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Critiques de Luigi Guarnieri (60)
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La double vie de Vermeer

Un peintre raté reçoit la visite, simple formalité, du Service de la Sécurité néerlandaise. Pris de court, accusé d’avoir vendu à Goering le tableau attribué à Vermeer « Le christ et la femme adultère », persuadé pourtant d’avoir pris ses précautions entre les divers vendeurs et acheteurs du tableau, il ne peut ou ne veux pas se défendre de cette collaboration avec l’ennemi nazi.

Puis il craque, et avoue qu’il a peint lui-même ce Christ.

Pourquoi devenir faussaire ?

Luigi Guarnieri explique fort bien d’abord que Vermeer a produit très peu, qu’il a été oublié pendant longtemps, éclipsé par Rembrandt et De Hooch, qu’ensuite les critiques d’art ne pensent qu’à une chose : exhumer une œuvre du passé, qu’en plus ils ne sont pas d’accord entre eux, rivalité plus forte que l’expertise.

Enfin, Van Meegereen, appelé par l’auteur VM a essuyé de vrais camouflets de la part de ces soi-disant experts. Il ne crache pas sur la fortune, cependant son ressort premier est la vengeance.



Il s’isole donc durant quatre longues années dans le sud de la France, étudie les stupéfiantes couleurs de Vermeer, où dominent le bleu ciel et le jaune, couleurs complémentaires que le peintre manie avec subtilité. Le bleu vient du lapis-lazuli broyé, remplacé parfois par de l’azurite et le bleu de Saxe, cependant VM achète à Winsor et Newton de Londres des lots de lapis-lazuli. Il étudie la manière de provoquer des craquelures crédibles, en chauffant dans un four spécial certaines couches de peinture (une jeune fille ayant disparu dans les environs, il est soupçonné d’être un nouveau Landru.)

Il finit par dévoiler par personne interposée son œuvre, les experts s’extasient, il se prend au jeu, ses tableaux réputés chefs d’œuvre de Vermeer exhumés du passé se vendent si cher qu’ils atterrissent dans les musées, à La Haye ou à Amsterdam. Lui se garde bien d’apparaitre au grand jour, il met en place entre lui et les acheteurs tout un filet de protection.

Des faux peuvent être pris pour des vrais, ce qui est le cas de La jeune fille au chapeau rouge de la National Gallery de Washington, ou du butin de guerre de Napoléon 1·. Des tableaux authentiques peuvent passer pour des faux, comme un tableau de Rembrandt. « L’art de la peinture » considéré comme un De Hooch, acheté par Hitler qui l’accroche à Berchtesgaden, devient providentiellement un Vermeer en 1938, alors que la côte du premier dépassait de beaucoup celle du second. Il figure sur la couverture du livre.

VM ne veut pas seulement être un brillant faussaire, il veut, de tout son cœur, être un grand peintre, capable d’égaler Vermeer, il prétend redonner vie au peintre oublié pendant deux siècles, en tournant le dos à l’art « dégénéré » des Picasso et compagnie, et il y arrive.



Proust est passé par là, lui qui en 1902, lors d’un voyage aux Pays-Bas, avait contemplé la vue de Delft. Il aurait voulu écrire plus quant aux travaux de Swann sur Ver Meer qui rendent folle de jalousie Odette (A-t-il souffert par une femme, est-il encore en vie ?), en revanche, lors de l’exposition Vermeer prêtée par le Musée de la Haye, Proust raconte la mort de Bergotte devant le petit pan de mur jaune de Delft à cause de la beauté entrevue :

« Cependant la gravité de ses étourdissements ne lui échappait pas. Dans une céleste balance lui apparaissait, chargeant l’un des plateaux, sa propre vie, tandis que l’autre contenait le petit pan de mur si bien peint en jaune. »

Mourir à la vue de la beauté.

Les choses se compliquent avec l’invasion du Reich, et le danger que les œuvres des musées soient tout simplement saisies. Goering se charge, surtout si les tableaux appartienent à des juifs, de l’opération et de l’envoi par train spécial jusque dans des mines de sel, où des œuvres inestimables ont été détruites.



La double vie de Vermeer expose plusieurs vies : celle du peintre, celle de son faussaire, celle de Proust, et celle de Goering, dont le dernier chagrin, plus encore que sa défaite militaire, l’idée qu’il ait pu avoir été abusé par un faussaire, et avait donc, pour une fois, payé fort cher une contrefaçon.

Luigi Guarnieri rapproche la mort de Bergotte, inventé en 1921 par Proust, la sienne assez semblable, la mort de VM et celle de son modèle :

« Il mourut comme était mort, deux cent soixante -douze ans plus tôt, dans une demeure glaciale de Delft, le peintre mystérieux qui, sur cette terre, pour un court laps de temps, avait pris le nom de Joannis Reynierszoon Vermeer. »

Livre complexe, presque trop complexe, érudit, à consulter encore et encore.
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La double vie de Vermeer

Voilà un livre que je n'ai pas su apprécier .

