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Critiques de Nellie Bly (151)
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Le tour du monde en 72 jours

J'ai découvert par hasard Nellie Bly pour le challenge Multidéfis, que j'ai choisi de compléter avec 100% d'autrices. Trouver "un récit de voyage réel" n'est pas si simple, car il semblerait que ce soit un domaine quasiment exclusivement masculin!

J'ai donc cherché plus "loin" et ai trouvé cette pionnière du journalisme d'investigation. Quelques années avant son tour du monde, elle s'était fait volontairement interner dans un asile psychiatrique pendant dix jours, afin de dénoncer les conditions effroyables de détention.

En 1889, nouveau défi : elle affronte Phileas Fogg, héros du Tour du Monde en Quatre-vingt jours de Jules Verne, paru en 1872 et propose de battre son record de 75 jours.

Le tour du monde en 72 jours, publié en 1890, est composé des récits de voyage de Nellie Bly et est accompagné des coupures de journaux du New York World de l'époque, remplies de citations savoureuses "l'intrépide voyageuse en jupons", "même un gamin en vacances ne serait pas aussi enjoué", "empoignant son minuscule sac de voyage tout neuf", "le sexe faible" ... bref infantilisantes, insistant sur l'émotivité des femmes ... Rien de surprenant en 1889!

Le récit date un peu évidemment, notamment avec cette idée de voyage SEULE ... à aucun moment elle ne l'est, constamment en compagnie d'Occidentaux dans les transports, accompagnée d'un guide-traducteur dans les pays visités ou dispensée des tracas administratifs par son guide s'occupant des formalités. "Seule" s'entend par "sans chaperon" !

Son périple est essentiellement présenté par elle-même comme une course après le temps, pour boucler ce tour du monde dans la durée qu'elle s'est fixée, moins de 75 jours. Alors, le récit en pâtit et peu de place et de temps sont accordés à la découverte du monde qui l'entoure.

Je ne suis pas sûte qu'il s'agisse là d'un voyage montrant une volonté de découverte du monde, Nellie Bly est une "femme libre née dans le plus grand pays du monde", qui porte un regard assez supérieur et peu ouvert sur les cultures qu'elle rencontre.

C'est donc un récit finalement très révélateur de l'état d'esprit toujours colonisateur des contemporains du XIXème siècle.

Une découverte très instructive.
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10 jours dans un asile

Voilà un livre qui ne donnent pas envie de retourner au 19ème siècle! Les conditions de détention dans les asiles d'aliénées décrites dans cette enquête de terrain, tout comme la facilité avec laquelle on y parquait les indigentes sont à hurler d'épouvante. En revanche ce qui force l'admiration, c'est le professionnalisme et le courage dont fait preuve l'auteur journaliste qui paye de sa personne et n'a pas hésité à expérimenter dans sa chair la réalité de son sujet en se faisant passer pour l'une de ces femmes et se laissant enfermer, pour en rapporter ce reportage glaçant.

Sacrée nénette, cette Nellie Bly!
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10 jours dans un asile

Dans ce livre, il y a trois articles de la journaliste d'investigation Nellie Bly.



Le premier retrace son immersion dans un asile psychiatrique pour femmes défavorisées. C'est le plus long et le plus glaçant. La facilité d'internement, la médisance et le mépris de la population, le manque d'hygiène et de considération, et les nombreuses maltraitances dont souffrent ces femmes internées sont retracées avec précision.

Le deuxième article concerne les agences de placement de domestiques. On y voit la roublardise de ceux qui les tiennent et les conditions de celles qui attendent de trouver du travail.

Dans le dernier article, Nellie Bly raconte son expérience d'ouvrière dans une usine de fabrication de boîte. Elle montre le peu de considération qu'a la société et les dirigeants pour les ouvrières et leur travail. Payées une misère pour un travail long et pénible, elles ont du mal à s'en sortir.





Nellie Bly est une pionnière. Femme et journaliste dans une époque qui ne lui était pas favorable, elle a su trouver sa place et défendre ceux qui en avaient besoin. Ses articles sont percutants et devaient détoner à une époque où la communication n'était pas aussi développée qu'aujourd'hui et où les conditions de vie des défavorisés n'étaient pas aussi connues. Ce qu'elle a fait témoigne d'un courage et d'une humanité remarquables.
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Les fabuleuses aventures de Nellie Bly

Ce livre est un recueil de reportages réalisés par Nellie Bly, une des premières femmes journalistes, pionnière du journalisme d’infiltration devenue modèle de nombreuses féministes.



Parce que tous les textes rassemblés ici ne présentent pas le même intérêt et n’abordent pas les mêmes thèmes, je vous parlerai de chacun séparément.



10 Jours dans un Asile. 1887.



Ce reportage a été demandé à Nellie Bly par son rédacteur en chef. La mission: se faire interner dans un asile public de la ville de New York, afin d’enquêter sur les conditions de vie des femmes qui y sont détenues.



Le récit est glaçant. Non seulement les internées doivent subir des privations et un traitement inhumains, mais elles supportent également l’incompétence et la cruauté du personnel, qui n’hésite pas à allier les tortures morales aux brimades physiques. Ne parlons pas des patientes emprisonnées dans ce prétendu hôpital alors qu’elles ne souffrent d’aucun problème psychiatrique. Les explications et détails fournis par l’autrice font réellement froid dans le dos.



