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Critiques de Marta Orriols (26)
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Apprendre à parler avec les plantes

Un roman sur le deuil partagé entre tristesse et colère. Chapeau à l'autrice d'avoir réussi à parler du deuil sur 250 pages.

C'est très intropectif, ça nous oblige à réfléchir, comment on réagirait à la place de Paula.

Paula doit faire le deuil de son compagnon, qui lui a appris une mauvaise nouvelle juste avant de mourir dans un accident...

Le fait de n'être ni mariés et ne pas avoir d'enfants, rendent son statut de veuve moins réel... Mais elle a son travail, qui est toute sa vie maintenant.

Elle doit aller de l'avant, pour elle!
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Apprendre à parler avec les plantes

Marta ORRIOLS. Apprendre à parler avec les plantes.



Paula Cid, quarante deux ans, médecin en néonatalogie dans un hôpital à Barcelone. Elle adore son métier. Elle vit depuis quinze ans avec Mauro, éditeur. Une vie somme toute bien tranquille. Mais un jour, son compagnon l’invite à boire un verre et lui annonce qu’il met fin à leur relation. Il a une nouvelle amie, Carla. Malheureusement, en quittant le café, il est victime d’un accident : à vélo, il entre en collision avec un automobiliste, il décède. Cruel dilemme pour Paula. Cette dernière , devenue veuve bien malgré elle, et abandonnée le même jour.



Sa vie bascule. Personne n’est au courant de cette brutale rupture. Effondrée, en colère, jalouse, elle doit faire face à la dure réalité et même coordonner les funérailles de son ex-compagnon, avec la famille de ce dernier. Elle s’implique encore un peu plus dans son travail. La pression l’étouffe. Il lui faut une soupape de sécurité. Il est difficile de faire face à la fin d’un amour. Une dure phase à passer. Son père est très présent. Il a perdu son épouse alors que Paula avait seulement sept ans.



Laura, complètement anéantie, va plonger dans une introspection. Mauro l’a trahi. Elle ne sait plus à quel saint se vouer. Une femme en perdition. Chagrin, jalousie, rancœur, toutes une foule de sentiments, de ressenti contradictoires vont se heurter, se bousculer dans sa tête. Son corps va même se modifier : elle maigrit à vue d’œil. Même toutes les attentions que lui portent ses collègues, les médecins qui l’entourent, rien ne peut apaiser sa douleur.



Il faut du temps au temps. Peut-être, Laura en lâchant prise sur ce malheur qui s’est abattu sur elle, la femme trompée, parviendra-telle à revivre, à se ressourcer auprès des autres. C’est une femme semblable à nous. Elle éprouve des sentiments forts, face à ses petites vies qu’elle accueille à l’hôpital. Ces dernières lui redonneront-elles l’envie de vivre une nouvelle aventure ?



L’émotion affleure. Que ferions-nous si nous connaissions la même situation que Paula. Il faut être forte, s’armer de patience et faire face aux aléas de la vie. Beaucoup de sensibilité dans ce récit. Peut-être s’agit-il d’une narration autobiographique ? Une belle leçon de vie. Malgré la noirceur des évènements du quotidien, un accident, un deuil, une rupture la vie est présente. Il faut faire preuve de courage, d’abnégation, relever la tête et foncer. Tout est toujours à construire, à reconstruire.

( 11/04/2023).


Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Apprendre à parler avec les plantes

« Deux minutes, sept secondes et quelques dixièmes instables. On oublie un manteau et la tragédie n'en devient que plus excessive, titanesque, et d'un coup la démesure n'a plus à voir avec le choc de l'accident, ni même avec la mort en soit. On oublie un manteau et la démesure consiste alors à ne pas avoir été là pour l'accompagner, pour le calmer. Je n'étais pas là pour le prendre dans mes bras, pour lui pardonner. » Ce paragraphe à la page 83 résume bien les états d'âme et les réflexions de cette femme, néonatologue en deuil d'un conjoint décédé dans un accident de la route le jour même où il lui annonce qu'il la quitte.



