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Critiques de Neal Stephenson (188)
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Les Deux Mondes, tome 2 :  La frontière

Va falloir que je m'y mettes.
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Les Deux Mondes, tome 1:  Le réseau

Bon livre, j'attends le 2ème tome pour me prononcer.
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Cryptonomicon, tome 1 : Le Code Enigma

Tout simplement fabuleux...l'histoire de la cryptographie pendant la Seconde Guerre Mondiale comme rampe de lancement pour introduire les thématiques oh combien actuelles du respect de la vie privée sur Internet, de la cyber-sécurité, des monnaies virtuelles, du rôle de la NSA...le tout avec un humour décapant
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L'Âge de diamant ou le Manuel illustré d'éducati..

En 1995, l'un des livres-clés du retour du politico-économique en SF, sans sacrifice de la qualité narrative.



Avec "Snow Crash" (1992) - désolé, j'ai toujours eu un mal de chien à adopter la bizarre traduction française du titre ("Le samouraï virtuel"), son troisième roman, Neal Stephenson, signait d'un coup de maître le dernier édifice «classique» de la tradition cyberpunk ouverte par Gibson et Sterling huit ans plus tôt, et laissait déjà présager l'avènement d'un genre modifié, où les préoccupations sociales et surtout politiques reviendraient en force, l'esthétique demeurant, aux côtés d'une thématique technologique mieux maîtrisée.



Dans "L'âge de diamant", en 1995, Stephenson déploie une évolution politico-économique forcenée, rendue digeste et pénétrante par le maniement de l'ironie subtile et le jeu habile des points de vue différents, notamment ceux d'une jeune fille dont l'apprentissage ne peut que résonner avec celui de l'Ender de Card.



Ses «tribus» pouvant atteindre l'échelle d'un pays voire d'un continent, ses micro-sociétés fondées sur des postulats sociaux ou économiques, intégrant mine de rien un bon morceau des développements de la sociologie des années 80, dans le cadre chargé d'histoire de Hong-Kong et en mettant en scène le développement industriel des nano-technologies, tout cela s'inscrit avec finesse et élégance dans un fort mouvement de «retour du politico-économique» en science-fiction
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Cryptonomicon, tome 2 : Le Réseau Kinakuta

Enigma est percé. Grâce entre autre à Turing et sa machine le code japonais sera bientôt lui aussi trouvé. Le réseau informatique dans le sultanat de Kinakuta avance.

Mais tout mène vers un mystérieux sous marin qui contient un mystère.

La plongée dans l’univers concocté par Neal Stephenson continu ; toujours sur fond historique et de hardscience.

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Le Samouraï virtuel

Oyez gentes virtualités, voici LE livre originel qui crée le concept littéraire d'avatar et de monde virtuel.

Si ça démarre comme un film de Tarentino, ne vous laissez pas abuser par le côté kitsch : au-dessous, Hito le Samouraï aux deux sabres sait tout des mondes virtuels qu'il contribue à créer et développer..

Le scénario connaît quelques faiblesses ( voire des longueurs) mais la vie dans le métavers captive par sa richesse de situations et son foisonnement d'inventions.
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Zodiac

Taylor, un chimiste employé par le groupe d’extrémistes environnementaux (GEE) refile des migraines aux pollueurs de Boston. Son travail est de « terroriser » les usines qui déversent des cochonneries dans le port. Son arme à lui, c’est la mauvaise publicité ou encore la méthode de l’arroseur arrosé. Il n’hésite pas par exemple à boucher les évacuations d’ »eaux usées » avec du ciment pour créer des inondations pollueuses et pestilentielles à l’intérieur de l’usine en question.



Là où ca va se corser c’est le jour ou Sangamon Taylor découvre un grand nombre de PCB dans l’eau du port. Cet eco-guerrier va partir en guerre et va surtout devenir l’homme à abattre. Un peu comme dans un polar, la notion de complot est le fil conducteur de cette histoire.



Zodiac est un livre fort documenté du côté scientifique et technologique avec, ce qui ne gâche rien, une grande part d’humour et de sarcasme. J’ai quand même eu un peu de mal au début à savoir où Stephenson voulait m’emmener (même si rien que pour le narcissisme exacerbé du narrateur Zodiac vaut le détour).