C'est dommage car le sujet est intéressant, Hans van Meegeren est un peintre de la fin du XIX qui ne rencontre pas le succès escompté dans la mesure où sa peinture traditionnelle se trouve évincée par la popularité des peintres comme Picasso, Modrian, Magritte, Dali . Sa colère est d'autant plus grande qu'il constate que les critiques d'art sont peu légitimes. Sa vengeance est jubilatoire et cela m'a permis d'apprendre des tas de choses certaines techniques de peinture mais je n'ai adhéré ni au style ni à la construction du roman.

Ce roman s'apparente plus à un documentaire, d'où ma déception, j'avais envie d'un roman ! de plus, j'ai parfois été perdue entre toutes les références.

J'ai besoin en ce moment de lecture détente, j'ai donc mal choisi !



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La double vie de Vermeer

Comme le laisse présager le titre, ce roman parle de Vermeer et de peinture, mais pas que. Il s'agit surtout d'une histoire de vengeance ; celle véridique d'Han van Meegeren alias VM dans le récit, peintre raté ou du moins considéré comme tel par le milieu artistique du XXème siècle, avec son cortège d'historiens, de critiques, de marchands d'art et autres spécialistes en tout genre. Prompts à condamner tout artiste dont la démarche ne rentrerait pas dans les canons artistiques du moment. Adepte de la peinture néerlandaise du XVIIème siècle, dénigrant tout renouveau dans les courants artistiques modernes, VM est à son tour démonté par les critiques et ne parvient pas à obtenir la considération à laquelle il aspire. Passablement aigri – et outre son désir de peindre - il va rapidement développer une obsession : berner les spécialistes en créant des faux qui seraient certifiés comme d'authentiques toiles de maîtres. Sa vanité en a décidé, sa première et principale cible sera Vermeer. La problématique qui traverse tout le livre est celle de la relativité d'une oeuvre d'art et du talent d'un artiste.



Un livre que j'aurais lu paradoxalement assez vite alors que je ne suis pas particulièrement convaincue par le choix de narration de l'auteur. Hybride oscillant continuellement entre le roman et l'essai - le ton documentaire prenant trop souvent le pas sur celui du roman à mon goût - le style est au final assez austère et sujet à beaucoup de digressions (dont deux chapitres entiers sur Proust et Goering...) ainsi qu'à un concentré de détails qui n'est pas systématiquement nécessaire. Pour autant, je ne peux pas dire que j'ai trouvé ce livre mal écrit, il est au contraire relativement fluide a lire et ne m'a pas perdue dans les multiples aller-retours que l'auteur fait entre la vie de VM et son travail de faussaire versus les considérations sur la vie de Vermeer et son oeuvre. Tout en prenant soin d'établir de subtils ponts entre les deux, il fournit ainsi une première explication au titre de ce livre. La seconde est davantage liée à l'interprétation de la vie et de l'oeuvre du maître hollandais : une dualité entre le Vermeer réel et le Vermeer fantasmé par certains spécialistes. Parmi les théories et hypothèses échafaudées, une a été largement exploitée par VM pour créer ses faux. Elle porte sur l'existence présumée par certains de tout un pan religieux dans la production de Vermeer - habituellement considéré comme un peintre de genre. Au moment des faits, un certain nombre de circonstances formant un tout permirent à ces spécialistes d'alimenter cette théorie et au plan de VM de réussir : le flou entourant la personne de Vermeer, les attributions longtemps erronées de ses tableaux, certains détails dans plusieurs d'entre eux, le contexte historique contemporain dans lequel se déroule les événements etc...



A titre personnel, j'ai été captivée par certains passages narrant la démarche technique et les expériences faites en amont de la réalisation des premiers faux par notre faussaire. J'ai également vraiment apprécié tout ce qui a pu m'éclairer sur la vie de Vermeer, son oeuvre ainsi que les descriptions des théories dont il a été l'objet. Quelques considérations stylistiques subjectives font que je ne crierai personnellement pas au chef d'oeuvre mais ce roman n'en reste pas moins extrêmement intéressant à lire si l'on est curieux du fonctionnement du marché de l'art, si l'on est avide de détails sur l'ingéniosité des faussaires ou plus simplement sur Vermeer.
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La double vie de Vermeer



Le moins que l’on puisse dire c’est que les critiques et experts en art pictural ne sortent pas grandis de ce roman.



La double vie de Vermeer, c’est celle qu'il à vécu au XVIIe et dont on sait peu de choses, et celle que lui a créée Han Van Meegeren, peintre néerlandais lui aussi, né fin XIXe, à une époque qui ne convenait pas à son talent, et reconverti en faussaire.



