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Citations de Maïté Bernard (89)


un grand calme s'était fait en elle, pas celui qu'on ressent quand on est bien, mais celui qu'on doit adopter lors d'une épreuve. En effet, un fantôme, tatoué d'une ancre sur chaque joue, chaque avant-bras et chaque mollet, vêtu de sabots, d'un large pantalon de velours et d'une chemise trouée et tachée de sang ou de vin, s'était assis dans les airs entre les tables et examinait ses ongles.
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Cecil entra dans l'adolescente. Elle laissa échapper un nouveau frisson, comme le font tous les humains quand un mort leur passe au travers, puis elle ouvrit la bouche pour continuer à parler et la referma. Même avec sa capacité de concentration, il était difficile d'avoir une discussion logique et polie quand un mort se retourne en vous et enfonce ses doigts dans vos oreilles avant de s'amuser à les tourner comme s'il vous les nettoyait.
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Même s’il n’y avait qu’un jour pour sur sept pour aller voir Wallerand, il distillait son poison sur tous les autres. Nous commencions à angoisser dès le vendredi, nous arrêtions de respirer le samedi et nous vivions en apnée jusqu’au dimanche après-midi. A l’heure où ils rentraient du parloir, ils étaient épuisés, affamés et, à table, seuls Bertrand et Baudouin parlaient, et encore, de moins en moins.
Le lundi nous faisait un peu de bien, mais il fallait du temps pour se remettre. On avait alors un foyer de jours un peu plus confortables, mardi, mercredi, jeudi. Et ça recommençait.
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car c'est une loi non écrite de la vie des "propriétaires" de chat que si vous étalez du papier sur une table, où que soit votre animal à ce moment-là, en haut d'un arbre, dans la pièce la plus éloignée de celle où vous vous trouvez, en train de se battre avec son ennemi mortel, il arrêtera tout et rappliquera ventre à terre s'étaler de tout son corps soudain démultiplié sur ce que vous aviez l'intention de lire.
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- J'étais venue ici pour passer des vacances avec ma fille et ses amis, poursuivit Victoire sans perdre son calme. À cause de vous [Edward], j"ai dû renoncer aux visites que nous avions prévu aujourd'hui. Bref, j'ai fait le deuil de mon projet. Nous faisons tous les jours des choix, donc tous les jours des deuils. Ça vous paraît anodin?
[...]
- Qu'en est-il du renoncement à notre jeunesse? La beauté s'en va, la force aussi, et la mémoire, et l'agilité, qu'elle soit physique ou intellectuelle. Bien plus douloureux, non?
[...]
- Pourtant, continua Victoire, nous devons tous accepter ce deuil de ce que nous avons été.
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… mais elle avait continué à se taire et à observer et elle en était arrivée à la conclusion que, pour rendre tout le monde heureux, il suffisait de cacher ce qu’elle était.

Pour ce faire, la première règle à respecter était de ne surtout pas attirer l’attention. D’élève moyenne, elle était devenue bonne. De sauvage, elle était passée à polie et réservée. Quant à sa nervosité, elle l’avait apprivoisée, puis domptée. Il est difficile de se comporter comme on attend qu’une petite fille se comporte en haut d’un toboggan ou à un goûter d’enfants quand on est seule à voir la vieille femme qui pleure sans larmes au bord du bac à sable ou la fillette qui convoite les gâteaux et les présents alors qu’elle ne fête plus son anniversaire depuis plus d’un siècle, si l’on en juge par le col Claudine, la robe à smocks, les pantalons de dentelle et les souliers vernis qu’elle porte. Difficile mais pas impossible.
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quand un homme trompe sa femme, ce n'est pas juste de demander à la femme de réagir avec dignité. Est-ce qu'il a été digne, lui ? Non. Alors pourquoi devrait-elle l'être ?
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Est-ce à dire que si je faisais mon coming out, elle me comprendrait ? Je ne sais pas, je crois que ne pas être homophobe et accepter l'homosexualité ou la bisexualité de son enfant, ce sont deux choses différentes.
