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Critiques de Nathalie Skowronek (75)
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Un monde sur mesure

Un monde sur mesure. Quel titre bien choisi !



Le monde de la mode. La mode est un monde et après lecture, on comprend mieux les arcanes d'un domaine qui semble tellement superficiel. Dans « Au Bonheur des Dames », Emile Zola pointe le formidable essor économique de Paris, la construction des boulevards haussmanniens et le développement des grands magasins où la fièvre acheteuse de la bourgeoisie crée quantité d'emplois dans la mode féminine. Ces temples du prêt-à-porter signent aussi la disparition des petits commerces.



Il y a des similitudes et des traits de caractère aussi.



Vêtements, habits, fripes, fringues, loques, chiffons, shmattès en yiddish.



C'est l'histoire très brève mais ô combien touchante de la saga familiale de l'auteure depuis les années 1920 jusque dans les années 2000. Son arrière-grand-mère paternelle, fille de tailleurs, émigre de Pologne à Charleroi (Belgique) où, pour survivre, elle se met à acheter et vendre ce qu'elle peut sur les marchés, sans renoncer à exercer un jour le métier familial. Ainsi démarre l'aventure belge qui, au cours de la Deuxième Guerre mondiale, connaît des coupes sévères et douloureuses dans ses rangs.



Dans les années 1970, les parents de Nathalie nourris par leurs gênes, ouvrent un premier magasin de vêtements à Gand. Ils voient grand et s'adaptent très vite à une clientèle exigeante et changeante. La croissance du bien-être donne une impulsion très dynamique au commerce gantois qui va se démultiplier jusque dans Bruxelles. le père gère et la mère opère ses achats au Sentier à Paris, quartier mythique du textile où elle fait ses choix aussi bien chez les grossistes que chez les fabricants.



Avoir l'oeil et le flair est une condition sine qua non dans ce commerce qui se répand comme une traînée de poudre. La concurrence est rude, les clients veulent sans cesse de la nouveauté, ce qui est « tendance » mais pas comme tout le monde. le travail est inépuisable, acheter, stocker, étiqueter, changer les étalages, susciter l'attrait de la clientèle, lui donner l'envie de dépenser son argent.



Suivant la tradition, Nathalie travaille dans l'entreprise familiale durant sept ans comme directrice et coresponsable des achats. Accompagnant sa mère au Sentier, elle découvre ficelles et arrangements d'un métier qu'elle a toujours connu mais pour lequel elle ne se sent guère d'affinité.



Dur constat d'un monde qui l'est tout autant : « L'esprit de compétition nous aveuglait. Il nous faisait nous méfier de tous. Notre course seule ne nous intéressait pas, nous ne lui donnions de la valeur qu'à condition d'être mise en comparaison avec celle de nos rivaux. Nous n'étions grands et forts que par rapport aux faibles et aux petits Personne n'existait en soi. Seul l'autre avait la capacité de nous reconnaître. Une loi intangible jusqu'à l'absurde » (p. 160).



Les Juifs d'Afrique du Nord se sont bâti une solide réputation de bons faiseurs dans le Sentier. Dans les années 90, dépassés par leur succès, ils cherchent des ateliers d'appoint, de la main-d'oeuvre fiable, discrète, rapide et endurante. C'est ainsi que peu à peu les Chinois de Paris rachètent des locaux délaissés et deviennent les principaux fournisseurs en shmattès de la place.



Ainsi va la vie, tout change en permanence. Dans les années 2000, les parents Skowronek ont anticipé la crise économique et ont revendu leurs magasins. Les grandes enseignes internationales font à présent les délices de notre société de consommation. La concurrence est toujours aussi âpre. Les ateliers de confection des pays producteurs, clandestins ou non, sont construits à la va-vite et parfois un immeuble s'effondre et cause la mort de centaines et de centaines de personnes comme le Rana Plaza au Bangladesh en 2013. Remplacés aussitôt par d'autres. Sinistre retournement des valeurs, le profit domine la vie humaine.



Autre vie pour Nathalie, tenaillée par l'écriture. Son premier roman paru en 2011 « Karen et moi », touchante rencontre littéraire d'une petite fille avec l'oeuvre de l'auteure de « La Ferme africaine », est d'emblée finaliste de plusieurs prix littéraires belges, dont le Rossel.



Un Monde sur Mesure est le quatrième livre de cette auteure belge à la plume lisse, érudite et observatrice de son monde, extérieur et intérieur. A recommander chaleureusement.



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Max, en apparence

Max était un homme affable et séduisant, un homme d'affaires prospère, et pour Nathalie, le grand-père qui l'accueillait chaque été à Berlin ou à Marbella. Mais derrière les apparences de réussite et de respectabilité, Max était un être insaisissable, secret, sans passé. Il avait abandonné la Belgique, sa femme, sa fille, pour se refaire une vie en Allemagne avec une nouvelle épouse allemande et un associé à l'Est, derrière le Mur. Il voulait oublier la guerre, les camps, la mine. Mais le numéro tatoué sur son avant-bras était un rappel constant de son passage dans les camps de la mort. Quand Nathalie se rend compte qu'elle a oublié ce numéro que son grand-père arborait ou cachait au gré des circonstances, elle éprouve le besoin de trouver, par-delà les non-dits et les silences, le Max qui se cachait derrière les apparences.





