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Critiques de Olivier Norek (5522)
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Territoires

Si j'avais déjà passé un agréable moment à la lecture de Code 93, j'ai encore plus apprécié  celle-ci, Olivier Norek ayant réussi à me plonger dans un univers qui m'était inconnu, celui des stups. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le ton est vite donné, dès le prologue trois morts et celles-ci vont s'enchaîner tout au long de la lecture que cela soit par un petit tour dans le micro-ondes, par crise cardiaque après avoir été un peu trop secouer, par quelques balles dans le corps, accidents de la circulation, suicide et autres méthodes plus inventives. Le moins que l'on puisse dire c'est que l'équipe de Coste aura eu ici le droit à deux semaines bien chargé. Entre morts en série, coup de crasse entre collègues de travailles avec la chef de la deuxième équipe de la crim du 93 et corruption à gogo, le lecteur lui aussi n'a pas le temps de s'ennuyer un instant et c'est avec plaisir que j'ai tourné les pages de ce roman très curieux de voir le dénouement de celui-ci.



J'ai donc passé un très bon moment à la lecture de ce tome et regrette un peu de ne pas avoir pris  Surtension dans mes valises, mais bon il fallait bien faire des choix et ce dernier sera rapidement lu à mon retour de vacances
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Territoires

Second volet des aventures du Capitaine Coste dans la cité de Malceny dans le 93.

Encore une fois l'écriture très «cinématographique» de l'auteur m'a enchantée c'est vif, nerveux, réaliste en d'autres termes on s'y croirait....



C'est un bon cru, peut-être encore meilleur que Code 93. La vie dans les cités y est ici retranscrite d'une façon cash, c'est noir très noire les notes humoristiques allège le propos.



Une fois de plus les politiques en prennent pour leur grade, ils ne sont pas tous ripoux mais certains sont prêts à tout pour garder le pouvoir...



Territoires est un bon polar, qui interroge le citoyen que je suis sur le «vivre ensemble».
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Code 93

Prendre le RER, le froid t’étripe, le périphérique s’éloigne derrière toi, le paysage se grisaille. Des barres de béton, couleur gris sale, gris sombre, gris pénombre. And the sky is grey, California Dreamin’ mais « C'est pas Hollywood, ici, c'est la Seine-Saint-Denis. » et le 93 n’a rien pour faire rêver, violence dans la rue, drogue à tous les étages, tournantes dans les caves. L’univers est glauque et pesant. Des gyrophares tournoient dans la nuit, des cordons de sécurité étirent un périmètre, la police scientifique se vêt d’une combinaison blanche. Un premier cadavre, un black sans couilles. Mais il reviendra du monde des morts. Un second mort, combustion spontanée de l’âme et de la chair. Étonnante entrée en matière, Coste, un vieux flic qui a fait toutes ses gammes dans cette banlieue, est chargé de l’affaire. Première entrée en matière d’une PJ à suivre sur plusieurs épisodes, comme dans une série télévisée. Normal… Olivier Norek est aussi à l’origine de la sixième saison de la série « Engrenages ». Ce « Code 93 » a les mêmes codes.



Au milieu de ces sombres histoires de morts et de sauvagerie barbare, je perçois quelques notes de poésie. Certes, il faut bien les chercher, mais la poésie permet de tenir le coup, sous une pluie de coups, coup dur pour les survivants, les autres, les morts jonchent sur une table métallique de la légiste ou s’enterrent dans le carré des inconnu(e)s sans nom connu. « Faire l’amour, c’est offrir son corps et son esprit. » Voilà une phrase qui me parle mais qui veut de mon esprit ? Coste voit un de ses fidèles lieutenants quittés les lieux, trop pourrissants pour vivre décemment. Une nouvelle venue, un peu de féminité dans l’équipe ne va pas nuire à l’histoire. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, le passé a ses cadavres qui vont resurgir de dossiers enterrés ou oubliés.



Très classique dans sa construction, dans ses thèmes, dans son ambiance, pourtant je suis activement le déroulement de l’enquête, ses méandres nauséabondes dans la luxure bourgeoise et politicienne. De quoi en faire une version cinématographique ou le décliner en série télé d’une chaîne payante. Ce « Code 93 » c’est un polar en béton armé. Solide et sans espoir, une terre d’abandon à l’heure du Grand Paris où l’ultra barbarie de l’âme humaine côtoie la tristesse d’une âme. « La tristesse c'est personnel, ça ne se partage pas. » Voilà une autre phrase qui me parle...
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Code 93

Stratégiquement, avec Norek, j'ai décidé de faire une Casusbelli pour l'approcher. Non, ce n'est pas une ouverture aux échecs comme nous pourrions le penser lorsque nous parlons d'Eric (alias @Casusbelli) mais d'une façon de procéder avec un auteur que nous voulons découvrir : en prenant ses livres par ordre chronologique. N'ayant jamais lu cet auteur de polar, je me suis tournée ainsi vers Code 93, son premier roman.



« Longer les couloirs d'une PJ, c'est faire face à ce que l'homme recèle de pire en lui ».



Les romans policiers ne sont pas franchement ma tasse de thé. A chaque fois, si je suis happée par l'histoire, je l'oublie rapidement plusieurs semaines après, tant les livres souvent se ressemblent. Mais au vu des critiques sur cet auteur, j'ai décidé de faire une exception (exception que je réitérerai avec Franck Thilliez). Ce fut une bonne découverte. La plume de l'auteur, l'ambiance distillée, la tension lors des découvertes macabres, la façon de camper les personnages, tous ces éléments m'ont vraiment plu, l'intrigue, dont on devine assez rapidement le dénouement, moins.



« Séries sur les flics, films sur les flics, reportages sur les flics. Il n'avait jamais compris pourquoi les gens les détestaient autant en vrai qu'ils les adoraient en fiction ».



