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Critiques de Nii Ayikwei Parkes (47)
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Ce que je sais

Des poèmes de l'auteur de Notre quelque part ? Ah oui, je veux !

Et j'ai aimé les mots. Ils disent le lien au Ghana : une nuit moite où l'enfant découvre la brume, des atmosphères, des personnes dans la ville, un fantasme sous alcool, croquer une mangue, les mots d'une mère, les gestes d'un père. Et ils disent la solitude, l'amour perdu, ce qu'il y a parfois derrière le sourire.

Que le livre soit court ne me gène pas, j'aime pouvoir lire en un seul mouvement un recueil de poésie. Mais l'édition aurait pu mettre mieux en valeur : pourquoi une marge intérieure si étroite, une écriture si petite, sur des pages qui semblent immenses et vides ? Pourquoi les versions originelles en anglais reléguées à la fin alors que face au poème traduit, le lecteur, même peu doué en langue, peut profiter des correspondances ? Parfois, j'aurais aussi eu envie de petites notes explicatives pour ne pas devoir quitter le livre et regarder un écran (ah Sakumono est le nom d'une ville !), simplement pour mieux savourer les mots de Nii Ayikwei Parkes
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Ce que je sais

Je tiens d’abord à remercier Babelio et les éditions Joca Seria pour l’envoi de ce livre dans le cadre de la dernière opération Masse critique.



J’aime beaucoup la poésie et la couverture dessinée par Alice Hameau est très belle.



C’est toujours difficile de donner un avis sur les textes poétiques. Il faut qu’ils me parlent… avec des mots, des images et des sons. Quand il s’agit de textes traduits cela peut changer les choses. L’éditeur propose en fin de recueil 6 des textes en anglais, c’est bien mais pourquoi ceux-là ?



Je ne comprends pas pourquoi le recueil n’est pas entièrement bilingue ? Il y avait toute la place pour. J’ai aussi regretté que la présentation de l’auteur ne se limite qu’à la quatrième de couverture.



Bref, je vais laisser de côté ces choix éditoriaux discutables pour en venir aux textes.



J’ai beaucoup aimé :

- L’amour ne laisse pas de mots (love leave no notes)

- Jamestown

- Troc

- Contiguïté



Mon préféré est « The Makings of you » qui au passage m’a fait découvrir Curtis Mayfield (1942-1999) :



« … en chantant en choeur avec Curtis Mayfield

the makings of you, comme si la somptueuse beauté

de cette chanson allait pouvoir t’éviter la dépression.»



Une belle découverte.

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Ce que je sais

J'ai tout d'abord choisi de lire ce recueil par jeu : en 2020 ce fut le recueil ayant eu le plus de lecteurs dans le cadre du challenge "La poésie c'est la vie" ! C'est donc le hasard qui a guidé mon choix puisque je ne connaissais pas l'auteur.

La belle couverture m'a juste donné envie de le commander auprès de ma libraire et, en avant l'aventure!

J'ai été interpellé par un titre commençant par deux points et un sous-titre annonçant 1 + 13 (pourquoi pas directement 14 ?) poèmes "désinvoltes".

Le dictionnaire donne pour "désinvolte" la définition suivante : " Se dit d'une attitude dégagée, leste, sans embarras".

Alors certes, l'écrivain ce livre parfois "sans embarras" comme dans "Sombres esprits" , vision alcoolisée d'un lit couvert de corps de femmes, texte qui m'a quelque peu dérangé, mais l'ensemble reste soft.

Je parlerais donc plus des poèmes "accessibles", sans fioritures de style et donc proches du lecteur. Intimistes?

Souvenirs d'enfants, des traditions ou des villes du Ghana et une pincée d'irréalité

Nii Ayikwei Parkes partage simplement ce qu'il sait et son vécu.



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Notre quelque part

Une petite merveille !

