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Citations de Louise de Vilmorin (123)


Louise de Vilmorin
Chanson

Tous les pirates du Levant
N’ont d’autre idole
Qu’une boussole
Tous les pirates du Levant
Ont des captives au couvent.

Une pauvre enfant de l’école
S’en va rêvant
Au jour levant
Une pauvre enfant de l’école
Cherche le vent qui la cajole.

Et elle brode un paravent
Où l’oiseau vole
Mais ne s’envole
Et elle brode un paravent
Pour un pirate du Levant.

Quand elle pense aux métropoles
Un mot souvent
Rit dans le vent
Quand elle pense aux métropoles
Tout en brodant son âme folle.

Pour un pirate du Levant
Qui est frivole
Et sans parole
Pour un pirate du Levant
Une enfant brode un paravent.
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Louise de Vilmorin
La solitude est verte.

Verte comme verveine au parfum jardinier
Comme mousse crépue au bord de la fontaine
Et comme le poisson messager des sirènes ,
Verte comme la science au front de l'écolier.

Verte comme la pomme en sa simplicité ,
Comme la grenouille, coeur glacé des vacances,
Verte comme tes yeux de désobéissance ,
Verte comme l'exil ou l'amour m'a jetée .

La solitude est verte.

(" Poèmes")
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LA PLACE DES VOSGES
Sur la place des Vosges,
A l'abri des façades,
Couleur d'aube et de sauge
L'heure est en promenade.
Et le temps se repose
A l'ombre des arcades
Où le silence est rose.
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Guidé par un instinct plus puissant que le coeur, le séducteur exerce un don fatal qui le pousse à conquérir sans discernement et à se lasser de ce qu'ensuite il découvre.
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Louise de Vilmorin
Un soir, une dame à vapeurs,
Sur le pont d’un bateau à voiles
Soupirait pour un voyageur.
Mais insensible aux vœux d’un cœur
Il aimait une dame à voile
Au bord d’un navire à vapeur.

Plus tard, devenue dame à voile,
À bord d’un navire à vapeur,
Elle revit ce voyageur
Blanchi aux feux de son étoile.
Mais il avait perdu son cœur
Sur le pont d’un bateau à voiles
Aux pieds d’une dame à vapeurs.

"Louise de Vimmorin c'est la grâce, l'élégance, c'est le bijou et c'est le "cousu main". C'est la ceinture d'Hermès, le monde et le conte de fées." A. Vialatte.
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Plus jamais.

Plus jamais de chambre pour nous,
Ni de baisers à perdre haleine
Et plus jamais de rendez-vous
Ni de saison, d’une heure à peine,
Où reposer à tes genoux.

Pourquoi le temps des souvenirs
Doit-il me causer tant de peine
Et pourquoi le temps du plaisir
M’apporte-t-il si lourdes chaînes
Que je ne puis les soutenir ?

Rivage, oh ! rivage où j’aimais
Aborder le bleu de ton ombre,
Rives de novembre ou de mai
Où l’amour faisait sa pénombre
Je ne vous verrai plus jamais.

Plus jamais. C’est dit. C’est fini
Plus de pas unis, plus de nombre,
Plus de toit secret, plus de nid,
Plus de lèvres où fleurit et sombre
L’instant que l’amour a béni.

Quelle est cette nuit dans le jour ?
Quel est dans le bruit ce silence ?
Mon jour est parti pour toujours,
Ma voix ne charme que l’absence,
Tu ne me diras pas bonjour.

Tu ne diras pas, me voyant,
Que j’illustre les différences,
Tu ne diras pas, le croyant,
Que je suis ta bonne croyance
Et que mon coeur est clairvoyant.

Mon temps ne fut qu’une saison.
Adieu saison vite passée.
Ma langueur et ma déraison
Entre mes mains sont bien placées
Comme l’amour en sa maison.

Adieu plaisirs de ces matins
Où l’heure aux heures enlacée
Veillait un feu jamais éteint.
Adieu. Je ne suis pas lassée
De ce que je n’ai pas atteint.
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«Son visage cerné d'ombre et ses yeux, dont il distinguait la large place sous son front, avaient l'expression que l'on voit à certains portraits d'inconnues dans les châteaux : quelque chose de fatal et d'éperdu qui rend plus touchante la beauté de la jeunesse et fait haïr le temps.
"Qui est-elle ?" murmura-t-il. Comme il se posait cette question, une chauve-souris vint se coller à la vitre illuminée et sembla coiffer Marie-Dorée d'un présage de malheur.»
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Le cheval

J’aime porter de longs cheveux
Comme une femme,
J’aime porter un amoureux
Près de sa dame,
J’aime porter le poids fatal
Des inconnus,
J’aime porter le long du val
Les bienvenues.
J’aime la poudre du chemin
Sur mon visage,
J’aime le conseil de la main
Qui m’encourage.
Je fuis mon ombre de cheval
Courant la plaine,
Je crains mon reflet animal
Dans la fontaine.
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FADO

L'ami docile a mis là
Fade au sol ciré la sole
Ah ! si facile à dorer

Récit d'eau
Récit las
Fado
L'âme, île amie,
S'y mire effarée.