Parce qu’il veut ridiculiser ceux qui l’éreintent dans leurs critiques de ses tableaux, mais aussi pour le plaisir de peindre à la manière des grands maîtres, puis par appât du gain, Van Meegeren va créer des faux, principalement de Johannes Vermeer. Le choix de ce peintre découle de la relative obscurité qui entoure sa vie et son œuvre, ses tableaux n'étant pas clairement répertoriés, il est plus facile d’y adjoindre des toiles qui auraient été pendant longtemps dans une famille. En outre il commençait à être reconnu après deux siècles d’oubli.

Ces faux vont être accueillis avec enthousiasme par plusieurs experts, achetés par des collectionneurs, dont Hermann Goering et même par l’Etat néerlandais. Un procès aura lieu en 1947 et il sera condamné à seulement un an de prison qu’il passera dans un hôpital. Mais Van Meegeren affaibli par ses excès mourra peu après.



Bien qu’il soit indiqué roman, ce livre se rapproche du documentaire par sa précision. Une précision telle qu’elle rend certains passages ennuyeux. Ceux que j’ai préféré concernent l’analyse des tableaux du maître de Delft. J’ai trouvé par ailleurs sa biographie assez confuse.

Il est dommage que le texte n'ait pu être accompagné d’illustrations de quelques uns des tableaux en question.
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Une étrange histoire d'amour

Une étrange histoire d’amour est un très beau roman historique qui se compose d’une longue lettre écrite à Johannes Brahms à Clara Schumann. Clara vient de mourir et il lui écrit une dernière fois, une longue lettre ou il revient sur leur rencontre en 1853, sur l’internement de Robert Schumann, sur son amour pour Clara, sur la vie de famille avec ses enfants…



J’ai beaucoup appris sur le couple Schumann et sur Brahms. Ce sont des noms que l’on connait forcement mais au final, on se figure mal leur histoire ou parfois même leur œuvre. Le style épistolaire se prête bien au jeu, et on ne se lasse pas d’écouter les confessions du narrateur.



Luigi Guarnieri nous livre ici un très beau roman, magnifiquement documenté : je dois dire que je suis impressionnée par la qualité du récit, par la quantité de détails, par la rigueur des faits exposés. Bref, je me demande pourquoi cet auteur n’est pas plus connu car je trouve, rien qu’à cette lecture, qu’il mériterait plus de lumières sur son œuvre.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Une étrange histoire d'amour

Dans le genre "je t'aime moi non plus" ce récit des liens entre le compositeur Johannes Bahms et la famille Robert Schumann est un modèle du genre, où l'amour des uns fait le malheur des autres.

Couple voulu idyllique (mais on est loin du compte), et ménage à trois modèle si l'on peut dire, certes les apparences seront sauves aux yeux de la postérité grâce aux bons soins de madame Clara Schumann. Mais à quel prix ? Côtoyer la folie n'est pas sans dangers, et l'amour n'est jamais chose facile. Mais là.... Entre psychiatrie et psychodrame toute la liste des attachements névrotiques et autres manipulations affectives y passe, et on se demande si le plus fou est bien celui qui est interné, tant la situation est malsaine. Il fallait tout le talent de Guarnieri pour que ce récit d'amours impossibles, tragiques, tortueuses ne sombre pas dans le glauque et le morbide. On peut toutefois se demander si le fait de prêter des pensées à des personnages ayant réellement existé et à une autre époque que la nôtre n'est pas un peu risqué (même sous forme de lettre, exercice qui se prête le mieux au genre) et c'est à mon avis la limite de ce genre de récit, entre biographie et roman. Ceci dit le caractère de ces trois personnages est admirablement décrit et en révèle bien les grandeurs et les limites.

En somme, quel bonheur que de n'être pas un génie !
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La double vie de Vermeer

Quand une lecture en amène un autre.....



"Au tribunal, Goering jouait sa partie, dans le déni et l’autosatisfaction qui avaient régi son existence, osant des traits d’humour. Ses coaccusés, après avoir passé leur vie à le haïr, reconnurent sa supériorité, admirèrent ses harangues. Goering était si satisfait de son parcours, et avait si bonne conscience au moment de passer par la justice finale, cette « farce de procès », qu’il était convaincu de rester dans l’histoire comme le bienfaiteur du peuple allemand. Une chose, cependant, fissura sa décontraction. On lui apprit que son Vermeer bien-aimé, Le Christ et la femme adultère retrouvé par les « Monuments Men » à Altaussee, était un faux.Une enquête avait remonté sa piste jusqu’à un obscur peintre hollandais, Han Van Meegeren, [...] Quand il apprit la vérité sur son Vermeer, le visage de Goering se défit. Un témoin aurait rapporté qu’« il avait l’air pour la première fois de découvrir qu’il y avait du mal dans le monde »."



Cette citation est extraite du livre Rose Valland, l'espionne à l'œuvre, de Jennifer Lesieur.

Après avoir refermé ce livre, j'ai voulu poursuivre comme pour parachever ma lecture, sur cette partie de l'histoire ou Goering voulant se constituer une collection d'art à la hauteur, quitte à être plus vorace que son numéro 1.

