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Critiques de Nii Ayikwei Parkes (47)
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Notre quelque part

La présence de ce qui pourrait être des restes humains dans une case du village de Sonokrom suscite une grande émotion, tant parmi la communauté locale que chez la jeune femme à l’origine de la découverte. Celle-ci étant qui plus est la maîtresse en titre d’un ministre, l’affaire prend vite une dimension politique et la police d’Accra est chargée de l’enquête. Ce qui fait bien l’affaire de l’inspecteur principal Donkor qui se verrait bien gagner quelques galons dans l’aventure ! Sauf que certains indices dépassent les compétences de son équipe et que la présence d’un médecin légiste ayant de solides notions de police scientifique serait bien utile.

Voici donc l’histoire de Kayo, jeune et brillant légiste tout juste rentré d’Angleterre où il a étudié et collaboré avec la police des Midlands, pas tout à fait prêt à travailler avec la police ghanéenne jusqu’à ce que celle-ci l’enlève et lui fasse une proposition qu’il ne pourra pas refuser… Kayo a longtemps vécu loin du Ghana et sa connaissance du pays est plutôt limitée à la capitale. Son arrivée et son séjour à Sonokrom vont donc lui réserver quelques surprises et lui demander de grandes facultés d’adaptation. Il y rencontrera un vieux chasseur gardien de la mémoire, le guérisseur local, un malafoutier et un mystérieux musicien, et y récoltera témoignages et informations autour de quelques calebasses de vin de palme.

Notre quelque part (Tail of the Blue Bird) mêle le roman policier classique (enquête de proximité et travail scientifique) et le conte traditionnel (grâce aux histoires édifiantes de Yao Puku, le chasseur). Au-delà de l’enquête proprement dite, c’est aussi un roman d’initiation, entre cultures africaines et européennes, mœurs villageoises et urbaines, tradition et modernité. Kayo est un garçon rangé : il vit chez ses parents, est sérieux dans son travail, ne boit pas, respecte ses aînés, traite les femmes avec respect… Avec toutes ces qualités et malgré ses compétences en criminalistique, le mystère de la case de Kofi Atta n’est pas facile à résoudre et il devra bien écouter le vieux chasseur et ses histoires traditionnelles pour réussir ; il y a donc du mystère et aussi un peu de réalisme magique dans Notre quelque part. Les étiquettes traditionnelles se mélangent, comme les langues - anglais, twi, ga, pidgin… - dans le récit poétique de Parkes. Signalons à ce propos la remarquable traduction en français de Sika Fakambi, qui lui a valu le prix Laure Bataillon en 2014.

Un très grand roman donc (à l’humour souvent caustique) qui dépasse les genres littéraires, dans lequel la sagesse traditionnelle s’allie à la raison scientifique et qui n’élude pas les questions de société comme la corruption ou les violences domestiques. La fin, légèrement floue (mais peut-il en être autrement), laissera le lecteur sur quelques interrogations, mais il aura passé un excellent moment.


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Notre quelque part

Ce premier roman est déshabillant par son style entre enquête policière et conte traditionnel, un style quasi parlé, imagé qui fait référence à l'histoire du village, aux légendes où quelques mots en dialectes locaux s'immiscent dans le texte pour donner encore plus d'authenticité.



On se perd en peu dans le nom des personnages, c'est lent et un peu brouillon mais comme Kayo venu de la ville on s'adapte et prenons le rythme et les croyances de ce caillage pour arriver à comprendre ce qu'il s'est passé dans cette cabane. Même si l'enquête est assez classique les moyens employés sont étonnants c'est ce qui fait toute l'originalité de cette lecture.
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Notre quelque part

Il faut s'habituer à appréhender le dialecte franco-ghanéen... mais passé cette contrainte, le dépaysement et l'originalité de cette enquête policière sont un délice et l'on se coule à merveille dans l'enquête du héros Kayo.

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Notre quelque part

Une enquête au milieu d'un Ghana moderne, avec sa grande ville, la corruption qui empêche les rêves des jeunes, le vin de palme et la gastronomie, la faune et la flore, et puis le village traditionnel organisé autour du chef, de l'Ancien et du féticheur.

