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Critiques de M. Agueev (34)
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Roman avec cocaïne

Quelle est détestable cette saloperie !

Sûrement la drogue qui fasse le plus de ravages, obligeant même ceux qui n’en prennent pas à supporter les petits égo sur-gonflés de ceux qui ne savent plus s’en passer pour exister en société.

Ce numéro que chacun garde dans son répertoire, appelé et réglé plus facilement qu’une livraison de pizza ; « on est combien ? », et qui ensuite font de grands discours de probité et de morale, tripotant leur stupide biniou numérique à selfie, affublés d’autocollants-dazibao inclusifs, ignorant volontairement les carnages de cette industrie, à tous les niveaux…



Navré de ce petit rappel, mais ce roman l’exige en introduction, surtout qu’il met en scène un héros presqu’aussi haïssable, archétype du roman russe d’apprentissage, jeune homme fiévreux et passablement égocentrique, candidat tout désigné à ce genre de consommation…



C’est en effet un roman tout à fait singulier. La très bonne préface de sa traductrice ( on s’en souviendra lors d’une prochaine lecture… ) vient nous rappeler l’origine incertaine de ce texte, son histoire compliquée pour échapper comme toujours à la censure, qu’on pourra compléter avec les éléments apparus entre temps à notre connaissance ( comme la confirmation de l’identité de son auteur ).

Son style reste assez unique, bien que l’obsession des comparaisons lasse vite l’observateur, surtout lorsque Proust ou Musil sont convoqués…



Donc de la coke il y en a, mais seulement dans le dernier quart du roman, le reste pouvant s’intituler plutôt « Roman avec sale type ».



Il fait partie de ces livres dont l’épilogue élève potentiellement l’ensemble à un autre niveau, plonge dans une profonde réflexion, et boucle ingénieusement l’histoire avec une facile évidence ; morale de l’histoire ou bien patente absence de celle-ci, à vous de choisir, alors qu’on ne s’y attend pas du tout…



Un véritable classique, alors que l’ensemble paraissait souffrir d’une construction bancale et banale, ce qu’il en reste venant tout basculer…



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Roman avec cocaïne

Il plane, ou il a plané, une aura de mystère autour de ce roman. Sur l'auteur tout d'abord, dont l'identité semble certaine depuis peu seulement. On a pensé à Nabokov, il y a eu des enquêtes, la dernière s'arrêtant à Mark Lévi de source quasi certaine *. Mark Lévi, nom de plume M Aguéev, un illustre inconnu dont peu d'éléments biographiques majeurs lui survivent, en dehors de la parution en 1930 de son unique livre. Et s'il y a eu autant de volonté à savoir presque un siècle après, on se doute que c'est pas pour le premier roman de gare venu de l'est. Non, c'est surtout parce que le contenu est édifiant.



Dès le début on est saisi de stupeur quand Vadim, du haut de ses 16 ans, de honte fait passer cette vieille dame loqueteuse pour sa gouvernante, en lieu et place de sa pauvre mère venue lui apporter au lycée une enveloppe qu'il avait oubliée. Lui et ses copains en rigolent crânement. Ou quand la honte se mue en cruauté, la dérive des sentiments s'installe et ne s'arrêtera qu'à déchéance totale.

Dualité des sentiments encore quand dans la deuxième partie Vadim veut embrasser la terre entière et ignore sa mère croisée sur les boulevards, un Vadim incapable de désirer Sonia son grand amour, étouffé qu'il est par l'emprise du cœur, « trop sensible pour être sensuel » .

Ou un Vadim qui succombe à la cocaïne dans le troisième temps du roman, un peu par oisiveté, sans doute parce que son âme est définitivement blessée, que l'on suit pétri d'amour pour sa mère endormie, alors qu'il lui vole une broche pour plus de poudre magique.

Il y a dans ce livre des passages saisissants de lucidité sur les travers de l'âme humaine. Si Aguéev met en scène la cruauté du narrateur envers sa mère, on se dit pas que c'est atroce tellement c'est cruel, on se dit voilà, la cruauté c'est ça. Une sorte de définition par l'exemple narratif, bien mieux que Robert et Larousse réunis.

Il y a surtout profusion de passages scotchants de maîtrise et de clarté confondues, où les images et les comparaisons y sont saisissantes de réalisme, les formules pénétrantes. Je pense en particulier aux errements de Vadim sur les boulevards, à la recherche d'un amour pour un soir. Ou la description minutieuse et dédoublée par sa conscience de sa première nuit sous emprise de cocaïne.

Il y a encore tellement à dire si l'on en est capable, les interprétations et les pistes de lecture abondent sur le net, qui inscrivent l'errance du narrateur dans un contexte historique de la Russie révolutionnaire de 1917, ou sous l'angle du bolchevisme et de l'antisémitisme naissant.



