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Critiques de Pascal Lainé (57)
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La dentellière

On a tous connu des êtres qui ne participent au monde que par la grâce et la justesse de leurs gestes,la densité de leur présence physique. Ils n'ont pas le pouvoir de dire en mots leurs sentiments, leurs émotions. Et on les juge banals, peu intéressants ou vides.



Pomme est des ces êtres-là: comme son nom l'indique, elle a une espèce de rondeur posée, concrète qui est sa façon à elle d'être là. Elle a du sens pratique, ses gestes sont habiles, précis, harmonieux, rassurants. Mais Aimery, jeune noblion et étudiant désargenté, qui en fait sa maîtresse et sa compagne, s'il est d'abord frappé par la grâce innée de ses mouvements au point de la surnommer,de ce fait, "la dentellière" , devient très vite irrité et agacé par son silence, prend son assentiment tranquille pour un conformisme désolant, sa timidité respectueuse pour de la sujétion presque servile et son mutisme pour un manque de curiosité et d'intelligence.



Il la quitte. Et Pomme retourne dans son petit milieu simple où les gestes étaient un langage suffisant pour dire je t'aime, je suis là...Mais le ver est dans le fruit, et...Pomme ne sortira pas indemne de s'être frottée aux sphères de la culture et de la parole..



Une écriture classique, faussement froide, toute en retenue et en extériorité voulue, trace, comme une épure, le portrait tragique de celle à qui les mots ont manqué et qui en meurt, lentement dévorée par les mots qu'elle n'a pu dire...



Un beau livre, cruel et juste, adapté au cinéma avec une Isabelle Huppert bouleversante.



J'ai reconnu en Pomme une autre petite silhouette, disparue à 20 ans, parce qu'elle non plus n'avait pas les mots pour le dire, pour se dire, pour leur dire...Chaque fois que je relis une page du livre ou revois le film, ma gorge se serre d'un chagrin inconsolable, car il n'est pire injustice que de ne pas entendre le silence des dentellières...







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La dentellière

C'est un petit livre oublié, Prix Goncourt 1974, retrouvé en rangeant, dans mon grenier, les armoires remplies de livres.



Un livre dont le quatrième de couverture, comme souvent, ne rend pas compte, ou très mal.



Un livre d'une construction très aboutie et d'une écriture magnifique , comme distanciée, mais d'une infinie tristesse, dont je sors bouleversé.



Car il parle, ce roman, de ces êtres effacés, comme si on avait appliqué une gomme sur leur vie, de ces êtres transparents dont on ne sait pas voir l'âme sensible, de ces êtres qui ne parlent pas mais gardent en eux la souffrance des mots qu'ils n'ont pas su dire.

Et je crois que nous en avons tous connus, de ces femmes (ou de ces hommes), lisses et comme invisibles, transplantées de leur milieu tout simple dans un milieu dit plus cultivé, que ce milieu trouve banales, inintéressantes, de ces femmes qui s'excusent presque d'être là où elles n'ont pas leur place.

Et l'on comprend aussi que l'auteur a probablement écrit cette fiction pour mettre à distance la souffrance, ou le remords, de n'avoir pas su reconnaître ce qu'était vraiment celle avec laquelle il avait vécu une aventure qui pour lui était sans lendemain.



Ce roman, c'est l'histoire de Pomme, apprentie coiffeuse, ni belle ni laide, qui parle peu, semble s'accommoder de tout, et accomplir tout ce qu'elle fait avec une aisance placide.



Durant ses vacances sur la côte normande, elle va attirer, sans qu'il comprenne vraiment la cause de cette séduction, Aimery, un jeune noble désargenté, qui va l'emmener vivre avec lui à Paris, où il est étudiant.

Celui-ci, adolescent mal fini, va apprécier l'aisance et la grâce de celle qu'il surnomme sa « dentellière », mais finira par ne plus supporter l'absence de « conversation » de Pomme, cette dernière acceptant semble-t-il, sans difficulté, de retourner vivre chez sa mère en banlieue parisienne.



