[EMISSION] LES COUPS DE COEUR DES LIBRAIRES 13-03-20
L'émission "Le coup de coeur des libraires est diffusée sur les Ondes de Sud Radio, chaque vendredi matin à 10h45. Valérie Expert vous donne rendez-vous avec votre libraire Gérard Collard pour vous faire découvrir leurs passions du moment !
Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici !
Vincent qu'on assassine (L'Arpenteur) de Marianne Jaeglé aux éditions Folio
La grande histoire du système immunitaire : Mieux comprendre notre corps et ses défenses de Matt Richtel aux éditions Harper Collins
https://www.lagriffenoire.com/1037572-article_recherche-la-grande-histoire-du-systeme-immunitaire.html
La dynastie des Forsyte - tome 1 le propriétaire de John Galsworthy et Camille Mayran aux éditions ArchiPoche
https://www.lagriffenoire.com/1037556-article_recherche-la-dynastie-des-forsyte-t1-----le-proprietaire.html
La dynastie des Forsyte - tome 2 Aux aguets de John Galsworthy et Rene Pruvost aux éditions ArchiPoche
https://www.lagriffenoire.com/124112-divers-litterature-la-dynastie-des-forsyte---tome-2-aux-aguets.html
La dynastie des Forsyte - tome 3 A louer de John Galsworthy et Camille Mayran aux éditions ArchiPoche
https://www.lagriffenoire.com/124113-divers-litterature-la-dynastie-des-forsyte---tome-3-a-louer--.html
Rebecca (Les Grandes traductions) de Daphné du Maurier et Anouk Neuhoff aux éditions Livre de Poche
https://www.lagriffenoire.com/35476-poche-rebecca.html
Chien pourri est amoureux de Colas Gutman et Marc Boutavant aux éditions EDL
https://www.lagriffenoire.com/6187-romans-pour-enfants-chien-pourri-est-amoureux.html
Chien Pourri au Cirque de Colas Gutman et Marc Boutavant aux éditions EDL
https://www.lagriffenoire.com/1020259-romans-pour-enfants-chien-pourri-au-cirque-.html
Brèves de comptoir - Tome 4 de Jean-Marie Gourio aux éditions Robert Laffont
https://www.lagriffenoire.com/1037562-article_recherche-breves-de-comptoir-t4-----bouquins.html
I love mes petits plats mijotés de Annabelle Schachmes aux éditions Solar
https://www.lagriffenoire.com/1034714-livres-de-cuisine-i-love-mes-petits-plats-mijotes.html
Les recettes de la vie de Jacky Durand aux éditions Folio
https://www.lagriffenoire.com/1035880-divers-litterature-les-recettes-de-la-vie.html
La Femme à la fenêtre de A.J. Finn et Isabelle Maillet aux éditions Pocket
https://www.lagriffenoire.com/141147-nouveautes-polar-la-femme-a-la-fenetre.html
le Rouge et le Noir de Stendhal aux éditions Belin - Gallimard
https://www.lagriffenoire.com/1009773-poc
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Etre artiste, c'est chercher toujours et n'être jamais satisfait.
Peindre, des heures durant, en plein soleil, sentir la nature écrasée de chaleur et vibrer à l'instar de la moindre tige de blé, du souffle de vent qui passe. Refléter l'univers sur sa toile et, ce faisant, y trouver sa place. Etre la pulsation de l'herbe qui croît, de la fleur qui s'épanouit puis se fane, habiter les volutes des nuages, le crissement des cigales, le halo de lumière d'une étoile, le glissement infini du fleuve, la chair mûrissante du fruit, le cuir fatigué des chaussures. Dans tout cela, la magnificence de la création s'est révélée à lui et il s'est efforcé d'en faire partie. Cependant, il a été défait, sans s'expliquer pourquoi, et l'univers l'a rejeté de sa splendeur pour le plonger dans un abîme où tout lui est angoisse, douleur, tourment. Les fruits ont perdu leur saveur, le monde sa couleur, son intensité heureuse.
Pages 192/193
Mais il y aussi que jamais Gauguin n'a pu discuter avec lui d'égal à égal : quand ils parlent de peinture, Gauguin s'adresse à lui pour lui enseigner sa vérité et la corriger de ses erreurs. Jamais il n'a eu ce sentiment espéré d'avancer côte à côte, comme deux laboureurs traçant chacun leur sillon parallèle. Vincent a cessé de lui dire ce qu'il pense. son rêve d'amitié a vécu.
Oui, il en est persuadé c'est en travaillant qu'on se rencontre.Voilà pourquoi il a tant peint, tant dessiné, pourquoi il se démène comme un fou. Dans l'espoir de se trouver lui-même, à travers la peinture. (p. 88)
On reconstruira toute sa vie à partir de ce moment-là, dans les champs d'Auvers, comme s'il n'avait cessé, des années durant, de marcher vers cet après-midi de juillet, vers l'ondulation des blés dans le vent, le croassement des corbeaux dans le silence étouffant, vers le pistolet, sorti d'on ne sait où, et soudain cette détonation qui fait s'envoler et fuir les oiseaux alentour. On dira tout cela et bien d'autres choses encore.
Pourtant, ce n'est pas ainsi que les choses se sont passées.
Demain, il (Van Gogh)peindra ce champ de blé mûr, avec ses épis gonflés et lourds, parsemés de fleurs délicates, et au-dessus, comme un aplat de couleur, le ciel d'un bleu cobalt vif et pur. En montrant cela, la nature simple et sublime, il donnera envie de bonté et d'espérance à tous ceux qui regarderont sa toile. (p. 267)
La mission d'un peintre n'est-elle pas d'aller au-delà du visible ? (p. 210)
Sur le lit, le blessé s'agite. Le meurtrier a pris la fuite...Il espère que les deux gamins ont réussi à faire disparaître l'arme et à quitter le pays sans être vus. Quant à lui, il est robuste, il peut encore s'en sortir. Mais si ce n'est pas le cas, sa disparition soulagera Théo. Il était un tel fardeau pour son frère et sa famille.
Il aura tout perdu : l'argent investi pour meubler la Maison Jaune, son rêve d'une communauté d'artistes, l'espoir d'apporter à Théo quelque chose à son tour, celui de créer une école du Midi qui aurait été comparable à celle de Barbizon, et plus que tout cela encore...
En représentant ces choses et ces lieux modestes, cafetière, chaussures, oignons, fleurs et pans de verdure, et dressant le portrait de ces personnages sans prétention, ouvriers, lavandieres et vendangeurs, il est au coeur du monde, il arrache à la vie même une étincelle de sa nature sacrée. (p.31)
Là où Vincent est bon, c'est quand il s'abandonne à montrer le monde tel qu'il est ou du moins tel qu'il le voit. C'est là que son amour pour la nature s'exprime, c'est là que les êtres, les choses, même les plus ordinaires, même les plus modestes, prennent une dimension immense et mystérieuse d'éternité. (p. 140)