J'ai découvert le fameux commissaire Coste « discret, avec son regard bleu un peu triste » et son équipe au sein de la police judiciaire du département très chaud du 93, la Seine Saint-Denis. J'ai entraperçu les failles du bonhomme, ses mystères, sa façon d'enquêter. Impossible de ne pas penser à la série Engrenages et sous les traits de Coste, je voyais un Thierry Godard usé et taiseux…Ce parallèle a même quelque peu gêné ma lecture tant je visualisais les films dans ma tête.

Les cas qui préoccupent Coste ne sont pas anodins et lui font présager le pire : un cadavre émasculé qui se réveille sur la table d'autopsie, un toxico mort de brûlures inexplicables dont la cage thoracique comporte un portable qui sonne toutes les trois heures, et parallèlement à ces découvertes macabres totalement théâtralisées, des lettres anonymes qui guide Coste vers un mystérieux dossier, le « Code 93 ». Je n'en dirais pas plus pour ne pas gâcher la découverte de cette intrigue certes intéressante mais pas assez subtile je trouve, du moins de facture très classique. Il s'agit du premier livre de Norek et malgré ce bémol, je vais poursuivre ma découverte, il m'est d'avis que la façon de ficeler ses intrigues va gagner en qualité.



Et puis, cette envie de continuer ma découverte se justifie par plusieurs raisons.

Ce livre, au-delà de l'intrigue dont on devine les tenants et les aboutissants (trop ?) rapidement, c'est surtout une ambiance, celle d'un territoire de banlieue avec ses quartiers, ses tours, sa délinquance, sa misère sociale, ses drames entre trafic de drogues, règlements de comptes, tournantes dans les caves. Un territoire où la grisaille le dispute à l'absence de rêves des habitants.



« Quatre voies grises et sans fin s'enfonçant comme une lance dans le coeur de la banlieue. Au fur et à mesure, voir les maisons devenir immeubles et les immeubles devenir tours. Détourner les yeux devant les camps de Roms. Caravanes à perte de vue, collées les unes aux autres à proximité des lignes du RER. Linge mis à sécher sur les grillages qui contiennent cette partie de la population qu'on ne sait aimer ni détester. Fermer sa vitre en passant devant la déchetterie intermunicipale et ses effluves, à seulement quelques encablures des premières habitations. C'est de cette manière que l'on respecte le 93 et ses citoyens : au point de leur foutre sous le nez des montagnes de poubelles ».



Ce roman, c'est une analyse des rapports entre le monde politique et ce département au taux de criminalité élevé et dont on aimerait bien diminuer les statistiques quitte à les maquiller, quitte à les tronquer…



Ce livre ce sont des personnages bien campés, réalistes, authentiques qui montre à quel point l'auteur sait de quoi il parle. Ça sent le vécu, l'auteur a été lui-même policier dans le 93, et, en imaginant qu'il se soit inspiré de faits réels, ça fait froid dans le dos.



Ce livre enfin, c'est une plume qui sait manier descriptions, dialogues, humour et gravité avec un agréable équilibre rendant la lecture immersive. Des pointes de poésie se font même sentir, ici et là, comme des rayons de soleil au milieu de toute cette grisaille. Et la façon de décrire les personnages est par moment incroyable, notamment ces personnages des banlieues comme englués dans une misère crasse, voyez plutôt :



« Une dame sans âge était profondément enfoncée dans un fauteuil élimé. Une large tache de gras auréolait le repose-tête. Engoncée dans une blouse à fleurs, elle portait les cheveux courts et teintés de ce bleu improbable que seuls les coiffeurs d'octogénaires se permettent. Elle quitta à peine du regard l'écran de télé. Devant elle, sur la table du salon, étaient disposés huit baby-phones grésillant chacun avec sa sonorité propre et couvrant quasiment le bruit du présentateur du journal télévisé.

-Toujours à l'écoute, mes enfants. Sept fenêtres et une porte, huit takiouakis pour tout entendre. Comme ça je sais si qu'on rentre chez moi ou si qu'on rôde. Mieux qu'une alarme de magasin.

-Ouais mamie, sauf que les alarmes sont directement reliées au commissariat et que vous, si quelqu'un entre, vous serez la seule à la savoir. Probablement la dernière aussi ».





Au final, Code 93 est un roman policier efficace car prenant et haletant, à l'intrigue de facture trop classique certes mais dont les qualités d'écriture permettent de savourer une ambiance, de s'attacher aux personnages et notamment au commissaire Coste qu'il me tarde de retrouver, de lever un peu le voile sur la façon dont le monde politique traite les problématiques d'un territoire à la criminalité galopante. Un auteur dont je vais poursuivre la découverte assurément, à la façon Casusbellienne !



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Dans les brumes de Capelans

Pour le capitaine Russo, ça ne colle pas : une jeune fille , Anna, disparue (enlevée ou fugueuse ?) a caché son journal intime : « Ma mère sait ce que mon père me fait ».Russo doute , cependant sa hiérarchie, adoubée par les psys, ne comprennent pas du tout son doute.

Nous non plus.

La victime , retrouvée dix ans après et dix meurtres de jeunes filles plus tard, présente tous les aspects de victime du monstre recherché . "Que les prédateurs sentent les faiblesses de leur proies s'appliquait aussi bien au monde animal qu'aux êtres humains. Et Anna portait dans son attitude, ses gestes et son regard les blessures et les failles qui les attirent. »

Pour oublier l'enfer où elle a survécu, elle doit essayer de retrouver les souvenirs permettant de retrouver le monstre, et aussi, se reconstruire.

