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Critiques de Nathan Harris (33)
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La Douceur de l'eau

Que fait-on et où va-t-on lorsqu’on est soudain affranchi après une vie d’asservissement dans la même plantation ? Comment dispose-t-on de sa liberté quand il faut reconstruire jusqu’à son identité-même, dans une société aux mentalités sudistes encore intactes qui ne vous y reconnaît aucune place, aucun droit, et surtout pas celui d’y trouver un emploi ? Leur émancipation à peine proclamée en ces lendemains de guerre de Sécession, les deux frères Prentiss et Landry acceptent le travail que, plongé dans la douleur et le désarroi parce qu’il pense son fils mort à la guerre, le fermier voisin de leur ancienne plantation leur propose sur ses terres, au grand dam des habitants de la petite ville d’Old Ox, en Géorgie. Les esprits sont dans un tel état d’échauffement qu’un rien pourrait bientôt suffire à mettre le feu aux poudres...





Entre espoirs et désillusions alors que la défaite sudiste bouleverse leur vie et les entraîne vers un inconnu à l’évidence plus hostile qu’accueillant, c’est la peur au ventre que les anciens esclaves abordent ce qui, en fait de statut d’hommes libres, ressemble plutôt désormais à un grand vide. Les uns partent tenter leur chance dans le nord, amorçant un long périple vagabond pendant lequel il leur faudra trouver moyen de survivre. Les autres s’entassent encore dans des campements de fortune, désemparés et indécis. Les forces d’occupation nordistes ont beau commencer à occuper le terrain pour y asseoir la paix, l’atmosphère est explosive, alimentée par la colère et la rancoeur des planteurs qui, convaincus de n’avoir perdu qu’une bataille, ne pensent qu’au retour de l’ordre ancien. Qui ose s’entremettre entre blanc et noir se retrouve au ban de la ville entière, la peur aux tripes face à la menace de terribles représailles.





C’est de cet impossible rapprochement entre les deux bords que vont faire les frais la non-conformiste famille Walker et ses deux protégés, très vite exposés à la vindicte générale dans une dramatique escalade de violence dont personne ne sortira indemne. Allant crescendo dans un déchaînement de péripéties pleinement crédibles mêlant lynchage, incendie et chasse à l’homme dans la touffeur humide d’une nature luxuriante, la narration nous fait toucher du doigt les racines de la ségrégation raciale aux Etats-Unis. Finement campés dans leurs plus infimes déchirements et contradictions, les personnages y prennent vie et épaisseur avec une parfaite justesse. Et c’est avec un immense plaisir que, subjugué par la maturité et la maîtrise de ce premier roman souvent très cinématographique, l’on s’accorde à son rythme soutenu, entrecoupé de beaux passages plus amples, empreints de réflexion et de nature-writing.





Un très beau et puissant roman, sur les prémices d’une liberté que l’on aurait tort de croire acquise par simple décret anti-esclavagiste… Coup de coeur.


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La Douceur de l'eau

La Guerre de Sécession à peine terminée le Congrès américain ratifie un amendement (le 31 janvier 1865) qui abolit formellement l'esclavage. Une émancipation immédiate et sans indemnité dans les états du sud où vivent 80% des 4 millions d'esclaves noirs, qui sera progressive, négociée et indemnisée dans les États intermédiaires, esclavagistes et néanmoins fidèles à l'Union nordiste. Quelques mois après, un 14e amendement garantit aux Noirs le droit de vote et l'égalité avec les Blancs devant la loi (des principes qui resteront longtemps lettre morte, le Sud des États-Unis voyant même s'installer la ségrégation raciale),



L'état de Géorgie, dont l'économie repose sur d'immenses plantations de coton, a fait sécession en 1861 et rejoint la Confédération sudiste. Mais 1864, il est envahi et dévasté par l'armée de l'Union, commandée par le général William T. Sherman. La population d'Old Ox vit alors, comme partout en Géorgie, une période difficile, buttant contre les soldats de l'Union vainqueurs, les Sudistes défaits, et les affranchis qui errent à la recherche d'un travail rémunéré, d'un toit et de nourriture. Dans ce contexte, seuls les riches propriétaires gardent plus que jamais leur morgue. D'abord contre leurs anciens esclaves, ensuite contre ceux qui les soutiennent... Une ambiance délétère, de défiance et de violence, remarquablement restituée dans ce premier roman pétri d'humanité narrant l'histoire tragique de deux frères affranchis, aidés par une famille blanche.
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La Douceur de l'eau

À Old Ox, en Géorgie, comme partout dans le pays, la guerre de Sécession vient de connaître ses dernières heures. Prentiss et son frère, Landry, deviennent alors, ainsi que les nombreux esclaves, affranchis. C'est non sans un certain soulagement qu'ils quittent la plantation de Ted Morton et comptent profiter de leur nouvelle liberté. Sans travail et sans argent, ils trouvent refuge au cœur d'une forêt mais, au bout de quelques jours, ils sont surpris par le propriétaire, George Walker, parti à la chasse d'une bête qui lui échappe depuis l'enfance...