Roman avec cocaïne, un roman comme une piqûre de rappel pour moi, que je relis régulièrement au fil des ans. Comme un rendez-vous sulfureux et égoïste dans ma vie de lecteur, peut-être pour vérifier où j'en suis, si j'ai pas trop changé, peut-être aussi pour m'assurer que j'avais pas rêvé la première fois. Non j'avais pas rêvé, c'est un grand, un sacré bon roman.





* http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2013/08/09/l-enigme-m-agueev_3459015_4497186.html
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Roman avec cocaïne

"Salut Michel ça fait une paye

Que j't'ai pas vu traîner dans mes ruelles

Qu'est-c'que tu d'viens moi ça va bien

Paraît qu'toi tu marches sur un drôle de ch'min

T'as les joues creuses les mains caleuses

Et la démarche un p'tit peu chaloupeuse

Vraiment tu m'terrasses

Bonjour l'angoisse

Paraît qu't'es tombé dans une drôle de crevasse

Paraît qu'c'est pas tous les jours dimanche

La blanche"



La blanche - Renaud

Une chanson qui fout un peu le cafard tiens, pour bien commencer la journée et cette critique. J'aurais peut-être dû me tourner vers Clapton plutôt. Ouais ... Allez je la mets. Voilà. Un peu de Cocaïne ça me donnera de l'énergie. Voilà je me sens fraîche. Merci Clapton.



Dans le Roman avec cocaïne, le cafard de Renaud revient (le traducteur explique qu'il a choisi ce terme pour traduire "toska", entre douce tristesse et désespoir extrême qui pousse au suicide) et le cafard revient tellement qu'on se croirait dans la Métamorphose de Kafka, parce que le cafard, c'est Vadim, et comme Gregor, il devient très vite un parasite, un sale truc et qu'on a envie, parfois, de l'écraser, de l'écrabouiller, de le faire souffrir, de le taper, de le gifler, de lui donner la fessée, surtout quand il manque de respect à sa pauvre mère ( et ce dès le tout début, bien avant de devenir cocaïnoman, donc on ne rejettera pas la responsabilité de ses actes sur la drogue s'il vous plaît.) En même temps, il est tellement irrespectueux, et ce pour des raisons tellement tordues, qu'il en devient hilarant par moments. On est mi-agacé, mi-amusé, finalement. Je l'ai insulté Vadim lors de ma lecture, et juste après je me suis bien marrée. C'est qu'il exalte nos sentiments vertueux le Vadim, en étant si cruel lui qui au fond, est justement cruel, parce qu'il est coincé dans un cercle vicieux qu'il pense être vertueux. Par moments, il est néanmoins fort lucide et on apprend des trucs sur nous-mêmes en lisant ce bouquin. Mais juste après on a envie de le balancer le bouquin parce qu'on se dit que non ... quand même ... adopter son système de pensée serait se mener à l'autodestruction. Heureusement qu'il est drôle Vadim, sinon ce bouquin amènerait son lecteur à l'état de tristesse : "toska". La scène la plus drôle est sûrement celle de sa première prise de cocaïne parce qu'il se rend tellement ridicule lui qui fait son crâneur et son penseur à tout bout de champ. Il y a même une scène qui rappelle Las Vegas Parano lorsqu'il entre dans un café (un casino je crois dans le film) : "Tard déjà, juste avant sa fermeture, nous échouâmes encore dans un café à la mode et là, regardant dans les glaces nos visages insomniaques, nous avançâmes sur le parquet comme sur un pont de navire oscillant : nous inclinant rapidement en avant lorsqu'il se soulevait, et nous rejetant en arrière en freinant quand il retombait devant nous." J'ai trouvé ça rigolo. Mais attention, cette critique n'est pas une apologie de la drogue. Je n'ai pas dit qu'il fallait prendre de la cocaïne pour s'amuser les enfants ! La drogue c'est mal ... M'voyeeeez. Non et puis surtout, la drogue, ça finit mal. Déjà, ne prenez pas l'exemple de Vadim parce que déjà, c'est un ***nard, un canard est un canard, il faut dire ce qui est, et vous remarquerez aussi, les enfants, que souvent, dans les films, ceux qui prennent de la cocaïne sont des canards. Vous ne voulez pas être un canard les enfants ? Non. Voilà.
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Roman avec cocaïne

Le One Shot génial d'un écrivain inconnu, disparu dans la nature. M. Aguéev se serait évaporé en Turquie après avoir posté son manuscrit.



En l'occurrence, ne pas connaître l'auteur m'envahit d'une forme de vertige mélancolique qui participe de l'appréciation. Comme de retomber sur de vieilles lettres aux noms oubliés, faisant resurgir du néant des sensibilités d'antan.



Il y a certes un narrateur, mais on ne sait qui rumine. Qui? Quel magicien du style, quel hypersensible, quel Salinger, quel John Kennedy Toole?... Quel est cet anonyme bruyant dont l'être palpite ainsi entre les lignes?