Greenpeace en prend plein pour son grade ainsi que Le duo politico-industriel travaillant main dans la main vers plus de profit. Il est effrayant de voir que plus de 20 ans après sa sortie, les problèmes environnementaux abordés n’ont pas changé.

Pour en discuter, c'est par ici :
Lien : http://www.valunivers.fr/201..
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Choc terminal, tome 2

Le premier tome nous présentais une solution pour réduire les dégâts (ou tout du moins les ralentir) liés au changement climatique et notamment la montée des eaux.

Nous suivions Saskia, reine des Pays-Bas mais aussi tout un panel d'acteurs.

Dans cette suite directe (d'ailleurs les couvertures font corps), nous reprenons la ou nous étions arrêtés.

Nous retrouvons Saskia, chez elle, ayant repris son rôle de reine, embourbé dans dans scandales a venir depuis son escapade aux usa dans le tome précédent.

Ce tome nous révèle les tenants et aboutissants des conséquences des technologies utilisées pour stabiliser le climat.

Le problème c'est que cela a des conséquences sur des pays au climat différents, tel que l'Inde, et c'est par ce biais qu'est enfin fait le lien avec les chapitres sur l'Inde qui était flou au début de l'histoire.

"Choc terminal" est une duologie assez technique mais compréhensible et ne manquera pas de ravir les passionnés du climat, de la montée des eaux, de la géopolitique, de l'avenir de la planète.

J'ai bien apprécié ma lecture, malgré quelques longueurs de temps en temps.

Les personnages ne laissent pas indifférent, il passionnent ou agacent, c'est selon, mais ils ont le mérite de se démarquer les uns des autres.

Si vous aimez un minimum la science, l'écologie, la politique, les bras de fer, je vous invite à vous pencher sur cette duologie de Neal Stephenson, l'auteur d'Anatém et du Samouraï virtuel.
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Cryptonomicon, tome 1 : Le Code Enigma

Un Duo temporel qui FONCTIONNE



Deux époques différentes, qui sont reliées par la CRYPTO,



En effet, nous allons suivre des "cryptanalystes" au cours de la 2nde Guerre Mondiale, qui cherchait à découvrir les secrets de l'Axe (L'Axe regroupait les nations en guerre contre les alliés)



Et puis, de nos jours, un groupe d'informaticiens qui veulent se servir de la cryptographie afin de réaliser une cryptomonnaie, et un genre de "paradis" dématérialisé.



On va suivre ces fils narratifs au travers de 3 personnes différentes, à savoir un soldat américain (Bobby), un homme travaillant pour les services de renseignements britanniques (Lawrence), d'ailleurs ce dernier est amené à travailler avec Alan Turing, et enfin le petit-fils de Lawrence, qui travaille donc vous l'aurez deviné, dans la cryptographie de nos jours..



J'aimerai aussi parler, d'à quel point, surtout pour l'époque, beaucoup de sujets y sont abordés, les lois sont remises en question, on y évoque aussi (plus généralement dans la trilogie) la sexualité (l'Homosexualité) ou même encore comment valuer les choses



L'Histoire comporte également des clins d'œil et inspirations, que j'ai personnellement beaucoup appréciées, que ça soit des clins d'œil au monde informatiques, ou bien le titre directement, inspiré du Necronomicon, de Lovecraft, qui serait, au passage pour ceux qui n'auraient pas lu cet ouvrage, la BIBLE du cryptologue par excellence..



J'aimerai souligner le travail de l'auteur, pour ses recherches en ce qui concerne l'exactitude des informations historiques relatées, et pour avoir expliqué "si facilement" certains passages mathématiques, qui, si on se penche sur le sujet sont d'un complexe plus poussé que ce qu'on voit dans le livre, ça permet de rendre ce récit compréhensible, et accessible pour tous, ce qui est une réelle prouesse lorsque l'on mêle à la fois Histoire, Science, Maths …



En bref, un univers complexe mais réussi, qui tient la route, et de bons moments de lecture

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Anatèm, tome 1

Un roman brillant, à l'intelligence rare, qui fait réfléchir et qui reste divertissant.

Il était réputé intraduisible mais AMI l'a fait, et on les en remercie.

Imaginez des moines entièrement dédiés non pas à Dieu mais à la Science.

