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Critiques de Milena Magnani (9)
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Le cirque chaviré

Nous sommes dans un campement tzigane où vivent, dans une grande précarité, des gens d’origines diverses. Un homme vient de mourir, tué à l’arme blanche. Dans une sorte de flottement précédent son départ vers d’autres cieux, il se remémore son arrivée au campement, un soir, avec son camion et dix cartons auxquels il tient particulièrement. Il n’a pas été accueilli les bras ouverts. On l’a regardé avec méfiance, surtout quand il a dévoilé le contenu de ses cartons : ce qu’il reste d’un cirque… Bien vite il a sympathisé avec les enfants du camp, s’est mis à leur raconter l’histoire de sa famille, indissociable de celle des précieux cartons.







On ne peut pas parler de ce livre sans évoquer son écriture, très particulière puisque s’insèrent dans le texte des phrases et des mots d’autres langues (hongroises, roumaines, albanaises). Des mots que nous ne connaissons pas mais qui ne gênent en rien la compréhension du texte et lui donnent une musicalité particulière.



Comme les enfants, le lecteur est suspendu aux lèvres du conteur qui relate peu à peu la l’histoire de la famille, déportée dans un camp de concentration durant la seconde guerre mondiale. Il y a beaucoup d’allers et retours entre le passé et le présent et ce n’est que peu à peu que nous reconstituons l’histoire de Branko et ce qui l’a amené à fuir son pays d’origine. Entre temps, nous découvrons la vie du camp, ou plutôt la survie car la misère et la pauvreté sont criantes. C’est une histoire triste mais pas désespérée. Branko n'a pas trahi les siens, il a fait ce qu'il considérait de son devoir et quitte ce monde apaisé. La fin nous montre que le cirque n'est pas mort avec lui...



Un beau conte des temps modernes sur la mémoire et la transmission.


Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Le cirque chaviré

Branko, Hongrois en fuite, s’intègre dans un camp de réfugiés en Italie. Les Roms, les Tsiganes, les Gitans, les gens du voyage ; qu’ils soient bulgares, roumains, polonais, tchèques, leurs ennemis sont les mêmes : la police, la mairie, les services sociaux, les habitants, et eux-mêmes qui se querellent dans leur quotidien de misère. Cette vie de « passage », qui dure plusieurs années, voire une vie, est l’objet de tous les racismes et incompréhensions. Mis au ban de la société, indésirables et laissés-pour-compte, ils ne doivent pas troubler ni être vus des autochtones.



C’est dans cet environnement hostile que Branko est mort. Et pourtant c’est lui qui nous raconte, de manière désordonnée, entre le présent, le passé et l’avenir, ce qui lui est arrivé. Progressivement, une vie prend forme, à la fois triste et envoûtante.



Dès son arrivée au campement, Branko capte la curiosité des enfants. Sonija, Ibrahim, les frères Hajdini, Ilma, tous ces enfants, issus de cultures différentes et parfois lointaines, n’ont connu que le camp. L’ancien ouvrier a voyagé avec dix cartons qu’il garde secret. Il a chargé les enfants de les cacher dans l’usine désaffectée à côté du campement, mais en échange, il doit leur raconter son histoire.



Chaque soir, ils se réunissent autour du poêle, luttant contre le froid et l’agression d’un univers qui ne leur est pas destiné. Avec pudeur, Branko se dévoile ; les enfants écoutent, d’abord sceptiques puis intéressés.



Loin des carcasses, baraques et déchets, les yeux du Hongrois se tournent vers son grand-père, un Tsigane, un artiste qui a monté un cirque, jusqu’à la déportation pendant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui le cirque n’existe plus, mais Branko le porte en lui pour perpétuer les traditions originelles.



Tandis que les renards le guident avec bienveillance vers la mort, Branko s’efforce de comprendre comment il est mort, ici et maintenant. Les renards l’encouragent : « Dépêche-toi. Parce que bientôt nous déposerons ton histoire sur une feuille flottant au fil du fleuve. Nous la regarderons arriver à l’embouchure. Alors sonnera l’heure du départ5. » A-t-il accompli la tâche qu’il s’était fixée ? A-t-il bien fait de donner toute sa confiance à Senija, dont le regard est doux et taciturne ?



Que son histoire soit réelle ou un mirage, un « làtomàs7 », on se laisse emporter par le récit, qui entremêle les cultures et les langues, les traditions et le monde moderne, la pauvreté et la magie de Nap apó, le grand-père de Branko, avec son chapeau en laine si blanc, si blanc qu’il est éblouissant.