La langue, qui alterne entre langue orale des habitants du village et langue moderne soutenue de "l'expert" est superbe, rythmée, poétique. Elle dessine un monde sensible et nous fait percevoir des odeurs, des couleurs, des saveurs, des musiques. Dans ce roman qui mêle enquête et récit ethnographique aux frontières de l'étrange, Nii Ayikwei Parkes peint ses personnages par petites touches en donnant à (presque) chacun d'entre eux une humanité touchante.
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Notre quelque part

Avec Notre quelque part, Nii Ayikwei Parkes entre en littérature. Une écriture pleine de poésie, la passion première de l’écrivain, pleine de musicalité également, de sonorités étranges et colorées comme le jazz et le blues qu’il affectionne. Tout comme le parcours de Parkes, le roman est empreint d’Afrique de l’Ouest et teinté de références occidentales, mêlant avec brio deux mondes qui peinent parfois à se comprendre.



Critique complète à lire sur le webzine.
Lien : http://www.undernierlivre.ne..
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Notre quelque part

J'ai adoré cette enquête Africaine, parce qu'elle m'a remémoré beaucoup de souvenirs liés à un voyage au Bénin. L'originalité réside dans l'écriture absoluement dépaysante. L'auteur nous transporte réellement en Afrique, au milieu de la campagne et de ses habitants, avec ses moeurs et ses traditions, ses expressions de langage, ou l'évocation des mythes et des contes Africains. Une belle découverte.
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Notre quelque part

Ce roman est une superbe découverte. Certes le premier chapitre n’est pas évident à appréhender au niveau du style où le langage utilisé par les personnages est un langage très africain avec des tournures de phrases particulières, des mots de patois… Mais ensuite le style devient moderne. Par moment, quand la situation le nécessite l’auteur retourne au langage local.

J’ai beaucoup aimé l’ambiance entre tradition et modernité.



L’histoire également.

Une chose étrange rouge, puante… est découverte dans une case au fin fonds de la brousse par une jeune femme. Le policeman local est sur les lieux, mais n’y comprenant pas grand-chose il décide de faire appel à la police d’Accra, plus expérimentée. Mais, à sa tête se trouve Donkor, un homme qui ne pense qu’à sa carrière sans se préoccuper des autres. Son seul objectif : devenir chef de la police du Ghana. Pour ça il est prêt à tout : il veut faire de cette petite affaire locale, une affaire internationale !!!. Incapable de se débrouiller seul, il fait appel à Kayo, jeune médecin légiste de formation tout juste rentré d’Angleterre qui travaille dans un laboratoire d’analyse. Face à la droiture de Kayo, le chef de la police est contraint d’utiliser des subterfuges pas très légaux… Kayo est obligé d’accepter sinon il sera accusé de complot contre le gouvernement… Ce passage est abracadabrantesque et savoureux.

Kayo, finalement se révèlera être un très bon enquêteur, digne des « experts » comme le souhaite Donkor qui ne jure que par cette série télé.



Entre tradition, coutume et modernité : un petit bijoux.

A DECOUVRIR !!!!
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Notre quelque part

Au départ c'est un peu déstabilisant de suivre le récit de Yao Poku, le chasseur d'un village, qui assiste à un crime et à l'enquête de la police. Et puis, petit à petit, dans la moiteur ghanéenne, une tension se crée. La police ne parait pas très compétente, le médecin légiste est alcoolique et il va cuver son vin avec les habitants du village. Alors la police, constituée d'étranges personnages, soit incompétents, soit corrompus, soit soumis à la vindicte des hautes autorités, se doit d'embaucher un nouveau médecin légiste, digne de ce nom, pour découvrir l'origine de la masse informe dans la case de Kofi Atta.



Et nous suivons Kayo, diplômé de médecine, vulgairement employé dans un laboratoire d'analyses médicales et traité comme un moins que rien, qui tente de démêler cette affaire tout en tentant d'ignorer les problèmes de corruption auxquels la police veut le soumettre. Et c'est avec brio que l'auteur parvient à nous emmener avec lui dans une Afrique bien loin des clichés dont le chef de la police parle, le stéréotype des enquêtes policières occidentales, comme celles des "Experts". Car ce que Kayo va découvrir, et nous avec, c'est qu'en Afrique, et en particulier dans ce petit village d'Afrique de l'Ouest, on ne peut écarter les traditions et les récits des Anciens de la Science.