Avec une écriture qui plonge le lecteur dans la tourmente qui assaille son héroïne narratrice dans sa quête de survivre, Marta Orriols a su traduire les méandres du deuil, de la peine, de la rage d'avoir été trompée, des écarys entre la tristesse le l'euphorie, des relations avec son père, ses collègues et amis. Tous malhabiles à lui apporter confort et soutien. Jusqu'à trouver dans les plantes la voie de sortie, celle de survivre. L'autrice nous fait alors naviguer dans le passé et le présent de cette passionnée qui, au quotidien, elle-même sans enfant, se consacre à ses petits patients nés dans des conditions difficiles qu'elle s'emploie à sauver.



Au passage, deux réflexions sur la mort : « Lorsque la mort cesse de toucher uniquement les autres, il faut veiller à lui faire une place de l'autre côté de la barrière, car sinon elle occuperait tout l'espace avec une totale liberté. Mourir n'a rien de métaphysique. Mourir est physique, tangible et réel. » (p. 14) Et : « La mort répare ce qui n e peut l'être, elle est irrévocable, elle fausse sans exception tout ce qu'elle touche. » (p. 33)



Un roman d'ambiance, une autrice catalane à découvrir.



Originalité/Choix du sujet : *****



Qualité littéraire : *****



Intrigue : ****



Psychologie des personnages : *****



Intérêt/Émotion ressentie : ****



Appréciation générale : ****


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Apprendre à parler avec les plantes

Comment faire son deuil ? C'est la question à laquelle répond ce récit. Paula Cid perd subitement son compagnon. Le travail de deuil débute alors. Comment survivre à l'absence de l'autre, vivre avec le souvenir, les affaires personnelles, les photos, la famille de l'autre ? Comment vivre de nouveau le quotidien et l'exceptionnel quand tout chavire ? Avec qui partager cette douleur du vide et témoigner de l'impuissance face à cet écheveau inextricable de sentiments que la contradiction entremêle ? Et devoir partager ce malheur avec l'autre, celle pour laquelle il vous a annoncé quelques instants avant l'instant tragique qu'il vous quittait ? Que deviennent les nouvelles résolutions désormais avortées à ce même moment ? Je ne suis pas une grande fan des roman feel good mais j'ai trouvé ce récit touchant voire poignant sans être déchirant.
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Apprendre à parler avec les plantes

un livre qui m avait intrigué de part son titre et sa couverture

Je ne lis pas beaucoup de littérature contemporaine espagnole c'est fait.

Mon avis est mitigé.

Une histoire de couple qui se termine malgré elle.

Une femme (le personnage principal)qui veut sans sortir avec beaucoup de volonté qui ne veut pas avouer .

Avouez quoi , à qui , comment ?

jJe vous laisse découvrir

Personnellement je me suis un peu lassée de cette lecture pas assez d'action pour moi mais je ne regrette pas de l avoir lu.



J
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Apprendre à parler avec les plantes

Je ne comprends pas les commentaires positifs sur ce roman, je l'ai trouve répétitif et je me suis profondément ennuyée. J'ai failli abandonner aux alentours de la page 60, j'ai persévéré dans l'espoir que ça s'améliore, mais non. Les personnages n'ont aucune substance, on ne s'attache à aucun d'eux. Autant regarder les Feux de l'Amour. Même le style est plat et sans intérêt. Je m'arrête là, mais quelle déception! Si vous voulez lire un livre bien écrit et intéressant sur le deuil épargnez-vous ça et lisez La femme et les champignons.
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Apprendre à parler avec les plantes

Apprendre à parler avec les plantes (2018) est un roman couronné par le Prix Omnius Culturel au meilleur roman 2018. le titre est expliqué par l'amour que portait Mauro Sanz, le compagnon disparu de Paula Cid, l'héroïne du livre, aux plantes qu'il cultivait sur son balcon. Ces plantes jouent, à la fin du livre, un rôle symbolique sinon cathartique pour Paula.



Paula Cid a 42 ans, c'est une pédiatre spécialisée en Néonatologie (on peut dire aussi néonatalogie), très appréciée dans son service car très impliquée dans une branche proche de la réanimation ayant forcément un taux d'échec élevé. Il faut des nerfs d'acier et un coeur énorme car la vie est transmise à des êtres sans défense avec un apport tactile chargé d'affect (si possible). Après 12 ans de vie commune, Paula et son compagnon éditeur Mauro, n'ont plus grand chose à se dire.



Paula a perdu sa mère dans sa petite enfance et ce deuil n'est pas encore cicatrisé; puis durant sa vie, elle a fait des choix; elle pensait que ces choix la mettraient à l'abri d'un nouveau choc émotionnel : elle refuse de se marier, elle refuse d'enfanter, mais elle fait un transfert sur le monde fragile que sont les prématurés.



