Compulsion (Le génie du mal) [1959] de Richard Fleischer avec Orson Welles
Faites-les mourir : cela empêchera-t-il d'autres jeunes gens, d'autres hommes, d'autres femmes de tuer encore ? Vous savez bien que non.
Les pendaisons d'hier n'ont pas prévenu le crime d'aujourd'hui.
Extrait de la plaidoierie de Jonathan Wilk (Clemence Darrow dans la réalité)
L'intelligence n'est pas le facteur essentiel dans le conduite humaine. Ce sont les émotions qui nous font vivre, elles qui nous incitent à travailler, à nous distraire, et à nous diriger sur les chemins de la vie...
Mais que leur reste-t-il à espérer ? ... Rien !
Puisque tous les feux sont éteints
Dans la vallée,
Il est temps de quitter les tiens
Pour t'en aller.
Prends ton sac, et serre les mains.
Ô vous autres, ne craigniez rien :
Rien à craindre ni espérer,
Sur la route où l'homme s'en va,
Rien que son pas,
Sur la route où l'homme s'enfuit,
Rien que la nuit.
« Telles sont la vérité et réalité à mes yeux. Car dans le domaine de l’émotion, il n’y a pas de vérité absolue ni définie, la réalité passe toujours à travers un être, et ce qui va suivre est la réalité à travers moi »
Un avant-propos qui justifie pourquoi l’auteur a notamment changé le nom des personnages pour raconter sa vérité, même si elle s'inpire grandement des faits avérés.
Je me souviens d'un petit poème de Housman qui me semble fait pour ces enfants :
La nuit où mon père me fit naître
Mon père n'a pas pensé à moi
Pas songé que je pourrais être
Le fils que voilà.
Le jour où ma mère me fit naître
C'était un jour plein de chansons
Ma mère était folle, étourdie,
Ivre d'avoir donné la vie
A son garçon.
Mes père et mère sont couchés
Si, si profond
Que nul n'est allé les chercher
Là où ils sont.
Et c'est moi qu'ils ont enchaîné
Dans la prison.
Il ne faut pas qu'on se souvienne
De l'enfant que Dieu oublia :
Allez dire au bourreau qu'il vienne,
Vienne pendre le pauvre gars
Qui n'attend de miséricorde
Que de la corde.
Voilà comme le jeu finit
Qui n'aurait pas dû commencer,
Mes père et mère ont eu un fils
Sans y penser.
Magnifique poème extrait de la plaidoirie de Jonathan Wilk (Clemence Darrow en vérité) pour défendre les adolescents Judd et Artie coupables de meurtre d'un enfant
Être juriste, c'est avoir l'art de soutenir également deux thèses opposées.
Cette question du crime et du châtiment, aussi vieille que l'humanité, suivez-la à travers les âges, devant les bûchers, les croix, les roues, les pals, les gibets et les échafauds, aux temps où la populace assemblée venait se repaître des supplices ! Vous verrez que, petit à petit, la loi s'est adoucie, et qu'au fur et à mesure qu'on renonçait aux châtiments barbares le crime décroissait au lieu de s'élever.
Ce n'est pas en baptisant le crime "maladie" qu'on y gagne le droit de l'absoudre.
"Il n'est pas de grand idéal qui ne sème à la fois le bien et le mal, et l'on n'arrête pas l'idéal sous prétexte qu'il peut faire souffrir."
Il faisait sa pâture de romans policiers, c'était de notoriété publique. Personne n'arrivait à comprendre qu'un garçon si brillant se contentât pour seule lecture de ces sombres et vulgaires histoires.
Le garçon étant Artie Straus, Meyer Levin provoque volontairement le lecteur avec cette phrase.