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Critiques de Mélinda Schilge (64)
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Dernière ambition

Après avoir brillamment mené sa carrière jusqu’à atteindre les hautes sphères d’un grand groupe, Riviere désire maintenant se lancer en politique. Son objectif : devenir le maire de La Croix-Rousse à Lyon, un poste qui a échappé à son père, il y a de cela de nombreuses années. Entouré par son homme de confiance, Jean Hertzan et par son équipe de campagne électorale, dont fait partie un jeune étudiant aux dents longues, Nathanaël, il va toutefois réaliser que la route vers ce mandat tant désiré est loin d’être un long fleuve tranquille…



Si je me fais un devoir de voter, la politique ne m’intéresse guère, ce qui ne m’a pas empêchée de dévorer ce roman que j’ai trouvé fluide et bien écrit, l’autrice ne nous abreuvant pas d’un jargon politique, souvent abscons et creux. Elle préfère nous immerger avec beaucoup d’humanité et de réalisme dans la vie présente et passée de personnages dont nous découvrons, petit à petit, les forces et les faiblesses. Je ne me suis attachée à aucun personnage en particulier, mais ils ont tous su éveiller en moi quelque chose : de l’espoir, de la peine, de la compassion, de l’agacement, du dégoût, de la colère, de la pitié, de la compréhension, de l’attendrissement…



À cet égard, Céleste, une femme qui a beaucoup souffert de la mort d’un être cher durant la guerre, m’a plus particulièrement émue. Guindée et un peu austère, elle n’en demeure pas moins très touchante et nous permet de réaliser à quel point il est néfaste de s’enfermer dans le passé. Sa rencontre et sa cohabitation avec une étudiante apportent également un certain charme au roman même si j’aurais apprécié que l’autrice développe un peu plus la relation entre les deux femmes. Mais cela m’est personnel puisque je porte une affection particulière aux relations intragénérationnelles.



La galerie de personnages est variée et complémentaire. Se côtoient ainsi des leaders et des suiveurs, des idéalistes et des opportunistes, des seniors et des étudiants… Ce mélange des genres et des âges revêt une certaine importance dans l’intrigue, la campagne électorale pour la mairie de la Croix-Rousse mettant rapidement en lumière deux conceptions antagonistes de la vie et de la manière d’aborder la politique. D’un côté, le « jeunisme » de Nathanaël qui considère que sa jeunesse et sa scolarité dans une école de commerce valent toute l’expérience du monde, ou peu s’en faut, et de l’autre, la vision très patriarcale et traditionnelle de Riviere qui attend de son entourage qu’il ait fait ses preuves. Mais les deux hommes possèdent néanmoins quelque chose en commun, l’ambition et une confiance en eux à toute épreuve… Des qualités autant que des défauts qui vont les pousser dans leurs retranchements et les conduire dans des situations délicates.



La relation entre ces deux personnages est intéressante, mais c’est celle entre Riviere et son homme de main qui m’a le plus intéressée, car elle se révèle bien plus complexe. Si Riviere a développé une certaine dépendance envers son collaborateur dans l’exercice de ses fonctions de dirigeant, Hertzan a, quant à lui, un besoin impérieux et quasi maladif de l’approbation de son patron qu’il considère un peu comme son père de substitution. Cette relation ambiguë tient le lecteur en haleine, Hertzan étant un personnage dangereux, une sorte de cocotte-minute dont on attend l’explosion avec fébrilité…



Quant à Riviere, il nous apparaît démesurément ambitieux et prêt à tout pour atteindre son objectif, cette mairie de la Croix-Rousse qu’il considère comme une revanche sur le passé et une manière de réhabiliter sa famille et son père. Ni sympathique ni totalement antipathique, son image tend pourtant à s’assombrir à mesure que l’on découvre des informations sur son passé, notamment durant son engagement dans la résistance… Mais si certaines personnes semblent définitivement irrécupérables, Riviere, lui, évolue, tâtonne, trébuche, se relève et finit par agréablement nous surprendre… Cela ne l’absout pas de tout ce qu’il a pu faire dans le passé, qu’il soit récent ou plus lointain, mais cela l’auréole d’une certaine humanité et apporte une touche d’espoir quant à la capacité de chacun à s’améliorer.



À travers cet ouvrage, l’autrice aborde de nombreux thèmes : la guerre et l’épuration d’après-guerre, la différence entre la justice et la vengeance, les trahisons, l’ambition, la politique et ses compromissions, la famille, le besoin d’indépendance, les idéaux, l’émergence d’internet et des réseaux sociaux dans cette France des années 90… Des sujets intéressants et forts qui sont abordés sans pathos et avec une certaine intelligence.



En conclusion, Dernière ambition est un ouvrage prenant qui devrait enchanter les Lyonnais et les habitants de la Croix-Rousse, ce quartier emblématique de Lyon étant au centre des enjeux d’une intrigue autant politique qu’humaine. Mais les autres lecteurs devraient également prendre plaisir à suivre les ambitions, les victoires et les défaites de personnages complexes et terriblement humains. Secrets, mensonges et révélations sont au programme d’une campagne électorale menacée par l’ombre du passé et les actions d’un homme dont la dévotion ne semble avoir aucune limite…
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Ciao Bella : La vie l'emportera

Voilà un roman pour le moins atypique ! Le titre et la couverture ne nous préparent pas le moins du monde au contenu ! Arrêtons nous d’ailleurs un instant sur cettecouverture réalisée par Clémence Usannaz, elle est simplement magnifique ! Vous connaissez mon attachement pour les 1ères de couv’ !