Ce soir-là, George n'est pas pressé de rentrer chez lui. Voilà une journée entière qu'il n'a pas parlé à sa femme, Isabelle. Depuis qu'il lui a annoncé que leur fils, Caleb, est mort au combat. Une terrible nouvelle, apportée par August, le meilleur ami de leur fils, que la douleur et le chagrin laissent muets. Sa rencontre avec les deux frères allait, à tout jamais, bouleverser leurs vies...





Si la Géorgie a rejoint la Confédération sudiste en 1961 et a tenu un rôle très important durant la guerre de Sécession, la victoire des Confédérés n'en a été que plus amère. Nombre de blancs ont alors bien du mal à laisser partir leurs esclaves noirs, aussi de nombreux soldats ont occupé, pendant de longues années, certains états afin d'imposer la loi fédérale. C'est dans cette ambiance pour le moins tendue que Nathan Harris plante le décor, ô combien passionnant, de son premier roman. Et c'est à travers l'histoire de deux frères, nouvellement affranchis, dont l'un est un grand gaillard muet, et d'un propriétaire terrien, qui vient de perdre son fils, que l'auteur nous narre les tragédies à venir. Particulièrement touchante, la relation entre eux ne va, évidemment, pas plaire à tout le monde, mais George n'en a que faire des rumeurs et autres racontars. Portés par ces personnages inoubliables, profonds et finement dépeints, mais aussi par Caleb, dont le retour, inespéré et incroyable, va chambouler la vie de chacun, ce premier roman fait la part belle à la liberté, l'espoir, le courage, la solidarité...

Un premier roman fort, empreint de poésie et d'émotions... Prometteur !
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La Douceur de l'eau

Avec finesse, Nathan Harris écrit la Reconstruction, cette période qui suit la proclamation d'émancipation des esclaves, à l'issue de la Guerre de Sécession. Il donne corps à des hommes et à des femmes touchants, humbles et souvent pleutres – très vrais finalement – que les événements conduisent à se dépasser et à davantage écouter leur cœur que leurs craintes. L'espoir prévaut dans ce premier roman pourtant sombre et beau (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/09/07/la-douceur-de-leau-nathan-harris/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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La Douceur de l'eau

Printemps 1865 en Géorgie, la guerre est terminée. Enfin presque. Lee s’est rendu et ses soldats sudistes vaincus rentrent au pays. Mais pas tous, à l’image de Caleb, dont le meilleur ami vient annoncer la mort à ses parents, Georges et Isabelle, qui l’attendent dans la petite ville de Old Ox.



Pendant ce temps, les Yankees victorieux libèrent les esclaves nègres, exploitation après exploitation, qui deviennent instantanément des hommes de couleur enfin libres. Prentiss et Landry, deux frères, quittent ainsi le domaine de Ted Morton, le voisin de Georges.



Alors qu’Isabelle s’enfonce dans la douleur muette et la dépression, Georges décide de se remettre à exploiter sa propriété en souvenir de son fils, et pour l’aider à replanter de l’arachide, embauche Prentiss et Landry, ce qui ne plaît pas à tout le monde en ville. Jusqu’au jour où Caleb reparaît…



La douceur de l’eau de Nathan Harris – traduit par Isabelle Chapman – nous transporte dans le vieux Sud où les canons se sont tus, sans que les haines et rancœurs ne soient éteintes, ni même apaisées. Le monde a basculé certes, mais dans la belle société géorgienne, rien n’a encore changé : les propriétaires restent les maîtres et les affranchis sont bien loin de l’égalité.



Difficile d’en dire davantage sans divulgacher, mais Harris nous livre ici une grande saga, sans temps mort, où l’injustice et la violence jouent les premiers rôles. Avec un soin particulier apporté à ses personnages, travaillés, profonds, attachants.



Le style alterne parfaitement les séquences rythmées dont certaines très cinématographiques et dignes des grands classiques du genre (L’incendie de la plantation, le lynchage ou la chasse à l’homme), avec de longs et beaux passages plus lents, réfléchis et flirtant parfois avec le nature writing.



