Bischoff peut surprendre de prime abord. Mais le rendu s'avère finalement attrayant. Jouant subtilement avec les tons chauds (lors de flashbacks) et les tons très froids, elle restitue très bien l'ambiance glaciale et inquiétante.



La princesse des glaces... une rencontre inattendue...
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Anaïs Nin sur la mer des mensonges

Pour lire cet album d'Anaïs Nin, il m'a fallu beaucoup de patience au niveau de son prêt auprès d'une médiathèque. Il peut arriver parfois que vous attendiez de longs mois de réservation mais que le lecteur qui vous précède ne rende finalement pas l'ouvrage en question. Il me semble qu'on n'envoie pas d'huissier pour cela. Au bout du compte, il m'a fallu passer par une autre médiathèque. Voilà pour la petite histoire.



Ce titre a plutôt été plébiscité par le public des lecteurs. Cela a tout de suite attiré mon attention. Alors, est-ce que l'attente valait le coup ?



On fait la connaissance d'une charmante jeune femme tiraillée entre plusieurs cultures et qui s'invente un nouveau langage au milieu des années 30 dans un Paris ouvert sur le monde artistique.



Elle souhaite devenir écrivain comme une échappatoire à une société fortement masculine. Son journal intime va devenir sa drogue et son compagnon. Il faut dire qu'elle n'est pas très heureuse avec son mari banquier qui a renoncé à ses rêves d'artiste ce qui ne l'enchante guère.



Elle refuse de monter sur scène alors qu'elle maîtrise totalement la danse du flamenco. Une femme qui se montre est une putain. Elle se mets des interdits à sa propre liberté, à sa propre expressivité. Puis, elle se libère enfin de ses carcans et c'est un véritable voyage érotique d'homme en homme qui va la faire grandir. Il y a tout un cheminement pour mener à l'éclosion artistique ou à la recherche de sa propre personnalité.



J'ai trouvé le dessin d'une grande sensualité dans les traits avec des personnages vraiment expressifs comme je les aime. J'aime le mouvement et non la rigidité des traits fixes. Cet album m'a littéralement comblé sur le plan graphique.



Sur le fond, j'ai beaucoup aimé cette biographie qui est totalement différent de ce que j'ai pu déjà lire dans la démarche ce qui constitue une réelle originalité qui distingue cette BD de toutes les autres. C'est à la fois passionnant et intime.



Je mets un gros bémol cependant sur la scène incestueuse avec le père dont elle tombe pourtant amoureuse avant de se raviser. On ne saura jamais s'il s'agit de la réalité ou d'un mensonge de plus dans sa vision fantasmée des hommes. Cependant, c'est le choix artistique de l'auteur qu'il nous faut respecter.



En tous les cas, un beau portrait de femme sensuelle certainement en avance sur son temps en terme de poly-amour mais dénué parfois de toute moralité. C'est entre une grande fragilité mais également une parfaite maîtrise de la sensualité. Oui, c'est réellement une femme libérée sans vouloir rechanter le refrain de « la reine des neiges » pour vous épargner.



Au final, une vision totalement magnifiée d'Anaïs Nin, qu'on acceptera ou pas selon ses convictions profondes. Cela ne laissera personne indifférent. Une lecture plaisante et construite avec qualité.
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Le prédicateur (BD)

Fjällbacka, petite ville portuaire de Suède, 2003. Le corps d'une jeune fille est découvert par un enfant. Nue, un sac pour seul vêtement. Ecchymoses et coupures sur tout le corps. Identité et cause du décès inconnues. La police, dépêchée aussitôt sur les lieux, découvre également, en fouillant, des ossements humains. Visiblement ceux de deux personnes. Patrik Hedström, normalement en congé, va devoir mener cette double enquête, au grand dam de sa compagne, Erika, enceinte jusqu'au cou. Malheureusement, aucune personne n'a signalé de disparition inquiétante dans un secteur proche. Quant aux squelettes, selon le médecin légiste, ils doivent avoir entre 25 et 30 ans. Obligé de fouiller les archives, Patrik découvre, grâce à Erika notamment, que deux jeunes filles, Siv et Mona, ont disparu à quinze jours d'intervalle au cours de l'été 1979 et ne sont jamais réapparues. À l'époque, Gabriel Hult avait dénoncé son frère, Johannes, l'ayant soi-disant vu en compagnie de Mona. Sans preuve, la police lâcha l'affaire d'autant que Johannes s'était donné la mort ensuite...





