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Critiques de Maryse Condé (336)
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En attendant la montée des eaux

C'est avec ce roman En attendant la montée des eaux que je découvre le talent de Maryse Condé. Née en Guadeloupe,diplômée de la Sorbonne en lettres classiques, elle a vécu longtemps en Afrique , Guinée, Ghana, Sénégal avant de rentrer en France et de se partager entre la Guadeloupe et les USA. Ce roman m'a littéralement envoutée . Je me suis laissée porter par l'écriture de Maryse Condé et par l'histoire de nos trois héros: Babakar le médecin, né au Mali d'une mère guadeloupéenne qui "fait peur" avec ses yeux bleus, Movar l'haïtien, analphabète ne parlant que le créole mais au coeur grand comme ça et Fouad le Palestinien établi en Haïti.Comment ces trois hommes se trouvent ils ? Pourquoi cette empathie entre eux ? Sans doute leur parcours chaotique, guerre, mort , misère , deuil, exil, leur envie d'aimer , de continuer à vivre si ce n'est pour eux que ce soit au moins pour les autres .

A travers le parcours de ces trois hommes c'est le parcours de centaines de milliers d'hommes femmes et enfants que Maryse Condé nous narre. Sobrement, simplement mais avec force les choses sont dites . Quand cette course au pouvoir, cette envie de détruire celui qui ne nous ressemble pas cesseront t'elles?

Un roman fort, douloureux, mais plein d'espoir, de tendresse ,d'amour et d'amitié . Un bien beau message .
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En attendant la montée des eaux

Avec ce livre, je découvre la littérature des Caraïbes et quelle révélation!

Je connaissais l'écrivain Maryse Condé seulement de réputation.

J'ai vraiment été impressionnée par la puissance de son style, la force de ses évocations et son inspiration sans cesse renouvelée.

Maryse Condé a un parcours intéressant et riche : elle est d'origine guadeloupéenne et a étudié à Paris avant de vivre en Afrique au Mali, pays d'origine de ses ancêtres. Elle enseigne à l'Université de Colombia à New York et partage son temps entre New York et la Guadeloupe.

Dans son livre "En attendant la montée des eaux ", publié en 2010, elle se fait le porte-voix des exclus, de ceux qui connaissent la misère et vivent dans des pays soumis aux dictatures et aux changements répétés de Présidents, au gré des diplomaties des pays occidentaux, peu compréhensibles pour le commun des mortels de ces pays.

Trois héros dans ce livre: Babakar, l'Africain, à moitié malien par son père et à moitié guadeloupéen par sa mère; Movar le Haïtien et Fouad le Palestinien.

Trois héros aux origines très différentes au premier abord mais beaucoup de choses les rassemblent: le déracinement, le rejet par la communauté d'origine, l'incompréhension, l'exclusion et la perte de proches très chers dont ils n'arrivent pas à se remettre.

Le parcours de Babakar est étonnant : sa mère, d'origine guadeloupéenne et metisse, est mal acceptée par la communauté de son mari malien car elle a les yeux bleus et on la soupçonne de sorcellerie.

Elle va mourir jeune et continuer à dialoguer avec son fils au moyen des songes.

Babakar va connaître les soubresauts de la politique africaine: il va être pris dans le conflit opposant les "Nordistes" musulmans aux "Sudistes" chrétiens.

Les alliés d'un jour deviennent les ennemis du lendemain.



Babakar doit fuir son pays et se réfugie en Guadeloupe. Étant médecin il est amené à mettre au monde une petite Haïtienne dont la mère est agonisante et a perdu son compagnon journaliste lors d'un assassinat.

Il va adopter cette petite fille et décide de vivre à Haïti pour partir à la recherche des racines de sa fille adoptive.

Un roman magnifique qui montre les horreurs d'un monde "globalisé " où les héros n'ont plus aucun repère et subissent les aléas de la politique et des diplomaties occidentales.

Un magnifique livre sur le déracinement, la recherche identitaire et l'exclusion.

Bouleversant.

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Les sorcières dans la littérature

Quelques mots sur les sorcières. Ce sont des femmes laides, qui possèdent des dons surnaturels, qu’elles utilisent pour faire le mal mais pas toujours. Les sorcières sont entourées d’une multitude d’animaux dont elles se servent dans leurs pratiques magiques. Parmi ces animaux on compte les hiboux, corbeaux, araignées, crapauds, chauve-souris, chats noirs…



Les sorcières dans la littérature est un recueil de quatorze extraits de livre pour chacun d’entre eux est mis dès la première page en note de bas de page.



Je ne vais me focaliser que sur quatre d’entre eux.



