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Critiques de Nathalie Quintane (57)
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Envoyez la Brav-M sur ces imbéciles !

Recueil de textes et de dessins à propos des derniers mois éprouvants du monde tel qu’il est. Des cortèges contre la réforme des retraites ou contre les mégabassines, des émeutes de colère après l’exécution d’un adolescent, la répression s’abat sans pitié contre ceux qui contestent la recherche de plus en plus décomplexée du profit.

(...)

Pour en rire, plutôt que d’en pleurer. Car l’humour et l’autodérision permettent souvent de faire entendre des propos qui, trop sentencieux resteraient inaudibles. À glisser au pied des sapins.



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Un hamster à l'école

Je crois que je suis « mal placée » pour chroniquer « Un hamster à l'école ». Ou trop bien, tout dépend du point de vue. Je vous explique : je n'ai pas fait d'études de sociologie, mais il me semble que, lorsqu'on a le même âge, le même sexe, la même origine géographique, que l'on a fait les mêmes études et passé les mêmes concours pour faire le même boulot… il me semble que l'on risque fort de se trouver deux/trois points en commun, ce qui évidemment est le cas ! Alors, inutile de vous dire que ces petits chapitres en vers libres (rien de tel que cette forme inattendue pour nous faire sortir de notre zone de confort et nous réveiller, nous secouer !) sur l'institution scolaire, qui me renvoient à mon quotidien depuis plus de trente ans maintenant, m'ont ravie! Pas dépaysée mais ravie ! Évidemment, je m'y retrouve complètement et je n'ai pas résisté à cette écriture mordante et offensive, à l'humour pince-sans-rire et incisif de Nathalie Quintane. C'est bien simple, j'ai bassiné tous mes collègues pour qu'ils écoutent ma lecture de tel ou tel passage de son livre : je profitais des longues minutes perdues à la photocopieuse pour en coincer un.e/des (collègue.s) : « Tiens, écoute ça… », tandis que d'autres ont retrouvé des photocopies-tracts dans leurs casiers et pour ceux qui pensaient avoir échappé aux vers quintaniens, ils n'avaient qu'à regarder les murs de la salle des profs, généreusement tapissés d'extraits du livre (à cause de moi, on n'aura peut-être pas notre label « éco-collège » cette année)...

Un délice. Un vrai délice. Les sujets abordés ? Ils sont nombreux ! Par quoi commencer ? Ah si, bien sûr, parlons par exemple des notes qu'il a fallu transformer en compétences - matérialisées par des codes-couleurs (ça allait tout changer…) : « il aura fallu que les mots de/ l'entreprise pénètrent bien profondément/ toute la société pour qu'elle nous les refile/ comme on refile la chtouille. »

D'ambitieux missionnaires se sont courageusement aventurés jusque dans nos bleds de fin fond de campagne pour nous transmettre la bonne parole institutionnelle… Je me souviens de nos incompréhensions (réelles surtout et feintes un peu aussi) au sujet de ces dites compétences (sont-ce « des savoirs identifiés » ou « des savoirs mobilisés » ou les deux à la fois?), des colères qui les accompagnaient et des fous rires aussi avec mon collègue de lettres classiques… Et les sigles, les sigles… une spécialité de l'EN (quoique…) Quand soudain, en réunion, tu ne sais même plus de quoi on parle ! Et avec ces compétences, les bulletins, tels des tableaux de Pollock, devinrent très vite illisibles : « j'y comprenais rien/ c'était écrit tout petit, y avait des couleurs partout/ quatre pages en tout. Il a fallu que je me penche/ sur la question un bon quart d'heure avant de / comprendre, moi qui remplissais des bulletins/ depuis trente ans »

Un autre point : les projets... « Projet de ceci, projet de cela ; j'ai/ jamais vraiment compris ce que ça recoupait sinon/ que quand t'as un projet, tu dois remplir des objectifs/ (c'est comme ça que ça se dit) » (au passage, je me souviens d'une inspection où l'on m'avait interrogée bille en tête sur le « projet académique »… j'avais fini par avouer à mon inspectrice que je ne comprenais pas la question. Je flottais dans un étrange univers kafkaïen - un cauchemar que cette inspection.)

Il y a eu aussi le parachutage du fameux « oral d'Histoire des Arts » (sans prof dédié) : qui faisait quoi ? Tout le monde. Ah oui, tout le monde ? Et le prof de physique, il allait parler de quoi ? Et le prof de maths ? Je me souviens d'un échange fastidieux autour du « nombre d'or » pour nous démontrer qu'on avait bien besoin des maths aussi pour commenter un tableau. Et les discussions interminables autour de cela. Les refus des uns, l'engouement un peu forcé des autres, les modalités de l'examen qu'il fallait aller chercher je ne sais où sur Internet… « du coup, pendant sept ans, on a préparé surtout/ à la tour Eiffel, à la Joconde, et aussi aux affiches de / Norman Rockwell, surtout celle de la petite fille noire/ parce que ça permettait de parler de la/ ségrégation raciale aux États-Unis qui était/ au programme de 3e. Vers la fin, j'ai remarqué/ qu'il y avait de plus en plus de peintres pompiers/ genre les gladiateurs de Jean-Léon Gérôme./ Des peintures vraiment bien peintes./ Ça devait pas être facile d'expliquer aux élèves/ que ces peintures tellement bien peintes/ en fait c'était de la merde. »