Adapté du roman éponyme de Camilla Lackberg, cet album met de nouveau en scène le couple Erica Falck et Patrik Hedström, respectivement journaliste et flic. Cette dernière, enceinte de son premier enfant, est condamnée à se reposer. Elle n'en garde pas moins son âme de journaliste et n'hésite pas à aider son compagnon dans cette nouvelle enquête. Trois corps de jeunes filles retrouvés, qui plus est à 24 ans d'intervalle. Y a-t-il un lien entre ces deux affaires ? L'oeuvre d'un serial-killer ? Patrik va plonger dans une affaire bien sombre, notamment au cœur d'une famille pour le moins atypique, celle du prédicateur et ses deux fils, Johannes et Gabriel. Après La princesse des glaces, Olivier Bocquet et Léonie Bischoff collaborent à nouveau ensemble dans cette adaptation plutôt réussie du roman de Camilla Lackberg. Ce dernier distille petit à petit les éléments, déterrant les secrets de la famille du prédicateur. En préambule, la présentation de tous les personnages, fourmillant dans cet album.
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La longue marche des dindes (BD)

Nos attentes étaient immenses : la rencontre de l'épatant roman de Kathleen Karr et du talent de la dessinatrice de Léonie Bischoff, découverte avec Anaïs Nin, ne pouvait que nous enthousiasmer. Et bien yee-haw, ces pages joyeusement palpitantes ont été absolument à la hauteur !



Dans le Missouri des années 1860, les dindes ont tant pondu qu'elles ne valent plus rien. Qu'à cela ne tienne : Simon Green compte bien faire fortune en conduisant un convoi de mille volatiles jusqu'à la ville florissante de Denver où on se les arrache pour au moins cinq dollars pièce. Seul détail, le chemin de fer n'existe pas encore et le voyage de 1000 km devra donc se faire… à pied. le Far West lui réserve une bonne dose d'aventures. Et des rencontres inoubliables.



Mes moussaillons et moi avions beau déjà connaître l'histoire, nous avons parcouru cette BD avec un ravissement intact. Léonie Bischoff donne délicieusement forme et couleurs au décor digne des livres de Mark Twain : une Amérique peuplée de chercheurs d'or et d'Indiens, de brigands et d'exploiteurs d'esclaves, de fermiers affamés et de chasseurs de bisons. Les personnages sont particulièrement bien croqués et expressifs. Simon, qui a le courage de persister sur sa voie en dépit des étiquettes qui lui collent à la peau, est irrésistiblement sympathique mais ses compagnons de route ne sont pas en reste. Et que dire des dindes que Léonie Bischoff dessine avec une jubilation communicative ? Impossible de ne pas se passionner pour leur folle équipée que l'on suit carte à l'appui.



Coup de coeur : on glousse de plaisir en espérant retrouver très bientôt Léonie Bischoff au rayon jeunesse !
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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Anaïs Nin sur la mer des mensonges

Ayant entendu l'auteur en interview...qui racontait qu'elle avait consacré huit ans de sa vie pour cet album..je me suis laissée tenter.

Hormis les dessins magnifiques et le ton onirique..l'héroïne ne m'a pas franchement captivé..surfant un peu trop me semble -t-il sur " la parole libérée de la femme"...Anais Nin a connu Henry Miller et fréquente des gens célèbres certes, elle a écrit des premiers écrits érotiques et un journal intime que je l'ai lu..il y a longtemps et alors?.rien de transcendant, il manque un peu d'étoffe au personnage pour en faire une vraie porte parole....mais cela n'engage que mon commentaire..elle est très loin de la vie passionnante d'une Georges Sand où de Francoise Sagan!



Les planches restent très agréables à regarder.







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Hoodoo Darlin'

Cette réalisation captivante et soignée rappelle certaines histoires de Loustal!