Mais Pomme va se laisser dépérir, « ne voulant plus rien demander à un monde qui lui avait si peu donné », et finira à l'hôpital.

Et l'on verra le jeune Aimery poursuivre sa vie de solitude et de médiocrité.



Un roman d'une grâce froide et cruelle, mais celle-ci recouvre sous sa surface une tristesse sans nom.
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L'irrévolution

Aucune critique sur Babélio pour ce livre paru en 1971, prix Médicis, dont un exemplaire s'est retrouvé dans la boîte à livres de mon village en Décembre 2022. Je ne connaissais pas Pascal Lainé. Alors pourquoi s'est-il positionné en urgence à lire, en haut de ma pal, sans avoir seulement lu la 4ème de couv' (qui est d'ailleurs une 2ème de couv', sur un repli de la première comme ça se faisait à l'époque, et que je n'avais pas vue), pourquoi cette envie irrépressible de m'y plonger. Il doit y avoir un cri d'appel des livres, quelque part sur des ondes extra-sensorielles.

Ça débute un peu comme un livre du Nouveau Roman, en tout cas j'y ai cru en lisant les errements du narrateur débarqué dans un hôtel sordide de Sottenville, qui s'évertue à aménager le petit espace de sa chambre, concentré seulement sur les choses, en répétant la première phrase dès la troisième page : « Je leur ai demandé de me garder cette chambre pour la prochaine fois, et pour toutes les autres fois». Mais cela sera la dernière fois pour cette phrase, pas pour ses nuits dans cette chambre où « Les robinets ont de longues régurgitations avant de rendre leur eau par spasmes, bruyants, éclaboussant, et suscitant à partir d'une fêlure, sur l'émail, devenue soudain mobile, la panique dégingandée d'une araignée qui s'ébouriffe, montée sur de longs cheveux raides. » Ambiance.

Puis il y a changement de décor, plutôt rapide, où l'on en apprend sur cet homme, le narrateur, qui n'est autre que le professeur de philo affecté au lycée technique de cette ville à 150 km de Paris. C'est sa première affectation, il vient d'obtenir l'agrégation. On est en Septembre 68, quelques mois après le mois de Mai et le jeune professeur de 26 ans paraît rebelle en col roulé, à côté des autres professeurs cravatés, du directeur ou du censeur. Il découvre le lycée, les profs parisiens obnubilés par le train de 18 heures (lui a opté pour sa chambre), les profs de Sottenville dédaigneux envers les parisiens qu'ils ne considèrent pas comme véritablement des leurs. Et puis les élèves. À qui il se demande ce qu'il va bien pouvoir raconter, lui qui ne se sent pas philosophe pour un sou, tombé dans cette soupe des idées surtout pour faire plaisir à sa mère, devenue pauvre en même temps que veuve.

Il sera finalement autant voire plus question de sociologie que de philosophie. de déterminisme social dans le parcours lycéen avec ses filières au bac en fonction des origines sociales, et puis d'irrévolution chez ce jeune professeur frais émoulu des barricades de Mai : « c'est l'irrévolution : c'est le mouvement contradictoire d'une inquiétude et d'une critique si profondes , si totales peut-être, qu'elles-mêmes n'échappent pas à leur propre acide, et qu'elles se dissolvent dans leur réflexion »

Pascal Lainé est lui aussi agrégé de philosophie, il informe que toute ressemblances avec des personnes ou des faits etc etc. Un roman donc, qui fleure bon une époque, dans la forme plus que dans le fonds ou la sociologie.

Dans mon exemplaire du hasard des boites à livres, une surprise : dans le repli de la 3ème de couv' se trouve une enveloppe panoramique adressée à un certain Mr B. par une Mlle V., avec un marque-pages à l'intérieur, auréolé d'un joli dessin d'un village sur pilotis, au Laos. Je suis presque sûr que c'est le Laos, car Mr B. a écrit au tout début du livre : « Lu en 1972, première année au CET à Vientiane.  B.»