Méticuleux, raisonnable, Kayo va pourtant tout essayer pour rendre cette investigation le plus rationnelle possible. Et entraîné par les récits de vieilles légendes, les récits des Anciens, il va découvrir une vérité inéluctable et ne pourra pas lutter contre le poids des traditions. Il devra choisir son camp.



J'ai adoré ce roman qui fut un véritable coup de coeur car il est à la fois magnifiquement écrit, d'une écriture subtile, poétique, empreinte des traditions orales d'Afrique, et en même temps c'est un polar rythmé et précis qu'il faut lire absolument !
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Notre quelque part

Dans un petit village au cœur de la forêt, au Ghana, le vieux Yao Poku observe une agitation inhabituelle. Une voiture passe, une jeune femme aux cuisses maigres comme celles d’une antilope pénètre dans la case de son voisin et en ressort en criant. Plus tard, des policiers viennent l’interroger au sujet de restes humains dans la case. A Accra, Kayo, un jeune diplômé qui travaille dans un laboratoire est sollicité pour enquêter dans ce village. Son patron refuse qu’il prenne un congé, mais la police ne manque pas de ressources pour obtenir la participation plus ou moins volontaire de Kayo à leurs recherches.

Voici, en bref et sans trop en dévoiler, le sujet du roman, qui brasse deux langues, celle de la ville et celle du village (bravo pour le traducteur pour les passages dans une langue émaillée d’expressions originales consacrés à Yao Poku !) qui mélange deux cultures et surtout qui fait sourire de ce décalage délicieux entre technologies modernes et de croyances séculaires.

J’ai eu un coup de cœur pour les descriptions d’Accra et son bord de mer, du village et des villageois, de la forêt équatoriale, j’ai eu beaucoup de sympathie pour les personnages, je me suis agacée de la pesanteur administrative et du fonctionnement anarchique de la police, j’ai surtout passé un très bon moment de lecture, à suivre une enquête tranquille mais qui trouvera une résolution surprenante, à me baigner dans l’écriture fluide et agréable. Cela faisait longtemps que je le guettais à la bibliothèque et je n’ai pas été déçue !
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Notre quelque part

Il faut s'habituer à appréhender le dialecte franco-ghanéen... mais passé cette contrainte, le dépaysement et l'originalité de cette enquête policière sont un délice et l'on se coule à merveille dans l'enquête du héros Kayo.

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Notre quelque part

J'ai posé mes valises au Ghana pour résoudre cette enquête plutôt atypique. On suit deux personnages : Yao Poku, un vieux chasseur qui vit dans un petit village et Kayo Odamtten qui est médecin légiste et qui se retrouve "obliger" d'enquêter sur une étrange affaire dans ce petit village.



Dans une des cases on a retrouvé des restes humains et il doit résoudre l'enquête. Mais attention, ici, le chef de la police a été clair, il ne s'agit pas pour Kayo de découvrir la vérité mais bien de rédiger un rapport qui ressemble a la série les experts et cette affaire doit avoir des ramifications en dehors des frontières du pays. J'espère honnêtement que la police n'est pas comme cela au Ghana ou alors l'auteur n'a pas une très bonne image des forces de polices de son pays. En tout cas, cela fonctionne très bien et donne un excellent roman.



L'écriture de Nii Ayikwei Parkes m'a bien plu. "Kayo quittait souvent la maison à l’aube pour aider père et équipage à tirer les filets. Il se souvenait des chants des hommes ; du soleil lent à paraître, comme s’il avait été pris à l’autre extrémité du filet que les pêcheurs tiraient, puis qui émergeait enfin, illuminant l’océan d’une étincelante nuée rose orangé. Tout le long du rivage miroitait la lumière, qui se reflétait sur les grandes bassines d’aluminium des marchandes de poisson, en pâles éclats scintillants, comme autant de clins d’œil de l’horizon. "

Il oscille entre le parlé de Kayo qui est distingué, puisqu'il a fait des études en Angleterre et vient de la ville et le parlé des villageois qui m'a sourire parfois. En lisant leur propos, je pouvais clairement les entendre. "Eï, les choses étonnantes ne cesseront jamais. Les gens disent qu'il n'y a rien d'autre que ce qu'on voit, mais il est vrai aussi qu'il n'y a rien d'autre que ce qu'on ne voit pas."

