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Critiques de Mona Messine (64)
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Biche

Le premier extrait de Biche, lu par l’autrice elle-même, ne m’avait pas tellement accroché… Nous étions à Manosque pour une nouvelle Sieste littéraire, lors des Correspondances 2022. Puis, après quelques morceaux musicaux toujours aussi beaux et planants, l’autrice, Mona Messine, a repris la lecture : un autre extrait de son premier roman et là, j’ai été captivé de plus en plus, complètement scotché, ne voulant plus qu’elle s’arrête !

Aussi, je n’avais qu’un désir : lire Biche ! Enfin, c’est fait, grâce à Livres Agités, dynamique nouvelle maison d’édition, et je ne l’ai pas regretté car j’ai retrouvé ce style fluide, non dépourvu de réflexions justes, précises parfaitement représentatives d’une partie de chasse, un livre qui prend aux tripes…

En douceur mais toujours très efficace, Mona Messine me plonge dans cette forêt, au cœur de la vie sauvage menacée par ceux qui ont les fusils et sont organisés pour tuer. C’est Gérald qui semble tenir la vedette. Fils et petit-fils de chasseurs, il est lent mais précis et son chien, Olaf, sait ce qu’il doit faire.

De leur côté, les traqueurs sont chargés de rabattre le gibier alors qu’Alan, le garde-chasse tente de faire respecter les règles car lui, il aime profondément la nature et les animaux qui y vivent.

Que c’est beau ! Que c’est précis ! Que c’est juste !

Mona Messine m’emmène dans cette forêt où les biches en chaleur observent malicieusement les cerfs. C’est une biche en particulier que l’autrice va suivre et elle réussit la prouesse de se glisser dans l’esprit de l’animal, la laissant s’exprimer, confier ses peurs, ses espoirs, ses émotions, sa colère aussi.

Mais le charme est vite rompu par le premier coup de feu tiré par le jeune Basile (14 ans et demi) qui vient d’abattre une caille. En raison de son jeune âge, il rentre tôt chez lui avec son père et se charge d’enjoliver ce qu’il considère comme un exploit…

Les chiens, la biche, l’eau, le garde-chasse, les femmes des chasseurs, les enfants, Hakim le hérisson, évoluent dans cette forêt où la personnalité de Linda, une canadienne venue s’installer au village, émerge rapidement. C’est elle qui pilote les traqueurs tout en pensant sans cesse à Gérald, quitté par sa femme il y a quelques années.

Le tableau est prêt. La chasse est lancée et, dans cette atmosphère bucolique qui pourrait être délicieuse, je sens que le drame va se nouer autour de Biche et de Gérald, un moment des plus intenses, tendu à l’extrême, superbement mis en scène et conté par Mona Messine.

Biche est un hymne à la nature, à la vie, un magnifique premier roman distillé avec une écriture délicieuse et dont la couverture est une réussite !




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Biche

Biche est un conte. Comme dans les contes ou les fables de La Fontaine, les animaux de Mona Messine ont des prénoms, des personnalités, des expressions corporelles et faciales humaines. Comme dans les contes, il a une morale sous-jacente, un message édifiant sur la condition humaine.



Biche est un conte écologique qui rend hommage à la beauté de la nature sacrifiée par les Hommes, mais aussi un conte allégorique mettant en scène des proies ( les biches = les femmes ) et des prédateurs ( les chasseurs = les hommes ) dans une partie de chasse qui ne se déroule pas comme prévu.



Incontestablement, le roman avance avec fluidité. Sa construction est très propulsive pour le lecteur à mesure que se révèlent des interactions restées secrètes jusqu'alors entre les personnages humains ( Alan le garde-chasse romantique, Linda la chasseresse frustrée amoureuse, Gérald le principal chasseur ) et leurs aspirations.



Mais voilà, j'ai beau savoir que c'est un conte donc, avec son potentiel métaphorique, le sous-texte contemporain m'a semblé tellement lourd et scolairement présenté que je n'ai pas accroché et que j'ai fini quelque peu agacée par ses proies-biches-femmes et ses prédateurs-chasseurs-hommes. Et surtout par quelques scènes comme l'épisode nunuchement lyrique des cerfs homosexuels ( même si je sais que cela existe chez les cervidés ) ou le parallèle gênant entre la maman du garde-chasse battue par son mari et la maman de Bambi ou encore quand Linda traite les biches de « salopes ».



J'ai eu également beaucoup de mal avec les prénoms donnés aux animaux ( comme Hakim le hérisson ou la vieille biche Elisabeth ) et la forte tendance à anthropomorphiser les réactions animales, procédé que de façon générale je n'apprécie pas en littérature.



Je comprends ce qu'a voulu faire Mona Messine, ce qu'elle a voulu dire et dénoncer de notre société patriarcale violente à l'égard des femmes, mais j'ai trouvé sa proposition littéraire maladroite. Là où elle vise juste, c'est avec le personnage très inquiétant de l'adolescent Basile ( sous-exploité ), éduqué à la violence, avide d'en découdre et de tuer. Et puis il y a l'étonnante scène finale qui veut décrire le changement qui est en train de s'opérer dans les mentalités. Cette scène pourrait être totalement grotesque. Etonnamment, même si elle n'est pas très bien amenée dans le récit, elle m'a plue car elle a réveillée mon intérêt sans me faire lever les yeux en l'air, le conte devenant alors cruel avec sa dimension surnaturelle audacieuse.



