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Critiques de Milena Agus (661)
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La comtesse de Ricotta

J'avais lu Mal de Pierres qui ne m'avait pas marqué. Ce roman est vite lu et j'espère ne pas oublier également le sujet. Cependant j'ai bien aimé lire celui ci. Très poétique et féminin ce roman est pour moi une redécouverte agréable de l'auteur.
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La comtesse de Ricotta

Dans une atmosphère assez mélancolique et délicate, ce court roman raconte la vie de trois sœurs, dont la fortune familiale ne se résume plus qu’à quelques pièces d’un palazzo décrépit.

J'ai beaucoup aimé le style fluide et distingué de Milena Agus qui décrit avec poésie et beaucoup de sobriété la vie de ces trois sœurs. L’atmosphère de la ville sarde en arrière-plan est particulièrement bien rendue. L'histoire en elle-même ainsi que les personnages sont assez déroutants, mais j'ai aimé qu'on suive parallèlement ces trois vies et leurs trois façons d'appréhender l'existence.

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La comtesse de Ricotta

De nos jours, en Sardaigne. C’est l’histoire de trois sœurs, Noémie, Maddalena et la comtesse de Ricotta, qui habite dans palais ayant jadis appartenu à leurs aïeuls. Aujourd’hui, le palais à été divisé en appartements, et seuls trois d’entre eux demeurent au sein de la famille, les autres ayant été vendus, à cause de plusieurs déconvenues financières. Ces trois sœurs sont aussi différentes les unes des autres : Noémie, l’aînée, vit au dernier étage du palais, et éprouve un intérêt sans limite à cette bâtisse, en voulant sans cesse la rénover. Son rêve secret : avoir un jour assez d’argent pour racheter les appartements, et ainsi recréer le palais d’antan. Maddalena vit au premier étage avec son mari. Ce qu’elle souhaite le plus au monde, c’est tombée enceinte. Cependant, le destin ne semble pas vouloir l’exaucer. Enfin, la benjamine des sœurs n’a pas de nom. Elle est surnommée la « Comtesse de Ricotta », parce qu'elle est maladroite, des "mains de ricotta", et parce que la réalité entière blesse son cœur fragile, un cœur de ricotta, lui aussi. Elle vit avec son fils, au rez-de-chaussée du palais. Ce qui va unir cette fratrie, au fil de l’histoire, c’est l’amour, avec un grand A, sous toute ses forme possible : amour charnel, amour filiale, amour fraternel etc.



C’est un court roman qui nous plonge dans la Sardaigne, et un réel plaisir pour le lecteur de retrouver l’écriture si plaisante de Milena Agus. Après Mal de pierre, roman qui l’a révélée auprès du public français, l’auteure nous livre à nouveau un roman plein de charme et de poésie, qui sent bon le soleil. Un roman à découvrir, surtout si le lecteur ne connaît pas encore cette auteure de qualité, auteure majeure pour la littérature italienne contemporaine.

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La comtesse de Ricotta

C'est l'histoire de trois sœurs. Alors que l'aînée cherche à retrouver la richesse et le faste de ses ancêtres, la cadette, fragile et généreuse, passe son temps à aider les malheureux et chercher l'amour. Seule la deuxième soeur est mariée mais elle attend désespérément l'enfant qui ne vient pas...

Avec une écriture poétique et tendre, Milena Agus nous livre un roman intime sur trois personnalités à la fois proches et pourtant opposées. Une histoire qui se lit avec plaisir...
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La comtesse de Ricotta





Avec son style si particulier, Milena Agus nous invite une fois encore à partager le quotidien d'une famille sarde. Et quelle famille! Trois soeurs réunies dans leur palazzo qui tombe en ruines.

Trois personnalités différentes, originales et hors du temps..

Bien sûr, sont omniprésents la mer et les paysages sardes qui font tant rêver.

Et quel régal que ces expressions en sarde , cette langue si particulière.

Un très bon moment de lecture .

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La comtesse de Ricotta

Ce roman nous plonge au cœur de la noblesse Sarde, dans l'intimité de trois sœurs au bord de la faillite financière et émotive.

Un délicieux portrait de famille, lumineux et surtout, parsemé de magnifique paysage Sarde...

Un véritable plaisir!