Jusqu’au jour où il se retrouva en possession d'un Vermeer que presque personne ne connaissait "Le Christ et la femme adultère" , pas même Hitler, qu’il se garda bien de prévenir.

C’était un tableau nimbé de grâce, de douceur, aux couleurs feutrées et à la lumière irradiant des visages : la quintessence du Siècle d’or. Sa rareté le rendait encore plus miraculeux, puisqu’il n’existait que trente-sept Vermeer certifiés au monde, et que celui-ci venait à peine d’être découvert, comme tombé du ciel...



Tombé du ciel pas tant que ça, car il s'avérait que ce tableau était l'œuvre d'un certain Han Van Meegeren, peintre né au Pays-Bas à la fin du XIXe siècle.

Sa carrière de peintre se mit lentement en place mais très vite à une époque où la peinture voyait naître régulièrement de nouveaux courants, Van Meegeren réagissait aux nouveautés et aux modes en accentuant son isolement méprisant, en soulignant l’importance primordiale de la tradition et en dénonçant l’incapacité et l’improvisation absolue des soi-disant révolutionnaires.

Il va sans dire que ces attitudes ne plaisaient pas aux critiques d'art de l'époque.



Van Meegeren se lia étroitement d'amitié avec un autre peintre Théo Van Wijngaarden et un journaliste Jan Ubink, deux hommes qui partageaient sa vie dissolue, méprisaient les modes du moment, condamnaient la superficialité de la littérature et de l’art contemporains et exaltaient l’éclatante grandeur du passé. Ils publiérent un journal "le coq de combat" - Tout un programme.



Mais très vite l'ennemi ou plutôt les ennemis : "c’étaient les critiques, avec

leurs pires complices, les galeristes, qui faisaient ou détruisaient une

carrière, inventaient à partir de rien, mettaient à la mode un peintre ou enterraient

implacablement le travail de cent autres artistes, tout aussi valables que leur

protégé. Pour couronner le tout, ils semblaient échapper à toutes les critiques,

vu que, même lorsqu’ils commettaient des erreurs grossières, leur réputation n’en

souffrait jamais."



Alors vint l'idée de peindre un faux Rembrandt et de le soumettre à l'œil avisé des "spécialistes", mot que je mets volontairement entre guillemets, car il fut considéré comme authentique. "Mais quelques instants après, à sa grande

stupéfaction, Van Wijngaarden se rua sur le tableau, brandissant une spatule de

peintre, et lacéra la précieuse toile sous son nez." ce qui n'est pas sans rappeler l'autodestruction du Banksy en 2018, métaphore pour certains d'un monde qui court à sa perte, métaphore pour d'autres de l'interaction entre l'art et l'argent...



Si un faux peut être pris pour une œuvre d’un ancien maître, l’œuvre d’un ancien maître peut tout aussi bien être prise pour un faux. L'auteur de nous citer l'exemple

Van Meegeren allait cette fois jeter don dévolu sur l'œuvre de Vermeer, pour plusieurs raisons :

Les documents relatifs à sa vie son peu nombreux ;

L'artiste à très peu peint, il ne subsiste que trente-quatre toiles attribuables à Vermeer avec une certitude raisonnable. Mais quatre ou cinq de ces toiles sont très

contestées ;

Vermeer n’a pas signé toutes ses peintures ;

Les datations des œuvres sont incertaines ;

Son œuvre sombrera dans l'oubli pendant quasiment un siècle ;



Bref, "la victime idéale" ou tout du moins le sujet idéal pour des victimes idéales.

Et nous voici dans le position de celui qui regarde la couverture du livre (tirée du tableau un détail de l'œuvre "L’Atelier". Car nous allons assister Van Meegeren dans toutes les étapes de la construction du faux, voire de la création du faux.



Si un faux peut être pris pour une œuvre d’un ancien maître, l’œuvre d’un ancien maître peut tout aussi bien être prise pour un faux.

Et l'auteur de nous citer cet exemple : En1922, [...] , un autoportrait de Rembrandt, qui remontait à 1643, fut volé au musée du Grand-Duché de Weimar. Cette toile, d’une valeur×inestimable, se retrouva entre les mains d’un plombier d’origine allemande, Léo Ernst, qui habitait à Dayton, dans l’Ohio. Ernst devait déclarer, par la suite, avoir acheté ce tableau en 1934, pour quatre sous, à un matelot non identifié, embarqué sur un navire tout aussi fantomatique. Lorsque la femme d’Ernst découvrit, par hasard, la toile dans une vieille malle poussiéreuse que son mari gardait au grenier, le plombier déclara : “Ce n’est rien, juste une saleté que m’a vendue un filou.” Mais la femme d’Ernst avait fréquenté l’école des Beaux-Arts de Dayton : elle acquit la conviction que cette toile avait de la valeur. Elle la proposa à tous les antiquaires et à tous les galeristes de New York : ils lui répondirent unanimement, avec dédain, et en se fiant à leur instinct infaillible, qu’il s’agissait d’un faux mal exécuté, tout au plus d’une copie. Ce n’est qu’en 1966, quand les Ernst, après des années de recherches, trouvèrent un journal de l’époque qui décrivait dans les moindres détails le tableau volé à Weimar en 1922, que ces mêmes experts, précédemment interpellés, échangèrent d’avis et saluèrent la redécouverte d’un chef-d’œuvre oublié."