Victor Coste, notre héros de la trilogie 93 doit aussi se reconstruire : Il le fait à Saint Pierre, dans une maison blindée loin de tout, entourée de neige, de vent et de brumes blanches. Il travaille incognito pour le service de Protection des témoins : Olivier Norek nous explique le système des criminels traitres, qui par cupidité, envie de reconnaissance ou contraints, livrent aux services de police noms, planques, fonctionnement , contacts et téléphone de leur organisation mafieuse. En récompense , la police leur organise une nouvelle vie à l'ombre, souvent à l'autre bout du monde. Car, c'est le travail de Coste, de faire parler ces futurs « effacés »

Sa hiérarchie décide de lui envoyer LA victime, Anna, alors que cela n'a rien à voir et qu'ils ont, chacun de leur côté, bien des difficultés à s'entendre.

Ce livre découvert grâce à Onee et à Yvan, est chargé de mystère quant à l'issue, de poésie quant aux brumes de Capelans qui recouvre Saint Pierre d' un manteau hermétique blanc, d'étude psychologique poussée quant à la personnalité victimaire, d'analyse des rivalités et trahisons au sein même de la police judiciaire, des risques pris par les policiers et de prise au piège – car nous sommes pris au piège par l'histoire addictive, et par l'épilogue qui nous délivre, ouf. Excellent livre.

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Territoires

Découverte de cet auteur plébiscité par les amateurs du genre. Et pas déçue.



Une bonne intrigue, qui derrière le fait divers, dévoile peu à peu les dessous d’une arnaque complexe et un système extrêmement pourri, qui tient en équilibre instable l’organisation d’un microcosme, véritable bombe à retardement.



Malceny est une ville fictive de Seine-saint Denis, administrée par une maire peu regardante sur ses alliances et prête à beaucoup de concessions pour obtenir sa réélection. Drogue, dealers, caïds, le décor habituel. Rien n’est tabou pour calmer les ardeurs de la police, qui pourrait avoir des doutes sur le caractère isolé d’un banal fait divers.



Car le capitaine Coste n’est pas un perdreau de l’année, et on ne la lui raconte pas. En concurrence avec l’équipe des stups, il va cependant pousser les investigations pour que la vérité éclate au grand jour, ou pas.



L’histoire est très prenante, faite d’actions musclées et de quelques scènes un peu trash (pauvre chat…). Les dialogues, qui sentent le vécu, sont irréprochables. Une vraie belle découverte qui va mettre l’auteur sur la liste des incontournables pour les années qui viennent.
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Territoires

No Rek, No bullshit !



"- C'est quoi cette odeur mon capitaine ?

- Ça sent la fumée mon p'tit gars et crois moi y'a pas de fumée sans feu.

- Mais oui, derrière vous, je vois des flammes mon capitaine !

- Oh putain, la cité est encore en train de brûler !".



Chanson Ministère Amer



Des émeutes en banlieue c'est aussi fréquent que l'eau des pâtes, abandonnée sur un feu bouillonnant, qui déborde de la casserole si on ne la surveille pas avec attention. Sauf, si on y pose un couvercle. Et dans ce livre, la police y fait office de couvercle, bien évidemment.



Olivier Norek veut nous faire croire qu'il est flic. Pas du tout. C'est un chroniqueur des banlieues. C'est un chroniqueur du malaise social et racial des villes peri-urbaines.

Car c'est quoi un flic du 9-3 ? Un dirty Harry à l'accent français ? Un éducateur à la matraque bien pendue ? Un agitateur qui remue la merde en attendant qu'elle déborde du verre ? Un casseur de délinquants ? Un médiateur de la paix sociale ? Ou plus simplement un panseur des âmes ?

Un peu tout cela à la fois finalement. Depuis 30 ans, l'État français est dans une dichotomie la plus totale sur le sujet. À la fois désintéressé et horrifié par ce fils bâtard de l'Ile-de-France qu'est ce département. Celui qu'on cache aux invités. Comme la poussière qu'on met sous le tapis mais qu'on ne nettoie jamais vraiment. Trop cher. Trop compliqué.

Norek explique très bien cela d'ailleurs et il faudra lire "Territoires" pour se faire une idée du pourquoi de cette situation. Les explications sont clairs, réalistes. Les maillages de la politique et de ses politiciens sont détricotés, mis à nu, comme une plaie ouverte et béante.

Ce livre fait l'effet d'un nœud coulant qui se resserre autour de la gorge. Etouffant. Et salvateur.



Olivier Norek est un petit génie qui nous propose une vision juste et acérée des problèmes des habitants de ce département et des quartiers. Pas étonnant que les T-6 craquent.



Partant d'un postulat urbain bien ancré sur une base sociale, il nous déroule un film sur nos banlieues. Pas dans le genre cinema d'auteur ni blockbuster. Non, un film qui évite les clichés, ne condamne ni ne juge ses habitants de la cité. Rare et précieux. On apprend plus dans son bouquin que dans n'importe quelle chaîne d'infos ou au journal télévisé. Précieux.



Il faut cependant rappeler qu'Olivier Norek a écrit un roman et pas un essai. Et un excellent roman policier qui plus est.

Cependant, toutes ressemblances avec des personnes ou des situations existantes ne sont absolument pas fortuites. Même si Olivier se sent obligé de créer une ville fictive et de dire Malceny en lieu et place de Bobigny. Probablement pour marquer le coté "fictionnel" de l'œuvre.



On replonge avec délice au côté du Capitaine Costes et ses équipes dont la rencontre dans "Code 93" avait été merveilleuse. Là aussi, Norek nous délivre un casting impeccable, criant de réalisme quels que soient les personnages. Du plus petit au plus grand. Avec beaucoup de profondeur et de bienveillance.



Les chapitres s'enchaînent comme le tic-tac d'une horloge huilée. Un vrai page-turner. L'écriture de Norek est svelte, fine, dégraissée. Pas de fioritures ni de remplissage. L'essentiel, juste l'essentiel. Du coup ça glisse, c'est lisse, c'est fluide. Addictif.