Extrait de : « La Vouivre » de Marcel Aimé

La Vouivre des campagnes jurassiennes, c’est la file aux serpents. Elle parcours monts et plaines du Jura et se baigne dans les rivières, torrents, lacs et étangs. Elle porte sur la tête un diadème orné d’un gros rubis. Ce trésor, la Vouivre ne s’en sépare que pendant ses ablutions. C’est l’instant que choisissent les audacieux pour tenter de s’emparer du joyau. A ses risques et périls, car le voleur sera immédiatement poursuivi par des milliers de serpents. La seule chance qu’il ait de s’en sortir est de jeter le diadème et son rubis au plus loin et de s’enfouir.



Extrait de : « La petite Fadette » de George Sand

Landry est inquiet, il ne sait où est son frère. Il se réfère à la mère fadet à qui on attribuait le pouvoir de retrouver les choses perdues et même les personnes. Landry avait ouï dire que la mère Fadet au moyen d’une certaine graine qu’elle jetait sur l’eau en prononçant des paroles, pouvait faire retrouver le corps d’une personne noyée. La graine surnageait et coulait, là on était sûr de retrouver le corps.

Landry courra en la demeure de la mère fadet, lui conta sa peine et lui pria de l’accompagner pour essayer de retrouver son frère vivant ou mort.



Comment reconnaître une sorcière ? Extrait de : « Sacrées sorcières » de Roald Dahl. 1916-1990, auteur britannique, scénariste, romancier et auteur de nouvelles. Auteur bien connu de littérature d’enfance et de jeunesse.

Un petit garçon intrigué veut savoir ce qu’est une sorcière. S’il est possible de la reconnaître parmi les femmes. Sa grand-mère lui explique : Elles n’ont pas d’ongle aux doigts mais des griffes. Elles portent des gants. Elles sont chauves et portent une perruque. Elle ont de larges narines pour sentir. Elles ont des yeux de feu et de glace. Elles n’ont pas d’orteil. Le bout des pieds est carré. Elles portent des chaussures pointues et cet inconfort leur fait très mal aux pieds.



― Quand tu étais petite, grand-mère as-tu rencontré une sorcière ?

― Oui, une fois

― Et qu’est-il arrivé ?

― Aïe aïe aïe !



Trois cœurs d’hommes faits différemment, extrait de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo.

Esméralda est une jolie bohémienne, nommée l’égyptienne. La capitaine Phoebus, l’archidiacre Frollo et Quasimodo n’ont d’yeux que pour elle. Elle se trouve sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Elle est accusée d’avoir tué Phoebus, ce qui est faux puisqu’elle aime Phoebus. C’est donc une innocente qui sera exécutée sur le parvis par deux bourreaux, si ce n’est qu’il y avait au-dessus des ogives du portail un spectateur que personne n’avait remarqué. Ce spectateur n’avait rien perdu de ce qui s’était passé depuis midi devant le portail de Notre-Dame ; Il enjamba la balustrade de la galerie, saisit la corde, puis on le vit coulé sur la façade, comme une goutte d’eau de pluie glisse le long d’une vitre, courir vers les deux bourreaux avec la vitesse d’un chat, les terrasser sous deux poings énormes, enlever l’égyptienne d’une main, comme une enfant sa poupée, et d’un seul élan rebondir jusque dans l’église, en élevant la jeune fille au-dessus de sa tête.



Misti, souvenir d’un garçon, extrait de : « Contes et nouvelles » de Guy de Maupassant.

Le narrateur est le garçon.

J’avais pour maîtresse une drôle de petite femme. Elle était mariée. Son mari, inspecteur d’un grand service public, s’absentait souvent, nous laissant libres de nos soirées. Etendu sur le divan, le front sur ses jambes, tandis que sur l’autre dormait un énorme chat noir, nommé « Misti », qu’elle adorait. Un soir, comme nous étions attablés dans un assommoir de Montmartre, nous vîmes entrer une vieille femme en guenilles. La sorcière se mit à parler à Emma. Elle lui prédit des choses vagues, une réussite, une mort. L’annonce de cette mort frappa la jeune femme. La mort de qui ? Quoi ? Comment ?

La vieille répondait : « Les cartes ne sont pas assez fortes, il faudrait v’nir chez moi d’main. J’vous dirait ça avec le marc de café qui n’trompe jamais. Emma et moi décidâmes de nous y rendre. Chez elle, sur la table, un chat noir empaillé regardait avec ses yeux de verre. Il avait l’air du démon de ce sinistre logis. « Ce chat dit-elle, je l’ai aimé comme on aime un frère. Je n’avais que lui, Mouton. Or, j’ai fait la connaissance d’un beau garçon, que je m’étais mise à aimer. Il est venu chez moi et m’a embrassé. Soudain, je l’entends crier. Le chat Mouton lui avait sauté au visage et lui arrachait la peau, à coups de griffe. Quand j’ai commencé à lui laver la figure, je m’aperçut que mon pauvre ami avait les yeux crevés. L’ami est mort de peine au bout d’un an à l’hospice. J’ai jeté Mouton par la fenêtre. Je l’ai fait empailler.