Il reste que le fait le plus retentissant de cette histoire qui a tout du roman policier, est le fait que ce faux finira dans les mains de Goering, qui ne s'en remettra pas :

" Ainsi, au bout du compte, la seule défaite vraiment incontestable, aux yeux du maréchal du Reich, était celle que lui avait infligée un parfait inconnu, un faussaire néerlandais dont il n’avait jamais entendu parler. Les Alliés ne l’avaient pas vaincu. Il avait supporté, stoïquement, les pires humiliations et les interrogatoires les plus serrés, et en était même sorti triomphant : il n’avait ni abjuré, ni trahi ses “idéaux”. Après la condamnation, il s’était presque convaincu que le procès de Nuremberg n’avait jamais existé. Cela n’avait été qu’un rêve – un cauchemar, peut-être. Mais ça, c’était la réalité – quelque chose qu’il ne pouvait pas supporter. Car dans ce cas, plus unique que rare, c’était lui qui avait été victime d’une farce impitoyable, cruelle."



il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir..

Reste que de cette vie de faussaire, Luigi Guarnieri a relevé le pari d'en faire un VRAI bon livre alliant enquête, plongée dans le monde de l'art, immersion dans l'histoire, réflexion sur les jugements portés, les passions humaines, pour un VRAI plaisir de lecture.
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La jeune mariée juive

Après avoir été séduit par La double vie de Vermeer du même auteur, je me suis laissé attirer par la couverture représentant un tableau de Rembrandt qui a d'ailleurs donné son titre au roman, la jeune mariée juive.

A partir de ce tableau, Luigi Guarnieri construit deux histoires parallèles à presque quatre siècles de distance.

On débute la lecture en 1987 et on suit un dénommé Leo Gualtieri, pseudo-double de l'auteur, écrivain raté et narrateur par ailleurs particulièrement médiocre qui nous assomme avec des récits à dormir debout, rédigés avec e plan de Paris sur les genoux et bourré de trop nombreux épithètes qui rendent la lecture agaçante.

On y suit l'improbable histoire d'un pseudo-romancier n'ayant rien écrit qu'un essai au titre tout aussi improbable qui suscite un amour inconditionnel chez une fille de famille vivant dans le Marais.

Les clichés abondent et on a du mal à y croire.

Ensuite, deuxième chapitre, et nous voila projetés dans la Hollande du XVIIème Siècle aux côtés du docteur Ephraïm Paradies et d'Abigaïl Lopez da Costa, censés être les modèles du tableau objet du roman.

J'ai personnellement un peu peiné à établir clairement le parallèle entre Paradies-da Costa et Gualtieri-Rébecca.

Puis on se retrouve en 2003-2004 pour retrouver notre médiocre écrivain qui a pris le temps de se laver et qui recherche Rébecca, celle-là même qu'il abandonna seize ans plus tôt pour lui demander l'autorisation de s'inspirer d'un manuscrit qu'il lui a déjà volé...

Pour clôturer, un dernier chapitre en forme d'épilogue, et intitulé "inachevé" qui caractérise un peu ce livre.

Il m'a personnellement laissé un goût de "pas fini". Au final, on se dit "tout ça pour ça".

J'avoue avoir beaucoup plus aimé la double-vie de Vermeer.

Et le style de Leo Gualtieri m'a assez déplu, je préfère Guarnieri.

Malgré tout, il y a une histoire et on avance dans le livre pour en savoir davantage.

Un peu décevant.
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La double vie de Vermeer

Ce roman est plus un documentaire qu'une histoire. Par conséquent j'ai eu beaucoup de mal à poursuivre la lecture de ce document très copieux et riche qui va de Vermeer à ses contemporains, en passant par Proust et Goering. Oui bien sûr tout cela est logique et construit mais franchement je me suis ennuyée.
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Une étrange histoire d'amour

Que dire ? Pour moi, c'est bof, moyennement bof.



Bien sûr, il y a l'histoire de la passion du jeune Brahms pour Clara Schumann, de quinze ans son aînée, tous deux perdus dans une culpabilité sans fin, puisque Robert Schumann a pris le jeune Johanes sous sa protection et que l'amour entre Clara et leur protégé éclate après la tentative de suicide de Schumann, qui aboutira à son internement, cette fois définitif.



J'aurais peut-être été plus inspirée de lire une biographie. Il faut dire qu'il s'agit d'un livre offert.



L'auteur, qui semble s'être fondé sur ce qui reste de la correspondance entre Clara et Johanes, romance le tout un peu trop à mon goût. Mais surtout réinterpréte la "folie" de Schuman.