L'art est docile à l'ami
La sole adorée dort et
L'ami l'a cirée, dorée.

Récit d'eau
Récit las
Fado
L'âme, île amie,
S'y mire effarée.

Sire et fade au sol ciré
L'adoré, dos raide aussi,
L'ami dort hélas ici.

Récit d'eau
Récit las
Fado
L'âme, île amie,
S'y mire effarée.

(1954)
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Poèmes

Mes personnages

Mes personnages sont partis
Entrainés par une hirondelle.
En me quittant ils m'ont menti.
Je leurs mentais d'un cœur fidèle.

A présent je n'ai que gros coeur
Et je vais seule en promenade
A bord du voilier de mes pleurs
A Villefranche, dans la rade.

Ils sont partis depuis mardi
Dans leurs capes d'ingratitude,
Allez , Messieurs, au paradis
Faire un lit à ma solitude.

( p.72)
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Philosopher n'est qu'une façon de raisonner la mélancolie.
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C'est une personne dangereuse qui vous donne tort quand on l'aime.
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Plus on voit beau, plus on risque d'être déçu.
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La maison des enfants.

La maison des enfants
Est livrée au grand vent
Leurs chambres sont désertes.
Le grand vent du matin
Ne dénoue au jardin
Nul ruban de soie verte.

Plus de mots hésitants
Et plus de compliments
Au midi de ma fête
Et plus de petits pas,
Plus de secrets tout bas
Ni de cris à tue-tête.

Loin de moi grandissez
Enfants de mon passé
Qui vivez en voyage,
Puis venez à mon cœur
Fontaine de mes pleurs
Y puiser votre image.

Usez de mon amour.
Votre jour est toujours
L’objet de mon envie.
Revenez à mes bras,
Ne vous éloignez pas
Du sein de votre vie.

Êtes-vous nés trop tôt
Rires de mes berceaux
À l’âge du quadrille ?
Êtes-vous nés trop tard
Enfant de mes hasards,
Enfants petites filles ?

Le jardin est pareil,
L’abeille et soleil
Y font leur course à l’aise,
Mais sous les hauts sapins
Plus de jeux anciens
Plus de chansons Françaises.

Plus de baisers le soir
Ni de peur dans le noir
Où vient rôder le diable,
Plus de jouets cassés,
Plus de genoux blessés
Ni de châteaux de sable.

Enfants, c’est mon passé
Passé que vous bercez
Au jardin de Verrières,
Car je riais aussi
Sous l’arbre que voici
Et que planta mon père.

Les jours sont abîmés.
Aurais-je trop aimé
Le pas qui déconcerte ?
Je suis seule à présent
Voyageuses enfants
Devant la porte ouverte.
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Louise de Vilmorin
Invitation
Ouvert par le soleil qui le dore et s'y mire
le maïs nous invite à manger son sourire.
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«  En amour, il ne s’agit pas d’aimer,
Mais de préférer » .
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Il s'appelait Olivier. Il avait aimé une jeune fille qui courait après les grenouilles dans les marécages, leur patrie. Elle rêvait de les apprivoiser. Il avait embrassé ses pieds nus et démêler ses orteils pleins d'herbe et de sable. Chaque fois que sa robe devenait trop courte il se réjouissait. Plus tard, lorsqu'elle eut quinze ans chacun regretta de la voir quitter son enfance gracieuse.
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Toutes les jacinthes fleurissaient. Les insectes bourdonnaient. Marie-Dorée se levait et par la porte de sa chambre ouverte sur le salon, on pouvait la voir debout, en courte chemise de nuit, ses orteils posés sur le tapis à fleurs devant son lit.
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Pendant le déjeuner trop long et trop copieux, Madeleine aborda le sujet des vacances. Elle aimait le bord de mer.
-Le sable chatouille si agréablement les orteils, dit-elle. Moi, je suis pour les pieds nus: ça détend et ça repose. En ville on a toujours les pieds si chauds, si gonflés, et puis ce n'est pas sain .Moi, le soir, si j'ai trop marché j'en ai des élancements.
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L’araignée du matin

Une fileuse d’artifices
Fait sa toilette à mon carreau
Pour elle pas de dentifrice :
Elle est modeste comme un veau.
Et file file, et tisse tisse,
Ses châles sont pentagonaux,
Son corps, boulette de réglisse,
Est le point noir du jour nouveau.

(1967)
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