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La comtesse de Ricotta

Un livre étrange, bien sympathique par certains côtés mais qui m'a laissée cruellement sur ma faim...
Lien : http://livravivre.blogspot.f..
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La comtesse de Ricotta



Je retrouve toujours avec plaisir l’univers de Milena Agus. Elle raconte de roman en nouvelle, depuis sa Sardaigne méconnue et légèrement décalée des histoires de famille plutôt grises avec des percées de couleurs vives. Les personnages féminins et aussi les enfants ont tous un petit grain qui les rend bigrement attachants. Ils sont sur un fil, sauvés par la fantaisie et l’espérance. Et cette Comtesse de Ricotta (2009) ne fait pas exception.

Trois sœurs, descendantes d’aristocrates, occupent trois appartements dans l’ancien palais familial en décrépitude à Cagliari. Il a fallu céder les autres morceau par morceau. Elles tentent toutes les trois de s’adapter à cette dure réalité qui s’impose sans renoncer à leur rêves. Noémie l’aînée, glaciale magistrate, occupe le dernier étage et souhaiterait racheter l’intégralité du palais, appartement par appartement. Maddalena la cadette rêve d’enfants plein la maison. Elle vit à l’étage noble avec son Salvatore. Ils s’échinent à essayer de procréer et élèvent un chien. La troisième, une enseignante chahutée est surnommée La comtesse de Ricotta car la ricotta est un fromage de brebis très doux qui a du mal à tenir le coup quand on le met dans un moule. Elle essaie de bien faire mais elle rate à chaque fois. Elle a un petit garçon Carlino qui semble retardé et qui n’a pas de copains. Arrivent une grossesse et deux hommes singuliers. Le premier Elias est le neveu de l’antique nounou récemment revenue au palais après en avoir été chassée. C’est un beau berger insaisissable, intéressé par l’architecture du palais et la porcelaine. Le second est un voisin, locataire fraîchement plaqué par sa femme violoniste. Il s’intéresse au petit Carlino. Conte de fée ? Hum...
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La comtesse de Ricotta

Le palais sarde a perdu de sa superbe au fil des ans. Pour des raisons financières, certains des appartements de cette demeure sont passés des mains des comtesses à celles d' habitants lambda. Le palais est donc partagé entre elles, l'ancienne nounou et d'autres gens du cru.

Les héritières sont bien différentes les unes des autres. Il y a Maddalena, mariée, dans l'attente désespérée d'un enfant qui ne vient pas ; pourtant Maddalena et son mari oeuvrent en tout lieu pour qu'un enfant vienne enfin agrandir le cercle familial. Noémi, magistrate, est seule, désespérément seule. Quant à la troisième fille, surnommée la comtesse de Ricotta, célibataire, elle est nantie d'un enfant, un peu bigleux, qui a toujours l'air ailleurs et qui se retrouve souvent bien seul à l'école ou pour jouer.



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L'auteur nous décrit le quotidien des comtesses, leurs espoirs amoureux, leurs défauts, la vie de ce palais décati et de ces quelques voisins.

La description est telle que l'on a l'impression que l'histoire se déroule dans un temps ancien alors qu'elle est tout à fait contemporaine (c'est d'ailleurs pour cela que je n'ai pas mis de couverture pour ce livre car sur internet, la seule couverture était celle du roman en livre de poche et je trouve qu'elle ne va pas du tout avec l'histoire qui nous est racontée).J'ai été touchée par certains événements mais malheureusement cette émotion arrive à la 80ème page dans un roman qui en contient 118.
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La comtesse de Ricotta



Moins noir que « Mal de pierres », le dernier roman d’Agus est une brève histoire de trois sœurs désargentées, issues de la noblesse sarde, qui vivent dans leur « palazzo » familial quelque peu délabré et morcelé en appartements. Trois sœurs totalement différentes : la Ricotta, rêveuse et maladroite ; Maddalena la sensuelle en mal d’enfant et ce n’est pas faute d’essayer ; Noemi, la sèche et pragmatique vieille fille. C’est un monde de femmes même si l’un ou l’autre mâle s’immisce dans leur vie. Ecriture féminine au style un peu léger mais poétique à la 3ème personne, qui fait du lecteur un spectateur quelque peu détaché. « Personne n’aime pour de vrai, et quand on aime ce n’est pas avec passion, c’est toujours pour une raison. » : tonalité fataliste face aux manques affectifs des trois femmes. Agréable entracte d’une soirée vernale au ciel plombé.