Et ces oraux du bac où les gamins, fiers d'eux, balancent à la tête de l'examinateur des noms de figures de style comme s'il s'agissait d'un Sésame ouvre-toi leur permettant d'obtenir un 19/20 haut la main, et ce sans penser une seule seconde qu'ils en oublient de mettre en évidence le sens même du texte : « les candidats te sortaient des noms de figures de style/que j'avais jamais rencontrées personnellement/ comme la polysyndète ou l'homéotéleute/ après ils recopiaient scrupuleusement/ tous les mots qui appartenaient au champ lexical/ (ça veut dire vocabulaire)/ de la navigation ou de la pâtisserie, puis c'était la/ liste de tous les verbes à l'imparfait du subjonctif/ et ainsi de suite ». Voilà comment l'école vide de son sens la notion même de « littérature » en dépiautant le texte à l'infini et en lui faisant dire parfois le contraire même de ce qu'il dit ! Et puis, le bac, pour l'examinateur, ça signifie une semaine loin de chez soi. Le brevet, c'est mieux : « une journée à compter/ des points et demi sur des questions un peu floues/ de compréhension de textes de Le Clézio. » Les « questions un peu floues », ah, ah, c'est exactement ça ! T'es obligé d'admettre toutes les réponses, du coup...

Il faut aussi que je vous parle des « îlots » (non, non, on ne part pas en voyage : il s'agit d'un concept dans l'air du temps qui consiste à regrouper quatre tables, les élèves sont donc face à face, bavardent -forcément- et souvent tournent le dos au tableau) : tiens, je me souviens d'une Principale qui m'avait demandé un jour pourquoi je ne mettais pas mes tables en îlots (les îlots, c'est tendance aussi bien dans les classes que dans les cuisines). Je lui avais répondu que mes élèves étaient là pour travailler, pas pour discuter. Et puis, j'avais fini par lui demander pourquoi elle insistait pour que je change. Sans ironie aucune et avec une franchise désarmante, elle m'avait répondu : « C'est la mode ». Outre les îlots, le prof devait (doit - c'est toujours d'actualité ce truc?) « quasi disparaître/ au moins de leur champ de vision, on leur donne une A4/ avec des phrases toutes prêtes, à compléter, à manipuler, à inventer, à chambouler, et vite vite/ on se carapate derrière notre ordi dont on ne bouge plus », oui, les gamins doivent tout trouver tout seuls. Ca prend du temps (mais paraît-il qu'on en a suffisamment !) Et parfois ils ne trouvent rien, forcément…

Je pense aussi aux interventions des uns, des autres parce que c'est l'école qui doit résoudre tous les problèmes de la société : prévention drogues, problèmes auditifs, réseaux sociaux et cyber harcèlement, éducation à la santé et à la sexualité, lutte contre l'homophobie, initiation à la nutrition, théâtres forum pour l'égalité des sexes, petits-déjeuners allemands, espagnols, anglais… Et les heures de cours qui partent en fumée… ( déjà que quatre heures de français hebdomadaire, c'est un peu juste, hein !)

Et le temps perdu à se connecter à l'ENT (qui bloque), aux codes (qui marchent pas)…

Un livre-critique vivant, vibrant, drôle, désespéré, sensible, touchant qui dénonce, dans une langue-torrent où se mêlent tous les registres de langue, un système scolaire souvent absurde, des réformes dénuées de bons sens qui s'accompagnent d'un verbiage abscons et incompréhensible. Un beau portrait en relief d'une institution en liquidation...

Et puis, au milieu de tout ça, il y a des profs usés, sonnés, désarçonnés, consternés et des élèves qui suivent comme ils peuvent, cahin-caha, s'accrochant aux branches, si les hasards de l'orientation ne les envoient pas valser là où ils n'ont jamais pensé mettre les pieds, des élèves dont l'un d'eux, un jour, à la fin d'un cours, lèvera la main pour demander, tandis que sa voix sera presque recouverte par une horrible sonnerie tonitruante « -Mais Madame, finalement, c'est quand qu'on va profiter de la vie ? »

Magnifique !
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Ultra-Proust

J'aime bien sortir de temps en temps de mes habitudes, de mes certitudes, de mon confort mental.

L'occasion m'en a été donnée par un proche qui m'a prêté, sachant mon affection pour l'oeuvre de Proust, ce petit livre.

Ne connaissant pas l'auteure, j'ai lu un peu de sa biographie sur l'incontournable Wikipedia, qui m'a appris qu'il s'agit d'une « poète, écrivaine et enseignante « et plus loin, « fortement engagée à l'extrême gauche ». Ça ne m'a pas étonné venant de mon proche, qui est resté politiquement « rouge », alors que moi, en vieillissant, je suis plutôt devenu « rose pâle ».

J'étais donc un peu dubitatif, un peu inquiet de ce que l'auteure dirait de ces auteurs (Proust, Baudelaire, Nerval) que j'admire, mais au final, j'ai bien apprécié le contenu de ce livre.