Ils n'étaient pas nombreux, à la fin de la guerre, ceux qui voulaient parler de l'enfer vécu dans les camps de concentration nazis. Honte des rescapés à avoir survécu là où tant d'autres sont tombés ? Besoin d'oublier ces horreurs sans nom ? Intuition que ceux qui avaient échappé aux camps ne pourraient pas comprendre ce qui s'y passait ? Volonté de tourner la page ? Pour les survivants, il s'agissait de se taire, de faire profil bas, de ne pas se faire remarquer. Mais peut-on oublier qu'on a vu la mort de trop près, qu'on a perdu un père, une soeur, une épouse, un fils ou toute sa famille ?

A travers le personnage ambigu de Max, son grand-père revenu de l'enfer, Nathalie SKOWRONEK ravive la mémoire des morts et des survivants et interroge sur la peur, l'angoisse, l'horreur que leurs descendants ont reçu en héritage. Son récit, touchant parce que très personnel, raconte un homme qui, sous la carapace du nanti séducteur et beau parleur, cachait les failles profondes de ceux qui ont tout perdu et se sont reconstruits sur les ruines de leur "vie d'avant".

Cependant, le récit est un peu confus, s'embrouillant dans les évènements et les dates. Max étant mort, pour Nathalie, il s'agit de collecter des informations, forcément de seconde main. Alors elle se renseigne, elle consulte les archives, elle interroge la famille, les amis, elle se rend sur les lieux forts de l'histoire de son grand-père, de Liège à Berlin, d'Auschwitz à Tel Aviv. Mais tout cela manque de liant...On a l'impression de lire le travail préparatoire d'un auteur, avant le travail d'écriture. C'est sans doute un parti pris que de vouloir livrer les informations brutes, sans soucis de chronologie ou de cohésion et la démarche peut s'expliquer par le fait de ne surtout pas ajouter une interprétation personnelle qui dénaturerait les faits. Malheureusement, cela donne une impression d'inachevé, de brouillon... Reste l'histoire de Max qui s'installât en Allemagne, trafiquât avec l'Est, évoluât parmi les notables, voulut être le témoin vivant, le rappel constant, pour les allemands, de leurs cruautés ou de leurs lâchetés.

Un hommage à ce grand-père peu loquace en famille et à toutes les familles disparues. Intéressant, parfois émouvant, mais pas totalement convaincant.
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La carte des regrets

Véronique Verbruggen, directrice d’une maison d’édition spécialisée dans l’art, est retrouvée morte par un randonneur. Son cœur a lâché. Ce cœur tiraillé entre deux amours. En effet, Véronique aime deux hommes Daniel et Titus. L’un chirurgien est une épaule solide sur laquelle se reposer, il est aimant et rassurant. L’autre est un artiste plus fougueux, plus extraverti, plus passionné mais tout aussi aimant. Mina, la fille de Véronique, veut comprendre pourquoi sa mère est morte et découvrir qui elle était réellement.

Ce livre nous raconte l’amour d’une femme pour deux hommes totalement différents et cependant, tellement complémentaires dans la vie de Véronique. Devait-elle choisir entre les deux ? Pouvait-elle faire ce choix ? Ce livre nous raconte aussi l’amour de deux hommes pour la même femme. Cette femme qu’ils aiment par-dessus tout, acceptant « l’inacceptable » par amour, quitte à en souffrir mais au moins, Véronique reste à leur côté même si l’ombre du deuxième homme plane dans la relation.

J’ai beaucoup aimé cette histoire de triangle amoureux où chacun respecte l’autre et ne veut pas le faire souffrir mais peut-on aimer une tierce personne sans qu’il n’y ait de souffrances ? Cette histoire se révèle petit à petit et dévoile les faux-semblants. J’ai aussi beaucoup apprécié la manière dont ces amours sont traités, sans jugement, ni prise de position. Chacun prend ses responsabilités, pose des choix et les assume même si l’amour et la souffrance vont de pair. L'héroïne, en ne faisant pas de choix amoureux, espère protéger ceux qu'elle aime, Daniel et Titus mais aussi, sa fille Mina.

Une belle histoire qui nous invite à réfléchir sur les différentes formes que peut revêtir l’amour. Belle lecture !

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Un monde sur mesure

On traverse "un monde sur mesure" de plusieurs générations d'une famille qui a vécu du et dans le vêtement ou plutôt dans les magasins.



Lors des anecdotes de vente, on pense parfois à des scènes de "la vérité si je mens" et aux ficelles pour refourguer le stock!. L'auteure, elle, cite plutôt «Au Bonheur des Dames»...à chacun ses associations.



Entre analyse sociologique et biographique, l'ouvrage ne trouve pas son créneau à mon goût, il intéressera les historiens de la fringue dont je ne suis pas.

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La carte des regrets



C'est un roman doux-amer que celui ci. Véronique, une éditrice parisienne, qui a pu mener sa vie et sa carrière grâce à un époux aimant et attentif est retrouvée morte à 44 ans sur un sentier des Cévennes. Cette Véronique, toute jeune, a fait confiance à un premier amour ;à l'annonce de sa grossesse, il a fui, tout en laissant des paroles blessantes et indélébiles.

Daniel, donc le mari a vite aimé et la mère et la fille qu'il a reconnue.

Mais Véronique tombe amoureuse d'un cinéaste, retiré dans les Cévennes, amour- passion réciproque d'ailleurs. Et cette situation double va perdurer, car jamais Véronique ne pourra quitter l'un pour l'autre.

Au milieu de cela se trouve Mina, la fille adorée, qui à la mort de sa mère essaiera de comprendre.

