AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Mélinda Schilge (64)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


À la hauteur

Une catastrophe climatique va bouleverser la vie des personnages de cette fiction. Sylvain et Mathilde seront séparés lors de cette rapide montée des eaux. Tour à tour, l'autrice nous invite à suivre chacun d'entre eux dans leurs émotions et dans leurs tourments pour survivre, pour tenter de se retrouver malgré le chaos. Ceux-ci sont contraints à faire preuve d'ingéniosité pour tout reconstruire. Tandis que certains tentent de prendre le pouvoir, d'autres s'interrogent sur leur mode de vie et leur rapport à la nature.
Commenter  J’apprécie          00
À la hauteur

Aujourd’hui je vous parle de A la hauteur, une écofiction signée Mélinda Schilge.

Un roman qualifié régional par l’auteure elle même qui habite Lyon et qui doit en effet bien connaître le paysage lyonnais puisque tout au long de ce roman sont décrits avec précision nombre de lieux et de particularités de cette région.

Dans ce récit choral, nous rencontrons des personnages authentiques, imparfaits, francs, fidèles à eux mêmes et nous suivons leur évolution au sein d’un décor de fin du monde.



Ce roman psychologique aborde, dans une approche nuancée, des thèmes forts et difficiles, de la violence conjugale, à la dépression, en passant par l’abandon de famille, les conflits professionnels, le racisme, les abus de pouvoir, le tout sur fond de récit apocalyptique mais il accorde aussi une place importante à l’espoir, à l’amitié, à la solidarité et à l’amour.

S’ il nous permet de nous interroger sur notre propre réaction face à des évènements écologiques désastreux ce roman nous interpelle également sur d’autres considérations comme la place de l’art au sein d’un monde bouleversé par une catastrophe naturelle...

La plume de l’auteure est parfois brute, crue mais en harmonie avec l’œuvre qu’elle nous propose.

Les amateurs de romans catastrophes, psychologiques, survivalistes y trouveront sûrement leur compte !!
Lien : https://www.etsionparlaitlec..
Commenter  J’apprécie          30
À la hauteur

Que se cache-t-il derrière la belle illustration de couverture de À la hauteur ?

Un monde bouleversé par une catastrophe naturelle qui oblige les uns et les autres à survivre dans des conditions extrêmes. Des signes avant coureurs, discrets et incompréhensibles, annonçaient pourtant la tragédie à venir, mais pouvait-on s’imaginer qu’ils préparaient un tel désastre ? Un raz de marée colossal soudain ensevelissant la terre…

Mélinda Schlige nous fait vivre l’avant, le pendant et l’après de cette situation en nous plongeant dans les parcours de Mathilde, de Jonas son fiston, de son amoureux Sylvain et d’Aristide leur ami scientifique. La montée des eaux les sépare alors qu’ils vaquent à leurs occupations quotidiennes, les isolant les uns des autres sur des « îles », c'est-à-dire sur des morceaux de terre émergeant sur les cimes Lyonnaises.

Mathilde accoste, elle ne sait où, mais perdue au cœur de la nature.

Sylvain et Jonas, en visite chez le père de Mathilde, sont sauvés : la maison est située hors des zones noyées.

Aristide est lui aussi un rescapé, mais dans quel état ?



L’auteur raconte alors, dans ce roman choral qui déplace le lecteur de l’un à l’autre des personnages, comment chacun tente d’affronter sa situation de survivant. Et c’est cette structure polyphonique qui m’a enchantée, car elle permet de pénétrer autant dans les pensées et actions de chaque personnage, que dans plusieurs espaces « géographiques ». Et puis, elle replace chacun dans ses propres tourments du moment et dans sa capacité personnelle à se reconstruire à sa manière, et malgré tout le malheur ambiant. Et peut-être aussi à retrouver ceux qui leur ont tant manqués…



Au fil de ses rencontres durant son périple, Mathilde tisse des liens éphémères, mais ils sont ceux qui deviennent ses bâtons de marche pour la ramener auprès de ceux qu’elle aime et régler sa relation à son père. Sylvain, cet homme un peu instable, se carapatant sur un coup de tête et recherchant la solitude auprès des arbres des forêts, comment va-t-il pouvoir apprivoiser Jonas et surtout lui offrir une présence protectrice fiable ? Aristide, en but avec une dépression dévastatrice, retrouvera-t-il le goût à la vie, comprendra-t-il ce qui les a tous précipités dans ce gouffre infernal?