C'est un livre court qui a la particularité de présenter d'abord 100 pages écrites par l'auteure, puis 4 textes passionnants du « Contre Sainte-Beuve » de Proust, un livre que je connais bien.

Vous me direz, elle ne se fatigue pas, Nathalie Quintane, d'écrire un livre à moitié, et de laisser le reste aux soins du cher Marcel.

Et pourtant, à la lumière de ce qu'elle a commenté, j'ai relu avec un autre regard tous les textes de Proust, et compris qu'elle avait raison: combien Proust est bien plus exigeant, plus subversif même, que l'image d'homosexuel des salons parisiens qu'on lui donne souvent de nos jours. Et combien il est plus important de lire Proust, comme d'ailleurs de lire Rimbaud, Baudelaire, Apollinaire, etc…, que de s'appesantir de façon voyeuriste et fausse sur leurs vies (un spécialiste de ce mauvais goût est Jean Teulé) car ce qui compte, c'est le génie de leurs oeuvres.



Nathalie Quintane étrille ainsi toutes celles et tous ceux qui, à notre époque, refont avec Proust ce que faisait Sainte-Beuve, avec « sa méthode Sainte-Beuve » qui était de considérer que la clé de compréhension de l'oeuvre d'un écrivain est dans la connaissance approfondie de sa vie d'homme. Cette approche est critiquée sévèrement par Proust qui considère au contraire que l'écrivain emploie son moi profond pour écrire ses oeuvres, et que rien de sa vie « mondaine » ne pourra en rendre compte.

Or, Quintane nous livre un florilège de ce que des soi-disant proustiens médiatiques viennent dire à la télé,ou dans d'autres médias. C'est particulièrement drôle, et un certain nombre de nos grandes têtes littéraires en prennent pour leur grade (ainsi en est-il des Enthoven père et fils ou de notre académicien Antoine Compagnon, avec sa longue narration des hésitations de Proust sur le format du porte-plume qu'il compte offrir ).

Et l'auteure de s'insurger sur l'image lisse, bourgeoise que l'on veut donner de Proust, alors que, et je partage son avis sur ce point, Proust n'est pas un auteur gentil, son acuité psychologique lui fait très souvent être féroce avec les travers de celles et ceux qu'il dépeint.

Et sa réflexion permanente sur l'identité va beaucoup plus loin que sa « surface » d'homosexuel à laquelle certains s'attachent.

Mais de là à en faire un auteur révolutionnaire, comme le fait Quintane, c'est sans doute beaucoup. Et de postuler que tout ce qu'écrit un auteur a forcément une portée politique, j'ai un peu de mal à suivre. Chez Proust, à mon humble avis, la question de l'esthétique, de l'art, est essentielle. Et je ne suis pas à même de juger si les références aux auteurs contemporains, tel Rancière, sont fondées,

L'auteure poursuit son « Ultra-Proust » en élargissant son propos à Baudelaire, puis à Nerval, qui sont les deux poètes auxquels Proust a consacré une étude magistrale, ces textes du « Contre Sainte Beuve étant reproduits in extenso dans la deuxième partie du livre.

Elle va au-delà d'un simple commentaire des textes de Proust. Cela m'a paru un peu hors sujet, mais très instructif sur l'oeuvre de Baudelaire (son analyse des rapports entre les Petits poèmes en prose et les Fleurs du mal, formidable), mais surtout de Nerval. J'y ai compris chez lui l'influence des romantiques allemands. Sa mise en perspective des oeuvres en prose et des Chimères est magistrale.



Bref, malgré ses excès, et une certaine forme de radicalité, ce petit livre m'a agréablement surpris par sa qualité.

Et le fait que pour une écrivaine ou un écrivain, ce qui compte, c'est son oeuvre, et non les petites anecdotes à propos de sa vie, je ne peux qu'être d'accord.

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Un hamster à l'école

C’est le titre qui m’attiré. J’ai visualisé un petit rongeur engrangeant dans ses bajoues un maximum de nourriture et je me suis dit : « Tiens, l’élève serait cette sympathique bestiole ! Bon. L’auteure est une prof qui a 34 ans d’expérience, voyons ce qu’elle à dire. Après tout nous avons un profil très semblable… »

Pffff, dur, dur..

J’ai peiné sur ce court texte qui était censé évoquer l’évolution de notre « belle » institution au cours des dernières décennies.

Les thèmes sont conformes à ce que j’attendais : sa scolarité plus ou moins réussie, la salle des profs, les établissements fréquentés, les bavardages avec les amies sur la scolarité de leurs enfants, les bulletins et les fameuses évaluations, l'orinetation, les nouveaux patrons ici de collèges et la nouvelle politique nationale de l’Education.

Le hic, c’est que ça passe du coq à l’âne, c’est décousu, sans suite… C’est pénible.

Le ton est censé être percutant.

Je n’ai pas trouvé. Je crois que j’ai été bien trop dérangée par « le style » de cette auteure. Elle écrit de la poésie ? Anime des ateliers d’écriture ?