Et ce titre, qu'a-t-elle d'étrange cette histoire d'amour, auxquels les protagonistes vont renoncer, pour ne jamais s'oublier, semble-t-il ?



Donc oui, pour l'histoire d'amour et l'amitié entre ces grands noms de la musique, non pour l'exactitude et le style littéraire. Bof, comme je disais...
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Le sosie d'Adolf Hitler

Ce roman n'a pas le souffle des Bienveillantes de Jonathan Littell et l'évocation de Berlin sous les bombes est un topoi aussi exploité par Ignacio del Valle dans les démons de Berlin, mais l'on est captivé par le destin tragique de cet homme, sosie d'un autre dont la vie et l'humanité nous posent question. Les personnages sont forts. L'intrigue ne verse pas dans la réécriture de l'histoire officielle même si un certain suspens est entretenu.
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Le sosie d'Adolf Hitler

"Il n'y a rien de mieux que les documents authentiques pour construire un récit imaginaire." Tel est le principe de Le sosie d'Adolf Hitler dont le titre ne recoupe qu'un aspect de ce roman extrêmement documenté qui mélange avec une extrême dextérité faits avérés et fiction. Cela vaut aussi pour les principaux protagonistes du livre puisque, aux côtés de Hitler, Bormann ou Eva Braun, figurent des personnages inventés mais somme toute très crédibles. Le narrateur, un agent secret américain, raconte sa longue mission qui consistait à tenter de faire la lumière sur le suicide présumé du Führer en rencontrant notamment quelques uns des derniers témoins de l'effondrement du nazisme en Allemagne, Uruguay ou Argentine. Il y a dans le livre de Luigi Guarnieri des pages hallucinantes sur la vie dans le bunker berlinois, sur les pathologies de Hitler, sur la progression russe dans une ville dévastée, sur le quotidien des prisonniers des goulags sibériens ... Et aussi des faits historiques incontestables comme la façon dont des criminels de guerre nazis ont été exfiltrés vers l'Amérique latine, sous le patronage d'un proche de Juan Peron en Suisse, avec la bénédiction du Vatican. Ce livre est troublant dans le sens où il remet finalement en question toute vérité historique, celle-ci n'étant que théorique et bien entendu conforme à la version des "vainqueurs." Le sosie d'Adolf Hitler, qui en fil rouge trace le portrait d'un homme brisé et persécuté, parce qu'il ressemblait étrangement au dictateur, est un ouvrage brillant et vertigineux dans lequel il est quasiment impossible de distinguer ce qui est du ressort du romanesque face à l'authenticité des faits. Lesquels, de toute manière, seront toujours sujet à caution.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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La double vie de Vermeer

Qu'est-ce que le mensonge dans le domaine de l'art ?

La réponse nous est donnée par la singulière aventure de Han Van Meegeren,artiste hollandais du XXè s, maltraité par la critique qui conçoit, dès 1932, une géniale forme de vengeance envers ses détracteurs : la création d'un Vermeer religieux qui n'a jamais existé.

Il se prépare méticuleusement avec une technique infaillible et réussira.

L'auteur mène,en parallèle, le peu que l'on sait de Vermeer et des moments de la vie de Meegeren.

Ces passages se lisent avec grand intérêt.

En revanche,en ce qui me concerne, j'ai trouvé fastidieux les détails des transactions des différents tableaux. Tous ces noms qui se succèdent.

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La double vie de Vermeer

L'incroyable histoire du peintre néerlandais Han van Meegeren, méprisé par la critique, qui décide, et qui réussit à prendre sa revanche en créant un tableau qui restera un Vermeer pendant plusieurs années.

Une histoire écrite avec du rythme et qui suscite l'intérêt de bout en bout, surtout lorsqu'on est fan de Johannes Vermeer.
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La double vie de Vermeer

L'histoire :



Voici un roman inspiré de l' histoire peu banale mais véridique du peintre Han Van Meegeren. Né en 1889 aux Pays Bas, il s'inspire des peintres hollandais du XVIIe. Complètement à contre-courant des peintres de son temps (Picasso, Dali...), il est considéré par les critiques de l'époque comme un artiste mineur.



Lassé et furieux d'être incompris, il décide un jour de jouer un bon tour aux experts en se mettant à peindre des "faux Vermeer", peintre qu'il admire plus que tout autre.



Il y met toute son énergie, peaufine sa technique, investit en matériel et réussi même à reproduire les craquelures provoquées par l'usure du temps. Le choix de ses thèmes est judicieux puisqu'il exploite les zones d'ombre de la biographie de Vermeer.



Quand la supercherie est découverte en 1945, un scandale éclate et fait beaucoup de bruit.



Mon avis :



J'ai bien apprécié ce roman, proche du documentaire et construit comme une enquête policière. La vie rocambolesque de ce faussaire est passionnante. On traverse avec lui la première partie du XXe siècle.