Comme dans beaucoup de récit africains, les traditions et les légendes sont très présentes pour les plus grand plaisir du lecteur. C'est un dépaysement totale. "Les ancêtres disent que la vérité est courte mais, sɛbi, si l’histoire est mauvaise, alors même la vérité va s’étaler comme un crapaud écrasé par une voiture sur une de ces routes qu’ils sont en train de construire."

C'est donc une très bonne découverte et un excellente lecture que je vous recommande chaudement.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Notre quelque part

Amis cartésiens changez de livre celui-ci n'est pas pour vous par contre si l'on est prêt à accepter légendes et magie d'une autre culture ce roman est une grande réussite.



L'auteur articule "deux" Afriques, la moderne au travers de la grande ville, de la corruption et du jeune héros formé en Angleterre à la médecine légiste, l'autre faite de pagnes, de vin de palme, de proverbes, d'esprits et de palabres.



C'est au travers d'une enquête sur des restes humains dans un petit village que ces deux mondes vont se croiser pour offrir au lecteur un bien joli texte .



Pour ma part, ce texte m'a envoutée, maraboutée , j'ai tout écouté, senti, ressenti, bercée par une langue chaude et puissante et cette lecture fut un vrai moment de bonheur et de dépaysement
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Notre quelque part

La maîtresse d'un ministre découvre dans un village des restes suspectes, et une enquête est diligentée par la police. Mais vu l'étrangeté de ce qu'ils trouvent, les policiers sont désarçonnés. Ils vont faire appel à un jeune homme, qui a été formé à la médecine légiste en Grande-Bretagne. Entre les traditions et récits d'un village africain traditionnel, et la technologie la plus moderne, Kayo va mener l'enquête.



Les experts dans la brousse. L'opposition entre la modernité et la tradition. En même temps un tableau de corruption dans un état africain, de la toute puissance de certains placés à des positions clés. Toutes les contradictions de l'Afrique en quelque sorte. Le roman démarre très bien, la situation créé est vraiment astucieuse et le personnage de Kayo bien campé. Le livre ne tient pas complètement ses promesses jusqu'au bout, à mon avis et s'enlise un peu à un moment. Mais globalement une lecture plaisante, très amusante par endroits.

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Notre quelque part

La présence de ce qui pourrait être des restes humains dans une case du village de Sonokrom suscite une grande émotion, tant parmi la communauté locale que chez la jeune femme à l’origine de la découverte. Celle-ci étant qui plus est la maîtresse en titre d’un ministre, l’affaire prend vite une dimension politique et la police d’Accra est chargée de l’enquête. Ce qui fait bien l’affaire de l’inspecteur principal Donkor qui se verrait bien gagner quelques galons dans l’aventure ! Sauf que certains indices dépassent les compétences de son équipe et que la présence d’un médecin légiste ayant de solides notions de police scientifique serait bien utile.

Voici donc l’histoire de Kayo, jeune et brillant légiste tout juste rentré d’Angleterre où il a étudié et collaboré avec la police des Midlands, pas tout à fait prêt à travailler avec la police ghanéenne jusqu’à ce que celle-ci l’enlève et lui fasse une proposition qu’il ne pourra pas refuser… Kayo a longtemps vécu loin du Ghana et sa connaissance du pays est plutôt limitée à la capitale. Son arrivée et son séjour à Sonokrom vont donc lui réserver quelques surprises et lui demander de grandes facultés d’adaptation. Il y rencontrera un vieux chasseur gardien de la mémoire, le guérisseur local, un malafoutier et un mystérieux musicien, et y récoltera témoignages et informations autour de quelques calebasses de vin de palme.