Leurs Dialogues (réflexions entre plusieurs personnes) sont excellents. L'histoire est prenante, très logique, les personnages attachants et l'imagination de l'auteur est extraordinaire.

Si vous avez un master en philo vous allez sans doute vous ennuyer sur certains Dialogues mais sinon allez-y sans hésitation.

Neal Stephenson confirme qu'il est pour moi un des meilleurs auteurs de SF existants.



Par contre, c'est un roman exigeant, sans concessions, avec un vocabulaire qui n'est pas toujours le nôtre mais plutôt compréhensible (il y a un lexique en fin de tome 2, qui peut aider même si le jeu normal c'est de ne pas le lire car les définitions sont en fait données à chaque début de chapitre, au moment où l'auteur l'a décidé - j'avoue avoir un peu triché... :-) ). Si vous n'avez jamais lu de SF, ne commencez pas par celui-là...
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Anatèm, tome 2

RELECTURE 2023



Une relecture qui m'a fait voir une autre vision de l'histoire qui m'avait échappé la 1ere fois.

J'avais préféré ce tome la 1ere fois mais cette fois j'ai préféré la partie 1. L'effet de surprise n'était plus là mais cela reste dans le très haut du panier.

J'ai aussi mieux cerné certains passages notamment la fin. Je me suis rendue compte aussi que tout avait été bien préparé par l'auteur depuis la première partie. Je pense m’être plus attachée à Erasmus que lors de la première lecture. Et je suis devenue plus sensible à la critique que fait l'auteur du système mis en place, chose qui ne m'avait pas autant marquée à la première lecture. Mais il faut dire que le roman est tellement riche que cela est difficile de tout encaisser en une fois. Je suis vraiment contente de l'avoir relue. C'est vraiment un roman que je continuerai à encenser tant il est aux antipodes de ce que j'ai pu lire et parce qu'il est juste extraordinaire en tout point.



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AVIS DE 2018

Une de mes lectures preferées et une de mes plus marquantes de ma vie de lectrices Anatèm de Neal Stephenson. Cet avis concerne les 2 tomes car ils ne forment qu'un en VO.

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Voilà ce que j'en disais en 2018

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Ce roman est décrit comme difficilement abordable car il faut accepter d'être bousculé pendant 150/200 pages.  Vous n'êtes clairement pas en terrain connu. Attention, cela ne veut pas dire que c'est incompréhensible, illisible ou WTF, au contraire, c'est en fait fascinant.  Mais je suis consciente qu'il peut être difficile d'entrer dans cet univers. Personnellemenr, j'avais l'impression d'être une chercheuse, lisant un témoignage sur une civilisation éloignée, mais proche de la nôtre qui a développé son propre langage, son propre système, ses propres croyances. Et pendant 200 pages, il fallait que j'apprivoise ce monde. Par la suite, vous êtes complètement immergé et vous entrez dans le coeur du récit et de l'intrigue.

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L'histoire est racontée par fraa Erasmus (fraa=frère), un jeune chercheur qui vit dans un sanctuaire fermé au monde extérieur sauf pendant certaines périodes. Lors d'une de ces périodes des événements anodins vont perturber son quotidien plutôt calme.

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Ce qui est remarquable dans ce roman, c'est que je ne me suis jamais ennuyée.  Tout est bien amené, les explications ne sont pas faites pour annoncer un quelque événement immédiat. Fraa Erasmus est en apprentissage, il fait des rencontres, il participe à des débats, il raconte sa quotidien et celui de ses amis . Tout cela participe intelligemment à nous ouvrir les portes de cet univers.

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Des définitions parcourt le récit en les présentant comme des extraits de leur Livre. Les termes sont ensuite utilisés dans le récit comme s'ils faisaient partis du langage courant du lecteur. le roman est parcouru de néologisme et ce fut assez ludique de deviner à quoi elles faisaient références. J'en profite pour souligner le travail incroyable du traducteur car le résultat est remarquable.

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Les personnages sont attachants. Erasmus reste accessible. Il admet ses incompétences et ses défauts. J'ai tout de suite apprécié Fraa Erasmus. le ton du récit n'est ni distant ni trop érudit ce qui aurait pu

être le cas avec des personnages aussi savant.

