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Critiques de Nathaniel Ian Miller (70)
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L'Odyssée de Sven

La réussite de l'auteur de ce beau roman de vie, de voyages, de nature et de relations humaines m'a semblé consister dans le fait que Nathaniel Ian Miller soit parvenu à immobiliser le temps tout en faisant raconter par son héros lui-même une large tranche de sa vie sur environ une trentaine d'années.



Le héros, c'est Sven dont l'odyssée commence en 1916, alors qu'il est encore un jeune homme, il va quitter la Suède où il est né pour le Spitzberg, espérant y vivre l'aventure et découvrir en profondeur l'Arctique qui le fascine. Il va d'abord travailler dans une mine de charbon où un effondrement le blesse sérieusement au visage mais ses espérances d'aventure vont rebondir et il va pouvoir vivre ses désirs au coeur de la nature sauvage où la survie, particulièrement dans la longue nuit hivernale, est rude et emplie d'aléas.



Il est le narrateur de son quotidien et, ce faisant, son histoire s'articule autour de différentes rencontres, de deux amitiés qu'il noue avec des hommes intègres et fidèles, l'un d'eux lui apprenant à devenir un vrai trappeur, l'autre lui dispensant ses conseils de vie, chacun des deux respectant sa liberté.



C'est aussi un roman de famille car Sven reste en contact avec la sienne par l'échange de lettres, lesquelles peuvent mettre des mois pour atteindre leurs destinataires. C'est un roman de séparations, d'adieux, de retrouvailles, d'attentes, de doutes, de traumatismes, d'humanité, d'amitié et d'amour familial et indirectement filial.



La relation de Sven avec l'une de ses soeurs, avec sa nièce, puis sa petite-nièce est aussi l'une des trames de l'histoire de sa vie, même si c'est la nature et la survie qui l'emplissent réellement. Sven est devenu un solitaire qui garde en lui le besoin de contacts et son approche de la solitude, de la nostalgie, de la mélancolie génère une alternance de sentiments et d' évolutions de sa personnalité au fil de son existence. Celle-ci est forcément atteinte, même aussi loin de presque tout, par les soubresauts de l'Histoire, le dernier étant la deuxième guerre mondiale.



L'odyssée de Sven ne manque pas d'humour, elle est pleine de sagesse et de risque, d'inconscience et de raison, de rêves vécus ou fracassés. Tout cet ensemble donne une oeuvre riche, séduisante pour tous les amateurs de nature, de solitude, mais aussi d'amitié et d'amour.





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L'Odyssée de Sven

Stockholm, 1916. le jeune Sven se morfond dans sa vie étriquée et son travail sans intérêt. Même sa famille ne trouve aucune grâce à ses yeux, à l'exception d'une de ses soeurs. Laquelle, consciente que l'avenir ne sourira pas à son frère dans cette ville, lui glisse sous les yeux une offre d'emploi « exotique » : une entreprise minière recrute des hommes pour son site d'exploitation au Spitzberg (ou Svalbard), un archipel de l'océan Arctique où il fait nuit quatre mois par an. Qu'à cela ne tienne, Sven se lance dans l'aventure polaire et devient mineur. Sa nouvelle carrière prendra fin quelques mois plus tard, lorsqu'il sera gravement blessé dans l'effondrement d'une galerie. Méchamment défiguré, il n'imagine pas de rentrer à Stockholm, ni de rester sur place, à supporter les regards de dégoût ou de pitié des gens. Il décide alors de partir encore plus loin, vers le Grand Nord, dans un fjord isolé, où il deviendra trappeur, tant bien que mal. le choix d'une vie difficile, dans la solitude et le dénuement, dans une Nature aussi grandiose qu'hostile, où le moindre incident, la plus minime distraction peut se transformer en tragédie, où vous risquez une attaque d'ours polaire alors que vous admirez béatement une aurore boréale. Une vie de bout du monde, coupée de la civilisation plusieurs mois par an, où le scorbut et la dépression guettent.

Mais la vie de Sven ne sera pas aussi solitaire qu'on pourrait le croire : il y aura Tapio, le chasseur finlandais, McIntyre, le géologue écossais, et Eberhard, chien de traîneau peu sociable abandonné par son ancien maître. Il y aura aussi quelques visites inespérées, qui pourraient bien changer la donne.



Remarquable premier roman, « L'odyssée de Sven » est basée sur l'existence d'un ermite légendaire de l'Arctique du début du 20ème siècle, dont on sait très peu de choses. L'auteur lui a inventé une vie, dressant un portrait magnifique d'un homme qui, au prix d'un terrible drame, a finalement trouvé sa voie.

Ce très beau roman, bourré d'ironie, m'a emballée, touchée, parce qu'il parle de solitude, d'acceptation de soi, de poursuite d'idéal ou de rêve, même d'amour, mais surtout de liens d'amitié, la vraie, la profonde, l'authentique, celle qui résiste au temps et à la distance et vous raccroche à la vie. Et tout cela raconté d'une très belle plume, fluide et addictive, qui décrit à merveille les paysages grandioses et qui rend les personnages terriblement attachants. La présentation de l'édition en VO résume très bien ce roman débordant d'humanité : « ... un témoignage de la force de nos liens humains, nous rappelant que même dans les conditions les plus inhospitalières de la planète, nous ne sommes pas hors de portée de l'amour ».



En partenariat avec les Editions Buchet-Chastel via Netgalley.

#LodysséedeSven #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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L'Odyssée de Sven

J'ai commencé ce roman il y a quelques jours, à la recherche de fraicheur. A ce moment-là, on fermait les fenêtres pour se préserver de la chaleur. Je le finis, fenêtres fermées ... pour se protéger du froid :-( Notez bien, je suis ainsi plus plongée dans l'ambiance de ce livre, découvert grâce au billet de spleen, que je remercie. Cher et tendre l'a lu avant moi, et me l'a tendu en disant : c'est plein d'humour. Alors comment résister ?



L'odyssée de Sven, plus justement en Anglais The Memoirs of Stockholm Sven est la biographie romancée d'un suédois ayant vécu au Spitzberg, une bonne partie de sa vie. Ne sachant pas quoi faire de sa vie en Suède, après avoir joué pendant quelques années le rôle de Nounou pour les enfants de sa soeur, sur une idée de celle-ci, il signe un contrat pour un poste de mineur au Spitzberg. Défiguré par un accident dans la mine, il choisit alors de vivre en ermite une bonne partie de sa vie, pour ne pas être en butte à l'horreur ou la pitié à la vue de son visage. Mais sa vie ne sera finalement pas si solitaire, parsemée de nombreuses rencontres, qui donnent tout son charme à ce roman.