Et le jour où Mauro lui annonce qu'il aime une autre femme, que cette autre est beaucoup plus jeune et qu'il va la quitter, Mauro va être victime d'un accident (toujours stupide) qui va lui faucher la vie à 43 ans à peine.



Nous suivrons Paula Cid dans sa douleur et le vécu de son deuil pendant la première année. Elle est ravagée, elle se laisse aller, elle rejette l'amour de son père, elle est perdue, elle est enfermée dans sa douleur et se jette à corps perdu dans son métier si prenant. le choc qu'elle ressent en tant que femme lui fait rechercher assez vite un « plan-cul », d'abord avec un ostéopathe puis avec un menuisier; ce n'est pas un hasard si elle les a choisis plus jeunes et magnifiques. C'est le pendant du geste de Mauro, tellement trivial, qui est de s'acoquiner avec une femme beaucoup plus jeune, à fortiori jolie…c'est une revanche psychologique. Mais son plan-cul, ce sont des réactions épidermiques de la part de Paula qu'elle ressent nécessaires à sa reconstruction en tant que femme abandonnée à 42 ans alors qu'elle se voudrait encore désirable.



À propos des plantes, au bout d'un an Paula Cid laisse son appartement à un ami américain qui a la main verte et saura s'occuper des plantes de Mauro; à cette occasion Paula va parler aux plantes, signalant ainsi la petite distanciation qu'elle semble prendre par rapport au décès de son compagnon. Elle a commencé son travail de deuil.



Connait-on vraiment les gens qui nous entourent ? C'est l'éternelle (et intéressante) question.



Un livre très en adéquation avec la situation soulevée, une histoire moderne et sans pathos, très humaine et bouleversante. J'ai cru en lisant cette histoire que l'écrivaine était probablement néonatologue, tellement le vécu et le ressenti étaient justes et précis; mais non, puisque dans les remerciements à la fin du livre, elle remercie l'accueil et l'introduction au sein d'une vraie équipe de professionnels en Néonatologie. Un autre aspect qui m'a paru intéressant et très près de la réalité, est la forte notion d'équipe constituée par un groupe de personnes qui travaillent autour d'une passion commune.



Un sacré bouquin.

Merci à Babelio et aux Éditions du Seuil pour cette lecture dans le cadre de Masse Critique.
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Apprendre à parler avec les plantes

C'est grâce à une opération Masse critique que j'ai reçu cet ouvrage ayant apparemment fait beaucoup de bruit au-delà des Pyrénées.



On y découvre Paula, femme de quarante, dévastée par sa dernière rencontre avec son compagnon, qui lui annonce la quitter pour une autre jeune femme. Quelques minutes après leur entrevue, il décède, fauché par une voiture.



Dès lors, Paula porte le double poids du deuil et de l'infidélité ; infidélité qu'elle se refuse à avouer aux proches de Mauro, qui consacrent encore ce dernier comme un homme aimant et entièrement dévoué à elle. Ce presque statut de veuvage, loin d'être source de liberté, entraîne un lot oppressant de condoléances et une compréhension affichée devant la douleur de Paula, qui enrage contre son entourage et leurs souvenirs immaculés de celui qui la trompait.



Si les sujets de la mort d'un proche infidèle et de la vision qu'à la société d'une femme ayant dépassé la quarantaine (tantôt "suffisamment jeune pour recommencer sa vie", tantôt veuve éplorée dont le désir est tabou) sont intéressants, on se lasse vite du récit, pourtant assez court : Paula se perd dans les méandres de ses réflexions, et ses réactions lors des évènements narrés achèvent de la rendre moins sympathique aux yeux du lecteur.



J'ai été surprise en bien durant la première partie, puis je me suis profondément ennuyée jusqu'à lire en diagonale les dernières pages. Plutôt une déception qui confirme mon désamour pour ce genre de littérature !
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Apprendre à parler avec les plantes

Voilà un roman particulièrement poignant, qui ne peut se lire d’une traite tant il est nécessaire parfois de le poser, pour reprendre ses esprits, se changer les idées, s’échapper de la tension lourde à en avoir mal au ventre qu’a su y insuffler l’auteure. Avec des mots justes, un rythme particulier, elle a su explorer les sentiments les plus noirs avec une profondeur rare.



