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Critiques de Milena Agus (661)
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Mal de pierres

Une jeune femme en Sardaigne, avant la guerre, attend désespérément l’amour. Elle est belle, mais fantasque, voir dérangée. Elle écrit dans un petit carnet, en cachette. Elle y glisse ses rêves, elle laisse toute la liberté à son imagination.



Sa petite-fille, la narratrice, très attachée à sa grand-mère, va récolter ses souvenirs de jeunesse.

Mais, sait-on jamais tout de quelqu'un, aussi proche soit-il ?



Cette femme, pas si folle qu’on le croit, pour qui l’amour doit être magique, va apporter à sa vie routinière et insatisfaisante le brin de folie qui lui manque. Il faut bien faire passer ce mal de pierres ; ce mal d’amour, transformer la réalité, la faire passer du médiocre, du misérable, au merveilleux.



On se plonge avec plaisir dans ce décor de Sardaigne, dans cette histoire surprenante, sensuelle, poétique et magique. Petit livre qui nous invite à flâner au fil de pages, à savourer. Si on se presse, on pourrait ne pas saisir tout le sens et la magie qui se dégagent. Malgré tout, on est bien surpris à la fin.



Non , elle n’est pas dérangée, elle met juste un peu de musique dans cette vie trop bien rangée à son goût.



« Il ne faut pas introduire de l'ordre dans les choses mais seconder la confusion universelle et lui jouer de la musique. »



« Car au fond, en amour, il s’agit peut-être au bout du compte de se fier à la magie, on ne peut pas dire qu’on puisse trouver une règle, quelque chose à suivre pour que tout se passe bien. »

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Mal de pierres

Une lecture très agréable
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Mal de pierres

le souvenir que je garde de ce livre est la difficulté que j'ai eu a suivre le fil de l'histoire, histoire qui s'étale sur trois générations, la grand-mère, la mère et la fille. Parfois je ne savais plus qui parlait, ou de qui l'on parlait. par contre, je me rappelle de la fin qui était émouvante. A lire, malgré tout. avec plus d'attention que je n'en ai mise.



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Mal de pierres

La narratrice raconte la vie de sa grand-mère paternelle en Sardaigne au milieu du XXe siècle. C’est un récit touchant et émouvant qui dévoile tout l’amour que porte la narratrice à celle qui l’a en grande partie élevée. La grand-mère s’est mariée tardivement et par raison. Elle était considérée comme un peu folle par sa famille et le village et elle effrayait tous les hommes qui lui plaisaient. En fait, elle aurait voulu une tout autre vie que la sienne, une vie rêvée à mille lieues de la réalité. Tout au long du roman on croise les autres personnages de la vie de la grand-mère : le grand-père, le père et la mère de la narratrice jusqu’au coup de théâtre final qui fait reconsidérer le roman du tout au tout.

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Mal de pierres

Milena Agus écrit pour raconter « la vie, pitoyable et comique, misérable et merveilleuse, sans mièvrerie et avec ironie »

C’est exactement de cela qu’il s’agit dans ce « Mal de pierres ».



La narratrice parle de sa grand-mère, la fantasque, celle qui souffre d’une étrange maladie : elle n’arrive pas à être aimée, alors qu’elle est si belle, si sensuelle, et elle en souffre. Elle se taillade les bras, s’arrache les cheveux, s’enferme dans le poulailler. Elle refuse d’être comme les autres, de réagir comme ces femmes de Sardaigne de l’après-guerre qui acceptent leur sort. Elle veut vivre, aimer, être aimée. Elle écrit des lettres enflammées à ces hommes qu’elle croise et à qui elle fait peur.

Elle se mariera à un homme qu’elle n’aime pas et qui ne l’aime pas (dit-elle) mais pour qui elle effectuera des « prestations sexuelles » telles que faisaient pour lui les prostituées d’une maison close qu’il fréquentait assidûment. Ainsi, au moins, il épargnera son argent pour acheter son tabac...