J'ai écrit juste en dessous : « Lu d'une traite en 2022, 54ème année de l'irrévolution. M. » Puis j'ai déposé le livre dans une autre boite à livres.
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La dentellière

« La dentellière », c’est d’abord et surtout l’histoire de Pomme, une jeune fille du Nord. Son père ? Il y a belle lurette qu’il a quitté le navire… Sa mère ? Une « serveuse montante » dans un bar…



On les retrouve habitant un petit appartement en banlieue parisienne. Pomme a maintenant dix-huit ans et travaille dans un salon de coiffure où elle se lie d’amitié avec sa collègue, Marylène, une femme d’une trentaine d’années qui lui propose de l’accompagner en vacances à Cabourg. Sa mère est désormais crémière.



Sur place, à Cabourg, Pomme se retrouve plus ou moins délaissée par Marylène. Elle rencontre Aimery de Béligné en villégiature lui aussi, sur la côte normande ; Aimery, un étudiant aisé touché par la « beauté fragile » de la jeune fille.

Malgré le gouffre social qui les sépare, Aimery et Pomme vivront une expérience commune avant qu’elle ne sombre doucement dans la folie…



Un court roman, Prix Goncourt 1974, tout en demi-teinte … Touchant.

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La dentellière

Roman qui m'aura beaucoup ennuyée, à cause de l'écriture et de l'histoire. Je n'ai eu aucune empathie pour les personnages qui se fourvoient dans une fausse histoire d'amour... un leurre, en fait deux solitaires qui se rencontrent et vivent ensemble on ne sait trop pourquoi. Une erreur de casting, deux personnes qui n'ont aucuns points communs et comble de malheur ne sont pas du même milieu social... donc l'idylle prend un grand coup dans l'aile... En couple s'apprécier un tout petit peu ne suffit pas surtout lorsque l'un des protagoniste est aristocrate fils de châtelain et l'autre fille d'une prostituée et banlieusarde... Un grand gâchis pas si imprévisible.
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La dentellière

Ce court roman, prix Goncourt en 1974, est étonnant.



C’est l’histoire de Pomme, jeune fille un peu paumée comme tombée de son arbre fruitier sans jamais avoir été ramassée.



Elle naît dans le Nord de la France dans un bled sans nom, sans histoires et sans vie, d’un père qui partira sans jamais trouver le chemin du retour et d’une mère serveuse qui mettra aussi son corps au service pour mettre du beurre dans les épinards.



Et Pomme grandit, vit des choses tellement insignifiantes que rien ne la révèle ou ne la réveille au monde. Elle fait des shampoings dans un salon de coiffure, rencontre Marylène et évolue dans son ombre, puis Aimery et là c’est pareil puis rien. Toujours rien.



L’exergue du roman est de Musil et je ne résiste pas à la citer :

« Un être qui ne peut ni parler ni être exprimé, qui disparait sans voix dans la masse humaine, petit griffonnage sur les tables de l’Histoire, un être pareil à un flocon de neige égaré en plein été, est-il réalité ou rêve, est-il bon ou mauvais, précieux ou sans valeur ? »



C’est de Pomme dont il parle et ce faisant elle est presque insupportable et quasi sainte.







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La dentellière

Petite Pomme...

Le livre où tu passe n'est pas bien épais, comme ton existence n' est pas compliquée.

L' auteur qui t'a mis au monde a réussi une sorte d' oeuvre littéraire aussi puissante qu' apparemment légère.

Petite Pomme,

Tu as rejoins le Panthéon du féminin en littérature, à ta manière, sans bruit et sans cris.

Tess d' Urberville te serrerait dans ses bras et chuchoterait: "Petite soeur".

L' infâmie dont tu es le jouet et la victime, a incrusté un gros morceau de chagrin noir dans mon âme de lecteur.