Avec Hoodoo darlin', nulle doute que la relève-et quelle relève-est assurée!

Et l'héroïne de cette chasse aux esprits malins s'appelle... Adèle!... Parce que Adèle possède le don et Siméon lui a transmis le savoir vaudou et qu'Adèle, trop impatiente et curieuse a suivi Siméon où il ne fallait pas!

Alors, elle n'est pas morte, Adèle, mais elle va devoir se coltiner cinq saletés d'esprits planqués dans des gens, à capturer et mettre en flacon!

Autant vous dire que l'ambiance est visqueuse, malodorante et électrique!

Entre concours de goinfrerie, alligators, boucherie humaine, fillette vénéneuse et flics dépassés; la chasse aux entités maléfique (en musique, s'il-vous plaît), est loin d'être gagnée, et, avec cette victoire, l'entrée chez les Maîtres!

... Et pour corser cette bonne cuisine vaudou, ne voilà-t-il pas que l'élève déchu de Siméon se mêle à la sarabande!

Un album noir et magique, superbement orchestré et qui vaut ses cinq étoiles! .. Avec cette couverture qui vous darde du regard...

Tellement impressionnant.

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Anaïs Nin sur la mer des mensonges

Chaque homme à qui j'ai fait lire mes textes a tenté de changer mon écriture. Écrire comme un homme ne m'intéresse pas.

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Ce tome contient une biographie d'Anaïs Nin (1903-1977) qui ne nécessite pas de connaissance préalable de l'artiste ou de son oeuvre. Elle a été réalisée par Léonie Bischoff, pour le scénario, les dessins et les couleurs. Elle comprend 184 pages de bandes dessinées. Sa publication initiale date de 2020. Elle a bénéficié d'une édition grand format en 2022, complétée par un cahier graphique de quatorze pages.



Des nuages d'orage au-dessus d'un océan déchainé. Des vagues puissantes et arrondies, pleines d'écume, avec un minuscule navire au sommet de l'une d'elle. Les vagues redoublent d'intensité, et projettent le navire sur un récif. Dans les débris, une forme humaine allongée, recroquevillée sur elle-même. Dans la même position, Anaïs Nin se tient le visage dans les mains, avec des feuilles éparpillées autour d'elle. Elle se redresse sur son séant, sèche ses larmes et rassemble les feuilles. le soir, elle rejoint son époux Hugo Guiler, un banquier, dans une réception mondaine. Il la présente à Mme & M. Bordin, à Mme & M. Moris, Richard Osborne. Ils vont s'installer à l'une des tables. La conversation porte sur les occupations de Mme Nin : M. Guiler leur a dit qu'elle est une artiste. A-t-elle des enfants ? Depuis combien de temps sont-ils à Paris ? Hugo Guiler répond : cela fait trois ans maintenant, mais ils viennent de déménager à Louveciennes. Est-ce que New York lui manque ? Quel est ce drôle d'accent ? Elle explique que sa mère est Danoise et Cubaine, son père Espagnol et Cubain, et elle a grandi entre la France et New York. Elle a dû inventer son propre langage. Au retour, dans la voiture, son mari lui assure qu'elle les a tous charmés. Il s'inquiète pour elle : elle semble de nouveau fragile, nerveuse. Elle lui répond que le banquier en lui est en train d'asphyxier le poète. Une fois rentrés, ils s'installent dans le salon : elle écrit, il s'exerce à la guitare.



L'esprit d'Anaïs Nin divague : elle développe un dialogue avec une autre elle-même plus libre, qui lui reproche d'être en train d'étouffer, de jouer les épouses parfaites. La nuit, elle cauchemarde : par la fenêtre elle voit l'épave du trois-mâts sur leur pelouse et elle s'y rend sous une fine pluie, en chemise de nuit. Elle touche le bois de la coque et pénètre dans la cale par une énorme brèche : son double plein d'assurance l'y attend. Elle se réveille, se lève, puis vaque à ses occupations. Elle a l'air tranquille et solide, mais bien peu savent combien de femmes il y a en elle. L'une d'entre elles s'est révélée dans la danse espagnole. Avec d'autres femmes, elle prend des cours avec monsieur Mirales. Ce dernier lui a proposé de monter sur scène et de partir en tournée. Elle refuse une nouvelle fois : la danse est un passe-temps acceptable pour une femme de banquier, mais pas monter sur scène. Plus tard, elle y repense : qu'est-ce au fond qui la retient de monter sur scène ? Ça n'est sûrement pas Hugo, ni la banque. Sa culture catholique, certainement… Une femme qui se montre est une putain. Mais Mirales a raison, la sensualité de la danse espagnole touche au mystique, au sacré.