Le sol se dévoile progressivement, les eaux se retirent. Un nouveau monde est à reconstruire, mais la catastrophe n’a-t-elle pas permis à chacun de se découvrir ?



J’ai pris un grand plaisir à la lecture de À la hauteur. Et son aspect fictionnel n’a pas manqué pourtant de m’interpeler… Il est une possible réalité à laquelle nous pourrions être confrontés et il propose une véritable réflexion d’actualité sur notre propre rapport à la nature et à l’autre. Merci à l’auteure.

Commenter  J’apprécie          20
À la hauteur

Tout a commencé par une montée des eaux inexpliquée, pourtant il n’y a pas eu de pluies torrentielles et puis soudain un gigantesque raz-de-marée, un tsunami qui ensevelit tout. La ville de Lyon est complètement engloutie. Sylvain chasseur d’images dans les milieux naturels et sa compagne Mathilde professeure des écoles se retrouvent réfugiés dans les monts du Lyonnais.

Mélinda Schilge nous entraîne dans une fiction, terriblement d’actualité. Mais est-ce vraiment une fiction ?



Dans ce roman choral, nous suivons tour à tour Sylvain et Mathilde qui ont été séparés par la montée des eaux. Les survivants, des Robinson Crusoé, doivent réinventer une nouvelle façon de fonctionner, reconstruire une vie sans oublier les causes qui ont conduit à ce désastre. Comme à chaque fois, dans ce genre de calamité il y a l’émergence d’un gourou mystificateur et imposteur. Un récit à connotation écologique bien documenté, tout semble réaliste, que ce soient les conséquences de la catastrophe ou les rapports humains.



Un roman agréable à lire qui nous rappelle l’importance d’être à l’écoute de la nature.



Commenter  J’apprécie          350
Tous les matins, elle boitait

Un roman passionnant

Séduite d'abord par le titre et la magnifique couverture, puis par la 4ème de couverture, ma curiosité de lectrice a été pleinement satisfaite.

J'ai beaucoup aimé suivre la vie de Jeanne tout au long du 20ème siècle. De la fin de la première guerre mondiale à 1968, l'autrice déroule sa trame avec beaucoup de talent. J'ai été subjuguée par l'histoire de Jeanne qui s'inscrit dans l'Histoire avec un grand H. Avec brio, Melinda Schilge nous raconte la montée du nazisme mais aussi la condition compliquée des Alsaciens après l'armistice de 1918 et tant d'autres éléments historiques. A la fois témoin et actrice de l'Histoire, Jeanne est si bien dépeinte que je ne suis pas loin de me demander si elle n'aurait pas existé réellement ! C'est fort réussi.

❤️Bref, vous avez compris, j'ai aimé et je vous le conseille fortement.
Commenter  J’apprécie          30
Tous les matins, elle boitait

L’histoire démarre à Paris, en plein Mai 68. Jeanne héberge pour quelques temps, Lucie, la petite fille de sa cousine, Marilène. Tous ces évènements vont être l’occasion pour Jeanne de se replonger dans son passé et de le partager avec Lucie.



Nous rentrons donc dans une histoire familiale entre les années 20 et jusqu’à la fin des années 60. Jeanne, parisienne, correspond régulièrement avec sa cousine qui elle vit en Alsace. L’autrice nous décrit le tiraillement des alsaciens attachés à la fois à la France et à l’Allemagne. Nous suivons le parcours de Jeanne qui va se passionner pour le cinéma, mais aussi qui essaiera de faire de la Résistance pendant la guerre de 39-45, pour combattre l’arrivée du nazisme.



J’ai beaucoup aimé ce roman. Mélinda Schilge sait nous immerger dans l’histoire de Jeanne. Nous sommes vite pris à témoin par la narration.



Nous croisons beaucoup de personnages, mais Mélinda nous propose un arbre généalogique au début du livre pour nous permettre de situer les personnages. Ce roman est vraiment passionnant et touchera tous les amateurs d’histoire et saura intéresser les autres.