Petite Pomme,

Tu as pris forme humaine, grâce au jeu tout en justesse et retenue d'une grande actrice,

et mon chagrin s'est ravivé.

Petite Pomme,

J'aimerai t'imaginer un destin plus riant, que celui qui t' est assigné à la fin du bouquin.

Mais je ne puis, tant il est vrai que la dernière page tournée nous devons nous quitter.



Au revoir, Petite Pomme.
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La dentellière

"La dentellière" de Pascal Lainé est un roman que j'ai lu assez jeune probablement parce qu'il avait reçu le prix Goncourt en 1974. L'histoire de Pomme m'avait beaucoup marquée sans que je me souvienne précisément des détails de la vie de la jeune shampouineuse. Alors j'ai souhaité le relire pour le plaisir et j'ai bien fait.

Élevée par sa mère serveuse qui se prostitue à l'occasion pour joindre les deux bouts Pomme va grandir sans faire de bruit. du Nord de la France, la mère et la fille vont déménager en banlieue parisienne.

C'est à Paris que la jeune fille va trouver un emploi dans un salon de Coiffure. Elle est aussi discrète que Marylène est charmeuse et cette dernière va la prendre sous son aile comme une petite soeur et l'emmener en vacances à Cabourg.

Pomme va vite se retrouver seule et faire connaissance du timide Aimery de Beligné qui vient d'un milieu bien différent du sien. Pourtant, il sera son premier amour même s'ils ne sont jamais démonstratifs. le jeune étudiant partagera donc son studio parisien avec celle qui lui rend la vie simple, sans effusion, jusqu'au jour où il ne supportera plus sa transparence de dentellière.

C'est une belle image cette dentelle car Pomme est délicate derrière une apparente froideur. Elle ne dira rien et s'excusera même de leur rupture. Pourtant, elle qui aimait tant les gâteaux ne pourra plus rien avaler et si l'anorexie n'est pas citée c'est bien de cela dont il s'agit.

J'ai été très émue par cette lecture et la façon dont Pomme ne veut plus rien demander à un monde qui lui a si peu donné. Je garde donc une grande empathie pour cette jeune fille que j'ai l'impression de comprendre.

Quant à la fin de ce court et triste roman elle est aussi surprenante que subtile.





Challenge Riquiqui 2023

Challenge Cœur d'artichaut 2023

Challenge Multi-défis 2023

Challenge XXème siècle 2023

Challenge Goncourt illimité

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La dentellière

Un très beau roman que j'ai aimé lire adolescente (prix goncourt 1974) et dont le film en 1977 avec l'excellente Isabelle Huppert s'est montré pleinement à la hauteur .

Le personnage principal est une jeune fille provinciale apprentie coiffeuse surnommée Pomme (car elle mange des pommes au lieu de causer) , très silencieuse donc, peu cultivée et surtout issue d'un milieu défavorisé.

Elle rencontre un jeune intellectuel bourgeois dont elle s'éprend.

A cause du fossé social et culturel leur rencontre amoureuse ne pourra pas se transformer en avenir et Pomme va sombrer peu à peu dans la folie.

Pascal Lainé réussit à faire de la jeune femme un peu "terne" un personnage très attachant et comme auréôlée d'un secret.

L'écrivain accroche le lecteur en traduisant de façon très fine et beaucoup de psychologie une vie somme toute banale.

Un excellent livre que je recommande
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La dentellière

Quel triste avenir que celui de cette petite Pomme!

Un bien joli roman que La dentelière(prix Goncourt 1974) de Pascal Lainé(agrégé de philosophie auteur, entre autres, de L'irrévolution prix Médicis).

Après lecture, cette jeune fille aux gestes de dentelière,à l'humeur égale, maléable et soumise,dont les joues rondes lui ont donné le surnom de Pomme m'a évoqué Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley, ce qui m'a d'ailleurs choquée.