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Les personnages qui gravitent autour de lui,

ont chacun leur attrait et ils sont facilement

identifiables. Avec du recul, je me rends compte

que ce n'est pas toujours évident surtout dans un

récit à la 1ère personne. J'ai pu me souvenir de

la plupart des personnages alors que pourtant on

les voit peu. Mais en faisant partir quotidien

Erasmus, ils le deviennent aussi pour nous.



Cela avait été mon roman préféré de 2018.
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Choc terminal, tome 1

CHOC TERMINAL (tome 1) c’est un récit politique pré montée des eaux, post réchauffement climatique où la lutte pour la survie des nations est au premier plan. Ici point d’action à tout bout de champ, l’auteur propose plutôt une réflexion poussive autour d’un enchaînement d’événements plutôt lent.



Il s’agit d’un roman exigeant qui demande une concentration de fer. Pas évident donc de l’appréhender dans certaines conditions et encore moins après une dure journée de labeur. Le récit est pointu, même si abordable, et bien qu’il se montre extrêmement intéressant, j’ai eu beaucoup de difficulté à replonger dedans après chaque interruption.



Au début ça n’a aucun sens, c’est complètement barré - hello Frimousse -, on s’intéresse à des choses sans importance, qui finalement a posteriori deviennent significatives et il faut je pense accepter de se faire balader par l’auteur et ses fameuses digressions ultra précises et détaillées pour apprécier ce roman à sa juste valeur et en comprendre toutes les subtilités.



Si vous recherchez un roman divertissant où l’action est omniprésente, passez votre chemin, Choc Terminal est bien plus que cela et je pense qu’il est nécessaire de le savoir avant d’amorcer sa lecture.



Je ne sais pas quand je lirai la suite, ce roman a des qualités indéniables que je ne saurais contester, le contenu est impressionnant mais il a pompé beaucoup trop de mon énergie pour que j’y retourne maintenant. Car, sachez que ce premier tome ne pose que les bases d’une histoire, incomplète donc, dans l’attente du deuxième et dernier tome (disponible à la fin de ce mois).
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Anatèm, tome 2

Emballé par le premier tome, une longue respiration nécessaire avant le second tome permet de se replonger dans un roman aventursque loin des sentiers battus où se mêlent les réflexions les plus tordues et les éclairs de génie les plus brillants. On retrouve avec bonheur les personnages principaux, fidèles à eux mêmes bien que lancés dans des aventures cette fois extra-terriennes qui ne permet malheureusement pas de développer d’avantage encore les mille facettes du monde arpenté. Il faut savoir prendre le temps de (re)lire certains passages, ne pas s’y perdre, leur donner une importance qu’ils n’ont en réalité pas ou encore savoir attendre le moment où quelques centaines de pages plus loin, ils trouveront tout leur sens (pas toujours) dans ce qui pourrait être une forme d’éloge à la patience. La conclusion est assez dans l’air du temps puisqu’elle aborde un thème aujourd’hui presque majeur dans la culture SF mainstream mais cela ne doit pas gâcher le plaisir d’une oeuvre assez monumentale, parfois insondable mais qui méritera une relecture au moins dans quelques années.
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Anatèm, tome 1

Sur la planète Arbre, des ordres monastiques (mixtes, composés de fraas et de soors) sont donc cloitrés autour d’horloges conçues pour durer des millénaires. Autour de chaque horloge, quatre groupes (des maths) de personnes sont organisés en fonction de la fréquence à laquelle ils sont autorisés à se rencontrer et à sortir du monastère pour une période de dix jours appelée l’aperture : tous les ans (les unétariens), décennies (les décénariens), siècles (les canténariens) et millénaires (les millénariens). A ce moment, ils se reconnectent au monde extérieur, peuvent retrouver leur ancienne famille et se tenir au courant de l’actualité. Le reste du temps, leur vie est purement tournée vers les sciences, la philosophie, la maintenance de l’horloge et un minimum d’activité manuelle pour subvenir à leurs besoins. Ce système dure depuis plusieurs millénaires, le monde extérieur s’est déjà écroulé et reconstruit, parfois les mynstères ont été en partie mis à sac, mais globalement l’ordre monastique a respecté ce qu’il appelle la discipline : le respect de la coupure avec le reste du monde sur les périodes définis par les différents ordres. Cette discipline a une autre conséquence : le langage de chaque communauté a évolué séparément, obligeant les moines à maitriser plusieurs langages pour pouvoir communiquer entre eux lors des rares ouvertures. Enfin, un groupe séparé, les hiérarques, est chargé de gérer le mynstère et de communiquer avec les différents ordres en respectant strictement la discipline.