Quand je suis retourné chez Emma, je m’étonnais de ne plus apercevoir Misti. Je lui demandai des explications. « Je l’ai donné mon chéri, j’ai eu peur pour tes yeux. »



Les sorcières qui annoncent le pire et le meilleur, à les écouter on finit par les croire.



J’ai particulièrement aimé le style d’écriture des contes fantastiques que j’ai repris dans ma chronique. Cela n’a rien d’étonnant, il s’agit d’écrivains confirmés. Avant d’aborder : « Les sorcières dans la littérature, j’avais lu les écrivains repris dans cette chronique à l’exception de Roald Dahl dont : « Sacrés sorcières », semble alléchant. Des contes fantastiques sont souvent catalogués en littérature jeunesse. Pourquoi ne ferait-il pas le bonheur des adultes ? Sacrées sorcières est catalogué humour.



En choisissant ce livre j’étais dans l’inconnue totale. C’est George Sand et Marcel Aimé qui m’ont poussé à l’acheter. Ma réflexion : « Allons-y, découvrons pour deux euros chez folio.

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Moi, Tituba sorcière

Chronique



Moi, Tituba sorcière…



« Ne se déclare pas sorcière qui veut! »



Il faut l’avoir éprouvé dans la chair et dans le sang. Il faut l’avoir approché des feux et des tempêtes…Il faut l’être et l’incarner avec sagesse…

C’est pour cela, que Toi, Tituba, peut se déclarer sorcière.

Tu es femme, belle, forte, rompue, éveillée, serviable, amoureuse, bienveillante, initiée, troublée, seule, redoutée, rose, naïve, guérisseuse, bien-aimée…

Mais tu choisis d’être Sorcière, parce que toi seule connaît la valeur de ce mot, ce qu’il représente, ce qu’il sous-entend, ce qu’il contient. Tu sais que les autres en ont fait une injure, lui ont dessiné une réputation, lui ont inscrit des dénominateurs cachés, l’ont couvert d’opprobre…Et pourtant, tu es la sorcière la plus inspirante de toute l’Histoire, et je suis bien heureuse que tu aie trouvé l’oreille attentive de Maryse Condé pour confier ton histoire bouleversante…



« Que pouvais-je donc espérer? »



J’espère que d’autres histoires vont ressortir des cendres, que d’autres oreilles vont entendre, que d’autres mains vont écrire, que d’autres cœurs purs vont rétablir justice. Maryse Condé, dans ce roman, décide de refaire vivre une affaire classée de Salem. Elle décide de romancer l’histoire de Tituba, parce que l’Histoire et les hommes l’ont écarté de la lumière. Effacer la femme, les femmes, les souvenirs, les outrages, les condamnations, les pendaisons, les corps, la mémoire. C’est ce qu’il s’est passé à Salem, des accusations sordides, obscures, infondées, douteuses, puériles, fatales à l’encontre des femmes. Il ne faisait pas bon vivre dans cette ville en 1692, pour une femme, et d’autant plus, si elle était noire et guérisseuse. Ce roman, c’est le croisement de plusieurs histoires dramatiques qui ont touché et sévit dans l’Amérique du Nord au XVII ème siècle…Entre l’esclavagisme, le racisme, le sexisme, l’obscurantisme et la chasse aux sorcières: c’est un déferlement d’Histoires de haine…Et je crois que comme Tituba, il ne me reste que des questions sans réponses pour trouver du sens aux explosions de confettis de fleurs, de chair et de sang, auprès du flamboyant…



« N’en avais-je pas assez de ce cortège de déboires qui accompagne les affections? »



Il faudra bien que je me résolve à dire non. Car de l’affect, j’en ai eu trop. Trop de compassion, d’admiration, d’épanchement, aussi envers cette personne mi-réelle, mi-fictionnelle, Toi, Tituba, sorcière…Comment rester insensible à tes souffrances, à tes vagues d’amours, à tes sortilèges de bienveillance, à ton charme fou, à tes mots si doux? Comment rester indemne face à ce qu’ils t’ont pris, arraché, enlevé, nié, annihilé?