Une lecture très intéressante, un indispensable selon moi.



La suite sur mon blog:
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Le tour du monde en 72 jours

Il m'a fallu un peu de temps pour écrire ce commentaire. Je ne voulais pas écrire sans prendre un peu de recul. En effet, j'avais acheté cet ouvrage et commencé sa lecture avec énormément d'attentes et en le refermant, j'avais un vrai sentiment d'inabouti et un peu de déception.



Dans cet ouvrage Nellie Bly nous narre son projet de tour du monde en 72 jours à la poursuite du record de Philéas Fogg et sa réalisation. La jeune journaliste, en manque de sujet, décide de proposer à son journal ce défi. Après un an d'attente elle peut partir et les lecteurs de son journal seront tenus informés de l'évolution du périple et un grand concours sera organisé pour déterminer le temps qu'elle mettra pour effectuer son tour du monde.



Le plus difficile était de lire ce livre en réussissant à se mettre dans le contexte de l'époque et non de le parcourir avec un regard actuel. Dans cet état d'esprit la lecture était plus intéressante et moins superficielle. Sinon, l'impression était de suivre une femme de la petite bourgeoisie en croisière autour du monde et écrivant son journal de bord avec un regard détaché et sans affects sur les événements et les personnes qu'elle croisait.



Il y a malgré la petite déception qu'il reste un véritable intérêt dans ce livre, nous suivons une jeune femme qui part seule pour un tour du monde, qui va faire de belles rencontre comme Jules Verne par exemple et nous faire découvrir des lieux « exotiques » et les modes de vie alors effectifs dans ces pays.



Une lecture un peu décevante pour moi, malgré tout avec un vrai intérêt et parfois aussi un peu agaçante.
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10 jours dans un asile

Ce livre est tellement percutant! Il l est plus encore lorsque l'on s'intéresse à la vie de Nelly Bly, qui a dû s'imposer et se faire sa place au sein du New York World, puis ensuite pour avoir l'accréditation de son chef afin de rédiger autre chose que des articles sur la cuisine ou l'entretien de la maison.

Cette enquête d'immersion par une femme est la première du genre, et pourtant Nelly Bly reste peu connue. Ce qu'elle a permis de révéler a secouer le New York de l'époque. Pourtant, j'ai fini ma lecture avec un sentiment amer.

Au-delà d'une écriture fluide et d'une enquête que peu de personnes de son époque auraient menée, je me demande si Nelly Bly n'avait pas une confiance et un respect pour les institutions, y compris la justice, si important qu'elle a clôturé cette enquête avec le sentiment du devoir accompli, ainsi que celui d'avoir profondément changé les choses, ce dont je ne suis pas convaincue.



Malheureusement on connaît la situation de ce genre d'établissement, et ce qui reste le plus effrayant c'est de se demander en quelles mesures et à quel rythme le choses ont-elles évoluées ?



Une lecture essentielle et très enrichissante
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10 jours dans un asile

Un reportage édifiant écrit par une sacrée bonne femme ! Nous sommes en 1887, dans la ville de New-York. Nellie Bly, jeune journaliste de 23 ans accepte le défi du grand patron du New York World, Joseph Pulitzer : écrire un article sur le Blackwell's Island Hospital, institution psychiatrique où sont envoyées les femmes jugées démentes. En quelques jours, elle se glisse alors dans la peau d'une pauvre fille cubaine complètement perdue, à la recherche de troncs de bois. Après quelques examens vite expédiés, elle est déclarée folle et envoyée sur l'île de Blackwell, proche de Manhattan. Anonyme parmi les anonymes, elles est cloîtrée pendant dix jours dans une chambre aux allures de geôle. Elle expérimente courageusement les conditions de vie de ses compagnes d'infortune. Celles-ci ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes : droguées et soumises aux brimades ou à la torture des infirmières. Elles sont baignées à l'eau froide en plein courants d'air, nourries au thé tiède et fade et au pain moisi où viennent se loger de petites araignées. Nelly est outrée, scandalisée, consternée. La jeune journaliste en vient à craindre pour son âme. « 10 jours dans un asile » est un reportage résolument moderne, une réalité sur la perte d'humanité à faire peur. La publication de l'article de Nellie Bly suscitera la stupeur et la colère de l'opinion publique ; l'asile recevra un budget complémentaire de la ville de New York. Moi, qui n'ai pas l'habitude de lire ce type de livre-documentaire, j'ai adoré cette lecture. L'écriture est abordable, alerte et poignante. Je pense m'intéresser très prochainement aux autres productions de cette journaliste résolument engagée.
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10 jours dans un asile

Nellie Bly jeune journaliste de 23 ans a pour patron Joseph Pulitzer, dont le nom est mondialement connu de nos jours. Un nom associé aux prix Pulitzer, dont le plus convoité est décerné dans la catégorie journalisme. Un patron de presse incontestablement exigeant.

Il demande à Nellie Bly, jeune journaliste de 23 ans de se faire passer pour folle afin d'être hospitalisée en hôpital psychiatrique. Son reportage doit permettre de dénoncer les conditions de traitement des malades. Les prémices du journalisme d'investigation.