Une enquête et un conte foisonnant, de ces fables africaines qu'on s'imagine écouter à l'ombre du baobab, avec des personnages hauts en couleurs : la rationalité du scientifique occidentalisé face au vieux chasseur raconteur d'histoires.

De l'humour et de la tragédie, du grinçant et du tendre.

Et puis le délice d'une écriture qui fait entendre les voix africaines, mélange de langues (celle du colonisateur - ici l'anglais - des études, et les dialectes d'ethnies), sans expliquer tous les termes, avec un phrasé qui emmène ailleurs et donne une oralité "naturelle". Ça peut être déstabilisant mais pour moi, c'est une merveille !

Mention spéciale pour la traductrice qui fait penser que l'auteur est francophone et qui m'a donné - chose très rare - l'envie d'en apprendre plus sur elle ! Pour les curieux et curieuses, je laisse ce lien : https://www.actualitte.com/article/monde-edition/sika-fakambi-une-prouesse-de-traduction-et-un-geste-politique/49848
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Notre quelque part

J'ai adoré cette enquête Africaine, parce qu'elle m'a remémoré beaucoup de souvenirs liés à un voyage au Bénin. L'originalité réside dans l'écriture absoluement dépaysante. L'auteur nous transporte réellement en Afrique, au milieu de la campagne et de ses habitants, avec ses moeurs et ses traditions, ses expressions de langage, ou l'évocation des mythes et des contes Africains. Une belle découverte.
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Notre quelque part

Après un petit tour au Mali avec Makoro de Florence Malmassari, je repars en Afrique pour une halte au Ghana pour assister à une enquête menée par un médecin légiste.

Un expert débutant se retrouve doté bien malgré lui d'un chef avide de pouvoir, corrompu et qui rêve de faire la une des journaux donc il doit concocter un rapport à la façon des experts.Le voilà partit pour un petit village où les traditions dominent la vie des habitants.C'est une enquête plutôt banale, avec un rythme lent. J'ai été décue par cette histoire, la quatrième de couverture m'avait appâtée et finalement avec Yao Poku le livre a fini par m'intéresser au bout de deux cent pages mais c'est une bien étrange histoire où les croyances et les superstitions se mêlent.

Ce n'est pas un roman désagréable à lire mais sans plus.
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Notre quelque part

Au départ c'est un peu déstabilisant de suivre le récit de Yao Poku, le chasseur d'un village, qui assiste à un crime et à l'enquête de la police. Et puis, petit à petit, dans la moiteur ghanéenne, une tension se crée. La police ne parait pas très compétente, le médecin légiste est alcoolique et il va cuver son vin avec les habitants du village. Alors la police, constituée d'étranges personnages, soit incompétents, soit corrompus, soit soumis à la vindicte des hautes autorités, se doit d'embaucher un nouveau médecin légiste, digne de ce nom, pour découvrir l'origine de la masse informe dans la case de Kofi Atta.



Et nous suivons Kayo, diplômé de médecine, vulgairement employé dans un laboratoire d'analyses médicales et traité comme un moins que rien, qui tente de démêler cette affaire tout en tentant d'ignorer les problèmes de corruption auxquels la police veut le soumettre. Et c'est avec brio que l'auteur parvient à nous emmener avec lui dans une Afrique bien loin des clichés dont le chef de la police parle, le stéréotype des enquêtes policières occidentales, comme celles des "Experts". Car ce que Kayo va découvrir, et nous avec, c'est qu'en Afrique, et en particulier dans ce petit village d'Afrique de l'Ouest, on ne peut écarter les traditions et les récits des Anciens de la Science.



Méticuleux, raisonnable, Kayo va pourtant tout essayer pour rendre cette investigation le plus rationnelle possible. Et entraîné par les récits de vieilles légendes, les récits des Anciens, il va découvrir une vérité inéluctable et ne pourra pas lutter contre le poids des traditions. Il devra choisir son camp.