L'explication que j'ai retenue se trouve dans un tableau ancien qui a fasciné Véronique.

Peut-on priver deux fois une enfant de père?

D'une lecture agréable, ces sujets sont traités apparemment un peu trop en surface, MAIS après avoir cherché quelques renseignements sur cette auteure que je ne connaissais pas j'ai compris que le calvaire subi par sa propre fille sur la Toile nécessitait de la part d'une maman,par un biais littéraire peut-être le rappel de l' amour maternel profond et indéfectible;ce n'est que mon interprétation, mais elle me convient bien...
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Max, en apparence

J’ai lu le premier roman de Nathalie Skowronek, Karen et moi, il y a cinq ans déjà, j’ai longuement attendu avant de renouer avec elle,par crainte sans doute de ne pas retrouver le même enchantement (parfois je crains de ne plus rien avoir à lire d’un auteur aimé, pourtant ici trois titres sont parus depuis Max, en apparence, dont un tout récent).



Nathalie Skowronek fait allusion à son premier roman dans celui-ci, mais je ne me souvenais pas qu’elle évoquait déjà si explicitement le mal-être lié à ses ascendants, aux manques, aux trous dans son histoire familiale marquée par la déportation des Juifs de Belgique. Donc on peut dire que la narratrice de Karen et moi était déjà presque un double de l’autrice. Ici, celle-ci part sur les traces de son grand-père maternel, Max, rescapé d’Auschwitz ou plutôt de Jawischowitz, un des camps satellites où les prisonniers travaillaient durement à la mine de charbon. Max dont une grande partie de la famille a disparu à Auschwitz, ses parents, sa première femme, une soeur et des frères. Max qui a survécu aux marches de la mort. Une fois revenu, il s’est assez vite remarié avec Rayele, mais il a rapidement délaissé sa femme et sa fille (la mère de Nathalie Skowronek) pour vivre en Allemagne, à Berlin, et y mener des affaires plus ou moins louches avec un ami rescapé lui aussi du même camp, naviguant entre RDA et RFA et s’enrichissant rapidement et volontairement dans le pays où était né le régime nazi.



Max n’a jamais – ou si peu – évoqué ce qu’il avait vécu à Auschwitz. Consciente que les silences familiaux ont mené à la dépression de sa mère et à son propre mal-être, Nathalie Skowronek mène l’enquête auprès des membres survivants de la famille, dont certains ont émigré en Israël. Elle essaye aussi de rassembler ses propres souvenirs, avec pour fil conducteur le numéro tatoué sur le bras de Max, signe non verbal, implicite alors que l’homme n’a jamais raconté son histoire. L’auteure amasse aussi une quantité impressionnante de lectures sur le sujet, ce qui l’aide à construire son roman, tandis qu’elle ne cesse de se poser des questions sur la pertinence de sa recherche.



Cette lecture a suscité en moi de multiples sentiments. J’ai aimé tout cet aspect de recherche et de questionnement bien légitime et tellement délicat de la part de l’autrice vis-à-vis de sa famille. J’ai été surprise par la personnalité de Max, qui a recouvert de silence tout ce qu’il avait subi en tant que Juif jusqu’à la libération des camps : pendant quelques années, j’ai organisé pour les rhétos de mon école la rencontre avec d’anciens déportés et la question de la transmission semblait tellement évidente pour ces personnes que la volonté de silence de Max a vraiment été surprenante. Elle n’est certes pas si manichéenne que cela et l’homme avait vraiment une personnalité très complexe mais quand même… Je dois dire aussi qu’après une série de lecture sur des personnes âgées, sur le thème de la mémoire, du souvenir, dans lequel cette lecture s’intégrait parfaitement, et après plusieurs semaines de confinement et une perspective de sortie étrange, j’ai eu un peu de mal à arriver au bout du livre, assez pesant. Mais cela n’enlève rien à ses qualités et à la sensibilité de son autrice.
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Karen et moi

Quelle jolie découverte... la lecture de ce petit livre a été pour moi une promenade agréable et inspirante. Sur-le-champ, j'ai éprouvé de l'empathie pour la narratrice (qui en ressent elle-même pour Karen Blixen). Cette mise en abyme m'a confrontée ainsi à mon histoire, à mon enfance, à mon sentiment d'être différente des autres, et à la terrible sensation d'être en dehors...



D'emblée, la narratrice nous fait part de sa passion de lectrice émerveillée et assidue - L'appel de la forêt, Une saison en enfer, Le lion...- livres qui ont jalonnés son enfance et sont devenus ses repères, des traces indélébiles qui ont marquées des périodes-clés de sa vie, qui l'ont fait grandir (qui ont peut-être aussi contribués à son isolement).



Et puis il y a son admiration, sa vénération pour Karen Blixen, auteure de La ferme africaine, ouvrage qu'elle a lu très jeune. Plus qu'à l'histoire, elle s'est attachée à la personne qui se cache derrière les mots. Elle semble se reconnaître en elle, penser comme elle, vivre comme elle, aimer comme elle... telle une sœur.



Elle cherche alors à la connaître davantage, se renseigne sur l'existence romanesque de Karen Blixen. Elle tente d' ébaucher une biographie, mais on ne peut pas l'appeler telle quelle, il s'agit plutôt d'une alternance d' événements de son histoire et de petites perceptions intérieures. La narratrice observe très vite une résonnance entre leurs deux vies et les met naturellement en parallèle.