Mais cette maladie de manque d’amour n’est pas la seule maladie dont elle souffre ; son mal de pierres lui arrache des larmes et lui cisaille les reins. « Grâce » à ces impitoyables pierres aux reins, elle effectuera une cure sur « le Continent » où elle rencontrera enfin l’amour, dont peut-être son enfant est le fruit.



Enfin...c’est ce que la narratrice pense. C’est ce qu’elle a peut-être inventé. Car celle-ci aime écrire et chacun sait qu’écrire, c’est mêler le réel au fantasme...

Fraicheur, humour, pathétique se mêlent dans la narration d’une vie, ou plutôt d’une famille à travers une femme.

Mais la vie d’une Sardaigne d’après 40-45 grouille aussi dans ces pages. Ces maisons, ces rues, ces voisines qui épient, cette cuisine, ces travaux ménagers. Ces hommes qui rentrent du travail, s’asseyent et fument.

La mer, toujours là, si proche et si lointaine, calme et bleue.

La musique aussi, dite « classique », où se noient plusieurs personnages.



Poids des traditions et révolte à travers la folie ou du moins ce que les autres appellent la folie.

Milena Agus sème le doute et récolte la tendresse.

Une tendresse qui reste, longtemps après que la dernière page se soit refermée.

Oui, je souris en écrivant ces lignes.

L’auteure a donc bien réussi à atteindre son but...

« La vie, pitoyable et merveilleuse, racontée sans mièvrerie et avec ironie ». Exactement.

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Mal de pierres

Après être tombée sous le charme de "Mon voisin" j'ai voulu retrouver Milena Agus dans une autre de ses histoires. Mal de pierre m'amène à penser que que Milena est amoureuse de l'amour " car L'Amour est plus important que tout le reste". Et que dire du mal d'amour !? Ce roman ne nous parle que de ça. L'amour romantique, poétique,charnel, sensuel. L'amour impossible ou que l'on croit inaccessible,celui qui aveugle... c'est un roman troublant qui bouscule parce qu'il brouille nos repères et vient questionner sur ce qui, finalement, gouverne notre vie.

La chute apporte un rayon de soleil qui illumine tout à coup l'ensemble de l'oeuvre.
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Mal de pierres

La narratrice revient sur la vie de sa grand-mère. Une grand-mère étrange qui, dans sa jeunesse, fit fuir tous ses soupirants à qui elle adressait des lettres enflammées et qui finit par faire un mariage de raison à défaut d'avoir trouvé l'amour avec un grand A. Ce mariage ne voit pas naître d'enfant à cause des ennuis de santé (calculs rénaux) de cette femme. C'est pourquoi elle part faire une cure thermale sur le continent. C'est au cours de cette cure qu'elle va rencontrer l'amour en la personne du Rescapé. Cet amour sera aussi intense que fugace.

Sa cure terminée, elle retourne en Sardaigne où elle retrouve son mari et sa vie quotidienne. Soignée, elle met au monde un fils.

Mais la grand-mère de la narratrice est changée à jamais par ce qu'elle a vécu durant sa cure. Entourée d'un mari assez distant et d'un fils avec qui elle n'arrive pas à créer de véritables liens, c'est finalement sa petite fille qui la connaîtra le mieux et qui pourra livrer son histoire, par petites touches.

L'écriture est simple et pleine de fraîcheur, parfois poétique. On sent que l'auteur est amoureuse de la Sardaigne dont elle nous livre de belles descriptions.

Je ne peux pas dire que ce livre ait été un coup de coeur mais j'ai pris un réel plaisir à le lire.
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Mal de pierres

Petit livre retrouvé dans mon armoire, je l'avais oublié... J'ai beaucoup aimé l'écriture de Milena Angus. Son roman est très agréable et très touchant. Un vrai bon moment.
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Mal de pierres

Un livre étonnant, délicieux et intense, ode à la puissance de l’imagination, et qui semble fait pour illustrer cette phrase à laquelle j’ai pensé immédiatement en le refermant (elle est de Proust, hum, j’ai dû aller vérifier) : « la vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent pleinement vécue, c’est la littérature ».



