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Citations de Louis-Ferdinand Céline (2878)


Hier encore on devait travailler ici, ce matin même peut-être. Un atelier, l’endroit des hommes, devient adorable, irrésistible, dès que les hommes sont partis. Toute la tendresse qu’on n’ose pas vient sans crainte alors prendre leur place. L’Humble, dès qu’il s’en va, n’est ni vivant ni mort, il est tout.
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Ce qui m’angoisse, et pour toujours je crois, c’est la façon qu’un petit enfant cesse de jouer pour s’en aller tout de suite, si vite, c’est presque rien à trépasser, le temps de lever un deux trois son petit pinceau, de rire bien encore deux ou trois fois, quatre, et puis voilà. Cette façon de n’être entré dans nos ombres que pour y porter un petit peu de lumière, comme un papillon entre au soir au jardin et s’en va devant la nuit. Vingt ans sont passés depuis, cependant bien des choses encore, des biens étranges et biens lourdes, et petit Peter qu’est toujours là, pour un dixième, pour un petit soupir.
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Au fond, ça me transformait la mentalité aussi moi, ce boulot-là. J’aimais ça moi me trouver là où tout devient sensible. C’est là à Tabard Street que je m’ai rendu compte bien profondément. J’ai jamais voulu depuis aller ailleurs qu’au bord de l’âme. Et pourtant on m’a offert bien des occasions. C’est marrant au fond. C’est comme une petite maison dans la campagne, les âmes, j’y vais chaque fois que je peux. Je peux plus aller ailleurs. C’est peut-être pas très bien.
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- Si tu savais Ferdinand combien certains martyrs m'inspirent d'inquiétude et de doutes. Dans une révolution le zèle des provocateurs est plus utile que la générosité des militants, les provocateurs savent ce qu'ils font, les militants l'ignorent.
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Avance, c'est tout ce qu'on te demande, t'as la médaille, t'es beau. Dans la bataille des cons de la gueule t'es enfin en train de gagner très haut, t'as ta fanfare particulière dans la tête, t'as la gangrène qu'à moitié, t'es pourri c'est entendu, mais t'as vu les champs de bataille où qu'on décore pas la charogne et toi t'es décoré, ne l'oublie pas ou t'es que l'ingrat, le vomi déconfit, la raclure de cul baveux, tu vaux plus le papier qu'on te torche.
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Faudrait moi aussi que je me trouve un truc bien délirant pour compenser tout le chagrin d'être enfermé pour toujours dans ma tête.
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On est retournés chacun dans la guerre. Et puis il s’est passé des choses et encore des choses, qu’il est pas facile de raconter à présent, à cause que ceux d’aujourd’hui ne les comprendraient déjà plus.
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- ça va ! ça va ! ... " que j'ai répondu et je me suis lancé dans une définition de son caractère à Robinson, comme si je le connaissais, moi son caractère, mais je me suis aperçu toute de suite que je ne connaissais guère Robinson sauf par quelques grossières évidences de son tempérament. Rien de plus.
C'est étonnant ce qu'on a du mal à s'imaginer ce qui peut rendre un être plus ou moins agréable aux autres ... On veut le servir pourtant, lui être favorable, et on bafouille ... C'est pitoyable, dès les premiers mots ... On nage.
De nos jours, faire le "La Bruyère" c'est pas commode.
Tout l'inconscient se débine devant vous dès qu'on s'approche.
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Il n'avait qu'à pas venir s'il avait peur !
On arriverait au bout ensemble et alors on saurait ce qu'on était venus chercher dans l'aventure.
La vie c'est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit.
Et puis peut être qu'on ne saurait jamais, qu'on trouverait rien. C'est ça la mort.
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Elle parlait dru comme elle avait appris dans Paris à parler au marché du Temple comme brocanteuse avec sa mère à elle, dans sa petite jeunesse ... Elle venait d'un temps où le petit peuple n'avait pas encore appris à s'écouter vieillir.
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Le courage ne consiste pas à pardonner , on pardonne toujoures bien trop !
Et cela ne sert à rien , la preuve est faite.
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Les deux jetées sont devenues toutes minuscules au-dessus des mousses cavaleuses, pincées contre leur petit phare. La ville s'est ratatinée derrière. Elle a fondu dans la mer aussi. Et tout a basculé dans le décor des nuages et l'énorme épaule du large. C'était fini cette saloperie, elle avait [répandu] tout son fumier de paysage la terre de France, enfoui ses millions d'assassins purulents, ses bosquets, ses charognes, ses villes multichiots et ses fils infinis de frelons myriamerdes. Y en avait plus, la mer avait tout pris, tout recouvert. Vive la mer !