Je voudrais apprendre à rameuter, comme toi, les forces de la nature. Je voudrais rameuter, toutes les femmes du monde, toutes les sorcières de jadis et de demain, afin que dans nos nuits, tu nous reviennes, visible, dans la forêt…Et comme toutes les affections, il y a eu des déboires-comme j’ai eu mal de ce qu’il t’ont infligée- mais il y a eu aussi des bouts de bonheurs- comme j’ai eu plaisir à lire la délicatesse de la plume de Maryse Condé- que je peux affirmer, Moi, Stelphique Fée, que j’ai eu un coup de cœur pour ce livre…

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Moi, Tituba sorcière

Tituba est le fruit du viol de la toute jeune Abena par un marin sur le navire négrier qui cinglait vers la Barbade.



Après la mort de sa mère et de celui qui l’a considérée comme sa propre fille, la petite est élevée par Man Yaya qui lui apprend les plantes, et à écouter le vent, et à regarder, la mer, les mornes, les montagnes.

"Elle m’apprit que tout vit, tout a une âme, un souffle. Que tout doit être respecté. Que l’homme n’est pas un maître parcourant à cheval son royaume."



Puis Man Yaya meurt à son tour.

Bientôt, la jeune Tituba rencontre John Indien, l’esclave de maîtresse Susanna Endicott.

Elle veut absolument partager sa vie, renonçant à son statut de femme libre pour lui.



Mais cette décision, que les esprits de Man Yaya et Abena tentent en vain d’infléchir, entraînera Tituba "de l’autre côté de l’eau", dans une existence de misère et de labeur qui culminera dans la détresse à Salem, petit village du Massachusetts et colonie de puritains, avec l’accusation de sorcellerie dont elle est victime.



Avant d’être un personnage de roman, Tituba est un personnage historique.

En 1692, elle fut l’une des toutes premières malheureuses convaincues de sorcellerie dans le village de Salem (devenu depuis Danvers), proche de la ville du même nom où se déroula le procès.



Amérindienne Arawak déportée enfant et vendue comme esclave à la Barbade, elle avait été rachetée par Samuel Parris ensuite et emmenée à Boston puis à Salem avec la famille Parris et un autre esclave amérindien, John, qu’elle avait épousé.

Tituba était parvenue à sauver sa tête en avouant être une sorcière et en dénonçant d’autres personnes.

Elle finit par être libérée, et sa trace se perdit ensuite.



Maryse Condé a voulu donner une voix à cette ombre délaissée par les historiens.



Elle lui crée une autre identité, celle de l’enfant né du viol d’une esclave noire par un marin blanc, et un parcours qui la mène de la plantation Darnell à la Barbade aux geôles des puritains de Salem, par cette rencontre avec un homme qui la séduit et qu’elle suivrait n’importe où, non, qu’elle suivra n’importe où.



Surtout, elle nous fait entendre ses mots, ses motivations, l’amour et l’attention aux autres qui sont derrière chacun de ses gestes.

Parce que Tituba, qui traverse tant d’épreuves, le rejet, la marginalisation, la peur, ne cesse jamais d’être attentive aux autres, à leurs souffrances et aux moyens qu’elle peut mettre en œuvre pour les soulager.



Alors même qu’elle est abandonnée par celui qu’elle aime plus que tout, elle ne parvient pas à mépriser l’homme qu’il est devenu, instrument de dénonciation et profitant de cette situation.



Même si elle se le reproche parfois, Tituba ne souhaite qu’aller à la rencontre, être avec, partager, soulager autant que possible, accompagner.



Cette volonté que rien ne parvient à plier, pas même le désespoir de la torture et de la prison, sera pourtant bien mal récompensée.

Peu d’êtres, en effet, comprendront, accepteront et aimeront Tituba pour ce qu’elle est, juste pour ce qu’elle est.



Des magnifiques horizons de la Barbade aux confins glacés du Massachusetts, Maryse Condé évoque Tituba avec finesse, sans manichéisme.



Tituba, qui est rejetée parce qu’elle est noire, femme, esclave, guérisseuse, est une belle figure de résistance dans l’ombre de ce XVIIe siècle finissant.

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Moi, Tituba sorcière

XVIIe siècle ! Procès des sorcières de Salem.



Évocation de ces femmes ancrées à la terre par un savoir ancestral pouvant servir une communauté harmonieuse, par le soin, la connaissance des plantes, les cycles naturels, des femmes-médecine.



Texte fort relatant l'horreur de la servitude, l'esclavage, le puritanisme ambiant, l'intolérance religieuse...

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En attendant la montée des eaux

Quel voyage ! Le Mali, la Guadeloupe, Haïti

Un voyage où violence et catastrophes naturelles s’abattent sans pitié.