Roman avec cocaïne raconte à la première personne l'histoire de Vadim, jeune homme russe du début du XXe siècle, garçon péniblement intelligent et torturé.

Par son monologue adressé au lecteur, Vadim témoigne de :

- sa cruauté; ses mauvais penchants qui l'habitent et le soumettent irrépressiblement.

- sa désorientation, de plus en plus envahissante; il battra des mains pour rester en surface, tandis que son esprit prendra l'eau de toutes parts.



Déjà, voir que Vadim est un fils, et un mauvais fils, un fils qui dépouille sa mère - vieille femme flétrie par le travail et la pauvreté - de ses maigres ressources pour financer: 1. ses habits, son train de vie; 2. ses frasques sexuelles; 3. sa prise de coke.



Voir à ce titre comment il domine cruellement celle qu'il appelle "la vieille", lors de confrontations terribles avec elle. C'est positivement horrible. On sent chez lui le besoin de rabaisser sa mère (le vice fait son oeuvre), mais aussi de susciter l'estime maternelle, par une fausse assurance virile, parfaitement puérile et dispensable.

Voir comment, une fois qu'il lui a soutiré de l'argent, il va ensuite se ratatiner dans un coin pour y pleurer à chaudes larmes.



Récit tragique: la mère épuise ses forces pour que vive son fils, tout en s'effaçant pour ne pas l'incommoder. le fils, lui, utilise ce don sacrificiel pour courir à sa propre perte.



Récit amer, celui d'une déchéance éprouvée de l'intérieur: Vadim se vit comme un fruit pourri, il sent le pourrissement agir en lui. Son péché (de pleine conscience) a un côté vital, forcé par la nature. Péché contre lui-même, péché contre sa mère. La cocaïne entre les dents, et alors qu'il augmente les doses, il sent qu'il ne peut en être autrement.



On peut imaginer que le livre est né de fulgurances disjointes, de trouvailles inspirées mais autonomes, de notes éparses, rassemblées, réorganisées... pour trouver à la fin, laborieusement, la cohérence d'ensemble. Une écriture morcellée, hystérisée par les nuits blanches(?), l'alcool(?), la cocaïne(?)... Enfin cela reste une supposition dans le vent. Aussi bien M. "Aguéev" se levait-il tous les matins 8h pour reprendre son travail sagement, en pantoufles, une tasse de café chaud dans la main gauche...



Sinon le texte a beau avoir été écrit à un siècle de distance, il reste parfaitement actuel par ses thèmes (marasme, désorientation), par son ton, osé, affranchi. Peut-être d'autant plus que le cadre historique est à peine présent. Les jalousies en classe, les humiliations au tableau, les victoires d'écoliers, les camaraderies, vraies ou fausses, sont également celles des écoliers de l'an 2000. "Prostitution" et "cocaïne" sont plus éloignées mais on peut rapidement les transposer. Enfin, aucune ride dans l'écriture, et je trouve la traduction remarquable.



Ces derniers jours, un ami qui me prête des livres me le sort de sous le manteau, "last but not least", la pépite que l'on n'attendait plus... Par un hasard amusant, je venais à peine de le finir, conseillé par un autre ami, sur le même ton de confidence.
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Roman avec cocaïne

Roman avec cocaïne parle d’un jeune homme en quête de lui-même, de sa plongée progressive aux enfers...

L’histoire se déroule en quelques semaines, pendant lesquelles Vadim découvre : l’amour, la haine et la drogue. L’amour désespéré pour Sonia ; le mépris ingrat envers sa mère, et finalement : l’addiction à la cocaïne…

Vadim fini par se plonger dans la cocaïne à la fin du roman, à cause de son désespoir, et par manque d’amour-propre. En effet, il tente de séduire une bourgeoise ; mais il a honte de sa mère, miséreuse et pathétique. Celle-ci vit dans le dénuement le plus total, elle est désespérément amoureuse de son fils, et son affection non réciproque la détruit... Chaque rouble qu’elle parvient à mettre de côté, elle l’offre à Vadim ; elle se ruine pour lui arracher un peu d’attention, et du début à la fin : Vadim fera semblant de ne pas la connaître.



Ce n’est pas tellement la cocaïne le sujet principal du livre, mais la progressive perdition d’un jeune homme. Le mépris pour sa mère le plonge dans un trouble cauchemardesque, car en l’ignorant, il espérait en revanche, recevoir de l’amour d’une jeune fille. En vain.



Cette petite oeuvre est magnifique. L’auteur reproduit le lyrisme dramatique et l’exaltation des sentiments Dostoïevskien à la perfection, en utilisant de longues descriptions psychologiques tortueuses. Roman avec cocaïne est déchirant ; je le classe dans les oeuvres majeures russes.

