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Critiques de Michael Chabon (124)
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Les Extraordinaires aventures de Kavalier &..

"Les Extraordinaires aventures de Kavalier & Clay" qui se trouve sur plusieurs listes de "meilleurs romans du vingt-et-unième siècle" est à mon avis surévalué.

Le point fort du roman est l'excellent portrait de l'industrie américaine des bandes dessinées de l'âge d'or (1938-1953) qui nous a donné, parmi d'autres, Batman, Superman et Capitain America. Cette époque glorieuse s'est terminée ave l'enquête en 1954 du Sénat américain sur la délinquance juvénile qui a jugé que les bandes dessinées poussaient la jeunesse vers la criminalité. Ici Chabon est magistral. Pour le roman il effectué des entrevues avec des grands dessinateurs tels que Stan Lee, Jack Kirby, Bob Kane, Stan Lee, Jerry Siegel, Joe Shuster, Joe Simon, Will Eisner and Jim Steranko.

Le fait que ces dessinateurs étaient juifs permettait à Chabon de faire une réflexion sur la contribution des juifs à la culture américaine et sur leur assimilation dans la société américaine. Malheureusement, Chabon met beaucoup trop des ingrédients dans la sauce. Les soixante premières pages sont consacrées au Golem, le protecteur des juifs praguois. Il y aussi des nombreux passages sur le célèbre artiste d'évasion Harry Houdini (Ehrich Weisz) où Chabon présente sa thèse que les juifs ne sont pas des errants mais des fuyards.

L'Amérique est différent de le l'Europe. Les protagonistes juifs ne sont pas persécutés aux É-U pour leur religion mais parce qu'ils sont des artistes (dessinateurs de bandes dessinées) et dans un cas particulier homosexuel. Le Golem se transforme en boue aux É-U et ne protège pas les dessinateurs des enquêteurs sénatoriaux. Le pauvre homosexuel doit quitter un beau ménage à trois et comme Houdini prendre la fuite. Le roman se termine donc sur une note triste.

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Des garçons épatants

"Des garçons épatants" de Michael Chabon décrit le système de formation des écrivains qui existe de nos jours en Amérique aux programmes universitaire d'écriture créative ou de création littéraire. Le roman fait penser aux "Scènes de la vie de bohème" d'Henri Murger qui décrit le système cruel de formation d'artistes qui existait en France au dix-neuvième siècle. Je recommande "Des garçons épatants" à tous ceux qui s'intéressent à la littérature américaine.

Il n'y a aucune raison de pleurer le sort auteurs en herbe aux É-U mènent des vies très confortables. Le ton "Des garçons épatants" est très léger. On rit du début à la fin du roman. Ce qui est le plus surprenant est que les cours d'écriture créative fonctionne si bien. La littérature américaine est de nos jours fleurissante.

"Des garçons épatants" pose quelques difficultés pour le lecteur européen. D'abord la cible de la parodie est inconnue en Europe où le phénomène des cours d'écriture créative qui est très grand chez nous semble ou pas exister ou être très petit. Le deuxième problème est que les auteurs américains écrivent pour un public qui possède un bagage culturel très spécifique. Par exemple on parle longuement d'un veston porté par l'actrice Marilyn Munroe (1926-1962) lors de son mariage avec le joueur des Yankees de New York Joe Dimaggio (1914-1999). Le lecteur américain comprendra immédiatement l'importance d'une telle relique tandis qu'un francais ne saurait ni qui es Joe Dimaggio. Ce qui est pire encore, le mari de la maitresse du protagoniste va essayer d'assassiner le protagoniste avec le bâton de Dimaggio une autre relique majeure chez nous dont on ignore l'existence en Europe.

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Les Extraordinaires aventures de Kavalier &..

Ce roman décrit une très belle histoire d'amitié entre des êtres purs, beaux et positifs. Le style du livre est déjanté comme celui de James Ellroy et il faut suivre les fulgurances géniales.

Le récit dépeint aussi le désespoir des survivants de la Shoah. Il regorge de rebondissements, porté par un style très vivant, tout cela sur fond de comics. Ainsi, le lecteur est dérouté, dépaysé et amusé en même temps.


Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Des garçons épatants

Le héros du roman est un romancier et professeur de littérature d'une quarantaine d'années nommé Grady Tripp, qui a connu un succès éditorial mais qui est maintenant bloqué sur un manuscrit de plus 2 600 pages au titre provisoire « Des garçons épatants ». Grady ne sait pas quoi en faire et n’arrive absolument pas à le terminer.

Il faut dire que son manque de discipline et son besoin sans fin de sensations fortes sous diverses formes (drogue, alcool et histoires d'amour) sont des freins non négligeables. Grady est un homme pétri de contradictions qui s’embourbe dans sa vie professionnelle tout autant que dans sa vie personnelle. Il trompe sa troisième épouse, Emily, avec le recteur de l'université, Sara Gaskell, dont le mari, Walter, est le président du département de lettres. Il ne supporte pas de vieillir, ne veut pas devenir adulte et essaie de trouver un moyen de s'accrocher à la douce anarchie de la jeunesse.

La majeure partie de l'histoire se déroule à Pittsburgh dans les années 90, au cours d'un long week-end lors d'un festival littéraire. Pour l’occasion, Terry Crabtree, éditeur et ami de Grady, homme flamboyant avide de sensations fortes qui collectionne les conquêtes amoureuses, débarque, espérant récupérer le roman de Grady.

Invités à un cocktail chez les Gaskell, Grady tombe sur un de ses étudiants dans une posture suggérant qu’il était sur le point de mettre fin à ses jours. Il s’agit de l’énigmatique, fragile et introverti James Leer, un petit prodige de l’écriture, obsédé par les suicides de stars, qui ne se sépare jamais d’un vieux sac à dos contenant le manuscrit d’un roman.