Babakan est un médecin malien qui a fui les conflits de son pays et vit en Guadeloupe

Movar est haïtien

Ffaouad est palestinien

Ces trois là vont se lier d’amitié et poursuivre leur route ensemble.

Chemin qui ne sera pas de tout repos pour ces déracinés.

Victimes de leur passé, ils vont tout tenter pour s’en affranchir.

C’est écrit d’une manière envoûtante. Des tas de personnages se mêlent à la vie des trois amis.

On est complètement immergé dans ces pays, compatissant de la difficulté de vie des exilés.

Le récit est parfaitement bien mené. Une lecture prenante.

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Le coeur à rire et à pleurer

Le coeur a rire et à pleurer est un tout petit livre - à peine 150 pages - où Maryse Condé nous raconte son enfance dans la Guadeloupe des années 1940 et 1950.



Un livre beaucoup trop bref à mon goût (j'aurais préféré plutôt quatre tomes comme l'a fait Patrick Chamoiseau sur son enfance en Martinique), mais un livre très plaisant à lire.



L'écriture de Maryse Condé est fluide et agréable. Pour qui connaît un peu la Guadeloupe, ou y vit (comme moi) on suit la jeune Maryse dans le Pointe à Pitre de l'après guerre et du début des années 50.



A ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur la Guadeloupe an tan lontan - comme on dit ici - je recommande tout particulièrement Victoire, les saveurs et les mots, du même auteur, sur la vie de sa grand-mère marie-galantaise, à l'écriture magnifique également.
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Moi, Tituba sorcière

Tituba, née à la Barbade est la fille de l’esclave Abena violée par un marin anglais à bord d’un vaisseau négrier. Sa mère sera pendue sous ses yeux pour avoir frappé un blanc qui tentait d’abuser d’elle. Elle sera élevée et prise en charge par la vieille Man Yaya qui lui apprendra bien des choses avant de mourir. Vendue à un prédicateur Tituba se retrouvera d’abord à Boston et ensuite à Salem. Elle sera accusée de sorcellerie avec d’autres dans le célèbre procès des sorcières de Salem dans ce qu’on peut qualifier de folie collective de cette année 1692. Maryse Condé décrit un personnage fabuleux victime de son époque. Une époque où règnent l’esclavage et la bigoterie. Une époque où Dieu et l’Homme Blanc règnent en maître. Un excellent livre sur l’intolérance humaine.
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Le coeur à rire et à pleurer



Maryse Condé (qui semble avoir pris le nom de sa rue d'enfance comme nom de plume) nous raconte ses souvenirs d'enfance en Guadeloupe dans les années 50.

Chaque chapitre est consacré à une histoire; raison pour laquelle elle a sous-titré son livre "Contes vrais de mon enfance".



Huitième enfant d'un couple de bourgeois antillais, elle garde un souvenir teinté d'amertume. Vis-à-vis de ses parents d'abord, qu'elle présente souvent comme des orgueilleux, fiers de leur statut, trop fiers au point de pratiquer eux-mêmes un certain racisme anti-mulâtres. Parce que dans les années 50, être "noir" peut revêtir des tas de significations que Maryse, petite fille, éprouve des difficultés à comprendre. Pour elle, un enfant avec qui jouer est un enfant, point! Pourquoi ses parents lui reprochent-ils donc de s'amuser avec certains d'entre eux? Pourquoi doit-elle systématiquement prendre le rôle de souffre-douleur quand l'autre enfant est blanc ("je dois te donner des coups parce que tu es une négresse")?



Vis-à-vis de la société en général également. Incomprise à l'école, incomprise à la maison, cataloguée très vite de perturbatrice, elle semblait ne trouver sa vraie place nulle part.



C'est à hauteur d'enfant, voire de jeune adolescente, que les récits nous sont proposés. Donc, c'est au lecteur de détecter les lignes plus historico-politiques comme la lutte des classes, la place de la femme dans la société antillaise de l'époque, l'approche de l'enseignement, les relations avec la France... Parce qu'à cette époque, en Guadeloupe, on déteste l'Amérique par principe et on aime la France, par principe aussi. Ce que Maryse, enfant, ne comprend pas, ne trouvant d'ailleurs pas grande satisfaction dans ses voyages à Paris où l'image qu'elle a de ses parents se fane encore un peu plus.