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Roman avec cocaïne

Un roman construit presque comme une une autobiographie d'une classique déchéance, d'une plongée dans l'enfer de la drogue. Sauf que! Sauf que ce roman se passe dans le Moscou pré-révolutionnaire, sauf que ce roman se passe dans le milieu des lycéens russes. Sauf que ce roman est surtout construit comme un roman russe, et ça c'est éblouissant.



Les plongée en eau profonde dans l'esprit torturé, jouisseur et cynique du protagonniste principal sont fascinantes, la si fameuse "âme russe" trouve ici un nouvel avatar, un nouvel angle d'approche.



Un livre a lire de tout urgence.
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Roman avec cocaïne

C est un livre vraiment orignal, de par son sujet, mais aussi de par son style et sa conception. Trois séquences, dans lesquelles on retrouve Vadîm confronté à "son âme", à ses pulsions, à ses sentiments qui l envahissent mais qu' il analyse. Intelligent, Vadim n en est pas moins déchiré par ses extrêmes. Les passages avec sa mère sont terribles. Superbement bien écrit (malgré certaines phrases un peu longues) ce texte ne peut laisser insensible. Totalement maîtrisé, il nous amène à nous poser de bonnes questions sur nous mêmes. Sa chute dans la cocaïne est brute, comme l ensemble du livre. Un texte dur. Une bonne baffe.
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Roman avec cocaïne

Voici un livre a classer dans les 3 etoiles du guide Michelin des voyages litteraires … Un classement entre « Vaut le detour » et « a ne pas manquer ». Alors « roman avec Cocaine » c’est quoi ? L’histoire d’un jeune adolescent russe, Vadim, qui vit et etudie a Moscou autour de 1917. Malgre l’epoque charniere dans l’hisoire de la Russie, il y a peu etat d’idees politiques. Il s’agit plutot d’une sorte de roman initiatique ou ce jeune homme decouvre le monde exterieur et interieur au travers de ses amities et de ses debauches. C’est la un resume rapide … on en trouve de tres bons et de plus pousses sur la toile. Je me contenterai d’insister sur ce qui m’a touche dans ce roman: le style, le rythme (il n’y a pas une page en trop), l’originalite des metaphores, l’acuite des descriptions, autant materielles que sensorielles. Le livre propose certainement une vision assez masculine du monde (il ne faut pas lire la que je la partage !), plutot sombre, egocentrique et ‘machiste’. Pourtant, le texte fait dans la nuance. Malgre ses defauts, Vadim, n’est pas un pur salaud. Il aspire parfois a l’elevation de son ame. Au travers de ses experiences sociales, amoureuses et cocainomanes (la description de la premiere prise de cocaine est d’ailleurs remarquable !), il expose ses reflexions sur les 2 faces de l’ame: sa face eclairee et sa face sombre … L’homme dans toute sa dualite est offert a sa vindict.

Lydia Cweitzer, la traductrice (qui a mon avis a fait un excellent travail car les phrases, bien que traduites, ont souvent beaucoup d’eclat !) rapproche ce style de Proust et de quelques autres ecrivains dont j’ai oublie le nom. J’ai peu lu Proust, mais de ce que j’en connais, je suis d’accord pour faire ce lien. Je le rapprocherai aussi de Kundera, pour le cynisme et la « non moralite » de certains de ses personnages. Des gens plus cultives trouveront sans doute des familiarites avec d’autres auteurs … Le but n’est pas de classer mais de proposer quelques noms qui pourraient encourager la lecture de ce livre qui comme je l’ai note en debut de post, vaut le detour !
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Roman avec cocaïne

Je crois sincèrement qu'une partie considérable du charme de ce roman a résidé dans le mystère durable de l'identité de son auteur, qui envoya le manuscrit en russe depuis Istanbul à l'Union des écrivains russes de Paris dans les années 1930, signé « M. Aguéev ». Depuis les années 1990, on sait que ce pseudonyme correspond à un certain Mark Lvovitch Levi (mort en 1973), et de ce fait on apprécie davantage, comme de l'auto-ironie amère, le voile d'antisémitisme qui plane à l'encontre des deux condisciples juifs, Stein et Eisenberg, du protagoniste, Vadim Maslennikov dans la description de sa vie au lycée. Ce personnage dostoïevskien a séduit certains lecteurs pour son immoralité et extrême cruauté à l'égard de sa mère, pour sa misogynie avec les femmes qu'il rencontre, pour son paisible nihilisme lorsqu'il plonge, avec une détermination systématique et jusqu’au-boutiste, dans la toxicomanie. D'autres ont trouvé dans la prose de l'auteur, et surtout dans ses phrases longues et dans ses descriptions sensorielles et très originales, une filiation avec la grande tradition du roman russe du XIXe siècle et même des similitudes avec Proust. Assurément, les descriptions en relation avec la cocaïne sont tout à fait spectaculaires.