Ces 3 énergumènes vont nous faire vivre un long week-end d’aventures singulières…



« Des garçons épatants » est un roman intelligent, atypique, réjouissant et très drôle que je vous recommande vivement si vous appréciez les histoires et situations un brin loufoques mais tout à fait crédibles. Et Chabon n’en fait jamais trop. Il fait preuve d’une adresse incroyable pour faire vivre sa truculente galerie de personnages et les rendre attachants. Et d’un grand sens de l’humour, maniant admirablement l’ironie et le second degré. Un véritable bonheur de lecture !

Le roman a été adapté à l’écran par Curtis Hanson (« Wonder Boys » avec Michael Douglas, Tobby Maguire, Robert Downey Jr etc).
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Le Club des policiers yiddish

Pour illustrer l’item Alaska du challenge USA, j’aurais mieux fait de choisir le classique de Jack London, Croc blanc.

J’ai abandonné à la page 60. Je n’ai pas le courage d'aller plus loin. Il y a trop de mots yidish, l'humour s'il y en a m’est incompréhensible. Une dystopie où la création d’Israël a échoué, pourquoi pas, mais il faut avoir le talent, ce n’est, à mon sens, pas donné à Michael Chabon.

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Les Extraordinaires aventures de Kavalier &..

LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DE KAVALIER ET CLAY de MICHAEL CHABON

1939, Josef Kavalier arrive chez les Clay à New York en provenance de Prague via le Japon. Sa famille a réussi à le faire partir au prix de lourds sacrifices financiers, ils sont juifs comme Les Clay et la pression nazi s’accentue. Josef a étudié la magie avec Kornblum, lui même disciple d’Houdini. C’est grâce à cela qu’il a pu quitter Prague car les juifs voulaient sauver le Golem et il a pu se cacher dans son cercueil. Josef va vite sympathiser avec Sammy son cousin, il travaille pour des bandes dessinées et il s’avère que Josef est un excellent dessinateur, Sammy lui a des idées. Dès lors toute leur énergie va se développer dans ces projets de BD et de Comics, ils vont créer des personnages qui vont révolutionner le monde, mais pour cela ils ont besoin d’éditeurs et ce monde là est peuplé de requins, alors les choses vont se compliquer sérieusement.

Aventure passionnante que celle de Josef et Sammy dans cette période qui sera l’âge d’or des comics, on va suivre aussi les amours des deux garçons aux goûts fort différents, et puis, la situation des juifs en Tchécoslovaquie restera toujours omniprésente, Josef cherchant à faire venir son frère cadet et s’inquiétant pour sa famille. Un roman qui suit l’histoire de l’Amérique, on croise Orson Wells et Salvador Dali, dans ces années 40/60, une aventure foisonnante qui plaira d’autant plus au lecteur s’il aime la magie et les comics.

Prix Pulitzer 2001
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Le Club des policiers yiddish

Israël n'est pas une "colonie". C'est un état fondé par l'ONU en 1948, un bout de désert abandonné qui est devenu un jardin. Durant des siècles, les populations "primitives" ne s'en ont pas soucié mais quand les Juifs sont arrivés, ces quelques kilomètres/2 sont devenus très précieux aux yeux des antisionistes et des antisémites, subitement ! 20% de la population a des origines arabes.
Lien : https://joelle.iemma@orange.fr
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Le Club des policiers yiddish

Avec beaucoup de brio et d’inventivité, Michael Chabon écrit une uchronie policière particulièrement brillante par son écriture même si ce roman est un peu long à démarrer. Les images sont très originales et l’auteur imagine ce qu’aurait pu devenir le yiddish s’il était toujours parlé couramment, en inventant un argot tout à fait crédible.
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Casanova - Acedia, tome 2

Qui me veut du bien ?

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Ce tome fait suite à Casanova: Acedia Volume 1 (épisodes 1 à 4) qu'il faut avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 5 à 8, initialement parus en 2016/2017, écrits par Matt Fraction, dessinés, encrés et mis en couleurs par Fábio Moon, avec l'aide de Felipe Nunes pour les couleurs pour l'histoire principale consacrée à Casanova Quinn. Chaque épisode comprend une histoire courte supplémentaire, écrite par Michael Chabon, dessinée, encrée et mise en couleurs par Gabriel Bá. Les couvertures ont été réalisées par Fábio Moon. Le recueil s'ouvre avec trois citations : une du roman Watership down (1972) de Richard Adams (1920-2016), une de la chanson Kill your sons de Lou Reed (1942-2013), et une du roman The Omega Glory (2006) Michael Chabon. Il comprend également des dessins en pleine page réalisés par Rafael Albuquerque, Eduardo Medeiros, Gustavo Duarte, Andrew McLean, Eduardo Risso, Christian Ward, Jason Latour, Chip Zdarsky, Gerard Way, Dustin Harbin.



Quentin Cassaday s'est introduit dans une propriété privée en découpant un trou dans le grillage. Il s'est déshabillé en courant sur la pelouse et il termine d'enlever son pantalon en montant l'escalier qui mène à l'étage de cette demeure vide. Il parvient dans un studio d'enregistrement à bande et entend comme une mélopée sortir d'une enceinte alors que tout le matériel est recouvert de toiles d'araignée et de poussière. Nu, il s'assoit sur le fauteuil du l'ingénieur du son devant la table de mixage et il contemple la pièce d'enregistrement de l'autre côté de la vitre. Il lui semble voir la silhouette d'une jeune femme bonde nue. Il lui revient une phrase en mémoire : l'homme qui hait ce qu'il est devenu, n'est pas une espèce d'homme. Au temps présent, il est en train de raconter ce souvenir dans une belle pièce ensoleillée avec une grande baie vitrée et vue sur la mer, à Heath et Sasa Li en demandant à cette dernière si elle était vraiment là. Heath lui répond que c'est idiot, que bien sûr elle n'était pas là. Il leur demande pour quelle raison il devrait les aider à tuer son bienfaiteur