Une fois le livre ouvert, nous faisons connaissance avec Benjamin, ingénieur de 37 ans, expatrié à Rome et qui a la chance de revenir travailler en France, dans les Causses, sa région natale. Sa vie est assez obscure, il faut bien l’admettre : sa relation avec ses parents, éleveurs de moutons, est pour le moins étrange. Benjamin vivait avec Emma, sa tante, laquelle s’est suicidée deux ans auparavant.



Lorsqu’il fait la connaissance de Stella, 9 ans, clouée dans un lit dans l’attente d’une opération qui pourrait lui permettre de remarcher, sa vie personnelle s’embrouille encore un peu plus. Stella est la fille de Tanya Merbès, la collègue de Benjamin. Dur de concilier relations de travail et le lien qu’il tisse avec la petite Stella.



J’ai d’ailleurs adoré Stella. Cette petite fille pour le moins attachante respire la joie de vivre malgré son handicap, elle ne rate jamais une occasion de s’instruire et de voyager grâce aux récits de Benjamin.



Côté boulot, Benjamin se pose beaucoup de questions et tente de faire prendre conscience à son patron que son concept est certes révolutionnaire, mais qu’il pourrait s’avérer catastrophique s’il atterrissait entre de mauvaises mains. La frontière entre l’usage civil et militaire est ténue. Preuve en est avec le récit du séjour de Benjamin en Afghanistan. Il va devoir choisir et faire des sacrifices s’il veut tenir son rôle de lanceur d’alerte jusqu’au bout.



Ce concept met en scène des drones dans un nouveau mode de consommation. Nous voilà embarqués dans un monde où les drones civils se développent et sont censés nous faciliter la vie. L’élaboration de ce projet novateur est passionnant. La qualité des recherches effectuées par l’auteur m’ont bluffées, la maîtrise est totale, c’est un univers que l’on a pas l’habitude de trouver dans un roman. J’ai apprécié cette audace.



L’écriture est fine, fluide, riche et suffisamment technique, mais sans jamais perdre le lecteur en cours de route. Il y a beaucoup de sensibilité dans ses personnages, le côté psychologique en est bien détaillé. Le rythme reste constant tout au long de la lecture, avec néanmoins quelques révélations et rebondissements, histoire de redonner un petit shoot d’adrénaline au lecteur.



Les thèmes abordés sont nombreux et Mélinda nous emmène très loin dans la réflexion, avec émotion, ébranlant son lecteur.



Si vous avez envie d’une lecture qui change et qui vous propulse dans un univers hors des sentiers battus avec une plume touchante, foncez !



Je remercie Mélinda pour cette lecture.
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Tous les matins, elle boitait

Jeanne est une jeune femme très moderne. En ce début du 20eme siècle, alors que les femmes sont enfermées dans un carcan bien défini, Jeanne fait office d'électron libre. Libre car elle s'intéresse aux automobiles, à la mécanique, au cinéma, et est éprise de liberté avant tout. Néanmoins, elle choisi d'épouser Théodore, par convention mais aussi parce qu'il accepte son émancipation.

La fin de la grande guerre lui permet de faire enfin connaissance avec sa famille alsacienne, et de se lier d'amitié avec sa cousine Marilène. Au gré de ses visites et de ses échanges épistolaires, elle découvre l'histoire de cette région ballottée entre 2 grands pays, au gré de différents conflits. Mais aussi les difficultés rencontrées par ses habitants, leurs points de vue et parfois leurs contradictions.

Mais, au loin, des idées plus sombres commencent à émerger, prennent de l'ampleur, et Jeanne pressent le danger arriver. Devant l'indifférence générale, elle tente de donner l'alerte et se lance dans diverses actions.

C'est donc le portrait d'une femme courageuse, déterminée, en avance sur son temps, qu'on découvre ici. On la suis tout au long de sa vie, de ses combats menés à son niveau et avec les armes qu'elle dispose. Beaucoup de thèmes sont abordées mais de belle manière, tout en finesse et en justesse. Une belle histoire bigrement passionnante et intéressante.

NB : En plus je trouve que ça traite un point de vue qui n'est pas souvent traité. On parle beaucoup des malgré nous et de la 2nd guerre mondiale mais finalement très peu de la 1ère et de ces alsaciens qui sont redevenus français.
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Tous les matins, elle boitait

Merci tout d'abord à Melinda de m'avoir confié ce roman.

Je vais essayer d'être juste et sincère dans cette chronique.

Nous suivons Jeanne qui héberge une jeune fille, Lucie, petite fille de Marlène, venue faire ses études en Alsace.

Toutes deux correspondent par courrier, ce qui permet au lecteur de se plonger au cœur de l'histoire de l'entre deux guerres.

Un roman historique au cœur des années folles ou l'euphorie est vraiment présente.

Il y a de l'amour dans ce roman, mais malheureusement beaucoup d'horreur également, Melinda a eu le don de nous plonger dans cette période assez sombre et très méconnue de tous.

Une plume et une écriture délicate, adapté au récit, et je me suis complètement attaché aux personnages, j'avais encore envie d'en apprendre un peu plus.

Merci pour cette belle immersion au cœur des années folles.




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Tous les matins, elle boitait



Tous les matins, elle boitait.



Par Mélinda Schilge











Comment établir un pont avec une jeune fille de mai 68 lorsqu’on est une femme qui a vécu sa jeunesse au sortir de la grande guerre de 14-18 ?



Plutôt que des leçons de morale, Jeanne choisit de déballer sa correspondance avec Marilène, sa cousine alsacienne qui est aussi la mère de Lucie.