Lien : http://leoalu2.blogspot.com
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La comtesse de Ricotta

Court roman (moins de 120 pages) poétique, sur trois soeurs un peu "folles" dans leur palais délabré de Caligari. C'est très plaisant, poétique, C'est le passé, le présent, l'avenir qui surgissent au fil des pages. C'est l'amour aussi sous toutes ses formes. Mais pour ma part je n'ai pas été totalement séduit...
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La comtesse de Ricotta

 En lisant ce livre, on rentre dans un univers particulier et étrange, à part de tout ce que j’avais pu lire maintenant. Rien qu’avec le titre, l’on pourrait s’attendre à avoir un personnage un peu guindé, bien élevé et plein de bonne manière. Pourtant, il n’en est rien. On retrouve trois sœurs avec des particularités qui leur sont propres: l’une est maladroite, l’autre essaie désespérément d’avoir un enfant et la dernière est pleine de rêves. On rentre dans l’intimité de ses trois femmes, dans leur quotidien rempli de solitude et de désillusion. Et pourtant, elles sont pleines de résilience face à ce qu’il leur arrive. Dans ce livre, on est hors du temps: j’avais l’impression d’être dans l’ancien temps, et pourtant des indices nous montrer que l’on était bien au 21ème siècle. Il n’y a pas de début, pas de fin, on plonge dans le roman pour suivre une partie de la vie de cette famille. Un style d’écriture simple, qui se lit très facilement.
Lien : https://littlemeggy.wordpres..
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La comtesse de Ricotta

C’est beau, tendre, poétique, cruel aussi. L’auteur a le chic pour nous entraîner dans un univers qui lui est propre mais qui sent bon la chaleur italienne, aussi bien la température que l’atmosphère. On est vite attaché aux personnages le temps de ce court récit qui les capte juste pour une tranche de vie. Il n’y a pas franchement de début et pas de fin non plus.
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La comtesse de Ricotta

Ce livre est une fenêtre ouverte sur une tanche de vie de trois sœurs, comtesses ayant perdues leur fortune et qui ont dû diviser leur demeure en plusieurs appartements. On suit donc la comtesse de Ricotta, qui doit son surnom à sa maladresse, et son fils Carlino au rez-de-chaussée ; Maddalena et son mari Salvatore qui espèrent la venue d'un enfant dans leur couple, au premier étage ; et Noemi, vieille fille qui rêve de retrouver la fortune perdue et de racheter les appartements vendus. Autour de ses trois sœurs interviennent "le voisin", la gouvernante et son neveu. Les trois sœurs seront tour à tour déçues ou enchantées par l'amour et la vie. Une jolie histoire.
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La comtesse de Ricotta

Léger, poétique & caustique
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La comtesse de Ricotta

Je n'ai du tout été emportée.

Heureusement, le roman est court !
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La comtesse de Ricotta

Trois sœurs habitent un ancien palais sarde dont elles ne possèdent plus que quelques appartements… Elles sont les héritières d’un monde disparu mais leurs histoires entrecroisées, au présent, tournent toutes autour de leur quête d’amour, chacune à sa manière… Noémi l’aînée, celle qui voudrait comprendre le monde par la « systémique », rêve de récupérer les fastes et splendeurs d’antan, c’est-à-dire aussi plus prosaïquement de parvenir à racheter la totalité du palais et de le restaurer tel qu’il fut un jour… mais elle menace d’être vieille fille et quand elle aime Elias, un berger beaucoup plus jeune qu’elle sa rencontre avec l’amour tourne vite à la tourmente : tantôt elle se tourmente à rationaliser (« il ne m’aime que par intérêt ») tantôt elle se tourmente à le harceler, vouloir toujours plus, à désespérer de ses absences et de son engagement mitigé, car le bel Elias aime aussi beaucoup les jeunes filles très, très jeunes et ne veut pas s’attacher, se fixer… L’amour donne à Noémi ses plus beaux moments, embellit et rénove sa vie mais il est aussi incompréhensible, imprévisible, imparfait…. Maddalena, la seconde, elle aime son mari Salvatore qui l’aime lui aussi… Ils s’aiment d’amour, et le récit abonde en belles descriptions de rencontres charnelles entre eux... mais l’érotisme heureux a son bord de frustration : ils ne parviennent à avoir d’enfants, en perdent un dans une grossesse avortée et reportent sur un chat leur désir d’enfant en souffrance… Une manière de montrer toujours l’incomplétude, l’insatisfaction, partielle mais inévitable… La plus jeune enfin est appelée Comtesse de Ricotta, car elle est molle et sans doute délicieuse comme ce succulent fromage italien, elle ne réussit rien, elle est bonne aussi, elle veut aider tout le monde, elle rencontre beaucoup d’hommes, a un fils Carlino qui ne fait bien qu’une chose, jouer du piano, et puis s’éprend de son voisin, un homme qui semble gentil et pris dans un chagrin d’amour pour une belle violoniste virtuose, sans doute son épouse, qui a quitté il y a peu son domicile…. La magie un peu surréelle de ce récit tient à l’absence totale d’agressivité ou de réalisme descriptif dans la psychologie des personnages… avec pourtant en contre-point une douce flânerie autour des méandres des espérances amoureuses, "un étrange, un absurde espoir de bonheur ».…. Amour, amour, quand tu nous tiens…. Amour, amour, tu fais courir le monde, toi seul l’enchantes, toi seul illumines ce monde qui ne pourrait être sinon que qualifié d’absurde et privé de sens… Milena Angus dit à sa manière, poétique, par moment sensuelle, par moment allusive, le besoin et les rêves d’amour, la magie des cœurs qui battent la chamade, mais elle le dit aussi prosaïquement, car voici les dernières phrases du livre :

