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Citations de Louise de Vilmorin (123)


La solitude est verte.

•Chasseresse ou dévote ou porteuse de dons
•La solitude est verte en des landes hantées,
•Comme chansons du vent aux provinces chantées
•Comme le souvenir lié à l'abandon.

La solitude est verte.
•Verte comme verveine au parfum jardinier
•Comme mousse crépue au bord de la fontaine
•Et comme le poisson messager des sirènes,
•Verte comme la science au front de l'écolier.

La solitude est verte.
•Verte comme la pomme en sa simplicité,
•Comme la grenouille, cœur glacé des vacances,
•Verte comme tes yeux de désobéissance,
•Verte comme l'exil où l'amour m'a jeté.

662 - [Le Sable du sablier, Poésie/ Gallimard n° 61, p. 63]
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Louise de Vilmorin
En allant se coucher le soleil
Se reflète au vernis de ma table:
C'est le fromage rond de la fable
Au bec de mes ciseaux de vermeil.

- Mais ou est le corbeau? - Il vole.

Je voudrais coudre mais un aimant
Attire à lui toutes mes aiguilles.
Sur la place les joueurs de quilles
De belle en belle passent le temps.

- Mais où est mon amant? - Il vole.

C'est un voleur que j'ai pour amant,
Le corbeau vole et mon amant vole,
Voleur de cœur manque sa parole
Et le voleur de fromage est absent.

- Mais où est le bonheur? - Il vole.

Je pleure sous le saule pleureur
Je mêle mes larmes à ses feuilles
Je pleure car je veux qu'on me veuille
Et je ne plais pas à mon voleur.

- Mais où donc est l'amour? - Il vole.

Trouvez la rime à ma déraison
Et par les routes du paysage
Ramenez-moi mon amant volage
Qui prend les cœurs et perd ma raison.

Je veux que mon voleur me vole.
[Il vole]
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Beaucoup d'amants, c'est beaucoup de malchance.
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Louise de Vilmorin
Je suis une enfant très lointaine car j’ai le rêve dans mon cœur.
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Ma peur bleue, ma groseille,
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L'amour, en traversant les âges, marque d'actualité les événements qu'il touche.
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Louise de Vilmorin
Elle était 'le dernier poète de la voix.'

André Malraux
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LA TOUR EIFFEL
Et pic épique et colle et gramme,
Montant au ciel blanc des toits bleus,
La tour Eiffel est ratatame,
La tour Eiffel est une dame
Comme l'esprit n'en fait pas deux.
Et pic épique et colle et gramme,
La tour Eiffel est ratatame
Am. Stram. Drame.
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Il y a, si je ne me trompe, trois sortes d'anniversaires: ceux que l'on fête et ceux que l'on cache. ces derniers ont ma préférence, et c'est pourquoi je n'en parlerai qu'à peine.
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Le garçon de Liège.

Un garçon de conte de fée
M’a fait un grand salut bourgeois
En plein vent, au bord d’une allée,
Debout sous l’arbre de la Loi.

Les oiseaux d’arrière-saison
Faisaient des leurs malgré la pluie
Et prise par ma déraison
J’osai lui crier : « Je m’ennuie. »

Sans dire un doux mot de menteur
Le soir dans ma chambre à tristesse
Il vint consoler ma pâleur.
Son ombre me fit des promesses.

Mais c’était un garçon de Liège,
Léger, léger comme le vent
Qui ne se prend à aucun piège
Et court les plaines de beau temps.

Et dans ma chemise de nuit,
Depuis lors quand je voudrais rire
Ah ! beau jeune homme je m’ennuie,
Ah ! dans ma chemise à mourir.
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J’ai la toux dans mon jeu,
C’est ainsi que je gagne
Les cœurs aventureux
Qui battent la campagne.

Appuyés à mon lit
Que secouent mes morts feintes
Des jeunes gens pâlis
Se pâment à mes quintes.

Toujours prêts aux adieux,
Car je suis fée d’automne,
Ils prennent à mon jeu
La mort que la toux donne.

Ils saisissent les fleurs
Dont j’ai la bouche pleine,
La bouche à mes couleurs
Et les fleurs de mes veines,

Pour les manger rougies
De mes mauvais desseins
Et goûter en ma vie
Le bouquet de leur fin.

Torses que la toux bombe,
Regards fermés au jour,
Ils roulent vers la tombe
Où vont mes gains d’amour.

J’ai la toux dans mon jeu
C’est ainsi que je gagne
Les cœurs aventureux
Qui battent la campagne.

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Louise de Vilmorin
Le garçon de Liège (1937)
En hommage à Tonton Fernand

Un garçon de conte de fée
M’a fait un grand salut bourgeois
En plein vent, au bord d’une allée
Debout sous l’arbre de la Loi

Sans dire un doux mot de menteur

(Sur une musique de Francis Poulenc)
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Sept calligrammes

Un tonnelier sévère
Qui mon amant devint
Par l'automne s'en vint
De Paris à Tonnerre
Car son coeur est devin.

