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Critiques de Milena Agus (659)
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Terres promises

L’herbe est toujours plus verte ailleurs… c’est la litanie d’une partie des personnages de ce court roman, à la recherche de ces « terres promises » qui les fascinent , éternels désirants , éternels déçus.Face à eux , il y a celles et ceux qui s’adaptent partout , les adeptes du célèbre « verre à moitié plein » . A travers une saga familiale qui emmènera certains de ses membres de campagne en ville, de Sardaigne à Gênes ou Milan, mais aussi en Amérique ou Israël , Milena Agus crée une galerie de personnages attachants , des fracassés qui se relèvent, des aigris par la solitude dont le cœur refleurit , des rêveurs , des différents, dominés par la figure lumineuse de Félicita qui répète comme un mantra qu’être bon ce n’est pas être stupide. Un livre que j’ai adoré qui promeut l’empathie sans ignorer en rien la dureté du monde .
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Mal de pierres

Une petite madeleine de Proust. Comme quoi il ne suffit pas d'écrire des tonnes de pages pour faire un véritable chef-d'œuvre. Un livre plein de poésie sur les histoires trans générationnelles mais également sur la transmission. L'auteure nous parle de l'histoire de sa grand-mère et de l'amour qui s'est tissé entre elles. En lisant ce livre j'ai beaucoup repensé à la mienne, notre complicité, notre histoire.

La transmission ne se fait pas par la mère mais bien par la grand-mère. Nous avons toutes alors le devoir de mémoire afin de faire perdurer ce fil si fragile qui nous relie à nos ancêtres.
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Battement d'ailes

Mon premier roman de Milena Agus et je suis séduit. Sur la côte sarde , un petit groupe de maisons et leurs terrains sont convoités par les promoteurs ,certains habitants refusent obstinément de vendre .La narratrice, 14 ans , vivote là avec sa famille déclassée suite à la défection du père ; la petite communauté a pour pivot Madame , personnage haut en couleurs , au passé mouvementé , à la vie sentimentale agitée et au comportement non conformiste . En courts chapitres nous voyons vivre ce petit monde : le grand-père caustique, les voisins avec le cadet Pietrino gentil benêt ,et l’aîné , faux ingénieur et vrai jazzman , les amants de Madame , le premier , le second et les intermittents . Tout est nimbé d’une folie douce ,d’un soupçon de fantastique même les drames sont vécus sur le mode de la fable. Enfin la beauté de la nature est magnifiquement évoquée.
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La comtesse de Ricotta

J'ai bien aimé lire ce dernier petit livre/petit mois de mon défit.

J'aime l'écriture même si il y a des descritions un peu longues pour moi parfois...

J'aime l'ambiance de la ville décrite, Cagliari. Je retrouve les rues étroites, la chaleur, le voisinage très proche qui permet de tout savoir !

Une histoire de famille un peu drôle, 3 soeurs qui ont une perception de l'amour bien différente! Il existe une petite folie dans tous ces personnages, c'est chantant, il y a comme une mélodie dans l'écriture de Milena Agus.

C'est un moment de vie, il n'y a pas vraiment de début car la vie est en cours, et pas vraiment de fin car la vie continue.
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Une saison douce

Excellent livre !

D'abord parce que j'ai tout de suite aimé la narratrice, une vraie paysanne d'un petit hameau de Sardaigne qui nous raconte les réactions de villageois à l'arrivée des "envahisseurs". Sa voix est simple, sincère, sans concession pour personne. Ce qui est fort, c'est que l'auteur réussit à la faire parler d'elle mais sans que jamais elle ne se détache d'un groupe de femmes.



Ensuite, parce que cette manière de traiter le sujet de l'arrivée de migrants dans des trous pommés je ne l'avais encore jamais lu. On est dans le réel, le quotidien. Encore une fois dans le vrai, sans fioriture. Ce n'est pas de la belle humanité, c'est de l'humanité tout court, donc ce n'est pas toujours joli joli.