« A chaque geste correspondent une dimension, une hauteur et un poids, la somme étant la mesure du vide et de la douleur que j'éprouve dès que j'essaye d'assumer que je ne faisais déjà plus partie de ses projets d'avenir. » Paula, 42 ans, pleure. Elle pleure d’être seule. Ayant l’âme d’une femme forte et indépendante, elle avait toujours refusé le mariage et les enfants à Mauro, l’homme de sa vie. Et un jour, Mauro est parti. Doublement parti ; il venait de lui annoncer qu’il la quittait pour une autre femme quand, quelques heures plus tard, il meurt sur son vélo, fauché par un camion.



Le roman débute juste après le décès de Mauro, et relate l’année de remise en question qui va suivre pour Paula, une année de deuil douloureux, où les réminiscences vont accentuer la détresse de sa nouvelle solitude. « La mort me met en colère. Depuis qu'il est parti, la mort m'agace, m'exaspère par son insolence et son impertinence, par sa façon d'étouffer Mauro alors qu'elle est, elle- même, si vivace. »



Il y a dans ce roman plusieurs degrés de narration ; le présent de Paula, dévastée, qui compte sur son métier de médecin en néonatalogie pour donner un sens à sa vie, le passé qui relate sa vie avec Mauro ; mais aussi des passages, situés en fin de chapitre, où la narratrice s’adresse à son compagnon décédé.



Au final un roman bouleversant, très bien écrit (bravo au traducteur), mais à éviter tout de même si vous n’avez pas le moral…



Merci à Babelio pour cette Masse Critique Privilégiée et aux éditions du Seuil pour l'envoi de ce roman.

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Apprendre à parler avec les plantes

Quand Masse critique m'a proposé ce roman, j'ai d'abord cru soit à un livre de jardinage, soit à un guide bien-être. Bref, pas un livre pour moi. Ensuite, j'ai découvert qu'il s'agissait d'un roman et je me suis lancée.

Barcelone, de nos jours. Paula, néonatologue, perd son mari deux fois le même jour ; après l'avoir quittée, il est tué dans un accident de la circulation.

Entre colére et chagrin, face à l'incompréhension de son entourage qui lui reproche de ne pas se comporter de la 'bonne' manière, on suit Paula pendant plus d'une année après la mort de Mauro. Le temps d'un deuil.

Je n'ai pas été bouleversée par ce livre, mais il propose une vision de la résilience plus complexe et moins linéaire que certains romans feelgood. Je l'ai lu sans passion, mais avec intérêt.
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Apprendre à parler avec les plantes

Si vous aimez les beaux romans qui mettent à mal un personnage pour mieux l'aider, et nous aider à nous élever plus fort et plus grand qu'avant. Ce roman est d'une douceur un peu amer mais si agréable à lire. Le parcours de cette femme qu'un coup du destin va lui faire repenser toute sa vie et son intériorité. Un très bon livre que je vous recommande.
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Apprendre à parler avec les plantes

A 42 ans, Paula Cid mène la vie qu’elle a choisie : des journées bien remplies dans le service de néonatologie où elle exerce, des soirées tranquilles auprès de Mauro, son compagnon depuis quinze ans. Son couple est stable, paisible, réconfortant. Et puis, un jour d’hiver, dans un restaurant de bord de mer, Mauro lui annonce qu’il la quitte pour une autre. A peine a-t-elle le temps de digérer la nouvelle qu’un coup de fil lui apprend le décès de Mauro dans un accident de la route. Alors Paula perd pied, prise entre la rage et le chagrin, frustrée d’une explication, d’une dispute, d’une mise au point salutaire, incapable de savoir si elle est en droit de pleurer cet homme qui n’était plus le sien. Entourée de son père, tendrement discret, de ses amis à qui elle n’a rien dit de la trahison de Mauro, Paula se réfugie dans le travail tout en essayant de faire son deuil et de se reconstruire.



Pendant une année, Marta Orriols nous fait partager le quotidien, les pensées, les sentiments, les cris, les larmes et le renouveau de son héroïne, Paula. Une année pour rager et pleurer. Une année pour réapprendre à vivre et à rire. C’est un long chemin pour en arriver à accepter la mort, à pardonner la trahison, à se débarrasser de la culpabilité d’être en vie, de faire l’amour, de simplement continuer quand l’autre n’est plus là.