Merci Mélinda Schilde de m’avoir adressé ce livre par l’intermédiaire de la plateforme « Simplement Pro ».

Commenter  J’apprécie          30
Tous les matins, elle boitait

Lecture 44 de 2023     

  

J'ai écouté en 𝓣𝓸𝓾𝓼 𝓵𝒆𝓼 𝓶𝓪𝓽𝓲𝓷𝓼, 𝒆𝓵𝓵𝒆 𝓫𝓸𝓲𝓽𝓪𝓲𝓽, écrit par Mélinda Schlige et autoédité [Résumé en commentaire].  

  

Tout d'abord, je tiens à remercier Simplement Pro et Mélinda Schlige pour la découverte de ce roman.  



Dans ce roman, on découvre l'histoire de Jeanne, qui héberge Lucie, la petite-fille de sa cousine Marlène.  



Aux côtés de Jeanne, on va dérouler ainsi la vie des deux cousines, de leur famille et de la France et de l'Europe en général. Entre Années Folles, montée du nazisme, seconde guerre mondiale, résistance et collaboration, on découvre ainsi les secrets de cette famille.  



J'ai également beaucoup apprécié en apprendre plus sur la situation de l'Alsace, tiraillée entre la France et l'Allemagne. Les Alsaciens également peinent à comprendre et à intégrer qui ils sont réellement.  



J'ai adoré plonger à la rencontre de Jeanne, femme à la fois forte et qui a des doutes. Elle est très féminine et très progressiste pour l'époque : elle veut échanger sur la politique, voter, conduire une voiture, elle parle mécanique... Bref, elle est un peu loin des clichés.  



Une lecture agréable très enrichissante sur l'histoire française du vingtième siècle. Je te le conseille !  
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          20
Tous les matins, elle boitait

Jeanne est une jeune femme très moderne. En ce début du 20eme siècle, alors que les femmes sont enfermées dans un carcan bien défini, Jeanne fait office d'électron libre. Libre car elle s'intéresse aux automobiles, à la mécanique, au cinéma, et est éprise de liberté avant tout. Néanmoins, elle choisi d'épouser Théodore, par convention mais aussi parce qu'il accepte son émancipation.

La fin de la grande guerre lui permet de faire enfin connaissance avec sa famille alsacienne, et de se lier d'amitié avec sa cousine Marilène. Au gré de ses visites et de ses échanges épistolaires, elle découvre l'histoire de cette région ballottée entre 2 grands pays, au gré de différents conflits. Mais aussi les difficultés rencontrées par ses habitants, leurs points de vue et parfois leurs contradictions.

Mais, au loin, des idées plus sombres commencent à émerger, prennent de l'ampleur, et Jeanne pressent le danger arriver. Devant l'indifférence générale, elle tente de donner l'alerte et se lance dans diverses actions.

C'est donc le portrait d'une femme courageuse, déterminée, en avance sur son temps, qu'on découvre ici. On la suis tout au long de sa vie, de ses combats menés à son niveau et avec les armes qu'elle dispose. Beaucoup de thèmes sont abordées mais de belle manière, tout en finesse et en justesse. Une belle histoire bigrement passionnante et intéressante.

NB : En plus je trouve que ça traite un point de vue qui n'est pas souvent traité. On parle beaucoup des malgré nous et de la 2nd guerre mondiale mais finalement très peu de la 1ère et de ces alsaciens qui sont redevenus français.
Commenter  J’apprécie          40
Tous les matins, elle boitait

En mai 1968 alors que la petite fille de sa cousine qu’elle héberge en plein Paris, lui assène qu’elle Jeanne ne peut comprendre la jeunesse parce que sa génération manquait d’audace. Jeanne décide de lui dévoiler sa correspondance avec sa cousine Marilène la grand-mère de Lucie.

A travers ces échanges épistolaires on assiste à la rencontre d’une enfant avec sa famille alsacienne. Malgré la barrière de la langue au départ les deux cousines vont apprendre à se connaître et devenir de vraies amies malgré tous les écueils que la vie déposera sur leur chemin.

On découvre une jeune femme à la fois faible et volontaire, qui ne ressemble pas aux autres, ses sujets d’intérêts sont plus masculins que féminins pour l’époque.