Fraa Erasmas, un jeune décénarien, n’a rejoint le mynstère que depuis quelques années. Il mène une existence tranquille et s’intéresse à la cosmologie jusqu’au jour où son maître, fraa Orolo, se fait exclure du mynstère. A la recherche de la vérité, Fraa Erasmas va découvrir la cause de cette exclusion : Orolo a observé un vaisseau spatial d’origine inconnue dans le ciel. Cette arrivée associée à d’autres faits va précipiter de profonds bouleversements dans l’ordre du mynstère, entrainant Erasmas sur les routes du vaste monde en compagnie d’une troupe hétéroclite.





Inutile d’en dire plus sur l’intrigue ou sur le monde singulier d’Anatèm. Ce livre, paru originellement en 2008, fut d’abord acheté par Bragelonne qui fit un essai de traduction. Il sembla que l’énormité de la tâche (près de 340000 mots en VO, soit le double du Samouraï virtuel) associée au fait que le roman était plutôt loin du terrain habituel d’action de l’éditeur conduisit à l’abandon du projet et l’on pensa qu’aucun autre éditeur ne se lancerait dans l’aventure. Jusqu’à l’année dernière, quand Albin Michel annonça son intention de lancer une grande collection d’imaginaire dont la figure de proue serait Anatèm. Hosanna ! Car ce roman est d’une ampleur toute particulière. Autour donc de cette horloge gravite un univers : d’abord la concentre, ces maths et leurs discussions philosophiques et scientifiques. Ces gens coupés du monde ont le temps de discuter de tout, de réfléchir à tout, de se souvenir des théories de leurs penseurs d’il y a trois ou quatre mille ans, de les remettre en cause, de créer de nouvelles écoles de pensées… A l’extérieur de la concentre, le monde réel, qui roule en pickup, utilise des smartphones et un réseau informatique mondial (je vous fait grâce des termes spécifiques utilisés dans le roman pour décrire ces objets et concepts, il est beaucoup plus intéressant de les découvrir et de deviner leur sens au fil de la lecture), un monde qui s’est écroulé et qui s’est redéveloppé, qui a subi une glaciation et dont les changements climatiques ont déplacé les villes et créé des cités abandonnées. Puis, au-delà du monde, l’espace infini surveillé par quelques fraas mais aussi certainement par les gouvernements extérieurs à la concentre et qui recèle un mystérieux vaisseau spatial.



Neal Stephenson ne prend pas de gants et vous plonge directement au milieu de tout cela, avec son vocabulaire inventé, ses traditions cryptiques, ses débats philosophiques intenses où des concepts que l’on connait apparaissent sous d’autres noms ou d’autres formes, avec pour seul aide une note au lecteur expliquant succinctement comment il a trituré la langue et une chronologie mondiale allant de -3400 à +3690, « début de notre histoire », soit sept millénaires. Cela donne une première partie de 80 pages constituée de dialogues philosophiques et techniques assez vifs entre quelques fraas où le lecteur commence par se noyer avant de surnager et de cerner quelques faits et personnages. Puis, dès la deuxième partie, tout se met en place et devient lumineux : Erasmas profite de l’aperture pour nous faire visiter son monde, ce qui était obscur s’éclaircit et on ne rencontre plus guère de difficultés à comprendre le texte.



A partir de cette deuxième partie (donc, à peine plus de 5% du récit), on assiste à un feu d’artifice quasiment permanent autour d’Erasmas : ses découvertes scientifiques, ses tâtonnements dans son aventure amoureuse, ses démêlés avec l’inquisition et la hiérarchie, son expédition polaire, sa rencontre avec des moines shaolin (ou l’équivalent local)… Les pages s’enchainent, couvertes de morceaux de bravoure ou d’introspections intellectuelles avec une intensité folle, sans temps mort, sans longueur, le tout parsemé d’un humour léger et joyeux, où il apparait que Stephenson s’est autant amusé à l’écrire que le lecteur à le lire. Un lecteur qui justement, comme Erasmas, va déambuler dans ce monde les yeux écarquillés, le regard candide, à la découverte de tous ses secrets.