Malgré un sujet difficile, ce roman n’est ni larmoyant ni démoralisant. Au contraire, c’est un livre qui fait du bien, qui englobe le lecteur dans une bulle de douceur, de quiétude. Si Paula est à terre après cette double épreuve, elle se relève très vite, ne serait-ce que pour continuer à accompagner ses petits patients dans leurs débuts si difficiles dans le monde. Et puis elle ne perd pas son humour, sa causticité, sa façon ironique de voir la vie. C’est d’ailleurs la vie plus que la mort qui est au cœur de ce roman. La vie comme elle va, avec ses hauts, ses bas, ses accidents de parcours, ses moments de tristesse, ses moments d’euphorie, ses rencontres inopinées, sa folie. La vie des bébés que Paula aide à mettre au monde et à devenir forts, la vie qui continue malgré le manque, malgré l’absence. La vie qu’il faut que Paula reconstruise au jour le jour, en femme forte, vraie, vivante.

Un roman touchant et pudique, qui sait aussi se faire cruel et mordant, une belle découverte.



Un grand merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour cette masse critique privilégiée.
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Apprendre à parler avec les plantes

Paula Cid, 42 ans et néonatologue, mène une existence tranquille, une vie des plus ordinaires à Barcelone. La routine d'un couple sans enfants, un verre de vin le soir pour laisser derrière la passion de son métier. Sauf qu’un jour, son compagnon de route et de vie lui annonce brutalement qu’il la quitte pour une autre. Sauf que ce même jour, quelques heures après, son ex-compagnon de route et de vie se tue en vélo. La double peine, la tristesse de s’être fait larguée et celle de le voir mort, les deux le jour même, se mêle et s’entremêle dans sa tête. Un sentiment de désespoir et de rage qui cohabite en elle.



Pas le temps de s’interroger sur « l’autre », qu’elle croisera dans les couloirs d’un hôpital froid et blanc. Pas le temps d’imaginer comment ils se sont rencontrés, dans un café ou sur un site de rencontre sur internet. Aussitôt la nouvelle annoncée, sans avoir le temps de fracasser un verre ou un vase contre le mur, Paula doit déjà faire le deuil de son (ex)compagnon. Et se reconstruire, s’auto-détruire, imaginer, respirer, s’affaler sur le canapé un verre de vin à la main, re-baiser ?, s’échapper, arrêter de vivre aussi. Les sentiments filent, les pensées passent, mais l’envie qu’en est-il après cette double perte, cette double peine, cet amas de tristesse qui du jour au lendemain s’est accumulé au pied de son lit.



En fait, pourquoi j’ai franchement aimé cette histoire, cette histoire d’amour au bord de la mort, cette histoire de deuil au bord de la mer. Un roman, une romance, qui pourrait pourtant facilement tomber dans le pathos. Peut-être…parce qu’elle parle de mort et d’amour, et peut-être aussi parce que j’aimerai moi aussi apprendre à parler avec les plantes, puisque je n’ai jamais appris à parler avec les êtres.
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Apprendre à parler avec les plantes







L’année de la pensée magique , superbe récit sans pathos de Joan Didion, inspire de nombreux auteurs. Mais nous ne sommes pas ici sur une fade version catalane, même si nous suivons Paula Cid, médecin en néonatologie de quarante-deux ans, pendant une année après le deuil de Mauro, son compagnonL’originalité de ce récit tient en la dualité de la perte. Quelques heures avant sa mort dans un accident de la route, Mauro déjeunait avec Paula pour lui annoncer qu’il la quittait pour une autre femme. « La douleur d’une épouse est différente de celle d’une femme que l’on vient de quitter. »



« Deux balles coup sur coup : la mort et le mensonge. »



La mort, Paula l’a côtoyée dans son enfance. Sa mère est morte d’un cancer quand elle avait sept ans. Elle en garde une blessure, un refus de s’engager dans le mariage et de faire des enfants, au grand regret de Mauro. Les enfants, ce sont ceux de son métier, ces prématurés qu’elle arrache à la mort.

Son père, ses collègues, la famille et les amis de Mauro la plaignent d’un deuil qu’elle ne ressent pas comme eux. L’abandon de Mauro, elle n’en parlera à personne, sauf à sa meilleure amie Lidia.