Mêlant français et créole, la plume de l'autrice est très fluide et donne juste l'envie d'explorer un peu plus le sujet à travers d'autres ouvrages.
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Moi, Tituba sorcière

Grand coup de coeur pour ce magnifique roman d'une auteure guadeloupéenne injustement méconnue. Tituba naît d'un viol sur l'île de la Barbade au 17ème siècle, elle perdra sa mère très jeune et partira habiter en autarcie dans la forêt jusqu'à sa rencontre avec l'un des hommes de sa vie : John Indien. Tous deux esclaves seront emmenés dans les bagages de la famille Parris direction Boston puis le petit village de Salem où la situation sera critique car nous sommes à l'époque des procès de sorcières. Tituba est considérée comme telle, elle qui a appris la science des plantes médicinales, la communication avec les morts... d'une vieillarde nommée Man Yaya décédée depuis.



Tituba est une personne intègre, pour laquelle j'ai vraiment ressenti de l'empathie et surtout pas de peur. Elle est magique dans tous les sens du terme, elle se démène pour sa vie, pour survivre tout simplement car hormis les plaisirs de la chair ils sont inexistants. Les jours passent et repassent entrainant leur lot de désolation et de malheur. Et pourtant Tituba relève la tête et est fière quelque soit la situation. C'est une femme forte plutôt que sorcière.

Une galerie de personnages fera des bouts de chemin avec elle mais qu'importe je n'ai eu d'yeux que pour Tituba un sacré modèle de courage.



Et quelle belle écriture !!
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Moi, Tituba sorcière

Une merveilleuse histoire fantastique! Les victimes de la chasse aux sorcières n'ont toutes jamais été coupables de sorcellerie telles ont été souvent rapportées des accusations. C'est de même avec Tituba accusée à tort de sorcière et d'empoisonneuse à Salem, simplement parce qu'elle est une femme douée, pleine de connaissances, surtout de celles de la nature;, et elle manifeste un esprit de liberté assez aberrant pour l'époque. Il y a aussi son passé qui la poursuit comme une charge électrique sous ses pieds .. eh oui sa mère, jugée d'avoir un esprit beaucoup trop rebelle, a été décapitée. Recueillie par une guérisseuse, c'est avec elle que Tituba apprendra le secret de la nature...

J'ai beaucoup aimée cette belle écriture de Maryse Condé, à la fois majestueuse et truffée des faits historiques très intéressants,.
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Histoire de la femme cannibale

C'est avec L'histoire de la femme cannibale que je découvre l'écrivaine guadeloupéenne, Maryse Condé. Un roman riche, très dense et une lecture hélas assez laborieuse pour moi.



Rosélie, l'héroïne est une femme peintre originaire de la Guadeloupe dont le compagnon Stephen, professeur d'université et grand spécialiste de la littérature irlandaise, vient d'être assassiné dans la ville du Cap où ils résidaient et en apparence vivaient depuis vingt ans un parfait amour. Un énorme choc pour Rosélie qui doit réapprendre à vivre seule, à s'affirmer et à se retrouver elle-même. Une épreuve pour cette femme complexe qui a toujours vécu à l'ombre de l'homme qu'elle a aimé, qui l'a emmenée en voyage au hasard de ses mutations (U.S.A., Japon puis Afrique du Sud). Elle a tourné le dos à sa famille, se sent partout en exil, abandonnée, stigmatisée, rejetée par les blancs qui méprisent sa couleur de peau mais aussi par les noirs qui la considèrent comme une traitresse. Rosélie a peu d'opinions personnelles et de toute façon ne les exprime pas, elle déteste lire, n'est pas intéressée par les voyages et n'aime pas non plus la musique, seule sa peinture sauvage et passionnée trouve gré à ses yeux. Toute sa personnalité reste à s'épanouir.



Dans ce récit riche mais complexe, Maryse Condé traite avec talent de nombreux thèmes : racisme, couples mixtes, condition féminine, violence dans l'Afrique du Sud post-Apartheid, émancipation... Elle mêle les multiples souvenirs de Rosélie aux éléments de son quotidien, elle mélange passé et présent, elle évoque la vie d'autres personnages, le destin d'autres femmes, dont celui de Félia qui a assassiné son mari et condamnée à l'emprisonnement. Maryse Condé possède un style d'écriture sobre, élégant mais imagé développant de nombreuses métaphores issue de sa culture antillaise. Je lui reprocherais malgré tout une trop grande densité. Ce roman est touffu, les chapitres très longs sans la moindre "aération". J'avoue avoir eu un peu de mal à suivre le cheminement de la narration et me suis sentie parfois en perdition, relisant quelques pages antérieures pour me remettre "sur les rails".



Malgré tout, je n'en resterai pas là et m'aventurerai sûrement à nouveau dans d'autres romans de Maryse Condé !



#Challenge illimité des Départements français en lectures (971 - Guadeloupe)
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En attendant la montée des eaux

En attendant la montée des eaux est ma première incursion dans l'univers de Maryse Condé.