Un exemple vaut mieux que de longs discours alors :

« - Les gens que j’ai connus le plus à gauche dans l’Education nationale, et quand je dis à gauche je devrais dire à l’extrême gauche, l’amorce de la dérive de la gauche vers la droite s’étant accentuée sous Mitterrand, ceux qu’auparavant on classait à gauche après être passés par le centre sont à présent à droite, être de gauche, de droite et du centre ne signifiant pas qu’on n’est ni de gauche ni de droite ni du centre mais qu’on est de droite, tout bonnement et donc les personnes du personnel de l’Education nationale que j’ai connues le plus à gauche (ancienne manière), ce sont les patrons, les chefs si vous voulez : les principaux. »

Pour finir, je ne sais pas qui sont les hamsters du titre. Les gosses. Le prof qui cavale dans sa petite roue avec l’énergie du désespoir, à fond, s’épuise, pour à final faire du surplace ?

Sais pas.

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Crâne chaud

L'écriture de Nathalie Quintane est officiellement qualifiée d'expérimentale: ça me rassure, car je ne sais que faire sinon de ce livre... quelques indices, quelques plots auxquels se raccrocher: Brigitte Lahaie avec qui elle entretient des conversations imaginaires après avoir relaté des entretiens radiophoniques, réels ceux-ci. Une conversation peu naturelle dans un café,avec une amie, qui se prolonge tout le long du livre. Différentes strates de vie qui se chevauchent et créent une immense confusion, tout comme ces phrases non finies ou non commencées - oui, son écriture en vient à m'influencer - les répétitions, et un récit globalement sans queue ni tête dont le thème est, globalement, l'amour sexuel, enfin, le sexe, tout ce qui touche au sexe, crûment.

Le terme "expérimental" a tendance à éveiller ma curiosité mais honnêtement, ici, j'ai perdu pied et me suis grandement ennuyée, quand je n'ai pas trouvé certains passages ridicules.
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Un hamster à l'école

Longue oscillation avant de lancer l'écriture d'une critique de ce livre qui parle de l'école, plus précisément de l'expérience d'une professeure de Lettres en collège.

J'imagine que l'intention était de se purger de longues années dans l'enseignement, à travers un genre chéri par l'autrice (la poésie), arrosé d'une bonne dose de sarcasme, de comique et de réalisme.

Je doute du résultat. Il existe, prend la forme d'un livre, mais qui que nous soyons en tant que lecteur - élève, ancien élève, professeure, professeur retraité, parents d'élève, grands parents d'élèves - nous pouvons nous demander si ce livre nous a instruit ou diverti ? Il a certainement eu de nombreux bienfaits pour celle qui l'a écrit mais pour celui qui l'a lu ?

Je ne suis pas certaine que le phrasé de la rue, des banlieues ou l'oralité, soient les meilleurs procédés pour parler d'un sujet somme toute sérieux (et préoccupant). Il est presque dommage qu'une professeure de Lettres, qui plus est "brillante" , gâche ainsi son talent et offre une purée de mots... Je me demande ce qu'en ont pensé ses (anciens) élèves, ses collègues. Etait-ce, pour Quintane, une manière de s'en foutre, en attendant les prochaines vacances, exprimant ainsi qu'on fait avec les moyens du bord le métier de professeure et donc de la même manière un livre sur ce thème ?

J'ai souri parfois mais trop rarement contrairement à ce qui était promis en 4eme de couverture, je n'ai pas pleuré non plus car la forme choisie a tué, d'emblée, toute crédibilité , à l'inverse d'un Pennac, capable de faire s'émouvoir un lecteur sur ce métier et ce que sont les publics avec lesquels l'enseignant a affaire chaque lundi matin.

J'ai tout de même apprécié découvrir une autrice.



La poésie en vers libres, je l'aime, farouchement, d'autant plus quand elle s'apparente à un récit, Ponthus me l'a fait aimer ainsi, il parle vrai, il parle fort, il parle comme il pense et comme il vit, en ouvrier cultivé, en fin limier du vers. Son amour des Lettres il le transmet, pari que Quintane n'a pas ( ou difficilement), selon moi, su relever. Dommage.

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J'adore apprendre plein de choses

Dans j'adore apprendre plein de choses, Nathalie Quintane livre un tableau réaliste, brut de décoffrage et pourtant plein d'humanité, de notre système éducatif.

Pas de statistiques, pas de pourcentages de réussite au baccalauréat, pas de critiques sans fondement sur le rôle supposé des professeurs dans l'appauvrissement de la qualité de l'éducation, pas de propositions farfelues, pas de projet de réforme, rien de tout ce que l'on a l'habitude d'entendre sur l'éducation dans notre beau pays. Et surtout pas de yaka fokon !

En XXV saynètes mettant en mouvement le personnel éducatif, technique et administratif, les parents, les élèves, les inspecteurs, les politiques, elle met le doigt là où ça fait mal et là où la plupart des spécialistes auto déclarés de la pédagogie que compte notre pays ne peuvent que démontrer l'inanité de leurs prétendues compétences.

Le professeur est le personnage principal de ces différents tableaux.

On le voit toujours seul face à sa classe, face à l'élève qui le braque avec un pistolet factice, face à l'inspecteur en "costume de velours prune", qui vient mesurer sa capacité à enseigner, face à l'élève qui se verra interdit de cantine si d'aventure ses résultats sont mauvais, face à la réforme de l'orthographe alors que le député Lamartine écrivait enfant et enfants sans t, face à l'enseignement de l'histoire, face au formalisme du langage qui lui impose "On désire l'épiphanie d'une langue sans gibbosités".