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C'est dur de ne pas pouvoir visualiser le quotidien de quelqu'un qu'on aime [...] Peut-être suis-je ridicule à essayer de vouloir comprendre son autre vie.
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Je sais que j'ai été aimé. Même quand ça s'arrête trop tôt, l'amour des parents est une force pour la vie. Et je peux envisager à nouveau que j'en ai une, de vie.
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- C'est quoi, le malaise ?
J'ai un petit rire :
- C'est marrant, comme question...
Il me regarde sans trop voir ce qu'il y a de marrant.
- Non, dis-je, c'est que vous êtes le seul à l'avoir posée. Tout le monde a mis ça sur le compte de l'adolescence et d'une année difficile...
Nous savons à quel point cet adjectif est en-dessous de ce que nous avons vécu et vivons toujours, et je lui dis soudain ce que je n'ai réussi à dire personne :
- Je ne supporte plus qu'on attende de moi que je sois un exemple. Je ne supporte plus d'avoir à prouver que si on donne une chance aux "gamins de banlieue", ils réussissent, que si on tend la main aux musulmans, ils ne se font pas sauter dans les lieux publics. Je ne supporte plus qu'on attende de moi que je prouve que le "modèle républicain" fonctionne. Je n'en peux plus de ces expectatives qui m'étouffent et m'empêchent de réfléchir pour moi-même. On ne peut pas réfléchir quand on ne peut même pas respirer !
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Elles échangèrent un regard. Bientôt, elle ne serait plus qu'un visage, une illusion de visage et le comprenant, les yeux de Billie s'emplirent d'un chagrin et d'une douleur impossible à partager. Cette fois, c'était la mort, et juste avant l'apaisement que provoque la délivrance, il y avait ce dernier pincement, cet immense regret de ce qui ne serait jamais plus.
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Je me rends pas compte que je souris aussi, emportée par leur gouaille d'un autre temps, et soudain, une réplique d'Arletty me va droit au plexus et fait tout exploser : "Paris est tout petit pour ceux qui, comme nous, s'aiment d'un aussi grand amour."
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Il faut renoncer. Il faut accepter la perte irréversible, la souffrance qui va avec. [...] On doit faire le deuil de ce qu'on aime vraiment et je dirais que le problème du deuil est intimement lié à celui de l'amour, à notre manière d'aimer ce et ceux que l'on aime. Si on aime quelqu'un en ayant toujours une peur incontrôlée de sa mort, ou en n'imaginant pas qu'il mourra, ou en refusant de s'y préparer ou même d'y croire, comme si cette personne était indestructible et immuable, ou indispensable, on aura probablement les pires difficultés à accepter la séparation et faire le travail de deuil.
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Ce n'était pas exactement rassurant, mais Harald n'était pas exactement une peluche, et c'était tout le réconfort qu'il lui apporterait.
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Me calmer ? Me calmer ?! Je suis morte ! Ca t'est déjà arrivé ? Non. Alors, ne me dis pas de me calmer.
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Tout ce que tu crois connaître de la vie et la mort est faux. Nous n'avons pas tous la chance de trouver une paix immédiate après notre décès. Les fantômes existent. Les vampires et les loups-garous sont un fonds de commerce hollywoodien, les anges une vaste supercherie, et les sorcières et les fées, comme on le sait des contes pour enfants. Mais les fantômes existent. Partout, tous les jours, tout le temps, tu marches au milieu des morts. ça te va, comme vision de l'existence ?
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La mort avait cela de cruel sur la vie qu'on pouvait décliner, descendre, mais on ne s'écroulait jamais, on ne disparaissait pas, aucun néant ne s'ouvrait dans lequel s'abîmer enfin avec ses peines.
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Tu n'es pas faite pour être seule ! Tu es faite pour être un passeur entre les vivants et les morts, un consolateur des âmes ! C'est ça, ta nature profonde, et si tu es seule, c'est uniquement parce que tu lui as tourné le dos pendant toutes ces années.
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Etre impolie allait contre toute mon éducation et peut-être même ma nature, mais on ne m'avait pas appris non plus à être hypocrite. Je ne dirais pas "merci" à cet homme.
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