Notre quelque part (Tail of the Blue Bird) mêle le roman policier classique (enquête de proximité et travail scientifique) et le conte traditionnel (grâce aux histoires édifiantes de Yao Puku, le chasseur). Au-delà de l’enquête proprement dite, c’est aussi un roman d’initiation, entre cultures africaines et européennes, mœurs villageoises et urbaines, tradition et modernité. Kayo est un garçon rangé : il vit chez ses parents, est sérieux dans son travail, ne boit pas, respecte ses aînés, traite les femmes avec respect… Avec toutes ces qualités et malgré ses compétences en criminalistique, le mystère de la case de Kofi Atta n’est pas facile à résoudre et il devra bien écouter le vieux chasseur et ses histoires traditionnelles pour réussir ; il y a donc du mystère et aussi un peu de réalisme magique dans Notre quelque part. Les étiquettes traditionnelles se mélangent, comme les langues - anglais, twi, ga, pidgin… - dans le récit poétique de Parkes. Signalons à ce propos la remarquable traduction en français de Sika Fakambi, qui lui a valu le prix Laure Bataillon en 2014.

Un très grand roman donc (à l’humour souvent caustique) qui dépasse les genres littéraires, dans lequel la sagesse traditionnelle s’allie à la raison scientifique et qui n’élude pas les questions de société comme la corruption ou les violences domestiques. La fin, légèrement floue (mais peut-il en être autrement), laissera le lecteur sur quelques interrogations, mais il aura passé un excellent moment.


Lien : http://www.polars-africains...
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Notre quelque part

Polar à l’africaine ! Ce roman a quelque chose de magique. Je ne connais pas l’Afrique mais j’y ai cru. Nii Ayikwei Parkes livre la critique d’une société en mutation, entre croyances populaires et corruption. La fin est surprenante et on a plaisir à y arriver.



Il faut aussi féliciter la traductrice, qui a su retranscrire l’histoire en français, tout en conservant la saveur d’un parler populaire africain.
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Notre quelque part

Endiablé, drôle et poétique choc de l’ancien et du moderne, du respect et de la corruption, au Ghana contemporain.



Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/06/21/note-de-lecture-notre-quelque-part-nii-ayikwei-parkes/

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Notre quelque part

Ça a des allures de roman policier: après tout, il semble y avoir quelque chose comme un corps et la police s'en mêle. Mais le premier roman du poète d'origine ghanéenne Nii Ayikwei Parkes est beaucoup plus qu'une enquête menée en Afrique de l'Ouest.
Lien : http://rss.lapresse.ca/c/336..
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Notre quelque part

Du lointain leur parvenait le son clair d’un xylophone, une mélopée d’arbres abattus



Certains auteurs écrivent des histoires, d’autres nous offrent des continents d’histoires ouvertes par les croisements des temps, des personnages… « Les ancêtres disent que la vérité est courte mais, sɛbi, si l’histoire est mauvaise, alors même la vérité va s’étaler comme un crapaud écrasé par une voiture sur une de ces routes qu’ils sont en train de construire »



Certains auteurs insèrent leurs récits dans les contingences des lieux et des situations sociales ou politiques, d’autres font des situations des vêtures complexes des mots, des actions, des possibles… « Ces gens ne vous accordaient de jouir de vos droits civiques qu’au gré de leur fantaisie ; l’inspecteur principal n’avait nullement l’intention d’honorer la promesses qu’il lui avait faite dans son bureau ; la liberté ne lui serait réellement rendue que s’il accédait à toutes ses exigences ».