Un livre à conseiller, un livre à acheter, un livre à se prêter, un livre à partager ; un livre contagieux en fait.

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Surtensions

Troisième volet de la trilogie Coste, toujours en poste en Seine-saint-Denis.





Un enlèvement avec demande de rançon ouvre les hostilités, alors que l’on fait connaissance avec la fine fleur de la prison de Marviel, où la surpopulation crée les conditions d’une zone de non-droit avec ses règles propres qu’il est conseillé de piger rapidement sous peine de se retrouver en difficulté majeure.



C’est peu à peu, avec la progression de l’enquête que l’on apprendra le lien entre l’enlèvement et les hôtes sous les barreaux, alors que Coste se pose des questions existentielles et que le commandant Damiani se voit remplacée par un type assoiffé de pouvoir…





Cet opus est plus violent que les précédents, ne serait-ce que par la description des conditions de vie carcérale. Mais on retrouve le réalisme des dialogues et la connaissance indiscutable du terrain, qui rend le récit crédible.



On y perçoit aussi, sans que cela soit une découverte, que la vie d’un commissariat dans une zone à risque n’est pas un long fleuve tranquille


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Surface

Excellent que ce "polar" à la française. Efficace, rapide, un suspens qui promène le lecteur jusqu'au bout, un cold case dans l'Aveyron mené par une "gueule cassée" dont on ne veut plus au Bastion. Sa tête pouvant déprimer les collègues, alors, direction l'Aveyron, là au moins, elle ne dérangera plus personne et encore moins les bonnes consciences!

C'est sans compter qu'une bonne flic reste une bonne flic et que parfois, le "sombre et les secrets terribles inavouables" existent aussi là où personne ne s'y attend.

Depuis ses débuts, je suis (du verbe suivre :-)) Olivier Norek et au fur et à mesure de la sortie d'un nouveau livre, je constate qu'il sait se renouveler tout en conservant son style franc, rythmé.

Il ne laisse rien au hasard comme en témoignent les remerciements en fin de livre. Il suffit de connaître l'impact d'un traumatisme psychologique pour réaliser à quel point il sait rendre compte des suites d'une telle commotion. Les habitués de la plongée devraient aussi apprécier les quelques passages d'un réalisme saisissant.

Tous les personnages de ce commissariat de l'Aveyron sont attachants, leur personnalité sonne juste, et l'on peut mesurer l'écart qui existe entre la qualité des relations humaines à Paris et celles de la Province.

Bref un agréable moment de lecture en totale immersion dans l'Aveyron.

Merci Jean-François, je n'ai pas commencé ma lecture en début de soirée, j'ai bien suivi ton conseil :-)))

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Surface

Surface signe le retour d’Olivier Norek après l’excellentissime Entre deux mondes. Inutile de comparer l’incomparable, il s’agit ici d’un retour… aux sources… un retour au polar qui a fait son succès avec sa trilogie composée de Code 93, Territoires et Surtensions. Retour au polar pur et dur donc, mais loin de la banlieue parisienne, une fois les premières pages du roman passées en tout cas. C’est en Aveyron que le Toulousain Norek décide de poser ses valises en embarquant avec lui Noémie Chastain, sa nouvelle flic, qui devrait sans doute être l’héroïne de ses futurs romans, vu la tournure que prennent les événements…

Noémie, c’est une dure à cuire, et l’on peut dire qu’elle n’est pas ménagée dans le premier chapitre. Alors qu’elle s’apprête à se livrer à une arrestation musclée – policiers en civil et équipe des Stups au rendez-vous –, le capitaine Chastain se prend une balle en pleine tête et se voit littéralement défigurée. Ses supérieurs – le nec plus ultra de la compassion – décident de l’envoyer voir si l’herbe est plus verte ailleurs… histoire de se ressourcer quelque temps et, officiellement, d’observer le fonctionnement du commissariat de Decazeville afin de pouvoir entériner la non-nécessité de son maintien. Vous le voyez venir gros comme une maison : arrivée au fin fond de l’Aveyron, Noémie va s’attacher à la petite équipe qu’elle rencontre et, surtout, plonger corps et âme dans l’enquête troublante qui s’offre à elle et qui vient perturber la vie tranquille des habitants du village d’Avalone…

Evidemment – qui en aurait douté ? – Surface est un véritable page-turner qui démarre tambour battant. A peine le temps de placer le nom de sa nouvelle héroïne que, déjà, le pire arrive. Les flics cabossés, on commence à y être habitué, les femmes flics cabossées, un peu moins. Bien joué ! Bon, le coup du petit copain est sans doute un peu attendu, mais cela permet de faire partir Noémie sans trop de difficultés et, surtout, cela développe son côté revanchard. Caractère bien trempé et humour font bon ménage. J’ai beaucoup apprécié ses premiers contacts avec l’équipe de Decazeville. On identifie assez vite l’ensemble des personnages grâce à quelques traits distinctifs. L’enquête quant à elle est vraiment originale : sans trop vous en dire, il y est question du passé, d’enfants disparus et d’un village enseveli… Il y a quelque chose de très cinématographique dans ce qui nous est raconté… Qui sait ? Peut-être une adaptation un jour ? Dernier point : je trouve l’auteur vraiment très doué pour les dialogues, je me régale à chaque fois !

Monsieur Norek, je termine par une demande : moi qui suis également toulousaine, il me semble que, passé Montauban, on est déjà dans le Nord… Alors, à quand un polar dans la Ville rose ?


Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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Entre deux mondes

Adam, capitaine syrien faisant partie d'un groupe d'opposants secrets à Bachar al-Hasad s'est fait repérér.

Il doit absolument quitter le pays.

Son épouse Nora et sa petite fille Maya vont d'abord partir en avion jusque Tripoli. De là, elles feront appel à un passeur pour franchir la Méditerranée.