L'autrice ne donne pas de date exacte au cours de sa narration, toutefois des repères permettent de déterminer la période couverte. Au début, Hugo Guiler indique que cela fait trois ans que le couple est installé en France, ce qui amène en 1927. La biographie se termine après la rencontre avec Lawrence Durrell (1912-1990), c'est-à-dire en 1937. Elle présente la vie de l'écrivaine du point de vue de celle-ci : elle est de toutes les scènes et son flux de pensées est exprimé régulièrement, certainement pour partie extrait de ses journaux. S'il connaît déjà le parcours d'Anaïs Nin, le lecteur se doute que la bédéiste a choisi cette période pour sa fonction charnière dans son développement personnel, et donc dans son écriture. Sinon, il fait connaissance avec une épouse bien sous tout rapport, dépendant financièrement de son mari qui dispose d'un revenu confortable grâce à son métier de banquier. Il est vite touché par l'esthétique des dessins : ils semblent avoir été réalisés au crayon de couleur un peu gras, avec trois teintes majoritaires qui s'entremêlent avec une teinte prenant le dessus sur les autres en fonction de la scène, et souvent des arrière-plans vides. Il serait tentant de voir une sensibilité féminine, dans certaines courbes, la façon de représenter les yeux plus grands que nature, ou encore certaines postures, l'intérêt porté aux tenues vestimentaires, les fleurs. Mais au regard des autres caractéristiques visuelles, cela reflète plutôt le point de vue d'Anaïs Nin elle-même, sa propre sensibilité, sa façon de ressentir le monde. Ces choix graphiques servent à transcrire l'état d'esprit de l'écrivaine, en phase avec son journal et ses romans.



Au fil des pages, le lecteur se retrouve totalement séduit par l'élégance de la narration visuelle. L'artiste sait inclure les éléments nécessaires à la reconstitution historique : les voitures, les décorations intérieures, les tenues vestimentaires, les accessoires comme la machine à écrire. Elle effectue un dosage parfaitement équilibré de la quantité de détails par scène. Cela peut aller d'une représentation détaillée des façades au droit du Moulin Rouge boulevard de Clichy, à juste des personnages sur fond blanc, de la gare de Louveciennes reproduite avec exactitude à la texture du manteau de fourrure de June Miller, en passant par des scènes oniriques ou métaphoriques où l'imaginaire l'emporte. La tempête en ouverture est magnifique avec les éléments déchainés. À la fin de ce premier chapitre, Anaïs Nin marche pied nu dans un désert avec des cactus, et des cristaux sur le sol, vers une silhouette à contre-jour. La première vision qu'elle a de June Miller se fait avec un décor de fleurs. Plus loin, Henry Miller épingle son épouse au mur, comme un papillon, sa robe ouverte donnant l'impression d'aile, et il lui ouvre le ventre pour dérouler ses intestins dans la page suivante dans une vraie vision d'horreur. Quelque temps plus tard, Anaïs s'imagine glissant dans une eau habitée par des plantes aquatiques douces et sensuelles. Indépendamment de l'esthétique choisie, la narration visuelle met en œuvre des dispositifs variés bien choisis.