Bêta travailleuse,Gamma populaire,Epsilon simiesque (gourde mais jolie tout de même!!),tout et une à la fois, Pomme, la dentelière qui n'est pas vraiment dentelière, mais à une autre époque aurait pu être lingère ou porteuse d'eau, est comme programmée,conditionnée pour un terne destin où les Alpha cultivés et intellectuels(comme Aimery, l'étudiant, futur conservateur, rencontré à Cabourg) ou plus évolués(comme la perfide Marylène "au style Juan les pins" du salon de coiffure où Pomme balaye les cheveux) lui sont barrés car porteurs de déceptions.

L'image fait-elle toujours office de vérité?

Le nord ouvrier qui cloque sur l'horizon,le père parti sans laisser d'adresse,la mère serveuse- prostituée et qui, même après l'arrivée dans une cité de la banlieue parisienne et son dur labeur de femme de ménages, va garder la fâcheuse habitude de lancer 'A vot' service' à ses interlocuteurs, le manque de goût, de bonnes manières,de culture,de vivacité,les trop grandes maléabilité et soumission,la présence un peu frustre, le manque "d'aptitude à l'oisiveté" sont-ils de pesants facteurs dans l'inexistence de Pomme, sont-ils porteurs des ressentiments éprouvés à son égard et causes de ses propres déceptions?

Un enchainement de circonstances qui monte crescendo jusquau rejet et la déchéance.

Une vision bien pessimiste d'une certaine classe sociale, qui loin de se révolter s'enlise dans la mal bouffe bien éloignée des Nourritures terrestres et de la bourgeoisie odieuse qui garde des oeillères avec ses fréquentations.

Et l'ambition dans tout ça?La "gnaque"? L'envie de s'en sortir malgré tout? Un beau portrait émouvant, une fine description psychologique mais qui n'est pas à généraliser!
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La dentellière

La humble et réservée pomme se réveille aux plaisirs de séduction a’ un premier amour Aimery de Béligné .Le couple opte pour une vie a’ deux. L’Obstacle c’est que pomme est une petite shampooineuse sans éducation etAimery de Beligné est un étudiant issu de la bourgeoisie intellectuelle enfin ils ne sont pas du même monde

Aimery la laisse tomber comme son amie Marylène .Elle encaisse la désunion avec une certaine indifférence mais ne s’en mettra pas

C’est un roman irascible qui adapte la lutte des classes sur l’angle des sentiments amoureux et prouve d’une manière évidente ici comme ailleurs son caractère inadmissible et irréversible .Dans ce récit il y’a de l’intolérable dans l’air.

EN bref un bon et vertueux roman

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La dentellière

Ce roman se lit vite, Pomme le personnage principal, est une fille de la campagne , née dans un village. Son père est parti, sa mère travaille comme serveuse et "rend service" à des Messieurs fortunés. On en sait peu sur sa mère, et c'est dommage, le personnage avait tout pour me plaire.

On retrouve nos personnages en ville, dans un 3 pièces moderne, là encorce, on ne sait rien de ce changement, j'aurai aimé en savoir plus. Pomme travaille dans un salon de coiffure, elle se fait une amie qui la sort, puis s'en délaisse. Pomme fera la rencontre d'un étudiant, issu de famille noble.

Nous sommes dans les années 60, mais les différences sociales sont très présentes et importantes pour accepter qu'un couple s'unissent ; en effet, Pomme est d'un milieu modeste, il est impassable qu'elle soit acceptée chez son ami étudiant.

Pomme retournra chez sa mère où elle se laissera dépérir...