« « Et la vérité c'est que, même si je suis connu comme un chasseur arctique solitaire et sans égal, je ne suis rien de tel et j'ai rarement été seul. »



J'ai trouvé le début un peu longuet, et le narrateur un peu sujet à l'apitoiement sur lui-même, ainsi qu'aurait pu lui dire un de ses mentors : « Seul un homme comme toi, pourrait-il dire, qui marine dans sa sottise, peut passer autant de temps sur lui-même et ses malheurs, sans être fichu pour autant d'accorder la moindre pensée bénéfique à la survie de sa précieuse personne. »

Mon intérêt s'est accru après l'incident de la mine et donc le désir de Sven de vivre isolé. L'isolement ne sera pas absolu, et les quelques personnes rencontrées au fil des années peupleront ce livre d'humanité. Même si ce livre se passe dans le grand nord et que la nature y est omniprésente, ce sont les hommes et les femmes rencontrées qui en font la richesse.

Deux hommes en particulier, qui lui ouvriront un chemin vers de nouvelles connaissances :

Livresques pour le premier, mais aussi conseils sur la vie et les rapports avec les autres, un écossais prospecteur.

Pratiques, chasse et survie dans le grand nord, pour le deuxième, untrappeur finlandais.

Leur portrait est dressé par petites touches tout au long du livre et emplit celui-ci d'humanité. Ils seront toujours là, aux moments où le désespoir aurait pu avoir raison de lui, et viendront à son aide quand cela sera nécessaire, l'air de rien. Il y a beaucoup de pudeur dans leurs rapports. Quelques femmes aussi joueront un rôle, là je ne vous en dirai pas plus, ce serait déflorer les dernières parties du roman.



Et l'humour alors ? il est bien présent. Je n'ai pas ri aux éclats, mais souri souvent. Ce penchant à l'auto apitoiement que je regrettais s'est mué en auto-dérision, et j'ai beaucoup apprécié ce ton un peu décalé qu'emploie le narrateur.

Un livre au milieu de la nature qui célèbre l'amitié et l'amour, la famille celle du sang mais aussi et surtout celles du coeur, celles que l'on se construit.

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L'Odyssée de Sven

Voici un premier roman de voyage, de nature et d'aventure, d'amitié et d'amour que propose Nathaniel Ian Miller, un récit à la fois sombre et douloureux qui nous emmène dans l'incroyable épopée d'un finlandais parti vivre dans l'archipel du Svalbard, à mi-chemin entre la Norvège et le pôle Nord.

Repéré grâce au beau billet d'Anne-Sophie (@dannso), je n'ai pas hésité à le sélectionner lors de la dernière masse critique. Je remercie Babelio et les éditions J'ai lu pour leur envoi.



*

Le personnage de Sven Ormson est librement inspiré de la vie d'un homme qui a réellement existé et dont on ne sait que peu de choses. Biographie fictive, roman initiatique, récit de survie, l'histoire est bien souvent dure, plombante, mais également parfois traversée par des instants de grâce, à la fois touchants et lénifiants.



Enfant passionné par les récits de marins et d'expéditions polaires, Sven rêvait de voyager dans le cercle arctique, d'être un aventurier, de vivre dans le froid arctique et de parcourir ces immenses étendues sauvages.

En grandissant, ce rêve ne le quitte pas. En effet, la vie qu'il mène à Stockholm ne le satisfait pas, il n'est pas heureux, ni dans sa vie personnelle, ni dans sa vie professionnelle. Oppressé par un quotidien insipide et étouffant, il se laisse convaincre par une offre d'emploi dans les mines de charbon que sa jeune soeur Olga déniche pour lui. Il part en 1916, à l'âge de 32 ans, pour le camp minier sur l'île du Spitzberg, un endroit reculé où les paysages sont aussi spectaculaires que la nuit polaire est longue. Là, règne en maître l'ours polaire et les attaques de ce grands prédateurs sont loin d'être rares.

Après quelques mois de travail pénible et peu gratifiant, une explosion dévaste les galeries de la mine. Sauvé de justesse, son visage est néanmoins abîmé à jamais. Ne supportant pas le regard insistant, apitoyé ou révulsé des gens, ne se sentant pas à sa place dans le monde des hommes, il décide de s'éloigner encore davantage de la civilisation et de gagner sa vie en apprenant le métier de trappeur dans un fjord inhabité.



Est-ce le destin, la malchance, de mauvais choix ou des rêves d'enfance qui vont le pousser toujours plus loin dans l'isolement et y trouver peut-être ce qu'il recherche le plus, un sens à sa vie ?



*

« L'odyssée de Sven » est bien entendu un roman d'exploration, de survie, de partage, de transmission et de dépassement de soi, mais cela serait très restrictif de le cantonner à uniquement cela : c'est aussi un roman introspectif et profond, celui d'un homme discret devenu solitaire par la force des choses, un homme sensible et touchant qui a le sentiment d'être différent, d'un homme profondément humain, capable d'une grande résilience.



C'est un beau roman sur la souffrance, la solitude, le désespoir, mais également sur l'amitié et l'amour, l'acceptation de soi et des autres.



« On n'imagine pas les tours que l'esprit peut jouer, quand il est privé d'une écoute humaine.

Mais il n'y avait rien à faire. J'étais esclave de la solitude. Elle flottait au-dessus de moi comme une lune malveillante, croissant et décroissant, mais toujours exerçant son attraction, maîtresse au coeur dur de toutes les marées. »



La vie, parfois, prend des chemins bien détournés pour nous apporter ce qui nous manque cruellement. D'autres fois, elle est versatile et reprend tout. Mais c'est dans cette vie solitaire et précaire à laquelle il se condamne qu'il va faire les plus belles rencontres : Tapio, un trappeur socialiste finlandais qui lui apprend le trappage et l'éthique de la chasse ; l'excentrique Charles MacIntyre, un géologue écossais, amoureux de musique et des livres. Il y a aussi Eberhard, son merveilleux compagnon à quatre pattes. Et puis, encore d'autres personnages que je vous laisse découvrir.



*

Ces paysages désolés et monochromes sont à l'image des hommes, à la fois rudes, austères et d'une beauté à couper le souffle.

