Mihachi Kagano

Le destin est semblable à un fleuve... On y nage avec l'illusion de résister au courant, mais au courant, mais au bout du compte ses eaux finissent toujours par vous emporter !

Le désespoir transforme parfois les couards en héros.

[Hiéron] Les Romains sont les gens les plus têtus et les plus rancuniers qu’il m’ait été donné de croiser… à quoi bon combattre des adversaires qui n’accepteront jamais de s’avouer vaincus ?

Rome ou Carthage... dans quel camp se ranger ? Tel était le dilemme des cités de Campanie après la bataille de Cannes, pendant laquelle l'armée d'Hannibal avait fait la démonstration de sa puissance.
Depuis la traversée des Alpes, Hannibal avait soumis et obtenu la coopération de nombreuses cités, n'hésitant pas à utiliser la force contre celles qui lui refusaient leur soutien. Les anciens alliés de Rome, que le Carthaginois affranchissait sans autre forme de procès après les avoir faits prisonniers, chantaient les louanges d'Hannibal et laissaient entendre que la cité était la seule ennemie du général : celui-ci se posait ainsi en libérateur.
En réalité, il était orgueilleux et belliqueux. Lui accorder sa confiance n'était donc pas sans risques. Seulement, la vision des classes dominantes différait de celle des simples citoyens... Pour les malheureux coincés au bas de l'échelle d'une société figée, pour les gens du peuple dont la rancœur grandissait, ce chef de guerre représentait bel et bien un espoir de libération.

La meilleure cachette pour un grain de sable sera toujours la plage…

Un érudit ne devrait pas se mêler des affaires militaires…

Une fois la paix retrouvée, les sauveurs qu’on acclamait face au péril ne sont plus guère que d’encombrants fardeaux.

[Marcellus] Sans reconnaissance, nous autres guerriers ne sommes guère que des assassins… Seuls les honneurs qu’on nous rend nous permettent de devenir des soldats !

L’Histoire compte peu d’exemples de conflits provoqués par esprit de revanche qui se soient soldés par des résultats positifs, et Carthage n’a pas échappé à la règle. Pourtant, lors de la Deuxième Guerre punique, certaines cités, frustrées par l’injustice des alliances qui les liaient à Rome et inquiètes d’avoir vu cette dernière abandonner Sagonte à son sort, ont décidé de changer de camp.

[Scipion] Si tu t’enfuis, c’en est fini de ta carrière...
[Caius] Crois-moi, entre la vie et les lauriers, mon choix est vite fait !

On ne part pas en guerre le ventre vide !

Pour bien tromper ses ennemis, il faut d'abord tromper ses alliés.

C’est le lot des perdants que se soumettre au plus fort… Aborder le quotidien avec âpreté, avec ruse, parfois au prix de lourds sacrifice, est notre seul espoir de survie au milieu de combats que se livrent les puissants.

[Archimède] La meilleure cachette pour un grain de sable sera toujours la plage...

[les auteurs] Dans les dernières pages de ce volume, j'évoque aussi l'épisode des négociations pour la libération des prisonniers de Cannes. Une fois la délégation aux portes de la ville, seuls les prisonniers romains ont été autorisés à franchir les remparts jusqu'au Sénat, où on leur a notifié que leur liberté ne serait pas rachetée. On comprend aisément la réticence de la ville à débourser la rançon demandée pour 10000 hommes : cet argent aurait servi à financer les dépenses de guerre d'Hannibal. Pourtant, au vu des pertes subies à Cannes, la légion aurait bien eu besoin de cette main-d'oeuvre. En effet, face au manque de personnel militaire, elle allait bientôt devoir se résigner à abaisser l'âge de la conscription et à enrôler des esclaves ou des condamnés. Ce choix avait sans doute pour but de prouver la détermination de Rome non seulement à ses ennemis, mais aussi à ses citoyens. Chaque légionnaire savait désormais qu'il ne reverrait plus sa terre natale s'il tombait entre les mains de Carthage... et mieux valait mourir en héros au combat que mener la vie misérable d'un esclave en terre inconnue !

[Scipion] En politique comme à la guerre, diviser est toujours le moyen le plus pour vaincre !

Rome n’est pas invincible… C’est en apprenant de ses défaites qu’elle a construit la grande république qui fait aujourd’hui sa fierté.

-Magon !
- Oui ?
- Ne crains pas les épreuves car au delà des difficultés se trouve le ciel ! Notre armée saura les surmonter et grâce à elles, nous atteindrons de nouveaux sommets !

En fin de compte, tout est toujours un problème de nombre.

Dans cette plaine, les deux consuls avaient prévu une stratégie éprouvée qui avait fait la gloire de l’armée romaine… Une attaque frontale concentrée au centre pour fendre et disperser les lignes ennemies. 216 avant J.-C., le matin du 4 août, des hommes brûlants d’énergie contenue, les joues battues par le vent s’apprêtaient à marcher vers leur destin. La Bataille de Cannes, dont le nom allait rester gravé dans l’histoire militaire, était sur le point de commencer…