Ils se rejoindront plus tard et se sont donné rendez-vous à Calais.

Cela se passera très mal. Adam arrive à bon port mais ne les trouve pas.

Il fait la connaissance d'un jeune lieutenant de police fraîchement arrivé à Calais.

L'auteur a pu pénétrer dans cette horrible jungle avant qu'on la démantèle en 2016.

Il nous montre les différents peuples qui s'y côtoient dans le dénuement le plus complet avec une violence inouïe, avec un abandon de toute humanité. Quelques volontaires et des envoyés de Médecins sans frontières veillent sur eux sans rentrer à l'intérieur de cet immense camp. La police elle-même n'y rentre pas sauf des services secrets pour démanteler un réseau de recruteurs de Daech.

Adam protège un petit Soudanais qui était devenu esclave sexuel dans le camp.

De nombreuses scènes sont très réalistes, insoutenables comme les attaques de migrants envers les camionneurs pour passer au Royaume-Uni envers et contre tout.

A la fin, un drame se déroule entre le petit Kilani, muet à cause d'une infirmité horrible et Adam que l'on croit mort.

On s'aperçoit que certains migrants arrivent dans la Jungle, sains d'esprit mais basculent, choqués, dans la folie.

Heureusement, Olivier Norek termine son roman par une note d'espoir.

Son écriture est de très grande qualité du début à la fin et jamais, je n'avais encore compris le conflit syrien aussi clairement qu'expliqué au début du livre.

Un merveilleux récit à condition d'être prêt pour le lire.

En tant que lectrice, j'étais bien à l'abri mais j'ai pensé à l'auteur qui s'était immergé dans cette horreur où des humains comme nous sont plongés.
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Code 93

C'est en 2013 que j'entends parler pour la première fois d'Olivier Norek. Son livre "Code 93" avait, à l'époque reçu un accueil très positif des médias et autres critiques littéraires.



Il se distingue d'autres auteurs de thrillers comme Grangé, Chattam ou Thilliez par sa profession. Olivier Norek est un flic de terrain très expérimenté. Son territoire c'est le 93; aussi, son premier roman est criant d'une vérité du quotidien, que ce soit lorsqu'il aborde les difficultés des policiers pour exécuter leurs missions (sous effectifs, manque de moyens matériels, défiance d'une partie de la population...) ou bien en traitant de la grande précarité d'un département qui semble coupé de ses voisins, notamment de Paris.



De Paris il sera aussi question dans ce roman. Plus précisément du grand Paris (regroupement de la ville de Paris et 130 communes, comprenant l'intégralité des communes des départements de la petite couronne dont le 93 ainsi que quelques communes de la grande couronne), projet ambitieux, audacieux et parallèlement périlleux, prétexte à des tentatives de corruptions.



Nous suivons donc le quotidien de Victor Coste, capitaine de police au groupe crime du SDPJ 93. Son équipe et lui seront confrontés à plusieurs meurtres violents et assez intrigants pour que la presse s'en mêle. Entre la pression des médias qui veulent savoir si un serial killer sévit en Seine Saint Denis et une hiérarchie distante mais qui se fait exigeante en matière de résultats, une course contre la montre est engagée afin d'identifier et de neutraliser le ou les responsables de ce bain de sang.



Cette affaire, l'une des plus complexe de sa carrière, mettra en difficulté Coste qui devra choisir entre convictions personnelles et professionnelles. En effet, des éléments apportés par un mystérieux corbeau pointeront du doigts le traitement de vieux dossiers criminels entachés d'irrégularités et annotés "Code 93".



Ce livre se lit d'une traite. Il se dévore même! Les chapitres courts donnent du dynamisme à l'histoire et poussent le suspens à son degré maximal.



Brutalité, magouilles, pouvoir, sexe, fatalité mais aussi amitié, cohésion de groupe, amour et espoir... autant d’éléments qui font de Code 93, un livre passionnant et authentique.
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Entre deux mondes

Ce que j’ai ressenti :…Un coup de coeur ravageur…



Olivier Norek, avec son dernier roman bouleversant, explore l’idée de Frontière, de toutes formes de frontières. Des frontières physiques, morales, géographiques, entre le Bien et le Mal, entre l’enfant et l’adulte, entre l’acceptable et l’inacceptable: toutes sortes de lignes étroites qu’il se plaît à barbouiller dans ses pages noircies d’adrénaline et de violence, pour t’atteindre au plus sensible, à ce qui te touche le plus profondément, à ton humanité… Quand tu lis cet Entre Deux mondes, il te vient une boule d’angoisse, des élans de compassion, une foudroyante prise de conscience et ton cœur s’ouvre en deux…



Bastien, comme le dernier bastion d’une intégrité en perte de vitesse, et Adam, premier homme à tendre la main dans cette Jungle : ce duo improbable de policiers d’horizons différents s’unissent contre l’Innommable, luttant ensemble face au désarroi de Calais et sauver ce qu’il reste encore d’innocence chez le jeune Kilani. Deux nationalités dans une cause commune, deux hommes pour sauver un enfant. Dans cette vocation de flics investis, ils se retrouvent partenaires, unis dans les mêmes valeurs d’entraide et de justice, et affrontent les ahurissantes règles qui régissent un endroit où le meurtre est impuni, ici, en France…



C’est avec beaucoup d’émotions que l’on referme ce livre, des larmes pleins les yeux aussi, parce qu’il est dur d’affronter une réalité aussi cruelle, des injustices aussi grandes, des lois et un système inadaptés face à un phénomène de migration d’hommes et de femmes démunis. En s’infiltrant dans les méandres de cette Jungle, Olivier Norek nous livre un polar excellent, comme il a su si bien le faire avec sa trilogie Coste, mais dans celui ci, il y a une énergie nouvelle, plus humaine, plus intense, plus affirmée. J’aime sa façon de livrer ses messages, la force de sa franchise et la douceur de son idéalisme, cette manière bien à lui, d’être toujours plus proche d’une vérité même si elle dérange.