Lu dans le cadre de la sélection 2023 des 68 Premières fois
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Biche

Ayant eu le grand plaisir en septembre dernier de faire connaissance avec des extraits de textes de Biche lus par Mona Messine elle-même, au cours d’une sieste littéraire aux Correspondances de Manosque, je n’avais qu’un souhait : découvrir ce roman !

Livres Agités, la jeune maison d'édition indépendante dédiée aux primo-romancières, co-fondée par les écrivaines Vanessa Caffin et Jeanne Thiriet, en m’offrant ce roman, a réalisé mon vœu et je la remercie ici bien sincèrement, d’autant que sa lecture a été à la hauteur de mes attentes.

Les premières pages s’attachent à décrire un monde quasiment idyllique en nous plongeant aux premières lueurs de l’automne dans une forêt où folâtrent une jeune biche et ses faons.

Mais, à l’opposé du massif, des chasseurs se préparent en vue d’une battue menée par Gérald, pas très vif mais tellement précis ! Pour lui, le Graal : une seule cartouche pour abattre un cerf.

Olaf, son chien, son fidèle compagnon, piste la trace et Linda, son vieil amour, est cheffe de battue. Elle guide les traqueurs qui rabattent le gibier, frustrée de ne figurer que dans les rabatteurs et de ne pas être autorisée à chasser.

Alan, le garde-forestier, lui, aime le mystère de la forêt, laisser vivre la nature. Il fait son possible pour protéger les biches « Vaillant, il faisait face à tous les agriculteurs pour sauver ses trésors à quatre pattes. Mais contre les chasseurs, il ne pouvait pas agir. C’était là son grand désespoir ».

Lors de cette partie de chasse, les biches et les faons, les cerfs, c’est la saison du brame, vont devoir esquiver, lutter contre cette horde de chasseurs. Les animaux, les arbres et le ciel, seront tous partie prenante dans cette bataille jusqu’à l’affrontement final entre deux entêtés, la biche qui refuse la loi des hommes et Gérald, isolé, qui ne pense qu’à sa réputation de chasseur mise en jeu.

J’ai été embarquée dès les premières lignes par cette histoire haletante où proies et prédateurs se font face. Comme un conte, une fable dans laquelle sont mis en exergue les rapports de force qui existent dans toute société. Rapport de force, de domination, induisant la violence pour soumettre la proie.

J’ai été subjuguée par l’écriture tellement poétique de Mona Messine. Ses descriptions de la nature, de la forêt, des animaux sont criantes de beauté et de vie.

Quelle magnifique idée aussi de suivre les pensées aussi bien des hommes que des animaux, de les faire se rencontrer dans ce beau théâtre qu’est la forêt, cette forêt qui peut gronder !

Avec le personnage du jeune Basile, c’est la fascination pour les armes et les dangers des réseaux sociaux que l’autrice met en évidence.

En lisant ce récit de chasse dans lequel sont développés sans jugement, tous les arguments déployés par ceux qui aiment se faire appeler les régulateurs, il est impossible de ne pas prendre fait et cause pour cette biche aux abois. Cela m’a rappelé « La chasse », cette magnifique chanson de Henri Tachan, véritable réquisitoire pour ce que certains appellent un sport !

Que la nature est belle sous la plume de Mona Messine et quel talent elle possède à nous faire vivre aussi bien Hakim le hérisson ou Élizabeth la biche en fin de vie que ces deux magnifiques cerfs que nous nous apprêtons à voir combattre pour gagner la harde et qui contre toute attente, nous offrent une sublime scène d’amour …

Biche est un conte écologique, un conte initiatique émouvant mais aussi un roman de révolte dans lequel la tension est palpable à chaque instant, tension qui monte inexorablement jusqu’à la scène finale digne d’une tragédie grecque !

À noter une très belle couverture pour un roman que j’ai particulièrement apprécié.
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Biche

Biche est un court roman dont le personnage principal est annoncé dans le titre. Et il ne s’agit pas d’un surnom affectueux, mais bel et bien de cet animal souvent aperçu au détour d’un décor rural, en lisière d’un bosquet.



Biche est aux abois, comme le dit la chanson, car une chasse est en cours, et elle est la proie. Nous vivons avec elle cette traque, les pièges qu’elle tente de déjouer, et sa fuite éperdue pour sauver ses petits.



La parole est aussi donnée aux chasseurs, et à leur discours écologistes, où l’on parle de régulation, de quotas et de maîtrise de la prolifération animale. Sans jugement, l’autrice reprend les arguments que l’on connaît.



Pour compléter le tableau, s'ajoute la figure du jeune garde-chasse amoureux de son territoire, et prêt à venir en aide aux animaux menacés pour les tirer de ce mauvais pas.