Il a survécu au mouvement de "compensation par les clubs de théâtre", à celui de la "réxplication", aux règles d'accord des mots composés qui fondent l'accession à la nationalité française, au "c'était pas mal de supprimer l'estrade", à la restauration de l'histoire et du poème.

Il s'accommode de la CSP - Commission Supérieure des Programmes, met en oeuvre la restauration de la dictée "C'était une belle journée d'été. le soleil tapait fort. Il faisait beau en effet. C'était toujours les mêmes départs.". Pratique toujours "Que celui qui a lancé cette boulette se dénonce ! S'il se dénonce, la classe ne sera pas punie."

Résiste aux "pédagogies alternatives".

Par ces saynètes à la fois réalistes et drôles (parfois on rit jaune), Nathalie Quintane présente avec justesse les différents rôles de composition que doit remplir le professeur. Il est confronté à la concurrence de plus en plus rude de la télévision, d'internet et des réseaux sociaux, aux mouvements de modes qui s'affranchissent des règlement scolaires, "Tu te souviens de l'année où les filles avaient le string qui dépassait du jean ?", au sacro-saint principe de précaution qui réduit le champ de ses initiatives "Vous avez fait couler de la cire ? - Dans une casserole ? Sur du feu ? - Mais qui avait autorisé ça ?"

Le livre se lit d'un trait. L'auteure confronte le lecteur à sa propre expérience du système éducatif et démontre la difficulté de concevoir un système pour la multitude en lui demandant de répondre à des objectifs aussi divers qu'opposés. Elle aborde la question des niveaux au sein d'une même classe concluant un dialogue supposé entre deux pédagogues par "De toute façon, il restent moyens, le pays a besoin de moyens pour fonctionner"

Tirés à hue et à dia, les professeurs peuvent être amenés à penser

"Ne faisant pas, nous perpétrons quand même. C'est quand nous ne faisons rien que nous perpétrons le plus."

Une conclusion s'impose :

"L'école-France dans le pays-France est celle du présent à valeur de vérité générale"



Un livre qui donne le vertige, un livre de non spécialiste qui devrait être lu par tous les spécialistes déclarés du système éducatif
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Un hamster à l'école

Ne croyez pas en lisant ce titre que vous trouverez relaté quelque expérience déviante d'un prof féru d'expérimentation pédagogique, il y a longtemps que les hamsters sont interdits en classe because les allergies ! Le hamster ici, c'est le prof dans sa cage de classe, moulinant sans fin de l'instruction, assommé par des réformes et un management de plus en plus ineptes de façon à lui faire accepter tout et n'importe quoi sans moufter.

Mais ce livre, loin de se résumer à cela, empoigne l'école par tous les bouts. En de courts chapitres, il dresse un portrait sensible de ce monde où tout un chacun est passé et que l'auteure n'a jamais quitté puisque prof de français ( agrégée) dans un collège du sud de la France. Les entrées prises par Nathalie Quintane pour décrire cette énorme machine qu'est l'école à la française sont multiples. Du changement d'atmosphère d'un établissement à l'autre, même distants de quelques centaines de mètres, à la notation, au verbiage imposé aux profs aux devoirs à la maison en passant par à l'autorité voire à la solitude du prof après son travail, tout sera passé dans la moulinette littéraire de cette auteure inclassable.

"Un hamster à l'école" se démarque franchement de toute cette production éditoriale de profs racontant leurs expériences souvent de la même façon, soit sur le mode humoristique soit politique. Ici, il n'y aura pas à trancher, ce sera les deux modes qui seront employés mais avec plusieurs singularités.

Il y a d'abord, en plus de son regard critique jamais méchant, le style même de l'auteure, mélange subtil de langage parlé et de phraséologie plus complexe, dont les mots s'entrechoquent comme pour montrer la diversité de la langue actuelle ( et peut être la diversité des publics de certains établissements). A cela se rajoute, une autre originalité, celle qui fait apparaître le texte comme un poème, avec cette convention typographique du crochet en bout de ligne quand le ver est trop long. Ce n'est pas réellement un poème, ou alors des vers libres, de la poésie contemporaine ( ne pas oublier que Nathalie Quintane est poète également et surtout ne pas effrayer le lecteur potentiel qui pourrait croire à un ouvrage trop déviant surtout s'il est habitué à Delphine de Vigan). Cette mise en page attire l'oeil et oblige le cerveau à prendre de nouveaux repères de lecture, comme si, en utilisant ce procédé, on voulait également exhorter les enseignants à s'extraire un tant soit peu du cadre très strict de leur boulot, qui après la poste ou la SNCF est en train d'être soigneusement cassé.