Pour un premier roman, Harris maîtrise parfaitement son sujet et réussit à rafraîchir un genre pourtant déjà beaucoup traité, le prix de la liberté : « Je ne vois pas l’intérêt de courir après la liberté si on ne la saisit pas quand elle se présente juste sous votre nez. »
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La Douceur de l'eau

Nathan Harris signe avec La douceur de l'eau un tout premier roman très abouti. Voici indéniablement un jeune auteur à suivre...



On connaît bien la Guerre de Sécession, la victoire des Yankees sur un monde sudiste englué dans un système archaïque et profondément raciste.

Mais connaît-on la suite ? Que s'est-il passé pour ces 4 millions d'esclaves devenus soudainement libres ?

Ce sont les questions que s'est posé Nathan Harris et auxquelles il a tenté de répondre par ce roman fictif profond et douloureux.



Lorsque Prentiss et son frère Landry se retrouvent libérés du joug du propriétaire de la plantation où ils travaillaient, leur destinée semble s'ouvrir sur de nouveaux horizons. Mais, rien n'est simple dans la petite ville de Old Ox en Géorgie où trouver du travail pour d'anciens esclaves s'avère compliqué. Et sans argent, comment espérer gagner le Nord ?

Les deux frères trouveront sur leur pas, George Walker. Il est le propriétaire d'un grand domaine voisin de leur ancienne plantation. Affecté par la mort de son fils, et soudain désireux de faire prospérer son domaine, George engage les deux frères pour l'aider à cultiver des cacahuètes.

Une chance pour les deux frères !

Jusqu'au jour où Caleb, le fils présumé mort, réapparaîtra et avec lui...les ennuis.



La douceur de l'eau est un de ces romans puissants qui ne laissent pas indifférents. On s'attend, dès le début, à un enchaînement d'évènements tragiques et on ne s'y trompe pas. Le mépris de la communauté des nantis de Old Ox y est évidemment pour quelque chose.



Mais, si la question du rejet de la communauté noire et de ceux qui adhèrent à leur nouvelle liberté se révèle essentielle dans ce roman, elle est loin d'être unique. Ce roman aborde également, et d'une très belle manière, la lâcheté et le sentiment de culpabilité qui en découle. On y découvre également de belles pages sur l'amitié, qu'elle soit fraternelle ou non.



C'est un roman, à la fois nostalgique et plein d'espoir, un roman dramatique et plein de douceur.

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La Douceur de l'eau

Voilà un récit singulier à une période particulière de l'histoire des États-Unis puisqu'il s'agit de le fin de la Guerre de Sécession au moment extraordinaire où les soldats nordistes sont arrivés dans les plantations pour annoncer aux esclaves qu'ils étaient libres !



A Old Ox, une petite bourgade de Georgie, George et Isabelle Walker menaient une vie paisible mais leur existence va être bouleversée par l'annonce de la mort de leur fils unique, Caleb, soldat sudiste .



En errant sur ses terres, George, perdu par sa douleur, fait la connaissance de deux frères noirs, Prentiss et Larry, nouvellement affranchis . Ils travaillaient pour le propriétaire voisin des Walker , et s'interrogent sur leur avenir , eux à qui jusqu'à présent on avait laissé aucun choix.



George décide , alors que les frères lui viennent en aide , de les embaucher et moyennant une rémunération correcte de défricher avec eux un terrain.



George et Isabelle bien que participant activement à la vie de leur commune , vivent en marge de la bonne société de Old Ox , non pas qu'ils restent à l'écart mais ils ne cachent pas leurs pensées et cela ne plait guère surtout de la part d'une femme qui ne se plie pas aux bonnes mœurs .



La disparition de Caleb entraine un malaise dans le couple, aucun ne va pas vers l'autre, George en particulier . Il essaie d'échapper au chagrin en travaillant pour la première fois sa terre, un défrichage accompli avec les deux frères , comme un pas vers une autre vie , qu'ils accomplissent ensemble même si Larry est devenu par un terrible événement un être muet et tourné vers des joies simples , la nature, l'eau . Il m'a fait penser à Lennie , le personnage de Steinbeck dans Des souris et des hommes .



Ce roman aborde la question du devenir de ces esclaves libérés et qui se sont retrouvés , certes libres , mais livrés à eux mêmes et surtout rejetés par la population des États du Sud où juste à la fin de la guerre soldats sudistes et nordistes se côtoyaient . Peu de gens leur ont ouvert leur porte et la générosité de cœur de George et Isabelle est exemplaire.



Le livre évoque également les liens difficiles dans un couple lorsque la parole ne vient plus apaiser les tourments, lorsque l'on ne sait plus ou ne veut plus aller vers l'autre , quand la peine fait se renfermer sur soi-même et que l'on ne trouve plus d'issue , il montre aussi la valeur de l'amitié qui, pour peu qu'on sache accepter les différences de l'autre , peut être salvatrice .



