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Citations de Louis Guilloux (186)


-La domination de la ville entière par les commerçants et les nobles.
-Il n’est pas juste que l’argent des contribuables de notre ville ne serve qu’à faire des travaux dont l’armateur Le Den a besoin au port.
-Un homme qui n’a pas le sou, faire de la politique !.
-Il prit la pièce dans sa main noircie par la poix et le cuir.
- " Il y a Marie, que Jean Kesnevel est foutu. As-tu compris ? ".
-L’hôpital lui faisait peur. Son père y était mort, et après son père, sa mère.
"Voilà, Jean Kernevel est sur le flanc".
-"Je vas à mon tombeau" dit-il.
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Se dire que tout est équivalent, faire comme si, savoir comme si on ne le savait pas, que ce qu'on n'a pas eu n'existait pas et qu'on n'aura pas non plus, que le bon sens est de s'attendre à tout c'est-à-dire à rien - courage, frère! - et que dans la joie comme dans la peine, l'heure qui s'oublie et qu'on oubliera n'est jamais plus qu'une heure au temps des horloges.
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"- Ah! si j'étais le roi!
Ainsi pensais-je, en rentrant à notre écurie, après la classe...
Roi, le Bonheur était mon ministre!
La paix eût partout régné. Nul n'aurait plus tremblé pour sa paillasse ou pour sa marmite...
Au plan d'embellissement de la ville comme j'eusse travaillé! Mon règne, c'était une fête. Les riches n'étaient plus nos ennemis. J'avais converti leurs coeurs. Enfin! Enfin! Nous nous aimions! Ils ne parlaient plus de nous comme d'un opprobre, notre quartier n'était plus une verrue... Nous étions tous des hommes."
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Oui, à l'école parfois, il y avait de grandes heures ouvertes; parfois, car le temps venu, l'instituteur rengainait ses cartes. C'était comme si le ciel s'était couvert, comme si le conte avait menti. Tous ces beaux songes, pleins d'espérance qu'il avait fait éclore dans nos têtes, il fallait les effacer d'un coup, comme, d'autres fois, il effaçait avec son chiffon une phrase écrite à la craie au tableau.
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Dans le ciel plein d embruns la veille et tout a l heure encore plein de nuit, les prairies de la terre jetaient leur reflet fraternel, celui des fleurs, des eaux, du silence. Il y avait encore à l ouest comme de gros oeillets rouges ou des roses, que le vent entraînait vers des abîmes de neige
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Lire et écrire, que veut dire cette folie ? À la fin, leur littérature me tape sur les nerfs, avec son exaltation de la souffrance. Faire de la souffrance une valeur ! Bobard mortel, savamment cultivé par de pauvres types tous fous d’orgueil, qui tous écrivent pour prouver qu’ils sont plus intelligents que les autres, qu’ils ont plus d’âme, qu’ils ont plus et mieux souffert que le commun des croquants, comme si cela avait une importance quelconque ! 
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Rien n'était donc changé et ne le serait sans doute jamais.
« Mes enfants, si vous allez là-bas pour maintenir le monde comme il est, alors n'y allez pas, mais si c'est pour le changer... » Pauvre évêque ! Et pauvre Bill, que je retrouverais peut-être ce soir à l'étape, pauvre enfant innocent, naïf, hélas, comme moi-même.
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Un quartier d’artisans – mon grand-père était leur doyen – de plâtriers, de maçons, de terrassiers. Un quartier qu’en certaines occasions, on disait «historique» (...), mais qu’en toute autre occasion, on désignait comme une «verrue». Un jour ou l’autre, la verrue sauterait.(...)

Par là, me donnait-on à penser que mes pareils et moi nous formions sur la terre un objet de scandale, une malpropreté. N’était-il pas évident, lorsqu’« ils » parlaient de la « verrue », que c’était l’ensemble qu’ils voulaient dire, n’oubliant pas, dans l’habitation, l’habitant, mêlé avec sa vermine ? Telle est la première idée abstraite qui se soit formée en moi. C’est ainsi que commença ma vie spirituelle.
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Elle a ouvert la porte. Je suis entré dans une pièce à peu près vide. Sans un mot, la vieille femme est allée tout droit à une commode dont elle a ouvert un tiroir. Elle a sorti du tiroir des photos qu'elle a étalées sur une table : les portraits de ses enfants et de ses neveux que les Allemands étaient venus chercher ici. Une fois ils en avaient emmené trois d'un coup. Elle m'a dit cela d'une voix sans larmes, puis elle a remis les photos dans le tiroir et elle m'a fait entrer dans une pièce voisine où se trouvait couché sur un grabat un vieillard chauve aux joues creuses, aux yeux creux, à la longue barbe blanche, un Job moribond...

(...)Elle a ouvert la porte et nous nous sommes regardés, nous ne savions quoi nous dire. A la fin, je lui ai demandé pourquoi elle ne m'avait pas répondu tout de suite, quand j'avais frappé ? Mais j'ai compris, à son regard, que je n'aurais pas dû lui poser cette question. Est-ce que je ne savais pas l'horreur dont elle avait été saisie en entendant le bruit de mes brodequins sur les marches ?