J'ai aimé me promener dans cet archipel où se concentre une très grande population d'ours polaires, parcourir des yeux les fjords cristallins, explorer les immenses glaciers, écouter le bruit de la glace qui craque, être le témoin de la magie des aurores boréales, contempler les premiers rayons du soleil mettant fin à la longue nuit polaire.



*

C'est un roman assez long d'environ 500 pages qui étend sa trame historique dans la première moitié du XXe, de 1916 à 1947 : il englobe les deux guerres mondiales ainsi que la révolution russe.

Je ne savais pas comment les grands conflits européens avaient pu toucher cette partie du monde et j'ai trouvé très intéressant de lire, à travers la vie de Sven et ses amis, comment ont été vécues toutes ces années de conflits.



« J'en ai vu assez pour savoir que rien n'est probable, mais tout est possible. »



*

La plume de Nathaniel Ian Miller est instructive, touchante, allant chercher les émotions.

Mais je ne sais pourquoi, j'ai eu du mal à entrer dans le livre, à vouloir y rester. Mon ennui est peut-être venu de la lenteur de la première partie, du ton maussade et dépressif du narrateur ? Ou peut-être n'était-ce tout simplement pas la lecture idéale lorsque l'on est malade ?

Mon intérêt s'est réveillé sur le tard, avec l'arrivée de personnages singuliers amenant plus de rythme, de rebondissements, de chaleur et d'émotions ; mon attention s'est d'autant plus renforcée lorsque l'histoire mondiale est entrée en résonnance avec leur vie.

Le ton, lourd et déprimant, évolue aussi au fil du récit, pour devenir doucement ironique et gentiment moqueur, laissant voir un homme bon et attachant, marqué par les aléas de sa vie.



*

Après avoir tourné la dernière page, « L'odyssée de Sven » est en définitive un bon roman : pour son cadre dépaysant fascinant de beauté et de magie, pour certains de ses personnages subtilement dessinés, pour l'écriture de Nathaniel Ian Miller qui allie une grande sensibilité et des émotions retenues. Les hommes ne sont pas caricaturaux, au contraire, face aux drames de la vie, ils sont pleins de nuances et de fêlures.

A découvrir.
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L'Odyssée de Sven

*** Rentrée littéraire 2022 #3 ***



Début août, j'ai eu le grand plaisir de lire « Le silence des repentis » de Kimi Cunningham Grant publié aux éditions Buchet-Chastel. Donc découvrir ce nouveau titre de la rentrée littéraire était pour moi une évidence.



En 1916 en Suède, lassé de sa vie agitée à Stockholm, et de son travail sans intérêt qui lui broie l'âme, le jeune Sven décide d'assouvir ses envies d'exploration et de rejoindre le Svalbard. Un archipel arctique où l'obscurité règne quatre mois par an. Un endroit où l'on peut être le témoin de la splendeur des aurores boréales durant la nuit, et se faire dévorer par un ours polaire dans la seconde qui suit.



Personnage très particulier, incompris parmi la civilisation, Sven va se réfugier dans la solitude, et découvrir ce climat hostile, apprendre à survivre, à trapper les animaux pour se familiariser avec cette vie sauvage.



Durant son périple, Sven rencontrera de nombreux compagnons, sera le témoin de moments magnifiques que seule la nature peut offrir. Seul, au cœur d'une terre hostile, Sven ira au bout de lui-même pour mieux retrouver le reste du monde... Ce qui l'amènera à vivre de nombreuses épreuves difficiles.



En s'inspirant de la vie d'un chasseur spitzberguien, Nathaniel Ian Miller nous raconte le vie de cet ermite qui décide de partir vivre seul, dans une cabane, au Raudfjord, un archipel du Svalbard au cœur de l'Arctique norvégien.



Un roman introspectif, touchant, bouleversant d'humanité, où les descriptions ont une grande place. Véritable ode à la nature, aux airs de récits de voyage.

Si vous aimez ces lectures, faites comme moi, laissez vous embarquer dans l'histoire de Sven....

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L'Odyssée de Sven

Un roman contemplatif sur un homme qui a décidé de vivre en marge ; cela sera l'Arctique.

Des rencontres, des amitiés, des livres vont, çà et là, rompre un peu cette solitude.

Les pensées du narrateur nous racontent le froid, la crasse, la dépression, la beauté des paysages, la violence des éléments et la profondeur des sentiments.

L'histoire se déroule lentement, traverse les années au gré des évènements, des épreuves et des fraternités.

C'est brut, profond, nostalgique et émouvant.
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L'Odyssée de Sven

L’odyssée de Sven est un premier roman qui tient toutes ses promesses. Il ne faut pas s’arrêter au titre et à la couverture du livre. Il ne s’agit pas seulement d’un roman d’aventure se déroulant dans le Grand Nord au Spitzberg.

Nathaniel Ian Miller s’est inspiré d’un véritable chasseur - trappeur dont on ne sait pas grand chose pour son histoire.

Sven est un jeune suédois vivant à Stockholm au début du 20éme siècle. Ce nouveau siècle synonyme de travail , de lutte des classes ne lui convient guère. Ses lectures lui ont fait découvrir Nansen, Amundsen, les explorateurs polaires.

Quittant Stockholm il décide d’assouvir cette passion en rejoignant le Spitzberg et en devenant mineur .

L’aventure géographique, exploratrice va devenir humaine.

A travers ces expériences Sven va découvrir en lui un besoin de solitude, de retrait de la famille, du monde mais aussi un besoin de retour à l’animal, à la nature.

Plus prenant encore un retour à la pierre, à la géologie. Dans ces contrées sauvages, dures et froides le minéral prend toute sa place.

Pour vivre ce chamboulement Sven va être accompagné de personnages profondément humains comme Tapio le trappeur, Charles McIntyre ou encore Eberhard le chien.

C’est avec cette palette de personnages que le roman est plus qu’un roman d’aventures.

Nathaniel Ian Miller nous met en présence de personnages atypiques, improbables. Dans une société dite civilisée, ces personnages n’auraient pas pignon sur rue. Ils feraient partie des déclassés, des laisser pour compte.

Ici, il porte l’histoire. Derrière les affres de la vie il n’y a qu’empathie, solidarité.

On se trouve bien dans ce Grand Nord ! Ce Grand Nord dans lequel Sven et Charles McIntyre n’oublient pas les bienfaits des livres et de l’amitié.