« Je suis tellement repliée sur moi-même, ressassant mes plaidoyers intimes, que j’en perds de vue le monde. »

Au travail , elle devient agressive envers des collègues. Elle ne supporte plus la présence affective de son père. Elle même lutte contre son besoin de rester en vie, d’être désirée. Si elle prend un amant, est-ce par amour ou pour se prouver qu’elle peut encore plaire, pour se venger de Mauro?

Elle sait que la solution n’est pas de trouver l’amour mais de se reconstruire. Et cela ne peut se faire qu’en affrontant la trahison de Mauro.

J’ai lu de nombreux livres sur le deuil avec chaque fois une appréhension. Mais je me suis sentie proche de Paula. J’ai compris sa souffrance devant la trahison et sa frustration face à un dialogue devenu impossible.

Le roman commence avec l’accident de Mauro et le sauvetage de Mahavir, un prématuré que Paula tire du néant à force de caresses et de mots doux. En miroir, après un an de deuil, Paula doit laisser partir un prématuré de vingt-sept semaines. J’ai aimé cette image qui illustre le parcours de Paula, l’acceptation du deuil.

Le parcours est long et difficile mais en un an les plantes du balcon, celles que Mauro entretenaient avec amour, peuvent enfin refleurir.

« Sans un réconfort tactile, il ne peut y avoir de développement physique et émotionnel complet. »
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Apprendre à parler avec les plantes

Apprendre à parler avec les plantes, celles que Mauro a laissées sur la magnifique terrasse ensoleillée qu’il partage avec sa compagne, Paula, la narratrice. Lui, a quitté la scène, la vie, à 43 ans, dans un accident opposant son vélo à une voiture qui a brûlé un feu…

Quelques minutes avant, il lui avait annoncé son départ, leur séparation. Pour une autre. Paula avait bien senti que leur couple traversait des turbulences, qu’ils étaient à l’automne de leur relation. Mais pédiatre en néonatalogie, elle est hyper investie dans son travail et se donne à fond pour sauver ces nourrissons qui viennent trop tôt à la vie ou déjà mal en point. Et puis, Paula ne s’est jamais totalement remise du décès brutal de sa mère alors qu’elle était enfant – ce deuil a généré chez elle un vide affectif, difficile à combler et ses relations amoureuses s’en ressentent, sa façon de se projeter aussi.

Au décès de Mauro, Paula se saoule de travail sous le regard inquiet de son père et de son amie et collègue Lídia. La douleur est vive et renvoie la jeune femme à ses choix, à son histoire, à la façon dont elle s’est construite avec l’absence.

Apprendre à parler avec les plantes est un beau roman sur le deuil, la solitude et le travail de reconstruction nécessaire après la perte d’un être cher. J’ai été particulièrement touchée par la tendre et pudique relation que la narratrice entretient avec son père, un homme qui assure une présence discrète et aimante, qui ne s’impose jamais mais sait délivrer conseils et douceur. Des sentiments d’une grande délicatesse qui rendent vraiment émouvant ce roman.

C’est une bien jolie découverte grâce à Babelio et aux Editions du Seuil que je remercie ici.



Challenge ABC 20120/2021.

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Apprendre à parler avec les plantes

Paula Cid, néonatalogue, est depuis quinze ans avec Mauro. Quand il la quitte pour une autre femme, elle est dévastée mais avant qu’elle ait pu vraiment réaliser, il meurt dans un accident de la route quelques heures plus tard. Ses sentiments sont partagés : tristesse et consternation face à ce deuil brutal.

Apprendre à parler avec les plantes est un livre sur la perte d’un être cher qui m’a beaucoup touché. Marta Orriols arrive à trouver les mots justes pour parler de ces moments difficiles, surtout quand la perte est précédée par une rupture. Elle ne sent pas le droit d’être celle sa compagne par delà la mort même si la nouvelle n’était pas connue de tous. Pendant un an, on suit des moments avec son père, son ex-belle-famille, ses amis, ses amours. Elle met des mots sur des pensées tabous comme le sexe, une nouvelle vie après la mort. J’ai beaucoup aimé le style poétique de Marta Orriols, je me sentais comme Paula, remplie de sentiments complexes. Le fait que Paula soit néonatalogue contrebalance la beauté de la vie et l’étrange fatalité de la mort.

Un peu déçue par la fin, mais ce livre reste bouleversant surtout les apartés, quand elle parle à son compagnon parti.