Elle s'installe dans une pension de famille, reste éveillée les yeux hagards toute la nuit et au petit matin simule la folie : elle ne sait pas où elle a mis les troncs d'arbre qu'elle avait emportés !

C'est donc suite à une décision judiciaire, appuyée par des constations médicales qu'elle sera hospitalisée dans un établissement situé sur une île de la baie de New-York. A partir de ce jour, elle écrira : "dès mon entrée dans l'asile de l'île, je me suis départie de mon rôle de démente. Je parlais et me comportais en tout point comme d'ordinaire. Mais chose étrange, plus je parlais et me comportais normalement, plus les médecins étaient convaincus de ma folie, à l'exception d'un homme, dont la bonté d'âme et la courtoisie restent gravés dans mon souvenir."

Rien n'y fait, considérée comme folle lors de son hospitalisation elle sera toujours considérée comme démente par presque tout le personnel pendant 10 jours. Pendant ces dix jours elle supportera les mêmes "soins" que les autres patients, douches froides, bains dans des baignoires non vidées et non nettoyées entre deux patients, coups, injections de drogues, brimades en tout genre, réveil à 5h30 presque deux heures avant l'ouverture du réfectoire, et j'en passe.

Elle a pu en sortir et publier son reportage, mais toutes celles qui étaient avec elles, avec lesquelles elle sympathisa, ont sans doute dû y finir leurs jours.

Journaliste infiltrée, Nellie Bly met en évidence les conditions de diagnostic et de travail des personnels, les conditions d'accompagnement et de vie, les brimades que subissaient les malades. On ne peut pas parler de soins. Entrées là, parfois à la suite d'erreurs de diagnostic, elles étaient condamnées à y finir leurs jours, sous les coups, les privations, les douches froides.... Comment ne devenir fou quand on passe toutes ses journées assis sur un banc, sans lecture, sans activité, sans ouverture au monde.

C'était il y a plus d'un siècle.

Son reportage qui a levé le voile sur ces conditions d'hospitalisation épouvantables, sur l'absence de soins réels, sur les méthodes du personnel, bouleversa les autorités municipales et imposa une réorganisation du système de soins psychiatriques. Des fonds importants furent débloqués.

Il préfigure en grande partie les reportages dans lesquels des journalistes s'impliquent personnellement, s'infiltrent au sein d'organisations afin de dénoncer des faits, des comportements ou des personnes.

Des reportages qui seront parfois primés par les prix Pulitzer.


Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Les fabuleuses aventures de Nellie Bly

L’avantage quand tu es insomniaque, c’est que du coup, tu as toute une nuit devant toi pour réfléchir à des problématiques existentielles.



Citons pêle-mêle :



- Si j’épile mon cactus, est-ce qu’il meurt ?

- Si José Bové ne portait pas la moustache, le vénèrerais-je comme je le fais déjà ?

- Si j’avoue à Bonne-Maman que c’est moi qui ai mis des gommettes sur les touches en ivoire de son vieux piano, est-ce qu’elle me tue ?



Mais en journée, tu penses à autre chose.



Sauf que là, quand tu es cloué au lit à cause d’une fièvre impromptue qui te donne l’impression de te projeter dans le futur quand tu auras l’âge de Monsieur Kerdoncuff – la vigueur physique et sexuelle en moins –, là, tu es bien dans la merde parce que tu as toute la journée pour ressasser ces questions. Et donc, quand tu arrives en pleine nuit, tu ne sais plus à quoi penser pour attendre que le sommeil vienne te prendre.



Donc, il m’a fallu trouver un moyen pour me divertir tout en restant dans mon lit.



Mon moyen-frère de 11 ans me dit :

- Laisse-moi t’humilier à Mario Kart !

- Les carapaces bleues me donnent le tournis.



Ma grand’mère me dit :

- Laisse-moi t’humilier au Scrabble !

- Si je vois encore une planche de Scrabble, je lance la boîte par la fenêtre.



Ma mère me dit :

- Laisse-moi t’humilier au concours de celle qui fera le plus vite la vaisselle !

- Nan, Maman, ça marche pas sur moi, ça.



Mon copain Caillou me dit :

- Bah, lis un livre.



Caillou – Pierre, de son petit nom, mais l’humour est mon point fort –, Caillou, dis-je, non content d’être doté d’un talent rare pour imiter Laurent Gerra qui imite DSK, a aussi cette perspicacité qui le distingue de ses congénères.



- Mais, mon Caillou, qu’est-ce que j’peux lire ?

- Bah, j’sais pas, demande à une main innocente de tirer au hasard dans ta bibliothèque.



Une main innocente, il est mignon lui. Une main disponible, surtout : Ma mère s’extasie devant les photos de son neveu qui bave, mon beau-père écume le site FaitsDivers.org, et mon moyen-frère s’entraîne à esquiver les carapaces rouges.



Reste mon tout-petit-frère, celui qui a 8 ans.



- T’as lu Cavanna ? me demande-t-il tout de go, lui qui est au fait de mes opinions politiques.

- Tout ce que j’ai de lui pour l’instant, oui.