Pomme est une femme effacée, qui accepte sa condition sans se rebeller. Mais au fond, n'a t'elle pas raison? C'est ce que suggère la dernière phrase du livre, phrase qui laisse le lecteur songeur , une fois le livre refermé.
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La dentellière

Dur de mettre des étiquettes sur ce roman... La dentellière du titre est Pomme, une femme un peu particulière, innocente et unie, toute entière à ce qu'elle fait à chaque instant, sans se questionner. Le romancier nous raconte un peu de sa vie, puis arrive au vrai sujet, sa rencontre avec le héros et la relation étrange qu'ils entretiennent ensuite. On est toujours, comme lui, un peu perplexes face au fonctionnement de Pomme, si simple et pourtant si étranger. Mais cette histoire reste celle d'un drame humain, encore un, noué au fin fond de la solitude et de la vie de peu (pas de misère, non, de peu seulement). Le personnage de Pomme est original, son traitement par l'auteur, assez détaché, l'est moins mais reste accrocheur.
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La dentellière

Pomme c'est une fille effacée, qui ne parle que pour être d'accord avec les autres. Pomme elle vit, elle ne vit pas pour elle, non, elle se laisse vivre et porter par le vent.

On la suit dans sa vie insignifiante, avec Marylène d'abord. Son amie, qui, comme un vulgaire mouchoir, va la laisser tomber dès qu'elle n'en aura plus besoin.

Puis avec Aimery, un jeune étudiant un brin philosophe, qui va s'éprendre d'elle très rapidement et qui va se rendre compte très rapidement aussi qu'elle ne lui est d'aucune utilité.

Pomme on la prend, on la jette, on l'abandonne sans qu'elle ne dise rien, jusqu'à qu'elle se détruise.



Je n'ai pas beaucoup aimé ce livre pour plusieurs raisons.

D'abord parce que parfois l'auteur s'exprime en plein milieu du récit et ça m'a dérangée.

L'histoire de Pomme est trop vite balayée, et le personnage de Pomme est vraiment martyrisé: même par l'auteur qui ne la considère que comme une pauvre fille qui mérite presque son terrible sort.

Parfois un peu trop philosophique à mon goût, ce livre ne m'a pas embarquée même s'il se lit rapidement.
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Terre des ombres

Bon, je vois que je suis la première à critiquer ce livre...



C'est l'histoire d'un garçon et de sa famille insignifiante dans la Pologne d'avant la seconde guerre mondiale. Son père meurt discrètement et pour lui à partir de ce moment-là tout change. Il quitte sa famille qui ne l'a jamais remarqué ni encore moins aimé pour devenir poète... Puis vient la guerre et nouveau tournant dans sa vie. Une balle manque de le tuer dans la révolte de Varsovie. Il a échappé à la mort mais se n'est que partie remise. Cette mort loupée le hantera toute sa vie. L'on découvre aussi avec lui l'expérience du communisme dès 1945, ses espoirs, ses désillusions...



Voilà pour l'histoire...



Malgré le peu de pages (205) j'ai été emportée dans l'histoire et à aucun moment je n'ai eu envie d'abandonner ma lecture même si la dernière partie m'a parue un peu plus laborieuse.

c'est un livre que l'on n'aborde pas facilement, il faut être bien concentré pour suivre mais il faut dire que c'est une écriture soignée ciselée.



Beaucoup de points d'exclamation ! et beaucoup de parenthèse parfois en pleine réflexion qui peuvent faire perdre un peu le fil.



Mais lecture agréable. Un bon moment.
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La dentellière

Elle c’est Pomme.

Pomme parce qu’elle a les joues toutes rondes cette petite fille qui grandit dans le Nord de la France dans la fin des années 50.

Petite fille qui doit grandir sans son père qui à force de quitter et de revenir au foyer, à fini par partir définitivement.

Petite fille qui doit grandir seule avec sa mère qui pour faire bouillir la marmite a pris un emploi de serveuse dans un bar du coin, sans compter les extras demandés par certains clients, il faut bien qu’elle serve à quelques chose la chambre au-dessus du bar….

Petite fille dont la distraction est de s’asseoir au bord de la route avec quelques autres gamins du village pour regarder les voitures passer.

Pomme que l’on retrouve à 17 ans dans l’une de ces cités construites autour de Paris en ce début des années 70.

Pomme est maintenant apprentie dans un salon de coiffure de Paris, sa mère vend du fromage.

