Citations de Marion Zimmer Bradley (525)
Vous avez de la chance, car je n'ai pas l'habitude de tuer un chien en dépit de l'impertinence de son maître.
[...] vous connaissez les femmes, répondit Guenièvre avec grande tristesse. Celles qui ont des enfants s'estiment supérieures à celles qui n'en ont pas, et l'épouse du dernier des manants en train
d'accoucher n'éprouve que mépris à l'égard de la reine incapable de donner un héritier à son roi...
Lentement leurs doigts se dénouèrent. Puis, sans échanger un mot, dans le silence de la nuit, ils se quittèrent.
Comme une biche affolée talonnée par une meute peu avant de mourir, Cassandre, sans se retourner, se mit à courir vers le temple. Elle était désemparée. Vierge du Dieu Apollon, elle avait succombé à l'amour d'un mortel, venait de rejoindre inexorablement l'innombrable cohorte des esclaves à jamais prisonniers d'Aphrodite.
Pour moi, le bien, le mal, le péché, n'ont plus aucune signification. La vérité, la seule et unique grande vérité ici-bas, est celle-ci : nous naissons et nous mourons comme ce misérable brin d'herbe qui pousse là, pour rien, entre ces pavés !
Savoir que l'on est aveugle, c'est commencer à voir.
Un jour, il y a bien longtemps, j'ai lu dans un livre que m'avait donné Merlin, l'histoire d'un vieil homme saint et sage qui avait dû se résoudre à boire la ciguë parce que les rois l'accusaient de propager de fausses doctrines...
Il y aura toujours des hommes pour croire à l'extraordinaire, aux dragons et aux fées!
La réalité ne cessait de rogner les ailes de ses rêves.
Je pris conscience alors qu'une femme n'est jamais libre de porter un enfant à moins d'être également libre d'avorter.
- Les chrétiens pensent que les déesses n'existent pas, répondit calmement Viviane. Pire, le principe féminin en lui-même représente à leurs yeux le Mal. C'est à cause de la Femme, disent-ils, que le Mal est apparu sur la Terre.
Comme s'ils étaient seuls au monde ,il saisit la main de la jeune fille et l'attira à lui en lui rendant son regard .
Morgane parle...
Jadis on m'a donné les noms les plus divers: ceux de sœur, d'amante, de prêtresse, de mage et de reine. aujourd'hui, le temps de la sagesse venu pour moi, je pense proche le jour où ces choses devront être connues. Mais à dire la vérité, la vérité toute simple, je pense que ce sont les chrétiens qui raconteront la fin de l'histoire; en effet, le monde des fées se sépare à jamais du monde où le Christ règne en maître. Je n'ai rien contre le Christ, mais seulement contre ses prêtres, qui appellent démon la Grande Déesse et lui dénient tout pouvoir ici-bas. A u mieux, disent-ils, sa puissance lui vient de Satan, ou bien encore la revêtent-ils de la robe bleue de la Dame de Nazareth, prétendant de surcroît qu'elle fut toujours vierge. Or que peut donc savoir une vierge des douleurs et des larmes de l'humanité?
Morgane parle...
"Tous les Dieux ne sont qu'un"
"Ainsi, la vérité elle-même oscille-t-elle entre la route de l'Île des Moines et celle d'Avalon, qui s'enfonce de plus en plus dans les brumes de la Mer d'Été."
"Telle est ma vérité, la vérité de Morgane, celle qu'on appelait, dans les temps qui s'éloignent irrémédiablement, la fée Morgane."
Cendri se demanda si ce n'était pas la différence fondamentale distinguant les sociétés d'hommes des sociétés de femmes, à savoir que dans les sociétés fondées par les hommes un être suprême est un être de Pouvoir, tandis que dans une société de femmes, il est un être d'Amour...
Les hommes sont assez bons pour le travail manuel, pourvu qu'ils soient étroitement supervisés par des femmes compétentes. Bien sûr, ils ne savent pas concentrer leur attention très longtemps, et il ne faut pas lésiner sur les distractions et les récompenses, mais ça leur donne l'occasion de se servir de leurs muscles, et c'est ce qu'ils font de mieux; ils ont un instinct naturel pour le travail manuel, comme l'attestent leur don pour les sports. Ils ne sont pas aussi gracieux que les femmes, mais ils compensent ce défaut par leur force. Et ils adorent le supplément de confiserie, et les nombreuses occasions de chasser quand ils sont en dehors de la ville.
On ne peut guère parler d'égalité pour les femmes si elles sont simplement libres de vivre en égales des hommes dans une culture faite par des hommes, pour des hommes.
Un monde où les femmes fixent les priorités n'ira jamais très loin et n'accomplira jamais grand chose.
Ce jour là, j'ai appris que toutes les différences entre les femmes ne viennent pas de l'éducation et de l'entraînement, mais que certains dons sont innés, et que la compétition est inutile, que c'est un jeu juste bon pour les hommes.
Même lorsqu'ils sont chrétiens, ceux qui cultivent la terre, pensa-t-elle, vivent loin d'elle car selon leur Dieu, l'homme à tout pouvoir sur la nature, sur tout ce qui jaillit et vit dans les champs et les forêts. Or, seule la nature nous domine ! Tout appartient à la Mère Déesse, tout lui est soumis. Sans elle, nous ne pouvons ni exister, ni subsister. Et lorsque enfin vient pour chacun de nous le temps de la mort, pour que d'autres, après nous, puissent trouver leur place sur cette terre, c'est encore la Déesse qui décide et ordonne. Non, elle n'est pas seulement la Dame Verte de la terre fertile, de la semence qui attend patiemment sous la neige, mais aussi la Dame Noire, celle qui commande aux corbeaux et aux vautours qui annoncent la mort et le retour aux profondeurs de la glèbe. Mère de toutes fins et de tous commencements, pourvoyeuse de vie, mère du ciel et étoiles, elle est tout, est demeure à jamais en chacun de nous...
Dieu est unique... Il n'y a qu'un seul Dieu... Le dragon et la croix sont deux mêmes symboles qui traduisent les mêmes aspirations de l'homme pour l'infini !