- Et ça, c’est quoi ?

- C’est un dictionnaire Allemand-Français.

- Tu parles allemand, toi ?

- Ja, Ich bin eine große Kartoffel.

- Ah. Ben, et ça ?

- Un dictionnaire de l’argot militaire.

- Et ça ?

- « Mieux vivre avec les plantes ». Une lubie de ma belle-mère. Celle qui écoute Feu!Chatterton, vote En Marche et est devenue intolérante au gluten du jour au lendemain parce que c’est stylé.

- Bah, au pire, t’as qu’à lire ce livre-là.



Il sort, à ma grande stupeur, un bouquin que j’avais acheté jadis sur les conseils de Monsieur Chabance, mon prof’ de lettres brassensophile et sosie de Yann Arthus-Bertrand à ses heures perdues, si Yann Arthus-Bertrand portait des vestes en velours côtelé.



- Ouais, t’as raison. Je vais lire ça.



« Ça », c’est un recueil des chroniques de Nellie Bly, parues dans le New York World du temps qu’elle y travaillait.



Nellie Bly, était une de ces personnes à détenir le privilège de figurer sur le « Mur des Gens qui Redonnent Foi en l’Humanité » du père Chabance, aux côtés de Zola, Brassens, Blum, Jaurès (prof communiste, tu penses...), et autres gens qui ont marqué l’Histoire à leur échelle.



Positivement, hein, je précise.



Exemple : Pol Pot : A marqué l’Histoire, mais pas dans le bon sens, et est un argument que servent les fachos aux communistes => pas le droit de siéger sur le Mur.

Léon Blum : A instauré les congés payés et la semaine de quarante heures, entre autres choses bien sympathiques, et en plus avait une jolie moustache => devient un membre V.I.P. du Mur.



Mais si Nellie Bly n’a pas instauré les congés payés et était pour ainsi dire dépourvue de pilosité bacchantogène, elle n’en resta pas moins une privilégiée aux yeux de feu Monsieur Chabance.



- Et pourquoi donc ? me demandes-tu.



Bonne question à vingt francs. Tu as un esprit pertinent, toi. Je t’aime bien.



Quand tu es une nénette de quinze ans mal dans sa peau qui regarde les photos de jolies filles en enviant leur poids plume, tu te dis toujours que :

- Soit elles sont très belles mais très niaises.

- Soit elles sont très belles mais très malheureuses.

Hors, toi, tu es malheureuse et même pas belle – enfin, c’est ce que tu penses.



Cela dit, perso, ce genre d’état d’âme ne m’est jamais arrivé, car tout le monde sait que si mon phantasme masculin, c’est Philippe Martinez, la seule femme qui saurait faire frétiller mon petit cœur, c’est Françoise Sagan déguisée en canette de Kronembourg. Donc les mannequins, c’est pas trop ma came. Baste.



Or, Nellie, non seulement elle est très jolie, mais elle est aussi super intelligente.



Exemple pratique :



Nellie, elle se fait passer pour folle afin d’entrer dans un asile psychiatrique et dénoncer ensuite les conditions de vie lamentables des aliénées.

Et elle réussit tellement bien que, spoiler alert, grâce à son article, la ville de New York débloque un million de dollars pour que les malades bénéficient de meilleurs soins.

Nellie, c’est aussi une fille qui va accessoirement faire le tour du monde en 72 jours pour faire la nique à Jules Verne.



Voilà.



Raisons pour lesquelles le Père Chabance a mis une photo de Nellie Bly sur son Mur. Parce que c’est une femme qui est devenue une figure du féminisme et l’emblème du journalisme infiltré, le vrai et intéressant, parce que Bernard de La Villardière il ne compte pas.



L’Obs – journal dont je ne lis en général que la première de couverture quand je passe devant le kiosque à journaux –, l’Obs, dis-je, chante les louanges du livre en disant, je cite : ‘‘Partir à l’aventure sans quitter sa chaise longue, c’est possible. La preuve avec les [aventures] de Nellie Bly.’’



Eh bien, pour paraphraser Perceval, c’est pas faux. Moi, dans mon lit en train de me dire que la pire chose qui peut t’arriver dans la vie après se prendre une carapace bleue à 5 mètres de la ligne d’arrivée (comprend qui peut), c’est se décrépir, je peux t’assurer que je suis tout de même partie en aventure avec Nellie.



Bien calée dans mes coussins, Maurice couché contre moi – Maurice, c’est le chat, hein, pas le Père Kerdoncuff qui fait un dodo post-chose... –, j’ai eu le temps de visiter le Mexique, découvrir la vie des aliénées du XIXe, me convaincre un peu plus que la guerre, c’est pas ouf, en me retrouvant auprès des soldats britanniques de la Guerre de Quatorze qui commence tout juste, bref, j’ai eu le temps de vivre quinze vies en une journée.



En somme, les Aventures de Nellie Bly, c’est le livre parfait pour les mises en quarantaine.



Alors, avis aux intéressés...