Toutefois, personnellement, j'ai le sentiment que le mystère qui a fait du livre un roman culte l'a également desservi, car il pâtit, comme beaucoup de premiers romans qui gagnent grandement à être revus par un éditeur bienveillant qui demande à son auteur d'en retravailler certaines parties, d'une certaine inégalité ainsi que de manque d'homogénéité d'un chapitre à l'autre. La rupture entre les parties : « Le lycée », « Sonia », « Cocaïne » et « Pensées », ces deux dernières n'en faisant en réalité qu'une seule, en elle-même, n'est pas tellement gênante. Mais c'est à l'intérieur même de ces parties, et surtout dans la première, que se succèdent des chapitres de facture et de style assez différents et d'intérêt franchement inégal.

Il faut noter aussi une remarquable théorie psychologique (cf. cit. 3 et 4 infra) : celle de la balançoire morale qui oscille entre noblesse et bestialité. Cette théorie associé d'abord à la personnalité du protagoniste, comme pour en expliquer son immoralité, est transposée, à la fin du même chapitre qui figure parmi les tout derniers, à une échelle collective. Là, il est impossible, à mon sens, de la dissocier de la Révolution d'Octobre, qui, en brillant par son absence dans le récit qui se déroule entre 1916 et 1917, pouvait sembler caractériser le nihilisme du héros – c'est ainsi que l'interprétait la traductrice-préfacière Lydia Chweitzer. Au contraire, j'émets l'hypothèse que, par cette transposition finale, l'auteur lui-même assume un jugement moral extrêmement sévère contre la Révolution, qui lui aurait certainement coûté très cher s'il ne s'était pas exilé.
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Roman avec cocaïne

Au début du roman, le narrateur est un lycéen qui va sur ses seize ans. Intelligent, il sait placer ses billes. Il vit seul avec sa mère qui n’a de cesse de se sacrifier pour que son fils fréquente un établissement sélect et qu’il s’amuse comme les autres garçons de son âge. Mais voilà, elle renvoie à Vadim l’image de la pauvreté et de la laideur qu’il ne peut supporter. Les humiliations qu’il lui fait subir sont brutales. Un processus d’autodestruction se met en branle. Deux ou trois ans plus tard, la découverte des sensations provoquées par la cocaïne marquera un point de non-retour.



Certains critiques ont interprété ce roman comme une allégorie de la révolution russe. Je veux bien, mais la lecture au premier degré est également très riche. Pour ma part, j’y ai surtout vu une méditation, terrible, sur la honte.
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Roman avec cocaïne

L’amour, le sexe et autres préoccupations sentimentales me fournissent une magnifique introduction. C’est encore l’été et malgré le retard, je peux toujours commencer mes carnets de vacances pour vous faire la revue d’un Roman avec cocaïne de M. Aguéev.



Comme c’est l’un des points qui poussent la plupart des lecteurs curieux à lire ce livre, je suis bien obligé de dire quelques mots sur l’auteur. M. Aguéev (Maurice ? Marcel ? Un prénom russe imprononçable ?) est un mystère. Il n’est connu que pour quelques manuscrits, dont le roman avec cocaïne, envoyés à un éditeur parisien. Roman presque anonyme, l’auteur n’a laissé aucune adresse et n’a jamais été formellement identifié. Il faut dire que dans les années 30 évoquer crûment les réalités sombres de la drogue et du sexe fait scandale. Quantité de légendes circulent au propos de M. Aguéev, et de son mystérieux envoi expédié de Constantinople. Est-ce un roman autobiographique ? Est-ce un prête-nom pour un illustre Nabokov ou autre ne voulant pas se salir la plume, l’auteur est-il encore vivant de nos jours. Les émanations de souffre de l’ouvrage sont encore bien sensible presque un siècle plus tard et son talent intact nous touche toujours.



Nous sommes à Moscou, pendant la première guerre mondiale mais les horreurs de la guerre ne touchent pas la jeunesse oisive du lycée. On découvre Vadim, un jeune lycéen observateur cynique de son époque. Il se présente comme un jouisseur méprisant et brutal pour qui le tableau de la vie c’est d’abord le quotidien du lycée ou les machinations sociales permettent de grappiller de l’influence, pour qui les femmes ne sont que des faire-valoir d’un "enfant prodige érotique".

Mais derrière la carapace, Vadim est un écorché vif qui agit le plus souvent guidé par des impulsions et le désir de paraître. Il souffre de sa propre cruauté et de son comportement, son humanité transpire dans les regrets et les remords qu’il éprouve. A ce titre le deuxième chapitre où il trompe l’innocence de la jeune Zinotchka pour finalement souffrir de l’inutilité de son geste est assez révélateur.

Finalement, Vadim terminera le lycée et rencontrera l’amour. Celui avec un grand A, que tous attendent. Vadim le trouvera et il causera sa perte et sa déchéance. Malgré tout le cliché de ce concept, le regard perçant et la froide analyse livrée par le narrateur, l’étude de l’antagonisme fatal entre sentiment et désir font de ce roman un chef d’œuvre, très loin du côté romantique et fleur bleue du thème abordé.