-Remarque, ça fait presque deux ans qu’on ferme les yeux, c’est pas pour les ouvrir aujourd’hui.



Entre deux mondes, c’est des milliers de cœurs perdus qui battent plein d’espoir vers un meilleur avenir, une Jungle Love qui te bercent de ses bras refluant une odeur de brûlé indéfectible, une forêt d’âmes sans identité qui te hantent dans tes nuits opaques, mais c’est aussi dans cet étrange lieu où j’ai adoré me perdre, et y laisser un authentique coup de cœur!



Ma note Plaisir de Lecture 10/10


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Entre deux mondes

Depuis le temps que je voulais lire Olivier Norek, depuis le temps que les retours des Babelpotes me donnaient envie, je franchis enfin (!) le pas. C'est avec "Entre deux mondes" que je voulais absolument commencer, tellement j'en ai entendu de beaux échos, et je ne regrette absolument pas. Rares sont les polars qui réussissent à m'atteindre, émotionnellement parlant.



"Entre deux mondes", c'est un lieu à part. C'est le lieu qui fait la bascule entre son pays qu'on vient de quitter, pour fuir les horreurs de la guerre, et sa future terre d'accueil, souvent inaccessible. Ce lieu, on l'appelle la Jungle. Ce n'est autre qu'un immense camp de réfugiés à Calais, un grand bidonville qui abrite des hommes, des femmes et des enfants de nationalités diverses, dont l'espoir d'atteindre l'Angleterre s'amenuise de jour en jour. Y règnent la misère, l'insalubrité, l'insécurité et la cruauté des hommes.



C'est de cette Jungle, avant qu'elle ne soit démantelée en octobre 2016, qu'Olivier Norek a choisi de nous parler. Il y met en scène des personnages forts, qu'on ne pourra oublier de sitôt. Adam, migrant syrien qui recherche activement sa femme et sa fille qui auraient dû arriver dans le camp peu avant lui. Bastien, lieutenant de police tout juste muté à Calais et qui découvre une nouvelle facette de son métier. Kilani, enfant au regard aussi noir que sa peau, "enfant jouet" jusqu'à ce qu'Adam le prenne sous sa protection. Mais aussi les collègues de Bastien, et notamment Érika, Passaro, Cortex et Sprinter, ou sa femme Manon et sa fille Jade. Tous ont ce quelque chose qui rendent l'histoire profondément humaine alors que l'on baigne jusqu'aux dents dans un monde où les droits de l'Homme sont bafoués et/ou ignorés.



Ce roman n'est pas un polar. Enfin si, c'en est un mais il est tellement bien plus que ça. Le cœur du sujet étant bel et bien inspiré de la réalité, la petite enquête policière, qui elle est fictionnelle, en devient complètement obsolète. Ce que l'on veut, c'est continuer à suivre les protagonistes, s'assurer qu'on ne les perdra pas en cours de route. On s'y attache, on veut le meilleur à venir pour eux, on veut absolument les voir s'en sortir. Rien n'importe plus qu'eux, plus que leur histoire et leur devenir. Notre cœur est surmené, il hésite sans cesse entre la compassion, le désespoir, la colère et la douleur. Heureusement, s'il nous est montré les côtés les plus mauvais des hommes, l'auteur sait aussi nous montrer qu'on est capable du meilleur. La lecture se veut à la fois déchirante et intensément humaine, noire et cruelle, et pourtant si chaleureuse et éclatante.



Meurtres ethniques et viols d'enfant d'un côté, solidarité et entraide de l'autre. On est constamment ballotté entre une émotion et son contraire. Je me suis attachée aux personnages, ils m'ont touchée au cœur et à l'âme. J'ai ressenti avec eux peur, douleur et désespoir mais aussi cet élan d'amour et de solidarité auquel ils ont droit de temps en temps.



L'auteur a divisé son roman en cinq parties, chacune intitulée d'un mot, un simple verbe à l'infinitif qui en dit long sur ce qui nous attend : Fuir, Espérer, Résister, Survivre, Sombrer. C'est fort, terrible, déchirant. Les premières lignes nous mettent directement dans le bain et tout du long, on s'y noie entre deux goulées de cet air putride qui a envahi la Jungle.



"Entre deux mondes" est un polar à part, qui nous prend aux tripes non pas à cause d'un suspense insoutenable, mais parce qu'il joue avec les états d'âme de ses protagonistes aussi bien qu'il le fait avec ceux de ses lecteurs.



"Entre deux mondes", c'est un roman sur la dure réalité de la vie des migrants, leurs combats au quotidien, leurs désillusions.



C'est un roman profondément réaliste. Intense. Puissant. Déchirant. Violent. Et pourtant si humain et si généreux. Il est de ces livres qui marquent à vif et qu'on ne peut oublier facilement.





Jade a lu sur Internet qu'on avait 208 fois plus de chances de gagner au Loto que de naître en bonne santé, dans un pays démocratique et en paix, avec un toit sur la tête. J'ai envie de vous donner le même conseil que son père lui a donné : Profitez. C'est injuste, mais profitez.



Qui sait de quoi sera fait demain ?

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Surtensions

J'ai fini ce livre hier vers 15h, depuis je me demande ce que je vais écrire dans mon avis sur celui-ci, je me suis repassé mentalement tout le tome en boucle, l'auteur nous prévient nous les lecteurs dès le début pourtant, dès le prologue il nous dit attention ce tome va mal finir, pourtant c'est déjà trop tard, en quelques lignes, quelques mots Norek nous a ferré et il nous emmène avec lui dans un tourbillon de violence me laissant à la fin de ma lecture quelque peu ébranlé et déprimé.