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la plupart des gens ne meurent qu'au dernier moment. D'autres commencent et s'y prennent vingt ans d'avance et parfois d'avantage.
Page 42. Edition Denoel
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La vie c'est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit.
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Question d'atrocités on nous ménageait les oreilles à Cascade et à moi. On voulait pas tout dire ce qu'on avait lu dans les journaux. Pour ma mère il y avait certainement un recours suprême auprès de quelqu'un de très puissant pour empêcher les Allemands de se livrer à tous leurs instincts. Il ne pouvait pas en être autrement. Mon père pour une fois était bien de son avis. Si les allemands avaient pu tout se permettre, alors le monde était différent de ce qu'ils avaient toujours pensé de lui, [il était bâti sur d'autres principes avec d'autres notions], et ce qu'ils pensaient devait rester la vérité. Bien sûr il existait contre les bestialités guerrières le recours suprême. Il suffisait de faire ici auprès de quelqu'un son devoir comme mon père l'avait toujours fait dans sa propre vie. C'était tout. Ils ne concevaient pas ce monde d'atrocité, une torture sans limite. Donc ils le niaient. L'envisager seulement comme un fait possible leur faisait plus horreur que tout.
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À tant d'années passées le souvenir des choses, bien précisément, c'est un effort. Ce que les gens ont dit c'est presque tourné des mensonges. Faut se méfier. C'est putain le passé, ça fond dans la rêvasserie. Il prend des petites mélodies en route qu'on lui demandait pas. Il vous revient tout maquillé de pleurs et de repentirs en vadrouillant. C'est pas sérieux. Faut demander alors du vif secours à la bite, tout de suite, pour s'y retrouver. Seul moyen, du moyen d'homme. Bander un coup féroce mais ne pas céder à la branlette. Non. Toute la force remonte au cerveau, comme on dit. Un coup de puritain, mais vite. Il est baisé le passé, il se rend, un instant, avec toutes ses couleurs, ses noirs, ses clairs, les gestes mêmes précis des gens, du souvenir tout surpris. C'est un saligaud, toujours saoul d'oubli, le passé, un vrai sournois qu'a vomi sur toutes vos vieilles affaires, rangées déjà, empilées c'est-à-dire, dégueulasses, tout au bout râleux des jours, dans votre cercueil à vous-même, mort hypocrite.
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Je pourrais pas dire si j'étais fou ou pas, mais il suffisait que j aye un peu de fièvre pour qu'il commence à m'arriver de drôles de choses. Je dormais plus assez pour avoir des pensées nettes auxquelles on tient. Je tenais à aucune. C'est ce qui m'a sauvé dans un sens, si je peux dire, parce que sûrement qu'en somme j'aurais tout fini sur place. J'aurais pas attendu trop longtemps.
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Je commençais à mettre un peu d'ordre dans mes bourdonnements, les trombones d'un côté, les orgues seulement quand je fermais les yeux, le tambour à chaque coup du cœur. si j'avais pas eu des vertiges et de nausées j'aurais pris l'habitude, mais c'est pendant la nuit c'est pour s'endormir que c'est dur. Faut de la joie, du relâchement, de l'abandon. C'est une prétention que j'avais plus.C'est rien ce qu'il avait, Cascade, à côté de moi. J'aurais bien donné mes deux pieds moi pour qu'ils pourrissent, pour qu'on laisse ma tête tranquille. C'est con la paix des champs pour qui cas du bruit dans les oreilles.
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"Dis encore un mot saloperie que je te carabosse ta putain de gueule de carafe ! "
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J’ai vu passer un drôle de geste dans cette ombre sous mes yeux, tout mou et tout mélodieux qui m’a comme réveillé quelque chose.

J’y croyais plus. C’était le bras d’une gonzesse. Ça m’a malgré tout porté au zozo d’autorité. J’ai cherché l’endroit des fesses avec un œil. J’ai trouvé que ça ondulait ce derrière, sur de l’étoffe bien tendue de-ci de-là entre les châlits. Comme un rêve qui recommence. La vie elle en a des trucs. Les idées sont remontées de travers, comme embrouillées, et elles ont suivi le derrière en attente, bien sages.
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