A mesure qu'elle définie les contours de Karen, son environnement, son enfance, ses relations familiales, ses amours, ses joies, ses peines, se dessinent des sensations familières, des sentiments semblables ( peut-être se les figurent-elles?).



Quoi qu'il en soit, ces similitudes lui permettent de répondre à certaines interrogations concernant des épisodes de son enfance, les rapports entretenus avec sa mère, sa solitude, son impression tenace de ne pas être comme les autres, le sentiment étrange de ne pas avoir de place...



Finalement, l'histoire de Karen Blixen devient un prétexte à la quête de la narratrice, une manière d'y voir plus clair dans sa propre existence. Là est posée une des questions du livre : l'écriture a-elle le pouvoir de sauver, d'aller au-delà de la surface des choses, de faire éclore toutes les choses enfouies qui nous encombrent tant ? Et la lecture, peut-elle également agir sur le devenir de notre être, favoriser une évolution de notre pensée, modifier nos habitudes, nous rendre plus habile à appréhender le monde ?


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Karen et moi

« Karen et moi » est un magnifique hommage à la femme de tête et à l’écrivain qu’était Karen Blixen, l’auteur de « La ferme africaine ». Nathalie Skowronek y raconte, à sa façon, la vie extraordinaire de cette femme qu’elle admire.

Eprise de liberté, étouffée par les normes, trop indépendante pour se soumettre aux codes, Karen Blixen a tout fait pour échapper à la vie étriquée qu’on lui avait promis. A 27 ans, elle se fiance par intérêt au baron Bror von Blixen, qui lui offre un titre de noblesse et de quitter le Danemark pour le Kenya, en échange de sa fortune. Karen se lance tête baissée dans cette proposition, trop désireuse de quitter un monde qui ne lui correspond pas, pour un autre qui lui promet aventure et épanouissement. Mais très vite, les premières difficultés se font sentir. L’exploitation de café dans laquelle Karen a tout investi n’est pas rentable. Bror, en plus d’être infidèle, fuit face aux problèmes et dépense tout l’argent en femmes et en boisson. Malgré tout, Karen s’acharne, refuse de renoncer et ferme les yeux sur ses échecs. Sa rencontre avec Denys Finch, qui deviendra son plus grand amour, sera source de douleurs, mais surtout de joie pour cette femme passionnée mais terrifiée par l’idée d’être abandonnée. Jusqu’au jour où un coup du sort l’obligera à rentrer au Danemark et à se lancer dans l’écriture de sa vie…

Quoi de plus passionnant pour un lecteur, qu’un auteur passionné par son sujet ? Et passionnée, Nathalie Skowronek l’est. Au-delà de la volonté d’écrire une biographie sur une femme qui s’avère fascinante, l’auteur nous invite à lire une véritable déclaration d’amour ! On sent qu’elle donne énormément d’elle-même dans ce texte, d’où la force qui s’en dégage. L’auteur alterne avec beaucoup d’habileté les passages sur Karen avec ceux, plus introspectifs, sur elle-même. Elle voit en Blixen une sorte d’alter ego, auquel elle s’identifie avec tellement de sincérité, que l’on a presque l’impression d’assister à une véritable discussion entre les deux femmes. Nathalie Skowronek interroge Karen, met en parallèle leurs deux personnalités si similaires, commente les choix de cette femme de caractère de manière si naturelle que l’on a l’impression qu’elles se sont vraiment connues. Cette passion qui l’anime tout au long du récit est transmise au lecteur avec une réelle efficacité et donnera envie aux non-initiés de découvrir Karen Blixen à travers ses écrits. Magnifique, intimiste et bouleversant, ce texte est une grande réussite et une excellente découverte !

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Un monde sur mesure

Tout d'abord je voudrais remercier Babelio ainsi que l'éditeur de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage.



Le coup de foudre n'a malheureusement pas eu lieu.



En effet, je m'attendais à découvrir une " tranche de vie", c'est à dire un livre qui raconterait l'histoire familiale de l'auteur.



Après avoir lu une trentaine de pages, j'ai pensé avoir fait fausse route et lire une histoire sur le vêtement et sa fabrication.



Ensuite, je le suis aperçue que ce n'était ni l'un ni l'autre et les deux à la fois.



Il y a plein de bonnes idées et d'anecdotes intéressantes mais, malheureusement, tout est fouillis.

On finit par perdre le fil de l'histoire et, au final, s'en désintéresser et c'est dommage.



Voilà, une petite déception en ce qui me concerne.
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Karen et moi

Karen et moi est le premier roman de cette auteure belge, lecture de vies en miroir. A travers le projet de rédaction biographique, la narratrice s'interroge sur son propre parcours, le récit de celui de Karen Blixen étant impulsion, défi, aboutissement, confrontation et acceptation de tout ce qu'elle occultait de sa vie.



J'ai aimé ce double regard, cette double parole, la voix professionnelle et documentée, le murmure de la femme qui affronte son passé, sa différence, qu'elle a occultée alors qu'elle reconnaît l'influence que ce déni a eu sur ces choix. J'ai été particulièrement touchée par cette démarche, quasiment psychanalytique, qui se fait sous la personnalité tutélaire d'un auteur marquant, personnalité référente, à la fois en toute confiance et toute conscience. Une " re-connaissance " dans tous les sens du terme, libératrice et nécessaire. J'ai admiré que cette narratrice parvenue au terme de son chemin d'écriture et d'introspection quitte le monde de l'intellectualisme et du fantasme pour affronter lors d'un voyage la réalité de cet auteur, qu'elle admette que Karen est autre, qu'elle lui faudra s'en détacher, la laisser derrière elle.