C’est aussi un roman de l intériorité, de la découverte de soi et de la redéfinition de la famille.

Sven était parti pour connaître la solitude. Il en reviendra plus social et ayant fait des émules.

L’odyssée porte bien son nom : un voyage rempli d’aventures singulières auquel Nathaniel Ian Miller donne un éclat particulier par son empathie et son humanité.

Les cabanes du Spitzberg doivent encore être empreintes de l’âme de Sven, Tapio, Helga, Charles ou Eberhard.















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L'Odyssée de Sven

Sven rêve d’aventures et de Grand Nord, de chasses aux phoques et de survie en conditions extrêmes. Il a lu les grands récits de ses idoles et s’imagine explorateur et découvreur de territoires inconnus. Alors quand, à la veille des années 1920, sa sœur Olga lui suggère de quitter Stockholm pour s’engager dans une compagnie minière norvégienne, implantée dans l’archipel du Sptizberg, un archipel de l’Arctique, le jeune homme n’hésite pas, voyant là une opportunité de se rapprocher de son rêve…



Mais la désillusion est rude, les conditions extrêmes et le travail abrutissant en plus d’être dangereux. Jusqu’au jour où survient un terrible accident à la mine. S’il n’a pas perdu la vie, Sven se retrouve néanmoins largement défiguré et rejoint le triste rang des “gueules cassées”. Honteux de ce qu’il est devenu, il décide de fuir la compagnie des hommes et de ne plus jamais retourner à Stockholm. Mais, alors qu'il pense sa vie terminée avant même d’avoir commencée, c’est au contraire le début d’une grande aventure humaine qui va débuter…



Inspiré d’un personnage ayant réellement existé mais dont on ignore presque tout, “Sven le borgne”, ou encore “Sven le baiseur de phoques”, notre narrateur, est l’avatar fictionnel de cet ermite ayant vécu au début du XXème siècle et va se charger de réhabiliter sa propre histoire, largement déformée par les racontars...



Si je n’ai pas été captivée tout de suite par son récit, peinant à m’attacher à ce personnage détaché et arrogant que je trouvais peu sympathique, je dois dire que la tendance s’est vite inversée avec l’arrivée de Sven au Spitzberg! Au fil de ses expériences (de mineur à intendant, puis à trappeur), et de ses rencontres, le jeune homme s’étoffe, apprend et s’enrichit. Les conditions extrêmes dans lesquelles il évolue le rendent plus humble, plus conscient de son ignorance et de ses limites et donc plus humain, plus attachant.



Finalement, je m’attendais à lire un grand roman d’aventures se déroulant au cœur des fjords et c’est avec bonheur que j’ai découvert un magnifique roman initiatique, rythmé par les saisons, dans ces contrées où il fait nuit noire presque la moitié de l’année. Bien que le climat y façonne les gens à son image, avec dureté et rudesse, on découvre un univers où l’entraide, l’amour et l’amitié sont tout aussi capitaux qu’ailleurs, voire plus.



Nathaniel Ian Miller nous initie avec brio à cette vie quasi monacale, où l’on peut ne pas voir âme qui vive (en dehors des phoques, des renards polaires et des ours) durant sept mois! Une vie dans laquelle il faut savoir tout faire: dresser des lignes de trappe, récupérer les fourrures pour les vendre, faire ses vêtements, conserver sa viande, construire une cabane (elles ont tendance à succomber régulièrement aux incendies…), se soigner seul (inutile d’attendre le prochain rendez-vous chez le dentiste…) et ne pas devenir fou à force de solitude…



Un premier roman passionnant en somme, avec des personnages attachants et hauts en couleurs, qui nous font découvrir un mode de vie à part et nous convient à partager une grande aventure humaine! Le ton ne manque pas d’humour par ailleurs, ce qui permet d’adoucir une atmosphère qui serait parfois glaciale sans ça! Une belle découverte de cette rentrée littéraire, riche en émotions et en partage, qui vous fera découvrir des contrées inhospitalières, bien pelotonné au chaud, sous un plaid et avec une tasse de thé, au fond de votre canapé!
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L'Odyssée de Sven

Stockholm Sven, Sven le Borgne ou Sven le Baiseur de Phoques, Suédois débarqué au Spitsberg en 1916.



L'auteur a vu sa cabane centenaire et recueilli quelques bribes de légende et à partir de là arrive à recréer une belle histoire qui sent le vécu, des personnages étonnants et même si l'histoire faiblit un peu vers la fin, le plaisir de lire subsiste.



C'est Sven qui raconte, avec humilité, mais l'écriture et la traduction sont d'une grande beauté.

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L'Odyssée de Sven

Tout m'attirait dans ce roman, mais je suis passée malheureusement à côté.

J'ai cru à des passages et que certains évènements allait me saisir, mais non, quelques pages plus loin je retombais dans un certain ennui...Je reconnais tout le travail d'écriture , extraordinaire, mais voilà....

A regret !
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L'Odyssée de Sven

Sven , le suédois aux multiples surnoms , commence le récit de ses exploits par ces mots:



"même si je suis connu comme un chasseur arctique solitaire et sans égal, je ne suis rien de tel et j'ai rarement été seul ".



Cette réflexion donne le ton de ce livre d'aventures dans le Spitzberg juste avant la première guerre mondiale , décalé et très loin du récit d'un aventurier audacieux aux ressources personnelles inépuisables.



Né à Stockholm où il passe son enfance dans les bouquins d'explorations polaires, il mène une vie monotone qui ne lui convient pas . Pour le sortir de sa torpeur , sa sœur Olga lui dégote un travail de mineur dans le Spitzberg .



Parti sans regret, il ne reste que quelques mois dans la mine , car enseveli dans un effondrement de galerie il en sort défiguré . Aidé par un écossais original qui le prend sous son aile, il décide alors de partir vivre dans le Grand Nord où il devient trappeur , vivant dans une cabane isolée accompagné d'un chien caractériel . Mais ce n'est pas le héros qu'on croit , il n'est pas vraiment doué , pas courageux et souvent la proie de la mélancolie . Heureusement , il est épaulé par un trappeur plus âgé, Tapio, qui lui apprend patiemment les ficelles du métier .



Ce roman ne prend jamais la tournure qu'on imagine, et c'est en cela qu'il est aussi prenant . De nouvelles figures apparaissent et la solitude est souvent entrecoupée par des visites ou des voyages .



