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Critiques de Mesa Selimovic (9)
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La Forteresse

Une forme de conte moral, mais dont la fin a l’élégance de ne pas en imposer une.

La Bosnie, Sarajevo, au 17ème siècle, sous domination ottomane. Un endroit frontière, hybride, exotique et familier, au sens des normes et valeurs.

Un héros, prototype de l’honnêteté, de l’introspection, en vaine quête de vérité.

Une riche galerie de personnages, accompagnée d’un ton qui touche à l’évidence.

Une forme d’atemporalité sociologique, humaniste, ainsi qu’une écriture discrètement parfumée.

Une parenté de style et d’ambiance avec le grand Albert Cossery… la féroce ironie en moins…

Une oeuvre majeure d’un incontournable de la littérature yougoslave, mine d’or dont les dates de vie sont gravées, probablement à jamais, sur ce fronton décrépi de l’histoire européenne.
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Le derviche et la mort

Relecture lente, où chaque phrase a été savourée, la trame m'étant connue. Et il s'agit réellement du seul moyen de jouir entièrement ce monument de prose introspective, sur fond d'un Orient plein de byzantinismes, de despotisme, de cruauté, de noblesse, de grandeur; car une extrême lenteur de la prose ne fait que souligner les multiples nuances tourmentées d'une âme sans cesse torturée. L'âme d'un pusillanime constamment rongé par l'indécision et le repentir, d'un pur assoiffé de foi et d'amitié, d'un mystique grisé par le pouvoir, tel un Thomas Beckett oriental.

Il s'agit d'une œuvre qui perdrait peut-être plus qu'elle ne gagne à être située dans le contexte yougoslave des années 60, dans le cadre d'une réflexion sur la psychologie de l'arbitraire politique, ou historique, sur la domination ottomane dans les Balkans, car elle s'inscrit entièrement dans l'universel de l'homme soumis aux forces contradictoires du pouvoir et de sa conscience.
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La Forteresse

La Forteresse de Mesa Selimovic est un gros bouquin de 535 pages. L’action se déroule à Sarajevo pendant du règne d’Abdul Hamid. Ahmet Chabo, le héros, rentre de la guerre contre les Russes. Il revient anéanti par les horreurs de la guerre où ont succombé tous ses camarades et mettra beaucoup de temps avant de sortir de son hébétement grâce à l’amour de Tiana, une chrétienne et l’aide de Moula Ibrahim qui l’embauche comme écrivain public. Il se lie d’amitié avec Mahmout Nereliak, commerçant raté, ancien proscrit, voleur, poète, inventeur de mille trafics, mais ami fidèle.



Pour réussir à Sarajevo, il faut avoir l’échine souple, flatter, faire sa cour aux puissants, et surtout savoir se taire. C’est ce dont Ahmet Chabo est incapable. Un verre d’alcool de trop, et il commet l’irréparable gaffe qui va d’abord lui valoir une solide bastonnade, d’abord, son emploi et tout espoir de réussite. Ahmet devient un proscrit pour une phrase malheureuse.



Le serdar Avdaga – policier tenace – le poursuit de sa présence inquiétante. Que cherche-t-il? Sachant Ahmet aux abois, il tente de le recruter comme indic, de lui faire espionner l’étudiant Ramiz qui prêche la révolte. Devant son refus de coopérer, il continue de poursuivre Ahmet essayant de le prendre en faute. Cette poursuite, cette accusation sans fondement me fait penser à Kafka? la Forteresse est-elle le Château bosniaque? Coupable sans faute, est-ce le Procès?



Le refus d’espionner Ramiz fait-il d’Ahmet son complice? Quand Ramiz est emprisonné dans la forteresse, Ahmet se sent le devoir moral de venir à son secours. C’est alors que deux personnages puissants et riches Chehaga et son lieutenant Osman Vouk vont faire évader Ramiz. les soupçons du serdar Avdaga deviennent de plus en plus pressants…..



Le roman prend son temps, l’intrigue se noue doucement. Nous avons le loisir de découvrir la vie quotidienne de la petite cité, ses intrigues, ses commerces. Mesa Selimovic nous promène dans ce monde oriental des beys, des agas, des palais aux auberges borgnes.



J’ai bien aimé ce voyage!
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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La Forteresse

Bon, bon, bon.

Un livre que j'ai mis longtemps à lire. Non pas parce que ce n'était pas intéressant, mais seulement que c'est assez dense et peu de dialogues pour alléger un peu le roman.