Lucie découvre ainsi de l’intérieur, la vie de femmes qui n’avaient pas le droit de vote, dont la sphère d’influence se limitait à celle du foyer, et avaient besoin de l’autorisation maritale pour travailler. Années pas si folles que ça pour la plupart des femmes dont le statut était ni plus ni moins celui d’un incapable majeur.



Souvent dans les romans, l’émancipation d’une jeune fille passe par la découverte de l’amour et de la sexualité. Pour Jeanne, l’émancipation passera par le développement de sa conscience politique. La découverte de ses racines alsaciennes et l’immersion dans la branche de sa famille vivant dans une région redevenue française depuis peu, favorise l’éveil d’un autre point de vue, et lui permet de s’écarter du prêt à penser destiné aux filles. Elle assiste à la montée du nazisme et en pressent immédiatement le côté obscur.



Bravant les injonctions de son environnement, elle choisit son camp et s’y tiendra pendant la deuxième guerre mondiale, découvrant le pouvoir des images grâce à son ami Kurt, réalisateur allemand en fuite, parce qu’auteur d’un documentaire contre le nazisme.



Le style très classique adopté par l’auteure nous permet de mesurer d’autant plus la valeur des écarts de conduite de Jeanne, jeune femme de bonne famille.

A saluer aussi, une approche intéressante de l'amour conjugal à construire et a nourrir plutôt qu'à consumer.

Une réserve toutefois sur le titre, dont la signification est livrée en cours de lecture, ne restitue pas à mon avis, la couleur de ce roman.











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Tous les matins, elle boitait

Mélinda Schilge nous plonge dans un récit captivant qui se déroule dans l’entre deux guerres entre Paris et l’Alsace. Jeanne va raconter sa jeunesse à sa petite cousine en s’appuyant sur les lettres qu’elle échangeait à l’époque avec sa cousine Marilène qui est aussi la grand-mère de sa petite cousine.

Beaucoup d’émotions partagées avec le lecteur comme l’espoir, la peur, les doutes… à travers le portrait de Jeanne une femme idéaliste, féministe et passionnée.

L’auteur axe aussi son récit en partie épistolaire, sur la condition féminine à cette époque, la liberté et le début de l’émancipation des femmes avec beaucoup de changements qui s’opèrent dans ce contexte historique. Dans cette période, les idéaux extrémistes prennent une certaine ampleur et mettent donc sous tension cette famille vivant respectivement en Alsace et dans la région parisienne. La politique est abordée au cœur de ce roman et prend une certaine ampleur via des divergences d’opinions au sein même de la famille.

Le contexte historique avec l’annexion de l’Alsace est développé avec le point de vue intérieur des alsaciens et celui perçu de l’extérieur. Un roman qui soulève de vraies questions et apporte aussi un éclairage intéressant.

Des thèmes comme le couple, le cinéma, l’art, la résistance sont aussi prégnants dans ce roman.

Une écriture agréable pour un roman qui se rapproche d’une saga familiale et qui pourrait facilement être porté à l’écran. Un très beau moment de lecture que je conseille.
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Tous les matins, elle boitait

Un titre original qui m’a intrigué, une charmante couverture, un sujet que je connaissais peu et mal. Voici les trois ingrédients qui m’ont poussé à découvrir le roman de Mélinda Schilge, une auteure indépendante.

Cet ouvrage m’a donné l’envie d’en savoir plus sur l’histoire de l’Alsace pendant la première et la seconde guerre mondiale, après que celle-ci ait été annexée à l’Allemagne en 1871.

On découvre en effet dans ce livre la complexité des sentiments d’amertume et de ressentiment qui ont agité les Alsaciens lorsqu’ils sont redevenus français après la première guerre mondiale. Et à la manière des proches de Jeanne, l’héroïne du roman, on imagine la manière dont ce bouleversement a été vécu par les familles dont les membres se trouvaient pour une part français et pour une part alsaciens …

Ce roman nous conte aussi l’histoire d’une destinée, celle de Jeanne, née à une époque où les femmes n’ont pour la plupart que le droit d’obéir à leur mari, d’élever leurs enfants et de tenir leur maison. La vie de Jeanne sera boiteuse car la jeune femme est d’une autre trempe, de celle des femmes qui ne veulent pas seulement jouer les potiches. Jeanne tient à exprimer ses idées, se passionne pour des sujets appartenant au domaine masculin. Elle veut sortir des carcans de préjugés imposés par la société en place, participer aux évènements qui secouent son époque et apporter sa pierre à l’édifice.

Le couple formé par Théo et Jeanne sera lui aussi boiteux. La jeune femme parvient mal à lui exprimer ses sentiments. Théo est rétrograde, ses certitudes ternes et sans ampleur. Jeanne se sentira coupable de ses actes et de ses propres convictions. L’impossibilité de devenir mère la poussera à se révéler « autrement ».

L’écriture de l’auteure est fluide et agréable, les pages se tournent facilement. Seul petit bémol pour moi, l’expression des émotions me semble un peu trop retenue.

C’est en tout cas sans hésitation que je vous invite à vous immerger de 1928 à 1969 dans la vie de Jeanne, afin de suivre son pas « boiteux » à travers quarante ans d’histoire.

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Tous les matins, elle boitait

L'histoire débute en Mai 1968. Jeanne accueille la petite fille de sa cousine , Lucie, le temps de ses études sur Paris. En pleine époque révolutionnaire la jeune femme se pose beaucoup de questions. Elle va donc demander à sa tante de lui raconter son vécu..