Et enfin, parce que le thème principal du livre est humaniste. On chemine avec ces villageois(es) et ces migrant(e)s de l'incompréhension vers la compassion, de la guerre vers la paix. Le sujet est traité à travers nos peurs, de ce que l'on ne connait pas, des différences de l'autre, et toujours sur le ton simple et sincères de la narratrice. Aucune leçon, mais pleins de questions : de la grande littérature.



Un livre à lire absolument : 166 pages de pur bonheur très utile !
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Battement d'ailes

Battement d'ailes est le journal d'une ado de 14 ans, qui vit en Sardaigne, sur des terres proches de la côte et non loin de Cagliari, qui ont échappé à l'urbanisation touristique. L'endroit est resté à l'état sauvage. Il est occupé par la famille de l'adolescente, par une autre famille voisine, du genre catho – réac, et par une maison d'hôtes tenue par Madame, femme fantasque et excentrique.



Milena Agus évoque les paysages d'une beauté éclatante et leur végétation, la mer. Cela donne lieu à de magnifiques tableaux. Là réside tout le luxe de l'existence des habitants, humbles, simples, modestes. Ils ont la tentation de vendre pour accéder à une vie plus confortable. Les promoteurs rôdent comme des rapaces.



Le personnage central est celui de Madame, que l'adolescente observe, parfois en cachette. Elle est différente, jamais mariée. Elle multiplie les amants et la narratrice rapporte des scènes de sexe, de façon très directe et sans jugement. Madame est du genre hystérique, malheureuse, insatisfaite. Elle n'est pas faite pour le bonheur.



La famille des voisins fonctionne autour d'un matriarcat. Le père est effacé. C'est la grand-mère qui régit leur vie. Seul, l'aîné des enfants, le "jazzman", se démarque et réussit à s'affranchir en partant à Paris. Le benjamin, Pietrino, quant à lui, sort du rang d'une autre façon. C'est un doux rêveur dont personne ne se préoccupe vraiment. Les deux fils de la famille ont gagné la sympathie de notre narratrice, qui n'évoque leurs sœurs que très superficiellement.



Chez la jeune diariste, la vie n'est pas facile. La mère est malade. Les personnes qui lui sont le plus proches sont le grand-père, doté d'un humour teinté d'ironie, sympathique et généreux, et le père, absent, mais paradoxalement très présent dans les pensées de l'adolescente.



Battement d'ailes se lit à travers le prisme du regard de l'adolescente qu'il faut décrypter. Le titre fait référence à l'aspect fantomatique du père. Le texte est chargé des angoisses et des doutes de la narratrice. C'est une vision toute subjective et chargée d'affect qui est donnée d'un lieu qui pourrait sembler paradisiaque. Milena Agus offre une approche très personnelle de ce bout de Sardaigne qui semble vraiment authentique. Son écriture oscille entre imaginaire et souvenirs personnels – ses racines familiales ont leur origine à Cagliari – et l'auteur mêle les deux inextricablement.
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Quand le requin dort

En vacances en Sardaigne, je décide de lire une autrice du pays.

L’histoire pourrait se dérouler n’importe où en fait. Il y a juste des noms de lieux sardes, des noms de familles aussi. Le scooter est peut-être aussi un peu typique.

Une famille déjantée : la mère est artiste peintre méconnue, malheureuse au boulot, remisée à la gestion des clefs. Son mari vend ses tableaux à ses amantes et lui permet ainsi de quitter son boulot alimentaire !

Le mari, le père de famille est toujours absent, en mission humanitaire à l’étranger.

La tante change sans arrêt de fiancé et ne peut en garder un à sa grande déception.

Le frère, harcelé au lycée, arrête d’y aller.Il est passionné de musique.

Et le summum, la narratrice, jeune femme d’une quinzaine d’année vit une relation sado-maso avec un homme marié.

Tous dans cette famille sont atypiques, malheureux et s’entraident, s’aiment.