Sinon, j'ai bien aimé passer beaucoup de temps avec ces personnages.

On se trouve dans une période d'après guerre, avec tous les enjeux que ça comporte. On suivra Ahmed qui a lui même été à la guerre et seul ressortissant de ses amis ou compagnons.

Une histoire assez dure, mais très intéressante. Un livre qui prend son temps.
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L'île

Tellement de choses à découvrir dans la littérature étrangère ! ici serbo-croate (inutile de préciser que je n'y connais rien dans les langues "balkaniques")

Ici, un recueil de nouvelles qui s'imbriquent et se complètent entre elles.

Pas grand chose à dire sur la qualité de la traduction; elle me semble fidèle par ce qu'elle montre d'un rythme parfois heurté, inhabituel pour quelqu'un qui se réfère à la souplesse au "legato" de la phrase classique.

Les thèmes sont nombreux: la nature, la mer, le statut des animaux, la sociabilité, la famille, le couple, la fidélité, la mort...

Constamment passionnant, peut-être surtout dans le fait que la phrase montre toujours la recherche d'une précision, d'un sens à découvrir, même dans la redondance et la répétition.

Une invitation à lire d'autres oeuvres de Mesa Selimovic !

nb: et si c'était la suite de "L'archipel d'une autre vie" d'Andreï Makine ?...
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Le derviche et la mort

Les confessions d'un homme trahi et de sa lente métamorphose en ce quoi même a causé cette injustice. C'est tout un système - politique, judicaire, culturel et surtout moral, en Bosnie du 18e siècle - qui est mis à nu, très riche dans sa description des trafics d'influence, des complots et de la corruption, en renforçant les parallèles avec l'époque contemporaine de l'auteur sans jamais employer de caractérisations trop manichéennes, réductives ou simplistes. Le choix d'un derviche comme personnage principal est idéal pour renforcer le triomphe des causes personnelles et matérielles sur le spirituel, et cette transformation - à la fois processus d'humanisation et de déchéance - est captivante, soutenue par un cercle de personnages secondaires complexes et nuancés. La trame narrative du roman commence relativement lentement et semble s'accélérer progressivement jusqu'à la furie des toutes dernières pages, et l'équilibre entre les longues introspections du derviche et l'intensité des dialogues lui donne un rythme et une cadence qui en font une lecture engageante. Une réussite sur tous les plans.
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L'île

L'Ile est une oeuvre construite de manière originale et complexe. Chaque "nouvelles" peut se lire individuellement, mais c'est bien d'un roman qu'il s'agit, sans chronologie, dont les événements et les personnages se préciseront au fil des chapitres qui sont autant d'histoires centrées sur un thème en particulier.

Mesa Selimovic est un styliste, pas de doute, l'écriture est recherchée on est pas loin d'un Camus ou d'un Buzzati.

Si vous vous êtes approchez d'un auteur Yougoslave pour entrer dans un univers à la croisé des chemins entre orient et occident au carrefour du goulasch et du burek, vous faites fausse route (du moins avec ce livre, je ne connais pas les autres) rien n'est particulièrement exotique pour un européen de l'ouest. Les dialogues m'on immédiatement fait penser au "mépris" de Godard, ceci vous donnes un peu le genre de narration auquel on a affaire.

Ce n'est pas du tout mon genre même si je reconnais l'évident talent de l'auteur et il faut bien l'avouer, j'ai abandonné la lecture à la moitié et reviendrais peut êtres plus tard... ou pas !
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La Forteresse

Un chef d'oeuvre de la littérature serbe.

L'intrigue prend place peu après la bataille de Hotin (1621) où les Européens ont vaincu les forces ottomanes. Le protagoniste Ahmed Chabo qui à combattu pour les Turcs retourne à son village natal, Sarajevo. On suit Chabo tout le long du roman, on témoigne de ses doutes et ses évolutions. C'est un roman qui prend place à Sarajevo du XVIIème siècle d'après guerre et sous domination Turcs. Il traite de l'amour, d'amitié mais aussi de la cruauté.

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L'île

Est-ce un roman ou une suite de nouvelles?

Le style de l'écriture est suivi, certains personnes se retrouvent dans differents "chapitres" mais il m'a manqué la fluidité de lecture d' un roman.

A ne pas lire si vous êtes en phase nostalgique car l'ambiance sur l'ILE est oppressante et nostalgique voire triste
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