Heath répond à Quentin Cassaday que Amiel Boutique est un monstre, qu'il s'appelle en fait Akim Athabadze. Sasa lui remet un dossier sur cet homme pour qu'il en prenne connaissance, qu'il sache toutes les horribles choses qu'il a commises. Ils lui précisent que c'est la manière de faire habituelle de Athabadze : faire table rase de son passé, recommencer à zéro, engager quelqu'un pour retrouver son passé, et si l'enquêteur y parvient, recommencer le cycle. Ils ajoutent qu'il est vraisemblable que Athabadze sache déjà que Heath et Sasa l'ont contacté lui Cassaday. Ce dernier estime qu'ils sont paranoïaques. Il regarde la photographie sur la pochette du dossier, celle de son employeur, et finit par l'ouvrir et le consulter : il est atterré par ce qu'il y lit. Dehors, Sasa Li et Heath attendent patiemment en regardant le soleil se coucher. Dans une librairie, Suki est allé acheter un livre pour Kaito Best toujours alité à l'hôpital : Sabine Seychelle lui ramène le tome 1 de Casanova, par Fraction, Moon et Bá.



Il faut un petit temps au lecteur pour qu'il se souvienne dans quelle situation il avait laissé Casanova Quinn. En effet, l'épisode 4 était consacré à l'enfance d'Akim Athabadze sous les bombes. Il retourne donc à l'épisode 3 et revoit Quentin Cassaday agressé sur une plage par Sasa Li et Heath. Une fois les idées en place, il peut reprendre le fil de l'intrigue : Casanova Quinn a perdu la mémoire et s'appelle maintenant Quentin Cassaday et il travaille pour un riche personnage appelé Amiel Boutique, mais dont le vrai nom est sûrement Akim Athabadze. Les autres personnages récurrents de la série jouent un rôle un peu différent de d'habitude, c’est-à-dire des trois livres précédents, en particulier Ruby. À partir de là, l'histoire reprend sa forme d'espionnage et de thriller : Casanova Quinn ne sachant pas à qui se fier avec certitude, il se retrouve dans le rôle de l'agent double. D'autres forces sont à l'œuvre, en particulier des créatures surnaturelles, composante déjà présente dans le tome précédent, et certains personnages maîtrisent l'art de tracer des glyphes et des pentacles de protection. Le lecteur joue le jeu d'assembler les pièces du puzzle, tout en savourant le divertissement à base de combats physiques, de machinations entre les dimensions, et de tueurs plus ou moins compétents, avec un personnage principal très compétent à ce petit jeu.



Le lecteur retrouve avec plaisir la narration visuelle de Fábio Moon et ses caractéristiques : un trait délié et souple à l'épaisseur variable, une attention presque désinvolte portée aux décors tout en étant bien réelle, et des personnages très vivants. Comme dans les épisodes précédents, le lecteur se retrouve vite envouté par le charme des dessins. Ceux-ci disposent d'un réel poids grâce à l'usage d'aplats de noir aux formes irrégulières, parfois tarabiscotées, donnant une sensation que tout n'est pas révélé par la lumière, qu'il y a des éléments qui résistent à la curiosité du regard donnant plus de relief à chaque personnage, à chaque environnement, avec une part de mystère insondable. L'artiste s'amuse bien à jouer avec les silhouettes des protagonistes, parfois à la limite de la déformation, mais sans jamais franchir la ligne de séparation. Pour la plupart, ils sont grands et longilignes, avec une classe naturelle, et une grâce dans leurs mouvements. La ressemblance de Casanova Quinn avec Mick Jagger s'est un peu atténuée, et il fait moins rockstar. Amiel Boutique reste éminemment sympathique, même quand son visage devient plus grave, en décalage avec ce dont il est accusé, et le lecteur continue de le percevoir comme une figure paternelle, un peu protectrice. Les femmes ont le beau rôle dans ces épisodes : Sasa Li, Sabine Seychelle, Ruby. Bien évidemment, elles ne sont pas des potiches, et encore moins des victimes toutes désignées sans défense. Le dessinateur sait leur donner une personnalité différente à chacune. Sasa Li apparaît le plus et lorsque le lecteur prend le temps de la regarder, il perçoit son caractère bien affirmé littéralement rayonner de son visage et de ses postures. Elle mène la danse, et domine Quinn du début jusqu'à la fin, avec un ascendant indéniable sur lui. L'épisode 8 est consacré à son enfance et son adolescence et sa forte personnalité irradie à chaque page. Par comparaison, Ruby apparaît plus douce, essentiellement parce qu'elle est préoccupée par l'état de santé de son compagnon Kaito Best. Sabine Seychelles est entre les deux, avec une fermeté certaine dans sa manière de se comporter.



La coordination entre dessinateur et scénariste continue de fonctionner pleinement, le dernier pensant son histoire en termes visuels, et le premier concevant des plans de prise de vue, des décors et des costumes en phase avec la nature du récit. Le lecteur se régale avec tout ça : Sasa et Heath se tenant face à la mer sur la terrasse en bois, Ruby découvrant le sous-sol de la librairie dans une perspective à la Escher (1898-1972), le démon faisant son apparition dans la chambre d'hôpital, Kaito Best découvrant la salle d'observation avec les écrans reflétant tous la silhouette de Quinn, ce dernier regardant Sasa Li dormir, ou encore elle-même découvrant un cadavre dans la mare du domaine familial. Il sourit en voyant une assemblée attablée déguster des ortolans, dans le noir, avec torchon sur la tête, respectant la tradition, scène totalement inattendue et parfaitement réussie. Ce tandem de créateurs parvient à être en phase pour raconter une histoire comme si elle était le fruit d'une seule et unique personne, avec un panache de toutes les pages, quelle que soit la composante prédominante : action, émotion, humour, spectacle. L'histoire progresse de manière accessible, tout en comportant des éléments très bizarres, comme sur une page de droite Sabine Seychelles lisant les aventures de Casanova Quinn en bande dessinée correspondant exactement à la page de gauche en vis-à-vis. Le lecteur sait que ces moments trouvent leur explication dans l'existence du multivers, tout en appréciant le caractère ludique de chercher comment tout ça s'articule.