Après la jeune fille à la perle, c'est une lecture intéressante pour rester dans l'univers de la peinture de Vermeer. Il est intéressant de suivre les différentes étapes de la construction de ces faux : le choix du thème, la recherche de la toile et, le plus difficile, la mise au point des procédés techniques pour réaliser des Vermeer "parfaits".



C'est aussi une histoire qui donne à réfléchir sur la notion de chef-d'oeuvre, sur le rôle des critiques dans le succès ou non d'un artiste...





Amateurs d'histoire de l'art, notez ce titre, il ne devrait pas vous décevoir !
Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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La double vie de Vermeer

Han Van Meegeren (1889 - 1947) peintre hollandais au caractère difficile, connait de brèves heures de gloires aux Pays Bas et en France mais se brouille avec nombres de critiques qui cessent de défendre son oeuvre. Peu doué mais affichant de grandes ambitions, il a du peindre des portraits pour des raisons alimentaires. Il était réfractaire à toute modernité dans l'art. Il ne jurait que par la peinture du 17è siècle et particulièrement Jan Vermeer dont on ne connait que très peu de choses.

En 1932, installé sur la Côte d'Azur, l'heure de la vengeance a sonné. Par amour du geste de peindre et seulement pour cela, il se met à fabriquer de faux Vermeer avec une méticulosité et une technique parfaite au point de duper les meilleurs experts. Mais la guerre 40-45 vient brouiller les pistes. Le Maréchal Göring entre en possession d'une des toiles de Van Meegeren /Vermeer. La supercherie est démasquée lorsque les Aliiés mettent la main sur l'incroyable collection d'art de Göring et enquêtent sur les propriétaires des tableaux en vue de leur restitution. Van Meegeren fut inquiété pour collaboration avec l'ennemi à la suite de quoi il avoua son forfait. Finalement, il fut condamné à un an de prison seulement. S'il était effectivement un faussaire, il avait cependant dupé Göring et pour cela s'est attiré la sympathie du public.

La lecture est assez ardue. Le texte dense jongle entre des détails fouillés sur ce l'on sait de la vie de Vermeer, l'admiration de Marcel Proust pour Vermeer et les techniques utilisées par Van Meegeren.
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La jeune mariée juive

Où les hivers amstellodamois et parisiens font froid dans le dos ;



Où Iguane immortel devient Le sexe est un orang-outang qui ne fume que de mauvais cigares, puis Mort du rat à Leningrad, Grammaire des affects et enfin Manuel d’autodéfense amoureuse ;



Où le détective privé corse a un style douteux ;



Où il ne vaut mieux pas se faire passer pour un éleveur de chiens auprès d’un diamantaire ;



Où la quête de l’être aimé est tout de même bien compliquée ;



Comment en suis-je arrivée là ?





J’avais lu précédemment un joli petit livre du même auteur, La double vie de Vermeer, relatant de manière entrecroisée la vie du maître flamand et celle d’Hans van Meegeren (VM), un des faussaires les plus habiles de la seconde moitié du 20e siècle, qui y est parvenu à faire passer ses faux pour d’authentiques Vermeer, y compris auprès de Göring, l’un des collectionneurs les plus acharnés de cette époque, qui compose aussi une des figures majeures du roman, et que l’on découvre là sous un angle assez insolite. Selon mon principe en fonction duquel il faut essayer pour mieux connaître, je tente donc un autre roman de Luigi Guarnieri également édité en poche.





De quoi s’agit-il ?





Et de fait c’est tout à fait différent. Bien sûr, on retrouve les ingrédients qui font le succès du premier, et en particulier une connaissance très fine du 17e siècle des Pays-Bas, à l’ambiance bien restituée. Mais il est cette fois-ci question de Rembrandt, ou plus exactement de l’une de ses œuvres inachevées, La jeune mariée juive, qui obsède les différents personnages : ceux du tableau, mais aussi une lointaine parente de la jeune mariée en question, qui a mis le grappin sur un écrivain raté et totalement à la dérive, Leo Gualtieri, un pseudo-double de l’auteur.





La citation





« Je crois même pouvoir dire, avec une certitude relative, qu’une bonne moitié de mes rares amis ignore comment je gagne ma vie. Certains pensent, probablement, que je vis aux crochets de ma tante – idée qui, en fait, n’est pas totalement fausse. En outre, si je racontais que je cherche dans tout Paris une mystérieuse jeune fille néerlandaise (mais de vieille famille portugaise) que je n’ai plus revue depuis janvier 1988 et qui possède sans doute des documents très importants pour moi, afin de mener à bien l’élaboration romanesque de l’histoire d’une de ses ancêtres, modèle d’un tableau peint par Rembrandt vers 1665 … Eh bien, j’ai peine à croire que l’on me prendrait au sérieux. » (p. 198).