On tremble pour les cervidés, bien sûr, mais aussi pour les dangers potentiels de cette partie de chasse où les consignes de prudence ne sont pas toujours respectées. On s’attend à l’accident à tout moment, ce qui rajoute une pression angoissante au déroulement de l’histoire.





Ce premier roman aborde un sujet original. Si l'on ajoute la qualité de l'écriture ,il conviendra à tous les amoureux de la nature, de la forêt et de ses hôtes discrets mais présents.





208 pages Livres Agités 5 juin 2022
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Biche

Un dimanche d'automne, à l'équinoxe, « la biche et la forêt : deux pieds de ronce imbriqués l'un dans l'autre ». Mais à ce moment terrible de l'année, à la fin de l'été, le royaume mystérieux de la forêt et son petit peuple d'animaux doivent faire face à l'armée des balles des chasseurs.



Cette journée qui ne va plus finir où les couleurs du ciel annoncent l'orage débute pourtant comme un jour ordinaire.

Dans les clairières, les jeunes biches se reposent en gardant un oeil sur les faons, petites têtes marron sur la pelisse froissée des feuilles amenées par le vent d'un grand changement.



Tandis que les pas lourds des chasseurs écrasent le sol, les petits animaux, fourmis, hérissons, tiennent la gardent et préparent le terrain. Il y a bien aussi côté humain Alan le garde-forestier mais il se sent bien seul et n'a pas vraiment de moyens. Les vieux arbres au tronc douloureusement scarifié alertent eux aussi.



Au loin, à l'écho du premier coup de fusil, le brâme d'un cerf cache une vérité sublimement archaïque et belle, que la ligne des tireurs menée par la femme rabatteuse ne peut imaginer ou ne supporterait pas de voir.



J'ai vécu cette journée comme un conte noir dans une fièvre de sensations et d'émotions qui m'a tenue en haleine jusqu'à la dernière page. Il n'y a pas de vaincus ni de vainqueurs, seul le désir de rester en vie dans une symbiose naturelle à l'endroit parfait qui a vu naître la biche et ses ancêtres avant elle.



Les reflets du soleil déclinant à la cime des arbres, les bruits furtifs des bois. C'est à la nuit de ce premier jour où le chasseur devient braconnier, qu'une courageuse et fascinante biche, héroïne du récit va prend sa vie en main en bousculant l'ordre et les genres dans un incroyable mouvement de sororité féminine.



Je remercie Babelio et les Editions Livres Agités pour ce beau moment de lecture dans le cadre de la Masse Critique Littérature de janvier.

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Biche

Au vu des nombreuses recommandations louangeuses lues ci-et-là, je tournais autour de Biche de Mona Messine depuis plusieurs mois, sans toutefois sauter le pas. Jusqu’à ce qu’une masse critique de Babelio le pousse jusqu’à moi.



Dès les premières pages, le charme opère avec une approche en mode conte nature writing qui met en scène ses protagonistes : chasseurs, garde forestier, biches, cerfs, hérisson… Les acteurs sont en place, la tragédie peut démarrer, la tension monte agréablement.



Au cours de ce dimanche de chasse, « les chasseurs traquaient les cerfs. Les cerfs traquaient les biches. » Et les biches se croyaient tranquilles. Du classique me direz-vous, mais n’est-ce pas l’apanage de la tragédie ? Et c’est alors que Gérald, chasseur émérite, va s’égarer…



Et c’est aussi là que cela s’est gâté. Car si j’appréciais dans la première partie cette grande bouffée de nature, ce regard appuyé sur les aspects sociétaux et comportementaux de la chasse, cette douce montée en puissance d’une intrigue non encore devinée, la suite n’a malheureusement pas été aussi appréciée.



Même si le propre d’un conte est de repousser les limites du réalisme, je suis sorti peu à peu de mon intérêt pour cette histoire dont la tournure devient trop peu crédible et tombe dans le bizarre (le mauvais chasseur égaré et puni ; la cheffe des rabatteuses et ses pulsions sexuelles ; les cerfs homos…), ne servant plus le message de l’auteure tandis que les longueurs s’installent dans ce texte pourtant court.



RDV un peu manqué donc, même je me sentais plutôt bien dans cette forêt.



« Seuls les cris lointains de Linda brisèrent le calme, bientôt couverts par ceux des oiseaux qui s’éveillaient, puis les sirènes des voitures et le tapage humain. Par respect, la forêt les laissa sourdre quelques minutes, faisant croire aux hommes que leur existence comptait. Puis le chant des arbres reprit, berçant les animaux nocturnes qui s’endormirent enfin. »

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Biche

Biche, ô ma biche



Dans ce premier roman, Mona messine imagine une partie de chasse qui va virer à la tragédie. Sous forme de conte écologique, elle explore avec poésie et sensualité les rapports de l’homme à la nature.



La puissance et le pouvoir sont au rendez-vous de cette partie de chasse. Entre les humains et les animaux, le combat est inégal, même s’il n’est pas joué d’avance. La biche et sa petite famille ont appris à se méfier des prédateurs et ont pour avantage de parfaitement connaître les lieux.