La lâcheté est un des thèmes de ce livre , c'est toujours un sujet délicat car il met aussi le lecteur devant ses propres faiblesses .



De beaux personnages rencontrés dans ce premier roman que j'ai bien apprécié .
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La Douceur de l'eau

Que s’est-il passé à la fin de la guerre de Sécession, lorsque les soldats de l’Union ont annoncé aux esclaves qu’ils étaient désormais libres ?



En partant de ce point charnière de l’histoire des Etats-Unis, Nathan Harris écrit,à pas encore 30 ans, un roman profondément touchant et résolument moderne, un peu à la manière d'un Colson Whitehead il ya quelques années.

Un très grand coup de coeur pour le premier roman de Nathan Harris qui nous emporte au lendemain de la guerre de Sécession à la rencontre de Landry et Prentiss, deux frères tout récemment affranchis de l'esclavage



Que faire de cette liberté retrouvée ? Leur avenir, plein d'incertitudes va être bouleversé par leur rencontre avec Georges, un fermier blanc endeuillé par la perte de son fils à la guerre. Nathan Harris, jeune romancier américain livre un texte puissant sur le courage d'hommes marqués au fer rouge par la violence, l'exploitation et la solitude.On les aime, ces Landry et Prentiss, peints toujours avec réalisme et humanité par Harris qui maitrise pleinement son sujet et son écriture.



La douceur de l'eau est avant tout l'histoire d'une rencontre salvatrice, d'entraide, de solidarité et de résilience et tout ce que coûte le prix de la liberté, malgré les lâchetés et l'injustice.

On aime notamment beaucoup le fait que personnages soient très fouillés , au niveau de la psychologie, même les moins bienveillants d'entre eux.



Car le roman s'interroge avant tout sur ce que deviennent les esclaves une fois affranchis, et il le fait à la façon d'un page turner aux multiples rebondissements, et même en allant fureter parfois du côté du véritables roman d'aventures ...



Un très grand livre !



Nathan Harris, La Douceur de l’eau,
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La Douceur de l'eau

Dans un déjà bien long parcours de lectrice, je n’ai jamais rencontré de romans évoquant la fin de la Guerre de Sécession et les conséquences sociales dans les états du Sud vaincus. Après la reddition du Sud, l’émancipation des esclaves a dû être une déflagration dans l’économie des Etats Confédérés, s’ajoutant à une situation d’occupation par les troupes de l’Union, et à un traumatisme sans pareil pour les soldats exsangues rendus à la vie civile.



C’est dans ce contexte que s’inscrit cette histoire entre peines et espoirs au cœur d’une petite ville rurale où macèrent des rancœurs de racisme, de honte, de perte. L’évolution des mentalités vers une cohabitation harmonieuse entre Blancs et Noirs, est encore un sujet tabou. Et le lien fraternel qui se noue entre deux frères affranchis et un couple de fermiers géorgien sera le terreau d’un drame aux multiples répercussions.



De beaux personnages, une approche sensible des sentiments et des liens avec la nature, une réflexion induite par toutes formes d’amour, une charge pesante et pertinente sur les préjugés, le racisme et l’inégalité.



Une très beau livre, fait de violence et de courage dans la reconstruction des individus.

J’ai beaucoup aimé, saluant le premier roman d’un jeune auteur plein de promesses.

Et je vous laisse deviner la raison de cette jaquette flamboyante cohabitant avec un titre si aquatique.

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La Douceur de l'eau

Nathan Harris a déclaré à propos de son premier roman : « Je me suis plongé dans les histoires d’esclaves affranchis telles qu’elles ont été retranscrites par les historiens. Je n’avais alors jamais vraiment songé à ce qui attendait ces hommes, ces femmes, ces enfants une fois libérés de toute servitude. Que faire quand prend soudainement fin une vie passée sur une seule plantation, une vie passée sous complète domination d’un propriétaire ? Comment se reconstruire quand son identité même est à redéfinir ? Où aller ? Qu’accomplir ? ».

Cette perspective, peu traitée dans la littérature américaine, permet à l’auteur de dresser le portrait de deux frères, récemment affranchis, qui veulent fuir leur passé mais qui sont livrés à eux-mêmes, sans argent et toujours confrontés au racisme de cette petite ville du Sud.

Après la capitulation des Sudistes, certains esclaves libérés ont choisi de continuer à travailler sur la même plantation, faute de pouvoir se projeter ailleurs. Prentiss et son frère Landry ne peuvent aller bien loin, et ils vivent misérablement dans la forêt voisine.