J'ai redescendu l'escalier lentement, en m'efforçant de faire le moins de bruit possible.
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... L'espèce d'indifférence contre laquelle j'avais eu tant de mal à lutter depuis des mois était toujours la même. Et pourtant l'événement était là, et j'y étais moi-même, mais étranger. Je me ressentais peut-être du récit horrible que nous avait fait notre hôtesse la veille. Récit, hélas, qui venait s'ajouter à tant d'autres non moins horribles, de maisons brûlées de jeunes gens pendus sous les balcons des places de villages, de rafles et de massacres comme aux temps les plus sombres de la vieille histoire.

O.K., Joe !
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Il se remit à taper sur son cuir. Il maniait le marteau avec violence. Les coups tombaient, nets sur la pierre noire, arrondie aux bords, et creusée au milieu par l'usage, une pierre rapportée de la grève il y avait des années. Ma mère écoutait le marteau sonner sur la pierre. Elle avait appris à reconnaître que le marteau avait un langage, et qu'il ne disait pas toujours les mêmes choses. Il y avait des jours où il était joyeux et d'autres où il était triste. Il y avait aussi des jours où il était violent comme l'orage et défiait le monde entier. Elle écoutait le marteau et comprenait ce qu'il disait : rien ne me fera plier, rien ne me fera plier...
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Puisque, en fin de compte, c’était toujours le même battement de cœur angoissé qu’on retrouvait en chacun, la même épouvante devant la mort non seulement de soi, mais de l’amour – être séparés ! – qu’y avait-il d’autre à faire qu’à tendre les bras sinon vers un Dieu auquel il ne croyait plus ou croyait ne plus croire, au moins vers un frère aussi malheureux que soi ? Il l’avait parfois tenté, découvrant avec ivresse que son malheur propre s’allégeait au moins du fait qu’il ne serait plus seul à souffrir, et qu’il pourrait le partager avec d’autres. Mais ils n’avaient rien voulu savoir ! Nouveau mystère, c’était qu’ayant conscience de cela aussi, peu ou beaucoup, là n’était pas la question, ils continuassent d’agir comme ils le faisaient, comme si ce secret leur eût été étranger. En raison même de ce que pensait Cripure sur le mystère de ces langages et sur leur infaillible précision, sa « conviction intime » était que personne, du plus idiot au plus génial, n’y était entièrement sourd. Ce battement angoissé du cœur, il était sûr que chaque homme au monde en percevait la présence, en devinait le sens. Mais alors, comment du sein de cette angoisse pouvait naître tant de haine et non seulement de haine mais de sottise, comment non seulement la guerre mais la platitude de ces messieurs (…) ? Puisqu’ils savaient à n’en pas douter et qu’ils portaient tous à leur cou comme une médaille ce secret de Polichinelle, comment, comment faisaient-ils, non pas pour vivre mais pour vivre ainsi ? Avec ce noyau de plomb au fond du cœur, comment pouvaient-ils être aussi durs et secs, jeter leurs fils au charnier, leurs filles au bordel, renier leurs pères, engueuler leurs femmes qui pourtant les menaient – bataille sans fin – rogner ses gages à la bonne qui sortait trop, était trop « prétentieuse », tout cela en pensant au cours de la rente et au prochain film comique qu’on irait voir au Palace, si on avait des billets de faveur ? Et puis encore beaucoup d’autres choses, car ce n’était là que le décor immédiatement saisissable, et par-dessous cette angoisse, que Cripure voulait commune à tous, ils avaient des idées, ils voulaient des choses. C’était à désespérer. Les aimer ? Ah, vraiment non !
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- Que penser d'une humanité entièrement occupée à se détruire ?
- Il est probable qu'elle ne mérite pas mieux.
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Il avait cru que le mariage serait comme une aventure qui durerait toute la vie, dans la gaieté, dans la bonne humeur. Mais il ne connaissait encore que les scènes, les larmes, les explosions de tendresse, et le soir les possessions furieuses qui le brisaient et l’emplissaient d’une sorte de peur.
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(...)ce château était l’ouvrage du père de Mme Faurel, le comte de Trinquaille, grand chasseur, gros mangeur, grand fumeur, gros buveur, grand propriétaire terrien, et gros fainéant, grand trousseur de filles, gros et gras en tout, en tout aimant le gros et le gras. Ce gros descendant d’une grande et grasse famille s’était pris un jour d’amour pour cette petite ville, en même temps que pour une veuve, et comme, chose étrange, il ne possédait rien en cette ville, il avait fait construire, avec l’argent volé à ses fermiers, ce château (...)
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« J’ai su percer le mensonge, mais là s’est arrêtée mon audace. Je n’ai pas su agir, je n’ai rien su prendre, pas su garder Toinette. À présent, je suis vieux, laid, infirme, seul, malgré… l’autre. Battu à plates coutures. Encore n’ai-je pas le droit de me dire battu, puisque je n’ai pas livré bataille. Je n’ai le droit de rien. Je ne suis rien. Rien que l’un d’eux. » Il jeta un lourd regard sur les consommateurs. Il murmura :
« Je suis l’un d’eux ! »
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On vit comme si on avait une vie pour apprendre.
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L'indifférence est le parapluie du sage comme la solitude est son refuge.
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Mentir, quelle joie profonde ! Quelle belle corde pour se pendre !
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Remarquable documentaire sur ce livre et Louis Guilloux, visible jusqu'au 6 septembre sur LCP.
https://lcp.fr/programmes/ok-joe-187605
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