On peut dire que l'atmosphère de son roman est au diapason du pays central de son livre : Haiti. Violence , Misère , Catastrophes naturelles , envoutement et humanité.

Maryse Condé a écrit un roman foisonnant , touffu , nous emmenant des Antilles , au Mali, au Moyen Orient et en Haiti.

Babakar est un médecin d'origine malienne qui vit en Guadeloupe

Movar est haïtien. Celui ci amène à Babakar une jeune femme ,Reinette ( réfugiée haïtienne ) qui est sur le point d'accoucher. Reinette donne naissance à Anais. Malheureusement Reinette décède à la suite de cet accouchement.

Anaïs et Babakar vont s'attacher l'un à l'autre, au point que Babacar va s'envoler pour Haiti à la recherche de la famille d'Anaïs.

De ce point de départ Maryse Condé va faire un roman envoutant traversé par la vie de trois hommes ( Babakar - Movar - Fouad) et de trois femmes ( Thecla - Alezia - Estrella ).

Peu à peu chacun de ces personnages va nous relater les étapes de sa vie.

Maryse Condé a eu l'excellente idée de ramasser ces étapes dans des chapitres uniques pour chaque personne et de les dénommer récits.

Des récits, des histoires comme peuvent en raconter des griots. Dans ces récits se télescopent la réalité mais aussi la légende , le spirituel, le subtil.

Et le lecteur de voyager entre animisme, vaudou contes et légendes de l'Afrique à Haiti.

Ce roman est aussi et surtout un roman d'humanité. Une humanité déracinée, ballotée entre des régimes politiques , des misères physiques et morales. Comment s'affranchir de sa condition mais aussi de son passé.

En attendant la montée des eaux.... Tout un symbole.
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Moi, Tituba sorcière

Entre roman et témoignage, ce livre est un concentré d'intolérance et de bêtise humaine ; je ne parle pas de Tituba, mais de ces Blancs qui ont toujours le besoin de rabaisser pour grandir.

Tituba est fille d'esclave, son amour pour les hommes et ses connaissances dans les plantes vont vite la cataloguer, de sorcière. C'est à Salem où elle connaitra sa plus grande injustice ; son maitre, le Pasteur est le pire de tous ses bourreaux, sa religion et ce qu'il en fait, l'entraine lui et sa communauté à une chasse aux sorcières : les moyens utilisés en se servant d'enfant est ignoble.

A l'opposé, Tituba est la bonté même, elle ne cherche qu'à appaiser ceux qui l'entourent, elle ne conçoit pas de se venger malgré les moyens qu'elles disposent, cela la rend que plus attachante.

J'ai beaucoup aimé ce livre et le personnage de Tituba qui restera dans ma mémoire.
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Ségou, tome 1 : Les murailles de terre

Vous aimez les grandes fresques historiques et les destinées familiales? Vous aimez la littérature caribéenne et africaine? Alors ce livre devrait vous plaire. Mais c'est aussi un livre de Maryse Condé (mon premier). Alors il ne se contente pas du plaisir de raconter, même si ce plaisir est grand. Il est traversé aussi par de grandes questions et il explore les racines des situations actuelles.

Le personnage principal est une ville, Ségou, sur le fleuve Niger. Elle est peuplée en majorité de Bambaras, qui pratiquent les religions traditionnelles africaines. Mais ne vous imaginez que le lecteur y restera cloîtré tout au long du livre. Vous parcourrez toute l'Afrique de l'Ouest de Fès à Porto Novo ou Cape Coast, et même au Brésil, au gré des aventures de Dousika et de ses descendants. Et chemin faisant, l'on est pris dans l'expansion de l'islam, le développement des colonisations anglaise et française, la traite négrière, et toutes les réalités de la vie en Afrique de l'Ouest au 19e siècle. Maryse Condé n'élude pas toute l'implication des Africains dans le jeu de ces situations nouvelles et c'est ce qui est passionnant dans Ségou. On apprend un bon bout d'histoire et on a toujours envie d'en savoir plus. En même temps, les personnages ont une épaisseur, il sont faits de désirs, de chair et de sang, ils sont les héritiers de leurs ancêtres, qu'ils interrogent régulièrement pour faire face aux bouleversements. Et bien sûr le point de de vue des femmes n'est pas oublié. Les événements sont souvent perçus de leur point de vue. C'est un roman complet, prenant, riche, fascinant, qu'on ne lâche pas facilement. Avis aux amateurs!
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Moi, Tituba sorcière

Un chef-d'oeuvre littéraire. Maryse Condé met sa plume au service de l'humanité en souffrance.

Ce roman dont le titre évoque l'idée d'un témoignage, plonge le lecteur au cœur d'une époque sombre et (pas si) lointaine durant laquelle furent condamnées et exterminées les "sorcières de Salem".