L’auteur nous tient d’abord à distance des personnages et du contexte pour mieux le révéler au fur et à mesure. On apprendra ainsi par bribes la cruauté du maître, les tortures subies par Landry et la vente de leur mère. Par opposition, la bienveillance de Georges et de sa famille sont exemplaires, surtout dans ce contexte où le racisme est exacerbé.

Dans les rues poussiéreuses et misérables d’Old Ox, des fermiers aigris côtoient des soldats estropiés qui regardent haineusement des hordes d’affranchis vagabonds qui cherchent furtivement du travail pour gagner les états du Nord. La poésie viendra de la nature, celle de l’eau et des arbres, car c’est là le refuge des gens honnêtes, là que s’apaisent les chagrins.

Georges, malgré sa hanche qui le fait souffrir, se console de la mort présumée de son fils en marchant. Landry apaise ses souffrances dans l’eau des étangs et toute forme de résilience prendra sa source dans la beauté des paysages.

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La Douceur de l'eau

La guerre de sécession s’achève, les esclaves cueilleurs de coton sont émancipés. Deux frères, Prentiss et Landry sont, comme beaucoup d’autres à la recherche d’un emploi leur permettant de vivre et sont embauchés à Old ox en Géorgie par Georges Walker, à qui on vient d’annoncer la mort au combat de son fils Caleb. Après une méfiance légitime, ils retrouvent, grâce à la bienveillance de leur patron une joie de vivre dans la nature qu’ils ne connaissaient pas et « la douceur de l’eau ».Mais, un environnement ségrégationniste toxique existe toujours, et les embûches s’accumulent.

Un très beau et puissant roman, sur les prémices d'une liberté que l'on aurait tort de croire acquise par un simple décret anti-esclavagiste.
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La Douceur de l'eau

1865, la Guerre de Sécession s’achève et les soldats sudistes rentrent défaits à la maison. En Géorgie, comme dans tout le Sud, certains ont évidemment du mal à digérer les changements radicaux que cela suppose, alors que les Yankees apportent la bonne nouvelle à tous les esclaves, à savoir qu’il sont libres désormais.

Dans la petite ville d’Old Ox, la rencontre entre deux frères noirs affranchis et le couple Walker, prêt à faire confiance à ces deux hommes, va faire trembler les fondations d’un monde qui résiste au changement.

Voilà comment commence ce premier roman rythmé et maîtrisé qui n’a cessé de me surprendre. La narration de Nathan Harris ne va jamais où on l’attend, et le destin de ses personnages, complexes et attachants, s'en trouve constamment chamboulé.

J’ai adoré George Walker, son indéfectible optimisme et sa grande générosité. J’ai aimé Isabelle, son caractère indépendant et son silence armé. J'ai succombé à la relation tendre et lumineuse qui unit les frères, Prentiss et Landry le colosse innocent (Lenny et George ne sont jamais loin #DesSourisetDesHommes) et la formidable capacité de Harris à raconter les sensations nouvelles de ces hommes émancipés, le plaisir de la nature, la douceur de l’eau. Que la violence du monde viendra troubler inévitablement.

Original et vibrant d’émotions, ce roman porte un regard très (trop?) moderne sur cette période passionnante, la lâcheté des uns et le courage dès autres, le prix de la liberté.

Malgré quelques maladresses vite oubliées, le roman de Harris entre avec panache dans mon panthéon des grands romans sur la reconstruction après la guerre de Sécession. Du labyrinthique Faulkner d’"Absalon, Absalon", au formidable "Jubilee" de Margaret Walker, en passant par le troublant "Des jours sans fin" de Sebastian Barry.

Vous aussi vous adorez cette période? Des conseils de lecture? J’ai repéré "L’oiseau du bon dieu" de James Mc Bride, déjà dans ma wishlist!
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La Douceur de l'eau

Le premier ( !) roman de Nathan Harris n'est rien d'autre qu'un début vraiment impressionnant !

Nous sommes en 1865 et l'esclavage américain a enfin pris fin. À Old Ox, une petite ville du Sud (fictive), un couple, George et Isabelle Walker pleure son fils Caleb, présumé mort pendant la guerre de Sécession. Un jour, George rencontre dans les bois, deux esclaves récemment affranchis, les frères Prentiss et Landry. Il leur demande de se joindre à lui pour cultiver et utiliser une partie de la terre qu'il possède.

De leurs échanges, il en résulte une histoire vraiment remarquable, aussi grandiose qu'intime. Les personnages sont poignants et si brillamment dessinés, c'est nuancé, c'est horrible, c'est beau.