La dernière partie ou Vadim sombre petit à petit dans la cocaïne est tout aussi magistrale, mais donne à penser que le point d’orgue est passé. C’est une erreur et le dernier paragraphe fait entrer le roman au panthéon des œuvres immortelles.



Ce livre est monstrueux et merveilleux, il est futile et essentiel, en bref il m’a marqué.
Lien : http://oiseauchanteur.blogsp..
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Roman avec cocaïne

Un roman (?) qui dépeint sans concession la vie d'un jeune homme à la veille de la révolution russe. Il est en perdition comme son pays.

C'est bien écrit, bien que très tortueux et alambiqué avec des phrases de plusieurs kms de long. le seul problème, c'est qu'à aucun moment, je n'ai eu de sentiments pour ce garçon. Ni empathie, ni dégout, ni attente quelle qu'elle soit. de ce point de vue, ce livre n'a pas atteint sa cible.



Pioche de décembre 2017, choisie par BookShellFairy.
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Roman avec cocaïne

Difficile de décrire ce livre en deux parties qui raconte l'errance d'un jeune homme russe trop intelligent et trop cynique pour son environnement. Bien que le sommet du roman constitue la partie, plein de lucidité, consacrée à l'addiction, le reste du livre fourmille de réflexions philosophiques iconoclastes qu'un Nietzsche ou un Schopenhauer auraient pu se permettre, et qui nous laissent l'impression de ne jamais avoir lu quoi que ce soit de semblable.

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Roman avec cocaïne

Vadim est lyrique. Attachée instantanément à lui, j'ai bu ses paroles tout le long du livre. Des thèmes extrêmement durs sont abordés dans ce roman : la pitié d'un fils pour sa mère, et sa cruauté ; l'impossible réconciliation entre attirance sexuelle et sentiments amoureux ; la douleur d'être pauvre et les moyens détournés pour ne pas l'être ; l'addiction à la drogue. La narration nous emporte, nous séduit, nous trouble. L'écriture subtile étourdit et charme, des moments de grâce (rarement aussi puissants qu'ici) sont là, à quelques pages.
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Roman avec cocaïne

De la littérature russe. Je l'ai lu, il y a longtemps lorsque j'étais employée librairie (ça aide), mais il est resté dans ma mémoire très longtemps comme un bon livre avec un titre original.

Je l'avais beaucoup apprécié et de le retrouver ici m'a donné envie d'écrire ce petit avis.

Bonne lecture.
Lien : https://passionfrancaisblog.fr
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Roman avec cocaïne