Certes, la vie est très dure, le milieu polaire est impitoyable , la moindre distraction peut être fatale et les ours rodent prêts à vous croquer comme petit-déjeuner .



Mais les descriptions de ces paysages traversés par les aurores boréales font rêver les plus aventuriers et les personnages croisés dans cette histoire sont originaux , complexes et attachants et Sven , toujours complexé par son visage difforme traverse les années secondé par des amitiés solides et à toute épreuve.

J'ai beaucoup aimé !

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L'Odyssée de Sven

Stockholm Sven fut un trappeur solitaire au Spitzberg dans la première moitié du 20ᵉ siècle.



Sven a commencé en tant que mineur en 1916, sur un site d’exploitation au Spitzberg (Svalbard, maintenant) et est revenu à son fjord après la fin de la seconde guerre mondiale.



Comme il y avait des trous dans sa vie, l’auteur a tenté de les reboucher, tout en donnant vie à cet étrange personnage que fut Sven.



Sven manque déjà d’énergie, se laisse aller très souvent, durant son histoire, on a envie de le secouer violemment. Pourtant, malgré son apathie et son côté fainéant, on s’attache à Sven et on vit son aventure comme si on y était.



Le début de ce roman commence doucement et manque un peu de punch, surtout dans les dialogues que j’ai trouvés plats. Malgré tout, je me plaisais bien dans le Grand Nord et j’avais envie d’y rester.



Lorsque le récit entame la partie où Sven part dans un fjord isolé, encore plus loin dans le Grand Nord, afin d’y construire sa cabane et de vivre en tant que trappeur, le récit est devenu viral, difficile à lâcher, à tel point que j’ai failli louper ma station de métro.



La Nature y est grandiose, mais hautement dangereuse ! Le moins faux pas, la moindre nonchalance et la mort ou l’accident vous guette. Il faut couper son bois, chasser, relever ses pièges, parce que là-bas, il n’y a pas d’épicerie pour vous vendre de la bouffe. Et Sven, avec son spleen, va comprendre qu’on ne joue pas, dans le Grand Nord.



La solitude, ça n’existe pas vraiment et ce récit le prouve. Oui, Sven est seul, mais pas vraiment. Son chien lui apporte beaucoup et il rencontrera des personnages haut en couleurs ou hautement sympathiques. Ces personnages secondaires sont aussi importants que Sven, ils feront de lui ce qu’il est, l’aideront, le guideront, Dame Nature finissant de le forger.



C’est un beau roman, c’est une belle histoire. Le ton est assez ironique, Sven étant devenu une gueule cassée suite à un accident dans la mine. C’est un roman sur l’acceptation de soi, sur la survie, l’amitié, celle qui dure, celle qui soude les humains.



C’est un roman sur la rudesse du climat qui règne dans le Spitzberg, donnant des hommes rudes, qui ne parlent pas beaucoup et qui vous montrent leur amitié autrement qu’avec de grands discours. Un récit d’une aventure humaine.



C’est aussi l’histoire de Sven, le personnage principal qui n’attire pas la sympathie du lecteur au début de son récit. Il est hautain, glandeur, s’apitoie sur lui-même, avant de changer, suite à ses rencontres, son accident et sa vie sur son fjord. Au moins, les personnages ne sont pas figés, dans ce roman.



Bref, si au départ, je n’étais pas conquise par l’histoire et Sven, au fil des pages, comme lui, j’ai évolué, j’ai grandi et c’est en immersion totale que je suis entrée sur les terres glacées, souffrant du froid avec eux, chassant tout comme eux (mais moi, avec dégoût), me laissant bercer par la Nature, tout en la surveillant du coin de l’œil, car sous ses latitudes, elle est traître, elle ne pardonne rien.



Un beau roman initiatique, une belle Aventure, avec un grand A !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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L'Odyssée de Sven

Ouvrir ce roman, c’est la promesse de découvrir un autre monde, celui des grands espaces et du froid polaire, où la nature en majesté remet les hommes à leur juste place.

Sven l’a bien compris.

Las de sa vie monotone, le jeune homme quitte son job et devient nounou des enfants de sa sœur.

Lorsque sa plus jeune nièce entre à l’école, l’ennui et la mélancolie refont surface.

Quoi de mieux qu’un dépaysement total, il accepte de travailler dans une mine de charbon au Spitzberg.

Après un terrible accident, Sven se rêve en ermite trappeur.

La solitude dans ce désert blanc n’est pas au rendez-vous. Sven doit partager son quotidien avec 3 compagnons, Tapio, Sigur et Kalle.

Une belle et virile amitié lie ses hommes perdus dans un froid polaire.

Il y a des moments magiques dans ce roman lorsque l’auteur nous invite à partager les repas d’un ours blanc, se régalant d’un phoque.

« L’odyssée de Sven » est un livre captivant et rythmé, une ode magnifique à la nature.

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L'Odyssée de Sven

Engoncé dans une vie monotone qui ne lui convient pas, Sven a 32 ans, en 1916, lorsqu'il décide de quitter sa Stockholm natale pour partir vivre au Spitzberg, une île norvégienne située dans la mer du Groenland. le début pour lui d'une vie solitaire, qui sera néanmoins jalonnée de rencontres inoubliables.



Au départ, le ton du récit surprend par sa mélancolie, mais rapidement, on associe cette particularité à notre narrateur, Sven. Ce dernier vit à Stockholm, et se morfond dans une existence sans joie réelle, entre un emploi à l'usine qui le tue à petit feu et une famille avec laquelle il n'est pas toujours en osmose. Je me suis rapidement prise d'affection pour cet homme, un peu taciturne mais rêveur aussi, fasciné depuis l'enfance par les récits d'explorateurs polaires.



Très lié à sa soeur Olga, il ressent une grande affection pour elle, qui a enfoui ses propres rêves pour suivre la voie recommandée par la société, être une épouse et une mère dévouée. Certes, elle n'est pas si mal tombée, son mari, « un poissonnier aussi ennuyeux qu'irréprochable », est gentil. Mais il n'empêche qu'elle sombre dans une déprime passagère, ce qui incite Sven à s'installer chez eux pour s'occuper de leurs deux enfants, Wilmer et Helga. Mais, aussi ravie Olga soit elle d'avoir son frère à ses côtés, elle ne peut se résoudre à le voir dépérir et lui trouve un emploi dans les mines de Longyear. Autant dire le lieu rêvé pour un homme marqué par des envies d'exploration et de solitude.