La relation sado-maso dans laquelle la narratrice subit beaucoup de coups et blessures m’a dérangée. Surtout que la narratrice y retourne toujours, même si le partenaire subit aussi des coups c’est dérangeant.

Le ton est plutôt sarcastique, style simple, facile à lire.

Mais bon le contenu pas conforme à ma morale m’a déplu.
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Battement d'ailes

Battement d'ailes est un curieux roman. L'intrigue est racontée par une narratrice de 14 ans dont je ne crois pas que le prénom soit cité une seule fois au cours du roman. Elle vit dans un coin isolé de la Sardaigne au bord de la mer avec sa mère et son grand-père.



Dans ce coin isolé, ils forment une petite communauté avec leurs voisins, parents de 9 enfants et hébergeant la grand-mère de la famille mais aussi une voisine célibataire équipée de quelques amants qui la traitent bien mal.



Le temps s'écoulent et la narratrice nous raconte sous forme de tranche de vie ou de petites chroniques ce qu'elle observe de ses voisins, de la solitude de cette femme qu'elle appelle Madame et de sa quête éperdue d'amour.



L'ensemble se lit rapidement et il y court une petite mélodie plutôt agréable et une émotion légèrement mélancolique.
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Le monde dans dix ans

* Lutter sans fin est un mode de vie, Andreï Kourkov

Je n'ai pas compris cette trèès courte analyse géopolitique des relation entre l'Europe et la Russie. Je n'ai pas vu ce que ça racontait des années futures.

* Téhéranesque, Négar Djavadi

Exposé très intéressant sur les risques de séismes à Téhéran dans les prochaines années, les effets que ça pourrait produire, et ce qui serait possible de faire aujourd'hui pour y remédier. Très bon.

* Jennifer Basic, Iain Levison

Petite nouvelle style Black Mirror, mais en moins flippant. Imagine ce que pourrait devenir les assistants vocaux (style Alexa) très bientôt. Assez réaliste selon moi.

* L'anticipation, c'est maintenant, Eddy L. Harris

Prend en exemple la situation des États-Unis (premier homme sur la Lune, élection de Barack Obama puis de Donald Trump, évolution vertigineuse de la technologie) pour conclure qu'on ne peut pas prédire ce qui arrivera dans les prochaines années.

* Pour Grégory, Vanessa Bamberger

Résumé assez pratique de l'affaire du meurtre du petit Grégory. L'autrice imagine son dénouement dans quelques années.

* Le Filet du ciel, Qiu Xiaolong

Nouvelle très sympa à la 1984 de George Orwell, sur le contrôle de la pensée par un régime totalitaire.

* La tempête, Pascale Dietrich

Nouvelle sur la montée des eaux et le mauvais temps en Bretagne, les touristes qui y viennent l'été pour fuir le réchauffement climatique. sur les méchants industriels qui en profitent pour construire des parcs d'attractions et les militants écolos qui s'enchaînent aux arbres. Je ne l'ai pas trouvée très originale.

* Pauvre Wanda, Seth Greenland

L'auteur décrit comment les États-Unis broie ses citoyens les plus défavorisés, et comment elle continuera probablement à le faire dans les prochaines années, peut-être même de pire façon en raison de la hausse des tensions entre suprémacistes blancs et d'autres parties de la société, et du réchauffement climatique.

* Un ciel qui ne meurt jamais, Paola Pigani

Nouvelle un peu naïve sur les défauts d'une grande ville (en l'occurrence, Lyon), ses espaces bétonnés, ses services de livraisons, les défauts de ses écoles, etc. La campagne c'est mieux, vive les arbres et les chants des oiseaux.

* Déluge, Milena Agus

Nouvelle surprenante et agréable sur une dizaine de personnes qui se retrouvent coincés plusieurs jours dans le hall d'un immeuble de luxe, à cause d'un déluge. Ils rencontrent le propriétaire... et la découverte va être totale. Chaque personnage est caractérisé d'une ligne efficace, et au fil de l'histoire. J'ai beaucoup aimé.
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Prends garde

Nous sommes dans les années 1943-46 à Adria dans les Pouilles.