"Telle était mon attitude envers les autres, telle était ma dualité: d'un côté, le désir d'embrasser le monde entier, de rendre les gens heureux et de les aimer; d'un autre, la dilapidation éhontée des sous laborieusement acquis par une vieille femme, et une cruauté sans limites envers ma mère. Et le plus bizarre était que cette malhonnêteté et cette cruauté n'étaient nullement en contradiction avec les élans d'amour envers tout l'univers vivant- comme si l'intensification de ces bons sentiments, pour moi si insolites, m'aidait à accomplir les cruautés dont je ne me serais pas senti capable ( pour peu que ces bons sentiments fussent absents)." Je vous présente Vadim Masselennikov. Le moins que l'on puisse dire à propos de Vadim, c'est qu'il est compliqué!!!....ou complexe? En tout cas, il est évident qu'il ne cesse de cogiter et partage volontiers avec le lecteur absolument tous ses états d'âme. D'abord, il raconte avec minutie son quotidien dans un lycée de Moscou, à la veille de la déclaration de la révolution bolchevique.On y suit les petits histoires de ses camarades, dont la psyché mais aussi toutes les mimiques et toute la gestuelle sont disséquées à la manière de Freud, selon toujours le point de vue de Vadim: leur rivalité scolaire, leur crâneries, leurs petites rébellions...etc.Ensuite, Vadim,qui a l'habitude de rechercher dans ses heures perdues de simples relations physiques avec la gent féminine- relations dont il décrit encore une fois le mécanisme et les ressors avec précision- tombe amoureux....et c'est le foutoir dans sa tête et dans son corps. Il est alors obligé de revoir toutes ses théories à l'aune de sa découverte de ce nouvel aspect de l'existence. L'histoire d'amour finie, il déprime bien entendu, patauge dans son quotidien qu'il estime cafardeux, dégradant socialement et financièrement - dégradation et honte représentées par sa pauvre mère à qui il fait voir des vertes et des pas mûres- et finit par sombrer, presque par hasard dans l'enfer de la dépendance à la cocaïne. Du déjà vu tout ça me direz vous! En effet. Mais alors, en quoi ce roman, en dehors de la légende entourant son auteur , est particulier? Tout d'abord par son style: bien que les phrases soient longues, elles restent très accessibles, et belles, d'une beauté inattendue. Le style est fluide, riche, et pas un mot ni une phrase ne sont de trop, et l'absence de l'un ou de l'autre ferait cruellement défaut. L'ambiance bien qu'"intime" et "personnelle" , baigne dans un tout social et historique pas du tout pesant, au contraire.Ensuite, Vadim n'est pas un mauvais bougre , c'est juste un adolescent qui grandit, se découvre et découvre le monde, essaie de trouver des justifications intellectuelles aux contradictions qui illuminent ces découvertes, et est foncièrement convaincu de l'honnêteté de sa démarche. N'empêche qu'il souffre sincèrement de ces mauvais actes, mais passe vite à autre chose.Il est hyperconscient de son univers intérieur donc, mais également de tout ce qui l'entoure. Rien ne lui échappe, que ce soit vivant ou un simple objet, en mouvement ou statique, les expressions de tous les visages et les changements de ces expressions à la faveur d'émotions nouvelles. Pas même le temps, la température, les animaux, le tramway, les bancs...tout, absolument tout est matière à réflexion et description. Dans le récit de son histoire d'amour avec Sonia, il n'est question que de lui, de ce qu'il ressent, de comment il le ressent et de pourquoi il le ressent. Sonia n'est que le déclic de cette nouvelle série d'analyses. Et puis d'un coup, vers la fin , en un chapitre, Aguéev dévoile Sonia, la fait "parler" et c'est sublime. Si la quatrième de couverture semble racoleuse avec son histoire de cocaïne, sachez que la drogue n'entre en scène qu'une fois les deux tiers du livre entamés.Très rapidement et sans faire dans l'excès, l'auteur décrit superbement les sensations de la première "prise", l'euphorie qui suit, mais surtout la descente infernale, dépressive qui accompagne à chaque fois la séance. Vadim devient addictif à la drogue, et bien entendu ça ne finit pas bien. Dans ce roman, la drogue semble intéresser Vadim uniquement à cause de l'effet "loupe" qu'elle offre de son être, et d'ailleurs une partie appelée "pensée" est dédiée à ça. C'est un livre saisissant, de ceux qu'on relira avec plaisir dans quelques années pour voir comment il a vieilli. Et puis, bizarrement, à la fin- comme contaminé par la théorie de la dualité de l'âme de Vadim- surgit une question: Qu'est ce qu'Aguéev a voulu raconter au juste? des souvenirs de lycéens? la camaraderies entre adolescents? la découverte du sexe et de l'amour? la condition sociale de la Russie en 1917? la drogue? quel est le lien? Mais cette interrogation est vite balayée par le dernier chapitre, bouleversant.
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Roman avec cocaïne

Les amoureux de littérature aiment les mystères et M. Aguéev en est un. Personne ne sait qui il est, personne ne sait même s'il existait. Tout ce qu'on sait, c'est que Roman avec cocaïne a été écrit en russe et découvert à Paris au début des années 1930.

Le roman, ou l'autobiographie, allez savoir, se déroule à Moscou pendant et juste après la première guerre mondiale, mais ça n'en est pas le sujet. Ici, on fouille plutôt les tréfonds de l'âme humaine, ce qui a fait dire à certains que la plume ressemblait un peu à celle de Proust. Personnellement, je ne vois aucun rapport entre Aguéev et Proust. Roman avec cocaïne ressemble plutôt à Goethe qui aurait été télescopé par L.F. Céline : si on explore ici les ressorts des émotions humaines, ce sont celles d'un personnage cynique et vil, et malgré tout attachant, sans qu'on sache bien pourquoi d'ailleurs. Tour à tour méprisant, amoureux puis cocaïnomane, Vadim est avant tout égocentrique au dernier degré en pleine chute.

Et c'est indubitablement russe : la grande misère a honte d'elle-même, les puissants se pavanent et l'ensemble est terriblement tragique. C'est russe, vous dis-je !

Roman avec cocaïne est d'autant plus percutant qu'il est très court. La plume tient du scalpel et pour mieux comprendre les formes alambiquées, je conseille de lire en préambule la note de la traductrice : c'est toujours compliqué de traduire un roman, mais plus encore quand on va d'une langue d'origine qui a plus de vocabulaire que la langue de destination.

Une belle découverte.
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Roman avec cocaïne

D’abord il y a cette quatrième de couverture racoleuse qui encense un roman « qualifié par tous [Tous ? J’aimerais bien le rencontrer un jour ce Tous] comme un chef d’œuvre absolu » et qui fait du name-dropping à la va-comme-je-te-pousse. Ça donne envie d’être méchant comme le narrateur de ce roman. Comment peut-on écrire de telles lignes en ayant aimé ce roman âpre et cruel ? Quel genre de débiles les éditeurs espèrent-ils attirés ? On pourrait croire à première vue que « Roman avec Cocaïne » se situe dans la lignée des romans sur les désarrois et les souffrances de l’adolescence. Mais ce n’est pas tout à fait ça.

