Roman puissant.
Le roman débute par un chapitre une scène de chasse, de traque extraordinaire.
François, la cinquantaine, est un chirurgien réputé, installé. Il a deux enfants un fils François et une fille Mathilde . François est chasseur, il possède un relais de chasse dans les montagnes de Savoie.
Ce week-end là il chasse seul, il traque un cerf magnifique. Au moment où il va tirer , il a une hésitation, il blesse l’animal, l’animal va s’enfuir, il décide de le réparer, il décide d’emmener l’animal au relais familial pour le sauver …l’animal en traversant une route va provoquer un accident de voiture dans laquelle François croit reconnaître sa fille. Il rentre au relais de chasse et là son fils qu’il n’a pas vu depuis plus de 2 ans l’attend…
Quand, comment prend-t-on conscience que le monde dans le quel nous vivons, notre monde, est obsolète ?
Le face a face entre le père et le fils va faire comprendre à François que le monde dans le quel il vit n'existe plus ! François est issue d’une famille de médecins et de chasseurs dont le relais est un héritage qui se transmet de père en fils. Son fils avait commencé des études de médecine, il est dans la finance internationale, trader. Sa fille poursuivait également des études de médecines mais il découvre qu’elle est dévorée par une passion qui l’entraine dans un monde extrêmement dangereux.
La vie de François bascule après cette entrevue avec son fils, il ne le comprends pas…ou plutôt si, il comprend que son monde est entrain de disparaître : ses valeurs, ses traditions la transmissions de celles ci ... Il éprouve un sentiment de perte extrêmement violent. Désillusion, trahison.
Non pas seulement le sentiment de perte d’un parent qui voit ses enfants grandir, partir vivre leur vie, mais il comprend qu’il incarne un monde entrain de finir au niveau planétaire, notre monde actuel en grande mutation ! il est face a un monde plus puissant que lui (l’image du cerf …) Son monde précisément est entrain de disparaître avec lui et le monde qui l’entoure !
Ces enfants incarnent l’autre monde, celui qui arrive, d’une manière extrêmement violente également.
C’est un roman d’action situé dans un espace physique naturel ( les montagnes ) ce qui je trouve accentue ce sentiment de perte ( dans une mégapole le contraste aurait été moins puissant)
Histoire de nature et de nature humaine.
C’est un roman sur l’intime et le familial dans une dimension social et politique.
Roman aux images extrêmement puissantes, visuelles, parfois violentes .
Roman fort.
Construction qui pourrait dérouter.
C’est également un roman ou la musique est très présente.
Chapitre de la traque époustouflant.
Fin apocalyptique !!!!
Commenter  J’apprécie         21
A la lecture du résumé, je ne m'attendais pas à un texte aussi truculent, mais ce fut une bonne surprise. L'histoire, celle d'une rébellion dans une prison anglaise surpeuplée et où les prisonniers sont traités comme des moins-que-rien, est au départ assez crédible, plutôt réaliste, mais le récit prend par moment une tournure beaucoup plus fantaisiste, et frôle même presque la fable parfois. Henry, le personnage principal, est au départ un type plutôt sympathique, bon bougre, même s'il s'amuse à provoquer vagues de constipation ou de diarrhées parmi les "mille six centre ventres" de la prison. Puis on s'aperçoit au fur et à mesure, parfois assez brutalement, que c'est en fait un beau salopard, obsédé sexuel, misogyne et assassin, mais aussi amateur de Shakespeare. Ce qu'il aime, c'est éprouver sa toute-puissance, parfois toute relative, et parfois bien réelle. Mais bizarrement, j'ai eu du mal à le trouver antipathique, ou plutôt j'ai toujours compris ce qui motivait ses actes - après tout, il est aussi le narrateur, on ignore donc rien de ce qu'il pense - et tout ceci se tient dans une certaine construction logique. Un texte drôle, mais qui pointe aussi des phénomènes bien réels, comme le traitement médiatique des faits divers, qui n'est peut-être pas à conseiller à des âmes trop sensibles ou trop prudes.
Commenter  J’apprécie         30
Pour apprendre à amortir les chutes, le judo. Pour apprendre le geste juste à l’instant juste, l’oubli de soi, l’écriture liée à l’action, au mouvement, à la main, le karaté.
Cette autobiographie relie ou associe, tout du long, la pratique du karaté et tout ce qu’elle induit physiquement, moralement, spirituellement aux différents moments d’une vie de fils, de père et d’écrivain.
Comment cette pratique d’un art martial devient absolument nécessaire pour affronter ou se confronter le plus justement possible à des deuils, un enfermement, à la filiation, à la paternité, à l’écriture….