En fin de chaque épisode se trouve une courte histoire (respectivement de 4, 6, 5, 4 pages) supplémentaire consacrée au groupe de quatre femmes, appelé Métanautes, ayant pour mission de tuer Casanova Quinn, dans une dimension après l'autre. Michael Chabon semble écrire au gré de sa fantaisie ou presque : une femme dans un lit d'hôpital et un homme qui se fait sauter le caisson sur une plage, une communauté de jeunes enfants chauves évaluant les résultats des missions des métanautes et une convention de comics, un manager qui succombe aux charmes des quatre femmes du groupe de rock qu'il gère, un enfant punit pour avoir mal parlé. Le lecteur est également sous le charme, cette fois-ci de la désinvolture inventive du scénariste, et des dessins amusés et minutieux qui racontent ces moments improbables. Le lien avec Casanova Quinn devient plus apparent et le lecteur se doute que ces scénettes gravitent autour de l'histoire principale, que Quinn finira par affronter les métanautes.



Ce deuxième tome se lit facilement et constitue un divertissement de premier choix, comme une sorte de récit d'espionnage mâtiné de science-fiction interdimensionnelle avec des dessins élégants et détendus, détaillés et inventifs. Le lecteur espère que les auteurs reprendront la série un jour, car elle est en pause depuis 2017.
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Les mystères de Pittsburgh

Nous voici devant une œuvre de jeunesse d'un étudiant brillant qui a, d'après la courte présentation sur la quatrième de couverture de cette édition, été maintes fois récompensée et louée.

C'est surtout une plongée dans un monde de libertinage, d'étudiants désabusés issus de divers milieux relativement aisés cherchant à occuper leur Été de moult façons productives ou non. La narration à la première personne est assez particulière, le style est volontairement hautain et emprunté, mâtiné d'un dédain calculé et affecté, tout comme le personnage d'Arthur Lecomte qui sert clairement de figure d'émancipation pour le narrateur.

"La voix d'un écrivain à l'immense talent qui découvre avec joie le pouvoir de ses mots", nous dit le New York Times, et je suis assez d'accord car on sent que Michael Chabon s'est fait un malin plaisir de choquer son lectorat universitaire avec cette histoire très axée sur la vie sexuelle débridée de ses protagonistes, avec également des répliques qui font mouche et sont volontairement étudiées pour choquer à la fois les personnages à qui elles s'adressent et aussi et surtout le lecteur.

Il y a une certaine ambivalence équivoque dans ce livre, à mesure que le narrateur explore ses possibilités et sa propre personnalité, ses désirs et ses faiblesses, ou ce qu'il considère dans un premier temps comme des faiblesses. Le temps d'un Été, tous les codes sont bousculés et advienne que pourra.

Une lecture à ne pas mettre entre toutes les mains cependant car le ton y est acerbe et plutôt violent à l'égard de certaines communautés, toujours dans le but avoué de choquer avant de faire réfléchir.

Il me semble que le film de 2008 adapte très librement cette histoire, surtout en ce qui concerne le triangle amoureux qui apparemment change du tout au tout. Privilégiez la version papier.
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Les loups-garous dans leur jeunesse

Malheureusement, il n'y a rien de fantastique dans ce recueil. C'est bien écrit et c'est tout.



J'ai pas du tout accroché à ces histoires, elles sont fades, sans intérêt et avec des fins qui n’amènent à rien. Alors oui elle sont bien écrites, l'auteur a le dont pour nous emmener dans ces univers, mais c'est bien la seul chose qu'il a.

Chaque nouvelle est d'une banalité affligeante, leur fin n'apportant rien, ni rebondissement, ni morale, ni surprise, ni réflexion, ni plaisir, que du vide. le pire étant qu'aucune n'a ne serai-ce que l'ombre du fantastique, genre sous lequel ce recueil est pourtant ici étiqueté.



Bref, car ça ne sert à rien de faire plus long, je ne conseillerais pas ce livre.

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Casanova - Acedia, tome 1

Qui est Casanova Quinn ?

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Ce tome fait suite à Casanova, Tome 3 : qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 1 à 4, initialement parus en 2015, écrits par Matt Fraction, dessinés et encrés par Fábio Moon, avec une mise en couleurs de Cris Peter pour l'histoire principale consacrée à Casanova Quinn. Chaque épisode comprend une histoire courte supplémentaire, écrite par Michael Chabon, dessinée, encrée et mise en couleurs par Gabriel Bá. Les couvertures ont été réalisées par Fábio Moon. Le recueil s'ouvre avec trois citations : une du roman Frankenstein (1818) de Mary Shelley (1797-1851), une d'une nouvelle de Michael Chabon, et une du film Mr. Arkadin (1955) d'Orson Welles (1915-1985).



Casanova Quinn descend de la colline avec les lettres HOLLYWOOD, l'air hagard. Il marche pour s'éloigner d'un feu dans les montagnes, il est venu à Los Angeles avec rien derrière lui, et tout devant lui, une ardoise vierge. Il du sang qui dégoutte de son front. C'est le premier souvenir dont il se rappelle : il se souvient qu'il ne craignait plus de mourir, pas de souvenir du passé implique aucune peur de l'avenir. Les règles sont simples : le pistolet est toujours chargé, le cran de sûreté est toujours enlevé, l'abruti tire toujours. Les règles sont simples. Au temps présent, Quentin Cassaday est en habit de soirée dans son bureau : quelqu'un toque à sa porte pour lui indiquer que c'est l'heure. Il est employé par un homme âgé riche et il pense que Amiel Boutique l'apprécie justement parce qu'il n'a rien à perdre et qu'il est prêt à faire tout ce qu'on lui demande. Il sort.