Nous faisons un bon en arrière juste à la fin de la première guerre mondiale jusque la fin de la seconde. Nous rentrons dans l'intimité de Jeanne. Nous allons la découvrir en tant que jeune femme.. puis épouse. Mais aussi en tant que fille et résistante ! ..



Mon avis : J'ai beaucoup aimé ce roman historique ! C'est un puits de connaissances. Je n'avais encore jamais lu de roman traitant le sujet de la guerre en " arrière-plan ", c'est-à-dire que l'histoire se passe pendant et entre 2 guerres mais ce n'est pas le sujet principal. Le principal est le vécu, le ressenti des personnages pendant ce moment de l'Histoire.



J'ai aimé voir grandir Jeanne . Découvrir ses envies, ses attentes, ses combats. C'est un roman très intéressant qui nous en apprend beaucoup. En grande amoureuse de l'Alsace j'ai beaucoup apprécié de retrouver un peu de cette région et de découvrir son passé ! De plus une partie de l'histoire est sous forme épistolaire et j'adore cette mise en forme.



Merci beaucoup à l'auteure pour sa confiance, ce fut une lecture très enrichissante, que je vous conseille fortement !



@mélindaschilge
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Tous les matins, elle boitait

Un roman au style narratif oscillant entre « tranche de vie » et « journal intime », l’accent est surtout mis sur des moments particuliers, avec des périodes plus ou moins ellipsées. Le début semble un peu décousu, ensuite les choses s’installent et l’on rentre davantage dans l’histoire. La plume est fluide, plutôt soignée, et laisse la première place aux émotions.

Il existe une forme de mélodie dans les mots (avec quelques phrases assez poétiques), le rythme est un peu berçant sans pour autant être ennuyeux. L’auteure semble s’être bien documentée, j’ai été surprise de voir la politique de l’époque être aussi détaillée sans que cela n’arrête pas la lecture.

Au final les années de guerre n’occupent pas la plus longue partie du récit, on est surtout dans les évènements d’avant, puis d’après. Le fait de centrer sur une famille permet de rester ancré dans l’histoire.

La fin m’a laissée un peu détachée. Pour moi, l’histoire s’est terminée au moment où l’on est revenu en 1968. La suite je l’ai ressentie comme une annexe (ce n’est pas péjoratif), j’étais moins impliquée dans l’ambiance.



Cette lecture m’a permis de voir une époque que je connais mal sous un angle différent, avec une plume agréable et un style un peu inhabituel. Ce fut une expérience intéressante, même s’il y a des subtilités qui m’ont sans doute échappé.

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Tous les matins, elle boitait

Je connais déjà Melinda Schilge pour avoir lu deux de ses précédents romans, Le comptable et  Ciao bella où j'avais pu apprécier son style et sa façon d'investir une histoire afin de la rendre la plus vivante possible. J’étais donc très contente de la retrouver dans ce nouveau roman, avec un résumé qui m’intriguait beaucoup. J'aime les histoires où le passé et le présent se mélangent, et où ce passé si fort influe sur le présent.



 



Cela va donc être le cas ici avec l'histoire de Jeanne. Au début du roman, nous sommes en 1968, Jeanne vit à Paris, où elle héberge la petite-fille de sa cousine, Lucie. Celle-ci est emballée par les diverses manifestations qui ont lieu pendant ce mois de mai 1968. Lucie aime parler avec sa grand-tante, Jeanne. Celle-ci va alors lui parler de sa grand-mère Marilène, avec qui Jeanne a tenu une correspondance régulière. Jeanne est parisienne, mais la moitié de sa famille, dont sa cousine fait partie, est alsacienne. Il faut savoir qu’on est alors à la fin de la première guerre mondiale, que l'Alsace vient de redevenir française, mais qu'une partie d'entre ses habitants est encore allemande dans l’âme. Nous, en tant que lecteurs, on connait déjà l'Histoire, on sait qu'une deuxième guerre va avoir lieu, on sait la montée du nazisme, et c’est alors très intéressant de voir ce que pensaient ces personnes à ce moment là. Certains proches de Jeanne vont adhérer aux idées du parti d'Hitler, créant ainsi des tensions au sein de la famille.



On suit donc pendant presque un demi siècle, Jeanne et sa famille. Dans les années 20, c’est une jeune femme dynamique, autonome, qui se passionne pour la mécanique, fait plutôt rare dans cette société où la femme ne doit pas aimer les mêmes choses que l'homme et doit se consacrer à sa maison et son foyer. Pour faire plaisir à ses parents, elle étudiera la dactylographie et travaillera dans ce domaine. Mais Jeanne rêve d'autres choses. Elle a découvert le cinéma et tout ce qu'il peut amener comme découvertes et passions. Elle rencontrera Kurt, un jeune allemand, qui a fait un documentaire sur la violence et la propagande du nouveau parti qui prend de plus en plus d’importance en Allemagne. Bien sûr, cela est très mal vu. Même les parents de Jeanne s'opposent à un tel travail.



Jeanne se mariera avec Théodore, et même si l'amour n’est pas si fort que ça au début de leur couple, ils vivront tous deux une belle histoire. Théodore est fascinée par cette femme aux idées peu conventionnelles et la soutiendra bien souvent. Les rapports entre les membres de la famille de Jeanne vont peu à peu se rendre plus on approchera de la seconde guerre. Jeanne se rend compte, grâce au documentaire de son ami Kurt, du danger que représentent les nazis, mais personne ne l’écoute, au contraire même, tout le monde cherche à la faire taire. Et quand on sait ce qu'il va se passer, on se dit que c’est dommage que des personnes comme Jeanne n'aient pas été plus écoutées. On se rend compte aussi, que c’est la classe des gens ayant le moins d'aisance financière qui adhère le plus aux idées allemandes.



