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Citations de Lina Wolff (62)


Pour trouver l'homme idéal, je n'aurais jamais cru que le web pourrait être mon truc. Je n'aimais pas trop le coté supermarché, et puis je n'avais jamais rédigé d'annonce et je ne savais pas comment on s'y prend pour se vendre par écrit. Mes petits amis avaient toujours été des gars normaux de mon village. Le premier par exemple s'appelait Johnny, et il n'avait vraiment rien de spécial - en tout cas pas à premiere vue et en tout cas pas avant qu'on ne se rende compte qu'il était vraiment tordu. Lui et moi, on était dans la meme classe, et tout a commencé le jour où il m'a dit :
- Est-ce qu'il y a un truc que tu as toujours rêvé qu'un homme te fasse ?
Je suppose qu'il avait entendu ca dans un film et qu'il s'attendait à une réponse du genre : « Oui, j'ai toujours rêvé qu'un homme me fasse jouir à en perdre la raison.» Ou alors que je l'informe du désir concret qui pourrait l'aider en lui donnant des idées.
J'ai dit :
- J'ai toujours eu envie que quelqu’un m'apprenne a me battre.
Et comme il n'avait pas l'air aussi dérouté qu'on aurait pu s'y attendre, je l'ai redit :
- A me battre pour de vrai.
Johnny a hoché la tête lentement. Il a craché par terre, puis il a fait :
- Si c'est ce que tu veux, ma puce, y a pas de problème.
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Tout s'accélère maintenant. Ça commence par des inflexions ou des insinuations qui dégénèrent en disputes, qui dégénèrent à leur tour en querelles spectaculaires. À quelques reprises, les voisins cognent au mur en criant Ho, vous allez vous calmer, oui?, Ce n'est pas possible, pense-t-elle. Ceci n’est pas la réalité. Je ne suis pas quelqu'un dont le comportement pousse les voisins à cogner aux murs. Je suis une personne réfléchie, calme, qui se maîtrise. Mais quand elle s'entend hurler, elle comprend qu’elle se trompe. Son image d'elle-même est déformée, pas besoin d’être anorexique pour se voir autrement qu'on n'est. p. 45
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Ceux qui gardent les yeux collés au rétroviseur ont vite fait de quitter la route.
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Nous allions vivre, quitte à en mourir.
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La rage est une denrée périssable.. Quand on ne s'en débarrasse pas à temps on est obligé de se la trimbaler, et c'est comme se promener dans une fête avec une merde de chien collé à la semelle.
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Je n’ai jamais été la fille qu’on drague. Johnny avait dit un jour que j’étais comme un oignon, on était obligé d’enlever les pelures une à une avant de pouvoir entrer. La plupart des filles auraient été vexées d’entendre ça, mais moi j’ai compris que, dans la tête de Johnny, c’était un compliment.
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Soudain la journée dégringole, privée de grâce, comme une corneille qui aurait du plomb dans l’aile
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L’amour a besoin qu’on s’occupe de lui, dit-il.
La haine prend soin d’elle-même. (Charles Bukowski)
(Page 205)
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D’un autre côté, s’ils doivent passer trop de temps en compagnie de filles jeunes, ils s’ennuient affreusement, bien sûr. Une fois l’exercice physique terminé, ils ne savent pas de quoi on pourrait parler. Et ils sont très déçus quand on ne montre pas le respect qui convient à leurs monologues mangés aux mites sur des écrivains encore plus vieux qu’eux, des parties de pêche fabuleuses et des matches de foot historiques. Leur vient alors la nostalgie d’un autre genre de femme, de celles qui ont appris l’indispensable technique de survie : avoir l’air d’écouter attentivement tout en pensant à autre chose. Alors ils comprennent que ce qu’ils désirent, au fond d’eux-mêmes, ce n’est pas une rose délicate mais une solide plante en pot.
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On ne sait rien de rien. Tout au plus, on a une sensation sourde au creux de l'estomac et une boussole qui parfois indique la bonne direction et qui parfois devient folle.
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Mais ce que je voulais dire, c'est que les meilleures baises, moi, je les ai eues dans mon imagination. Là, rien ne sent le corps, tout le monde est parfait. On peut baiser la femme des autres, et leur bonne, et si on veut on peut aussi baiser ceux qui baisent les femmes et les bonnes des autres.
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Alors c'est ça, la littérature ? Un tas de branleurs qui collent les pages des livres avec leur sperme ? Ha ! ha ! Je ris, mais c'est pour ne pas pleurer. Je n'avais pas la force de l'écouter davantage.
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Maintenant je propose qu'on arrête de couper les cheveux en quatre et qu'on rigole un peu. C'est quand même de ça qu'il s'agit, à la fin des fins. Trouver le moyen de rigoler un peu dans cette saloperie de vallée de larmes.
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J'avais entendu parler de clients comme lui. Qui ne souhaitaient que bavarder, au fond. Ça mettait Muriel en rage. Vendre son corps, c'était une chose - mais son âme ! C'était une putasserie sans équivalent.
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Nous nous promettions solennellement de ne jamais lire Rimbaud sans être défoncées, et de ne jamais lire les poèmes porno-vampiriques de Baudelaire à moins de baiser par la même occasion.
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On se protège de son mieux, mais le danger est toujours tapi là où on ne l’attend pas. Le matin fatal est arrivé quelques années plus tard. J’allais sortir, il me restait juste à me passer un peu de rouge à lèvres devant le miroir de "l’entrée".
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De mon côté, je n’avais rien contre les hommes, mariés ou non. J’avais même été amoureuse, une seule fois certes mais, comme on dit, l’important n’est pas le nombre d’hommes qui défilent dans votre vie mais l’intensité des sentiments qu’on éprouve à leur égard.
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Notre appartement était pareil à un bateau en perdition, disait-elle. On colmatait une brèche, une autre s’ouvrait aussitôt. Un beau jour, il prendrait l’eau de toute part et il sombrerait.
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Je voyais comment, à l’avenir, nous nous réveillerions ensemble tous les matins. Le monde se tiendrait autour de nous, tel un spectateur fasciné et dévoré d’envie. Le temps s’arrêterait sur notre passage. Tout cela, je le voyais, et pendant quelques heures je n’ai pas songé un instant à l’impossibilité de l’équation.
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Comme on coupe les roses on coupe sa viande
les hommes meurent comme des chiens
l’amour meurt comme meurent les chiens,
dit-il
CHARLES BUKOWSKI
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