Vous l'aurez compris, ce roman d'à peine cent cinquantes pages, presque une " lettre à Karen ", c'est celui de l'empathie, d'une rencontre littéraire.

A chaque chapitre, des paragraphes alternés racontent la vie familiale de Karen Blixen et les souvenirs de la narratrice. La plume est précise, prenante, sans pathos, complaisances nombrilistes ou fausse pudeur, ni emphatique ni didactique. Pour autant, ce roman n'est pas une confession, c'est un bel hommage à la lecture, à l'écriture, à la littérature. C'est un plaisir de (re)lire des scènes extraites de La ferme africaine, des citations des lettres de Karen Blixen, d'y retrouver L'appel de la forêt de Jack London aussi.



" Je sentais monter en moi l'appel de l'ailleurs. J'avais en tête ces mots de Van Gogh, " vouloir voir une autre lumière "; ce n'était pas grand-chose mais ils me servaient de boussole. Je voulais surtout essayer là-bas ce que je n'avais pas réussi ici. Recommencer à zéro. Me sentir moins désoeuvrée. Autour de moi, on trouvait l'idée mauvaise : j'étais trop prometteuse pour me risquer à l'idéalisme ou au vagabondage. "




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Karen et moi

J’ai envie de vous parler de ce livre mais je ne serai pas à la hauteur, je le crains. Je l’ai ouvert avec un sentiment de déception lié à ma lecture précédente (Pierrot de rien) et il m’a tout de suite happée, charmée, touchée… et je ne crois pas que ces sentiments soient à mettre uniquement sur le compte de la déception d’avant. Je me contenterai sans doute de quelques impressions fortes liées à cette lecture.



D’abord le bonheur de retrouver Karen Blixen et cette célèbre phrase « J’avais une ferme en Afrique, au pied des montagnes du Ngong… » Une phrase évidemment rendue célèbre par le film de Sidney Pollack, Out of Africa, et je l’avoue, ce n’était pas évident d’évacuer complètement les souvenirs de Meryl Streep et Robert Redford : même si Nathalie Skowronek ou plutôt sa narratrice ne peut pas ne pas y faire allusion, elle nous apprend bien plus que la belle histoire de Karen au Kenya, de son amour pour Denys Fynch-Hatton. Grâce à la correspondance de Karen BLixen, à ses visites sur les lieux où elle a vécu, au Danemark et en Afrique, cette narratrice (dont nous ne connaîtrons jamais le nom) nous conte l’enfance, l’adolescence, la personnalité hors-norme de la jeune Karen, marquée à tout jamais par les tourments de son père Wilhelm et toujours soutenue par sa mère Ingeborg.



Ensuite, le secret de ce Karen et moi, ce sont les liens, apparents ou plus secrets, entre la narratrice et Karen : originalité, difficulté à trouver sa place, secrets et douleurs familiaux, désir et apaisement liés à l’écriture, accompagnement inaltéré de la littérature… tant de choses qui relient ces deux personnalités complexes, écorchées, assoiffées d’amour. Et malgré la souffrance si forte qui ressort de l’histoire de la narratrice, malgré toutes les pertes subies par Karen, il y a, avec et envers le passé, une marche en avant, il y a une lumière au bout du tunnel. Pour être pleinement soi-même tout en vivant avec les douleurs à peine apprivoisées de sa propre histoire.



Et puis l’amour des livres, la littérature qui sauve, qui guérit, qui accompagne : le Buck de Jack London devient presque un troisième personnage qui cristallise les aspirations de Karen et de sa biographe improvisée.



Voilà quelques souvenirs forts de cette lecture, avec un sentiment de fluidité dans l’écriture, d’osmose naturelle entre la narratrice (dans quelle mesure Nathalie Skowronek puise-t-elle dans son histoire personnelle, je me le demande) et Karen Blixen qui est finalement encore plus proche de nous, lecteurs. C’était vraiment très fort et très touchant.
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Karen et moi

Je ne me serais jamais penchée sur ce livre sans l’envoi de la librairie Dialogues. Je l’ai pourtant lu jusqu’au bout, sans souffrance, mais sans grand plaisir non plus…

Deux biographies qui se croisent. Celle de Karen Blixen, visiblement connue, mais pas de moi (ce qui m’a donc peu touchée) et celle de l’auteur, dont on n’a que faire.

On alterne donc le récit d’une vie de colonisatrice humaniste ratée et la dépression de l’auteur, insatisfaite de sa petite vie bourgeoise. J’y ai retrouvé le romantisme germanique, mais ce n’était pas du tout le but…

Bref, en lisant cet ouvrage, on aperçoit l’ambiance entre blancs en Afrique et c’est sympathique. Avec beaucoup d’empathie, on doit pouvoir apprécier les états d’âme des deux femmes de l’histoire.