"La douceur de l'eau" parle également de hiérarchies, de racisme, de liens familiaux, d'amour interdit et de travail acharné. C'est aussi une histoire sur le courage de défier l'autorité et sur les femmes qui prennent enfin leur place dans la société.

Cependant, vers la moitié du roman, il y a un tournant violent et un changement de style. J'ai eu l'impression qu'il y avait quelques clichés surprenants pour ce genre de roman- un shérif corrompu, un adjoint paresseux, un méchant violent et mais lâche, même un groupe des cavaliers enragés - j'ai commencé à me demander si je lisais un western plutôt qu'un roman du Sud. L'histoire s'est un peu perdue pendant un moment, mais heureusement, l'attention s'est recentrée sur les personnages plus complexes et sur une fin moins conventionnelle.

Dans l'ensemble, j'ai trouvé qu'il s'agissait d'une histoire captivante sur les familles, l'amitié et l'amour, sur la lutte contre les traumatismes et les pertes dans la période précaire qui a suivi la guerre civile, ainsi qu'une image de l'humanité qui réchauffe l'âme, le cœur et le cerveau. J'ai hâte de voir ce que ce jeune écrivain peut faire d'autre.

Nathan Harris, est un écrivain généreusement doué. Il a créé un roman époustouflant et l'a enveloppé dans une prose intemporelle qui semble à la fois classique et farouchement moderne !
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La Douceur de l'eau







Magnifique ! Et c’est un premier roman ! Géorgie 1865 - Après la guerre de Sécession, Georges Walker rencontre, lors d’une ballade en forêt, deux jeunes noirs nouvellement affranchis. Il leur propose de travailler sur sa terre avec un salaire équitable. S’ensuit une belle relation, mais c’est sans compter sans les aléas de la vie et du racisme qui sommeille encore dans le cœur des hommes. Ce roman est construit comme une tragédie : d’abord, l’auteur prend bien son temps pour nous présenter, avec subtilité et profondeur, les différentes forces en présence, puis, dans une lente et très belle montée dramatique, le ressort de l’action est bandé et les évènements se précipitent. Y aura-t-il à la fin apaisement comme au théâtre ? Je vous laisse le soin de le découvrir. Il y a de tout dans ce roman : bonté, méchanceté, amour, tendresse, suspense, remords, rédemption, silences, liberté, fuite, poursuite, symboles et j’en passe. L’auteur n’a que vingt-neuf ans quand il publie ce roman d’une très grande richesse. Très beau et très émouvant !
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La Douceur de l'eau

En Géorgie, juste après la fin de la guerre de Sécession, les soldats reviennent- ou pas. Ainsi Caleb et August, qui d'ailleurs ne furent pas des héros. Les esclaves sont affranchis, ainsi Prentiss et Landry, mais leur sort n'est guère meilleur qu'avant, ils sont libres, et errent autour de la ville.



George Walker, père de Caleb, propose à Prentiss et Landry de l'aider à cultiver ses terres, contre rémunération correcte.



Pour ma part j'ai rarement lu sur cette époque. Sans insister, l'auteur évoque les conséquences pour différentes couches de la société, et crée des personnages qu'on n'oubliera pas. Les femmes d'abord, Isabelle, Mildred et Clementine. Georges aussi, dont la décision d'engager Prentiss et Landry contribue à le mettre quasiment hors la bonne société (et il n'en a cure, d'ailleurs). Des petits détails émouvants, comme ces chaussettes.



Le rythme du roman est assez étonnant, parfois très lent en fait, et puis une accélération, un drame, se produisent, qu'on n'avait pas vu venir.



Un très beau roman.
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La Douceur de l'eau

La guerre de Sécession (1861-1865) vit ses dernières heures. Elle aboutit à la victoire de l'Union face aux Confédérés et à l'abolition de l'esclavage. En Géorgie, au sud des États-Unis où se déroule « La Douceur de l'eau », cette émancipation juridique va-t-elle conduire à une réelle libération des Noirs ?

Les personnages de Prentiss et de son frère Landry vont illustrer le combat des Afro-Américains pour devenir des citoyens comme les autres. La première difficulté pour ces anciens asservis est de trouver un travail rémunéré.

Prentiss et Landry auront la chance de rencontrer George à qui on vient d'annoncer la mort de son fils à la guerre. Cet homme tolérant saura les accueillir. Lui et sa femme Isabelle, aussi ouverte d'esprit, forment un duo détonnant dans cet environnement raciste, bien-pensant et persuadé de son bon droit. Pourtant, ils se sont éloignés l'un de l'autre et vont trouver dans la défense des opprimés un nouveau départ pour leur couple.