Quel bonheur d’être surpris par un livre, non ? Mal de pierres fut pour moi une bien belle surprise. Sa lecture est un enchantement.



Une petite fille y raconte sa grand mère : la Sardaigne, la famille, le mariage obligé avec un homme qu’elle n’aime pas et qui ne l’aime pas, le séjour en maison thermale et la rencontre avec le Rescapé, le retour, la vie qui s’ensuit. Tout de suite après un début à la narration simple, rapide, et assez classique, le lecteur est soudainement étonné par l’audace de ce livre. Ramassée sur 120 pages, la vérité révélée de cette grand-mère, une femme tellement particulière, pour qui l’amour était tout. Hors des sentiers battus, un portrait inoubliable de la passion et de la folie (si tant est que ce mot recouvre une réalité tangible…). « Dans chaque famille, il y a toujours quelqu’un qui paie son tribut pour que l’équilibre entre ordre et désordre soit respecté et que le monde ne s’arrête pas ». Un récit habité, lumineux et intrigant, fait de surprises, de moments d’émotion pure, de sensualité crue, à la fois grave et léger, sobre et fiévreux, un livre rare, que l’on gardera longtemps en soi, comme un petit caillou lisse et rond dont on aime sentir le poids et la douceur au fond de sa poche.



« Grand-mère connut le Rescapé à l’automne 1950. C’était la première fois qu’elle quittait Cagliari pour aller sur le Continent. Elle approchait des quarante ans sans enfants, car son « mali de is perdas », le mal de pierres, avait interrompu toutes ses grossesses. On l’avait donc envoyée en cure thermale, dans son manteau droit et ses bottines à lacets, munie de la valise avec laquelle son mari, fuyant les bombardements, était arrivé dans leur village. »
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Mal de pierres

Voilà un roman qui bouscule, qui étonne, qui ne se laisse pas apprivoiser facilement et qui vous met une claque.



La narratrice raconte l'histoire de sa grand-mère, sa jeunesse triste, son mariage obligé, son manque d'amour, sa maladie "le mal de pierres" (des calculs rénaux).



L'écriture est magnifique, pleine de finesse, les personnages sont terriblement humains, le récit se déroule à un rythme de folie et la dernière page est magistrale ! Ce sont les derniers mots qui révèlent la véritable personnalité de l'héroïne.



Un coup de coeur !

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Mal de pierres

(avril 2007)



L'Histoire commence par "Grand-mère connut le Rescapé à l'automne 1950. C'était la première fois qu'elle quittait Cagliari pour aller sur le Continent."



J'ai aimé le décor de ce livre comme j'aime la Sardaigne. Une île au Sud pourtant rattachée à l'Italie du Nord. Une île méconnue qui déroule ses heures chaudes à l'ombre touristique de Majorque, de la Corse et de la Sicile. Une terre aride, paléolithique. D'ailleurs, Milena Agus, l'auteur italienne, aime dire de sa famille qu'ils sont "sardes depuis le paléolithique". J'en profite pour souligner ici le remarquable chapitre où l'héroïne villageoise découvre la grande ville de Milan. Tellement inimaginable, tellement toute fraîchement arrivée de son village sarde, elle découvre qu'au détour de ruelles – non ici, ce sont d'immenses avenues ! - la ville n'offre aucune rencontre …. Il est encore plus difficile d'être quelqu'un en ville …



J'ai aimé l'héroïne de ce livre. En ces temps et lieux reculés, on suppose que la sensualité est intime. La femme se tait et exécute. Et l'héroïne va trouver son échappatoire, elle devient fantasque …. On la marie quand même. Elle n'aime pas son mari, tourment répandu. Lui fidèle des maisons closes, elle économe, il lui apprend les "prestations". Tout cela est sans importance, tout cela est insignifiant et factuel quand, comme elle, on attend l'Amour ….. Et elle va le trouver !