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Chienne de guerre

Maksim est photographe naturaliste pour le Times, National Geographic, Sciences & Vie, Terre sauvage et il part souvent en mission en pleine nature observer la vie des animaux sauvages. Quand la Russie envahit l’Ukraine, il décide de devenir reporter de guerre d’autant qu’il vit avec sa compagne, Anya, d’origine ukrainienne. Son modèle est Robert Capa et ses onze photos prises sur Omaha Beach le 6 juin 1944, les Magnificent Eleven. Alors qu’il découvre le cadavre de Maria, la bibliothécaire, il s’attache au chien de celle-ci, Yuka, qui va le suivre dans sa mission jusqu’à l’accident…



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“Agrégée de lettres, Nathalie Skowronek publie son premier roman Karen et moi en 2011 (Arléa), suivi de Max, en apparence (Arléa, 2013), La Shoah de Monsieur Durand (Gallimard, 2015) et Un monde sur mesure (Grasset, 2017). Son livre La carte des regrets (Grasset, 2020) a reçu le prix coup de cœur Les Grenades RTBF 2020 ainsi que le prix de littérature de l'Union européenne. (...) Elle enseigne en master Textes et création littéraire de l'École nationale supérieure des Arts visuels de La Cambre et vient d'être reçue à l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Dans ses livres, Nathalie Skowronek explore l'histoire de sa famille qui quitte la Pologne dans les années 1920. Si “la recherche sur la Shoah est certes importante (...) elle s'inscrit dans une recherche identitaire plus large doublée d'une interrogation sur le passage à l'écriture”, écrit fort justement Joseph Duhamel dans Le carnet et les instants.



Aurélie Wilmet est une jeune autrice de bande dessinée et illustratrice belge, résidant au Danemark. Après des études artistiques à l'ESA Saint-Luc et à l'École de Recherche graphique (Bruxelles), elle publie son premier album, Rorbuer, chez Super-Loto éditions en 2020 (prix de la Première œuvre en BD FWB 2020). (...) En parallèle à son travail en BD, Aurélie Wilmet collabore avec la presse (Libération, Axelle Magazine) et l'édition jeunesse. Ses illustrations aux crayons de couleur et au feutre abordent généralement des sujets difficiles (attentats, guerre...), auxquels elle essaie de donner vie avec sensibilité.” source : éditeur



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Cette nouvelle collection Combats a vu publier Mille arbres de Caroline Lamarche illustré par Aurélia Deschamps et Bulldozer d’Aliénor Debrocq et Evelyne Mary.



Ce récit de fiction vise à rendre hommage à Max Levin, photographe de guerre en Ukraine. Il est aussi didactique et apprend à connaître les grands noms de la photographie, Robert Capa, Henri Cartier-Bresson, Lee Miller, Nick Ut, Laurence Geai et il est aussi prescriptif en montrant l’horreur de la guerre en général et l’atrocité de l’invasion russe en Ukraine en pleine Europe. L’autrice ne cache pas ses volontés de démonstration et entre les cours d’histoire de la photographie et les leçons sur la beauté de la nature, l’horreur de la guerre et la terrible histoire de l’Ukraine, notamment durant la seconde guerre mondiale avec l’invasion nazie, il ne reste plus grand chose dans ce court roman de 83 pages, d’une intrigue pouvant susciter l’intérêt. Il y a par ailleurs un travail d’illustration au feutre aux couleurs de l’Ukraine, en bleu et en jaune pour représenter des photos décrites dans le texte que nous aurions aimé voir de fait. Enfin, à aucun moment, le texte ne semble s’adresser spécifiquement à la jeunesse. De ce fait, ce texte ne nous semble pas correspondre à un roman pour la jeunesse.

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Un monde sur mesure

Nathalie Skowronek était finaliste du Prix Rossel 2017 (Le Goncourt Belge) avec ce récit qui nous raconte un pan de l'histoire de sa famille arrivée chez nous dans les années 20 en provenance de Pologne.



Au départ, Lily, l'arrière-grand-mère, originaire d'une lignée de tailleur juif, vend ce qu'elle peut sur les marchés de Charleroi. A l'époque, il est vrai que le savoir faire couture est transmis de génération en génération et permet souvent à un juif de redémarrer avec un peu de tissu, du fil et une aiguille.



Ses grands-parents ouvriront des magasins dans la rue de la Montagne à Charleroi, d'abord "Le Palais de la fourrure", puis Vogue et Guedalia, de féroces concurrents toujours à la recherche de l'article phare voué au succès éphémère de la mode.



Ses parents Tina et Octave ouvriront plusieurs magasins entre autre Veldstraat à Gand.



En route pour l'histoire de la mode. On en apprend des choses intéressantes tout en les liant aux références littéraires : la création des grands magasins avec de nombreuses références à Zola "Au bonheur des dames", la fièvre acheteuse, les créations d'emplois, l'invention de la première machine à coudre par Samuel Singer en 1851, une des plus grandes entreprises internationales, les ateliers (référence à la pièce de Grumberg), le début du prêt à porter (ready to wear 1895) en opposition au sur mesure usité jusque là.



Avec Nathalie Skowronek et sa famille, on arpente "Le Sentier" à Paris, quartier des grossistes où la famille se fournissait jusqu'à l'arrivée des chinois dans les années 96 dans le quartier Popincourt. Ils casseront les prix et amèneront d'autres méthodes, début d'un grand changement.



La plume est truffée de références littéraires, Zola, Proust, Flaubert, Cohen, Annie Ernaux. L'écriture est très documentée, peut-être un peu trop pour ce qu'au départ je pensais être un roman, rendant un peu moins fluide le côté narratif. On se rapproche en effet par moments du genre documentaire, ce qui est très bien aussi car franchement on ne perd pas son temps, on découvre un monde.



On notera que Nathalie, la narratrice sera en fonction des époques le "Je", "l'enfant" lorsqu'elle remonte dans le temps et deviendra "Sencha" lorsqu'elle parle de ses sept années dans le prêt à porter, secondant sa mère Tina, l'intrépide Don Quichota.



