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Citations de Louis Guilloux (186)


La colère est un accident.
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J’ai jamais su qui il était, je lui au jamais parlé, j’ai jamais rien demandé à personne. Je le voyais quelquefois dans la rue (…). Comme ça pendant des années. Et jamais personne avec lui, ni chez lui. Dès qu’arrivait le beau temps, je le voyais sortir de chez lui une petite table en fer, ronde, peinte en vert. Il installait sa table derrière sa maison. Je savais, à ce moment-là, qu’il n’était pas loin de midi. Il allait chercher une nappe, toujours blanche, il en recouvrait la table, ensuite il mettait le couvert. Comme il prenait son temps ! Mais le couvert mis ce n’était pas encore fini. Il manquait les fleurs. Il allait en choisir quelques-unes, il allait chercher un vase, le remplir d’eau à un robinet dans son jardin et, enfin, il posait le vase sur la table d’un côté, la bouteille de vin de l’autre. A ce moment-là, les douze coups de midi sonnaient à l’église. Comme ça pendant des années. (p. 102-103, Chapitre 11).
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6. Excipit : « C'est que nous aurions décidé de mettre la vie en cause, ce que vous n'avez jamais vu encore dans aucun programme politique. Personne, encore, il me semble, ne nous a jamais mis en face du choix que nous vous proposons aujourd'hui. La liberté ou la mort, disions-nous. La mort pour qui ? Vous croyez que c'est pour vous ? Et si c'était pour nous ? Pourquoi pas ? Si nous en venions à préférer la mort à cette vie de chien galeux que vous nous faites ?
"Quant à la culture : grève. Grève générale. Messieurs les poètes, écrivains, chercheurs, abstenez-vous !" »
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La pensée n’était pas et ne pouvait pas être le privilège de quelques-uns seulement, ou, si elle l’était, que valait-elle, cette pensée qui s’employait à justifier le mépris de la vie ? A justifier la honte imposée aux hommes – à des hommes ? Bon gré, mal gré, il faudrait sortir de cette barbarie, donner à la vie toute sa valeur.
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Bien vite son caractère soupçonneux avait repris barre sur sa vie..
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Tant qu'il avait cru mépriser le monde, comme il avait été fort ! Mais le monde se vengeait. Cripure mesurait aujourd'hui combien il lui avait été facile de se poser en adversaire. Désormais, cette attitude n'avait plus aucun sens. L'aventure humaine échouerait dans la douleur, dans le sang. Et lui, qui avait toujours prétendu, comme à une noblesse, vivre retranché des hommes et les mépriser, il découvrait que le mépris n'était plus possible, excepté le mépris de soi.
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– Je te donne bien du train, dit Kernevel.
– T’occupe donc pas. On est au monde, c’est pour s’aider.
(p. 41, Chapitre 6).
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A l’école, ce qu’on enseigne, c’est l’histoire des guerres, jamais celle du travail, jamais celle des travailleurs. Oui, petit, on te fait de grands discours sur la Grande Révolution, sur la Déclaration des Droits de l’Homme, la liberté, l’égalité, la fraternité. On ne te dit jamais que cette révolution n’a servi que la bourgeoisie et que, tout de suite, elle s’est tournée contre le prolétariat.
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Ils ont eu des siècles pour faire un monde, et qu’est-ce qu’ils ont fait ? Nous, nous n’avons que nos mains pour nous nourrir et essayer d’en bâtir un monde, un vrai. Rien que nos mains.
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D'habitude quand il rentre, il va trouver son épouse et il l'embrasse sur le front. Elle lui rend son baiser sur la joue : histoire sans paroles. Une fois par semaine, régulièrement, Mme Point tressaille à l'approche de son lion, roule des yeux de folle et s'écrie : " Tu sens encore la femme !" Il hausse les épaules. Depuis tant d'années qu'il va toutes les semaines au bordel, il a beau varier les jours comme on bat les cartes, elle ne se trompe jamais, pas une seule fois (page 222 de l'édition de 1999).
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[Giorgio Agamben cité par Olivier Macaux dans la postface, sub : « La situation politique des indésirables », p. 155] :
« le camp est l'espace qui s'ouvre lorsque l'état d'exception est la règle » (G.A., Homo Sacer, le pouvoir souverain et la vie nue, 1997, p. 182).
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Dans le ciel plein d'embruns la veille et tout a l heure encore plein de nuit, les prairies de la terre jetaient leur reflet fraternel,celui des fleurs , des eaux, du silence. il y avait encore a l ouest comme de gros œillets rouges ou des roses que le vente entraînait vers des abîmes de neige. ( p 624)
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L'aventure humaine échouait dans la douleur et dans le sang.Et lui qui avait toujours prétendu,comme a une noblesse,vivre retranché des hommes et les mépriser ,il découvrait que le mépris n’était plus possible,excepté le mépris de soi. ( p258)
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L'amour c'est la fatalité de ce sourire qui, espérait il,l'accompagnerait jusqu'au bout,bien que l'angoisse ne lui fut pas épargnée de penser qu'un jour tout lui deviendrait no seulement indifférent,mais nul,qu'il ne lui resterait plus de son amour que la honte de ne plus aimer.( P20)
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Beaucoup de femmes d'ouvriers empêchaient leur mari d'aller au syndicat ou à la section. Elles disaient : - Qu'est-ce que tu irais faire là avec des coquins pareils ? Ils mangeront tes sous, et tu te feras moquer de ta figure... Tu seras bien aise ! J'aime encore mieux te voir prendre ta petite bolée tranquille. La bolée était une autre ennemie, plus redoutable.
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Faut pas se désoler. Faut pas faire exprès. Faut pas trop savoir. Je sais pas bien où j'en suis. Quelquefois il me vient de drôles d'idées. Oui. Il se passe bien des choses, je me dis, mais au fond, il se passe rien. Et s'il ne s'était jamais rien passé ? S'il ne devait jamais rien se passer ? On n'arrive jamais nulle part. Il s'passe rien, ou bien tout se passe, ou plutôt se déplace au fur et à mesure que le temps s'en va, et, en même temps, rien ne bouge.
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(...) la vie, c'est ce dont on s'empare.
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On aurait dit que les mains ne savaient pas que les yeux pleuraient.
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On pouvait sonner à leurs portes: ils ne se montraient jamais sans masques. Généralement, ils étaient très convenablement vêtus, ils avaient même des apparences de vivants, mais un oeil un peu exercé pouvait aisément déceler la supercherie: c'étaient bel et bien des morts à qui l'on avait affaire, et malgré toutes les précautions dont ils s'entouraient, allant jusqu'à se faire décorer et "fabriquer" des enfants pour mieux cacher leur jeu, jusqu'à devenir quelque chose dans la cité, les uns professeurs ou médecins, les autres employés de banque ou commis d'enregistrement, ou même soldats, et ils étaient partis pour la guerre, ce qui était pousser un peu loin la plaisanterie, ils étaient quand-même bel et bien des morts, des fantômes.
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La vérité de la vie, dit-il d'une voix changée, ce n'est pas qu'on meurt: c'est qu'on meurt volé.
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