Mais c’est aussi ce qui excite Gérald, le roi des chasseurs. Accompagné de son chien Olaf, il aime jouer à ce jeu ancestral, partir sur la piste de la bête et, après l’avoir débusquée, l’abattre et agrandir tout à la fois sa salle des trophées et son prestige. Les autres chasseurs sont pour lui plutôt des gêneurs. Surtout lorsqu’ils leur prend l’envie d’emmener avec eux leur progéniture et leur apprendre les rudiments du métier. C’est aujourd’hui que Basile abattra sa première caille, mais ce tir qui fait la fierté de son père est pour Gérald l’assurance que désormais la faune est aux abois et que sa traque n’en sera que plus difficile.

Mais il peut compter sur Linda. Celle qui mène la battue se verrait bien aussi en proie offerte au maître des chasseurs. Une partie loin d’être gagnée, elle aussi…

Dans ce conte écologique, on croise aussi un jeune garde-chasse qui a conservé du film Bambi un traumatisme qui n’est pas étranger à sa vocation de protéger la faune et la flore. Alan entend faire respecter les règlements aux chasseurs, faute de pouvoir leur interdire de pratiquer leur loisir.

En ce dimanche gris et pluvieux, le scénario imaginé par les prédateurs va connaître quelques ratés. L’orage gronde…

Mona Messine, d’une plume pleine de poésie et de sensualité, a réussi son premier roman qui, en basculant alors dans la tragédie, nous offre une fin surprenante. Elle nous rappelle aussi qu’on ne s’attaque pas impunément à la nature. Elisabeth, la vieille biche et Hakim le petit hérisson peuvent jubiler: de héros de dessin animé, ils viennent de basculer dans la mythologie qui voit les chasseurs tels Orion se transformer en poussière d’étoiles.




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Biche

Qu'on se le dise la chasse est ouverte..

L'automne est là , les chasseurs et les rabatteurs sont arrivés convaincus d'être au bon endroit au bon moment.

Alan, le garde forestier , n'a pu que s'incliner devant la loi, ils ont le droit ..

La Biche est là aussi protégeant les faons, la harde est dans la clairière à priori à l'abri , les mâles approchent ils sont en rut ..

Gerald est un chasseur hors-pair, solitaire dans l'âme mais il a choisi de suivre le groupe . Il veut être le meilleur et laver aux yeux de tous l'affront que sa femme lui a fait subir en le quittant.

Commence la traque, la forêt est belle, les tirs vont bientôt retentir, le carnage est imminent. Car la ou plutôt les bêtes vont mourir . ..



Militante écologique, féministe engagée, Mona Messine signe un "conte allégorique" Vous aurez vite compris que les proies- biches-femmes et les prédateurs-chasseurs-hommes s'affrontent dans un combat sans merci.

Puisque conte il y a , l'animal raisonne et pense comme un humain , en fait Madame la femme n'est elle à vos yeux qu'une proie ? laissez moi en douter, la femme vaut mieux que cela !!



Biche est à présent disponible dans la collection Mon poche des éditions De Borée











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Biche

Mais de qui se moque-t-on ? Peut-on éditer un livre aussi mal écrit et ridicule ? Le pire c'est que je l'ai acheté. Je l'ai acheté pour satisfaire un critère du challenge de lecture auquel je participe: un animal sur la couverture ou titre composé d'un seul mot. Je l'ai acheté également parce que j'ai lu de très bonnes critiques: conte écologique, hommage à la forêt, tragédie sylvestre et j'en passe. Biche est l'histoire d'une chasse. Gerard Collard avait dit que la biche était l'un des personnages et que les chasseurs étaient dépeints avec leurs contradictions et sans manichéisme. Je me suis dit pourquoi pas; je ne connais rien au monde de la chasse et j'aime bien les nature writting. Dans la première partie trois choses m'ont affreusement gênée:

- pour un bouquin soi-disant non manichéen, les chasseurs y sont tout de même décrits comme des gros beaufs. Je veux bien qu'ils le soient. Admettons.

- les descriptions de la nature sont chiantes, sérieusement ! Et finalement, je n'ai rien appris. Car je n'avais pas besoin de Biche pour savoir que dans la forêt, il y a des arbres. Les explications de chasse à la battue sont beaucoup plus intéressantes. Heureusement que le roman s'intéresse aux chasseurs car je serais morte d'ennui.

- la langue. Oh secours ! Quelle pédanterie ! A vouloir adopter un langage poétique, on a un charabia indigeste et parfois inintelligible.

J'ai voulu abandonner la lecture mais, comme je ne suis pas du genre à tricher, j'ai continué, tel un enfant condamné à terminer son assiette d'épinards. Chaque page a été un calvaire.