C’est ce va et vient incessant qui se déploie dans cette œuvre exigeante, intelligente, érudite et en même temps pleine d’humilité et qui exprime magistralement et le combat intérieur et celui du quotidien face aux imprévus.
Les pages relatant le rôle du père isolé, le déchirement face à la femme/mère, la «petite entreprise » composée de 4 enfants accompagnés de trois hommes âgés (dont Robert le grand-père, une des figures essentielles), « curieux équipage », le chantier de la nouvelle maison/dojo, sont extrêmement touchantes.
Une belle découverte où s’enchaînent les surprises toujours corrélées à la stabilité ou l’équilibre que confère une pratique artistique et martiale, en l’occurrence ici le karaté (de kara : vide et te : main), ses katas, ses échanges de don et contre-don, ses senseï (maîtres).
La philo-poésie des derniers chapitres transmet au lecteur le savoir paisible d’un chercheur qui, pendant 38 ans, s’est confronté à un art du combat d’une grande classe !
Commenter  J’apprécie         10
Dans ce récit initiatique et autobiographique, Luc Lang retrace certains épisodes de sa vie au prisme de son lien étroit avec le judo puis avec le karaté. Du combat tendre et fondateur avec son père adoptif, quand il était enfant - scène qui ouvre le roman sur une joie primitive -, à sa progression teintée de doutes sur les tatamis, le narrateur revisite sa vie, ses sursauts, ses drames et résurgences, à l’aune d’un art de la chute et d’une philosophie dépeinte avec humilité et profondeur.
Plus qu’un texte sur la passion des arts martiaux, Le Récit du combat est à la fois le cheminement d’un homme à la recherche d’un équilibre, sa quête intérieure, et l’analyse subtile des mouvements qui traversent une vie, de l’enfance à l’âge adulte, en un relevé intime des secousses et des vibrations qui fondent un être. L’auteur y déploie une réflexion vertigineuse sur le corps et l’écriture qui devient, sous la plume précise du romancier et karatéka, un art du geste juste et de la bonne distance. En revenant sur ce qui fonde poétiquement l’axe d’une vie, Luc Lang nous livre un texte saisissant et lumineux, d’une grande originalité.
Commenter  J’apprécie         10
Tentation rime avec confusion. C'est l'impression que me laisse cette histoire particulièrement compliquée à suivre. J'ai eu l'impression de retrouver le film "Un jour sans fin" où le personnage principal se réveille chaque matin pour le jour de la fête de la marmotte. L'humour en moins, les scènes sanglantes en plus. Finalement je me suis complètement désintéressé de l'avenir de cette famille de bourgeois très aisés qui déraillent.
La quatrième de couverture frise l'escroquerie quand elle annonce l'histoire d'un monde qui bascule. le vieux monde qui s'embrase, le nouveau qui surgit. Ah bon! Je ne vois pas rapport, l'obscurité du propos domine. Je ne suis peut-être pas assez intello.
Commenter  J’apprécie         10
Je me pose...respire...un peu...puis profondément...
Waouh, c'est qui ce gars !!! Luc Lang, une révélation pour moi, il m'a prise dans sa SUPERBE COURSE au rythme dense, effréné, passionné, envoûtant, magique, les mots manquent...
Il lui aura fallu 4 année pour écrire ce livre, c'est un long marathon où chaque mot converge vers le chemin du "soi".
Mais c'est le style qui en impose et pas qu'un peu, époustouflant, rarement une écriture avait réussi à m'emmener aussi loin dans les multiples dimensions de l'homme.
Une écriture exigeante en un flot de pensées, un tourbillon qui vous laisse un peu ivre de mots, de beauté des mots, de beauté des phrases, longues à la ponctuation qui vous embarque dans un train d'enfer multipliant les virgules comme autant d'haltes furtives ignorant les points comme des destinations finales jamais atteintes.
Un livre saisissant de réalisme, une topographie des mots d'une précision rare.
Envoûtée je suis, ça va être difficile de passer à un autre livre après ça.
Commenter  J’apprécie         00
Jài lu les histoire extraordinaire et les nouvelles histoire extraordinaire d Edgar Alan Poe. J’ai lu les nouvelles de Luis Sepulveda. J’ai lu les nouvelles de Gabriel Garcia Marquez. Et j’aurais lu ce recueil de nouvelles au bénéfice du WWF.
Un amour à la plage mille fois mieux imaginé, un appel à la mer au bout duquel je n’oserais aller. De bonne plumes au profit de la nature.
Commenter  J’apprécie         00
Thomas est réveillé en pleine nuit, son épouse Camille a eu un accident de la circulation sur une route où elle n’aurait jamais dû se trouver. Les premières pages ressemblent à une enquête qui va rapidement avorter car le héros de ce roman est bien Thomas.