Vous l'aimerez aussi …

Ce livre est mince et dense comme la vie qu'on rêve d'avoir. Il est un Hymne à la vie intérieure. Il est un hommage à la construction de notre modeste et court passage ici bas. Il est un rappel de notre ignorance des autres, ceux-là mêmes qui marquent leur temps quotidien. Car, que pouvons-nous savoir, vraiment, même des personnes les plus proches ?



Et si les bilans intermédiaires de la vie n'avaient aucun sens …. Menteries, boniments, idées reçues, chacun y va de son point de vue, sauf peut-être la petite-fille de l'héroïne. Elle veut en savoir plus. Et nous découvrons avec elle, et nous ne comprenons cette course folle qu'à la fin du roman, qu'à la fin de sa vie ….



A quelles autres œuvres cela me fait-il penser ?

Sur la transformation intérieure de la solitude, j'ai pensé à Sur la route de Madison, Robert James Waller.



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Mal de pierres

J'ai eu quelques difficultés à accrocher pour ce livre. Le style est vraiment étrange, ensuite le vocabulaire devient cru. Malgré son nombre de pages court, je n'ai pas réussi à lire les 20 dernières pages, je pense être passée à côté de ce livre. Dommage
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Mal de pierres

Je viens de terminer ce court roman qui m’avait été recommandé et je suis un peu partagé pour exprimer ce qu’est mon impression. Je dois d’abord mentionner la qualité du texte, écrit sobrement, subtil, allusif: il faut s’habituer à ce style. Ensuite il y a le cadre du récit, ancré dans la seconde guerre mondiale: qui, avant ce roman, avait entendu des terribles bombardements de Cagliari en 1943 ? L’auteure évoque cette Sardaigne très pauvre et très digne, qui a fini par évoluer vers la modernité.

Mais le plus remarquable dans ce roman, c’est évidemment le personnage principal, la grand-mère de la narratrice, une femme un peu (ou beaucoup) folle, assoiffée d’amour, poétesse à ses heures, épouse d’un homme qu’elle n’aime pas, souffrant du "mal de pierres" qui l’empêchera longtemps d’avoir une enfant. Elle rencontrera en cure un homme qu’elle appellera "le Rescapé", qui fera germer dans son esprit un amour impossible. La narratrice, qui adorait sa grand-mère, cherche à percer le brouillard qui a entouré la vie de cette femme bizarre et exceptionnelle. Autour de cette grand-mère, il y a toute la "familia" sarde - y compris son fils devenu célèbre pianiste.

Une belle évocation... Mais, pour dire la vérité, je n’ai pas vraiment vibré - sans doute parce que l’écriture de Milena Agus m’a semblé un peu trop ciselée et manque un peu de nerf. Et puis je suis mal entré dans l’histoire, car tout est vu rétrospectivement par la narratrice, qui ne joue quasiment aucun rôle. Il me semble que le récit "en direct" de la vie de l’héroïne m’aurait plus touché, quitte à finir par l'épilogue révélant l’ultime découverte de l’auteure sur sa grand-mère. C’est du moins mon avis, qui vaut ce qu’il vaut…

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Mal de pierres

Quatre générations s’emmêlent, deux maisons à Cagliari, deux villages sardes, pas de nom ni de prénoms (sauf madame Lia). La narratrice est-elle une jeune fille ou encore une enfant ? elle ne désigne les personnages que par leurs liens familiaux, ne s'embarrasse pas de descriptions.

J'ai eu du mal à entrer dans le récit. Ecriture aride. Obsession de l'amour.