J'ai adoré ce roman qui fut un véritable coup de coeur car il est à la fois magnifiquement écrit, d'une écriture subtile, poétique, empreinte des traditions orales d'Afrique, et en même temps c'est un polar rythmé et précis qu'il faut lire absolument !
Lien : http://www.unefrancaisedansl..
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Notre quelque part

Il y a des lectures qui sont comme des occasions manquées. Les critiques sur "Notre quelque part" du ghanéen britannique Nii Ayikwei Parkes sont élogieuses, évoquant la "langue", l'écriture "savoureuse" du livre, et la rencontre entre traditionalisme et modernité, sans oublier l'enquête policière, prétexte pour découvrir une certaine société africaine, l'ensemble mâtiné d'un zeste de "surnaturel" superstitieux Sur le papier, donc, tout pour me plaire. Mais je suis vraiment passée à côté de ce livre. J'ai mis un temps fou à terminer le premier chapitre, avec des difficultés insurmontables, enfin, insurmontées, pour comprendre le propos de Yao Poku le vieux chasseur qui explique comment "tout a commencé". Certains mots sont répétés ("Le policeman a parlé encore et il a dit, Bon, faut écoute. J'ai pas temps beaucoup beaucoup ici."), d'autres pas traduits ("Son bras s'est levé vers l'arbre tweneboa" ; "La main du gros policeman est descendue pour attraper le bâton noir dans son abomu")", pour le reste, je trouve ça compliqué et pas très charmant : "Jé si là dans mon lamaison de Accra, et on ma pélé téléfône pour dit fille là a véni voir chose ici, et ça sent gâté. Vous connais chose dans histoire là ?"

Bref, je n'ai pas été charmée par cette façon d'écrire qui revient régulièrement tout au long du livre. Quant à l'histoire, je crois bien que je n'ai pas tout compris. Il y a quelque chose qui pue dans la case de Koffi Atta dans le village d'Accra, et comme l'amie d'un ministre passe par là, il faut absolument découvrir ce qu'il en est. Le chef aux dents longues de policiers pas hyper compétents décide de faire appel à un chef de laboratoire médecin légiste pour résoudre cette affaire et se faire valoir. Il n'hésite pas à enlever et à emprisonner le médecin légiste pour le convaincre de mener l'enquête, et voilà Kayo Odamtten se rendant au village avec son sac contenant ses instruments d'analyse et beaucoup de pression pour découvrir quelque chose rapidement. En plus de l'objet suspect qui sent mauvais, il fera connaissance avec les personnalités fortes du village : le chasseur, le sorcier, etc qui lui raconteront un conte. Et là, conte et réalité se mélangent pour faire émerger une vérité quant à cette affaire.

Non, vraiment, j'ai beau y revenir, j'ai peiné à lire ce livre, je n'ai pas apprécié la prose, et je n'ai pas compris l'histoire. S'il y avait un "Notre quelque part", et bien moi, je suis restée ailleurs !

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Notre quelque part

Une petite merveille !

La langue, qui alterne entre langue orale des habitants du village et langue moderne soutenue de "l'expert" est superbe, rythmée, poétique. Elle dessine un monde sensible et nous fait percevoir des odeurs, des couleurs, des saveurs, des musiques. Dans ce roman qui mêle enquête et récit ethnographique aux frontières de l'étrange, Nii Ayikwei Parkes peint ses personnages par petites touches en donnant à (presque) chacun d'entre eux une humanité touchante.
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Notre quelque part

Une disparition d’un homme et une étrange chose sanguinolente dans un petit village au Ghana… C’est une enquête-là même qui commence pour la police ghanéenne. Mais ça ne donne pas grand-chose ooooo ! Alors c’est Kayo Odamtten, médecin légiste « dépêché » par le général Donkor qui va essayer de percer le mystère de Sonokrom.

Le mélange entre tradition et modernité est brillant. Yao Poku raconte avec la langue du pays la vie du village. L’alternance avec Kayo, jeune homme plein de lucidité qui ne manque pas de répartie est vraiment réussie. On rit un peu jaune en découvrant les habitudes des autorités policières, ils ne cherchent pas la vérité mais le panache. La langue est savoureuse et on apprécie la critique sociale à peine voilée. L’enquête de Kayo s’entremêle avec les histoires du village, la modernité avec les mystères des contes africains…. Quel plaisir de lecture paaaa !