Sans séparations ni chapitres, la narration vagabonde au grès de l’âme en partance vers l’ailleurs. On se projette, on se retourne, on revient tantôt sur les premiers jours au camp tandis que le froid du caveau envahit les membres de Branko. Les éditions Liana Levi (lien) ont publié un texte à l’ambiance particulière, troublant et sans commune mesure, où l’espoir et la volonté jaillissent avec la déchéance, dans un même élan.



L'intégralité de la critique sur mon blog :

http://www.bibliolingus.fr/le-cirque-chavire-milena-magnani-a80136636
Lien : http://www.bibliolingus.fr/l..
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Le cirque chaviré

Roman lu en 2010. Je découvre que je n'avais pas rentré mon appréciation.

En fond de décor, une ville, seulement suggérée par la silhouette des grandes bâtisses, par les phares et les moteurs des voitures qui courent sur la bretelle d'autoroute.

Tout autour, la boue, les déchets, le bourbier à ciel ouvert, les fantômes éventrés des vieilles usines qui assiègent le camp des nomades.

C'est là que s'arrête,durant l'hiver de la grande pluie, Branko Hrabal, au volant d'un camion chargé de cartons, persuadé de pouvoir trouver un espace où s'installer.

Mais ce n'est pas si simple, même un camp de nomades est un creuset de réalités multiples et peu compatibles. Exactement comme la société qui l'entoure. Et, comme cette dernière, un camp de pouvoir avec ses règles et une hiérarchie aux quelles se soumettre et dans lequel prévalent l'agressivité et l’exclusion_ du moins au début_ de l'autre.

L'orgueil imposerait de rebrousser chemin, mais il y a les yeux des gamins, leur curiosité pour ce que Branko leur a annoncé : un cirque;

C'est à travers le cirque que l'homme pourra raconter l'histoire dramatique de son grand-père.



ce roman se passe au centre d'un monde interculturel où les langues de la nouvelle génération ont un rôle important.

Il raconte le partage de personnes d'ethnies différentes qui doivent se confronter et mesurer ce qui les unit et non ce qui les divises.

Le développement narratif est solide et bien construit; l'écriture à la fois forte et légère. Le cirque est comme une métaphore, unique moyen pour dire le drame.
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Le cirque chaviré

J'ai aimé :

Le cadre inhabituel qu'est le campement. Là vivent des gens d'origines diverses, roumains, albanais, tchèques, roms, hongrois... Débrouille, récup, codes et cassures juxtaposées... Miléna Magnani nous immerge dans ce monde, et le mélange des langues y est certainement pour beaucoup, car, ici, pas de notes de traductions, non, les expressions des uns, des autres, ne sont jamais traduites, pas toujours comprises, et pourtant étonnament comprises...



J'ai aimé le visage de la petite Senija, son regard attentif,



J'ai aimé l'histoire que conte Branko, histoire mal connue d'un peuple broyé par cette autre Histoire.

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Le cirque chaviré

Branko est arrivé dans un campement tsigane un soir, prétendant apporter avec lui un cirque, contenu dans 10 cartons.



Au moment où le roman commence, il vient de mourrir, assassiné. Pourtant, il continue à voir tout ce qui se passe, à tout entendre de la vie du camp et de l'agitation autour de son corps.



Avant de partir définitivement, il est pris d'un sentiment d'urgence, il lui faut dérouler le fil de son histoire, afin de la sauver de l'oubli qui la menace.



Alors peu à peu, entre les événements qui suivent la découverte de son corps (arrivée de la police, interrogatoires, déplacement à la morgue, préparatifs de l'enterrement etc...), Branko cherche dans sa mémoire et dévoile son histoire, comme il l'a racontée aux enfants du camp au fil des soirées, serrés dans le froid et le noir, avec pour bruits de fonds la vie du camp, teintée de violence, et la misère.



Il raconte l'histoire de ce cirque, qui a eu ses heures de gloire, avant de se retrouver face à l'horreur lors de l'extermination des roms pendant la seconde guerre mondiale. Sans concessions, Branko raconte tout aux enfants, et leur demande de l'aider à sauvegarder ce qui reste du cirque, malgré la méfiance du chef du camp Askan.



Il s'agit d'un roman qui contient beaucoup d'humanité et d'espoir malgré la gravité des événements racontés, la misère et la violence qui sont décrites. Loin des clichés, l'auteur amène le lecteur au milieu de ce camp aux multiples ethnies. Hongrois, roumains, albanais, tchèques vivent et parlent dans des langues différentes. A travers ce cirque, c'est un espoir commun qui renaît, et cette renaissance est magnifiquement transmise dans ce roman.