J'ai aimé qu'elle retourne ensuite sur les différents lieux de narration à la recherche de ce qu'ils étaient devenus, un peu nostalgique ne retrouvant malheureusement plus les lieux de son enfance.



Une belle découverte que je vous recommande vivement.



Ma note : 8.5 /10
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Max, en apparence

Difficile de définir le genre littéraire de ce livre , roman, biographie, enquête historique ? En tout cas j'ai découvert avec le plus grand intérêt cette auteure dont la trame de son ouvrage est à la fois instructive, fort bien documentée et repose sur le personnage du grand - pére de la narratrice et auteure ; Nathalie Skowronek.

C'est toute la recherche sur ce grand - père et la difficulté de saisir ses véritables motivations, son histoire, sa reconstruction, sa relative distance affective vis à vis de sa seconde épouse et de ses enfants que nous suivons ici. Ses drames et sa seconde vie en liaison avec les hommes d'affaire corrompus d'Allemagne de l'Est sont développés par la récolte des avis et témoignages des derniers survivants entre des voyages et séjours en Israël, en Espagne et les échanges trop rares entre l'auteure et son grand-père

Un personnage aux multiples facettes et à l'histoire personnelle trouble et douloureuse pour une part que ce Max. Douloureuse parce que sa famille juive et lui -même ont connu les affres du nazisme dans leur chair et dont une partie majeure n'est pas revenue des camps de la mort. Évocation de la première femme pétillante de Max, Laura, un des trop nombreuses victimes de la barbarie nazie, ses parents, oncles et frères, son propre internement dans une mine polonaise près d'Auschwitz, la rencontre et sa seconde union avec Rayele, diamétralement opposée à Laura et sa reconstruction mystérieuse avec ses affaires avec la nomenklatura est allemande....

Une histoire de vie menée comme une enquête policière, un enquête sensible et un livre que l'on lit avec curiosité et sans discontinuer. Un bon style narratif et une véritable découverte.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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La carte des regrets

Agréable moment de lecture.

Une femme n'a pu choisir entre son mari et son amant, ok.

Mais comment ne pas être loyale à la personne qui nous a fait comprendre que nous méritons d'être aimer. Et ce après avoir été blessée au plus profonds de soi-même par son "premier amour" qui a aussi rejeté leur enfant ! Cet enfant qui a reçu le même message pas ce père adoptif !

Et comment rejeter l'amour qui nous permet de "grandir"

La mort de cette femme permet à chacun de construire leur propre souvenir à chacun face à ce seuil difficile.



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Max, en apparence

A force de lire des écrits de descendants de personnes enfermés dans les camps de concentration, je mesure le poids de l’histoire qui pèse sur ces enfants et petits-enfants. D’autant plus que ceux qui en ont échappés ne voulaient, ne pouvaient pas parler de leurs années d’enfer.

Nathalie Skowronek veut comprendre ce grand-père qui ne laissait entrevoir en témoignage qu’un numéro tatoué sur le bras. Ces années passées à travailler à la mine de Jawischowitz, cette chance inouïe d’y avoir survécu ont-ils ensuite influencer son choix de vie. Car Max a choisi l’Allemagne pour faire du commerce plus ou moins douteux avec Pavel, un ami vivant à Berlin Est.

Comme toutes les personnes qui essaient de comprendre le passé, sans l’avoir jamais entendu de la bouche de l’intéressé, l’auteur suppose à partir de témoignages, de références littéraires ou cinématographiques. Elle enquête auprès des administrations, se rend à Auschwitz pour s’imprégner de l’histoire, elle retourne à Berlin et en Israël.

" Est-ce suffisant pour prendre la parole? Ce que j’ai à dire justifie-t-il de rompre le silence ?"

De tels témoignages sont surtout nécessaires à l’auteur. Toutefois, Nathalie Skowronek est parvenu à m’intéresser en évoquant les conséquences sur l’entourage de Max ( avec sa grand-mère Rayele et surtout sa mère dépressive), et surtout en tentant de comprendre les agissements de Max pendant la guerre froide.

" Derrière ces interrogations, se cache la douleur d’une fille qui a vu son père se montrer toujours aimable avec les inconnus quand il était incapable de vivre en famille."

La construction est cependant un peu chaotique et le récit personnel pour vraiment me passionner.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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Karen et moi

Ce titre m'avait attirée parce que Karen Blixen en était le principal élément. Une des femmes écrivains que j'admire le plus et dont je possède quasiment toute l'oeuvre ainsi qu'une biographie de Judith Thurman. La narratrice dont le mal de vivre est évident, voue elle aussi une grande admiration à Karen Blixen au point de la mêler à sa propre existence, de voir en elle son double et de s'identifier à ses aspirations et ses échecs. Le récit d'une rencontre imaginaire et littéraire.



L'idée aurait pu être intéressante. Mais voilà, le malaise que la narratrice est si flou (même si elle sème quelques confessions ça et là) que j'ai renoncé à comprendre le lien qui l'unissait à l'écrivain. Il y a pourtant de jolis passages dans ce livre très court, mais aussi des éléments un peu répétitifs. Evidemment, je connais la vie de Karen Blixen, j'aurai donc préféré que l'auteur ne s'attarde pas à nous retracer son parcours, sa vie avec Bror, la rencontre avec Finch-Hatton et tutti quanti. De même que se trouvent résumés certains livres favoris de Nathalie Skowronek, comme L'appel de la forêt de Jack London, roman que je connais par coeur... Ne restent que quelques pages qui n'ont pas suscité mon intérêt, celles qui touchent à la vie privée de la narratrice, car elle m'a semblé trop lointaine, trop en retrait, cédant toute la place à Karen Blixen. C'est d'autant plus dommage que j'ai trouvé la fin du livre particulièrement touchante, ce retour aux sources si l'on peut dire. Si j'ai cependant pris du plaisir à la lecture, ce fut fugace et léger, et avec un soupçon d'ennui...
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La carte des regrets

LA CARTE DES REGRETS



Véronique Verbruggen, éditrice dans une maison d’édition, a été retrouvée morte.