Sous la plume de Nathaniel Ian Miller, Sven prend vie, se dévoile et se livre, lentement, au fil des rencontres et des années qui défilent. Il faudra attendre MacIntyre, qui le premier saura percer la carapace, voir au-delà de l'attitude misanthropique et mutique. Alors soudain, c'est un peu comme si on découvrait la voix de Sven, lui-même en étant le premier étonné, après tant de mois d'abstinence.



J'ai énormément apprécié les personnages de cette histoire, et contrairement aux apparences, il y en a quelques-uns. Ils ont le sel de ceux des romans d'aventure et d'épopées extraordinaires, aux valeurs nobles et au caractère sincère, mais sont aussi d'une complexité intéressante. Sans oublier les animaux à quatre pattes, valeureux compagnons de voyage.



J'ai beaucoup aimé le rapport au temps dans ce récit. À l'heure où tout va très vite, trop vite, j'ai apprécié me plonger dans cette histoire de vie, au rythme inexorable. Et quoi de mieux que l'Arctique pour prendre le temps de vivre, pour ressentir cette sensation d'ancrage au monde ! Le récit de cette nouvelle vie débute en 1916, et à cette époque, en ce lieu, pas de téléphone. Pour prendre des nouvelles des gens qu'on aime, il faut écrire des lettres et attendre, patiemment, que ces dernières soient acheminées jusqu'à leurs destinataires. On ne compte pas le temps en heures ou en jours, mais en mois et en années. Et pourtant, quand on se retrouve, c'est un peu comme si on s'était vus la veille. Loin des yeux, mais jamais loin du coeur.



L'odyssée de Sven, c'est la vie d'un chasseur des glaces solitaire. Une vie faite de crevasses et de pics, à l'image de ces paysages du Grand Nord, où des glaciers sont capables de « vêler » sous vos yeux ébahis. C'est aussi l'omniprésence de la nature et sa toute-puissance. C'est les longues nuits d'hiver, le froid, la chasse et les animaux sauvages. L'impression de solitude et une vision monochrome du monde, parsemée çà et là des couleurs des adieux et des retrouvailles.



Passés les premiers chapitres lors desquels j'ai fait connaissance avec le livre, je ne me suis pas ennuyée une seule fois au cours de ces cinq cents pages. L'auteur a toujours réussi à me surprendre, rien n'est linéaire ou réellement prévisible, dans ce récit. J'ai été très agréablement surprise par la plume de l'auteur, qui s'avère particulièrement fluide et immersive. Les chapitres sont très courts, si bien que le roman se dévore comme des petits pains.



J'ai refermé ce livre avec l'étrange tristesse de l'avoir terminé, avec l'envie de m'y replonger encore une fois, et de retrouver tous ces protagonistes que j'ai tant aimés. Un roman qui m'a emportée au coeur d'un voyage inoubliable et qui a su laisser son empreinte dans mon âme de lectrice. À découvrir pour tous ceux qui ont soif de récits d'aventure, où la nature est reine et l'humain complexe.



Je remercie Babelio et la maison d'édition pour l'envoi de ce roman.



Chronique détaillée sur le blog.

Caroline - le murmure des âmes livres

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L'Odyssée de Sven

L’Odyssée de Sven porte bien son titre. En 1916, le jeune Sven mène à Stockholm une vie trop étriquée qui ne lui convient plus. Il a envie de plus que de rêver par livres interposés. Bien qu’attaché à sa sœur et à ses neveux, il répond à une offre de recrutement et se retrouve mineur dans le Spitzberg. Lui qui a toujours rêvé des grands espaces du Nord travaille sous terre, à enchaîner d’épuisantes et dangereuses journées. A la suite d’un accident, et d’une longue convalescence, il va s’éloigner plus encore vers le nord, y apprendre le métier de trappeur, et s’installer dans un fjord reculé.

En avançant dans le roman, on avance en solitude au fur et à mesure des aléas et et des choix de vie de Sven. C’est Sven lui-même qui mène le récit, et, en tant que narrateur, il n’est pas du genre à se glorifier de hauts faits ou à se mettre en avant. Sa modestie et son autodérision le rendent sympathique, ainsi que son intérêt pour les personnes qu’il rencontre. Il noue de belles amitiés avec McIntyre, un géologue écossais, avec Tapio, le trappeur finlandais socialiste, avec son compagnon canin, Eberhard, et n’oublie pas sa correspondance avec sa sœur et sa nièce préférée, Helga.



Ce qui apparaît assez rapidement à la lecture, c’est qu’il s’agit plus d’un roman d’apprentissage, et aussi sur la survie en milieu difficile (rappelant en cela Ermites dans la taïga) plutôt qu’un roman d’aventures. L’aventure est surtout intérieure, le questionnement stimulant proposé par l’auteur pourrait se résumer ainsi « Pourquoi et comment vivre seul dans une région aussi reculée ? ».

La solitude de Sven n’étant pas totale, les rencontres et les amitiés, les relations en tout genres, y tiennent une grande place. Je ne veux pas trop en dire, non plus !

Au final, une lecture aussi intéressante qu’enrichissante, à laquelle on peut faire une place si on aime la nature dans les régions froides, et l’humanité.


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L'Odyssée de Sven

Un roman prenant qui nous plonge dans des paysages de glace.

On suit la vie de Sven qui embarque pour le grand nord après avoir vagabondé là où le travail s'offre à lui : mineur, cantinier, intendant et trappeur.

Solitaire mais toujours entouré de loin par des proches qui tiennent à lui, Sven mène sa vie simplement.

Un roman simple et poétique par moment. Une belle surprise.
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L'Odyssée de Sven

Sven grandit à la fin des années 1800 à Stockholm. Très vite, il se rend compte que la vie à laquelle on le prédestine ne le fais pas rêver. Il ne veut pas être un ouvrier dans une filature, faire un travail dans lequel son esprit ne compte pas. Il rêve de grands espaces, il rêve de l'Arctique, des grands explorateurs. Sa soeur, pour le sortir de son aigreur, lui montre une offre d'emploi pour partir travailler dans une mine du Spitzberg, au nord de la Norvège. Il saisit sa chance et part pour cet emploi. Arrivé là bas, le grand Nord est loin, il ne fait que travailler, exactement comme dans la filature. Il fait heureusement la connaissance d'un géologue, MacIntyre, qui partage comme lui le goût de la lecture. Un accident à la mine, qui va le laisser gravement défiguré, va le pousser à chercher un autre emploi. Dans le nouveau camp minier où il part travailler, il restera l'hiver et apprendra à devenir trappeur au côté de Tapio, un finlandais socialiste aux idées marquées. Il s'approprie petit à petit ce territoire et n'est jamais vraiment seul...