En page 17, le lecteur découvre que les deux tiers inférieurs de la page sont occupés par une dizaine de silhouettes juste détourées, d'une femme en train de danser le flamenco pour un résultat très parlant. En page 37, les feuilles de papier volètent autour d'Henry Miller et Anaïs Nin assis à une table de jardin, comme emportées par le vent, mais aussi animées par l'esprit de création des deux auteurs. En pages 92 & 93, Léonie Bischoff raconte uniquement avec les images, sans aucun mot, avec une disposition de page originale : deux colonnes de quatre cases de part et d'autre de la page, et une image de la hauteur de la page qui les sépare : un voyage en train avec une arrivée le matin, et un départ le soir pour évoquer le mouvement de va-et-vient dans la relation entre Henry et elle. Dans le chapitre quatre, Anaïs enfant voit apparaître un homme en costume descendant du ciel entre les immeubles, avec un soleil à la place de la tête, une métaphore qui prend tous ses sens par la suite. Avec toutes ces qualités de mise en scène en tête, le lecteur se dit que le choix d'avoir régulièrement des personnages en train de dialoguer avec un fond de case vide relève lui aussi d'une mise en scène conceptuelle : des personnages sur une scène de théâtre, une focalisation sur le langage corporel et sur les phrases, les mots, une évidence pour la biographie d'une écrivaine. Il prête alors une égale attention aux dessins en tête de chaque chapitre et au sens qu'ils revêtent par rapport au développement de la personnalité d'Anaïs Nin : un papillon aux ailes repliées, un éventail ouvert, des nuages masquant le soleil, un papillon aux ailes déployées, un soleil radieux à la fin de la pluie, un labyrinthe, des fleurs écloses.



Anaïs Nin étant le point focal de chaque scène, majoritairement accompagné de ses pensées, le lecteur adopte tout naturellement son point de vue. Elle n'en devient pas une héroïne, mais le personnage principal. Il ressent son expérience de la vie par son point de vue, au travers de ses émotions. D'une certaine manière, l'autrice la présente comme l'héroïne de sa propre vie, ce qui induit que le lecteur prenne parti pour elle, même si son système de valeurs diffère, même s'il conserve un regard critique sur le comportement de cette jeune femme. Léonie Bischoff a choisi de montrer la transformation de l'écrivaine, d'épouse modèle, en une femme épanouie. Elle découvre progressivement son attachement aux plaisirs des sens, la volupté de la sensualité, ses besoins en la matière et le fonctionnement de son système psychique. L'autrice en brosse un tableau d'une finesse remarquable, incorporant la pression et les attendus sociaux de l'époque, l'enfance et l'éducation d'Anaïs Nin, ses traumatismes, son effet inconscient sur les hommes, ses appétits sensuels, sa vocation d'écrivaine, ses doutes, sa façon de s'adapter aux attentes des hommes. Cette femme dispose d'une sécurité économique assurée par son époux Hugh Parker Guiler (1898-1985), et recherche une âme soeur en littérature qu'elle trouve en la personne d'Henry Miller (1891-1980) qui a séjourné à Paris de 1930 à 1939. Elle rencontre ainsi son épouse June Miller (1902-1979), une femme beaucoup plus libre qu'elle. Par la suite, le lecteur découvre sa relation avec son cousin Eduardo Sanchez, avec le psychiatre Docteur René Allendy (1889-1942), avec son deuxième psychiatre Otto Rank, et d'autres. L'autrice le laisse libre de porter son propre jugement valeur sur la dynamique de ces relations, sur la personnalité d'Anaïs Nin et ses choix de vie. Il ne s'attend pas aux deux traumatismes survenant en fin de récit. Il découvre sa relation avec son père Joaquín Nin, puis son avortement. Ces deux séquences le laissent sans voix, en train de chercher sa respiration, tellement il en fait l'expérience comme s'il était lui-même ou elle-même Anaïs Nin, deux moments de bande dessinée exceptionnels.



Raconter la vie d'une écrivaine ayant fait date dans l'histoire de la littérature présente plusieurs défis : celui des faits biographiques, celui d'une ligne directrice, et celui de respecter son œuvre, voire d'en intégrer l'essence. Léonie Bischoff parvient à combler tous ces enjeux de l'horizon d'attente du lecteur, avec une élégance tout en douceur, y compris dans les pires moments, une sensibilité en phase parfaite avec celle de son sujet, un point de vue qui fait corps avec celui d'Anaïs Nin, et une narration visuelle enchanteresse. Chef d'œuvre.
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Anaïs Nin sur la mer des mensonges

Anaïs est une jeune épouse qui rêve de devenir écrivain. Son mari a les mêmes dispositions mais comme il faut manger, il travaille comme banquier. Bon ça commence tout gentillet, puis elle fait connaissance de Henry Miller, puis de sa fascinante femme. Doutant de sa santé mental, elle consultera des psys qui, elle pense, pourra l’aider à mettre des mots sur ce père qui a fuit le foyer conjugal. Ce roman graphique n’est pas pour les bonnes mœurs, on va de surprise en surprise se disant : - Non, lui aussi, pas possible !