Merci aux éditions du Seuil et à Babelio pour cette découverte émouvante.
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Apprendre à parler avec les plantes

Paula, la quarantaine, est néonatalogue dans un hôpital de Barcelone. Le jour-même où il lui annonce qu’il la quitte pour une autre après quinze ans de vie commune, son compagnon se tue dans un accident de vélo. Déchirée entre chagrin, colère et jalousie, Paula devra entreprendre un long et difficile travail sur elle-même pour parvenir à faire son deuil et à se reconstruire.





Le sujet est difficile et peut risquer de rebuter par ce qu’on peut en imaginer de sombre et de déprimant. Après avoir ainsi rencontré quelques difficultés à entrer dans l’histoire, aussi un peu parce que les premiers chapitres m’ont fait craindre une de ces romances modernes aux connotations feel good dont je ne suis pas friande, j’ai fini par me laisser emporter par ce récit aux accents si véridiques que l’on est fortement tenté de le percevoir largement autobiographique. La finesse des analyses et des observations, tout comme la justesse des personnages, rendent au final ce livre parfaitement convaincant.





Si l’émotion affleure souvent, elle est toujours contenue avec une grande pudeur, l’impertinence et la causticité de Paula écartant tout risque de complaisance ou de sensiblerie. En définitive, c’est seulement lorsque, prise au dépourvu, Paula relâche le farouche contrôle qu’elle s’impose, que l’émotion nous envahit également, en particulier au travers des joies et des drames d’un service de néonatalogie, ou encore du lien entre l’héroïne et son père vieillissant.





Pétri des mille détails infimes qui construisent nos existences au quotidien et qui lui confèrent toute son authenticité, ce récit réussit à nous faire toucher du doigt l’infrangible solitude des êtres coulés par un accident de la vie, et qui, seuls, devront trouver en eux la force de revenir à flot, à bord d’un monde impassiblement vivant, et surtout, insupportablement moralisateur.





Merci à Babelio et aux Editions du Seuil pour cette découverte.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Apprendre à parler avec les plantes

Après quinze ans de vie commune, Paula accuse un choc quand Mauro son compagnon lui annonce qu'il la quitte. Quelques heures plus tard, l'annonce de sa mort, fige sa douleur et le chamboulement des sentiments qui l'accompagne...



On pénètre dans un couloir étroit, celui des émotions d'une femme troublée, meurtrie. Paula accuse le coup digne et seule de cette séparation, de ce double départ.



C'est sensible, à vif, écorché. Elle va vivre une année de traversée du désert, confrontée à l'absence, la peur, la dualité des sentiments. Avec elle, on part à la dérive, on se frotte à la vie, à l'ennui, au secret. Les souvenirs de Mauro sont présents partout, l'assaillant de toute part. Elle s'ensorcèle livrée à un tourbillon mystique et castrateur. Et pourtant, il y a l'appel du corps, qui crie, qui réclame. Elle est tenaillée entre déni et impatience.



L'écriture est vraie, habitée par l'envie, la mélancolie. On aime s'abîmer dans ces chemins de traverse qui nous rapproche de la confidence. Paula nous touche par sa pudeur, ses conflits intérieurs. On retient la couleur intense des sentiments qui se font plus douces avec le temps. Petit à petit, elle dissèque cette relation liée à jamais à son histoire. Elle nous dit l'amour, les défaillances, la vigilance, la responsabilité, l'accord tendre, discret.



Un roman qui décrit les émotions du deuil sans langue de bois.
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Apprendre à parler avec les plantes

« Mon meilleur ami, l’homme qui a été mon compagnon, est mort dans un accident. Mais avant ça, il m’a quittée pour une autre. Ça a été une année difficile. »

Paula a une existence bien organisée, telle qu’elle l’a choisie. Un homme, mais pas un mari. Pas d’enfant, elle préfère se consacrer à ses petits patients qu’elle s’acharne à sauver au service de néonatologie.

Son métier de médecin l’accapare, parfois aux dépens de sa vie personnelle.

Aussi, lorsque Mauro la quitte, elle n’a rien vu venir. Et lorsqu’il meurt peu après dans un banal accident de la circulation, son univers s’écroule.

Marta Orriols se met très habilement dans les pensées les plus intimes de son héroïne.

