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Citations de Malla Nunn (30)


Huit ans après les plages de Normandie et les ruines de Berlin, on parlait encore d'esprit afrikaner et de pureté de la race dans les plaines africaines.
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En Afrique du Sud, les Noirs avaient besoin de si peu. Un peu moins chaque jour, c'était la règle générale. Le métier d'inspecteur était l'un des rares à ne pas être soumis à la loi interdisant le contact entre les races.
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... la campagne de défiance n'avait aucune chance de retomber. Le Premier ministre Malan* et le National Party avaient commencé à exécuter leur plan dès qu'ils étaient arrivés au pouvoir. Les nouvelles lois ségrégationnistes divisaient les gens en groupes raciaux, leur disaient où ils pouvaient vivre et où il avaient le droit de travailler. La loi sur l'immoralité allait jusqu'à leur stipuler avec qui ils pouvaient coucher, et qui ils avaient le droit d'aimer.


* Pasteur de l'Église réformée hollandaise, journaliste et homme politique sud-africain, premier ministre de l'Union Sud-africaine de 1948 à 1954, période durant laquelle son gouvernement instaure la politique d'apartheid.
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Au fin fond des montagnes du Drakensberg, au Natal, il y avait une ferme, une retraite, connue sous le nom de Suiwer Sprong, "Sources pures", où des Afrikaners riches et bien nés ayant des liens étroits avec le nouveau parti dirigeant envoyaient leurs rejetons pour les "réaligner" sur le Seigneur. Le traitement par électrochoc, la thérapie médicamenteuse et la thérapie de l'eau faisaient partie des méthodes grâce auxquelles le "réalignement" était administré aux âmes souffrantes par la main du Tout-Puissant. Un certain Dr Hans de Klerk, formé par l'eugéniste pionnier Klaus Gunther avant le début de la Seconde Guerre mondiale, dirigeait les opérations.
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_ Dans un jour ou deux (Piet parlait à travers un rideau de fumée), nous saurons tout sur vous, Cooper. Ce que vous buvez. Qui vous baisez. Où vous achetez ces cravates de tapette. Nous saurons tout.
_ Je bois du thé au lait, sans sucre. Du whisky pur. De l'eau quand j'ai soif. Je n'ai baisé personne depuis que ma femme est repartie en Angleterre, il y a 7 mois, et je trouve mes cravates de tapette à Belmont Menswear dans Market Street. Demandez Susie. elle vous aidera à trouver les tailles extra-larges.
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" Qui est-ce ? demanda-t-il.
_ Shabalala, répondit Henrick. C'est aussi un policier. Il est moiti' zoulou, moitié shangaane. Père disait que la partie shangaane repérait n'importe quel animal, et que la partie zouloue était sure de le tuer."
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"L'homme qui a commis ces actes a encore des traits primitifs marqués. Nous autres Européens sommes plus éloignés de la condition animale que les Noirs et les métis." Emmanuel aurait voulu lui répondre que chaque nuit il rêvait des actes monstrueux perpétrés par les Européens contre d'autres Européens, avec des fusils, des couteaux et des bombes incendiaires.
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Les nouvelles lois ségrégationnistes officialisaient l'idée que la tribu noire et la tribu blanche avaient été créées par Dieu pour vivre séparées et se développer parallèlement. Chacune avait sa propre sphère naturelle. Seuls les dégénérés s'aventuraient dans un territoire contre nature.
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Son sourire dessinait des glaçons au bord de sa tasse.
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Elle aimait ça comprit Emmanuel, le mélange d’amour, de douleur et de besoin.
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Elle n’avais jamais été éconduite, se dit Emmanuel. Jamais un homme ne lui avait dit non. Qui était-il pour changer le cours de l’histoire ?
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[…] Il était nouveau en ville et hollandais - un mélange potentiellement fatal. Des décennies de guerre pour contrôler les diamants et la terre avaient entretenu la méfiance entre les deux communautés blanches. Les Afrikaners croyaient être la tribu blanche d’Afrique, née, nourrie et élevée sur le veldt. Pour eux, les Britanniques étaient des intrus récemment arrivés, intéressés avant tout par le profit et le pouvoir. Et les Britanniques étaient convaincus que les Boers n’avaient ni l’intelligence ni le dynamisme nécessaires pour diriger l’Afrique du Sud.
Van Niekerk étaient le fils d’un riche hollandais et d’une anglaise avec plus de sang noble dans les veines que la police de Durban tout entière. Cela ne faisait aucune différence. Son nom afrikaner le classait comme inférieur.
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Emmanuel sentit le sol inégal sous lui et entendit la profonde voix de baryton de Shabala entonner un chant zoulu. Sa vie avait été sauvée par un Noir et un Juif, ses sens éveillés à nouveau par une femme métisse, et son corps brisé transporté en lieu sûr par un vrai Afrikaner. Un puzzle d'êtres humains qui s'appuyaient les uns sur les autres en dépit des nouvelles lois du National Party.
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Emmanuel hocha la tête pour le remercier et s'engagea sur le chemin de terre. La brise faisait bruire les sous-bois et deux bouvreuils s'envolèrent. Il respira l'odeur de la terre humide et de l'herbe écrasée. Il se demanda ce qui l'attendait.

