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Citations de Lord Dunsany (46)


Lord Dunsany
Le génie n’est en fait qu’un infini talent à ne pas se forcer.
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« Quel est votre nom ? »
« Je n'ai pas de nom », répondit-elle.
« Nous devons vous trouver un prénom chrétien et un nom de famille. Comment voudriez-vous vous appeler ? »
« Chant des Roseaux », dit-elle.
« Ça ne convient pas du tout », dit le doyen.
« Alors j'aimerais assez Terrible Vent du Nord, ou Étoile dans les Eaux », dit-elle.
« Non, non, dit le doyen Murnith. C'est tout à fait hors de question. Nous pourrions vous appeler Mlle Roseau, si vous le souhaitiez. Mary Roseau, ça vous irait ? Mais il vous faudrait peut-être un autre prénom - disons Mary Jane Roseau. »

Les cousines du peuple elfin
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Là où la grande plaine de Tarphet remonte, comme la mer dans les estuaires, dans les montagnes cyrésiennes, se tenait il y a bien longtemps la ville de Merimna, presque dans l'ombre des pics. Je n'ai jamais vu nulle part au monde de ville si belle que Merimna lorsque je rêvai d'elle pour la première fois.

L'Épée de Welleran
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Là, il descend de son palanquin et va s’asseoir sur un trône d'ivoire placé au milieu du jardin, et donnant droit sur l'ouest ; il reste là seul et regarde longtemps le soleil, jusqu'à ce qu'à sa complète disparition. À ce moment l'inquiétude envahit le visage de Nehemoth. On l'a entendu marmonner au moment du coucher du soleil : "Même moi, même moi."

La chute de Babbulkund
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Je préférerais vous donner un sortilège contre l’eau et faire mourir le monde entier de soif plutôt qu’un maléfice contre le doux chant des ruisseaux que le soir perçoit au loin, par delà les collines, si ténu que ceux qui ne dorment pas ne peuvent l’entendre, mais qui se faufile dans les rêves pour parler des temps anciens et des amours perdus des Esprits de la rivière. J’aimerais mieux vous donner un sortilège contre le pain et faire mourir le monde entier de faim, plutôt que de vous offrir un maléfice contre la magie des champs de blé qui s’étendent en vagues dorées sous la lune de juillet et qui sillonnent, par les chaudes et courtes nuits, d’innombrables choses dont l’homme ne sait rien. J’inventerais plutôt des sortilèges contre le confort, les vêtements, la nourriture, l’abri et la chaleur, oui, c’est ce que je ferais plutôt que d’arracher à ces pauvres pays de la Terre cette magie qui la protège comme un vaste manteau du froid glacial de l’Espace et la défend comme une gaie parure des sarcasmes du néant.
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"Masquées et voilées par leurs chevelures sombres comme la nuit,
Les Parques amèneront ce qu'aucun prophète ne prédit."
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[...] chacun sait que, tout comme les épineux poussent dans la direction contraire à la mer, les champignons vénéneux et toutes les plantes un peu mystérieuses comme les digitales, les molènes, certaines espèces d’orchidées, croissent tournées vers le Royaume Enchanté, quand le hasard les fait pousser à proximité. C’est ainsi que l’on peut, avant même d’avoir entendu le murmure des vagues ou pressenti l’influence du surnaturel, savoir que l’on approche soit du bord de la mer, soit du Royaume Enchanté.
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Cet endroit (ndr : le pigeonnier) lui plut au premier coup d’œil. Embrassant du regard les signes de cette vie grouillante, il apprécia aussitôt les centaines de petites niches en ardoise et en plâtre, les milliers de plumes jonchant le sol, ainsi que l'odeur de moisi flottant dans la pièce. (Point de vue de Lurulu le troll)
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Orion se tenait de ce coté de la Terre, du coté des repères des hommes et du temps que nous déclinons en minutes, en heures et en jours. De l'autre, s’étendait le pays des Elfes, avec sa façon si particulière de ne pas le compter. Il appela sa mère à deux reprises et tendit l'oreille, puis recommença... mais pas un cri ni un murmure ne s'échappa du pays enchanté. Mesurant alors l'ampleur de ce gouffre qui la séparait de lui, il se rendit compte qu'il était bien trop vaste, bien trop sombre, infranchissable, à l'image de ces fossés incommensurables qui semblent nous séparer d'un jour passé, ou qui se dressent entre la vie diurne et les rêves, entre les gens qui labourent la terre et les héros des chansons, entre les vivants et ceux qu'ils pleurent. Et la barrière aérienne scintillait, comme si un élément aussi fragile était capable de séparer les années perdues de cette heure fugitive que nous appelons Instant...
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Et certains soirs, quand par bonheur l'enfant s'attardait jusqu'à l'heure du soleil couchant, il entendait toujours les longs appels successifs des trompettes féeriques qui résonnaient dans l'air frissonnant du crépuscule et parvenaient à ses oreilles, faibles et assourdis comme le son de la diane à travers les dernières brumes du sommeil.
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Elle dont les malédictions avaient attisé le feu jusqu'à ce qu'il racornît les énormes bûches de chêne, fredonnait désormais une mélodie semblable au vent d'été venu de jardins délaissés aux arbres indomptés, soufflant dans ces vallées jadis adorées par les enfants et perdues désormais pour eux, excepté dans leurs rêves ; une chanson pleine de souvenirs à garder dissimulés, à reléguer au fond de la mémoire, qui tantôt jaillissent brusquement en révélant quelque moment doré de ces années merveilleuses, tantôt nous échappent pour retomber dans l'ombre, ne laissant que de vagues traces de petits pas brillants que nous nommons regrets lorsque nous les percevons. Elle chantait ces midis d'étés lointains, au temps des campanules. Sur cette lande noire perchée en hauteur, elle chantait une chanson peuplée de matins et de crépuscules encore parés de gouttelettes de rosée par l'artifice de sa magie, réminiscences de jours qui, sinon, auraient disparu. (Editions Gallimard Folio SF, traduction de Brigitte Mariot.)
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Car parmi les trolls quiconque se montre capable d'étonner les autres, ou même de leur montrer un phénomène bizarre, de leur jouer un tour ou de les plonger dans la perplexité par une manœuvre humoristique, celui-là jouit de la réputation la plus haute.
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Car il est vrai […] que si le charme qui fait une grande part de nos vies (surtout en ses débuts) nous vient des rumeurs amenées du Royaume Enchanté par divers messagers (qu'ils en soient bénis), il n'en est pas moins vrai que retournent là-bas toutes sortes de souvenirs enfouis et de minuscules trésors jadis chéris qui ajoutent ainsi au mystère du Royaume Enchanté. Cela fait partie de la loi du flux et du reflux que la science peut découvrir en toutes choses ; ainsi le feu réduit-il la forêt en charbon qui crée le feu à son tour ; ainsi les rivières remplissent-elles la mer qui les alimente en retour ; ainsi toute chose qui reçoit donne-t-elle en échange. Même la mort.
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Lord Dunsany
il était plus facile de fabriquer des briques sans paille, que de l’imagination sans souvenirs.
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Il est des îles dans la Mer Médiane, dont les eaux ne sont bordées d'aucune rive et où nul navire ne vogue - ceci est la foi de leur peuple.
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Yug le prophète