Paula est une femme en proie au doute. Est-elle égoïste ? A-t-elle droit au bonheur ? Un long questionnement avant que la réponse s’impose comme une évidence.



« Apprendre à parler avec les plantes » est un très joli roman sur le deuil, la reconstruction, le chagrin, la complicité familiale et amicale.



J’ai aimé suivre les pas de Paula. Je l’ai admirée dans sa passion pour son métier, dans son acharnement à hisser ces bébés si petits, qu’ils tiennent dans la main, vers la vie et les bras de leurs parents.



Paula est une belle héroïne, courageuse et déterminée bien que souvent hésitante pour ses choix de vie.

L’écriture précise et élégante de Marta Orriols est un atout supplémentaire pour transformer cette lecture en un grand moment de plaisir.



Je remercie très vivement Babelio et les Editions Seuil de m’avoir permis cette découverte.

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Apprendre à parler avec les plantes

"Les déblais de la vie, on les dissimule où on peut. (p157)"



Oui quand la perte d'un amour arrive, on fait comme on peut avec ses souvenirs, avec ses sentiments, avec ses ressentis et Paula Cid, 42 ans, subit une double perte. Son compagnon Mauro, éditeur, lui annonce qu'il la quitte et perd la vie quelques heures plus tard dans un accident. Ce roman s'inscrit dans le registre du deuil, de la perte mais aussi de la trahison.



Paula, médecin dans un service de néonatalogie dans un hôpital à Barcelone où elle tente de sauver des grands prématurés, se bat chaque jour pour des petits êtres, fragiles, sans défense, pesant parfois moins d'un kilo, s'attache parfois à certains et vit avec eux une relation forte ayant refusée elle-même d'être mère, souhait que Mauro aurait voulu concrétiser comme le mariage auquel elle s'est toujours refusée. Le combat elle connaît, elle l'affronte mais avec ce drame personnel elle se retrouve sans armes.



Etre abandonnée par celui qu'on aime, dont on a jamais douté est une épreuve mais en plus le perdre définitivement laisse en suspens des questions qui resteront sans réponses. C'est le chemin que Paula va emprunter pour trouver un sens à sa nouvelle vie, sans lui, avec la découverte d'une présence à laquelle elle ne s'attendait pas qui va remettre en questions ses certitudes.



J'ai trouvé l'écriture de ce roman agréable, fine et les ressentis très bien analysés et restitués. La confrontation entre la mort de l'être aimé et la profession de maintenir en vie des êtres fragiles, de leur donner une chance donne un parallèle émouvant. Paula puise dans son travail les forces qui lui manquent dans son quotidien pour tenir. Mort et Vie sont en continuelle opposition.



Une jolie écriture, très féminine, très fine, précise pour parler d'un double drame (voire plus) avec ce qu'il engendre de colère, d'incompréhension, de culpabilité également dans les choix de vie et de remises en questions.



J'ai trouvé la première moitié très intéressante mais j'ai eu un passage à vide ensuite, comme l'héroïne d'ailleurs, qui cherche sa propre voie, sa résurrection, à l'image des plantes de sa terrasse qui dépérissent sans la présence de celui qui les aimait.



J'ai trouvé finalement que le roman n'a pas tenu ses promesses sur la durée. Il devient au fil des pages une histoire de deuil, de reconstruction, certes bien relatée à l'image de bien des histoires déjà lues, mais j'ai trouvé qu'il ne se démarquait pas, qu'il devenait même semblable à ceux déjà lus.



Apparemment "un best-seller catalan qui a bouleversé l'Espagne" mais qui pour moi était agréable, certes, avec une belle qualité d'écriture, d'analyse des sentiments mais qui rejoint tout un éventail de romans écrits sur le sujet et qui plaira aux amateurs du genre sans aucun doute. Je sais, je sais..... Je suis dure aux sentiments ou alors je lis trop mais il me faut plus désormais pour m'émouvoir et me bouleverser.



"Je me dis qu'elle et moi venons d'un lieu reculé où nous sommes restées trop longtemps, le temps nécessaire pour que les rires et la joie des autres deviennent une forme d'insulte, le temps nécessaire pour comprendre qu'il y a quelque chose de triste et de vaguement méprisable lorsque l'amour s'éteint, mais que rien n'est comparable à la déroute dévastatrice de la mort.(...) C'est elle qui commande à la vie et non pas l'inverse. (p226-227)"
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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