En choisissant la fiction pour raconter une page de l'histoire de ses ancêtres, Nathan Harris a nourri de son imagination la complexité d'une société dominée par des Blancs incapables de considérer les Noirs comme leurs égaux.

Avec une vraie puissance romanesque, parfois gâchée par quelques maladresses dans l'expression, il nous fait vibrer aux aventures de ses héros si touchants par leur humanité.

Magistralement narrée par le primoromancier, la fracture originelle entre les deux communautés continue à marquer les mentalités.




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La Douceur de l'eau

Nous sommes à Old Ox en Géorgie, à la fin de la guerre de Sécession. Les soldats sudistes vaincus reviennent dans leurs foyers. La troupe Yankee libère peu à peu les esclaves, provoquant la colère des planteurs.



Ils trouvent cependant une parade en embauchant les affranchis et en les payant si peu que leur vie ne s'améliore vraiment pas, sans compter qu'ils n'ont plus de toit. Prentiss et Landry, deux frères libérés ne l'entendent pas de cette oreille et errent dans la forêt en rêvant à une vie ailleurs.



Ils croisent Georges, un fermier qui décide de cultiver une parcelle de terre en souvenir de Caleb, son fils, dont il vient d'apprendre la mort au combat. Georges propose aux frères de les embaucher en les payant décemment, leur permettant de mettre de l'argent de côté pour quitter le sud.



Evidemment, cette situation est très mal vue des habitants de la petite ville, notamment le voisin de Georges, Ted Morton, qui a perdu tous ses esclaves et ne l'accepte pas.



Les frères se mettent au travail avec Georges, sous l'oeil d'Isabelle, sa femme, désespérée et rendue muette par la mort de son fils. Jusqu'au matin ou Caleb ressurgit ..



Je ne pense pas nécessaire d'en révéler plus sur l'histoire au risque de trop divulgâcher. L'intérêt de ce premier roman est dans la description d'une époque charnière qui voit un mode de vie disparaître et le futur plein d'incertitudes.



Nous entrons dans le détail de la vie des anciens esclaves, livrés à eux-mêmes, dans une grande pauvreté, ne sachant pas quoi faire d'une liberté à laquelle rien ne les a préparés.



La main tendue de Georges va précipiter la famille dans une succession de tensions et de problèmes de plus en plus aïgus. L'auteur a accordé autant d'attention aux remous historiques qu'à la vie de chaque personnage, confronté à ses peurs, ses lâchetés, ses pulsions, destructrices pour certaines.



La première partie du roman est assez lente, nous faisons connaissance avec les lieux et les habitants, puis les évènements arrivent les uns après les autres et sans que le rythme soit trépidant, une forme de suspense s'installe qui pousse à tourner les pages de plus en plus vite.



C'est un premier roman captivant, malgré quelques longueurs et une fin un peu trop diluée à mon goût. Les personnages féminins sont forts, Isabelle la femme de Georges, Mildred son amie et Valentine. Le couple de Georges et Isabelle est secoué de toute part, ils se rendront compte qu'ils connaissaient bien mal leur fils.



L'auteur (rencontré au festival America) est jeune et plus que prometteur. Je ne suis pas loin du coup de coeur.
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La Douceur de l'eau

Je ne joindrai pas ma voix au concert de louanges qui entoure ce texte. A sa lecture, on se trouve tout simplement face à des personnages du vingt-et-unième siècle, déguisés en personnages des années 1860. le problème tient principalement à leur psychologie et leur vécu émotionnel et relationnel. L'auteur dépeint en effet, par exemple, la rencontre entre le vieux blanc George et les deux esclaves noirs à peine émancipés, comme si rien ne faisait obstacle, d'une part à leur communication, d'autre part, à ce qu'il partagent des émotions dans cette rencontre. Tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à une méfiance, une prévention de la part de ces deux hommes noirs abîmés par la vie est gommé et vite balayé. Tout ce qui pourrait faire obstacle à une compréhension entre eux, du fait de leur position sociale et de leur histoire, est absent. On a le sentiment d'assister à une rencontre de campus dans une mégalopole américaine des années 2020. Et je ne mentionne pas l'omniprésence d'anachronismes comportementaux et langagiers qui émaillent le texte.

Par la suite, la dramaturgie ressemble à une superproduction hollywoodienne, les évènements tragiques semblent avoir pour vocation de remuer le lecteur dans jamais vraiment le heurter, dans un déploiement romanesque aseptisé.