Tituba est le fruit d'un viol. Dès le début du roman, Maryse Condé nous assène une gifle qui va conditionner notre lecture. D'injustice en injustice, de maltraitance en maltraitance, Tituba tente de survivre.

Initiée par Man Yaya aux vertus des plantes, elle va acquérir des connaissances médicinales qui deviendront un véritable chef d'accusation.

C'est l'histoire de Tituba et c'est l'histoire d'un grand nombre de femmes victimes de la plus tristement célèbre chasse aux sorcières.
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Histoire de la femme cannibale

Je découvre Maryse Condé, cette autrice guadeloupéenne, grâce à ce roman foisonnant, dense, un peu trop parfois.

Rosélie Thibaudin vient d'apprendre la mort de son compagnon depuis 20 ans, Stephen assassiné dans une rue du Cap. Ce professeur d'université était un spécialiste de littérature irlandaise, Rosélie elle, est peintre.

Sa mort est un grand choc pour cette femme qui jusque là a vécu dans l'ombre des hommes qu'elle a aimé, qui a toujours suivi plutôt que de mener. Elle doit maintenant apprendre à vivre seule et à décider pour elle même. Elle vit loin de sa famille et n'a jamais vraiment eu d'opinion ou de goûts personnels.

L'autrice traite donc des difficultés de Rosélie mais mixe ce quotidien avec de nombreux autres thèmes : racisme, couples mixtes, condition féminine, violence dans l'Afrique du Sud post-Apartheid, ... Elle mêle les souvenirs de Rosélie au quotidien et évoque le destin d'autres femmes, comme celui de Félia qui est accusée d'avoir assassiné son mari.

J'ai beaucoup aimé les thèmes abordés mais le style de l'autrice est parfois un peu étouffant, avec ces paragraphes très compactes qui passent sans aucune transition d'un personnage à un autre, du présent au passé.

Malgré tout, je retenterai la lecture d'autres romans de cette autrice!

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Le coeur à rire et à pleurer

Autobiographie somme toute classique que celle de Maryse Condé qui choisit de nous raconter, dans l'ordre chronologique, son enfance et son adolescence guadeloupéennes, jusqu'à son émancipation familiale et son départ définitif pour ses études à Paris dans les années 1950.



Née en 1937 de parents fonctionnaires à tendance orgueilleuse - c'est ce que sur quoi Maryse, et ce qu'elle retient des paroles de leur voisinage, insiste le plus -, faisant de leur fierté d'être "français" - la Guadeloupe est encore une colonie, pas un département d'outre-mer - leur leitmotiv pour éduquer leurs enfants, la petite Maryse grandit donc dans un univers qui la pousse à accepter naturellement la condition coloniale de son pays. De saynètes en saynètes, d'anecdotes en anecdotes, de descriptions en descriptions, où pointent bien souvent humour et dérision, c'est en effet la famille, l'entourage, les lieux, les conditions sociales, les conditions raciales, toute la Guadeloupe, qui est dépeinte par l'enfant et l'adolescente, finalement pas dupe de sa condition - enfin, est-ce Maryse enfant ou adulte qui s'exprime, l'on est face à toute la problématique de l'écriture autobiographique ici -.



Et c'est, finalement, tout l'intérêt de son autobiographie, qui nous montre, par ce regard, aiguisé et avisé, comment cette éducation l'a finalement poussée vers le chemin inverse, celui de la dénonciation du colonialisme, des lectures de Césaire, de Fanon... à l'arrivée à Paris.



Une lecture passionnante, assez simple d'accès - une fois les références culturelles, géographiques, historiques... débroussaillées - que je vais proposer à mes classes de troisième l'année prochaine. J'ai beaucoup apprécié la plume de Maryse Condé, que je découvrais ici. Je vais réitérer la découverte.
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En attendant la montée des eaux

Un roman qui ne m'a pas autant plu que je n'aurais cru malgré la 4e de couverture.

Un homme d'origine malienne, vivant en Guadeloupe recueille une petite fille qui vient de naître et dont la mère vient de mourir en couches.

Cela m'a fortement intéressée mais j'ai vite perdu le fil avec toutes ces digressions autour de l'histoire qui m'ont plus qu'ennuyée. Les luttes de pouvoir, la politique des ces pays, la corruption et tout ce qui s'en suit, c'en est trop pour moi et j'ai trouvé qu'on n'était plus dans du roman mais dans le récit de ce qu'ont pu vivre les personnages et leur affranchissement du passé. Cela est plutôt dommage car ça altère la profondeur de l'histoire et la rend trop superficielle au niveau des émotions des personnages.

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