Mon cœur n'a pas d'automne,
J'avais un autre amant
Caché dans une tonne
Que nul ne s'en étonne,
comment faire autrement ?

En entrant dans la pièce,
Mon amant tonnelier
Voulut me mettre en pièce
Puis en tonnant: "Qui est-ce ? "
Il s'en fut au cellier.

Là, couché dans sa tonne,
O lit de ses revers,
Mon innocent entonne
Quelques vers où l'eau tonne
Quand les bois sont d'hiver.

Mon tonnelier sévère,
A mis, à midi vingt,
L'ami, l'ami divin
Vent d'ange dans sa bière
Et je l'appelle en vain.

( p.30)
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Invitation
Ouvert par le soleil qui le dore et s'y mire
Le maïs nous invite à manger son sourire.
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L’araignée du matin
Louise de VILMORIN
Recueil : "L'Heure Maliciôse"
Une fileuse d’artifices
Fait sa toilette à mon carreau
Pour elle pas de dentifrice :
Elle est modeste comme un veau.
Et file file, et tisse tisse,
Ses châles sont pentagonaux,
Son corps, boulette de réglisse,
Est le point noir du jour nouveau.

1967
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Loin de moi grandissez
Enfants de mon passé
Qui vivez en voyage,
Puis venez à mon cœur
Fontaine de mes pleurs
Y puiser votre image.

Usez de mon amour.
Votre jour est toujours
L’objet de mon envie.
Revenez à mes bras,
Ne vous éloignez pas
Du sein de votre vie.

Êtes-vous nés trop tôt
Rires de mes berceaux
À l’âge du quadrille ?
Êtes-vous nés trop tard
Enfant de mes hasards,
Enfants petites filles ?
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Solitude, ô mon éléphant
Louise de VILMORIN
Recueil : "Solitude, ô mon éléphant"

Je ne suis plus là pour personne,
Ô solitude ! Ô mon destin !
Sois ma chaleur quand je frissonne,
Tous mes flambeaux se sont éteints.

Tous mes flambeaux se sont éteints,
Je ne suis plus là pour personne
Et j’ai déchiré ce matin
Les cartes du jeu de maldonne.

Solitude, ô mon éléphant,
De ton pas de vague marine
Berce-moi, je suis ton enfant,
Solitude, ô mon éléphant.

Couleur de cendres sarrasines,
Le chagrin me cerne de près,
Emmène-moi dans la forêt
Dont les larmes sont de résine.

Si j’évite la mort, c’est que je veux pleurer
Tout ce qui me fut proche et ce qui m’a leurré.
Allons dans la forêt sous la sombre mantille
Que trame de tout temps la vertu des aiguilles.

Je ne veux plus revoir dans l’océan du ciel
La lune voyager en sa blondeur de miel,
Ni sa barque en croissant me priver d’une idylle
Qu’elle emporte à son bord parmi d’autres cent mille !

1972
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Le panthéon
Battu de vent comme un flot
Car l'esprit souffle rue Soufflot
Le Panthéon, île morose,
Est le dortoir des virtuoses
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Mon cadavre est doux comme un gant.

Mon cadavre est doux comme un gant
Doux comme un gant de peau glacée
Et mes prunelles effacées
Font de mes yeux des cailloux blancs.

Deux cailloux blancs dans mon visage,
Dans le silence deux muets
Ombrés encore d’un secret
Et lourds du poids mort des images.

Mes doigts tant de fois égarés
Sont joints en attitude sainte
Appuyés au creux de mes plaintes
Au nœud de mon cœur arrêté.

Et mes deux pieds sont les montagnes,
Les deux derniers monts que j’ai vus
À la minute où j’ai perdu
La course que les années gagnent.

Mon souvenir est ressemblant,
Enfants emportez-le bien vite,
Allez, allez, ma vie est dite.
Mon cadavre est doux comme un gant.
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Le châle.

Assise sur la plaine
Elle tissait le soir
Le châle de mes peines
Du fil de mes espoirs.

Mes mains chaudes et mains moites
Blancs oiseaux passagers
J’aimais ses mains étroites
Sur mon cœur en danger.

J’aimais que son visage
Mît mes jours en péril
Et risquer mon courage
Aux traits de son profil.

La faute originelle
Plantée en son bel œil
Fleurissait sa prunelle :
Couronne de mon deuil.

Et j’aimais sa démarche
Son air d’ange entêté
Quand nous passions sous l’arche
Des ponts d’hiver hantés.

À l’abri des colonnes
Prunelles des amours
Fleurissez de couronnes
Les baisers sans retour.

Elle rendit son ombre
Au grand vent d’un matin
Feuille à peine plus sombre
Que la feuille au jardin.

Mains moites, mains glacées
Oh ! mains de pain béni,
Reposez enlacées
Le long châle est fini.

Salons de l’autre monde
Dans les eaux des miroirs
Aux côtés de ma blonde
Je vais venir m’asseoir.
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