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10 jours dans un asile

En 1887, Joseph Pulitzer lance un défi à Nellie Bly, jeune journaliste de 23 ans déjà connue pour quelques reportages d'infiltration en usine et au Mexique : se faire passer pour folle et interner au Blackwells Island Hospital, l'un des principaux asile d'aliénées pour femmes de la ville de New York. Bien qu'assez dubitative sur ses chances de leurrer les professionnels qui décideront de son sort, la voilà qui intègre une pension ouvrière, sort le grand jeu des regards égarés, des propos décousus, soulève pitié, moqueries, malaise. Que faire de cette étrangère perdue, dont l'esprit bat visiblement la campagne ? La police est appelée à la rescousse, au poste on fait appel à un médecin, l'actrice est convaincante, le médecin abusé, la machine se met en place et bientôt la jeune femme n'a même plus besoin de jouer la comédie pour être folle aux yeux de tous, psychiatres compris. Car une fois son but atteint, sans pour autant dévoiler la supercherie, Miss Bly ne se comporte plus que très normalement, et ne tarde pas à découvrir que beaucoup de malheureuses internées avec elles ne sont guère plus folles que le commun des mortels. Des femmes psychologiquement fragiles peut-être, malades souvent, arrivées là on ne sait trop pourquoi, placées sur le même plan que les plus aliénées... et qui ne tarderont pas à le devenir, hélas, vu les traitements qu'on leur inflige.

Nourriture insuffisante et souvent avariée, bains glacés, eau souillée, chauffage inexistant, vêtements misérables, promiscuité sordide, hygiène inexistante... Les patientes se retrouvent soumises, absolument, à des infirmières aussi incompétentes que brutales, plus proches des kapos de camps de concentration que d'un personnel hospitalier digne de ce nom, dont les sévices finiraient par rendre folle la femme la plus solide quand ils ne tuent pas pour de bon. Quant aux médecins, entre les indifférents, les complaisants et les généreux trop débordés pour voir ou pouvoir grand chose, le tableau n'est guère plus reluisant.

Dans cet enfer, la jeune femme tient 10 jours, notant tout, ne dormant presque pas, avant d'être récupérée par un avocat complice - soulagée et malheureuse pourtant d'abandonner ses compagnes à ce triste sort auquel elle échappe elle-même si facilement.



Le reportage qu'elle tire de l'aventure fait la une de la presse, entraîne un scandale évident, une enquête. Malgré les tentatives du personnel hospitalier pour dissimuler le plus gros des faits, la justice valide le témoignage de la jeune femme et une vaste campagne de réforme et de financement est lancée pour améliorer les conditions de vie des détenues. A quel point, dans quelles mesures exactes, les choses changeront-elles ? Cela, on ne nous le dit pas et c'est un brin frustrant pour le lecteur d'aujourd'hui qui, en quelques dizaines de pages, s'est passionné pour le sujet. A l'image de son auteure, le reportage n'en est pas moins admirable - de ceux qui nécessitent une force de caractère hors du commun, de ceux qui bousculent la société et font bouger les choses. Le tout écrit dans une langue simple et vivante, sans effets de manche superflus, et d'autant plus percutant.



Une belle idée que la réédition de ce texte, ici accompagné de deux autres reportages plus modestes mais également intéressant, dans une agence de placement pour domestiques et une usine d'emballages. Après cet exploit, Nellie Bly a accompli un tour du monde à la Phileas Fogg que j'irai découvrir, chez le même éditeur, avec la même curiosité.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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10 jours dans un asile

Nelly Bly est le pseudonyme d'Elizabeth Jane Cochrane, journaliste dont la vie pourrait presque faire l'objet d'un roman tant elle fut dense et aventureuse. Née en 1864 en Pennsylvanie, cette jeune fille de bonne famille n'est absolument pas destinée à la carrière qu'elle va choisir d'embrasser. Elle sera journaliste, pas la "préposée" aux courriers du cœur mais une enquêtrice, infiltrée dans les milieux qu'elle veut observer. La Florence Aubenas du 19ème siècle !



Dans ce livre, paru aux éditions du sous-sol, se trouvent réunis trois de ces reportages, dont le plus marquant : son "immersion" dans l'asile de New-York, le Blackwell's Island. Nelly Bly n'a que 23 ans en 1887 quans elle est engagée au journal New World dont le rédacteur en chef est Joseph Pulitzer. Il lui demande quasi l'impossible, se faire interner à Blackwell pour pouvoir dénoncer de l'intérieur les conditions de vie des malades. Elle relève le défi, s'installe dans une pension pour travailleuses sous le nom de Nelly Brown et rentre dans son personnage de folle. La facilité avec laquelle elle se retrouve à l'asile montre d'emblée le peu de sérieux et de compétences des médecins successifs qui vont l'examiner.



Sur place, arrivée sur l'île en même temps que d'autres femmes, pour certaines pas plus folles qu'elles, Nelly Bly ne peut que constater que l'asile ressemble plus à une prison qu'à un hôpital. Certaines infirmières ont mis en place un système parallèle où les patientes les plus "raisonnables" les déchargent de leurs tâches, où les brimades, les humiliations, les violences gratuites sont légion. Les médecins jouent les autruches pour dissimuler leur impuissance ou tout simplement par désintérêt pour ces femmes à l'esprit dérangé.