« Parce que faire l’amour avec la personne qu’on aime, on a beau dire, c’est magnifique.

Et voler, et atterrir, et viser la piste sans s’écraser, ça aussi ça doit être magnifique ».

Qualifiera-t-on cela de poétique? de prosaïque ? C’est sans doute dans cet entre-deux et indéfinissable que résident les épices singulières de ce style.



Un tout petit livre d’une centaine de pages dont le charme réside dans ce ton très particulier, allusif et charnel, qui a des affinités avec le réalisme magique latino-américain et une ambiance poétique dont je dirais qu’elle parvient à n’être ni réaliste ni surnaturelle tout en étant quand même un peu des deux, peut-être un peu dans l’esprit du « Festin de Babette »…



Ce roman de Milena Agus tient du réalisme du monde charnel par son goût pour les aliments, les couleurs, les objets anciens : le lecteur a le goût du monde réveillé à l’évocation de ces mets succulents dont on régale les cœurs meurtris ou des évocations rapides mais belles de paysages, objets ou lieux, souvent passés. Il tient aussi du surnaturel, de la magie ou du réalisme magique par le ton léger, aérien, avec lequel il décrit l’univers fragile et déjanté des trois comtesses. Il me semble que l’art de ce livre réside essentiellement dans son ton très particulier, et peut-être la lecture en italien – même si la traduction est correcte – est-elle encore plus charmante qu’en français.



Un petit livre que j’ai lu d’une traite, dont je comprends très bien qu’il ait beaucoup plu et rencontré de nombreux lecteurs, un petit livre pour lequel je ne vais pas bouder mon plaisir mais qui pourtant ne me séduit qu’à moitié… J’en admire le ton, la légèreté, j’apprécie cet hymne à l’amour sans idéalisation, mais n’y trouve qu’une nourriture malgré tout fort frugale, comme une ritournelle certes charmante mais qui demeure privée de bien d’autres harmoniques de l’âme….



Un joli livre dont il me semble que, le charme d’une lecture agréable, rapide et légère passé, on a vite fait le tour….

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La comtesse de Ricotta

[...]Pour le coup, la Comtesse de Ricotta a moins bien fonctionné. Je pense que c’est parce que, contrairement à ses romans précédents, les héroïnes ne se battent pas réellement pour changer leur destin. Et qu’elles sont trop nombreuses, trop problématiques. J’ai d’ailleurs commencé par confondre les trois sœurs et, à l’arrivée de la nounou, ça a presque fait un ras-le-bol. Presque, hein, parce qu’au final j’ai été jusqu’au bout et je ne le regrette pas. Mais je pense que j’aurais préféré qu’on se concentre sur l’une seule des héroïnes[..]
Lien : http://www.readingintherain...
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La comtesse de Ricotta

J’aime passionnément tous les livres de Milena Agus, c’est presque un parti pris. Ses mots sont des fleurs dont elle fait des bouquets au charme fou. Ses phrases sont des ribambelles chatoyantes qui ondulent et divaguent sous sa plume, plongée dans une encre bleu de mer sarde. Le tout forme une histoire parfois improbable mais pleine de poésie et de légèreté et le temps d’un livre on échappe au monde.
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La comtesse de Ricotta

En Sardaigne, à Cagliari,



Dans le quartier de Castello, un palais du XVIIème siècle raconte une splendeur passée ; balcons ouvragés, statues en façade, escalier en marbre, stucs sculptés… Mais de nos jours, cette fortune n’étant qu’un souvenir, il se retrouve fragmenté en appartement, disloqué et décrépi.