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Notre quelque part

J'ai posé mes valises au Ghana pour résoudre cette enquête plutôt atypique. On suit deux personnages : Yao Poku, un vieux chasseur qui vit dans un petit village et Kayo Odamtten qui est médecin légiste et qui se retrouve "obliger" d'enquêter sur une étrange affaire dans ce petit village.



Dans une des cases on a retrouvé des restes humains et il doit résoudre l'enquête. Mais attention, ici, le chef de la police a été clair, il ne s'agit pas pour Kayo de découvrir la vérité mais bien de rédiger un rapport qui ressemble a la série les experts et cette affaire doit avoir des ramifications en dehors des frontières du pays. J'espère honnêtement que la police n'est pas comme cela au Ghana ou alors l'auteur n'a pas une très bonne image des forces de polices de son pays. En tout cas, cela fonctionne très bien et donne un excellent roman.



L'écriture de Nii Ayikwei Parkes m'a bien plu. "Kayo quittait souvent la maison à l’aube pour aider père et équipage à tirer les filets. Il se souvenait des chants des hommes ; du soleil lent à paraître, comme s’il avait été pris à l’autre extrémité du filet que les pêcheurs tiraient, puis qui émergeait enfin, illuminant l’océan d’une étincelante nuée rose orangé. Tout le long du rivage miroitait la lumière, qui se reflétait sur les grandes bassines d’aluminium des marchandes de poisson, en pâles éclats scintillants, comme autant de clins d’œil de l’horizon. "

Il oscille entre le parlé de Kayo qui est distingué, puisqu'il a fait des études en Angleterre et vient de la ville et le parlé des villageois qui m'a sourire parfois. En lisant leur propos, je pouvais clairement les entendre. "Eï, les choses étonnantes ne cesseront jamais. Les gens disent qu'il n'y a rien d'autre que ce qu'on voit, mais il est vrai aussi qu'il n'y a rien d'autre que ce qu'on ne voit pas."

Comme dans beaucoup de récit africains, les traditions et les légendes sont très présentes pour les plus grand plaisir du lecteur. C'est un dépaysement totale. "Les ancêtres disent que la vérité est courte mais, sɛbi, si l’histoire est mauvaise, alors même la vérité va s’étaler comme un crapaud écrasé par une voiture sur une de ces routes qu’ils sont en train de construire."

C'est donc une très bonne découverte et un excellente lecture que je vous recommande chaudement.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Notre quelque part

le langage peut déstabiliser le lecteur au début mais la poésie des personnages, l'humour de certaines situations font de ce livre un inclassable. C'est un conte initiatique du 21ème siècle.
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Notre quelque part

La maîtresse d'un ministre découvre dans un village des restes suspectes, et une enquête est diligentée par la police. Mais vu l'étrangeté de ce qu'ils trouvent, les policiers sont désarçonnés. Ils vont faire appel à un jeune homme, qui a été formé à la médecine légiste en Grande-Bretagne. Entre les traditions et récits d'un village africain traditionnel, et la technologie la plus moderne, Kayo va mener l'enquête.



Les experts dans la brousse. L'opposition entre la modernité et la tradition. En même temps un tableau de corruption dans un état africain, de la toute puissance de certains placés à des positions clés. Toutes les contradictions de l'Afrique en quelque sorte. Le roman démarre très bien, la situation créé est vraiment astucieuse et le personnage de Kayo bien campé. Le livre ne tient pas complètement ses promesses jusqu'au bout, à mon avis et s'enlise un peu à un moment. Mais globalement une lecture plaisante, très amusante par endroits.

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Notre quelque part

Poétique, magique et scientifique à la fois, un délice
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Notre quelque part

Polar à l’africaine ! Ce roman a quelque chose de magique. Je ne connais pas l’Afrique mais j’y ai cru. Nii Ayikwei Parkes livre la critique d’une société en mutation, entre croyances populaires et corruption. La fin est surprenante et on a plaisir à y arriver.