Même s'il est certain que "Un hamster à l'école" trouvera plus facilement lecteur dans le milieu enseignant tant il connaît bien le milieu évoqué, le lecteur lambda lui prendra plaisir à sourire ( parfois jaune) à ce décapant portrait d'une enseignante qui montre combien ce métier, cette institution qu'est l'école, est diablement complexe ( et en danger). Et face à cette complexité, du recul et de l'humour permet de mieux l'appréhender, le comprendre et ...le défendre ?
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Crâne chaud

Bon, j’ai pas compris grand chose, du coup, c’est un peu rude de ne mettre qu’une étoile. Il m’aurait fallu certainement aller plus loin, chercher, m’intéresser, conceptualiser ou référencer… je ne sais pas.



Mais voilà, je suis un gourmand, bien plus qu’un gourmet et je passe souvent trop vite sûr ce qui m’égare. Et là, je l’avoue, je me suis perdu.
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Antonia Bellivetti

Challenge ABC 2017-2018

23/26



Où le temps d'un été qui s'étire d'ennuis et d'occupations tantôt idiotes tantôt plus responsables, Quintane nous emmène dans une banlieue.

Mais finalement; ce pourrait être ailleurs, dans n'imorte quelle petite ville ou village de province où rien ne se passe que l'étirement des jours des 2 longs mois de vacances, longs surtout lorsque, parce que, l'on est jeune et que rien n'est prévu pour vous, ou que vos parents ne peuvent rien vous payer, c'est selon.

A moi aussi e court roman m'a semblé bien long. Autant que 2 longs mois de vacances quand on est jeune. Et comme ce type de vacances, il va sans doute glisser de ma mémoire.

Sans doute suis-je injuste, puisqu'il y a des recherches formelles, qui ont pu me faire penser à celles de Sophie Divry. Mais sans le petit truc qui fait que Divry m'embarque et que là je suis restée à quai.
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Que faire des classes moyennes ?



Au titre de "Que faire des classes moyennes ?" , comme en écho , je réponds par une question : C'est quoi ce livre ? Et n'entendez pas dans le "quoi" quelque chose de dépréciatif, de moqueur, de soupir excédé de lecteur ayant été agacé....non...entendez plutôt une interrogation épatée, celle de quelqu'un découvrant un territoire inconnu qui l'étonne agréablement.

Pour répondre à ma question disons que le livre de Nathalie Quintane serait de la sociologie qui aurait zoné chez Desproges, bu un verre avec un révolutionnaire et décidé de tirer la langue à tous ces illusionnistes du langage qui glosent à longueur d'année dans nos médias. En le qualifiant ainsi, je suis encore bien en dessous de la vérité, car ce texte presque foldingue développe bien plus que cela.

En prenant comme thème l'idée que l'on se fait, que l'on essaie de nous donner des classes moyennes, l'auteure, navigue dans ce concept au gré d'une fantaisie que je qualifierai de rageuse. Avec une poésie gauguenarde, elle associe toutes sortes de théories, de calculs, décrits des schémas en bouteille, en pyramide, baguenaude au gré des clichés, cite longuement Debord, part en Afrique, rôde dans les lotissements de banlieue, débusque les moindres signes de ce qui pourrait caractériser cette classe moyenne, masse nébuleuse et moutonnière. Sans jamais répondre réellement à la question du titre, au fil des pages, par petites touches, par toutes petites saillies impertinentes, par des détails glissés subrepticement au détour d'une phrase, le portrait se dessine petit à petit. Et celui que j'ai cru dresser, moi membre de cette classe moyenne, est franchement pas sympathique. Je suis donc un ex pauvre qui fait tout son possible pour ne pas revenir en arrière, consommant, courant, me perdant dans des désirs balisés par des riches, fermant les yeux sur les miséreux pour qu'ils ne gâchent pas ma petite vie, ayant peur de l'étranger, vivant dans l'illusion de la richesse, de la culture et de la démocratie. Oui, c'est cinglant comme une des dernières phrases de son livre, qui ouvre des champs de réflexion pour qui veut l'entendre : " ...les classes moyennes étaient en train de mettre en place le système de compensation qui permettrait que tout change pour que rien ne change, ...", affirmation qui laisse à penser qu'elles sont sans doute le principal obstacle à tout changement démocratique.

La fin sur le blog
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Un hamster à l'école

99 pages sur 198, j'estime que j'ai fait le job. Et j'arrête là.

Quand je finis ou abandonne un livre, 3 options s'offrent à moi: la poubelle (c'est vraiment trop pourri pour que je prenne le risque que quelqu'un d'autre y perde son temps), la boîte à livres ou le don (je ne le relirai pas mais je veux faire profiter quelqu'un d'un bon kif/Je n'ai pas aimé mais probablement que ça peut plaire à quelqu'un qui a d'autres goûts que les miens), ma bibliothèque (je le relirai / je le lirai quand ce sera le bon moment). Là j'hésite entre les 2 premières.

Nathalie Quintane raconte - non, même pas - parle de sa vie de prof. Déjà, la mise ne page est nulle, avec des rejets qui font penser à de la poésie mais qui n'en est pas. En plus, ça ne sert pas du tout le texte. Le contenu m'est totalement inintelligible moi qui partage pourtant son expérience ! Dans le premier chapitre, elle se targue d'avoir été, élève, très bonne en français. Et ben mon cochon! J'ai tout le temps envie d'écrire en rouge dans la marge "précisez", "Que voulez-vous dire ?". C'est ça le hic: je ne comprends pas où elle veut en venir. Ce n'est ni drôle, ni émouvant, ni édifiant, ni rien. C'est du rien. Allez, j'ai tranché, poubelle.
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Que faire des classes moyennes ?