Anaïs Nin a vraiment existé (1903-1977). Une des premières femmes à avoir publié des romans érotiques et sur la bisexualité.

Grâce à Léonie Bischoff, j’ai découvert cette croqueuse d’hommes. Pari ambitieux et réussi. Texte et traits de crayons sont juste parfaits. Scénariste vraiment à suivre. Roman graphique marquant et inoubliable !
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La princesse des glaces (BD)

Camilla Läckberg, version roman, connais pas.

Comme j'affectionne la BD, je décidais de l'attaquer par la face Nord, celles des petits dessins à bulles.

Problème, j'ai très rapidement dévissé, trouvant le scénario plat et indigent.



Pas aimé les croquis qui auraient particulièrement trouvé grâce à mes yeux si le ton initial avait été plus léger. Manque de bol, La Princesse des Glaces se voulant plus sombre et corsé que l'arabica, le décalage entre les deux ne m'a jamais permis de prendre la chose au sérieux, ne fût-ce l'espace d'un 1/4 de seconde.



Ce constat établi, difficile d'émettre un avis objectif sur cette Princesse qui m'aura également laissé de glace...

Le plus simple étant encore de vous faire votre propre opinion...
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La longue marche des dindes (BD)

Léonie Bischoff nous offre une très belle adaptation d'un roman jeunesse de Kathleen Karr que je ne connaissais pas avant de découvrir cette B.D.

Le récit n'est pas sans évoquer ces western où des cow-boys convoient du bétail à travers les vastes paysages américains, affrontant toute sorte d'épreuves avant d'atteindre leur but.

Sauf qu'ici il s'agit un convoi de dindes menées par Simon, orphelin de 15 ans, considéré par tous comme le simplet du village, voyageant bientôt avec des compagnons rencontrés au cours de son périple...

L'intrigue met en lumière différents aspects, plus ou moins reluisants, des Etats-Unis au XIXème siècle : l'esprit d'entreprise, le sort des Indiens, la rudesse de la vie rurale, l'esclavage, etc.

Si l'histoire est clairement destinée à un jeune public, j'ai beaucoup aimé les dessins de Léonie Bischoff, en particulier le travail sur les couleurs, très différent de l'univers qu'elle avait imaginé pour "Anaïs Nin : sur la mer des mensonges" et qui m'avait aussi beaucoup plu.

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La princesse des glaces (BD)

Eh bien décidément, je fais vraiment de très belles trouvailles en ce moment à la médiathèque mais maintenant que le Père Noël est passé, j'ai de quoi me régaler avec mes propres ouvrages et ce, pour un long moment.



Ici, le lecteur se plonge dans une enquête policière suite à la découverte du corps d'Alexandra Wijkner à Fjallbacka alors, si comme moi, vous vous sentez prêts à plonger dans l'aventure, mettez un bon manteau, des gants et embarquons pour cette petite ville de Suède. Retournons également dans le temps car cette sordide affaire se déroule en février 2001. Alex était une très belle jeune femme, mariée et qui avait a priori tout pour être heureuse, aussi la police ne peut-elle pas se permettre de clore l'affaire en imaginant un simple suicide. Tout comme vous, les forces de l'ordre ont tout de suite compris, étant donné les étranges circonstances dans lesquelles le corps d'Alex a été retrouvé, les choses sont beaucoup plus complexes qu'elles ne semblent l'être. C'est celle qui fut jadis sa meilleure amie, la célèbre biographe Erica Falck qui a découvert le corps et c'est également elle qui entraîne le lecteur dans cet horrible cauchemar. Elle sera son guide tout au long de cette lecture et l’emmènera sur des chemins tortueux. En effet, comment aurait-il pu penser que le passé laisserait des traces indélébiles au point de mener à ces atrocités ?