Lorsque les ans eurent emporté Yonath, et que Yonath fut mort, il n'y eut plus de prophète parmi les hommes.
Et toujours les hommes cherchaient à savoir.
Ils dirent donc à Yug : "Sois notre prophète, apprends toutes choses, et dis-nous la raison de Tout"
Et Yug dit : "Je sais toutes choses." Et les hommes furent satisfaits.
Et Yug dit du commencement qu'il était dans le jardin de Yug, et de la fin qu'elle était sous le regard de Yug.
Et les hommes oublièrent Yonath.
Un jour, Yug vit Mung derrière les collines qui faisait le signe de Mung. Et Yug ne fut plus Yug.
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Retournez dans votre village et sachez, vous qui avez cherché la magie dans votre jeunesse et qui la refusez aujourd’hui que l’âge vous est venu, sachez qu’avec les ans survient un aveuglement de l’esprit, plus sombre que celui qui voile les yeux, qui accumule autour de vous des ténèbres à travers lesquels on ne peut rien voir, rien sentir, rien connaître ni saisir d’aucune manière.
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Le Roi ne bougea plus ni ne changea. Il se figea en cet instant dans lequel il avait trouvé le contentement et étendit son influence à tous ses dominions pour le bien et le salut du Royaume Enchanté. Car il avait trouvé ce que notre monde, avec tous ses changements, cherche toujours, trouve si rarement et doit rejeter aussitôt. Il avait trouvé le bonheur.
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Elle était assise là, le soir venu, toute seule, pendant que son père était fait baronet. Elle portait des souliers de marche, un chapeau et une robe décolletée, car elle venait justement de poser pour son portrait et, ni le peintre ni elle, n’avaient rien vu d’extraordinaire à cette étrange combinaison. Elle n’entendit pas le bruit des écailles d’or du Dragon et ne remarqua nullement parmi les innombrables lumières de Londres la petite lueur rouge de ses yeux. Tout à coup, sa tête s’éleva, resplendissante d’or, au-dessus du balcon ; il n’avait pas du tout l’air d’un dragon jaune à ce moment-là, car ses brillantes écailles reflétaient toute la beauté qui enveloppe Londres le soir et la nuit seulement. Miss Cubbidge cria, mais son appel n’était adressé à aucun chevalier ; elle n’aurait même su quel chevalier appeler, ne se demandait même pas où étaient les vainqueurs de dragons des anciens jours romanesques ; quel plus puissant gibier ils poursuivaient peut-être, ou quelles guerres ils entreprenaient : peut-être étaient-ils occupés juste en ce moment à prendre les armes pour Armageddon.

Du balcon de la maison de son père, place du Prince de Galles, le balcon vert foncé dont la peinture noircissait un peu plus tous les ans, le dragon souleva Miss Cubbidge, ouvrit ses ailes bruyantes, et Londres tomba derrière eux comme une ancienne mode. L’Angleterre aussi tomba derrière eux, avec la fumée de ses usines, et aussi la ronde terre matérielle qui va bourdonnant autour du soleil, poursuivie et harcelée par le temps, jusqu’à ce qu’apparaissent les anciens, les éternels pays de la Légende, blottis près des mers mystiques.
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Toute la distance qui sépare la Terre du Royaume Enchanté séparait Alveric de Lirazel ; et l'amour, qui joint des pôles plus éloignés encore, était le seul pont entre eux ; mais quand parfois Alveric faisait halte et, du haut du pont doré, laissait descendre son regard au fond de l'abîme qui s'ouvrait sous lui, il était pris de vertige, tout son être frissonnait. Comment tout cela finirait-il ? Et il craignait que la fin ne sois plus étrange encore que le début.
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