À l'extérieur de la demeure, la fête bat son plein dans l'immense propriété, avec des individus savourant leur cocktail en costume ou en robe de soirée, d'autres nus sur un matelas pneumatique dans la piscine. Amiel Boutique observe toute cette agitation du haut des marches, en fumant un cigare. Personne ne lui parle sauf Cassaday car c'est son boulot. Ce dernier circule parmi les invités pour vérifier que tout se passe bien, que personne ne manque de rien. Une jeune femme s'approche de lui et lui souffle deux mots à l'oreille : Casanova Quinn. Elle s'éloigne de quelque pas et se retourne alors qu'il est toujours interloqué. Elle soulève le bas de sa robe lui dévoilant sa culotte. Il se dirige vers elle tout en faisant signe à un serveur d'apporter des canapés pour les invités proches de la grotte. Il rejoint la jeune femme en lui indiquant qu'elle a dû se tromper. Elle demande quand ils peuvent se retrouver seuls : il répond bientôt car la fête arrive à son terme. Effectivement, les invités commencent à partir d'eux-mêmes. Bientôt il ne reste plus que les flutes à champagne abandonnées un peu partout et des ballons de baudruche à demi dégonflés. La jeune femme se tient assise sur le plongeoir, en culotte, avec ses Louboutin au pied. Elle jette sa flute dans l'eau de la piscine et enjoint Cassaday à la rejoindre sur le plongeoir. Il s'exécute et elle retire son épingle à cheveux pour les libérer tout en faisant un geste vif pour le poignarder avec. Il l'évite, et les deux basculent dans l'eau de la piscine.



Après la luxure, la gourmandise et l'avarice, l'auteur prend le thème de la paresse (l'acédie) pour le péché capital suivant. Chaque épisode comprend une histoire principale avec Casanova Quinn, et une histoire courte avec l'équipe des métanautes. Après l'expérience narrative extraordinaire du tome précédent, le lecteur n'a aucune idée de ce que lui réserve Matt Fraction. Il a conscience en commençant que ce tome est la première partie de l'histoire qui continue dans Casanova, tome 2 : Gula . Cette fois-ci l'auteur cite l'influence de trois autres auteurs : Mary Shelley écrivant que le temps se sépare en branche dans d'innombrables futurs et dans l'un d'eux je suis ton ennemi. La citation de Chabon : j'espère que j'ai été d'un peu d'aide ici et là au fil des années. Celle de Welles : buvons à la personnalité. Le lecteur sait qu'il s'agit d'indications explicites des thèmes du récit. Il sait aussi que le plus simple pour appréhender cette expérience de lecture, est de se laisse porter par l'intrigue. En outre, l'auteur commence par faire dire à son héros qu'il a tout oublié, qu'il repart de zéro. Allez hop ! Quentin Cassaday travaille comme homme de main d'un homme riche et âgé. Après l'agression dans la piscine, Boutique propose à Cassaday qu'ils enquêtent l'un sur le passé de l'autre et réciproquement car lui-même a oublié son passé. De ce point de vue, l'histoire se révèle fort intrigante : des ennemis se manifestent lors des recherches de Cassaday dans une bibliothèque, d'autres en veulent à Ruby, l'épouse de l'inspecteur de police Kaito Best. Le lecteur identifie sans difficulté les personnages récurrents des tomes précédents : Kaito, Ruby, Sabine Seychelle, Sada Lisi, identique à eux-mêmes, ou dans une autre version.



L'intrigue s'avère fort facile à suivre et divertissante. Quentin / Casanova a conservé sa belle prestance, faisant penser à Mick Jagger, ses capacités de combattant acquises en tant qu'agent secret, et son pouvoir de séduction, un bel héros. Il travaille dans un environnement de luxe pour un homme fortuné, et croise la route de belles femmes dont certaines appartenant au genre fatal. Les dessins de Fábio Moon donnent une sensation de fausse imprécision : des silhouettes un peu trop longilignes, des chevelures avec un contour parfois anguleux, des aplats de noir un peu trop lourds plus importants que les simples ombres portées, des traits irréguliers en épaisseur ou avec des tremblements au lieu d'être bien rectilignes pour les bâtiments, une simplification des visages avec une légère accentuation des traits pour une petite exagération. Cette façon de dessiner apporte une forme de désinvolture dans la narration visuelle qui semble émaner des personnages eux-mêmes. La lecture ne s'en trouve que plus agréable, d'autant plus que cette désinvolture n'est qu'en surface. Le niveau de détails est en fait très élevé pour les différents lieux : la propriété où se déroule la fête, l'architecture intérieure de la bibliothèque où Cassaday est attaqué, le grand bureau de Boutique, le restaurant où Ruby se fait agresser et ses cuisines, la plage où Suki séduit Quentin, la ville détruite par les bombardements où vivait Amiel enfant, etc.