Au bas du sentier il atteignit la rive et regarda de l'autre côté. Le bas veldt scintillait sous un ciel limpide. Dans le lointain, les sommets bleus en dents de scie d'une chaîne de montagne brisaient l'horizon. L'Afrique pure. Comme sur les photos des magazines anglais qui vantaient les bienfaits de la migration.

Emmanuel commença à longer lentement la berge. Au bout de dix pas, il vit le corps.

Tout contre la rive, une homme flottait à plat ventre, les bras ouverts comme un parachutiste en chute libre. Emmanuel vit aussitôt l'uniforme de policier. Un capitaine. Les épaules larges, l'ossature puissante, les cheveux blonds coupés ras. Des petits poissons argentés dansaient autour de ce qui lui parut être une blessure par balle dans la tête et d'une entaille au milieu du dos imposant de l'homme. Un taillis de roseaux retenait le cadavre contre le courant.
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- Je ne le vois pas, répondit le garçon. Peut-être qu'il n'est pas là.

- S'il est en vie, il est ici. Continuez de chercher.

- C'est ce que je fais. Hansie prit un air maussade tandis que la foule se pressait hors de l'enclos paroissial.

Une fille brune bien roulée se fraya un chemin vers la rue.

- C'est Elliott King avec les cheveux châtains et les gros seins ? demanda Emmanuel.

- Non. Le jeune policier eut un hoquet de surprise. M. King est blond.

Emmanuel crut que Hansie plaisantait, mais aucune étincelle ne brillait dans les yeux d'un bleu intense qu'animait seulement un désir adolescent de se rapprocher de la boîte de friandises. Un puissant mélange de tristesse et de nostalgie avait absorbé la dernière parcelle d'énergie d'un cerveau qui ne disposait d'aucun groupe électrogène de secours.
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- Il était quelle heure ? demanda Emmanuel à Shabalala.
- Six heures passées, répondit le policier noir.
- Il leur suffit de regarder le soleil, expliqua obligeamment Hansie. Ils n'ont pas besoin d'horloges comme nous.
En Afrique du Sud, les Noirs avaient besoin de si peu. Un peu moins chaque jour, c'était la règle générale. Le métier d'inspecteur était l'un des rares à ne pas être soumis à la loi interdisant le contact entre les races. Les inspecteurs de police révélaient les faits, présentaient le dossier et fournissait des pièces à conviction au tribunal pour étayer les charges. Commis par un Blanc, un Noir, un métis ou un Indien, le meurtre était un crime capital quelle que fût la race de son auteur.
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On ne peut pas connaître Dieu avant d’avoir lutté contre le diable et perdu la bataille.

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L'oncle et le neveu éclatèrent de rire ; la loi était un domestique à qui ils ne devaient pas de comptes.
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Jacob's Rest était trop petit pour contenir deux tribus revendiquant le statut de peuple élu par Dieu.
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Shabalala indiqua une rangée de boutiques serrées les unes contre les autres sous des plaques de tôle ondulée rouillée. Un sentier défoncé ajoutait à l ‘apparence délabrée des magasins, dont les portes s’ouvraient directement sur la rue. Le bazar de Khan embaumait les épices. A côté se trouvait un « dépôt de spiritueux » tenu par deux garçons métis qui jouaient aux cartes dehors. Puis l’épicerie-mercerie Poppies, qui menaçait de glisser de ses fondations en bois et de s’effondrer dans le terrain vague voisin.
De l’autre côté de la route, il y avait un garage incendié avec une pompe à essence carbonisée et des piles de pneus crevés. Un homme dégingandé couleur de noix se frayait patiemment un chemin dans les décombres, ramassant des briques et des bouts de métal tordus qu’il jetait dans une brouette.
Une femme noire passa tranquillement, un bébé attaché dans le dos, suivie d’un garçon métis qui poussait une petite voiture en fil de fer dans le sentier. Ni anglais, ni afrikaners. Ils avaient quitté l‘Afrique blanche.

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