De plus le destin ne voulant pas lui permettre de donner la vie, elle se trouve une passion pour le cinéma qui en est encore à ses balbutiements. Et aussi à la politique de l’entre deux guerres.

Ses origines alsaciennes la rendent particulièrement sensible à la question allemande.

J’ai trouvé Jeanne très attachante avec sa sensibilité, sa fougue, ses doutes et sa façon d’aller au bout de ses idées.

J’ai aussi bien aimé cette partie historique, le regard d’une partie de la famille parti sur Paris loin de son Alsace d’origine, et le regard que portait l’autre partie restée en Alsace sur la France.

Ces « malgré nous » ballottés entre France et Allemagne sont une partie importante de ce roman et c’est très intéressant pour ceux qui connaissent mal cette période de notre histoire.

Une lecture à la fois tendre et dure que j’ai bien appréciée par son réalisme on voit que l’auteure sait de quoi elle parle. Je vous le recommande.
Lien : https://sandetcesttout.com/
Commenter  J’apprécie          50
Tous les matins, elle boitait

Merci tout d'abord à Melinda de m'avoir confié ce roman.

Je vais essayer d'être juste et sincère dans cette chronique.

Nous suivons Jeanne qui héberge une jeune fille, Lucie, petite fille de Marlène, venue faire ses études en Alsace.

Toutes deux correspondent par courrier, ce qui permet au lecteur de se plonger au cœur de l'histoire de l'entre deux guerres.

Un roman historique au cœur des années folles ou l'euphorie est vraiment présente.

Il y a de l'amour dans ce roman, mais malheureusement beaucoup d'horreur également, Melinda a eu le don de nous plonger dans cette période assez sombre et très méconnue de tous.

Une plume et une écriture délicate, adapté au récit, et je me suis complètement attaché aux personnages, j'avais encore envie d'en apprendre un peu plus.

Merci pour cette belle immersion au cœur des années folles.




Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          40
Tous les matins, elle boitait

✒️ Jeanne à travers ce roman raconte à Lucie (petite fille de sa cousine), son histoire dans le Paris des années 20 aux années 60, et l'Alsace berceau de leur famille tourmentée par les guerres.

C'est le portrait d'une femme courageuse, qui met en avant sa liberté de penser, son émancipation, ses choix de vie.

Elle nous délivre ses combats, ses passions, le cinéma, l'art, la mécanique automobile, la politique qui lui permettent de s'évader, d'exprimer ses avis face aux hommes.

Je me suis immergée dans cette époque, les années folles, période que j'affectionne particulièrement.

Ce roman est touchant, passionnant. Il se dévore sans hésitation. Il fait réfléchir à la place des femmes dans l'histoire, dans la société.



Merci @melindashilge pour votre confiance et cette très belle fresque historique.
Commenter  J’apprécie          20
Tous les matins, elle boitait

Très vite transporté dans la deuxième guerre mondiale et la montée du nazisme, Melinda signe ici un très grand roman.

Imbrication de la vie familiale avec ses querelles politiques, relations difficiles et Résistance….

Jeanne nous emmène dans son monde, les débuts du cinéma, son mariage et ses combats idéologiques.

Passionnant et captivant !
Commenter  J’apprécie          30
Résurgence d'un cœur oublié

Très bon moment de lecture servi par un style d'écriture que j'ai beaucoup apprécié. Précis, concis, il dit l'essentiel. Les personnages sont très bien campés. Et tout cela est pour moi, est une des qualités que j'apprécie chez un auteur.

Serge, c'est presque l'anti héros, peu altruiste, renfermé, timide. Un homme ordinaire à la vie ordinaire et routinière. Ses qualités : il est intègre et consciencieux. Sa passion : les insectes. Rien de très enivrant ! Mais lorsqu'il est mis à pied de son entreprise dans laquelle il est comptable, et surtout pour une faute qu'il n'a pas commise, on ne peut qu'être ému par cette injustice et progressivement s'attacher à lui et à son infortune… On découvre alors qu'il est bien plus fort, bien plus courageux et déterminé qu'on ne le croyait, surtout lorsque l'on se réfère au foyer familial dans lequel il a grandi.