Milena Agus déroule dans la première partie du livre qui est un roman la vie dans leur Palais des soeurs Porro, une famille de riches propriétaires terriens.Elles vivent chichement, absolument fermées à ce qui se passe au dehors, au mécontentement qui monte chez les journaliers agricoles.Vincenza est leur amie, riche comme elles, mais rebelle, rêvant d'amour, sensible à la cause des travailleurs pauvres.

Dans une seconde partie,Luciana Castellena, journaliste et auteure, fait une lecture politique et historique des troubles qui secouent les Pouilles.

Le fait divers tragique qui frappe Andria en 1946 s’inscrit dans la lutte des classes .Avec la fin de la guerre et du fascisme , un immense espoir de justice naît dans la tête des ouvriers agricoles…
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Terres promises

Terres promises (2017) raconte avec brio les rêves, les espoirs brisés ou non d'une famille sarde sur trois générations, en trois parties (l'après-guerre, les années 60, aujourd'hui) sur trois espaces différents (le continent, l'île, l'Amérique).

La terre promise échappe aux personnages dès qu'ils pensent pouvoir la saisir. Ils sont entravés par l' Histoire, les contraintes collectives, les conventions sociales ou simplement leur personnalité. Certains se résignent. D'autres, plus chanceux, trouvent le courage de faire ce qu'ils veulent réellement dans la vie. Mais ils sont souvent déçus. Ils s'adaptent tant bien que mal à la réalité et reportent sur la génération suivante le soin de réaliser leurs rêves brisés.





Résumé (avec des spoilers) :

Ester a attendu son fiancé pendant les cinq années de guerre espérant toujours qu'il l'éloignerait du morne village sarde loin de sa vieille mère épuisée par le travail de la terre et qui n'a jamais ressenti la joie de vivre de toute sa vie. Mais, lorsqu'elle revoit Raffaele, elle le reconnaît à peine. Celui-ci a connu la guerre et les camps. de leur amour il ne reste plus grand-chose. Lui rêve de voyage, d'océan, de New York et de jazz et puis il en aime une autre. Mais il a promis. Il est le seul qui parle au frère d'Ester Felice qui a été fait prisonnier par les Anglais et qui voudrait émigrer chez Les Russes. Raffaele et Ester se marient, émigrent sur le continent industrialisé, à Gênes d'abord puis à Milan ensuite. Mais Ester n'est pas heureuse. Elle a le mal du pays. Ils ont une fille Felicita, la bien nommée, la plus libérée et la plus optimiste des femmes de sa famille. En Sardaigne, elle sera vue comme une étrangère, mais c'est elle la rêveuse, débordante d'imagination, qui emmènera sa grand-mère tremper ses pieds dans la mer. Et puis elle aura un fils musicien qui ira à New-York...



J'ai bien aimé ce livre court mais dense et chaleureux, plein de compassion pour les personnages.

Et de petits détails sur cette Sardaigne si proche et si méconnue.
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Mon voisin

Je me rappelle,quand j'étais enfant,qu'on disait " tout ce qui est petit est joli". Pour cet ouvrage de 51 pages et 2 lignes 1/2, j'ajouterai que ce qui n'est pas grand est charmant.

De la douceur,la vie,la mort,l'amour,la vie quoi! dégoulinent de ce petit livre, avec des jolis mots où on ressent plus qu'on ne dit. C'est la rencontre de deux êtres tellement différents qu'ils en sont complémentaires,deux solitudes chacune accompagnée de leur fils,ces enfants qui sont des passerelles...

C'est mignon et délicat, tellement délicat que ça manque de pages ...