Alors certes, ce n’est que la première partie de la traduction (profitons-en pour saluer le travail de Jacques Collin !), mais la mise en place d’Anatèm et les aventures de son narrateur sont d’une telle qualité que l’on voit difficilement comment cela pourrait retomber dans la deuxième partie. Anatèm est l'un de ces rares livres qui nous rappellent pourquoi on lit de la science-fiction, quel est le frisson unique, la jubilation que peut nous apporter cette littérature et pourquoi on ne le retrouvera jamais ailleurs.
Lien : https://www.noosfere.org/liv..
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Anatèm, tome 1

Anatèm à été un livre compliqué pour moi. La mise en place est très riche en informations et m'y retrouver à été labyrinthique. On y parle de l'univers en profondeur, parfois trop. La multitude de détails m'a dérangé, notamment dans les 150 premières pages, le temps que l'intrigue se mette véritablement en place. Ensuite c'est un déferlement d'actions qui m'ont, pour le coup, beaucoup plus.

On est immergé dans l'univers et le personnage principal est attachant. On a véritablement envie d'en découvrir toujours plus. La plume est très agréable.



En bref c'est un assez bon livre mais qui m'a frustré par son foisonnement de détails. Cela m'a plus perdu quatre chose. Cependant, la plume est très belle et on s'attache à l'univers et aux personnages.
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Le Samouraï virtuel

Compliqué car la premiere moitié du livre est tout simplement magique ! C'est du VRAI punk dans le style comme la forme! Mais la second moitié s'essouffle d'un seul coup... l'intrigue s'enlise tout comme l'écriture qui devient lourde et les nombreux détails qui font le bonheur de la premiere partie deviennent une mauvaise couche de superflue gauchement m'as-tu-vu.
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Anatèm, tome 1

Quand un livre fait le buzz sur la blogosphère et que vous êtes devenus de vieux briscards comme moi désillusionnés de la vie, de l’amour et de L’Écran Fantastique, vous avez toujours une crainte que celui-ci ne vous plaise pas et que vous passiez complètement à côté de ce qui pourrait être un grand bouquin. D’autant plus s’il est ardu (je le sais, je suis en train de lire Le bureau des sabotages, et comme le dit Maître Gims, j’en ai bavé comme jamais !) ; que nous réserve donc [anatèm] de Neal Stephenson, coqueluche de la science / philosophie-fiction qui avait défrayé la chronique voilà 1 an et demie ? Eh bien, chers petits amis rageux, vous pouvez d’ores et déjà faire une croix sur cet article, car je ne râlerais après rien ni personne, pour la bonne raison que j’ai beaucoup aimé. Et j’irais même plus loin : du Cycle de Fondation, du Nom de la Rose ou de La horde du contrevent, si vous aimez au moins un seul de ces trois livres, vous avez toutes les chances d’adorer celui-ci.



On va habiter dans une abbaye coupés du monde et du Wi-Fi, mais vous allez voir, ça va être super cool



[anatèm] est un livre nous venant tout droit des États-Unis, mais ses difficultés à être traduit et notre amour pour l’Imaginaire de terroir frrrônçais a fait qu’il a été longtemps ostracisé de nos belles campagnes. Arrive AMI qui décide enfin de s’occuper de son cas, pour finalement le couper en deux volumes dans sa VF, ce qui est pour moi un non-sens absolu tant il s’agit d’un livre-univers (et même multivers) qui forme un tout uni et complet, c’est pourquoi j’ai décidé d’en faire une seule et même critique. Je tiens malgré tout à signaler que l’édition est du reste impeccable, et que cette audace dans les choix sortant de ce qu’attend le lectorat français de base est sans doute ce qui fait le succès ô combien mérité du label de Gilles Dumay.