Le lecteur sent bien que le scénariste a construit son récit avec des moments visuels forts, et l'artiste y fait honneur. Il se délecte donc de scènes divertissantes et surprenantes : la séduction sur le plongeoir de la piscine, le magnifique modèle de voiture d'Amiel Boutique, les pentagrammes, la course-poursuite qui se termine par l'arrestation du prestidigitateur Thelonious Godchild, l'interrogatoire de la séductrice en cellule par Cassaday, le bombardement d'une ville, l'agression de Rudy, etc. Le dessinateur montre chacun de ces moments avec clarté, pour un spectacle vif et enlevé. Au fur et à mesure, le lecteur se rend compte que le scénariste a mis bien plus dans cette première moitié, que la simple recherche de l'identité d'Amiel et Quentin : les tentatives d'assassinat qui en découlent directement, mais aussi le prestidigitateur, l'entité qui se transforme en nuée de corbeaux, la jeunesse d'Amiel Boutique, la fraternité des Fabula, etc. Le lecteur se doute que la pertinence de ces éléments trouvera sa justification dans la suite du récit. Il s'interroge bien sûr sur le lien à faire entre l'intrigue ou le comportement des personnages, et le titre du récit : la forme de paresse qui correspond à l'acédie, c’est-à-dire une paresse spirituelle menant à une forme d'ennui. Peut-être que le comportement d'Amiel Boutique peut être assimilé à de la paresse ? Il revient aux trois citations mises en exergue. La première rappelle que les aventures de Casanova Quinn sont à concevoir dans la perspective d'un multivers : Casanova Quinn provient d'une réalité parallèle, peut-être que Akim Athabadze également ? Celle de Chabon semble s'appliquer à Amiel Boutique et peut-être également à Quentin Cassaday essayant d'être utile l'un à l'autre. La dernière incite le lecteur à considérer que le thème sous-jacent de ces épisodes est une étude de caractère, à confirmer.



À la fin de chaque épisode, se trouve donc une histoire courte : la première présente Imago, une musicienne dans un groupe de rock qui se fait photographier dans la rue par une meute de journalistes, après avoir ouvert en grand son manteau. En fonction des uns et des autres, ce qu'elle révèle ainsi est différent. La seconde raconte la mission d'un groupe de cinq aventurières, les métanautes, sur une planète extraterrestre pour tuer un Casanova Quinn dans une réalité. Dans les deux suivantes le groupe de rock féminin reçoit sa prochaine mission de leur chef.



Avec un tel titre Métanautes, le lecteur s'attend à ce que Michael Chabon fasse feu de tout bois dans le registre des métacommentaires. Il découvre en fait quatre aventures courtes, ayant comme fil directeur, le groupe de cinq jeunes femmes musiciennes. Il peut voir un métacommentaire dans le premier chapitre : chaque photographe voit ce qu'il a envie de contempler sous le manteau d'Imago. Dans le deuxième, elles tuent un Casanova Quinn à l'allure particulièrement mignonne : peut-être la destruction de l'enfance ? Dans les deux suivants, cela ressemble à une narration très premier degré, pour cadrer une mission de type Drôles de Dames / Charlie's Angels. Quoi qu'il en soit, la narration visuelle de Gabriel Bá est plus baroque, plus fofolle que celle de son frère, très agréable et amusante, et tout aussi inventive. Le lecteur reste dubitatif sur l'intention réelle du scénariste et sur la synergie entre ces histoires et celles de Casanova Quinn, mais il ne demande qu'à être convaincu par les épisodes suivants.



Après la vertigineuse mise en perspective de la bande dessinée d'aventures dans le tome précédent, le lecteur s'attend à une autre tout aussi échevelée. Il fait l'expérience d'une narration visuelle très accessible et très riche, et d'une enquête facile à suivre avec un jeu sous-jacent sur les possibilités du multivers, sans la flamboyance précédente. Une lecture divertissante et postmoderne.
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Le Club des policiers yiddish

Un récit de Verbover à moitié plein



Drôle de temps pour un Juif !

C'est ce leitmotiv qui parcourt le livre de Chabon et vient ponctuer les aventures de son (anti) héros : Meyer Landsman.



Ce dernier est un flic un peu dépressif et porté sur la boisson, depuis que sa femme l'a quitté. Revenu de presque tout, résidant dans un hôtel pouilleux, il se retrouve -par hasard d'abord, par obstination ensuite- lancé dans la résolution d'un meurtre qui s'est déroulé à quelques chambres de la sienne.



Il va s'entêter, en dépit des avertissements de toute nature, à résoudre l'énigme du crime.



Rien que du classique jusque là : le policier au fond du trou, qui trouve la solution et se sauve par la même occasion, sortant ainsi de sa déchéance.

Classique aussi, ce personnage détaché, cynique, qui lutte presque seul pour faire éclater la vérité, qui est menacé, tabassé. Le policier hard-boiled est quand même une figure récurrente de ce type d'ouvrage.



Et pourtant, ce livre est unique, en raison du contexte dans lequel se déroule l'histoire. Et là où on s'attend à retrouver un monde à la Chandler, on bascule plutôt vers un univers à la Philip K. Dick.



En effet, nous tenons là un bel exemple d'uchronie puisque dans un univers parallèle, les rescapés de la Shoah vivent désormais sur un territoire qui leur a été concédé par les Etats-Unis, dans le district de Sitka, en Alaska.



Cette concession est d'ailleurs sur le point de s'achever et il va falloir que les 2 millions d'exilés, fassent leurs bagages, pour laisser place aux indiens occupants originels de cette étendue neigeuse.



Dès lors, l'enquête menée par Landsman et son cousin Berko, va nous faire découvrir le monde des Verbover (sorte de mafia juive d'origine russe) et leur alliance objective avec les fondamentalistes juifs et chrétiens d'une Amérique, décrite ici comme un pays étranger (oui, à Sitka, la communauté parle Yiddish et non pas anglo-américain).



Pourtant, si le traitement du sujet est profondément original et ne manque pas d'humour, je dois avouer qu'il ne m'a pas totalement convaincu et que je n'ai commencé à apprécier ce livre, qu'aux alentours de la 150ème page (il en reste encore 350 !), au moment de l'incursion des 2 policiers en territoire Verbover. Avant cela, j'ai failli abandonner à plusieurs reprises.



