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Citations de Olivier Truc (495)


(…) le crâne des gens, c’est quand même un endroit mystérieux non ? La cervelle, c’est comme une forêt, de temps en temps il faut l’éclaircir, sinon ça devient impraticable. La forêt, tu la soulages à la tronçonneuse. La cervelle, tu l’allèges en laissant s’exprimer les idées bizarres qui l’embrouillent. C’est du mystère et de la survie, Petrus, rien d’autre.
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Se distinguer à ce point des autres avec une tente dans son jardin pouvait donner l'impression que l'on se sentait différent des autres. Et se sentir différent des autres signifiait se sentir supérieur.
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Klemet n'avait pas froid. Il avait appris depuis longtemps à ne pas avoir froid. Depuis sa jeunesse. Le froid, comme la nuit, vous enlevait la raison, éveillait des frayeurs épouvantables. Il ne pouvait plus se permettre d'avoir froid. Il se l'était juré, il y a longtemps. Une vieille histoire à laquelle il essayait de ne pas penser mais dont il n'arrivait jamais vraiment à se défaire.
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- Pour un fils de pasteur d’Uppsala, je te trouve un esprit bien libre. Tu ne crains pas de parler trop haut ?
- Mon père a l’esprit étroit, le front buté, les oreilles décollées, répliqua-t-il, j’ai tout hérité de lui, sauf l’esprit.
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Aslak avait appris à aimer ces montagnes ce jour-là quand son grand-père lui avait dit : «Tu vois Aslak, ces montagnes, elles se respectent les unes les autres. Aucune n'essaye de monter plus haut que l'autre pour lui faire de l'ombre ou pour la cacher ou pour lui dire qu'elle est plus belle. Si tu vas sur la montagne là-bas, ce sera pareil, tu verras toutes les montagnes autour.» Jamais son grand-père n'avait autant parlé. Sa voix était calme comme toujours. Un peu triste peut-être. «Les hommes devraient faire comme les montagnes», avait dit le vieil homme.
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Un éleveur n'aurait jamais volé un couteau, lui dit-il. Chez les Sami, tu peux voler un renne, mais jamais ce qu'il y a sur un traîneau. On ne s'en prenait pas aux choses matérielles qui pouvaient vous sauver la vie sur le vidda. C'est ce que m'a appris mon oncle Nils Ante. Les bergers ne franchissaient jamais cette frontière invisible.
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Ils restèrent silencieux le reste du trajet. Ils ne croisèrent que trois poids lourds, aussi menaçants que des monstres issus de l'abîme, avec leurs lampes habillant les cabines et leurs phares puissants balayant la toundra et réveillant des ombres inquiétantes qui s'éteignaient tout de suite après leur passage. Ils laissaient dans leur sillage des nuages de neige survoltée, comme si les flocons exprimaient leur colère d'avoir été dérangés.
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La pluie diluait les meilleures intentions.
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- Les voies de transhumance transitaient par où, dans le temps ?
- A l'époque du squelette ? Ça dépend de l'état de la végétation, du climat, difficile à dire. Les Sami embarquaient leur maison avec eux, ne laissaient aucune trace? Va-t'en expliquer ça à des tribunaux qui sont des fanatiques des traces écrites.
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Nous sommes coureurs de toundra, fils du vent, peuple de la nature. Devant nous les pierres se tassent, derrière nous elles se redressent, la bruyère épouse nos pas, étouffe nos souffrances, la mousse éponge nos rêves, les montagnes nourrissent notre fierté, les loups égorgent nos espoirs. Les archives ? C’est une invention de Suédois pour nous perdre.
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Elle voulut jurer, mais le cri resta au fond de sa gorge. Face à elle, un amoncellement de têtes de rennes s’entassait sur leurs bois en arborescence, les yeux grand ouverts leur donnant un air halluciné, naseaux sanglants. (...) Le mur de pluie l’oppressait. Les têtes renversées, tranchées derrière les oreilles d’une sale blessure boursouflée et rougeâtre, reposaient sur leurs grands bois plantés dans la boue. Des araignées géantes qui s’apprêtaient à bondir sur elle.
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- La police des rennes, on arrive quand on arrive, ni plus tôt ni plus tard, avait-il lâché.
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-...Mais on connaît toujours un peu tout le monde dans les villages. Et si on ne connaît pas, on complète soi-même leur histoire, ça occupe les longues soirées d'hiver...
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Une aurore boréale semblait prendre possession du firmament. Des apparitions verdâtres, verticales , discrètes, venant toujours de la même direction, se mouvaient lentement.[...] Elles se succédaient , serpentaient, incertaines et longilignes. La sarabande s'amplifiait. Le ciel clignotait, secoué de pulsations. Une cavalcade sous un cône strié. Le ciel entier était pris de convulsions lumineuses.[...] Là-haut, la mosaïque de flammèches enflammait le royaume des morts de toute la puissance des feux du ciel.
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Pas d'oreilles, pas de marques ; pas de marques, pas de propriétaires ; pas de propriétaires, pas de plainte. Pas de plainte, affaire classée. La logique implacable de l'investigation policière en Laponie.
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Sikku fit un geste de la main.
- Les autres... Et il va leur rester quoi ? Ils disent qu'élever des rennes n'est pas un métier mais un mode de vie. Ils en font une question d'honneur. Ils sont tellement fiers. L'honneur, ça ne fait pas bouffer.
Sormi regardait les montagnes à leurs pieds et prit un air songeur.
- Non, ça ne fait pas bouffer...
- Ah, content que tu sois d'accord.
- ... mais ça a de la gueule.
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- J’ai traîné quelques années en Laponie.
- Et ça se trouve où ce pays ? On y trouve quoi donc ?
Izko était pressé d’en finir ce soir.
- On y cherche du minerai et on y entend des esprits malins, et ça se situe au-dessus de nos têtes, très loin dans des terres sans Dieu, là où le froid rejoint la nuit et où vivre veut dire survivre et où survivre veut dire mourir plus vite.
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Le craquement de la glace sous les sabots et les pas des homme envahissait la vallée. (...) Si Izko avait été musicien, il en aurait tiré une mélodie, une mélodie triste et belle comme le crépitement d’une maison en feu.
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Sous tes pieds. La terre, sa toundra, leur mémoire.
Notre histoire qui s’écrit en lettres de lichen, en décrets de bruyère, en actes de buissons, en ordonnance de roches.

(Métaillé, p.153)
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Mais qui, à Stockholm, s'intéresserait à une telle histoire ? Et qui pouvait être assez tordu pour planter une tête de renne à un tel endroit ?
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