Incapable de noter tant de poésie évanescente ,je suis contente de l'avoir trouvé dans une boîte à livres,je l'ai degusté comme on mange des chamallows, dépitée que le paquet soit vide si rapidement.
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Une saison douce

C’est une histoire qui rappelle la réalité d’aujourd’hui. Un petit village voit arriver un groupe d’émigrés noirs, mal vêtus, et épuisés accompagné d’humanitaires blancs. Ils s’installent dans une ruine au milieu du village. Les villageois tout d’abord apeurés reprennent confiance, une sorte de modus vivendi s’établit entre eux et malgré la méfiance des noirs, une sorte de dynamisme s’installe et une paix plus ou moins stable règne. Le départ des migrants en bus pour d’autres régions d’Europe laisse le village reprendre ses allures d’abandon. Un récit poétique et plein d’humanité qui nous fait réfléchir à l’existence épouvantable des émigrés. JB
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Mal de pierres

Second roman de Milena Agus, adapté au cinéma par Nicole Garcia, Mal de pierres est sans conteste le roman qui l'a révélée.

Nous sommes à Cagliari, la narratrice vit le plus souvent et pour son plus grand plaisir avec sa grand-mère, une vieille femme toujours très belle qui l'enchante par ses sourires, sa façon d'envisager la vie, son amour de la musique. Une femme en quête de l'amour absolu, qui de désespoir s'est jetée dans le puits, s'est tailladée le corps et a accepté in fine le seul homme qui lui a demandé sa main. envers et contre tout .. Malgré son mal de pierres, ses crises de colites néphrétiques fort douloureuses, elle a assumé son rôle de mère, d'épouse et surtout son rôle de grand-mère.

La plume de Milena Agus se fait alerte, pimpante, rieuse ou lente, triste ou coléreuse au gré des humeurs de la grand-mère. La Sardaigne est là, elle aussi, bien là, fascinante et enjôleuse .

A chacune de mes lectures J'apprécie un peu plus l'univers de Milena Agus. Quel plaisir de lecture.....



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Quand le requin dort

C'est le premier roman de Milena Agus mais déjà tout ce qui constitue ses futurs écrits est présent : la Sardaigne bien sûr, la famille,les fêlures qui font souffrir les personnages mais les rend aussi plus sensibles que d'autre à l'amour qu'il cherchent éperdument, le petit grain de folie qui apporte la fantaisie et la couleur, la candeur du regard sur un monde bien imparfait et si dur à comprendre.

Dans ce roman, la narratrice se décrit avec un " tempérament dramatique " mais comment pourrait - il en être autrement !? Dans sa famille le ciment qui lie tous ses membres est inéfrittable mais chacun se débat avec ses blessures. Les grands parents ont vécus les camps de concentration nazis, le frère ne communique qu'avec son piano, la tante courre après l'amour mais il semble que Dieu ait décidé que l'amour la fuit, la mère qui semble en cristal tant on craint de la briser,et le père dont le charme et l'humour pourrait sauver cette famille s'il n'était toujours parti pour sauver le tiers monde ! Quant à notre jeune narratrice elle est engluée dans une relation amoureuse sadomasochiste . Dans cette valse au temps irrégulier qui inclut les amoureux, tout le monde cherche le " vrai amour"...

Ce premier roman m'a cependant paru bien plus triste que les suivants car ici la lumière a vraiment du mal à s'infiltrer dans les fêlures !
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Quand le requin dort

Un audio de la médiathèque, très bien lu par Audrey D’Hulstère, qui m’a bien occupée l’esprit sans m’ennuyer ni me passionner. C’est une histoire de famille particulière qui vit à Cagliari. J’y étais en juin et c’est toujours plaisant de mettre des images vraies sur des lieux. Là une très jeune femme prend du recul sur les membres de sa famille sorte de clan soudé autour d’une mère artiste tourmentée, attirante et trop fragile. Il y a des déceptions amoureuses, une mort, un abandon, une relation sadomaso très très crue. C’est un tourbillon d’amours, de souffrances, de désespoirs, d’espérances aussi. Parfois, j’ai ressenti de la compassion, de la colère, du profond dégoût. Ressentir des choses fortes c’est ce que j’attends et ce roman a répondu à l’attente.
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La comtesse de Ricotta



Je retrouve toujours avec plaisir l’univers de Milena Agus. Elle raconte de roman en nouvelle, depuis sa Sardaigne méconnue et légèrement décalée des histoires de famille plutôt grises avec des percées de couleurs vives. Les personnages féminins et aussi les enfants ont tous un petit grain qui les rend bigrement attachants. Ils sont sur un fil, sauvés par la fantaisie et l’espérance. Et cette Comtesse de Ricotta (2009) ne fait pas exception.