Alors, à partir du moment où la nuit tombe dans cette journée de chasse, il se passe enfin quelque chose mais alors, c'est un festival d'invraisemblences dont les amours des cerfs homosexuels (en période de chaleurs, on y croit). Et la fin, l'apothéose du ridicule: la vengeance de la nature et le clin d'œil LOURDINGUE à la cause féministe. Pitié, n'en jetez plus. Je suis à bout.
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Biche

Biche est le premier roman édité par les toutes jeunes éditions Livres Agités, à paraître en août, qui font le pari fou de ne publier que des ouvrages écrits par des femmes, primo-romancières, aux textes engagés.



Mona Messine, par ailleurs fondatrice et éditrice de la revue Débuts, nous offre un premier roman fort, que je ne suis pas près d'oublier.



Tout commence un matin, lors d'une chasse à la battue. La forêt, personnage principal de cette histoire, se trouve être le théâtre d'un drame à venir dont les protagonistes sont les chasseurs, notamment Gérald, ainsi que les rabatteurs et le garde-forestier Alan. Voilà pour les humains. Sauf qu'ici, les animaux  - chiens, biches, cerfs.. - ont la part belle et sont traités par l'auteure à l'égal de la femme et des hommes.



J'ai été tout à fait happée par ce texte et rarement j'ai pénétré la nature en lecture avec autant d'évidence. Les insectes, les animaux, les champignons, les arbres, le vent et la lune se comprennent en un bruissement, au diapason, formant un tout, la forêt. Mona Messine sait nous plonger dans la tête de ces êtres vulnérables, et la psychologie du hérisson ou du cervidé y est aussi bien développée que celle des humains.



Une prose tout à fait poétique et fluide, au service d'un conte écologique intemporel mais tout à la fois ancré dans l'époque. Les thèmes actuels de la «régulation» de la faune par la chasse et de la gentrification des campagnes y sont abordés en filigrane.



J'ai pensé aux auteurs Pierric Guittaut et Jérôme Bonnetto qui m'ont aussi donné à lire des romans de rural noir, à l'écriture lumineuse.



Cette lecture m'a conquise du début à la fin. Aucune fausse note, aucune réserve. La cruauté et la violence sont contrebalancées par l'enchantement des petits détails de cette forêt vivante. Le suspens est palpable jusqu'aux dernières pages. Un régal !



Je vais suivre de très très près ces Livres Agités qui font s'évader et réfléchir à la fois.



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Biche

Avant de vous écrire mon ressenti,je vous livre quelques extraits:

Page 120:

《Les insectes se soulevèrent de toutes leurs forces contre la pluie,bravant la gravité, en nuée au -dessus de la harde.Les cycles se perpétraient ,sans échappée possible à part jouer d'un papillon sur une fleur(?) ,d'un faon contre soi(?) du chant d'un grillon tout près (?).Rien a faire .Les incantations silencieuses (?) proférées par leurs entrailles et la complainte des faons berçaient le groupe ,le soir et la forêt. Les blaireaux ,de sortie pour dénicher des vers omnivores DÉVORATEURS( il existe ce nom?),retournaient la terre suintante tout autour d'eux creusant des tombes imaginaires pour les trois disparus.Mais les corps des cerfs étaient impossibles à veiller et à célébrer.



Deuxième extrait Page 133:

《 Élisabeth ,la vieille biche qui souffrait de la rage ,deambulait dans la nuit.Elle s'était éloignée des autres pour ne pas risquer la contamination et étouffer sa douleur en paix .Elle vivait ses derniers instants de biche ,se baignant encore parfois dans les ruisseaux pour trouver de la joie, nymphe sortant du bain.Lorsqu'elle bavait au milieu des autres ,elle se savait impudique.》

Je connais le milieu de la chasse ,une biche atteinte de la rage ne ressemble en rien à une nymphe ,je peux vous l'affirmer!!!

3ème extrait,page 136:

《 terrifiée de ne pas voir Gérald rentrer,elle quitta la cuisine et rejoignit son mari dans leur chambre.Elle enleva son T-shirt en coton et il la dévora des yeux ,surpris.Elle ne portait rien en dessous.ELLE DÉLAÇA SANS ATTENDRE LE FIL QUI RETENAIT SON PANTALON : SIC! Il suffisait d'ecrire: elle dénoua le cordon de son pantalon , je pense.

Bon eh bien je vous fais grâce du reste ,je ne suis habituellement pas une " lyncheuse" et essaie d'arrondir les angles lorsque que je n'ai pas aimé un livre ,me disant que les goûts et les couleurs, vous connaissez la suite ....,mais là franchement ,honnêtement sans vouloir me donner de gants ,j'aurais fait mieux.tout n'est que contradictions ,une syntaxe inexistante ,il paraît que ce conte écologique est porté par une plume poétique et tranchante(4ème de couverture) je me pose des questions?Je dis souvent : n'est pas écrivain qui veut : ô combien c'est vérifié en ce qui concerne ce roman et vous l'aurez compris je refuse d'aller plus loin ,j'ai fait un énorme effort en lisant une bonne moitié et je l'ai lu dans le cadre de 1er roman terres de paroles ,très étonnée de ce choix ,je vous laisse deviner mon classement sur les six livres que nous devons lire ,pour trouver le meilleur.je ne mets aucune étoile.Nelly.
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Biche

Elle est méfiante, cette biche sur la (si jolie) couverture. Aux aguets, elle dresse l'oreille. Prête à s'enfuir, à sauver sa peau. On devine les chasseurs au loin. Les hommes, les chiens qui foulent le sol de la forêt et fouillent les moindres recoins. Armes à la main, crocs acérés, prêts à en découdre. Manque un acteur, pas des moindres, le garde chasse, comme l'arbitre d'un jeu mortel, délimite le terrain et donne les règles. La partie de chasse peut commencer, que le sort vous soit favorable !