Descendantes de cette famille riche, noble, qui recevait leur roi, trois soeurs en sont les héritières ; les comtesses.

Au n°1, habitent la comtesse de Ricotta et son fils Carlino. Cadette de la fratrie, elle est affublée de ce surnom. Emotive, rêveuse, maladroite, molle comme le fromage de brebis, elle n’est heureuse que quand elle peut rendre service. Rarement remerciée pour sa générosité, naïve, elle est souvent malmenée, moquée, par les autres. Son fils, un petit garçon de cinq ans, est tristement ridiculisé lui aussi. Un air toujours un peu niais, des lunettes qui lui mangent le visage, un élan d’amour qui déborde sur le monde, le désir exubérant, démonstratif, d’avoir un papa, il donne de lui l’image d’un idiot. La comtesse de Ricotta fait des remplacements dans l’enseignement. Peu sûre d’elle, souvent dépressive, elle désespère de ne pas avoir un amoureux.

Au n°3, habitent Maddalena, son mari Salvatore et leur chat-tigre Micriou. Benjamine des soeurs, elle est la passionnée. Pulpeuse, bienveillante avec sa famille qu’elle aime materner, elle est heureuse… Heureuse ? Non, pas vraiment, pas du tout. Il lui manque un enfant. Tous les jours, plusieurs fois par jour, elle communie charnellement avec Salvatore. Elle sait y faire, elle sait jouer de ses formes, de sa séduction, et elle rêve d’un ventre fécond.

Au n°8, habite Noémie, l’aînée. Magistrate, elle a l’esprit « terrien », protecteur. Elle ambitionne de restaurer le palazzo, réunir les appartements, de retrouver sa dynastie à travers les pierres, la reconstruire. Pour l’instant, elle se contente de veiller sur un service de table en porcelaine et sur les quelques vieux meubles qui parent sa tanière. Noémie est directe, énergique, elle bouscule souvent la comtesse de Ricotta qu’elle trouve trop amorphe, trop bonne, trop sensible. Le romantisme, la « bagatelle », les rêves de jeune fille ne sont pas pour elle, elle qui aime le concret.

Les trois soeurs ont des aspirations différentes et pourtant, l’amour est l’élément commun. Même Noémie, la vieille fille, espère secrètement le rencontrer.



Une façade menace de s’écrouler, elle se disloque et perd ses membres comme un lépreux. Un voisin s’en inquiète… il est charmant, prévenant, et Maddalena voit une opportunité pour sa soeur la comtesse de Ricotta, qui commence aussitôt à rêver.

« J’ai peut-être trouvé un homme qui pourrait te mériter… Un homme bon. Comme toi, qui es la meilleure personne que je connaisse. Lui, c’est sûr qu’il te mérite. »

Leur ancienne gouvernante, nounou, revient habiter au palais. En voyant l’usure du bâtiment, elle propose les services de son neveu Elias, un autodidacte qui peut aussi bien garder les chèvres que faire des travaux de maçonnerie. Elias est jeune, beau, sain, vigoureux… il serait parfait pour Noémie.

Quant à Maddalena, il semblerait que ses attentes soient récompensées…



Qu’elles sont douces les premières illusions. Suaves, mélodieuses, enchantées. Elles sont des heures chaudes, des rires complices entre soeurs, des désirs de légèreté, de soie, de plage, elles arrêtent le temps. Plus tard, elles se nécrosent ou elles perdurent, mais peu importe… elles auront vécues.

L’union de ces trois soeurs est un bel amour.



J’ai retrouvé dans ce livre, un peu de l’histoire de « Mon voisin ». La comtesse de Ricotta a la fragilité et le désespoir suicidaire de l’autre personnage, les pierres s’écroulent, un voisin arrive… A cette histoire, se greffe celle des autres soeurs. L’auteur les raconte avec simplicité et fantaisie, mêlant à sa verve une malice gentille, une ironie cruelle, une passion gourmande. La comtesse de Ricotta, Maddalena et Noémie sont des femmes vulnérables et résistantes, des portraits actuels sous le soleil sarde.

Ma lecture a été agréable, je pourrais vous la conseiller, mais je dois aussi me montrer honnête… je sais que je n’en garderai pas un souvenir enflammé.
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