Ce que j’en ai pensé :



Les deux narrateurs sont aussi antipathiques l’un que l’autre, mais paradoxalement presque attachants ; les deux femmes sont manifestement complètement givrées, et l’ambiance du livre baigne dans une atmosphère étrange, très noire et assez déprimante. On est malgré tout happé dans le récit, qui construit, de manière complexe, une sorte de livre dans le livre assez curieux, au ton parfois drôle (mais grinçant), où la proximité de la folie est toujours inquiétante. Certains passages font un peu penser, pour l’ambiance, à du Carlos Somoza (La théorie des cordes, La Dame n°13, Clara et la pénombre).
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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La double vie de Vermeer

Double vie de Vermeer ou fabuleuse vie de Han Van Meegeren. Vermeer était un peintre très peu reconnu de son vivant (XVIIème siècle), et il subsiste de nombreux mystères autour de sa vie et de son œuvre. Il a fasciné des auteurs tels que Proust, qui l’évoque dans sa Recherche, et de nombreux collectionneurs. Des toiles lui ont été attribuées, ou niées, après de longues polémiques entre experts. Van Meegeren, lui, est un peintre du début XXème siècle, rejeté injustement par les critiques, qui va s’engouffrer dans le halo de mystère autour de Vermeer et s’avérer un excellent faussaire. Il restera dans l’ombre jusqu’à ce qu’on l’accuse, à la fin de la guerre 40-45, d’avoir contribué à la fuite des œuvres d’art hollandaises vers l’ennemi nazi. Sa seule issue sera d’avouer ses méfaits de faussaire (qui en font un héros patriotique plutôt qu’un traître…). La double vie de Vermeer nous emmène, de manière très documentée, dans le monde de Vermeer, de Van Meegeren, de Proust, de Goering, et dans le monde de l’art en général. Une belle balade très instructive.
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La double vie de Vermeer

Han Van Meegeren est un peintre suffisamment talentueux pour vivre très confortablement de sa production ; mais il est trop académique, trop dénué de génie pour espérer laisser une trace dans l'histoire de la peinture. Passablement mortifié de subir les railleries des experts de son temps, en particulier du spécialiste de Rembrandt Abraham Bredius, il décide de se venger en réalisant un faux de Vermeer, susceptible d'être adoubé par la critique d'art, digne d'être tenu pour un chef-d'œuvre du maître de Delft afin de confondre les experts et d'être reconnu pour son talent.

Le roman de Guarnieri use et abuse des digressions : il interrompt volontiers le cours du récit pour glisser tel chapitre consacré à Vermeer, tel autre à Marcel Proust qui fut l'un des premiers écrivains à assurer la postérité de Vermeer en lui consacrant un épisode célèbre dans lequel l'un des protagonistes de la Recherche meurt en allant voir la vue de Delft dans une exposition. Il s'éloigne trop longuement de son propos en racontant l'histoire de la constitution par le maréchal Göring d'une extravagante collection de peintures, amassée à force de combines, de corruptions et de spoliations en tout genre.

L'intérêt de ce livre est de raconter comment Vermeer, ce peintre peu prolifique - une trentaine de toiles sont portées à son crédit -, considéré comme un peintre mineur jusqu'à la fin du 19ème siècle, est devenu l'un des artistes les plus renommés et admirés de notre époque. Il a fallu pour cela la force de persuasion de certains experts et la boulimie de grands collectionneurs qui firent grimper les enchères de ses œuvres au tournant du 20ème siècle. Ces mêmes experts, qui furent ensuite dupés par le faussaire Meegeren. A quoi tient la postérité, le lustre d'un peintre ?

A ses qualités intrinsèques, à sa façon unique de sublimer des sujets que d'autres traduisent en des termes plus prosaïques ? Comme ces portraits collectifs de guildes que l'on peut voir au Rijksmuseum d'Amsterdam et que transfigure Rembrandt dans la Ronde de nuit. Ou notre admiration et notre émotion sont-elles guidées par les louanges qu'en ont tressées des générations d'adorateurs avant nous ?
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Le sosie d'Adolf Hitler

Voilà un livre étonnant : à la fois enquête, document historique et roman. Il m'a fallu un certain temps pour distinguer ce qui relève de chaque genre.

Le résultat est passionnant : c'est une plongée hallucinante dans le bunker d'Hitler lors de la fin ultime du nazisme, au moment où s'abat le Crépuscule des dieux.

Sera victime de l'ultime folie un musicien inconnu qui n'avait qu'un seul tort : ressembler au Führer. D'où la machination... je n'en dis pas plus.

Excellente traduction de Marguerite Pozzoli.

Mais... je ne peux m'empêcher de faire deux remarques, au cas (improbable) où l'éditeur viendrait à lire ces lignes :

- page 66 : " n'excluent en rien qu'elle puisse s'avérer exacte ;". Il y a redondance : s'avérer suffit.

- page 130 " la belle maison que Beethoven, en 1912, avait failli acheter". 1812 évidemment ! C'est une coquille.

Pardon d'avoir fait le puriste !
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