Dans la liste des sujets délicats à traiter, la chasse se pose là. Entre les pro et les anti, tout le monde à un avis (et adore le donner), et tout texte peut se transformer en plaidoyer. Oubliant alors les possibilités narratives et romanesques qu'elle offre. Mona Messine réussit un tour de force puisqu'il serait bien difficile de dire qu'elle est son camp à la lecture du roman. Mais sa vision des chasseurs, de cet univers si particulier me semble terriblement juste. Si les chasseurs sont des humains comme les autres, les biches et les cerfs ne sont pas tout à fait des animaux comme les autres. Parce que nous rentrons dans leurs esprits, parce qu'ils sont humanisés, qu'ils ont des prénoms, des jambes et des bouches. L'identification se fait tour à tour, le lecteur incarnant biche, chasseur, chien, garde-chasse, hérisson (oui, hérisson, il est choupi d'ailleurs).



Cela contribue à une atmosphère particulière. La forêt est magique. C'est celle du conte où l'on se perd, celle qui a sa propre vie, ouvrant ses bras à l'étranger et l'étouffant, le capturant. Il y a du Tolkien, du Narnia, du Disney aussi, du mystère et du fantasme, ce lieu changeant le cours de l'histoire, renversant les pouvoirs, rendant plus fous ou plus agiles. Si la mise en place est assez classique, la fin ne l'est plus du tout ! La nature comme puissance magique qui emporte tout.



Cette lecture commune avec @manonlit_et_vadrouilleaussi (garante de la non cruauté sur animaux et rassurée à la fin de ce roman) a répondu à tout ce que la (si jolie) couverture me laissait présager. Et je comprends ses nombreuses apparitions sur les listes de prix.

Il s'agit maintenant pour vous d'entrer dans la forêt...
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Biche

Grosse déception.

Très beau départ, en mode nature writing , on y est au milieu de cette forêt , on perçoit le moindre mouvement de feuille et puis ... Bim !

On assiste à des amours homosexuels chez les cervidés (pourquoi pas des lapins trans ?), une femme chevauche son chasseur de mari en pensant à un autre chasseur en tête perdant la magie du début

Pourquoi ne pas avoir poursuivi sur la lancée de la première moitié du livre. J'ai décroché.

Dommage ... Le soufflé est retombé !
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Biche

C'est avec un grand plaisir que j'ai découvert et lu ce livre dans le cadre d'un Service presse que les Editions Livres agités m'ont demandé.

Un style fluide et poétique à souligner pour Mona Messine. Un conte écologiste, féministe, avec comme personnage principal la biche et face à elle, Gérald à la tête des chasseurs, un dimanche de chasse qui commence de façon classique, mais qui va déboucher, après un suspense fort bien tenu, sur une fin très étonnante. L'alternance des chapitres entre la vision de la biche et celle des chasseurs est très bien construite. Un roman court mais fort, un manifeste clair en faveur des animaux, et aussi de l'égalité homme-femme. Un bon moment de lecture.

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Biche

Une belle maîtrise du récit pour ce premier roman, tendu du début à la fin, page -turner tout en grrdant une belle écriture. Et surtout, une immersion surprenante et dans le monde de la forêt du côté des biches ! Et ça fonctionne ! L’autrice trouve le juste ton, sans humaniser l’animal, avec un langage qui traduit les sensations de celui-ci. J’ai trouvé cela magnifique !

Les aventures des chasseurs, parallèlement à celles de la biche, de sa harde, des cerfs, des faons, forment un contraste efficace – bien que sans surprise, il faut l’avouer, mais peu importe : cette biche restera longtemps dans mon imaginaire.



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Biche

En commençant ce livre qui traite de chasse, j'étais à la fois intriguée et craintive : quelle direction allait emprunter l'autrice? Je ne suis pas favorable à la chasse mais c'est un sujet délicat à aborder sans tomber dans le manichéisme.

Et j'avais aussi peur pour la biche.

Mona Messine, dont c'est le premier roman, va choisir une voix engagée et originale : dans le face à face qui va opposer les chasseurs aux animaux et plus particulièrement Gérald à la biche, nous allons tour à tour être dans la tête des protagonistes, explorer leurs pensées, leurs sentiments.

Gérald est un chasseur expérimenté et un homme solitaire, il pense agir de façon pragmatique pour ce qu'il considère être une véritable mission tout en rêvant de trophées et de coups d'éclat.

La biche est mue par son instinct animal et pense surtout à protéger ses faons ainsi qu'à sa survie. On tremble pour elle.