Je n’avais rien lu de Nathalie Quintane avant ce petit ouvrage. Sa forme littéraire est parfois un peu surprenante mais révèle quelqu’un qui s’intéresse à la langue et aux moyens de l’expression. Elle fait un usage abondant de l’ironie ; mais comment parler de notre déliquescente société sans ironie, c’est à peu près la seule défense qui nous reste pour ne pas sombrer, corps et biens. La conscience étant devenue, comme l’on sait, un grave inconvénient.



Ce petit livre parle donc de cet agglomérat vague que constituent les classes moyennes, de ses motivations, de ses choix désastreux et de leurs conséquences sur l'évolution de notre société. Il ne prétend pas apporter de réponses et se contente d’interpeller à travers cette interrogation d'autant plus inquiète que Nathalie Quintane se reconnait elle-même comme appartenant à cette catégorie sociale.

Ce que veut la classe moyenne, avant toute chose, c’est sauver ses fesses ; la classe moyenne a la hantise du déclassement. Les pauvres, eh bien qu’ils se démerdent les pauvres ! La classe moyenne n’aime pas se souvenir d’où elle vient, de ce à quoi elle appartient et surtout vers quoi elle est en train de retourner.

La classe moyenne veut à tout prix continuer à s’illusionner (par exemple, à admirer et imiter les riches qui la préssurent et rient d'elle) ; et peu importe si cette persistance dans l’illusion mène à son propre désastre puisque, après tout, la classe moyenne n’existe pas ailleurs que dans ses illusions. Le prolétariat : non et non ! La classe moyenne, malgré tous les démentis qui lui sont chaque jour infligés se voit appartenir à une élite. En tous les cas, elle veut y arriver et merde aux pauvres. Ces salops de pauvres qui, malgré tous les efforts que l’on fait pour ne pas les voir, pour habiter ailleurs qu’eux dans des « stratégies résidentielles », réapparaissent obstinément et toujours plus nombreux; ces pauvres qui le plus souvent se voient appartenir à la classe moyenne ...

J'ai noté aussi cette remarque: "Le ressentiment est une révolte qui a mal vieilli et c'est dommage, bien dommage pour celles et ceux qui en sont les victimes. "

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Remarques

“Quand le coffre s’ouvre, il emporte ma main avec lui.»



Il n’y a que des phrases plates dans «Remarques», le premier livre de Nathalie Quintane, paru en 1997 (Cheyne éditeur). Elle observe, s’observe et décrit le plus simplement possible, des comportements et réactions humaines que l’on peut reconnaître, en voiture, dans la maison ou ailleurs.



« Quelquefois on cherche des yeux son appareil quand un téléphone sonne à la télévision. »



«Remarques» est un livre déconcertant et plat, irritant et génial. Mais de quoi ce livre nous parle-t-il donc ? Est-ce un appel à sortir des comportements automatiques et à redécouvrir son propre corps ? Une parenthèse pour s’évader du bruit incessant des media et du spectacle ? Un manifeste politique, une dénonciation du vide des vies contemporaines ? Une démonstration qu’on peut écrire et donner à penser sans sophistication, une façon de battre en brèche le fantasme de la toute puissance de l’imagination ? … ou tout simplement un livre de remarques.



«Plus je balaie, plus la poussière devient visible.»



Un livre inspiré, l’air de rien, et d’une grande liberté.



«Si je me frotte les yeux en pleine journée, ensuite on pourra croire que je me réveille.»
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Un hamster à l'école

Très très rigolo et bien déprimant, un cocktail assez rare que j'ai beaucoup apprécié.

Le marasme de l'Éducation Nationale décrit par une professeur qui constate que le système est pourri et absurde et perpétue les inégalités malgré les bonnes intentions de ses fonctionnaires. La forme n'est pas académique, ce n'est pas celle d'"une prof qui écrit" ( expression toujours usitée avec condescendance) mais une auteure au propos percutant et personnel. On peut y retrouver de vieux souvenirs d'élève comme des rappels de pratiques scolaires actuelles qu'on connait parce qu'on est parent ou proche d'élève, proche aussi d'enseignants : des pratiques décortiquées avec précision et dérision pour pointer des résultats dramatiques. Cette forme a pu surprendre et agacer semble-t-il, ce n'est pourtant pas du Mallarmé non plus, c'est tout à fait compréhensible et bidonnant.
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La cavalière

Retour sur un cas de 1976 dans l'éducation nationale. Une professeure agrégée de philosophie au lycée de Digne fut suspendue de ses fonctions et inculpée d'incitation de mineurs à la débauche.



Retour sur une époque post soixante-huitarde dans un livre à la structure et au style éclatés et déstructurés. Une lecture difficile, qui souffre de sa radicalité, de digressions incessantes, de ses références désordonnées et à un contexte qui m'est trop lointain
Lien : https://www.noid.ch/la-caval..
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La cavalière

Le style et l’écriture.

Pas simple. Certaines phrases telles un homme déconstruit ou déstructuré sont absconses.