Puis, vers le milieu, je me sens happée par cette étrangeté, par ce désordre, cette folie.

L'ordre de la maison, l'ordre de la société traditionnelle, combattant le désordre de l'amour, passion rêvée ou vécue. La sexualité du bordel s'opposant au mariage respectueux. Tout déborde. Tout est contenu. La chevelure tressée ou dénouée de la petite fille, de la femme, de la grand-mère, séduction ou folie,?
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Mal de pierres

excellent souvenir un peu flou ; je l'ai aimé puisque je l'ai passé à une amie ...
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Mal de pierres

Histoire fascinante, ce "Mal de pierres" a séduit plus d'un lecteur. Raconter l'histoire serait déflorer l'étrangeté qui l'entoure dès son commencement jusqu'à la fin où tout s'éclaire. Une relecture serait alors intéressante, nous nous approprierions la vie décrite autrement. Une petite-fille révèle les rêves éveillés, les secrets d'une grand-mère mystérieuse qui vit dans une Sardaigne non moins envoûtante, pesant trop souvent de tout son poids sur l'avenir d'une femme placée au centre d'habitudes et d'exigences envahissantes. Les années se déroulent entre réalité et phantasme. Le style sensible de Milena Agus rend hommage à cette aïeule avec sobriété et lui conserve un halo de mystère tout en lui maintenant une humanité hors temps. On ignore parfois, souvent, ce qu'un être proche recèle de secret douloureux ou doux... et c'est souvent une génération plus tard que tout se dévoile, se comprend, s'accepte
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Mal de pierres

L'écriture de Milena Agus ravit. Elle coule de source, comme on dit.

Et l'histoire de cette femme sarde, qui aura toute sa vie été en quête de l'amour fou, est à la fois douce et forte. Ellle nous rappelle qu'il suffit souvent d'un rien pour donner la force de poursuivre sa route...
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Mal de pierres

Je ne sais pas ce qui m'a poussé à choisir en librairie ce roman totalement inconnu pour moi à l'époque, je crois que la quatrième de couverture m'avait plu. Je l'ai commencé doucement, en m'attachant au récit, fluide, coulant sinueusement, puis peu à peu j'ai été accroché, au point de le lire d'une traite, moi qui est un zappeur de la lecture.

J'ai pris ce texte en pleine face: j'ai eu l'impression de flotter dans l'air, d'être en lévitation, comme envouté. Miléna Agus, que je découvrais, me donnais l'impression d'une romancière très propre, comme les romancières anglaises du 19e siècle: une femme raconte sa vie, ses problèmes de santé, son Italie, entre nord et sud, bref tout semble assez classique. Et puis tout d'un coup, au détour d'une phrase, un mot, une allusion, il faut même relire pour en être sûr: mais ce roman est plein de perversité! De succulentes drôleries et d'incroyables pensées!

J'ai vraiment été surpris par le style, rapide et énergique mais lent pour décrire, amusant et vivifiant mais sombre et triste quand il sagit d'analyser sa condition de femme. C'est un roman où je me suis retrouvé, et pourtant je ne suis pas femme, où j'ai pu comprendre l'adultère et son ressentiment.

Un roman que je conseillerai à tout ceux qui veulent découvrir une histoire particulière, osée mais merveilleuse et magnifiquement racontée.
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Mal de pierres

" Mal di pietre" soit calculs rénaux.

Ces calculs qui ont fait souffrir la protagoniste pendant de longues années.

Cette protagoniste est la grand-mère de la jeune narratrice. C'est un peu une saga sur trois générations.

L'histoire qui se situe à Cagliari (Sardaigne), pleine de soleil et de vent et se termine à Milan brumeuse et triste, est celle d'une femme belle et passionnée, avec la tête si pleine de fantaisie qu'on la disait folle. Une femme qui rêve l'amour.



L'histoire est simple, le style facile, la lecture aisée.