La violence, ce tome n'en manque pas. D'abord celle du monde carcéral Olivier Norek nous plongeant au coeur du centre pénitentiaire de Marveil, ce dernier est fictionnel mais les horreurs décrites dans celui-ci ont arrière-gout de vérité à mon gout bien trop réel. La violence aussi du métier que pratique Coste et toute sa petite équipe, une violence que ceux-ci se prennent en pleine face jours après jours, victime après victime et enfin la violence d'une mort par homicide nous montrant ici à quel point la vie est une chose bien éphémère. Une vie de famille, un travail, des amis puis plus rien, juste une balle dans le coeur et les proches qui pleurent.



Surtensions est un livre marquant par bien des égards, par son réalisme effrayant et ses personnages travaillés allant du Capitaine Coste jusqu'au pédophile que nous rencontrons en prison. Chacun à son rôle, sa place dans ce roman aussi prenant que bouleversant. En bref Surtension est un roman à lire absolument.
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Dans les brumes de Capelans

Disparaître. C'est bien ce qu'a voulu Coste. Parce qu'il n'a pas su protéger son équipe. Il avait voulu démissionner mais, en dernier recours, on lui a proposé ce boulot à Saint-Pierre. Peseur d'âme au coeur du programme de Protection des Témoins, dans une résidence ultra surveillée et sécurisée . Sa légende : chef des Frontières. Depuis 6 ans, il mène ses missions à bien d'autant qu'être loin de son boulot, ses amis et son ancienne équipe lui vont parfaitement...

À Paris, voilà 10 ans que le commandant Russo enquête sur un prédateur qui kidnappe des adolescentes. Si elles se comptent au nombre de 10, seulement une d'entre elles a été retrouvée. Salomé, la « Victime 8 ». Aujourd'hui, dans une maison isolée, une victime est retrouvée. Et, à la grande surprise de Russo, dans un sale état mais bien vivante, Anna, la « Victime 1 », celle dont on supposait qu'elle avait tout simplement fugué. Fleur Saint-Croix, la présidente du Service de protection des témoins, voit en Anna une chance de pouvoir identifier le désormais tueur en série. Maintenant sous secret défense, il lui faut à tout prix l'envoyer chez un l'un d'eux. Étonnamment, Fleur Saint-Croix décide de l'envoyer à Saint-Pierre...



Victor Coste a tourné le dos à sa vie passée il y a maintenant 6 ans et le voilà exilé à Saint-Pierre, à 4000 kms du 93. Contre toute attente, sa nouvelle mission est de réussir à faire parler la jeune Anna Bailly, séquestrée et retenue pendant 10 ans par un ravisseur toujours introuvable, malgré une enquête poussée par le commandant Russo. Lui-même fragilisé, il doute mais accepte cette mission compliquée. Sans nul doute, même si Olivier Norek remet sur le devant de la scène Victor Coste, il n'est nul besoin d'avoir lu sa trilogie pour découvrir son dernier roman. Cette enquête, classée secret défense, va mettre à rude épreuve Victor Coste mais aussi le lecteur, baladé entre les différents rebondissements, chamboulé par la relation ambiguë entre Coste et Anna, ému par ce qu'ont vécu les victimes, secoué par le duel entre Coste et le ravisseur et terriblement surpris par ce final inattendu. Entre roman policier et thriller psychologique, Olivier Norek, nous plongeant dans une ambiance pour le moins brumeuse, nous offre une intrigue fort bien ciselée et intelligemment menée.



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Entre deux mondes

2016. La « jungle » de Calais et son flux de migrants aux vies mutilées. Un sujet qui nous malmène. Forcément. Des scènes parfois très dures qui bouleversent. Fatalement. Et cependant, des larmes d’humanité qui transsudent. Vaillamment.



En Syrie, Adam, policier et dissident, se sent de plus en plus en danger. Par précaution, il organise le départ de sa femme et sa fille vers Calais en leur promettant de les rejoindre au plus vite. Les retrouvera-t-il ? En parallèle, Bastien, policier français, s’installe à Calais et découvre ébahi la situation.



L’auteur braque avec réalisme un projecteur sur cette zone de non- droit et ses codes à travers le regard des migrants, des flics, des bénévoles et ONG. Il met en lumière le quotidien de ces hommes, et une réalité crue dont on parle beaucoup moins dans les médias. Tandis qu’à l’horizon, « Youké », comme la nomme les migrants, se dévoile par temps clair comme un mirage, porteuse de tous leurs espoirs.



Je n’ai pas trop été emballée par l’écriture, nerveuse mais sans relief, ni par les personnages. Bien qu’attachants (enfin certains d’entre eux), ils sont un trop stéréotypés à mon goût. Mais leur force est d’apporter un angle du vue différent, le cœur souvent alourdi de bagages dont ils aimeraient enfin se délester. Le personnage qui m’a le plus intéressé est sans doute Kilani, ce petit Soudanais à la langue coupée, qui erre comme un trait d’union entre les mondes.



Cela faisait quelques temps que je souhaitais découvrir cet auteur et je remercie ma co-lectrice Siabelle de m’avoir fait sauter le pas. Malgré des réserves sur certains aspects, cela n’en demeure pas moins un livre fort qui révolte, qui bouscule.

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Code 93

93 ou neuf trois ou encore neuf cube, c’est là qu’officient nos flics de choc, Victor Coste, le capitaine, Ronan le beau mec dragueur, Sam, utile techniquement, Mademoiselle Marquant, légiste de service pour qui Coste a un faible plus qu'évident, De Ritter, une grande fliquette qui débute dans le métier mais qui sera dès ce premier volet de la trilogie, capable de nous surprendre, et quelques autres, appréciés ou pas de nos héros. (il faut bien quelques policier détestables pour faire connaissance des acteurs et assister à quelques confrontations sans lesquelles notre roman serait plus monotone.