L’histoire nous plonge donc directement sur Arbre, un monde semblable au notre dont différentes civilisations ont réussi à survivre assez longtemps pour obtenir une technologie semblable à la notre avant de s’effondrer puis renaître, et ainsi de suite. Afin de ne plus perdre les savoirs emmagasinés dans chacune d’entre elles, des maths (comprenez des abbayes laïques) ont été construites pour survivre au passage du temps. Grâce à leurs connaissances physiques et biochimiques, certains avôts (= moines) ont pu allonger leur espérance de vie par-delà un millénaire ou acquérir différents pouvoirs technologiques, le tout dans le but de tenir les vils manants à bonne distance de leurs fenêtres. Il ne s’agit pas pour autant d’un pouvoir tyrannique (encore que je vois pas mal d’anarchistes qui s’agitent déjà dans les gradins) ; les avôts vouent leur existence à une connaissance pacifique, qu’ils en viennent parfois à échanger avec les tics (des ingénieurs sæculiers, comprenez : du commun des mortels). Une Discipline stricte leur interdit de mettre le boxon et les voilà donc confinés à réfléchir à l’astronomie, la géométrie, et surtout et bien sûr la philosophie.

Celle-ci est au cœur du roman : des ressemblances avec des penseurs ayant réellement existé sont d’ailleurs flagrantes : Thélénès = Socrate, Protas = Platon, les sphéniques = les sophistes, ect. On serait tentés de crier « plagiat, plagiat, c’est du plagiat », mais le livre se veut outre son monde un outil de réflexion et de vulgarisation philosophique, et se doit donc de formuler les raisonnements des auteurs ayant précédé Neal Stephenson pour ensuite développer les siens. Il s’agit finalement pour faire simple du procédé de décalque de Guy Gavriel Kay, mais appliqué à la philo au lieu de l’Histoire.

Dans ce monde impitoyable et sans pitié, où les guerriers s’affrontent à coups de syllogismes et de contre-argumentations, fraa Érasmas est donc un jeune avôt dont le mentor fraa Orolo est quelqu’un ayant la fâcheuse tendance d’être un peu trop mystérieux. Peu à peu, il va découvrir que celui-ci planche sur une découverte secrète, l’arrivée autour d’Arbre d’habitants d’autres planètes, voire d’autres univers. Ce qui bien entendu soulève un tas de questions…



Quel sacré morceau !



Vous aurez donc compris qu’on s’attelle ici à un univers particulièrement riche et complexe, le tout desservi par un glossaire extrêmement étendu : ce qui n’est pas un défaut en soi, mais en génère accidentellement quelques-uns petits mais agaçants. L’ami FeydRautha vous expliquera bien mieux que moi qu’il n’y a là rien de bien insurmontable ; en revanche, on peut se demander si certains termes ne sont pas un peu schmeerpesques sur les bords : tomobile à la place d’auto, totobono au lieu de dopamine… Mais surtout, non seulement le glossaire a été mis uniquement à la fin du tome 2, mais en plus il possède plusieurs oublis : burgos, brambasier, amanuensis…

Cela dit, si c’est pour avoir à côté un background aussi énorme, je pense qu’on est tous d’accord pour dire que ces quelques problèmes sont plus que compensés. Car outre les différents courants de pensées et institutions monastiques qu’instaure Stephenson (et qui se transforment à l’intérieur du monastère en véritables factions politiques), on trouve de tout dans cet univers, qu’il s’agisse de multiples variantes de notre société actuelle (j’ai personnellement trouvé celle autour de Saunt-Édhar très moche, mais ce sont les goûts et les couleurs, donc passons), des manipulations génétiques (oui, je sais, ça comporte des risques dans la vraie vie, mais dans un roman de SF on peut supposer que les gens sont un peu plus calés et moins lucratifs que les blettes de Monsanto, donc comme le transhumanisme, ça passe), ou encore des différents folklores, architectures, technologies ancestrales, j’en passe et des meilleures…

Mon article va pas faire dans l’originalité : c’est turbo-intello mais accessible, tout en n’oubliant pas action, humour, voire même émotion prenant aux tripes, notamment avec les injustices que subit Érasmas au début du tome 1… Et avec ça, si on fait des réfs humoristiques sur Star Trek, Armaggedon et tout un tas d’œuvres de pop-culture SF, c’est tout bénéf pour le gros bourrin métallo que je suis ! Seuls un ou deux points sur la fin m’ont laissé des doutes quant à ce que je devais comprendre (les narrés et l’anticoncrétion) ; je serais ravi d’en discuter avec vous dans les commentaires.