La jeune journaliste reste 10 jours sur l'île, dix jours qui vont marquer la naissance du reportage infiltré féminin. Le livre est découpé en 17 chapitres qui sont, je pense, les 17 articles parus dans le World. La langue n'est pas celle du journalisme contemporain. Le style, bien évidemment, est le reflet de l'époque, plus châtié, moins technique qu'aujourd'hui et c'est extrêmement intéressant à découvrir.



A la suite de ce reportage, le lecteur en trouve deux autres, plus succincts. Dans le premier, Nelly se fait passer pour une bonne afin de découvrir le monde des bureaux de placement. Dans le deuxième, elle travaille comme ouvrière dans une fabrique de boîtes et dénonce les cadences infernales et les salaires dérisoires.



Cette lecture m'a donné envie de découvrir davantage cette femme et je vous conseille d'en faire autant. Vous apprendrez, entre autre,qu'elle a réalisé le tour du monde en 72 jours et que cet exploit a été salué par Jules Verne lui-même.Les éditions du sous-sol feront bientôt paraître le récit qu'elle en a tiré...



Un petit livre pour une grande dame !





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Le tour du monde en 72 jours

Livre qui m'a été offert par une charmante babélionote rencontrée lors du pique nique Babelio, on s'est revu une deuxième fois, on s'est chacune offert notre livre fétiche, ce livre était le sien, le mien était soufi mon amour d'Elif Shafak. J'ai beaucoup aimé le récit de cette femme intrépide. Un projet fou lui traverse l'esprit faire le tour du monde en moins de soixante quinze jours en 1889 sans guide et avec le minimum de vêtements, rien que ça c'est un exploit :). Nellie Bly est journaliste ce qui fera de son livre le journal de bord de son expédition. Quand je pense que de nos jours, il est encore difficile pour une femme de voyager seule sans se mettre en danger, je dis chapeau. Cette femme est incroyable, elle était une pionnière du reportage clandestin, elle a fait de l'infiltration sa marque de fabrique, elle en a fait un livre 10 jours dans un asile.
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10 jours dans un asile

*** Le monde des folles ... et celles qui ne le sont pas***





Nelly Bly est une journaliste du 19ème siècle, une des premières femmes ayant fait du journalisme d'investigation et à cette époque il fallait un sacré cran !





Pour faire des reportages chocs et de grandes qualités, elle ne reculait devant rien, quitte à se mettre en danger. Ainsi, grâce à ce témoignage, elle voulait crier haut et fort la condition de la femme et les maltraitances engendrées dans les asiles psychiatrique, où les malades mentaux étaient traités comme du bétail.

Des femmes folles et atteintes gravement il y en avaient certes, mais il y avait aussi des femmes et jeunes filles qui n'avaient rien à faire dans ces endroits, puisque souvent, lorsque on ne savait pas quoi faire d'une mendiante ou d'une femme sans abris on les mettaient directement à l'asile histoire de s'en débarrasser.



Nelly Bly, s'était fait passer pour folle afin de rentrer dans les murs de l'asile situé non loin de New-York et complètement isolé. D'abord, hospitalisée à l'hôpital Bellevue (le grand complexe hospitalier, toujours existant à New-York), elle devait passer devant des médecins afin d’établir son admission à l'asile.



Arrivée, elle passera dix jours à enquêter parmi les femmes malades et dangereuses, puis parmi celles qui sont là par erreur et surtout les infirmières qui sont les tortionnaires.



Son enquête, sera dévoilée au grand jour et certaines conditions seront changées après sa visite.



La vie dans un asile appelé aujourd'hui HP n'était pas facile ni il y a cent cinquante ans et toujours pas de nos jours ... mais il y a plus d'humanité ... les temps changent et heureusement !
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10 jours dans un asile

1887, New York. Nellie Bly, journaliste au New York Word et pionnière du reportage clandestin, se fait passer pour folle afin d'être internée dans l'asile d'aliénes, le Blackwell's Island Hospital. Un séjour de 10 jours lui suffira pour voir toutes les horreurs et tortures possibles infligés aux femmes internées. Ce témoignage est accablant : les médecins envoient n'importe quelle femme dans ces hôpitaux ( des étrangères qui ne comprennent pas un mot d'anglais, des femmes adultères, des femmes ayant toute leur raison...), une fois internées, ces femmes sont torturées par la faim, le froid et sévices infligés par les infirmières. Nellie Bly propose un témoignage humain, touchant et sans concession. Son reportage permettra à l'Etat de découvrir ce qu'il se passait réellement dans ces hôpitaux et d'investir un million de dollars pour améliorer le sort de ces femmes. Je vous conseille vivement de lire ce reportage et de découvrir la vie de cette journaliste intrépide. Nellie Bly !
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10 jours dans un asile

Depuis ma lecture « L'étrange disparition d'Esme Lennox », les asiles ainsi que les conditions de détention ont toujours été un de mes sujets de prédilection.



Cette fois, je voulais quelque chose de moins « romancé ».

Du coup, lorsque j'ai entendu parler de l'existence de la jeune Nelly Bly et ses investigations, je n'ai pas hésité.