Des personnages très humains, des récits prenants, beaucoup de dialogues rendent la lecture vivante et agréable.

J'ai aimé la construction décousue du récit, et j'ai été très touchée par ce sujet peu traité dans la littérature. C'est une belle découverte que je vous conseille vivement !



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Le cirque chaviré

Branko, la trentaine, est un hongrois récemment arrivé dans un camp rom installé en bordure d’un périphérique. D’où vient-il et que recherche-t-il ? Cet homme mystérieux a amené avec lui dix cartons qui contiennent un cirque, dont Askan, le chef du campement ne veut pas. Mais ces cartons attirent les enfants du camp qui pressent Branko de raconter l’histoire de ce cirque. Le Hongrois commence son récit, fait de souvenirs et d’héritage familial. Mais son temps est compté…



Le point de vue de départ (que je ne dévoile pas, sinon, risque de spoiler…) m’a semblé assez original. Mais je trouve que le sujet (le récit de l’histoire du cirque amené par Branko dans des cartons) se disperse en de vaines digressions : celui-ci est sans cesse interrompu par une série de dialogues assez violents qui aborde la vie des habitants du camp entre pauvreté, désœuvrement et consommation de drogue et d’alcool. La vie de ces roms et du narrateur hongrois est très noire et le roman offre peu d’espoir. Par ailleurs, l’auteur a sciemment inséré au fil de l’histoire des mots et expressions en langues étrangères « dont le hongrois, le roumain, l’albanais, le tchèque et le romanès » sans y adjoindre une traduction. L’auteur explique en une note introductive la raison de ce choix : il ne nous est pas toujours possible de comprendre les langues que nous côtoyons, faute d’interprète ; dans un souci de confronter le lecteur à « la désorientation produite par le contact avec des langues et des codes culturels encore étrangers hier », l’auteur a choisi de « promouvoir une acceptation non menaçante de la réalité » en proposant à celui-ci des mots et expressions en langues étrangères régulièrement au fil du texte. Je trouve que l’intention est bonne, mais le résultat est assez déconcertant et désorientant. Je n’ai donc pas vraiment adhéré au roman, même si son message est intéressant et concerne l’histoire familiale, l’héritage du passé et la culture tzigane.
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Le cirque chaviré

pas aimé du tout !
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Le cirque chaviré

Au début j'ai eu du mal à accrocher. Le parti pris de l'auteur de raconter son histoire à travers le regard du narrateur qui vient de mourrir m'a décontenancée parce que cela induit un style narratif particulier, décousu, fait de va et vient.

Et puis, je me suis laissée emportée par l'histoire de ce campement par l'enchevêtrement des histoires, celle de ce hongrois de sa famille celle des enfants qu'on devine.

Je l'ai fini hier soir et j'ai beaucoup aimé.
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Le cirque chaviré

Branko débarque un soir au volent de son camion dans un campement de Rom. Lui, le hongrois, il transporte dans ses cartons un cirque, vestiges et souvenirs de la vie de son grand-père. Mal accueilli par les adultes, les enfants papillonnent autour de lui, curieux d’apprendre l’histoire de ce cirque le Kék Cirkusz. Le chef du campement veut que Branko se débarrasse de ses cartons. Un cirque ? Comme s’ils en avaient besoin eux qui survivent parmi les ordures dans leurs baraques de misère. Les enfants vont l’aider à le cacher. Avec ses propres mots, teintés de regrets ou d’espoir, il va leur raconter la vie de son grand-père Nap apó et remonter le cours de l’histoire : trahison, déportation des Roms pendant la seconde guerre mondiale, vengeance, un passé que certains veulent oublier. Son récit s’inscrit dans un décor peu reluisant : le quotidien de ces hommes et de ces femmes.

Parler de vie serait indécent. Sans fioritures, ce livre nous plonge dans les conditions d’existence des Roms. Eux qui ne gardent comme trace de leur pays d’origine que leur langue et des souvenirs.

L’auteure met le doigt là où ça fait mal dans notre beau monde. Bien plus que la transmission des souvenirs par la parole, une question est posée. Que réserve t’on comme avenir à ces gens déracinés depuis bien longtemps ?

Ce n’est pas un coup de cœur , j’ai trouvé la construction un peu embrouillée, mais cette lecture m’a interpellée.


Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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