Victime de sa mère, victime d'un escroc, cela fait beaucoup !



de fait, si l'histoire s'inscrit dans le monde ennuyeux (pour moi) des chiffres et des multinationales que Mélinda Schlige décrit avec brio, il s'agit surtout d'un roman sur les relations humaines. Et j'en profite pour dire toute ma sympathie à la récente petite amie de Serge, que j'ai beaucoup aimée et qui, à mon sens, apporte à son amoureux un soutien qui le rend plus fort et l'ouvre à quelques remises en question constructives.



En tout cas, le suspens est bien là car des premières à la presque dernière page, le lecteur veut connaître l'identité de celui qui a commis la malversation. Et lorsqu'il assiste au moment où Serge découvre qui il est, il ne peut que retenir son souffle.



Un premier roman surprenant car il nous mène au-delà de ce que à quoi on s'attendait et surtout vers de belles surprises, mêlant intrigue professionnelle, amoureuse, sociale et psychologique. Je dirais que le plaisir de la lecture croit au fil des pages, si bien que l'on aimerait ne pas parvenir au dénouement.



Je lirai avec grand plaisir d'autres romans de l'auteure.

Commenter  J’apprécie          20
Tous les matins, elle boitait



Tous les matins, elle boitait.



Par Mélinda Schilge











Comment établir un pont avec une jeune fille de mai 68 lorsqu’on est une femme qui a vécu sa jeunesse au sortir de la grande guerre de 14-18 ?



Plutôt que des leçons de morale, Jeanne choisit de déballer sa correspondance avec Marilène, sa cousine alsacienne qui est aussi la mère de Lucie.



Lucie découvre ainsi de l’intérieur, la vie de femmes qui n’avaient pas le droit de vote, dont la sphère d’influence se limitait à celle du foyer, et avaient besoin de l’autorisation maritale pour travailler. Années pas si folles que ça pour la plupart des femmes dont le statut était ni plus ni moins celui d’un incapable majeur.



Souvent dans les romans, l’émancipation d’une jeune fille passe par la découverte de l’amour et de la sexualité. Pour Jeanne, l’émancipation passera par le développement de sa conscience politique. La découverte de ses racines alsaciennes et l’immersion dans la branche de sa famille vivant dans une région redevenue française depuis peu, favorise l’éveil d’un autre point de vue, et lui permet de s’écarter du prêt à penser destiné aux filles. Elle assiste à la montée du nazisme et en pressent immédiatement le côté obscur.



Bravant les injonctions de son environnement, elle choisit son camp et s’y tiendra pendant la deuxième guerre mondiale, découvrant le pouvoir des images grâce à son ami Kurt, réalisateur allemand en fuite, parce qu’auteur d’un documentaire contre le nazisme.



Le style très classique adopté par l’auteure nous permet de mesurer d’autant plus la valeur des écarts de conduite de Jeanne, jeune femme de bonne famille.

A saluer aussi, une approche intéressante de l'amour conjugal à construire et a nourrir plutôt qu'à consumer.

Une réserve toutefois sur le titre, dont la signification est livrée en cours de lecture, ne restitue pas à mon avis, la couleur de ce roman.











Commenter  J’apprécie          40
Tous les matins, elle boitait

Jeanne est hyper attachante, c'est une jeune femme libre et qui souhaite être indépendante. Nous la découvrons à travers des conversations épistolaires avec sa cousine et une amie. Nous comprenons également que sa famille alsacienne vit une période difficile.

Nous la suivons sur à peu près un demi siècle et nous la voyons évoluer au fur et à mesure.

Ce roman parle également des liens familiaux qui peuvent être très compliqués à certains moments pour elle.

L'auteure nous permet également de réfléchir sur les causes et les conséquences du nazisme.

C'est un roman qui est sous forme de journal intime et qui est sympa à lire.