Ces deux êtres, que tout oppose, ne sont pas seuls : dans le monde humain, il y aura Linda, la rabatteuse, amoureuse, nostalgique de son enfance au Canada, Basile, le jeune garçon dont les rêves sont remplis d'armes de toutes sortes, Alan, le garde forestier, très sensible à la nature et aux animaux de sa forêt, et aussi plus flous, les autres chasseurs et rabatteurs. Du côté animal, la vieille biche malade, les cerfs, un petit hérisson, des colonnes de fourmis...et le chien Olaf, qui se situe entre ces deux mondes. Le comportement des humains se révèle bien souvent bestial. et à l'opposé, l'autrice prête des sentiments humains aux animaux et les fait sourire parfois, certains d'entre eux ont même des prénoms. De sa plume sensible et délicate elle nous fait explorer la forêt, ses mille détails, sa vie intime, ses multiples connexions que l'humain ne perçoit pas. L'histoire aborde plusieurs thèmes forts comme le féminisme, la ruralité, la part de la tradition, la vie invisible de la forêt.

J'avoue qu'à un moment, j'ai ressenti un léger ennui, l'ensemble me semblait parfois un peu confus mais c'était une mise en place qui nous préparait à la scène finale du roman. Je n'en dirai pas plus pour ne rien dévoiler mais j'ai trouvé cette fin d'une grande beauté et intensité. Je l'ai lu en apnée, sans pouvoir m'arrêter. Tragique, sauvage et magique, elle est magnifiquement écrite.

Merci à Babelio et à la toute jeune maison d'édition Livres Agités pour cet envoi dans le cadre de la Masse Critique de Janvier.
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Biche

Un dimanche matin comme beaucoup d'autres, dans la forêt une partie de chasse s'organise. Les participants sont nombreux a espérer revenir avec un cerf majestueux. Un groupe non armé jouera le rôle des rabatteurs, permettant aux chasseurs armés, de prendre en tenaille le gibier. Gérald chasseur expérimenté et tireur sans faille, est à la tête du groupe, accompagné de son chien Olaf. Linda dirige les rabatteurs. Pour Alan le garde chasse la journée est sombre, lui qui protège de son mieux la harde. Lorsque le temps se couvre et que la tempête arrive, la tragédie peut alors commencer et si pour une fois tout n'était pas écrit d'avance.

Un livre court à la belle couverture, je suis tombée sous le charme de l'écriture de Mona Messine. Les chapitres ont un côté immersif et on entre facilement dans ce conte dit écologique. La prose parfois poétique explore le ressentit des hommes et des animaux. On entre en résonance avec la nature, la forêt, la vie, la mort tout semble lié. On pourrait faire quelques reproches, un penchant pour le lyrisme qui peut lasser ou encore une certaine tendance à l'anthropomorphisme. Les pensées, les émotions et le comportement de la biche comportent à mon goût bien trop de caractéristiques humaines. Pourtant, je me suis laissée prendre par le côté sensible de cette écriture, l’exacerbation des sens y est tellement bien décrite. Qui n'a jamais voulu savoir ce qui se cachait dans la tête des animaux. On entre ainsi dans un huis clos sylvestre avec un petit côté Natural Writing où l'odeur de la pluie, de l'humus et des champignons vous prend au nez. Un premier roman au scénario original et un dénouement surprenant inimaginable. Bonne lecture.
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Biche







Gerald et autres chasseurs s’en vont mener une battue dans la forêt paisible où grouille des fourmis menant leur travail à la chaîne pour se nourrir, où Hakim le hérisson essaie de se fondre dans la masse, où les cerfs rois majestueux se battent pour La Biche.



L’homme traque l’animal comme s’il avait tous les droits sur lui prenant la forêt étourdissante comme un terrain de jeu qui lui appartient. La puissance des bois des cerfs est aussi mortelle que le plomb logé dans les fusils des chasseurs.



Alors que la biche scrute de son œil noisette le chasseur, ce dernier tend l’oreille à l’affût d’un bruit de froissement dans les feuilles, prêt à dégainer. Mais… la forêt est un labyrinthe, la nature gronde sans précédent et alors qui de la biche ou de l’homme est en train d’être encerclé et pris au piège ?



L’intensité du roman est instaurée dès le départ avec le point de vue de la biche et la traque menée par Gérald.

C’est un conte écologique aux multiples antinomies : la grâce de la biche affronte la violence des chasseurs, la cruauté de l’homme contre la loyauté de l’animal, l’immensité de la forêt écrase la petitesse de la chasse.



Ce conte a une forte dimension féministe narrée avec subtilité à travers une figure féminine, Linda. La biche apparaît aussi comme la métaphore féminine, traquée par l’homme. Je crois d’ailleurs que c’est le message clé de ce roman qui est déjà en lice pour deux prix &#xNaN
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Biche

Je remercie les éditions Mon poche et Babelio pour ce petit roman, reçu dans le cadre de l’opération Masse Critique Littératures. J’ai beaucoup apprécié cette lecture, ainsi que l’objet-livre, au format poche, que j’ai trouvé à la fois joli et facile à transporter.