 



C’est une histoire qui fait beaucoup réfléchir, sur plein de sujets. Les relations familiales ont été très tendues, et des fossés se sont creusés entre certains membres, qui auront bien du mal à se pardonner une fois la paix revenue. J'ai beaucoup aimé suivre Jeanne et sa nombreuse famille. Les personnages sont nombreux, au début, je cherchais un peu qui était qui, mais cela n'a pas duré longtemps, car ils ont tous des rôles bien précis, des caractères parfois complètement opposés qui fait qu'on arrive très bien à les mémoriser. J’ai trouvé la correspondance entre Jeanne et Marilène très intéressante, elle permet d'avoir plusieurs points de vue différents sur un même sujet, elle permet aussi de voir que chacun aura des réactions différentes qui auront des conséquences sur leurs vies.



Comme je disais précédemment, cette histoire nous fait réfléchir sur les causes de la montée du nazisme, sur ce que Hitler inspirait déjà, sur la fascination que les gens avaient pour lui, sur toutes les promesses d'une vie meilleure qu’il a faites et dans lesquelles les gens modestes ont cru. Ceux qui voyaient le danger n'avaient pas la parole, n’étaient pas écoutés, et étaient même considérés comme des dangers eux-mêmes. Quand on connait le but final de Hitler, on se dit que c’est vraiment très dommage qu’il n'y ait pas plus de réactions. Je ne veux pas faire de politique, là n'est pas le propos, mais cela devrait faire réfléchir, même à notre époque actuelle, les dangers de certains partis sont bien réels…



 



J'ai beaucoup aimé comment Melinda Schilge arrive à nous pousser à la réflexion ainsi, au travers la vie de personnages de roman. On ne peut pas rester insensible devant tout ce qui arrive à cette famille, et on se doute bien que certains faits sont inspirés de faits réels. J'ai aimé la façon dont l'auteure a travaillé ses personnages, qu'elle ait fait de Jeanne une femme qui ne rentre pas dans le moule de la société de cette époque. Et d'ainsi voir comment il est difficile d’être bien considéré quand on ne fait pas ce que les autres attendent de nous.



 



Je me suis très vite attachée à Jeanne, à Marilène, à Lucie, à Théodore, Eugène, à Oma et Opa, aux parents de Jeanne, bref, à cette famille. Certains membres sont plus énervants, mais en fait, c’est comme dans la vie réelle, on a parfois plus d’affinités avec l'un ou l'autre. En tout cas, tous ces personnages sont très bien travaillés, dans ce qu'ils ont de bon comme de mauvais, dans leurs idées, dans leurs ressentis, ce sont des êtres entiers et l'auteure a mis dans chacun d'eux beaucoup de densité et j'aime quand c’est comme ça.



L'attachement à Jeanne est renforcé par le choix narratif de Melinda Schilge qui est celui auquel je suis le plus sensible. Elle a en effet choisi de raconter à la première personne du singulier. Ce « je » est très intéressant, car il permet, pour moi, de ressentir encore mieux les émotions du personnage, de rentrer dans sa tête, et de me confondre avec lui. Et j'ai beaucoup aimé être dans la peau de Jeanne, j’ai vécu son histoire à travers elle, parfois, j'avais envie qu'elle prenne un autre chemin mais dans l'ensemble j’ai apprécié ce que l'auteure lui a fait vivre.



En plus, un autre point que j’apprécie chez cette auteure, c’est qu'elle sait très bien faire correspondre son écriture et son style avec l'époque.. Lucie est une jeune fille moderne, Jeanne a eu 20 ans au début du siècle, elles ne s’expriment pas de la même façon. À l’époque de Jeanne, tout est plus ampoulé, un peu désuet, les gens ne s'adressent pas la parole de la même façon, et j'ai beaucoup aimé que l'auteure fasse cette différence de propos et fasse évoluer son écriture selon l'époque.



Le style est très bon, pas de longueurs, tout est savamment mesuré entre les dialogues et les descriptions. Melinda Schilge sait retranscrire l'ambiance et l’atmosphère. Je me suis vraiment cru dans les années folles, où l’allégresse était de mise après la fin de la première guerre, et j'ai bien ressenti l'ambiance qui devenait plus lourde au fur et à mesure où les crises arrivaient et où on se rapprochait de la seconde guerre. Le tout est bien ficelé, bien mené, pour arriver à un final qui est porteur d'espoir. J'aime bien ces fins où on sait ce qui arrive à chacun des personnages, cela me permet d'avoir une vue d’ensemble sur leurs vies, de savoir ce que leurs choix ont eu comme répercussions. C’est très intéressant.



 



Je pense que vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé cette lecture qui m'a poussée dans mes retranchements, mes propres avis ont été parfois malmenés, elle m'a permis de réfléchir sur certains faits. Et j’aime quand ma lecture a ce double rôle de me divertir et de m'instruire en même temps. C’est un roman qui se lit assez vite, une dois dedans, il est très difficile à quitter, car on a envie de savoir ce qu'il va arriver, et cela pousse à lire plus vite. Il règne un certain suspense qui rend la lecture addictive.



Je ne peux vraiment que vous recommander la lecture de ce roman. En plus, je trouve la couverture très jolie, ce qui ne gâche rien. Si vous ne connaissez pas encore Melinda Schilge, c’est le moment de le faire avec cette histoire. Je trouve cela important de lire sur ce sujet, pour faire réfléchir et faire comprendre aux plus sceptiques que la menace existe toujours, elle n'est plus au même endroit, mais elle peut à nouveau être redoutable.