Certes, le style est intéressant, capable de fulgurance, mais il génère aussi beaucoup d'ennui discret en raison de passages assez confus, voire brouillons. L'utilisation conseillée du lexique qui figure en fin de livre, s'avère plus contraignante que nécessaire et d'ailleurs, dès que l'on se laisse aller à l'interprétation, la lecture devient moins fastidieuse. Pour autant, difficile de ne pas rechercher certains termes si on ne pratique pas l'argot Yiddish 2ème langue : "Sholem", "Noz", "Shoyfer", "Shammès", "Shtarker", Rebbé, Yid.



Le parti pris uchronique est aussi troublant et j'ai vraiment cru à un moment avoir dormi pendant les cours de géo-politique et que l'enclave de Sitka existait bel et bien. Du coup, j'en suis venu à douter un peu de tout et j'ai même pensé que les étonnantes pratiques de l'éruv (érouv ?) avaient également été inventées.



Donc, pour moi, cette "fictionnalisation" en introduisant une distance, amoindrit un peu l'intérêt du livre en tant que récit policier.



Bilan ? Un livre que j'ai eu envie d'aimer, mais auquel j'ai moyennement adhéré. Recommandable certainement, mais pour lecteurs avertis.
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Des garçons épatants

Décidément, après mon abandon du roman de Steinbeck Les naufragés de l'autoroute, ma déception envers les romains américains continue. Des garçons épatants qui m'ont profondément endormi, voilà ma conclusion. J'ai lu dans une critique que ce roman avait un côté germanopratin. Comme c'est un côté qui ne me dérange pas, je pense que je ne l'ai pas trouvé.

Quitte à lire des aventures un peu absurdes, autant lire le français J.M. Erre, ça avance beaucoup plus vite que les digressions inintéressantes de Michael Chabon. On peut signaler que l'absence de chapitres fait qu'on se trouve confronté à une longue diarrhée verbale, sans pause, si bien qu'on ne sait pas trop quand s'autoriser à faire une pause dans la lecture, et que finalement on s'autorise à faire une pause toutes les 5 minutes tellement c'est ennuyeux.

Je me suis vengé en achetant Mamie Luger, c'est quand même beaucoup plus plaisant.

Add 2022 : je reprends la lecture !
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Les loups-garous dans leur jeunesse

Huit petites nouvelles, toutes dérangeantes. N'y cherchez pas le bonheur intérieur. Je ne l'ai pas trouvé!

Non! l'auteur met en scène des situations dans lesquelles les personnages dérapent, se trouvent confrontés à des situations inattendues, ou carrément "pètent les plombs"....un coup de folie inopiné, une envie soudaine les fait chavirer.

Chacune de ces petites nouvelle développant un sujet banal de la vie courante, apporte un plaisir de lecture nouveau voire une certaine aversion! En tout cas ne laisse pas indifférent !

Les personnages ne sont pas tous attachants : un couple visite un appartement, une femme enceinte d'un violeur en série, un homme reçoit la visite du coach de son équipe de baseball, un homme veut voler un collier en or ...

Rien de bien extraordinaire et pourtant!

Des tranches de vie de cette Amérique d'aujourd'hui, prises sur le vif presque toutes banales.

Surprise de chaque nouvelle, surprise souvent dérangeante, malsaine parfois ou ironiques

Bref...si j'ai été mal à l'aise parfois, c'est parce que l'auteur l'a souhaité : il a atteint son objectif.

J'ai découvert Michael Chabon, qui semble-t-il est un auteur reconnu de la littérature américaine et un scénariste....ça vaut le coup de pousser un peu cette découverte, d'en savoir un peu plus sur lui !

On aime ou on n'aime pas mais il ne laisse pas indifférent


Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Les princes vagabonds

Un duo surprenant de vagabonds que tout oppose, un contexte historique riche et méconnu, une intrigue accrocheuse... Des ingrédients fameux pour une recette savoureuse!



Mais voilà, c'était sans compter sur le style bien lourd de l'auteur, et ça foire complètement à la cuisson...

Des phrases tortueuses et d'une longueur désespérante, sans compter les digressions ou les transitions douteuses, ces 200 pages m'ont paru éprouvantes par moment.

Pour être honnête, le récit se fluidifie nettement dans le dernier tiers, mais l'on regrette d'autant plus que le reste du roman ne soit pas du même ressort.



Pour citer un grand humoriste actuel, "je ne dirais pas que c'est un échec: ça n'a pas marché"

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La solution finale

J'aime beaucoup Michael Chabon, mais je suis passée à côté avec celui ci.

L'histoire, l'écriture j'ai vraiment eu du mal à rentrer dedans. J'ai eu du mal avec les personnages je me suis vite ennuyée à la lecture de ce petit roman.

Mais ça serait parfait pour un petit téléfilm British du dimanche soir sur France 3.
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Les mystères de Pittsburgh

J'ai été surpris et à la fois un peu agacé par le style de Michael Chabon dans ce qui est son premier roman, paru en 1987.



D'une lecture un peu diletante, où j'étais même tenté d'abandonner la lecture de l'ouvrage tant ma progression était ridicule, je suis passé à l'attitude inverse, dévorant le "gros" du livre en deux jours.



Je le viens de le refermer avec un certain contentement, tant et si bien que je ne saurai pas trop dire s'il s'agit du plaisir d'avoir enfin achevé le livre, ou de celui d'avoir passé un bon moment.



Si le quatrième de couverture vante un roman sur l'adolescence, l'été et le doute sexuel, toute la première partie du roman est un peu lourde, et la mise en place du décor parfois décourageante.



Pourtant quand arrive enfin, très tardivement, ce vascillement tant attendu, ce doute amoureux, l'histoire prend enfin du sens, et malheureusement s'achève aussi vite qu'elle semble n'avoir commencé.