Le narrateur de ce roman, on ne l’aime pas, on n’a pas envie de le comprendre, dans les deux premiers chapitres on a fait le tour de la question. Vadim est un adolescent dans sa plus lumineuse normalité, idiot et exécrable, qui s’empêtre lui-même dans la culpabilité. Pauvre aussi, très complexé par cette pauvreté et drôle par son sarcasme. Ces deux chapitres donnent l’impression qu’on va lire un roman psychologique à la façon de Dostoïevski, mais ce n’est encore pas le cas.

Car, le narrateur disparait complètement dans les chapitres suivants pour se concentrer sur la vie de son lycée, juste avant la révolution russe. En particulier sur le développement d’un des élèves : Bourkevitz. La dimension psychologique est toujours présente ; le sarcasme aussi, notamment dans les descriptions potaches des physiques et manies des protagonistes. Mais il apparait une dimension politique où il est question, succinctement, de la révolution russe, de la première guerre mondiale, du christianisme, du nihilisme ou de l’antisémitisme. Précisément, l’auteur fait une analogie un peu poussive entre les causes psychologiques personnelles et les évènements politiques.

Ensuite le narrateur réapparaît et raconte sa seule vraie histoire d’amour, lui qui ne faisait que collectionner des aventures lubriques. Une histoire qui partait merveilleusement bien mais qui contenait son échec dès le début puisque cet amour bouleverse Vadim de fond en comble et le met face à lui-même. L’amour avorte à cause de l’impossibilité due à cette duplicité de se rapprocher spirituellement et charnellement de Sonia. Tout cela pourrait paraître une histoire classique d’amour impossible, mais écrite sans le sentimentalisme habituel.

Ce n’est que dans la seconde moitié de l’ouvrage qu’il est question de la cocaïne, avec des descriptions simples et vraies de l’euphorie qu’elle provoque et de ses « descentes » un peu rudes. Ce n’est pas tant l’addiction à la cocaïne qui a intéressé l’auteur que la conscience de l’homme se laissant entrainer dans la drogue, sa vision du monde, du bonheur, l’altération de la réalité.

Malgré tout le bien que je pense de ce roman, je le trouve mal conçu, trop haché. Certaines parties paraissent artificiellement ajoutées et n’ont aucune incidence sur les autres. Il manque de liant pour en faire « un chef d’œuvre absolu ».
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Roman avec cocaïne

En voyant la note moyenne sur Babelio, les critiques, le fait que ce roman soit étiqueté "chef d’œuvre" , j'ai hâtivement pris le soin de l'acheter... J'ai été attirée par le roman "coup de poing", qui dénonce, qui a été censuré pour ne pas heurter une bonne et vieille petite morale bien pensante.

Je m'y attaque donc avec enthousiasme mais celui-ci ne sera que de courte durée. Je me suis pris une claque mais pas de celles qui réveillent, non, de celles qui calment. Un mur d'ennui s’est dressé devant mes yeux. J'ai tenté de le relire en ayant bien en tête qu'il avait été rédigé au début du siècle dernier mais rien n'y fait. Le style littéraire m'a ennuyé. J'ai trouvé le tout d'une froideur assez incroyable, je n'ai pas aimé la façon dont les personnages étaient décris, la manière dont étaient rapportés les échanges, les observations ... Cette descente aux enfers ne pas touchée ; qu'elle se déroule en Russie ou aux Etats-Unis, j'ai envie de dire : "peu importe" car se sont les pensées du personnage qui m'intéressaient avant tout. Je pensais être davantage surprise mais je n'ai éprouvé aucune empathie ; les personnages me sont restés assez flous, des silhouettes qui n'ont pas pris vie dans mon imaginaire



Je ne remets pas en question toutes les critiques positives et sans doute plus objectives que la mienne mais quand je lis, se sont mes émotions et mon imaginaire qui sont alertes et dans le cas présent, ils étaient en berne.



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Roman avec cocaïne

L'auteur (mystérieux inconnu et probablement né vers 1900) nous relate l'égarement d'un lycéen à Moscou vers 1916.



Les 2 premiers chapitres "le lycée" et "Sonia" nous racontent la vie d'un adolescent : ses camarades de classe, ses relations familiales avec sa mère dont la pauvreté lui fait honte, ses aventures amoureuses. Le style est très soigné Les dialogues entre lycéens sont vifs et sans complaisance.



Le chapitre "Cocaïne" nous fait part de la découverte de la drogue avec première prise en direct ! La narration en temps réel est impressionnante, on a le sentiment d'être "lui". Les effets sont racontés avec une grande maitrise et vécus de l'intérieur.



Le chapitre "Pensées" analyse les conséquences de la drogue, sonde l'âme humaine, essaie de démêler le bon du mauvais, le spirituel du sensuel et s'interroge sur les évolutions de la société russe à l'aube de la révolution de 1917.



Une œuvre puissante à découvrir.
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