A noter que les divers personnages n'ont pas de prénom mais sont désignés par leur appartenance à la famille: la grand-mère, le grand-père, la mère etc...



Un peu de vague à l'âme final: la vie n' est pas à l'image des rêves.





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Mal de pierres

J’ai tourné la dernière page de « Mal di pietre » de Milena AGUS, posé le livre dans la bibliothèque et je me suis rassise sur le canapé avec l’envie, diffuse, d’écouter une chanson de Gaël FAYE. Envie d’écouter « A trop courir » du génial Gaël Faye, qui pourtant n’évoque ni la Sardaigne, ni la passion amoureuse, encore moins les calculs rénaux… Alors pourquoi, pourquoi cette belle histoire sarde me berce vers cette non-moins belle chanson, avec laquelle elle n’a aucun lien ? La voix de Gaël Faye m’emporte.



« … toute ma vie j’ai rempli mon caddie d’illusions… »



Oui, l’histoire de cette jeune femme sarde est aussi une histoire d’illusions, une histoire de rêves, une histoire d’envie féroce de vivre quelque chose de plus fort. Cette histoire, c’est le rejet du tiède, le dégoût du médiocre, la nécessité furieuse de la passion. C’est une femme qui veut brûler, d’amour, ou de colère, ou bien des deux, une femme en qui couve un feu mal éteint, qui attend désespérément le souffle qui viendra l’alimenter, le réveiller, pour brûler, brûler, brûler.



« … À trop courir après mes rêves, j'fais des claquages au cœur… »



Mal di pietre, c’est une femme qui souffre parce qu’on la contraint à l’immobilité froide de la pierre, ces pierres qui empoisonnent son corps, elle qui est tout sauf un caillou, elle qui voudrait être une rivière en crue, sortir de son lit, hurler ses sentiments à la face du monde et surtout ne plus jamais être raisonnée.



Ses calculs, ses pierres, c’est le poids du conformisme d’une vie rangée.



« …. À force des courbes se dessinent sous mon regard somnifère

J'ai voulu décourber l'échine à courir après mes chimères

J'ai envolé mes rêves dans des avions de papiers

Et j'ai voulu la vie d'château en m'endormant dans un clapier… »



Alors elle va écrire, elle va parler, elle va vivre, aimer et raconter.

Aimer follement, désirer ardemment, se confier, écrire, élever un enfant, puis une petite-fille complice, et tenter de laisser vivre ce feu mal éteint, par n’importe quel moyen, il faut pouvoir brûler encore, ou au moins en ressentir l’illusion.



« … à trop courir après mes rêves… »



Car enfin, lorsque la vie ne nous offre que de la pierre, il reste les rêves pour s’échapper. Lorsque la réalité n’est pas à la hauteur de nos flammes intérieures, lorsqu’il devient évident qu’elle ne le sera jamais, il faut évidemment pouvoir s’évader, se créer son propre monde parallèle et s’y accrocher, pour rester feu et ne pas redevenir caillou.



« A trop courir après mes rêves… »



Voilà pourquoi ce livre appelle en moi les vers de Gaël Faye, parce que cette histoire, c’est l’histoire d’une femme qui préfère le monde qu’elle s’est créé à la monotonie de sa vie - et pourtant, sa vie est loin d’être ratée. Mais après tout, pourquoi ne pas laisser vivre nos mondes imaginaires - ils sont l’essence de nos rêves.



Laisser vivre son monde, c’est prendre le risque de passer à côté d’une réalité tout à fait acceptable, c’est vrai, mais c’est aussi assumer l’envie de vouloir bien plus que l’acceptable.



« Fermez vos livres, s'ils vous apprennent à hésiter

Méfiez-vous à vouloir vivre on peut finir par exister »



(Citations extraites de la chanson « A trop courir » de Gaël Faye

Paroliers : Gael Faye / Guillaume Poncelet / Pascal Luvisi / William Harrison Withers

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