Voulant dénoncer les épouvantables traitements dans la majorité des asiles, la courageuse s'est donc faite volontairement enfermée dans l'asile de Blackwell's Island



Nous sommes dans les années 1885, il était très facile d'être facile d'être condamnée pour aliénation pour différentes raisons. Tout d'abord, la (mauvaise) condition de la femme n'aide en rien. Vous êtes un peu différente (attention, je parle simplement d'avoir du bagou, d'avoir envie de liberté, d'études etc) ? On vous enferme. Vous avez été malade et votre teint reste pâle ? On vous enferme. Vous êtes pauvres et sans ressource ni famille ? On vous enferme….



Ensuite, le fait que la dépression, les troubles menstruels et autres étaient fort peu connus. Un diagnostic d'aliénation était la meilleure solution pour les médecins. de plus, sans aucun soutien familial ou autre, il était impossible d'y échapper.



Bref, tout un tas de raison qu'on jugerait insignifiant devient motif d'enfermement à vie.



Je suis outrée… Cette enquête vient confirmer que la vie bascule parfois sans raison, sur un simple détail.



Aux Etats-Unis comme ailleurs, à cette époque, l'asile de fous était donc une façon simple et "fréquente" de se débarrasser d'une épouse, d'une soeur, mère ou d'une fille, souvent saine d'esprit, mais dont le comportement ou les choix de vie ne convenaient pas aux proches.



Par ce reportage, on peut découvrir les mauvais traitements, la fourberie et la lâcheté du corps infirmier, le désintéressement des médecins ainsi que l'abus de pouvoir.



Le tout est très bien écrit, de manière simple. Ça se lirait presque comme un roman si on n'en connaissait pas la véracité.



Malgré cela, j'ai été un peu déçue. L'avant et le pendant de l'internement sont décrits de manière approfondie. Mais l'après m'a laissé sur ma faim, on sait que l'enquête (la première du genre, le roman reportage) a eu un impact : augmentation du budget alloué aux hôpitaux psychiatriques. Cependant, à une époque où l'on enferme des femmes pour rien, je m'étonne que Nellie Bly ait été aussi convaincante, que l'on ne l'ai pas traitée de menteuse. Des médecins contre une femme journaliste et rien ? Elle est sortie, elle a déclaré ce qui s'était passé et hop, les budgets ont augmenté ? Un peu court, je trouve. Je ne sais pas si c'est une volonté de l'auteur mais j'aurai voulu qu'elle approfondisse sa sortie ainsi que les conséquences (personnels et autres).



Il est aussi suivi de deux autres enquêtes :

- "Dans la peau d'une domestique" , une étrange expérience dans deux bureaux de placement.

- "Nelly Bly, esclave moderne", une immersion dans une fabrique de boîtes.

A l'instar du sujet initial, ces deux sujets sont aussi fortement intéressants ave le mérite de décrire brièvement les moeurs de la société américaine de l'époque. Cela aurait pu etre appronfondi également, les sujets sont passionnants.



Ce court ouvrage livre est tout de même une petite pépite. Il faut savoir….

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10 jours dans un asile

Admirons le courage de Nellie Bly qui a osé s'infiltrer, en tant que patiente, dans un asile pour en dénoncer les traitements abusifs (autant physiques que moraux) et les conditions de vie des internées. Elle nous y relate l'incompétence et la cruauté du personnel soignant. Elle montre aussi la facilité pour se faire interner. Certaines femmes y sont enfermées, mais leur seul tort est leur sexe. L'humanité ne semble plus exister dans ce lieu. Un reportage qui fait froid dans le dos.
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10 jours dans un asile

Nellie Bly, c'est une des culottées dessinées par Pénélope Bagieu dans sa célèbre bande dessinée du même nom. Une de ces femmes qui pour mener la vie de leur choix ont bravé bien des obstacles avec courage. Et je pense qu'il lui en a fallu, du courage, à Nellie Bly, pour se faire passer pour folle et ainsi rentrer dans l'asile de Blackwell sur une île au large de New York. Nous sommes à la fin du XIXème siècle, et il suffisait alors à l'époque de pas grand chose pour faire interner une épouse encombrante, une mère gênante ou une soeur trop curieuse. Dans "10 jours dans un asile", la jeune journaliste raconte comment elle a réussi à se faire (facilement) interner, et son expérience là bas, glaçante au sens propre comme au figuré : mauvais traitements, absence de suivi médical, faim et froid, rien n'était épargné à ces pauvres femmes, malades ou non. Le reportage est court mais percutant, complété par deux autres sur le milieu ouvrier new-yorkais. Pas mal.
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10 jours dans un asile

Avant d’acheter ce livre, je ne connaissais rien du fascinant parcours de Nellie Bly. Née en 1864 en Pennsylvanie, elle se spécialise dans le reportage clandestin et les techniques d’infiltration pour mettre successivement en lumière la situation des femmes internées à l’asile, des ouvrières travaillant à l’usine, des domestiques, etc. Elle couvre également la Première Guerre mondiale comme correspondante et réalise un tour du monde en solitaire en soixante-douze jours pour défier Phileas Fogg, le héros du roman de Jules Verne.