Il faut aussi féliciter la traductrice, qui a su retranscrire l’histoire en français, tout en conservant la saveur d’un parler populaire africain.
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Notre quelque part

Kayo, de son vrai prénom Kwadwo est allé faire ses études en Angleterre et est revenu au Ghana pour travailler. Mais, il bosse pour un laboratoire n'ayant pas été recruté pour être médecin légiste à Accra la capitale du pays. Un concours de circonstance l'amène à enquêter dans ce village. Fort de son éducation, il aurait pu snober les habitants, mais au contraire, il les écoute et c'est ainsi qu'il avancera dans ses investigations. J'ai souvenance d'une nouvelle parue dans un recueil Nouvelles de Côte d'Ivoire, dans laquelle, un peu de la même manière, un jeune golden boy revenait dans son village d'origine et retrouvait les gestes et le goût de la simplicité, des croyances et des coutumes de ses aïeux. C'est la rencontre de deux mondes, le Ghana ancien et le moderne que nous narre Nii Ayikei Parkes. Il décrit fort joliment l'un comme l'autre et le télescopage n'est pas si violent que cela, avec de l'écoute et de la compréhension, les deux mondes se côtoient et vivent ensemble.



Pour raconter son histoire, le romancier joue avec les codes du polar, puisqu'enquête il y a, avec les plaies de certains pays d'Afrique -pas chez nous, non, nous en Europe... c'est comment dire ? c'est pas pareil- : corruption, intimidation, régime autoritaire qui ne supporte donc pas la moindre contrariété ou contradiction, argent qui passe de mains douteuses en d'autres mains douteuses, ..., avec les codes du roman d'initiation, du conte du griot et avec les différences entre les cultures occidentale et africaine. C'est très bien vu et très bien fait. C'est assez drôle dans les dialogues, léger et vif :



"Bon, mon ami, veuillez décliner vos nom, prénoms et profession.



- Kayo Odamtten. Je travaille dans un laboratoire scientifique.



- C'est ça le nom que votre père a trouvé pour vous faire sortir au grand jour ?"



Il y avait dans la voix du sergent un mélange d'agacement, d'amusement et de cynisme.



"Donnez-moi votre vrai nom.



- Kwadwo Okai Odamtten." (p.75)



La langue de Nii Ayikei Parkes est métissée lorsqu'il fait parler ou intervenir Yao Pokou, le vieux chasseur du village. Je dois même confesser que le premier chapitre m'a troublé, déstabilisé, mais je voudrais inciter ici tout futur lecteur à passer au-dessus de cet éventuel écueil, parce que la suite vaut le détour, largement, très largement, très très largement. Il faut saluer le travail de la traductrice Sika Fakambi qui a dû se torturer les méninges pour reproduire la vitalité et le métissage du style de l'auteur.



Encore une fois les éditions Zulma publient un très joli livre, dépaysant, original, formidable. Et en plus, il sort en poche... Pourquoi se priver ?
Lien : http://www.lyvres.fr
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Notre quelque part

Avec Notre quelque part, Nii Ayikwei Parkes entre en littérature. Une écriture pleine de poésie, la passion première de l’écrivain, pleine de musicalité également, de sonorités étranges et colorées comme le jazz et le blues qu’il affectionne. Tout comme le parcours de Parkes, le roman est empreint d’Afrique de l’Ouest et teinté de références occidentales, mêlant avec brio deux mondes qui peinent parfois à se comprendre.



Critique complète à lire sur le webzine.
Lien : http://www.undernierlivre.ne..
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Notre quelque part

Portée par le texte qui mêle avec beaucoup de poésie le français et la langue populaire d'Afrique de l'Ouest, et par les récits de Yoa Poku, j'avoue avoir un peu perdu le fil de l'intrigue ( une enquête visant à éclaircir ce qui s'est passé dans la case d'un certain Kofi Atta). C'est envoutant, étrange et très bien traduit.
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Notre quelque part

Ce roman est une superbe découverte. Certes le premier chapitre n’est pas évident à appréhender au niveau du style où le langage utilisé par les personnages est un langage très africain avec des tournures de phrases particulières, des mots de patois… Mais ensuite le style devient moderne. Par moment, quand la situation le nécessite l’auteur retourne au langage local.

J’ai beaucoup aimé l’ambiance entre tradition et modernité.



L’histoire également.