Commenter  J’apprécie          10
Tous les matins, elle boitait

Ce roman est l'histoire de Jeanne, une jeune femme parisienne, qui découvre à la sortie de la Première Guerre mondiale sa famille maternelle alsacienne. Parmi ces personnes, il y a Marilène, sa cousine, avec qui elle entame une correspondance régulière. Il leur faut apprendre à connaître et comprendre l'autre, familière et étrangère à la fois. En particulier, Jeanne est confrontée à la question épineuse de cette Alsace qui a vécu sans parfois résister à l'occupant allemand. En parallèle, Jeanne doit composer avec ses parents, un père peintre et une mère journaliste, et sa belle-famille, d'un milieu social différent du sien. En particulier, la fréquentation de son beau-frère est conflictuelle : vétéran de la guerre dont il a gardé de lourdes séquelles, ce dernier cherche un moyen de donner un sens à sa vie. En toile de fond, on observe la montée du nazisme en Allemagne, dont les idées circulent, questionnent, inquiètent, divisent partout en France, en particulier au sein de la famille élargie de Jeanne.

A mesure que le nazisme progresse, Jeanne ressent le besoin de se positionner et de combattre les idées d'extrême-droite, jusqu'à s'engager dans la Résistance. Se pose alors la question de la survie de son couple, confronté par ailleurs à l'infertilité.



J'ai trouvé ce roman passionnant. Le récit est fluide, clair, bien mené. L'intrigue est simple mais efficace. Le vocabulaire est riche et l'autrice montre un style d'écriture affirmé, elle a un talent certain.

Si je devais émettre une suggestion, je dirais que ce roman gagnerait à être étoffé de quelques descriptions de scènes de la vie parisienne, que je trouve insuffisamment développée. Je suis également curieuse de lire l'histoire en miroir, racontée par Marilène.

Encore merci à l'autrice pour ce moment agréable passé en compagnie de sa plume, en espérant la lire à nouveau très vite.
Commenter  J’apprécie          60
Tous les matins, elle boitait

Mélinda Schilge nous plonge dans un récit captivant qui se déroule dans l’entre deux guerres entre Paris et l’Alsace. Jeanne va raconter sa jeunesse à sa petite cousine en s’appuyant sur les lettres qu’elle échangeait à l’époque avec sa cousine Marilène qui est aussi la grand-mère de sa petite cousine.

Beaucoup d’émotions partagées avec le lecteur comme l’espoir, la peur, les doutes… à travers le portrait de Jeanne une femme idéaliste, féministe et passionnée.

L’auteur axe aussi son récit en partie épistolaire, sur la condition féminine à cette époque, la liberté et le début de l’émancipation des femmes avec beaucoup de changements qui s’opèrent dans ce contexte historique. Dans cette période, les idéaux extrémistes prennent une certaine ampleur et mettent donc sous tension cette famille vivant respectivement en Alsace et dans la région parisienne. La politique est abordée au cœur de ce roman et prend une certaine ampleur via des divergences d’opinions au sein même de la famille.

Le contexte historique avec l’annexion de l’Alsace est développé avec le point de vue intérieur des alsaciens et celui perçu de l’extérieur. Un roman qui soulève de vraies questions et apporte aussi un éclairage intéressant.

Des thèmes comme le couple, le cinéma, l’art, la résistance sont aussi prégnants dans ce roman.

Une écriture agréable pour un roman qui se rapproche d’une saga familiale et qui pourrait facilement être porté à l’écran. Un très beau moment de lecture que je conseille.
Commenter  J’apprécie          40
Tous les matins, elle boitait

Je découvre avec plaisir le dernier roman de Mélinda Schilge : Tous les matins, elle boitait. Je la remercie pour sa confiance renouvelée et m’excuse pour les longs mois que son livre a passés dans ma PAL…



En mai 1968, une vieille dame, Jeanne, raconte à sa petite-nièce, Lucie, étudiante, comment c’était, de son temps et nous entraine dans le Paris des années folles, pendant la montée de mouvements obscurs du côté allemand et des positions nationalistes françaises.

Elle raconte sa vie de jeune épouse, son amitié avec Marilène, sa cousine, qu’elle n’a rencontrée que lorsque l’Alsace est redevenue française.

Jeanne sortait du lot, avait des velléités d’indépendance, s’intéressait à des sujets politiques, économiques, techniques normalement peu prisés par les femmes. Surtout, elle avait une passion pour le cinéma et a ainsi aidé un cinéaste engagé à témoigner des dérives du parti nazi.