Les mystères de Pittsburgh me laissera donc un avis mitigé, oscillant entre le plaisir vague d'avoir savouré le goût de l'interdit dans cette relation duelle, et le peu d'enthousiasme face au style dispersé et chaotique du récit.
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La solution finale

Etrange roman (court) qui se veut un hommage à Conan Doyle dont on retrouve le personnage le plus célèbre (mais qui ne sera jamais nommé !) pour une dernière enquête au sujet d’un perroquet disparu doté d’une mémoire prodigieuse. Des codes secrets qui pourraient changer le cours de l’histoire interviennent mais, en dépit du sous-titre « roman d’énigme », l’aspect policier semble anecdotique. Nous sommes au début de la Seconde Guerre Mondiale. L’été est chaud et un homme fort âgé, lisant un journal consacré aux abeilles, remarque un enfant qui porte un beau perroquet sur son épaule. Notre homme a « bâti sa réputation grâce à une brillante série d’extrapolations à partir d’improbables associations de faits ». L’enfant, Linus Steinman, est un Juif et son perroquet se nomme Bruno. Il vaut dans la famille Panicker, dans une sorte de pension où un certain Shane est assassiné mystérieusement. Peu après Bruno disparait…

Le livre, pas désagréable et même plutôt plaisant, manque néanmoins de « peps » : jamais nous ne retrouvons le côté surprenant des véritables énigmes de Sherlock Holmes. L’enquête, en réalité, passe définitivement à l’arrière-plan, elle s’avère quasiment accessoire, pour ne pas dire traitée par-dessus la jambe. En guise de clin d’œil au PROBLEME FINAL de Conan Doyle, Chabon délivre une SOLUTION FINALE forcément imprégné de la judaïcité qui transparait dans toutes ces œuvres, des plus réussies (LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DE KAVALIER & CLAY) à celles qui tombent des mains (LE CLUB DES POLICIERS YIDDISH pourtant récompensé par le Hugo, le Locus et le Nebula).

L’auteur effectue le choix d’un roman court (150 pages), format ayant donné de belles réussites mais qui, ici, parait inapproprié : le récit semble trop étiré pour une bonne nouvelle policière ou, au contraire, trop ramassé pour un roman développé tant de nombreuses questions demeurent sans réponses. Le final, d’ailleurs, laisse le lecteur un brin perplexe avec un côté « tout ça pour ça » légèrement frustrant.

LA SOLUTION FINALE s’annonçait comme un hommage à Sherlock Holmes plongé, en pleine retraite, dans une énigme liée à la Seconde Guerre Mondiale mais tout cela reste décidément au niveau des intentions tant ce petit livre manque de clarté et laisse dubitatif. Selon son humeur on peut donc le considérer come une demi-réussite (ou un demi-échec)…


Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Le Club des policiers yiddish

L'Alaska, c'est complètement "loup phoque"...!!



D'APRES L'AUTEUR, l'anglo-américain est presque une langue étrangère à Sitka (Alaska). Dans cette enclave juive, les flingues qui pendent dans les holsters s'appellent donc des "Sholem", les téléphones portables sont des "Shoyfer", les indics sont des "Shtinker".

On ne s'étonnera pas alors que les "Shammès"(inspecteurs de police) traquent parfois des "Shtarker"(gangsters) avec des chapeaux noirs de religieux. Cette traque étant réversible...

Pas d'inquiétude, c'est très lisible et un petit glossaire de Yiddish local se trouve à la fin du livre.

A Sitka, on peut vous menacer de mort mais ponctuer cet avertissement en vous souhaitant un fraternel "bon shabbat !", parce que tout de même un vendredi soir, il y a des principes à respecter...



Les personnages principaux du roman ont des personnalités originales et attachantes; l'inspecteur franc-tireur Landsman et son collègue juif-indien (hé oui), la rigoureuse Bina "et ses seins, ses jambes, ses fesses, ses yeux" (Landsman traverse une période d'abstinence propice à la déconcentration...). Les autres protagonistes, les seconds rôles, sont formidables aussi, à leur façon.

La solennité, la rigidité des divers rituels et usages juifs (même quand ils sont festifs) ou des codes en cours dans la population de Sitka, donnent à la moindre anicroche l'occasion d'une scène burlesque et inattendue. Or l'inspecteur Landsman est une transgression permanente!



Un petit coup d'œil dans une encyclopédie à l'article Alaska peut s'avérer profitable à la compréhension de ce livre. Personnellement, j'ai apprécié entreprendre cette simple et rapide démarche (mes lacunes étaient abyssales), parallèlement à la lecture du roman de Chabon. L'Alaska est un territoire étonnant, fascinant, parfois surréaliste; je le considère presque comme un des "personnages" du roman.

Ceci permet aussi de discerner la part de réalité de ce roman. L'éditeur nous dit que "le district de Sitka, en Alaska, est le nouvel Israël. Y vivent deux millions de Juifs...". En réalité, l'Alaska, en 2007, comptait moins de 700 000 habitants, et Sitka, qui est la 5ème plus grande ville comptait...moins de 9 000 habitants! A moins que les loutres autochtones ne se soient massivement converties au judaïsme, le compte n'y est pas du tout.

Les descriptions de Sitka délivrées par la plume de Chabon évoquent une grosse ville-refuge dense et surpeuplée (sans l'ombre d'un goy), un ghetto communautaire souhaité par ses habitants. Pour l'urbanisme aussi, une vue aérienne sur l'Internet suffit à constater à quel point cette œuvre littéraire est UNE FICTION.



Ceci étant mis au point et admis, c'est un livre hilarant, loufoque. Les "bons", les "méchants", et les autres, trouvent avec leurs religions, coutumes ou principes, des accommodements assez tordus et tordants. Mais c'est aussi un bon polar remarquablement écrit.

Je concède toutefois que le dernier quart du livre a de quoi décontenancer ou refroidir l'enthousiasme. L'intrigue prend une tournure dans laquelle j'ai moi-même eu du mal à me laisser engager (ce qui explique ma notation).
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