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Citations de Louis-Ferdinand Céline (2888)


Supposez qu'aujourd'hui, de même, il survienne un innocent qui se mette à guérir le cancer. Il sait pas quel genre de musique on lui ferait tout de suite danser! (...) Ah! il aurait bien plus d'afur à s'engager immédiatement dans une Légion étrangère! Rien n'est gratuit en ce bas monde. Tout s'expie, le bien, comme le mal, se paie tôt ou tard. Le bien c'est beaucoup plus cher, forcément. -Préface à la réédition de 1936
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Pourtant j'en avais pas d'avenir. Si je trouvais moyen moi de me dégager de la faim, de la tôle, de la reguerre, que je soye pas pour toujours malade, gâteux ou sonné davantage par un pote ou par la marmite, faudrait alors, paix revenue comme on dit, que je retape un, dix, vingt bas boulots, bien honnêtes et bien bourriques, dans l'oubliette d'un autre vaseux bien féroce, bien riche, bien sournois, un patron quoi. Faudrait que je reprenne le respect des nouvelles triques et d'autres mauvaises lunes, et le sourire du cor au pied, que je reprenne à lécher le con bien puant d'où pendent nos petits salaires, et les caprices, au cul du patron, ce dieu des petites gens.
Ça fait réfléchir. Yugenbitz en somme il avait une vie élevée par rapport à nous, une vie enviable. Il avait bien de la latitude dans son destin, des forces aussi, son diplôme donne tant de privilèges admirables. Y en a encore très bas des pri- vilèges. Moi je sentais que je pourrais pas faire même un vrai maquereau. Mon père il me l'avait pourtant prédit que j'en serais un beau maquereau, mais il se trompait là-dedans comme dans tout le reste.
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La race, ce que t'appelles comme ça, c'est seulement ce grand ramassis de miteux dans mon genre, chassieux, puceux, trasis, qui ont échoué ici poursuivis par la faim, la peste, les tumeurs et le froid, venus vaincus des quatre coins du monde. Ils ne pouvaient pas aller plus loin à cause de la mer. C'est ça la France et puis c'est ça les français.
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Invoquer sa postérité, c'est faire un discours aux asticots.
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Je les laissais faire mais je peux dire que je l’ai vue venir, moi, la catastrophe. »
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C’est des hommes et d’eux seulement qu’il faut avoir peur, toujours.
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De penser, même un bout, fallait que je m’y reprenne à plusieurs fois comme quand on se parle sur le quai d’une gare quand un train passe. Un bout de pensée très fort à la fois, l’un après l’autre. C’est un exercice je vous assure qui fatigue. À présent, je suis entraîné. Vingt ans, on apprend. J’ai l’âme plus dure, comme un biceps.
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Les jeunes c'est toujours si pressés d'aller faire l'amour, ça se dépèche tellement de saisir tout ce qu'on leur donne à croire pour s'amuser, qu'ils y regardent pas à deux fois en fait de sensations. C'est un peu comme ces voyageurs qui vont boufler tout ce qu'on leur passe au buflet, entre deux coups de sifflet. Pourvu qu'on les fournisse aussi les jeunes de ces deux ou trois petits couplets qui servent à remonter les conversations pour baiser, ça suflit, et les voilà tout heureux.
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Et leurs chevaux libérés, étriers fous et clinquants, galopaient à vide et dévalaient vers nous de très loin avec leurs selles à troussequins bizarres, et leurs cuirs frais comme ceux des portefeuilles du jour de l'an. C'est nos chevaux qu'ils venaient rejoindre, amis tout de suite. Bien de la chance ! C'est pas nous qu'on aurait pu en faire autant.
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Deux jours ont dû passer, avec plus de douleurs encore, d'énormes bruits dans ma grosse tête, que de vie véritable. C'est drôle que je me souviens de ce moment-là. C'est pas tant que j'ai dégusté que je me rappelle, que d'être plus responsable de rien du tout comme un con, plus même de ma bidoche. C'était plus qu'abominable, c'était une honte. C'était toute la personne qu'on vous donne et qu'on a défendue, le passé incertain, atroce, déjà tout dur, qu'était ridicule dans ces moments, en train de se déglinguer et de courir après ses morceaux. Je la regardais moi la vie, presque en train de me torturer. Quand elle me fera l'agonie pour de bon, je lui cracherai dans la gueule comme ça. Elle est tout con à partir d'un moment, faut pas me bluffer, je la connais bien. Je l'ai vue. On se retrouvera. On a un compte ensemble. Je l'emmerde.
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Courage, Ferdinand,que je me répétais à moi-même, pour me soutenir, à force d'être foutu à la porte de partout,tu finiras sûrement par le trouver le truc qui leur fait si peur à eux tous, à tous ces salauds là autant qu'ils sont et qui doit être au bout de la nuit.
C'est pour ça qu'il n'y vont pas eux au bout de la nuit!
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La nuit martelée de gongs était partout, toute coupaillée de chants rétrécis et incohérents comme le hoquet, la grosse nuit noire des pays chauds avec son coeur brutal en tam tam qui bat toujours trop vite.
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Il n'y a de terrible en nous et sur la terre et dans le ciel peut-être que ce qui n'a pas encore été dit. On ne sera tranquille que lorsque tout aura été dit, une bonne fois pour toutes, alors enfin on fera silence et on aura plus peur de se taire. Ça y sera.
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Quand la haine des hommes ne comporte aucun risque, leur bêtise est vite convaincue les motifs viennent tout seuls
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On arriverait au bout ensemble et alors on saurait ce qu’on était venus chercher dans l’aventure. La vie c’est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit.
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Les études ça vous change, ça fait l’orgueil d’un homme. Il faut bien passer par là pour entrer dans le fond de la vie. Avant, on tourne autour seulement. On se prend pour un affranchi mais on bute dans des riens. On rêve trop. On glisse sur tous les mots. Ça n’est pas ça. Ce n’est rien que des intentions, des apparences. Faut autre chose au résolu. Avec la médecine, moi, pas très doué, tout de même je m’étais bien rapproché des hommes, des bêtes, de tout. Maintenant, il n’y avait plus qu’à y aller carrément, dans le tas. La mort court après vous ; faut se dépêcher et faut manger aussi pendant qu’on cherche et puis passer en dessous la guerre par-dessus le marché. Ça fait bien des choses à accomplir. C’est pas commode.
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Les gens sont si méchants, c'est peut-être seulement parce qu'ils souffrent, mais le temps est long qui sépare le moment où ils ont cessé de souffrir de celui où ils deviennent un peu meilleurs.
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Faire confiance aux hommes c'est déjà se tuer un peu
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Une forte vie intérieure se suffit à elle-même et ferait fondre vingt années de banquise.
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Pour Rancy, le plus court chemin, en venant de Vigny, c’est de suivre par le quai jusqu’au pont de Gennevilliers, celui qui est tout à plat, tendu sur la Seine. Les brumes lentes du fleuve se déchirent au ras de l’eau, se pressent, passent, s’élancent, chancellent et vont retomber de l’autre côté du parapet autour des quinquets acides. La grosse usine des tracteurs qui est à gauche se cache dans un grand morceau de nuit. Elle a ses fenêtres ouvertes par un incendie morne qui la brûle en dedans et n’en finit jamais. Passé l’usine, on est seul sur le quai... Mais y a pas à s’y perdre... C’est d’après la fatigue qu’on se rend à peu près compte qu’on est arrivé.
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