Disons quand même ce qui a fini par me rebuter : le rythme est très lent (mais pas plus que par exemple pour Le Seigneur des Anneaux si ce n’est quelques longues explications — non-fans de Nolan, tremblez d’effroi). On se situe très clairement davantage dans le plaisir du cerveau que celui du cœur avec ces longues descriptions et ces raisonnements alambiqués bien qu’excellement vulgarisés ; cela n’en fait pas moins de la belle ouvrage, et il faudra que je fasse un jour un Faut qu’on en parle pour dire que je ne veux pas faire de hiérarchie entre ces deux formes de jouissance.

Bref, [anatèm] est un énorme pavé dont on n’est pas toujours sûrs de voir le bout, mais qui procure ses moments de pur bonheur, souvent intellectuel mais pas que. Je le considère personnellement comme bien plus fascinant et accessible que Diaspora, si ça peut réveiller parmi vous les plus réfractaires aux œuvres exigeantes. Si vous voulez de la philo, des grands questionnements métaphysiques et des capuches de partout, vous savez en tout cas où chercher. Après, je dis ça, c’est pour votre culture…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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Anatèm, tome 2

Je viens de finir les deux tomes et je suis très mitigé sur ce titre...



Le sujet de fond est génial et je n'en dirais pas plus au risque de spoiler tout le monde. C'est clairement un livre impressionnant tant dans sa construction, son langage, sa richesse technique et le travail de fond, de recherche de l'auteur tout simplement délirant.



Mais, parcequ'il faut arriver au mais, c'est la que le bas blesse.

J'ai eu l'impression de lire parfois un essai qu'on aurait pu résumer sous "Quand Platon raconte la physique quantique". Le personnage principal censé faire parti d'une élite intellectuelle se place en permanence en candide agaçant. C'est très intéressant car immeserif et pour aborder des sujets complexes tel que la physique ou l'astrophysique mais rapidement ca devient usant.

On alterne durant les deux tomes des phases d'actions et des phases de discussions très longue.

Résultat j'ai vécu un ascenseur émotionnelle permanent ou à chaque fois que j'ai commencé à prendre du plaisir à la lecture j'ai été cassé dans mon élant par des passages bien trop compliqués qui gâchent un sujet de fond passionnant !

Bref un livre impressionnant a mettre au même niveau que le pendule de Foucault mais je crois que j'aurais préféré passer mon temps de lecture sur d'autres titres...

Bon courage!
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Les Deux Mondes, tome 1:  Le réseau

Moins bien que ses super bouquins de SF. Se laisse lire comme un bon livre d'action contemporain si vous aimez Ca.
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Cryptonomicon, tome 2 : Le Réseau Kinakuta

Ce roman est une pépite. Un petit bijou inattendu et diablement surprenant. D'ailleurs , ce n'est pas un roman, c'est un fresque longue de 4 récits qui s'entrecroisent sur 2 périodes temporels et trois tomes dans son découpage français).

Subtilement, l'auteur nous promène entre la 2nde guerre mondiale et le début du 21eme siècle, en pleine explosion d'internet, nous faisant suivre le destin de 4 personnages principaux et d'une petite galerie de personnages secondaires qui tous sont liés les uns aux autres (ce qu'on imagine assez vite sans en prendre la mesure, je ne dévoile rien). La façon très subtile dont tout est orchestré naturellement et distillé par touche m'a bluffé et séduit.

L'un des thèmes centraux est bien entendu la cryptologie. Cela pourrait faire peur mais tout est strictement accessible et compréhensible. L'auteur a trouvé de multiples occasions pour parler cryptologie, mathématiques et statistiques dans la vie quotidienne des personnages dont certaines inattendues et franchement cocasses.

Le roman se passant en partie pendant la seconde guerre mondiale, nous avons aussi notre héros militaire américain. Ainsi qu'un ingénieux nippon qui se bat pour sa survie et dont le rôle sera déterminant.

Le 4eme personnage, geek (dans le sens noble) trentenaire vit à l'ère moderne, ex fan de jeux de rôle, féru de bidouille informatique, va vivre un incroyable destin au sein d'un complexe techno-thriller.



En définitive, je comprends mieux le succès qu'a rencontré visiblement ce livre ainsi que les prix reçus. C'est un roman bourré d'humour, facile à lire malgré le nombre de pages et les moments assez bavards que je recommande chaudement.



Cette critique est également posté pour le tome 1 & 3 l'ensemble ne constituant qu'un seul roman, le découpage n'a pas de sens en soi.
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