Exemple. Justifier par des artistes qui n’ont plus besoin d’eux le fait de mettre à genoux trois quart de la population.

Pas de contexte clair et une impression d’inachevé.

Que veut dire l’auteur ? Un peu avant, Pinault et Arnaud qu’elle présente comme des défonceurs de portes ouvertes en exposant des artistes reconnus de longue date. Tout le monde connaît bien sûr, Lavier, Curlet, Cattelan, ou alors c’est que ...

Je subodore ce qu’elle veut dire et qui ne me convient guère, quand aux genoux à terre je sens un rabaissement postural ou culturel qui me convient encore moins.

Bref, comprenne qui pourra et comme il le pourra.



Le style.

En rien linéaire, je lis circonvolutions dans un article. On parle de ci puis de ça et encore de quoi d’autre, tournant autour du pot que parfois on atteint et la lumière fut, ou que l’on n’atteint pas, pas grave. Inversement des enchaînements partant d’un point donné nous mènent en tous sens en dépit du bon.



Donc accrochez vous à la lecture.



L’histoire.

Ai je dit une grossièreté en parlant d’histoire ? C’est plutôt un manifeste, un recueil d’idées et effectivement et accessoirement il y a une histoire, celle de Nelly, illustre personnage connue que de ceux qui la connaissent. Ah, le temps et l’oubli !

Années 68 et post 68. Pour certains une autre vie s’impose, Ardèche amour eau fraîche petits boulots ou rapine. Dans le monde éducatif, Nelly est professeur, d’autres façons d’enseigner émergent dont certaines gênantes, d’où, Nelly rebelle contre tout, cela suffit, il faut s’en débarrasser. Je vous laisse découvrir de quoi il en retourne. Idem pour Françoise radiée des tablettes de l’éducation nationale, vous savez la machine à écraser l’individu. Les méthodes de radiation sont discutables il est vrai, mais où mettre des limites à la liberté sexuelle par exemple, d’autant qu’avec le temps, une galanterie peut être prise pour un harcèlement machiste.



Radicalité.

Elle imprègne l’oeuvre de Nathalie Quintane et sa Cavalière.

Une phrase prise au hasard :

C’est aujourd’hui drôle de penser que pendant des années on a tenu pour acquis le fait qu’en gros l’état nous voulait du bien, ou en tout cas ne songeait pas tous les matins à nous larder de coups de bottes au sol et nous ôter un œil.



Tous les matins ?



La Cavalière est un livre qui demande effort. Celui de s’adapter au style et à l’écriture de Nathalie Quintane. Une question se pose, face à des excès étatiques ou institutionnels comme cela arrive parfois, les réponses ne peuvent elles être elles aussi excessives. Malheureusement, je crois que oui, écoutons nous afin d’éviter qu’un seul point de vue s’impose, c’est dangereux surtout s’il est néfaste.



Pour la conclusion. Désolé je ne connais pas plus Jean-Daniel Pollet que son film l’Ordre. Par contre, ouf, j’ai vu la Salamandre et Bulle me reste en mémoire.

Et pour en revenir à Piollet : Arrêtez pendant qu’il est temps, arrêtez.



J’ai compris même si d’une citation, on peut lui faire dire ce que l’on veut : j’arrête.
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Un oeil en moins

Un oeil en moins est un bel objet littéraire.

Nathalie Quintane a suivi, au gré de ses engagements les phénomènes contestataires des deux dernières années.

Elle a ainsi été témoin de Nuit debout, elle a donné des cours de français à des migrants, et a suivi une association de province qui aide ces personnes, enfin elle s'est rendue à Notre-Dame-des-landes.

Ce sont donc ces phénomènes qu'elle nous donne à voir dans ce livre et elle se propose d'en extraire la substantifique moelle littéraire.

Ainsi au cours de ces 400 pages on ne s'ennui jamais car on est témoin et on peut également apprécier son travail de la langue dans un style concis et poétique à la fois.

Les tournures de phrases parfois équivoques donnent à rire.

Cependant si c'est un livres certes militant, il offre un certain recul sur la nature des actions menées, et tout est évoqué avec une grande lucidité.

Et un sens de l'humour sous-jacent rend la lecture tout à fait plaisante.

Un livre lu le temps d'un week-end, que je retiendrai comme une lecture agréable et enrichissante.

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Que faire des classes moyennes ?

Drôle de petit livre, tout à la fois l'impression de croiser Houellebecq pour le surplomb condescendant et affectif pour son sujet d'étude, Debord pour les sentences aussi justes que périssables et Perec pour les mathématiques facétieuses.

Tout a la fois emprunt d'une réelle acuité, parfois drôle, mais souvent erratique dans son travail d'exposition, d'où cette sensation de ne pas savoir en définitive à quel objet on a réellement affaire.
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Un hamster à l'école

Un écrit drôle et sarcastique qui pointe les dérives et parfois la complexité du monde du professorat. L𠆚uteure arrive avec justesse à décrire le métier, avec cette évaluation constante, la lourdeur du jargon administratif. La remise en question constante que l’on peu éprouver en étant face à une classe.

Un écrit percutant et qui soulève de réelles questions pour faire évoluer le métier.
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