Thomas est un et multiple tout à la fois. Ce drame devient le prétexte pour nous montrer comment en quelques mois cet homme à la vie lisse et prévisible va devoir à sa manière affronter des drames et remettre en question qui il est. Luc Lang va en quelque sorte ouvrir une fenêtre de Johari et nous faire peu à peu découvrir ses différentes facettes : époux, père, fils, gendre, frère, collègue, ami, mêlant sans cesse l’intime et le public, le connu et l’inconnu, ce que nous savons de nous et ce que nous en découvrons, ce que pensent de nous les autres et ce qu’ils en disent.
Les descriptions sont longues parfois, comme si le temps s‘écoulait lentement. Elles permettent au lecteur de suivre pas à pas Thomas, de se fondre en lui, de tenter de répondre avec lui à ses questions. L’auteur nous livre également à l’occasion sa vue sur le monde tel qu’il est, rude, âpre, sans concession, que ce soit dans l’entreprise, dans les paysages de montagnes, en Afrique ou plus simplement au sein de la famille. Cette famille tout à la fois refuge et repoussoir, lieu des secrets les plus inavouables.
Un grand moment de lecture qui ne laisse pas indifférent. Et pour moi, un auteur à suivre.
Commenter  J’apprécie         461
Quelle que soit sa position sociale, le parcours de l’homme peut être apparenté à celui du vin. Jeune, il a sa période de progression vigoureuse puis il profite d’une phase de plateau plus ou moins longue suivant son caractère, les années s’écoulent et s’ensuit une descente fatale où il perd de sa superbe, son attrait s’efface cruellement et il ne tient plus franchement ses promesses.
Pour l’homme, malheureusement, la déchéance ne se cantonne pas à ces seuls critères car il est conscient de sa déliquescence et se recroqueville dans ses certitudes dépassées.
Dans ce roman classieux mais inquiétant, Luc Lang, m’entraine dans les traumatismes d’une famille très aisée. François, le père chirurgien à l’orgueil aussi démesuré que sa passion pour la chasse m’exaspère autant que je le plains. Il est l’archétype de l’aristocrate bouffi des ambitions de deux générations de grands saigneurs. Son épouse Maria, asservie par sa beauté éparpillée dans des réceptions imposées par sa charge maritale, finira de se consumer dans de nombreuses retraites mystiques et ambigües.
François est à l’issue de sa phase de plateau, l’amorce de sa descente se vérifiera dès les premières pages lorsqu’il lui sera impossible d’achever le cerf à seize cors de ses rêves. Ses convictions flageoleront en même temps que ses mains.
« L’explication du déséquilibre ne préserve pas de la chute »
Son arrogance partira en lambeaux dans le comportement impertinent de sa propre engeance dans leur phase ascendante mordante. Son monde à lui n’est plus assez vaste pour contenir Mathilde et Mathieu, ses enfants qui évoluent avec aisance et sans scrupule dans le nouveau monde de la haute finance.
La densité de l’intrigue atteint son paroxysme dans un huis-clos cruel et sanglant à l’écriture acérée et imagée d’un western jubilatoire. Un règlement de compte familial.
Bien que ce roman soit sans cesse auréolé de messes et de « Stabat Mater » que le parvenu François écoute pour se détourner de la trahison des siens, j’ai de la peine à assister à sa crucifixion psychologique.
« Était-ce l’histoire d’une fin, d’un commencement ? » Et si c’était un éternel renouvèlement.
A découvrir.
Commenter  J’apprécie         4316
Luc Lang produit un récit autobiographique réflexif qui examine avec profondeur sa vocation pour les arts martiaux et notamment le karaté. Outre des pages émouvantes de justesse et d'authenticité portant sur son enfance, Luc Lang analyse ce que lui a apporté sa durable pratique du karaté et la place que cela a pris dans sa construction personnelle. Il met en perspective les épisodes affectifs de sa vie avec son évolution comme karatéka. Il y a des pages éblouissantes d'intelligence et d'autres pages qui pataugent un peu dans l'anecdote et l'autobiographie un tantinet trop égocentrée.
Commenter  J’apprécie         6-1
L’écriture de Luc Lang est physique, viscérale ; elle vient du ventre et non du bout des lèvres. Ses mots sont pesés, en mouvement, savamment répétés, à la manière des katas qu’il exécuta sa vie durant.
Car il s’agit bien d’une autobiographie, d’un regard en arrière à la lumière de ce qui guida sa vie : la pratique des arts martiaux - pour conjurer la chute.
Une autobiographie et non une hagiographie. L’introspection ne glorifie pas ce qui fait le corps de son existence : un enchevêtrement d’évènements corrélés, deux faces d’une même pièce, deux forces complémentaires, à l’image d’une certaine philosophie asiatique.