Dans cette histoire, l’auteure aborde les thèmes des animaux, de la nature et de la chasse. Des thèmes que je trouve intéressant d’évoquer.



À travers ses mots, l’auteure donne vie à la nature, faisant le choix de la personnifier. Elle nous montre que cette dernière est pleine de vie, qu’elle ressent pleinement le monde qui l’entoure et qu’elle est importante.



Malgré quelques maladresses, la plume de l’auteure reste fluide, poétique et agréable. Les pages se tournent facilement.



J’ai trouvé que l’alternance des points de vue était intéressante. On se retrouve par moments dans la peau des biches ou de Hakim le hérisson, et d’autres fois dans celle des chasseurs, des rabatteurs ou du garde forestier. J’ai apprécié me retrouver dans la peau des animaux. Je les visualisais bien, dans leur environnement naturel. Je les ai trouvés attachants.



Petit bémol : une des scènes finales m’a semblé durer trop longtemps, rendant le passage peu crédible. Heureusement, cela n’affecte en rien le scénario.



J’ai trouvé également qu’il manquait à la fin du livre une note explicative sur la situation actuelle en France de la chasse du cerf en période de brame (Est-elle réellement autorisée en France ? Si oui, dans quels départements ? Pour quel motif ? Est-elle interdite dans certains cas ? Lesquels ? Et depuis combien de temps ? Combien de cerfs et de biches sont tués par an ?) Ces informations m’ont manqué lors de la lecture, et du coup je ne savais pas s’il fallait percevoir cette histoire comme une simple fiction ou comme un récit documenté.



Malgré ces petits détails, c’est une lecture que j’ai trouvée agréable et fort intéressante. Une lecture que je vous recommande vivement !
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Biche

Livre proposé dans le cadre du festival "terre de paroles" pour l'obtention d'un prix récompensant un premier roman. La couverture a un très joli graphisme et je me plaisait à découvrir les aventures de cette jolie biche, dont la quatrième de couverture nous dit qu'elle refuse la loi des hommes. Voilà un sujet accrocheur !

Le style d'écriture ne m'a pas réellement séduite. Quelques belles descriptions mais sans plus, une certaine tension pour emmener le lecteur. Ce qui m'a gêné c'est la personnification exagérée de la biche. Non une biche ne sourit pas. !.p113 "elle s'inclina lorsque furent chargés dans les coffres les corps des cerfs morts, ployant le genou par amitié pour les siens, secouée de ne pas avoir entendu leur dernière respiration." Hormis pour les chevaux, les animaux ont des pattes et les humains ont des membres, bras pour les supérieurs, jambes pour les inférieurs! A trop vouloir humaniser la biche on lui enlève ce qui fait la beauté et la force des animaux sauvages. Je comprends que l'auteur ait voulu en faire un personnage central de ce roman, mais cette approche amoindrit l'animal.



Finalement ce sont les stratégies de chasse qui sont les plus intéressantes, univers qui m'est étranger voire incompréhensible !" Pourtant ces animaux il les vénérait. Pourquoi veut-on tuer ce que l'on dit aimer ?"

Certains passages sont irritants. Le suicide de la biche malade dénommée Elisabeth. "Et, de ses dernières forces, arrivée au bord de la nuit, elle prit de l'élan sur ses pattes arrières, fit un dernier saut sans grâce et se jetta dans le précipice, propulsée vers le pied de la falaise entre deux cerfs amoureux" Non seulement cette bête malade se suicide, ce qui à m'a connaissance est le propre de l'homme, mais de plus interrompt dans sa chute les élans amoureux de deux ....cerfs!

Les personnages humains sont assez caricaturaux (en tout cas ne suscitent pas l'empathie) : chasseur omnubilé par l'exploit, qui collectionne quand même une trentaine d'armes, Linda...qui met du rimel et du rouge à lèvres pour aller à la recherche du chasseur égaré dont elle rêve depuis ses 20 ans et un gamin qui ne rêve que d'armes et de prendre la relève.... "Dans la grange, le chat noir le regardait sans bouger, juge et oracle de la fortune de l'enfant." Voilà le type de formulation qui annonce de mauvais engrenages. Pauvre chat noir, toujours mauvais augure! Le garde forestier Alan semble totalement dépassé et confond la fragilité des biches et celle de sa mère, toutes deux fuyant la violence des hommes !



"Gérald se fascina pour le trémolo du corps, manifestation physique de sa puissance d'homme sur la silhouette animale qui se détachait dans le noir... Il observa longtemps l'union de la fragilité et de l'épouvante. Il ne vit plus la dignité dans les yeux de la biche, seulement la résignation." Tout est dit : "Jubiler. Il profite de sa puissance et de sa certitude de l'abattre,"

Alors l'autrice fait durer la scène du duel à venir entre l'homme et la biche au point d'aller convoquer un papillon de nuit qui gêne le chasseur ( il me semble pourtant que les papillons de nuit ne virevoltent pas sous la pluie drue! ). Bref, on espère pour la biche et c'est ce qui fait que j'ai continué la lecture jusqu'au bout.
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