J'ai adoré ce livre. le personnage principal est drôle et attachant, tout comme les personnages secondaires. On ne s'ennuie pas une seconde dans cette lecture. On rit, on s'émeut, on voyage. Une lecture très très agréable qui fait beaucoup de bien !

Merci à Netgalley et Buchet Chastel pour cette lecture.
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L'Odyssée de Sven

L'odyssée de Sven, formidable roman lu pendant une période de canicule... en un mot... rafraichissant.

Le jeune Sven se sent las de Stockholm, de ses faux semblants, de sa société codifiée, qu'il avait déjà commencé à quitter en décidant de s'occuper des enfants de sa sœur, lorsque celle-ci était vraisemblablement atteinte d'une dépression de post-partum. Sous les conseils de cette dernière, Sven va se retrouver dans le Grand Nord, dans l'Arctique, suivant ainsi ses rêves de toujours. Il sera tour à tour mineur, intendant, chasseur (ou trappeur, mais je n'ose pas vraiment utiliser ce mot qui semble être réservé à Tapio, LE trappeur ami finlandais). Sven va donc traverser le terrible monde du début du 20ème siècle, depuis le Grand Nord, tantôt Spitzberg, tantôt Svalbard, croisant des britanniques, des russes, des allemands, des finlandais , des norvégiens, tous ces peuples se croisant au grès des conflits géopolitiques.

Une odyssée formidable dans le monde tourmenté du début du 20ème siècle, un plongée dans la rude vie du Svalbard, où il y a ceux qui survivent à peine et ceux que la terre rejette tôt ou tard. Sven, personnage merveilleux que l'on voit évoluer au fil de ses aventures, du sarcastique au placide et sage Sven. Et ce qui est peut-être encore plus merveilleux dans ce roman, ce sont la galerie de personnages, tous plus intéressants, originaux et attachants les uns que les autres, Tapio et MacIntyre étant probablement mes préférés, tous deux emprunts d'une grande sagesse mais complètement différente pour l'un et l'autre.

Un grand livre pour une grande bouffée d'air frais et dépaysante

Et je suis contente d'avoir regarder les photos des villes mentionnées, des lieux et des cabanes après ma lecture, ayant eu ainsi une plus grande place à mon imaginaire.



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L'Odyssée de Sven

Dans le Stockholm de 1916, Sven est un jeune suédois un peu perdu : il ne court pas après les filles bien qu'il fréquente à l'occasion des professionnelles, est un éternel amoureux des livres d'aventures et n'est pas particulièrement à l'aise en société. Ne parlons pas de son travail, qui l'ennuie mortellement.



Après un séjour chez sa sœur Olga où il se découvre oncle attentif et relativement patient avec ses neveux Helga et Wilmer, il décide de larguer les amarres pour s'exiler dans l'Arctique et plus précisément au Spitzberg, une des deux îles habitées de l'archipel du Svalbard. Sur ces terres hostiles où le soleil disparaît pendant de très longs mois, il travaillera comme mineur avec ces troubadours de norvégiens à Longyear et fera la rencontre de son ami l'écossais Charles MacIntyre.



Après un dramatique accident à la mine qui le laissa défiguré mais vivant, il cherchera encore plus l'isolement et c'est auprès des trappeurs et notamment de Tapio qu'il apprendra à survivre en construisant sa cabane, montant ses lignes de pièges pour chasser renards et autres petits animaux et évitant autant que possible de se confronter aux ours blancs. Confronté à l'isolement total, il découvrira que le plus grand danger ne se trouve pas toujours à l'extérieur.



Ce fut une sacré aventure que d'embarquer avec Sven dans ces contrées givrées, j'ai adoré suivre la vie tumultueuse de ce personnage complexe mais délicieusement attachant. Voilà longtemps que je n'avais pas lu un si bon nature writing, j'y ai retrouvé l'esprit de Into the Wild dans le face à face entre l'homme et la nature hostile mais surtout entre l'homme isolé et lui-même. Un excellent premier roman qui se lit très facilement, étonnamment moderne sur certaines thématiques et librement inspiré d'un homme ayant réellement existé : si vous n'avez pas peur d'attraper froid, foncez !



📖 L'odyssée de Sven de Nathaniel Ian Miller a paru aux éditions Buchet-Chastel le 25 août 2022 dans une traduction de Mona de Pracontal. 480 pages, 24,50€.



🔗 Service de presse numérique obtenu via NetGalley.
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L'Odyssée de Sven

Merci Mr Nathaniel Ian Miller de m’avoir embarquée dans votre version de l’odyssée de Sven.

Avec vous, je suis repartie au Spitzberg près d’un siècle plus tôt que mon propre voyage.

J’ai découvert ce qu’était Longyearbyen (1) quand ce n’était qu’un simple camp de mineurs, avant que cela ne devienne une vraie ville avec son musée, son jardin d’enfants, son école et …. Tous ces restaurants, magasins de souvenirs, hôtels où nous touristes pouvons nous préparer à vivre l’aventure du grand nord !

J’ai découvert ce qu’était Barentsburg du temps des néerlandais, avant que les soviétiques n’achètent la ville, quand c’était encore un simple camp de mineurs, avant que cela devienne une ville moderne avec ses hôtels, son théâtre où de gentilles danseuses exécutent des danses dans la plus pure tradition du folklore soviétique et … son bar moderne où on peut déguster une bière locale « la bière la plus septentrionale du monde » !

J’ai découvert ce qu’était Pyramiden du temps des suédois avant que les soviétiques n’achètent la ville, quand c’était encore un simple camp de mineurs, avant que ça devienne une ville fantôme avec ses bâtiments inhabités vestiges des glorieuses années avec ses Champs Elysées, véritable avenue desservant tous les immeubles de la ville, sa piscine, son théâtre, son hôtel, son gymnase … j’ai un souvenir grandiose du bortsch dégusté dans l’hôtel Tulpan !