Se construire avec la science du combat. Celle du judo que son géniteur maîtrisait et qu’il ne put lui apprendre – une occasion manquée d’officialiser son rôle de père. Celle du karaté, qu’il pratiqua avec ses fils (la « baga »), dans un dojo maison improvisé, désireux de ne pas rater ce qui l’obsède et fait le thème principal de son livre : la transmission.
Je ne suis pas adepte des récits autobiographiques mais quand ils sont écrits avec autant d’intelligence et de sincérité, je fais volontiers exception. J’ai beaucoup aimé les passages sur la piscine (p75), la nécessité d’un vêtement (p120), l’échelle des lieux (p159) et les chapitres consacrés à son expérience africaine, sa paternité, pleine d’humanité et d’humilité (avoir une ceinture noire n’empêche pas de s’énerver dans les embouteillages parisiens) et l’inéluctable déclin de ses parents.
Je laisse volontiers le dernier mot à l’auteur : « Ce qui importe, c’est de vivre à sa mesure cette tension vers la perfection, non pas celle d ‘un ailleurs mystique, d’une figure divine supérieure, mais très simplement la perfection d’une action concrète, tissée de gestes, de rythme, de vitesse et de chair ».
Bilan : 🌹🌹
Commenter  J’apprécie         200
De la loufoquerie en barre!
Presque trop pour moi.
Lang nous raconte une histoire à tiroirs
sur fonds de champs de betteraves
barrés par l'autoroute A 23.
Des personnages extravagants
se retrouvent dans le château chaotique
de la crêmeuse,enjouée et lubrique Thérèse.
Elle les dorlote, cuisine, chantonne du jazz
se balade à moitié à poil dans ce château-théâtre.
Frédéric venu pour arracher les betteraves
se retrouve à cause où grâce à la SNCF
embarqué dans cette galère.
Commenter  J’apprécie         130
J'ai vraiment été "cueilli" par ce long roman qui m'avait été conseillé, ne connaissant rien de l'auteur.
Le livre commence comme un thriller particulièrement mystérieux et captivant. Un homme enquête sur les circonstances qui ont valu un très grave accident à sa femme. Mais cet aspect du livre n'occupe finalement qu'un tiers du roman qui part ensuite dans d'autres directions que l'on hésite à nommer pour ne pas spoïler le livre. Mais disons en gros que l'on va s'intéresser à la famille de Thomas le personnage principal, à son passé. Et puis une dernière partie nous conduit en Afrique sans que je puisse dire pourquoi c'est le cas.
Disant cela je n'ai pas dit grand chose de de roman qui frappe en tout premier lieu par son écriture hallucinée. De longues phrases, parfois très longues nous mettent à l'intérieur de la tête de Thomas et de la situation incroyablement chaotique qui est la sienne. J'ai trouvé la première partie particulièrement forte de ce point de vue, mais c'est finalement la fin du roman que je retiendrai en priorité. Le niveau de réalisme des descriptions, des ambiances est assez sidérant et cela fait corps avec une intrigue particulièrement maitrisée.
En somme j'ai été scotché par ce long roman halluciné que j'ai dévoré et qui m'a frappé par sa qualité littéraire remarquable. J'ai eu le sentiment de découvrir un auteur qui compte et c'est quand même pas mal !
Commenter  J’apprécie         230
Un film noir.
Un style sobre, la plupart du temps des phrases courtes, des descriptions précises mais sans longueur, une construction -cinématographique- avec des replays intrigants en font un récit rythmé.
Qu'on ne lâche pas.
Une réflexion sur le changement de valeurs opéré de la société, l'attachement d'un père qui subsiste coûte que coûte. Au risque de...
Commenter  J’apprécie         60
J'ai beaucoup apprécié ce roman.
L'histoire est classique. Un homme qui a tout pour être heureux (boulot, famille, ...) enquête sur les raisons de l'accident qu'a eu sa femme.
Nous restons dans la tête du narrateur qui ne cesse de s'interroger et apprend, classiquement, qu'il ne sait pas tout, loin de là.
Le roman est très dense et d'une précision extrême.
On s'attache au narrateur et on partage son sentiment d'impuissance au gré de ses quêtes incessantes qui le mèneront même au Cameroun.
Très intéressant avec beaucoup de souffle et incroyablement fort dans la description des émotions qui traversent celui qui n'a rien vu, n'a rien compris ...
Commenter  J’apprécie         50
Auteur que je ne connaissais pas encore, mais grande déception tout au long de l'histoire.
Livre emprunté à la bibliothèque communale et choisi au hasard. On aime ou on n'aime pas. Je ne le conseillerai pas.
Trop de violence, de sang, phrases souvent très longues.
Commenter  J’apprécie         30