Une chose étrange rouge, puante… est découverte dans une case au fin fonds de la brousse par une jeune femme. Le policeman local est sur les lieux, mais n’y comprenant pas grand-chose il décide de faire appel à la police d’Accra, plus expérimentée. Mais, à sa tête se trouve Donkor, un homme qui ne pense qu’à sa carrière sans se préoccuper des autres. Son seul objectif : devenir chef de la police du Ghana. Pour ça il est prêt à tout : il veut faire de cette petite affaire locale, une affaire internationale !!!. Incapable de se débrouiller seul, il fait appel à Kayo, jeune médecin légiste de formation tout juste rentré d’Angleterre qui travaille dans un laboratoire d’analyse. Face à la droiture de Kayo, le chef de la police est contraint d’utiliser des subterfuges pas très légaux… Kayo est obligé d’accepter sinon il sera accusé de complot contre le gouvernement… Ce passage est abracadabrantesque et savoureux.

Kayo, finalement se révèlera être un très bon enquêteur, digne des « experts » comme le souhaite Donkor qui ne jure que par cette série télé.



Entre tradition, coutume et modernité : un petit bijoux.

A DECOUVRIR !!!!
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Notre quelque part

Écoutons d'abord le vieux Yao Poku, chasseur d'un village au fin fond de la forêt ghanéenne...

"On se ne plaint pas. Il fait bon vivre au village. La concession de notre chef n'est pas loin et nous pouvons lui demander audience pour toutes sortes d'affaires. Il n'y a que douze familles dans le village, et nous n'avons pas d’embêtements. Sauf avec Kofi Atta."



"Nous étions à notre quelque part quand ils sont arrivés. D'abord la fille avec ses yeux qui ne voulaient pas rester en place. Hmm, puisque tu es là, laisse moi te raconter. Les ancêtres disent que la vérité est courte mais, sεbi, si l'histoire est mauvaise, alors même la vérité va s'étaler comme un crapaud écrasé par une voiture sur une de ces routes qu'ils sont en train de construire."



La fille pénètre dans la case de Kofi Atta, où elle découvre des restes peu ragoûtants.

"Elle portait une façon de jupe petit petit là. Et ça montrait toutes ses cuisses, sεbi, mais les jambes de la fille étaient comme les pattes de devant de l'enfant de l'antilope -maaaigre seulement! (C'est plus tard que j'ai appris qu’elle était la chérie d'un certain ministre. Hmm. Ce monde est très étonnant.) Son chauffeur portait kaki de haut en bas comme les colons d'en temps d'avant, et il voulait la calmer, mais la fille secouait la tête et il voulait la calmer, mais la fille secouait sa tête et elle criait seulement. Après un peu ,elle a repris force et elle a commencé à courir vers une voiture claire façon qui était au bord de la route. Et le chauffeur poursuivait son derrière comme la poussière. "



Sans cette fille et ses connaissances haut placées, les villageois auraient certainement réglé l'affaire à leur façon, mais voilà, maintenant la police doit intervenir, et faire appel à Kayo Odamtten, jeune médecin légiste fraîchement revenu d'Angleterre, qui végète un peu dans un laboratoire d'analyses, et doit être convaincu (manu militari!) de se rendre au village.



Une fois là, après une hilarante séance genre "Les Experts" dans la case de Kofi Atta, Kayo se laisse prendre au vin de palme (un peu arrangé), aux palabres dans la buvette locale autour de bons petits plats locaux et aux histoires racontées par les villageois...



Au delà de l'histoire policière dont la conclusion laisse le lecteur dans la réflexion, il faut lire ce chouette roman pour l'ambiance de la grande ville d'Accra, grouillante et quelque peu corrompue, et surtout la vie dans ce village traditionnel, où finalement il fait bon vivre traditionnellement, relié au monde par la radio seulement. Pour avoir traîné mes sandales dans ces coins là, je confirme avoir retrouvé des détails vrais. Ne serait-ce que le conseil d'aller d'abord saluer le chef du village et de ne pas brusquer la litanie des salutations...



Quant à la traduction, bravo! Une partie de la narration est visiblement en anglais plus classique, mais la saveur de la langue, surtout celle de Yao Poku, est excellemment préservée par l'utilisation du français de Côte d'Ivoire (la "go", par exemple, ces façons de traîner sur les syllabes, etc...).
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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