Ce genre de texte pose un grave problème, d'ordre politique, dans le champ littéraire (et devrais-je dire, commercial) : il s'agit là d'une production qui brosse le lecteur dans le sens du poil, ayant au fond comme présupposé que finalement, rien n'est bien grave, et que l'humanité et l'amitié entre les hommes vaincra tout, que l''entraide et la solidarité sauvent l'humain, et que la fameuse et bien-pensante « résilience » est au coin de la rue.

Et bien, non : il y a des traumatismes qui ne passent jamais, des blessures irréparables, des communications à jamais impossibles. La malhonnêteté de cette vision de l'existence, idéologiquement tellement dans l'air du temps (Oprah Winfrey ne s'y est pas trompée, dont l'admiration pour ce roman est un argument de vente de la couverture), m'a fait tomber ce livre des mains, et la nausée qui en subsiste est tenace.
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La Douceur de l'eau

Nous sommes en Géorgie, à la fin de la guerre de Sécession. Dans le village sudiste de Old Ox, on voit apparaître avec désagrément des soldats de l'Union, et même si les esclaves ont été émancipés, ils sont peu à profiter réellement de leur liberté.



Deux frères, Prentiss et Landry, ont quitté leur ancienne plantation de coton et ont été accueillis par le voisin, Georges Walker. Celui-ci a toujours vécu en rentier, profitant de la fortune qu'avait construite son père avant lui. Mais un événement va bousculer sa vie, et il prend la décision de cultiver enfin ses terres, ceci avec l'aide des deux hommes qu'il va héberger et rémunérer.



Cette action est très mal vue dans le village.



Dans ce roman, on trouve la bêtise crasse d'hommes qui se sentent supérieurs parce qu'ils ont le pouvoir, l'argent ou la bonne couleur de peau. Mais on trouve aussi la douceur de l'amour familial, le soutien amical et la liberté au bout du chemin.



La solitude y prend aussi une grande part. Solitude face à l'intolérance ou face à la haine.



Les personnages sont très bien vus, qu'ils soient haïssables ou attachants.



Roman historique, d'aventure et/ou saga familiale, j'ai passé un très bon moment de lecture (il y a juste la fin que j'ai trouvé un peu longue, mais ça ne m'a pas non plus gâché ma lecture).
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La Douceur de l'eau

A Old Cox, en Géorgie, alors que se termine la guerre de Sécession, les vainqueurs se rendent sur les plantations annoncer aux esclaves qu’ils sont libres. Prentiss et Landry, deux frères qui veillent l’un sur l’autre depuis que leur mère a été vendue, quittent leur cabane, ne sachant trop quoi faire de leur liberté, tout en en savourant chaque instant.

Ils croisent la route d‘un vieil homme hagard, parti en chasse d’un mystérieuse bête que lui seul a vue. Cet homme c’est George Walker, qui retarde l’heure de rentrer chez lui car il appréhende d’annoncer à sa femme la terrible nouvelle qui vient de lui être rapportée, la mort de leur fils Caleb au combat.

Mais après la rencontre avec les deux frères George a pour idée de les embaucher à défricher une partie de ses terres ; cette tâche servira de dérivatif au chagrin du vieil homme, et fournira aux deux frères un travail et un toit. Prentiss et Landry, peu habitués aux largesses de l’homme blanc, sont d’abord méfiants, mais heureux de gagner un salaire qui leur permettra de partir à la recherche de leur mère. Au fil des jours un véritable lien se crée entre ces trois hommes, ces trois âmes perdues qui trouvent consolation dans le travail physique et dans l’observation de la beauté de la nature avoisinante…

Ce roman est une merveille : l’auteur a su y saisir à merveille l’importance de ce moment clé de l’histoire, où la réconciliation semble difficile entre les communautés où les uns asservissaient, maltraitaient et vendaient les autres. Il faudra toute la bonté de George et de sa femme Isabelle pour tisser une relation de confiance avec les deux frères à peine affranchis.

L’écriture est superbe, dans les descriptions de la nature et des êtres ; la psychologie des personnages est habilement fouillée. Isabelle, George, Prentiss et Landry sont très attachants : Isabelle qui semble rigide et froide, s’adoucit peu à peu ; George agit toujours selon ses valeurs ; Prentiss est la parfaite incarnation de l’esclave affranchi, qui peine à accorder sa confiance après une enfance meurtrie, et veille avec amour sur son frère ; Landry est devenue quasi muet sous les coups de son ancien maître, et il lave ses blessures physiques et psychologiques dans l’eau, élément protecteur et enveloppant qui le fascine et le rassure. C’est par de petits gestes qu’il s’exprime, et le roman nous permet d’accéder à ses pensées, bien plus riches que ne le laisse penser son apparence.

Une lecture riche en émotions, qui me hantera longtemps j’en suis sûre.



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