J’ai découvert ces cabanes rescapées du temps de leurs occupations par ces pionniers dont Sven faisait partie, des cabanes dans des lieux improbables, loin de tout. Il y reste quelques traces de leurs passages, des meubles qui pouvaient ressembler à des bancs, des tables, des sommiers et quelques ustensiles et outils.

Au cours de mon propre voyage j’ai imaginé moi aussi la vie de Sven, sa solitude, sa relation avec la nature hostile qui l’entourait, la proximité avec la faune locale qui devait être très intéressée par la source d’approvisionnement que pouvait être ses ermites, ses occupations au cours d’une vie rythmée par le soleil de minuit, la nuit polaire. J’ai imaginé la richesse de leur vie intérieure pour leur permettre de vivre au milieu de cette solitude.

Dans ce roman, grâce à l’écriture fluide de son auteur, nous pénétrons au plus profond de la personnalité de ces ermites du grand nord, nous tournons les pages avidement pour retrouver les descriptions de ces paysages grandioses, qui lorsque on navigue, sont cachés par des bancs de brouillard et qui se dévoilent quand nous pénétrons dans les fjords pour nous révéler une nature en perpétuel changement.

J’ai retrouvé dans ces pages toutes les âmes de leurs occupants et ressenti l’attachement de ces hommes à leurs territoires durement conquis sur le froid.



(1)

Longyearbyen est la capitale administrative de l'archipel du Svalbard au nord de la Norvège. Elle comptait environ 2 115 habitants en 2015.



(2)

Barentsburg est une ville de Norvège. Elle est située sur la côte ouest de l'île du Spitzberg à 55 km à l'ouest de Longyearbyen. C'est le second lieu le plus habité du Svalbard après Longyearbyen et compte environ 400 habitants, quasiment tous des Russes et Ukrainiens. Aucune route ne permet d'atteindre Barentsburg. On ne peut atteindre la ville que par bateau par le fjord de Grønfjorden en été et motoneige en hiver. La principale activité économique de la ville est l'extraction de charbon par la compagnie russe Arktikougol présente sur l'île depuis 1932.

Le Svalbard est sous souveraineté norvégienne. Néanmoins, le traité concernant le Spitzberg, signé en 1920, autorise tous les pays signataires à exploiter les ressources naturelles de l'archipel. La Russie est aujourd'hui le seul pays étranger à exercer ce droit, et ce uniquement à Barentsburg depuis la fermeture de la mine de Pyramiden en 1998. La Russie maintient d'ailleurs un consulat à Barentsburg.

La compagnie Arktikougol, propriété de l'État russe, exploite des mines au Svalbard depuis 1932 et constitue la principale source de revenu de Barentsburg. La grande majorité de la population travaille à la mine ou dans les services liés (cantine, etc.).

Reste que les réserves de charbon s'épuisent et que la mine n'est plus rentable. Le charbon n'est d'ailleurs plus exporté et ne sert qu'à la consommation locale, notamment pour l'alimentation de la centrale thermique qui produit l'électricité et le chauffage de la ville.

À l'époque soviétique, Barentsburg servait de vitrine de l'URSS en Norvège et dans l'Arctique. La ville était très bien entretenue et ses habitants considérés comme privilégiés. On trouve d'ailleurs toujours à Barentsburg un centre sportif et une piscine olympique couverte. L'importance accordée à la ville n'était pas uniquement due à des questions de prestige, mais avait également des raisons stratégiques. Bien que territoire démilitarisé, le Svalbard n'en constituait pas moins un poste d'observation de choix pour les Soviétiques durant la guerre froide. Barentsburg était ainsi un point d'espionnage stratégique.

Depuis la chute de l'URSS, Barentsburg a été progressivement abandonnée par Moscou et est tombée en déliquescence. La ville se dépeuple progressivement (passant de 1 500 habitants, à l'époque soviétique, à environ 400, aujourd'hui) et les conditions de vie sont de plus en plus précaires. Les habitants, trop pauvres pour importer des marchandises de Russie, vivent aujourd'hui en quasi-autarcie, comptant notamment sur la ferme et l'élevage bovin situé le plus au Nord du monde. La compagnie Arktikougol a d'ailleurs été très critiquée pour sa mauvaise gestion et les promesses faites aux travailleurs (qui voient, en arrivant sur place, leur salaire divisé par trois par rapport à ce qui leur avait été promis en Russie). Trop pauvres, ceux-ci n'ont plus les moyens de rentrer chez eux. Pour survivre, ils n'ont pas d'autre choix que de compter sur l'aide humanitaire fournie par des associations norvégiennes. Le tourisme est également aujourd'hui une nouvelle source de revenu.



(3)

Pyramiden est une ancienne localité du Svalbard, un campement soviétique et une communauté minière située sur l'île principale de Spitzberg.

Son nom lui vient d'une montagne en forme de pyramide au pied de laquelle elle fut fondée par des Suédois en 1910. En 1926, les Russes l'ont rachetée, pour à leur tour la vendre à la compagnie minière Arktikougol en 1931.

La communauté fonctionnait de manière totalement autonome, et était gérée comme une vaste entreprise de près de 1 000 employés jusqu'à la fin des années 1990. L'arrêt de l'exploitation minière remonte au 31 mars 1998.

Pour acheminer le charbon vers le port, un funiculaire a été construit entre la ville et la mine, en hauteur, à flanc de montagne.

Au printemps 1998, la production de la mine cessa complètement, la ville a donc été abandonnée, et seulement 7 gardiens occupent la ville pendant la saison estivale. Elle fait désormais partie de la longue liste des villes fantômes du Spitzberg, comme Grumantbyen, Colesbukta ou Advent City. Les gardiens de la ville la font également visiter. Le tourisme y est ainsi contrôlé depuis 2006 à la suite des vols de reliques soviétiques perpétrés par les aventuriers qui arrivaient jusque-là.

En 2009, l'auteur norvégien Kjartan Fløgstad a publié un essai intitulé Pyramiden : Portrait d’une utopie abandonnée dans lequel il dépeint la ville sous ses différents aspects, après s'y être lui-même rendu.

En 2013, l'ancien hôtel de la cité minière a rouvert ses portes. L'Hôtel Tulpan est le second hôtel le plus septentrional du monde après le Nordpolhotellet situé à Ny-Ålesund (mais celui-ci n'est réservable qu'en dernière minute, la priorité étant donnée aux chercheurs travaillant sur place.)
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