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Résurgence d'un cœur oublié

C'est une lecture découverte puisque je ne connaissais pas encore Mélinda Schilge. J'ai apprécié son style, précis, concis. Le roman est bien construit, l'histoire se lit facilement, on est pris dedans dès le début. Il est présenté comme un roman policier, je n'irais pas jusque là puisqu'on sait très vite le coupable, par contre, il est intéressant de voir comment le héros va faire pour le démasquer et le révéler aux yeux de tous.

Le héros, c'est Serge, il est comptable dans une grande entreprise, c'est un homme droit et intègre qui ne fait jamais parler de lui. Jusqu'au jour où il se rend compte que les chiffres donnés à la maison mère ne sont pas les bons, c'est lui qui va être tenu comme responsable alors qu'il n'a rien fait. Il va devoir quitter la société, et essaiera de trouver qui est derrière cette machination, le pourquoi et le comment. La perte de son emploi est pour lui une perte de repères, il doit réaménager toute sa vie qui était chronométrée au millimètre près. Il est secondé par une jeune styliste, Léonie, qui va tout faire pour faire éclater la vérité. L'identité du coupable sera une surprise pour Serge, il ne s'attendait pas du tout à cette personne.

L'intrigue est bien menée, l'auteure est d'une précision dans les détails comptables tout en étant très bien expliqués. J'avais peur de m'embarquer dans quelque chose que je ne comprendrais pas (moi et les chiffres, on n'est pas amis), je suis étonnée d'avoir découvert l'inverse, j'ai pu analyser avec Serge la situation, le suivre, et comprendre les erreurs.

L'accent est mis aussi sur les relations humaines, que j'ai trouvées encore plus importantes que l'aspect financier de l'histoire. Je pense que c'est aussi pour cela que le roman n'est pas rébarbatif à lire, on se prend au jeu des amitiés et des trahisons. D'ailleurs la couverture illustre bien puisqu'il est montré un homme où le cœur dénote dans tout ce bleu, les émotions l'emportent sur les chiffres...

Ce roman fut une bonne lecture, j'appréhendais un peu au début, à cause du titre et du résumé, mais j'ai été agréablement surprise par la façon dont Mélinda Schilge aborde le sujet, avec beaucoup de justesse et de sentiments.

Un roman court à découvrir.
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À la hauteur

Aujourd’hui je vous parle de A la hauteur, une écofiction signée Mélinda Schilge.

Un roman qualifié régional par l’auteure elle même qui habite Lyon et qui doit en effet bien connaître le paysage lyonnais puisque tout au long de ce roman sont décrits avec précision nombre de lieux et de particularités de cette région.

Dans ce récit choral, nous rencontrons des personnages authentiques, imparfaits, francs, fidèles à eux mêmes et nous suivons leur évolution au sein d’un décor de fin du monde.



Ce roman psychologique aborde, dans une approche nuancée, des thèmes forts et difficiles, de la violence conjugale, à la dépression, en passant par l’abandon de famille, les conflits professionnels, le racisme, les abus de pouvoir, le tout sur fond de récit apocalyptique mais il accorde aussi une place importante à l’espoir, à l’amitié, à la solidarité et à l’amour.

S’ il nous permet de nous interroger sur notre propre réaction face à des évènements écologiques désastreux ce roman nous interpelle également sur d’autres considérations comme la place de l’art au sein d’un monde bouleversé par une catastrophe naturelle...

La plume de l’auteure est parfois brute, crue mais en harmonie avec l’œuvre qu’elle nous propose.

Les amateurs de romans catastrophes, psychologiques, survivalistes y trouveront sûrement leur compte !!
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Tous les matins, elle boitait

Un roman passionnant

Séduite d'abord par le titre et la magnifique couverture, puis par la 4ème de couverture, ma curiosité de lectrice a été pleinement satisfaite.

J'ai beaucoup aimé suivre la vie de Jeanne tout au long du 20ème siècle. De la fin de la première guerre mondiale à 1968, l'autrice déroule sa trame avec beaucoup de talent. J'ai été subjuguée par l'histoire de Jeanne qui s'inscrit dans l'Histoire avec un grand H. Avec brio, Melinda Schilge nous raconte la montée du nazisme mais aussi la condition compliquée des Alsaciens après l'armistice de 1918 et tant d'autres éléments historiques. A la fois témoin et actrice de l'Histoire, Jeanne est si bien dépeinte que je ne suis pas loin de me demander si elle n'aurait pas existé réellement ! C'est fort réussi.

❤️Bref, vous avez compris, j'ai aimé et je vous le conseille fortement.
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Tous les matins, elle boitait

L’histoire démarre à Paris, en plein Mai 68. Jeanne héberge pour quelques temps, Lucie, la petite fille de sa cousine, Marilène. Tous ces évènements vont être l’occasion pour Jeanne de se replonger dans son passé et de le partager avec Lucie.



Nous rentrons donc dans une histoire familiale entre les années 20 et jusqu’à la fin des années 60. Jeanne, parisienne, correspond régulièrement avec sa cousine qui elle vit en Alsace. L’autrice nous décrit le tiraillement des alsaciens attachés à la fois à la France et à l’Allemagne. Nous suivons le parcours de Jeanne qui va se passionner pour le cinéma, mais aussi qui essaiera de faire de la Résistance pendant la guerre de 39-45, pour combattre l’arrivée du nazisme.



J’ai beaucoup aimé ce roman. Mélinda Schilge sait nous immerger dans l’histoire de Jeanne. Nous sommes vite pris à témoin par la narration.



