La nature pousse irréversiblement. Elle existait avant nous et elle existera après nous espérons-le ! Elle s'inscrit dans une durée. Alors que nous somme pris par l'immédiateté, confrontés à la multiplicité des sources d'information déversant en continu leur contenus éphémères, un petit tour au jardin ne peut que nous faire du bien !
De nombreuses cultures traditionnelles ont compris que nous sommes la nature, que nous en faisons partie et que nous ne pouvons pas vivre à coté d'elle.
Cultiver son intériorité, c'est un peu comme cultiver son jardin. Effort, temps et attention sont nécessaires pour que la graine semée devienne fleur, sans oublier qu'il faut aussi faire face aux tempêtes, aux gelées , à la sécheresse et à tout ce qui pourrait menacer ce bout de terre patiemment conquis sur la nature.
Pour peu qu'on lui tourne le dos, voilà qu'il broussaille sous les ronces, que les liserons investissent le carré des rosiers, que les pissenlits et le plantain s'invitent sans façon dans les lieux. Un peu comme dans la vie quand tout va de travers et que l'on ne voit plus très bien comment se débarrasser de ce qui nous envahit l'esprit.
Depuis des millénaires, les hommes s'interrogent sur ce qu'ils éprouvent, leurs sentiments, leurs émotions, sans savoir parfois comment leur donner sens.
"Elle ment mal, elle aussi. Décidément, depuis que mon père est absent, tout le monde ment dans cette maison, songea Jean. qu'est-ce qu'elle me cache de si grave ?" Et il fut à la fois triste et inquiet, pourquoi préférait-elle ne rien lui dire ? C'est vrai que ni lui, ni Pierre, ni Millie ne l'avaient avertie de ce qu'ils avaient découverts à propos de ce professeur de clavecin. Mais si elle apprenait la vérité, elle ne les laisserait certainement pas enquêter de leur côté. Il y eut un long silence gênant.
« Li Jian écoutait le souffle bruyant des autres, leurs gémissements et leurs raclements de gorge. Il remonta la couverture au-dessus de sa tête, mais cela ne suffisait pas. Il grelottait. Il aurait voulu vomir, extirper de son corps tout ce qu'il avait vu, entendu, senti, touché, depuis son départ de Sangai et même avant. Il avait envie de mourir, de ne plus penser, de vider sa mémoire pour qu'elle le laisse tranquille avec ses souvenirs obsédants. »