Superbe adaptation du roman de Camilla Läckberg, les scénariste et dessinateur réussissent à merveille leur pari on ne peut plus risqué, à savoir de mettre en images un roman policier qui avait déjà fait ses preuves !

Alors, si vous n'avez pas peur du froid et des frissons d'angoisse, je ne peux que vous inviter à vous lancer à votre tour dans cette lecture dont vous ne ressortirez pas indemne ! A découvrir !
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Anaïs Nin sur la mer des mensonges

C'est à travers "neuf rencontres et un amour" de Jérôme Attal que j'ai fait connaissance avec Anaïs Nin et que j'ai eu envie de mieux la connaître d'où l'acquisition de la bande dessinée de Léonie Bischoff qui lui dresse un portrait tout à fait intéressant montrant ainsi le caractère et la personnalité de cette femme fascinante.

Elle fascine et séduira d'ailleurs nombre de ceux qu'elle rencontre comme l'écrivain Henry Miller, le psychanalyste Otto Rank, son cousin Eduardo Sanchez, son père, le psychanalyste Allenty ainsi que Antonin Artaud même s'il n'apparaît pas dans cette BD.

C'est une femme singulière qui veut s'affirmer et ne pas écrire comme un homme, elle est une femme, elle le revendique. Ce qui n'est pas chose simple d'autant plus à cette époque.

Leonie Bischoff a eu la superbe idée de dessiner son journal intime par un dédoublement qui lui indique comment se laisser aller vers le plaisir. Idée tout à fait originale et très bien rendue.

La planche mettant en scène sa relation amoureuse avec son père est en noir ce qui dénote avec la sensualité qui émane de sa relation avec Henry Miller.

Anaïs Nin a besoin d'amants pour s'épanouir. Son mari, Hugo, qu'elle aime réellement, ne lui apporte pas tout, elle recherche alors chez d'autres le plaisir physique, le plaisir charnel, l'érotisme, le jeu sans pour autant avoir le sentiment de trahir son mari. C'est une échappatoire qui l'aide à développer son esprit créatif.

C'est une femme qui se cherche mais qui ne se laisse pas enfermer dans ses tourments.

C'est une BD qui m' beaucoup plu. J'avais déjà été intriguée par Anaïs Nin dans le roman de Jérôme Attal et je le suis toujours c'est une femme qui suit son chemin et semble réussir à trouver sa voie.
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La princesse des glaces (BD)

Grâce aux excellentes critiques de marina53, j’apprends que des romans de Camilla Läckberg ont été adaptés en BD. Superbe occasion, pour moi qui ne lis quasiment pas de polars, de découvrir l’univers de cette autrice dont j’entends du bien de partout.



Au départ le dessin sommaire et dépouillé de Léonie Bischoff m’a un peu déstabilisé mais je lui ai rapidement trouvé du charme. Il s’adapte plutôt bien à l’ambiance froide et neigeuse des paysages suédois et aux relents de secrets faisandés d’avoir trop longtemps été cachés. La présentation de chaque personnage, faites par eux-mêmes dans les trois premières pages est également plutôt surprenante ; j’ai eu l’impression d’avoir une liste animée de rôles de théâtre.



Rapidement cependant, je me suis retrouvé envoûté par cette histoire de meurtres et par l’atmosphère délétère qui empuantit l’atmosphère de Fjallbacka. La joie de vivre d’Erica, malgré le décès auquel elle doit faire face, et le duo de parfaits tourtereaux qu’elle joue avec Patrik forment un contrepoint parfait à la détresse des parents d’Alexandra, au mépris de Nelly Lorentz ou au désespoir d’Anders. Le personnage grossier du commissaire Mellberg apporte un brin de farce, celui de Jan Lorentz un brin d’horreur. Meurtre, viol, pédophilie, ce sont des sujets graves qui sont abordés. Pourtant, le sourire d’Erica suffit à disperser les nuages et à ouvrir un passage au soleil.



Je vais certainement poursuivre la série. Merci encore à marina53 qui sait toujours très bien me faire sortir de ma zone de confort.

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