Nous croisons beaucoup de personnages, mais Mélinda nous propose un arbre généalogique au début du livre pour nous permettre de situer les personnages. Ce roman est vraiment passionnant et touchera tous les amateurs d’histoire et saura intéresser les autres.



Merci Mélinda Schilde de m’avoir adressé ce livre par l’intermédiaire de la plateforme « Simplement Pro ».

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Tous les matins, elle boitait

Très vite transporté dans la deuxième guerre mondiale et la montée du nazisme, Melinda signe ici un très grand roman.

Imbrication de la vie familiale avec ses querelles politiques, relations difficiles et Résistance….

Jeanne nous emmène dans son monde, les débuts du cinéma, son mariage et ses combats idéologiques.

Passionnant et captivant !
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Tous les matins, elle boitait

Hello les bookivores ! Comment allez-vous ? Que lisez-vous en ce moment ? 📖

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L'entre-deux-guerres, cette période de changement, de doute, de peur mais aussi d'espoir. Cette période où, après avoir montré leurs forces, les femmes souhaitent se battre contre leur condition. Nous suivrons Jeanne, nous racontant son histoire au travers de ses échanges épistolaires avec sa cousine, Marilène, deux femmes en quête d'évolution, de justice..

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Des romans sur les guerres, il y en a des tas. Mais sur l'entre-deux ? Personnellement, je n'en ai pas qui me viennent en tête. C'est ce qui fait l'originalité de cet ouvrage ! Découvrir les balbutiements du cinéma tel qu'on le connaît aujourd'hui, du droit de vote et de faire des études pour les femmes, de la résistance, du changement en général, était très original ! Je me suis vraiment attachée au personnage de Jeanne et à sa famille, je l'ai trouvé si simple que j'avais l'impression que mes grands-parents auraient pu me raconter cette histoire. L'écriture est si agréable, rapide à lire, sans prise de tête, et les quelques lettres s'imbriquent très bien au reste du texte ! On ne part pas vraiment dans le drame, ni dans la romance, on ne pousse pas non plus le contexte historique, on suit simplement ces petites vies qui se retrouvent soudainement bouleversées.

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Je peux juste relever un petit point négatif, qui évidemment, dépendra de votre vision des choses. J'ai en effet trouvé que les années passaient fort vite, et on a tendance à se demander ce qu'il se passe entre deux dates, comme s'il n'y avait que quelques jours par an où la vie des personnages étaient vraiment intéressante. Je n'ai en fait pas eu l'impression de les suivre pendant plusieurs années, mais plutôt pendant quelques mois.

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Hormis ce petit détail, c'était une lecture très agréable, que je suis très heureuse d'avoir découverte ! Je vous la conseille sans hésitation, si vous aimez ces romans de vie et d'époque !

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Bonne lecture !
Lien : https://linktr.ee/SashaTouil..
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Tous les matins, elle boitait

Une femme qui s’affirme

Jeanne découvre la vie : sa famille, une région malmenée, ses amies, son mari, le mariage sans enfants, le cinématographe et une époque troublée qui va s’assombrir d’année en année.

Mélinda Schilge déroule l’existence de Jeanne avec le talent délicat d’une aquarelliste. Tandis que l’orage gronde et se rapproche, j’imaginais la plume de l’autrice, d’un trait ferme et gracieux, prendre plaisir à décrire son quotidien avec les pleins et les déliés.

Que va vivre Jeanne ? De chapitre en chapitre, j’avais de moins en moins envie de la quitter.

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Ciao Bella : La vie l'emportera

✔️Mon ressenti : Une couverture douce pour ce roman de littérature contemporaine. Il m’a emmenée à la découverte des drones.



On suit Benjamin, ingénieur doué, qui revient après quelques années d’exil en France près de sa famille. Un couple d’éleveurs proche de la nature et qui ont confié son éducation à sa tante, décédée depuis. Lorsqu’il travaille sur ce nouveau projet, il prend conscience que des personnes malveillantes peuvent s’en emparer et le détourner de sa fonction première. Une jeune fille souffrant d’un handicap déclenchera en lui la force de se lever et de révéler les dangers pour le monde.



J’ai lu ce roman en découvrant l’envers du décor des drones, auquel je l’avoue je n’y connaissais pas grand-chose. Je trouve toujours ça sympa d’apprendre en s’évadant. Pour ce qui est de s’évader, c’est le cas ! Un gros point fort du roman est de m’avoir permis de voyager depuis mon canapé. Je m’explique : l’auteure prend tout au long de son récit différents pays pour théâtre, et les descriptions qu’elle en fait sont vraiment très réussies. On s’y croit !



L’auteure a une très belle plume, très fluide. On sent qu’elle a beaucoup d’idées et de nombreuses thématiques qui lui tiennent à cœur : la famille, l’amitié, les valeurs, les esprits malveillants…



Vous l’aurez compris ce court roman est très riche et très bien écrit, j’ai pris beaucoup de plaisir à le découvrir.



🎯Mots Clefs : Drone / Famille / Amitié / Ingénieur / Valeurs



🏆Ma Note : 16/20
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Résurgence d'un cœur oublié

Voici le premier roman de Mélinda SCHILGE, auto-éditrice indépendante, tiré de son propre parcours professionnel. Depuis Mélinda ne cesse d’écrire et prépare d’autres surprises comme son futur roman Ciao Bella dont vous pouvez découvrir des extraits via son blog.



Résurgence d’un Cœur oublié est disponible en deux formats de lecture, un format numérique et un format broché à des prix très abordables (2.99e – 7.99e).