Trois sœurs, descendantes d’aristocrates, occupent trois appartements dans l’ancien palais familial en décrépitude à Cagliari. Il a fallu céder les autres morceau par morceau. Elles tentent toutes les trois de s’adapter à cette dure réalité qui s’impose sans renoncer à leur rêves. Noémie l’aînée, glaciale magistrate, occupe le dernier étage et souhaiterait racheter l’intégralité du palais, appartement par appartement. Maddalena la cadette rêve d’enfants plein la maison. Elle vit à l’étage noble avec son Salvatore. Ils s’échinent à essayer de procréer et élèvent un chien. La troisième, une enseignante chahutée est surnommée La comtesse de Ricotta car la ricotta est un fromage de brebis très doux qui a du mal à tenir le coup quand on le met dans un moule. Elle essaie de bien faire mais elle rate à chaque fois. Elle a un petit garçon Carlino qui semble retardé et qui n’a pas de copains. Arrivent une grossesse et deux hommes singuliers. Le premier Elias est le neveu de l’antique nounou récemment revenue au palais après en avoir été chassée. C’est un beau berger insaisissable, intéressé par l’architecture du palais et la porcelaine. Le second est un voisin, locataire fraîchement plaqué par sa femme violoniste. Il s’intéresse au petit Carlino. Conte de fée ? Hum...
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Mal de pierres



Jeune fille, elle était la honte de sa famille. Mariée sans amour au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, elle se dévoue à son fils. Son comportement libéré des attentes des conventions sociales apportera à la narratrice ses meilleurs souvenirs d’enfance.

À travers le portrait de sa grand-mère, elle aborde la culture sarde, la condition de la femme sur cette île italienne au lendemain de la guerre et nous livre autant que possible l’intensité des émotions d’une femme différente, incomprise.

C’est un roman bouleversant, jusqu’à la dernière ligne.

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Mal de pierres

Voilà un roman qui bouscule, qui étonne, qui ne se laisse pas apprivoiser facilement et qui vous met une claque.



La narratrice raconte l'histoire de sa grand-mère, sa jeunesse triste, son mariage obligé, son manque d'amour, sa maladie "le mal de pierres" (des calculs rénaux).



L'écriture est magnifique, pleine de finesse, les personnages sont terriblement humains, le récit se déroule à un rythme de folie et la dernière page est magistrale ! Ce sont les derniers mots qui révèlent la véritable personnalité de l'héroïne.



Un coup de coeur !

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Mon voisin - Comme une funambule

Milena Agus (née en 1959) s'y entend pour installer en quelques mots sa petite musique imprégnée des parfums de sa Sardaigne. Ses personnages ont tous un petit grain, qui nous touche. Ils ne sont pas dans la norme et souffrent de solitude.



Dans Mon voisin (2008) une femme imagine durant tout un été plombé par le soleil toutes sortes de moyens pour commettre un suicide parfait. Ils sont suffisamment loufoques pour qu'on ne la prenne pas complètement au sérieux, mais quand même. Son petit garçon âgé de deux ans ne parle pas et ne marche pas encore. On devine qu'elle se sent coupable. Ses envies suicidaires sont détournées bientôt par l'arrivée d'un voisin, père divorcé d'un petit garçon turbulent qui lui rend souvent visite...





Dans Comme une funambule, Milena Agus expose avec humilité son expérience d'écrivain et confie qu'elle s'est toujours sentie inadaptée, sur un fil.
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