Ce qui n’est aucunement monotone dans ce roman, ce sont les délicieux dialogues que nous offre l’auteur, dans lesquels on retrouve humour noir et blague de circonstances sans lesquelles on ne peut résister à la dureté du labeur d’un flic de la crim.







Le suspens y est présent sous une forme particulière : pas de récit coupé par des retours en arrière, presque pas de flic retenu ou kidnappé, mais plutôt des scènes qui se déroulent presque simultanément, et qui offrent des réponses au lecteur, et des suspicions de magouilles (forcément, le 36, pas très éloigné s’en mêle), des personnages qui se dévoilent progressivement, des intervenants qui surviennent et dont on découvre un rôle que l’on ne pouvait soupçonner.





Et la grosse affaire pour laquelle on se demandera si quelque grosse légume ne trempe pas dans ces histoires, le genre intouchable, balais roses et compagnie ... ou si des affaires sont étouffées parce que...



Bref... autant de questions qui nous amènerons lentement (une enquête qui patauge en ses début, rien que du classique quoi !) vers la vérité.





Bon thriller, avec de bon gros meurtres bien appétissants comme d’hab, des dialogues et des répliques délicieux (quoiqu’assez rares), un enquêteur calme (pour une fois) avec ses obsessions comme souvent, et un SRPJ qui foisonne, qui vit et qui emballa l’humble lectrice que je suis !
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Entre deux mondes

506 critiques, une moyenne de 4,39/5 sur 1315 notes. Je crois qu'il est inutile d'en dire plus, ces chiffres parlent d'eux-mêmes.



Pourtant j'ai attendu avant d'ouvrir ce roman, j'avais un peu peur de ce que je lirais. J'avais raison d'avoir peur, c'est violent et malheureusement bien trop réel. Ma lecture a duré 2 jours. J'ai lu ce roman en deux fois, la première fois jusqu'à la traversée en méditerranée, j'ai refermé le roman déjà triste. Le lendemain j'ai terminé ce roman et l'ai refermé une seconde fois triste et amère. Nous sommes là soi-disant sixième puissance économique du monde avec un PIB de 2 775,25 milliards de dollars en 2018 et pourtant on a laissé la jungle s'installer, incapable d'aider des gens qui ont souvent tout perdu et qu'on traite pourtant moins bien que nos animaux de compagnie.



Oui ce roman est triste et décrit une réalité qui n'est pas agréable à lire, ce roman met une histoire, des noms et des prénoms là où souvent on ne voit que des chiffres entendus rapidement à la télé facile à oublier, une histoire qui ne laisse personne indifférent et qui ne peut que marquer. Qui laisse des traces, après avoir lu en effet difficile je pense d'oublier.



Difficile d'en dire plus pour moi, de trouver les bons mots pour parler de ce roman-ci ce n'est de vous recommander si ce n'est pas déjà fait de le lire vous-même.



Olivier Norek, vous êtes un grand auteur et vous avez écrit un grand roman. Merci
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Dans les brumes de Capelans

Ça me fait plaisir de te retrouver Olivier, il me tardait tellement de te lire à nouveau.

- Eh bien, plaisir partagé, Jipi, toujours ravi de retrouver un ami lecteur.

- J'aimerais te parler de ce roman dont je viens de terminer la lecture, Dans les brumes de Capelans, le moins que l'on puisse dire, c'est que j'en ressors pratiquement essoufflé.

- Qu'est-ce qui te fait dire cela mon cher Jipi?

- Eh bien, dès que l'on entre dans ce récit, tu nous happes, et tu ne nous lâches qu'à la dernière page! Que de suspense, quelle histoire!

- Je suis ravi que tu aies ce sentiment, j'aime bien prendre mes lecteurs en otages mais pour la bonne cause, bien entendu et pour qu'ils soient pleinement satisfaits!

- Tu changes totalement de cadre avec cette histoire et tu nous emmènes à l'autre bout du monde, dans l'île De Saint Pierre et Miquelon, pas très exotique comme site!

- Chacun de nous va trouver de l'exotique là ou d'autres n'en verront aucun.

- J'étais ravi de retrouver Victor Coste, un ancien personnage que tu nous avais laissé au bout du rouleau dans un roman précédent, fracassé en mille morceaux.

- Oui, Jipi, c'est un personnage que j'aime bien aussi et c'est la raison pour laquelle je lui ai confié une nouvelle mission.

- Pas une des plus faciles, mon cher Olivier, tu lui confies le rôle de protecteur d'Anna, survivante échappé des griffes d'un serial killer qui a sévi pendant 10 ans en métropole!

- N'en dis pas trop, Jipi, sinon, tu vas être accusée de trop en dire! Et tu sais ce que c'est avec les thrillers...

- Tu as raison Olivier, je n'en dirai pas plus! En tout cas, bravo! Tu écris toujours remarquablement bien, ton histoire est remarquablement bien structurée et les rebondissements qui complètent ce récit nous tiennent sacrément en haleine!

- Je te remercie pour tes compliments, Jipi, mais il s'agit de ton propre ressenti. Peut-être que d'autres lecteurs ne le partageront pas.

- Oh, cela m'étonnerait beaucoup! En tout cas, j'espère te retrouver bientôt dans un des tes prochains romans! Merci beaucoup Olivier!

- Cela ne saurait tarder Jipi, si tu sais te montrer patient! A bientôt donc!



(Je tiens à souligner que les faits relatés précédemment sont totalement fictifs et je remercie Olivier N de ne pas me tenir rigueur de cette liberté que j'ai aimée prendre avec cet entretien imaginaire)

Moi, j'ai adoré!!!:))

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