Mais passons aux choses sérieuses, ce roman est l’histoire de Serge comptable au sein de la société Bella. Serge croit avoir trouvé sa place chez Bella. Il sait se rendre indispensable, invisible aussi : il utilise la comptabilité comme une carapace pour contenir ses émotions. Mais il réalise qu’il n’est pas grand-chose quand un désordre informatique balaie ses efforts en un jour. Déchu, il peut encore compter sur le soutien d’une collègue styliste, Léonie… Bien que fourvoyé dans des couloirs ternes et aspiré par sa fonction, ce personnage taciturne découvre peu à peu que son cœur bat encore, les sentiments prennent le pas sur les chiffres. Pion d’une multinationale cloisonnée dans ses profits, parviendra-t-il à se défendre des accusations injustes dont il est victime ?



Pour commencer le titre et l’illustration reflètent parfaitement le cœur du livre et la souffrance dans laquelle Serge évolue ainsi que de sa solitude fasse à son destin.



L’écriture est fluide et les mots bien choisis ressortent à merveille les sentiments et sensations présents dans ce livre.



Ce roman, pour moi, dépeint deux thèmes principaux: premièrement les relations familiales et l’impact que cela a sur notre vie d’adulte et deuxièmement les relations professionnelles qui sommes toutes sont intiment liées avec la façon dont nous avons été élevés.



On constate en lisant le livre, que les rapports entretenus avec nos parents surtout lorsqu’ils sont exécrables influent invariablement sur notre manière d’évoluer dans le monde professionnel. Si certains s’en servent comme une force, d’autres, en l’occurrence Serge, se créent une carapace les protégeant d’un tissu relationnel. Serge le découvrira à ses dépends.



Par ailleurs, on remarque que le comportement professionnel de Serge n’émeut aucunement ses collègues ni sa hiérarchie absente. Ce qui amène à dire qu’il y a encore beaucoup à faire dans le monde du travail pour rendre humain et accueillant le lieu ou l’on passe une bonne partie de sa vie.



Néanmoins, certaines personnes arrivent à évoluer au contact de personnes bienveillantes.



La société dans laquelle nous évoluons met encore trop souvent les gens dans des cases, brimant et réprimant les personnalités au profit d’une « normalité » confortable.

J’ai littéralement dévoré ce livre car l’histoire m’a transporté et j’avais envie de connaître l’issue de l’avenir de Serge. Je me suis prise d’affection pour lui et était émue.



Je recommande chaudement ce livre et ai hâte de lire les prochains romans de Mélinda SCHILGE qui sauront, j’en suis sûre, nous transporter vers d’autres univers.
Lien : https://aliaspapin.wordpress..
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À la hauteur

Que se cache-t-il derrière la belle illustration de couverture de À la hauteur ?

Un monde bouleversé par une catastrophe naturelle qui oblige les uns et les autres à survivre dans des conditions extrêmes. Des signes avant coureurs, discrets et incompréhensibles, annonçaient pourtant la tragédie à venir, mais pouvait-on s’imaginer qu’ils préparaient un tel désastre ? Un raz de marée colossal soudain ensevelissant la terre…

Mélinda Schlige nous fait vivre l’avant, le pendant et l’après de cette situation en nous plongeant dans les parcours de Mathilde, de Jonas son fiston, de son amoureux Sylvain et d’Aristide leur ami scientifique. La montée des eaux les sépare alors qu’ils vaquent à leurs occupations quotidiennes, les isolant les uns des autres sur des « îles », c'est-à-dire sur des morceaux de terre émergeant sur les cimes Lyonnaises.

Mathilde accoste, elle ne sait où, mais perdue au cœur de la nature.

Sylvain et Jonas, en visite chez le père de Mathilde, sont sauvés : la maison est située hors des zones noyées.

Aristide est lui aussi un rescapé, mais dans quel état ?



L’auteur raconte alors, dans ce roman choral qui déplace le lecteur de l’un à l’autre des personnages, comment chacun tente d’affronter sa situation de survivant. Et c’est cette structure polyphonique qui m’a enchantée, car elle permet de pénétrer autant dans les pensées et actions de chaque personnage, que dans plusieurs espaces « géographiques ». Et puis, elle replace chacun dans ses propres tourments du moment et dans sa capacité personnelle à se reconstruire à sa manière, et malgré tout le malheur ambiant. Et peut-être aussi à retrouver ceux qui leur ont tant manqués…



Au fil de ses rencontres durant son périple, Mathilde tisse des liens éphémères, mais ils sont ceux qui deviennent ses bâtons de marche pour la ramener auprès de ceux qu’elle aime et régler sa relation à son père. Sylvain, cet homme un peu instable, se carapatant sur un coup de tête et recherchant la solitude auprès des arbres des forêts, comment va-t-il pouvoir apprivoiser Jonas et surtout lui offrir une présence protectrice fiable ? Aristide, en but avec une dépression dévastatrice, retrouvera-t-il le goût à la vie, comprendra-t-il ce qui les a tous précipités dans ce gouffre infernal?



Le sol se dévoile progressivement, les eaux se retirent. Un nouveau monde est à reconstruire, mais la catastrophe n’a-t-elle pas permis à chacun de se découvrir ?



J’ai pris un grand plaisir à la lecture de À la hauteur. Et son aspect fictionnel n’a pas manqué pourtant de m’interpeler… Il est une possible réalité à laquelle nous pourrions être confrontés et il propose une véritable réflexion d’actualité sur notre propre rapport à la nature et à l’autre. Merci à l’auteure.

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