Je pensais que la narration allait prendre la forme d’un chassé-croisé entre passé et présent qui scanderait le récit avec des dialogues entre les deux femmes et un vrai échange de points de vue, ainsi que le début du roman le laissait présager mais l’histoire de Jeanne devient rapidement le point principal de focalisation autour de la difficulté de concilier sa vie de jeune épouse, déjà compliquée pour elle, avec ses convictions politiques.

En fait ,1968 sert d’écrin au passé de Jeanne dont Lucie devient le récipiendaire, au moyen de lettres qui ne nous sont pas données à lire mais que Jeanne raconte à travers son récit enchâssé à la première personne.



J’avoue que je ne savais pas grand-chose de l’histoire de l’Alsace et la Lorraine du temps où elles étaient allemandes… Ce roman nous donne à lire la difficile situation des habitants de ces territoires, quand l’allemand était la langue officielle, de 1871 jusqu’à la fin de la guerre de 1914. La famille de Jeanne est tiraillée par des luttes idéologiques fratricides et elle se sent « investie, seule contre tous, de la mission de sauver l’Alsace du risque nazi ». Mais Mélinda Schilge nous parle aussi de la France d’entre les deux guerres et de l’émergence de mouvements d’extrême-droite, toute une ambiance politico-sociale peu mise en avant par la littérature, du moins à l’horizon de mes lectures personnelles.

La phrase-titre du roman a ainsi peu à peu pris du sens pour moi : celle qui boite est une « femme-horloge » que la narratrice croisait tous les matins. Par la suite, ce personnage prendra de l’ampleur, au point d’illustrer la pensée collective manipulée, poussée à haïr les boucs émissaires désignés : les juifs, les communistes, les noirs, les étrangers… Selon moi, cette boiterie devenait métaphore d’un état d’esprit bancal… Il faut croire que je me trompais puisque l’auteure s’en explique à la fin du roman, quelques pages avant le dénouement. Pour Jeanne, au contraire, cette boiterie est synonyme de force, pour celles et ceux qui avancent malgré les difficultés, « péniblement mais avec confiance ». Ce roman raconte le parcours d’une femme qui a fait ce qu’elle a pu, à une époque où ce n’était vraiment pas facile.



J’ai beaucoup aimé ce roman pour la place qu’il donne à l’émancipation des femmes et pour le choix original de Mélinda Schilge de traiter la montée des idéologies nationalistes en marge de la menace de guerre avec l’Allemagne. Comme la jeune Lucie, je me suis rendu compte que les Français comptaient aussi dans leurs rangs des personnes favorables à la guerre.

Encore une fois, comme avec Ciao Bella, Mélinda Schilge sait se démarquer avec des sujets originaux servis par un faisceau de focalisation atypique.

Bravo !






Lien : https://www.facebook.com/pir..
Commenter  J’apprécie          71
Résurgence d'un cœur oublié

C'est un roman qui vous étonne...



Serge est quelqu'un de réservé, il croit que son avenir est tout tracer pourtant...



Une rencontre va le changer, et des événements vont briser tout ce en quoi croyais Serge...



Quel sera leur avenir ?



La plume de cet Auteure, est entraînante et surprenante.
Commenter  J’apprécie          10
Tous les matins, elle boitait

Ce roman se situe entre la première et la seconde guerre mondiale entre Paris et Würzenheim en Alsace, dont les racines de Jeanne et Lucie sont issues. Jeanne raconte à la petite-fille de sa cousine Marilène, sa vie pendant cette période plus ou moins compliquée. Son mariage, ses combats, ses convictions, la résistance, sa vie de femme à une époque, où ces dernières , n'avaient que trop peu le droit et l'occasion d'exprimer leurs idées.

Grâce à ce texte j'ai pu identifier et comprendre les difficultés de vie en Alsace pendant cette période de l'Histoire.

Un très beau roman au texte recherché mais abordable.
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Mélinda Schilge (60)Voir plus

Quiz Voir plus

Maïté coiffure de Marie-Aude Murail

Le héros s'appelle

Jean
Ludovic
Jacques
Pierre
Louis

10 questions
145 lecteurs ont répondu
Thème : Maïté coiffure de Marie-Aude MurailCréer un quiz sur cet auteur

{* *}