Parmi toutes ces aventures, elle réalise, en 1887, une infiltration au sein du Blackwell’s Island Hospital de New York pour le New York World, un journal qu’a racheté Joseph Pulitzer. Les premiers chapitres sont consacrés à sa simulation de la folie. En effet, comment être assez convaincante pour que des médecins se prononcent pour un internement ? Finalement, la démarche n’est pas si compliquée puisqu’après une mise en scène en public, la police la conduit immédiatement devant un juge qui, avec l’appui d’un médecin, demande à la faire interner.



Si je me doutais que la décision d’internement serait facilement prononcée, j’ai été très étonnée des nombreuses mentions de journalistes qui médiatisent la folie de Nellie Bly comme si cela faisait d’elle une bête de foire. Une fois à l’asile, ce voyeurisme se poursuit puisque des visiteurs viennent s’offrir un frisson au contact des patientes. Ces dernières, dont certaines n’ont aucune raison d’être enfermées, vivent dans des conditions déplorables et sont encadrées d’infirmières qui n’hésitent pas à les maltraiter et de médecins incompétents qui associent désir féminin et folie. La journaliste brosse un portrait saisissant de ce lieu censé guérir mais qui rend les femmes folles en raison des mauvais traitements infligés. Grâce à elle, la ville de New York va octroyer un million de dollars supplémentaires au Blackwell’s Island Hospital pour rénover ses services.
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Le tour du monde en 72 jours

En route pour un tour du monde...à une époque où il s'agissait d'une aventure et pas d'un saut d'aéroport. Notre guide se nomme Nellie Bly et elle n'a pas froid aux yeux: elle était déjà connue à l'époque pour s'être fait interner afin d'en tirer un reportage et de dénoncer les conditions horribles qui régnaient dans les asiles.

Cette fois-ci, c'est sur les traces du célèbre roman de Jules Verne qu'elle s'embarque. Son tour du monde a elle lui prendra 72 jours et c'est le récit qu'elle nous en fait ici. C'est une vision du monde et du voyage bien différente de celle qu'on a de nos jours et c'est fort intéressant: non seulement c'est dépaysant mais c'est aussi une plongée direct dans la pensée d'un siècle perdu. Elle n'a pas froid aux yeux et plutôt que de passer ses escales à se remettre du voyage, la voici qui arpente et découvre, pleine de curiosité.



Un livre très intéressant qui m'a donné envie de découvrir les deux autres ouvrages de sa plume traduits à ce jour!
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Le tour du monde en 72 jours

Nellie Bly, vous vous en souvenez ? La jeune journaliste du New York World qui réussit, en 1887, à s'infiltrer dans un asile d'aliénées pour écrire un reportage sur les conditions de vie dans ce genre d'établissement.



Deux ans plus tard, toujours pour le même journal, c'est un autre défi d'envergure, quoique d'un tout autre genre, qu'elle se met en tête de relever : battre le record fictif de Phileas Fogg et accomplir un tour du monde en 75 jours. Finalement, il lui en faudra 72 (6 heures, 11 minutes et 14 secondes) pour rallier New York à New York via Southampton, Londres, Boulogne-sur-Mer, Brindisi, Port-Saïd, Aden, Colombo, Singapour, Hong Kong, Yokohama et San-Francisco. Pour tout bagage, une simple petite sacoche de voyage, dans laquelle elle réussit à serrer l'essentiel mais doit renoncer à faire entrer une modeste robe de rechange pour les pays chauds. Et zut à ceux qui pensent que les femmes ne savent pas voyager léger !

Amplement relayé par la presse, accompagné de concours, de paris, son périple soulève un enthousiasme assez général, à commencer par celui de Jules Verne - qu'elle a le temps de rencontrer en coup de vent entre deux trains et dont elle retrouve l'interview, traduite en japonais, à son arrivée à Yokohama ! L'enthousiasme surtout des Etats-Unis entiers, qui l'accueillent en héroïne et la couvrent de cadeaux, de bouquets, d'ovations, durant toute la dernière phase de son voyage entre San-Francisco et New York.



Le récit qu'elle tire de l'aventure est passionnant à lire, même si j'aurais parfois aimé voir certains sujets un peu plus détaillés. On y trouve des tas de détails intéressants sur les modes de transport de l'époque et sur les lieux découverts au passage, certains tout juste entrevus, d'autres plus longuement visités à la faveur d'une escale de quelques jours entre deux navires. Le temps a beau manquer pour approfondir chaque endroit, la jeune femme ne manque pas une occasion de découvrir ce qu'elle peut, en compagnie des amis rencontrés lors des longues traversées. Ainsi, de Hong Kong, elle a le temps de pousser jusqu'à Canton, où un guide chinois lui fait découvrir les curiosités de la ville et où le traditionnel repas de Noël se transforme en pique-nique dans le temple des Morts, face à un paisible étang. Mille anecdotes viennent relever tout cela, ainsi qu'une sympathie générale, ouverte et franche, envers les gens rencontrés, qu'il s'agisse de ses compagnons de voyage, des européens expatriés ou des populations autochtones. Les Japonais l'enchantent tout particulièrement - et les Anglais, ma foi... beaucoup moins !



Une lecture que je recommande fortement - notamment à ceux que la demoiselle intrigue et qui auraient envie d'un sujet moins plombant que celui des asiles précédemment évoqué.
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