Morte sur un sentier dans les Cévennes. Trouvée par un randonneur.

Suicide ? assassinat ? Mort accidentelle ?

Le verdict tombe : Véronique, 44 ans, avait une tumeur au cœur, qui a lâché.

Troublant ce problème de cœur sachant que Véronique aimait deux hommes, sans avoir réussi ou voulu faire un choix.

Véronique morte, il ne reste que son mari, son amant et sa fille pour essayer de la comprendre.

                                      



Ayé j’ai 40ans Minou, on m’offre des livres de grands. 🙂

En lisant le résumé en diagonale, je pensais que ce serait un polar. Bon j’aurais dû me méfier de cette couverture jaune… Pas très « glauque » tout ça.



Il s’agit d’un livre sur un triangle amoureux.

Pas ma came de prime abord. Mais je tente quand même.

Le livre ne fait qu’une centaine de pages et ça se passe par moment en Lozère. 💚



                                     

C’est l’histoire d’une femme qui n’a jamais pu choisir entre deux hommes.

VERONIQUE.

Le cœur tiraillé.

Daniel et Titus. Deux amours.

Daniel est le mari, ophtalmo et il a été un père pour sa fille, Mina, il incarne la sécurité, le foyer.

Titus est l’amant, il est cinéaste, il l’a fait vibrer.

Deux hommes différents.

Vivant avec son mari, elle pouvait partir plusieurs jours , par son travail, chez Titus, ni vu ni connu et cela pendant des années.

Sans rien dire.

Mais maintenant Véronique morte, tous essaient de comprendre avec leur ressenti, leurs souvenirs, qui elle était vraiment.



                                 

Un roman intime.

Une histoire où tout le monde se respecte, que ce soit le mari, l’amant et la fille.

Que sait-on réellement des personnes que l’on aime ?

Ne pas choisir pour ne pas faire souffrir, est-ce une solution ?

Pas de jugement ici.

Juste le ressenti de chacun.

Je devais être dans le bon état d’esprit pour lire ce bouquin. Il se dégage du livre une mélancolie et une nostalgie.

Et c’est vraiment très très bien écrit.

La fin m’a un peu chamboulée.

Je n’ai pas pleuré mais l’auteur a fait su faire vibrer une corde sensible en moi.

Est-ce le style de l’auteur ? L’histoire ? je ne sais dire, mais c’est une jolie découverte.



Qui aurait cru que j’aurais autant kiffé CE livre ?!?

PAS MOI ahah.



Ps : j’essaie de trouver ce fameux tableau de Jeroen Herst, un peintre flamand du XIXe. Pas moyen. Il n’existe peut-être pas.



                                .       🤎



        * A TANTOT~ BISOUS LES MINOUS *







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Un monde sur mesure

CE QUE J'AI AIMÉ DANS CE LIVRE: le retracé de parcours d'une famille d'immigrés juifs venus de Pologne pour s'installer en Belgique,dans les milieux de la fourrure et du prêt à porter; le regard lucide sur leurs travers, leurs blessures et leurs refoulés, leur sens du travail. Leur vaillance et leur courage.

Aimé aussi l'analyse des différentes modalités de la résilience, dans ces familles décimées par la Shoah: chez certain(e)s, comme Tina ( mère de la narratrice) un appétit de vivre et de réussir à tout prix, en surfant sur la vague des Trente glorieuses... Pour d'autres , comme la grand-mère Rayele, une volonté de discrétion et presque d'effacement... Apprécié aussi la réflexion, aux prolongements sociologiques et éthiques, sur l'évolution de la mode: l'envahissement progressif par les grandes chaînes de la "fast fashion" et du "prêt à jeter", le dépérissement inéluctable des commerces traditionnels, l'exploitation des travailleurs lointains en Inde ou en Chine....

CE QUE J'AI MOINS AIMÉ : l'extrême pudeur du récit, qui donne une impression de froideur. Là où Sophie Fontanel dans "La Vocation" , sur un sujet assez voisin, nous faisait vibrer d'empathie pour sa grand-mère et ses tantes arméniennes, Nathalie Skowronek nous immerge dans une espèce de bain glacé, presque désespérant. . C'est pourtant un récit sec, et souvent distancié, qui adopte souvent le regard du journaliste ou de l'historien, voire celui de l'entomologiste observant des insectes de laboratoire... Certes on glane quantité d'observations pertinentes, surtout si l'on s'intéresse un peu à l'histoire globale de la mode, mais on ne s'est jamais vraiment attaché à cette famille ni à ses personnages, ni même à la narratrice-auteur. Et seule la longue dernière phrase m'a réellement émue, lorsque la narratrice devenue écrivain confesse qu'il lui arrive de retrouver les réflexes de ses ancêtres commerçants en gonflant ses chiffres de ventes pour impressionner ses interlocuteurs .... Et donc, au final, un récit parfaitement honorable, mais pour la lectrice que je suis pas totalement enthousiasmant.





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