Certains auteurs usent d’une ou de plusieurs langues, d’autres rendent nécessaires les parlers, les aspérités ou les couleurs des mots utilisés, comme autant d’attributs des personnages…



Nii Ayikwei Parkes est bien des seconds. Un écrivain des jours, des choses sous le soleil, de la tranquillité et de l’intranquillité, du respect des anciens, « Mais, après tout, de quel droit aurait-il pu, lui, Kayo, arriver dans ce village et prétendre balayer d’un geste les traditions de ces gens, leurs coutumes, et précipiter dans le chaos tout un monde, au nom d’une science qui, pourtant, n’était pas dénuées d’incertitude ? », de l’ironie joyeuse, des rythmes particuliers des contes, de l’enquête, des mémoires, de l’ancrage dans l’espace, des vérités. « Qu’est ce que je vais vous dire encore ? C’est ça mon histoire. Et comme toutes les histoires, c’est une histoire qui parle d’oublier. Si nous cessons d’oublier, alors il n’y a plus d’erreurs, et il n’y a plus d’histoires ».



Une enquête scientifique, des relations sociales respectueuses dans le village et ironiques avec la puissance policière. Puanteur et odeur, légendes et vin de palme, violence des hommes sur les femmes…



« Je te raconte une histoire seulement. Sur cette terre ici, nous devons bien choisir quelle histoire nous allons raconter, parce que l’histoire là va nous changer. Ça va changer comment nous allons vivre après ».



Des histoires, un rapport, mais quelle vérité ?



Des langues pour plonger dans un quelque part.



Un livre sans crapaud écrasé, même pas par cette voiture « avec assemblée parlementaire intégrée »…
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Notre quelque part

Kayo, de son nom complet Kwadwo Okai Odamtten est un jeune homme ghanéen qui a suivi des études de médecine légale en Angleterre et travaille aujourd'hui dans un laboratoire privée d'analyses. Il est contacté par un sergent de la police ghanéenne puis contraint de travailler pour l'inspecteur principal Donkor suite à la découverte de tissus humains dans un village. Entraîné dans un système politique et judiciaire de combines, Kayo, par son intégrité, réussit à mener l'enquête guidé par Opanyin Poku, un vieux chasseur, les ancêtres et les traditions.

J'ai apprécié le style de l'auteur qui témoigne de la pensée et des coutumes du Ghana. Le langage est restitué. Je me suis égarée parfois dans les contes rapportés par le chasseur. J'ai passé un agréable moment.
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Notre quelque part

Dans un village du Ghana comptant une douzaine de famille, un amas ressemblant à des restes humains est retrouvé dans une case. Les premières investigations menées à la va vite ne donnent rien et ne permettent même pas de définir ce que sont ces restes. Mais comme la maîtresse d'un ministre est impliquée dans la découverte, l'inspecteur principal Donkor décide de se saisir de l'affaire en vue d'accélérer son avancement. Il envoie au village, en utilisant la corruption et la violence, un jeune médecin légiste formé en Angleterre, Kayo Odamtten, avec l'ordre de résoudre l'affaire rapidement, si possible en y ajoutant une envergure internationale.



Au lieu de braquer les habitants, comme l'ont fait les premiers policiers venus s'occuper de l'enquête, Kayo va, tout en menant des investigations rigoureuses, prendre le temps d'écouter les anciens, de demander l'autorisation d'enquêter au chef du village et de suivre les recommandations du féticheur.



C'est un régal de suivre les échanges en langue populaire africaine (un peu comme dans les livres d'Alain Mabanckou). D'ailleurs chapeau au traducteur qui a su garder l'aspect vivant de ce langage.



La description de la ville d'Accra, avec ses bouchons, sa pollution et sa corruption est en complet décalage avec la vie de village où les anciens sont entendus, boivent du vin de palme en écoutant la radio sous l'arbre central et où les croyances sont prépondérantes.



On suit l'enquête qui oscille entre techniques scientifiques et contes traditionnels.



Un roman à l'écriture poétique qui nous fait voyager et permet aussi d'évoquer les problèmes d'un continent en mutation comme la corruption ou la place des femmes.



Les adeptes des polars scientifiques ne trouveront peut-être pas leur compte dans les détours oniriques que prend l'histoire, mais moi j'ai beaucoup aimé ce flou qui rend l'histoire vivante.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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