Marylène l’une des collègues de Pomme se lie d’amitié pour elle, et fait découvrir à la jeune fille un monde qui lui est totalement inconnu.

Jusqu’à cet été qu’elles vont aller passer ensemble à Cabourg.

Cabourg où Pomme va rencontrer Aimery étudiant sans le sou qui va la séduire, et qui les vacances finies va installer la jeune fille avec lui dans une chambre de bonne qu’il loue à une vieille dame russe tout aussi désargentée que le jeune homme.

Aimery qui va prendre l'habitude de surnommer Pomme "la Dentellière".

Mais Aimery va vite se lasser de Pomme qu’il n’a pas réussi à intéresser à son monde à lui, et surtout du silence de celle-ci dont il ne sait que penser et surtout dont il n’a aucune idée de ce qu’elle pense.

Pomme retournera alors chez sa mère et sa vie de médiocrité, et finira par sombrer.

Un court roman publié il y a maintenant 50 ans (Prix Goncourt 1974), mais qui abordait déjà un problème qui allait s’accroitre de plus en plus pour devenir un vrai fléau chez les jeunes filles : l’anorexie.

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La dentellière

Je n’ai pas trop apprécié ma lecture, le style est trop simple, les phrases courtes ne me dérangent pas, mais les personnages sont à la hauteur du style. J’aurais préféré avoir une histoire plus développée mais la simplicité peu aussi avoir son charme et rend ce Goncourt accessible à tous.

Pomme est une jeune femme très simple, rien de péjoratif là-dedans, mais elle m’a semblé bien trop en surface, j’aurais aimé en connaître plus d’elle, qu’elle s’ouvre plus au lecteur et à Aimery. Son passage en hôpital psychiatrique lui permet de se dévoiler mais encore trop peu à mon goût. J’insiste un peu sur ce point car c’est typiquement le genre de roman que j’apprécie lire, avec un personnage ayant un trouble mental, qu’il le sache ou non, mais qui se rend attachant justement par cette maladresse de l’esprit, or ici ce n’est pas le cas.

Pomme reste quand même un bon personnage, plus forte que ce qu’elle laisse croire, elle est loin d’être une « pauvre fille », une « simplette », cependant comme Aimery, je me suis attaché à elle un instant, un court instant, avant de terminer ce roman doux-amer.

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La dentellière

La Dentellière, de Pascal LAINE a été publié en 1974. Ce roman a été récompensé du Prix Goncourt... Faut croire qu'en 1974, il n'y avait pas grand chose d'autre à se mettre sous les yeux!



La Dentellière est l'histoire d'un viol, celui perpétré par Aimery, descendant de petite noblesse mais d'un ego surdimensionné à l'encontre de Pomme, une shampouineuse de salon de coiffure qui n'a guère d'éducation et qui se laisse porter par le vent de la vie sans se poser de question. Aimery va la voir, la regarder et la découvrir 'autre' ... Il va donc s'en emparer, en faire sa chose, sa conquête, son oeuvre d'art. Et c'est là qu'il y a viol, il établit une liaison intime avec elle alors qu'il sait dès le départ qu'il l'abandonnera! C'est un noble, peut-être, un cuistre, assurément! Car il ne la comprendra jamais, il fera preuve de suffisance mais ne percera jamais son intimité, sa profondeur, sa réalité. Dès lors, il la quittera ou plus exactement ils quitteront la chambre où ils vivaient et elle n'existera plus, ou si peu, à ses yeux. Pomme, elle, ne s'en remettra pas!



L'écriture de Pascal LAINE est dérangeante. Il ne donne pas vie à ses héros, il les dissèque, les observe comme le ferait un assistant de laboratoire. Ses écrits relèvent plus d'un descriptif d'observations que d'une envolée littéraire, d'une romance à faire vibrer. Même si, quelques foisd, il a le sens de la formule, Il reste froid, sobre, parfois même un rien dérangeant par des apartés avec le lecteur ou des incursions dans d'autres histoires qu'il se complaît à aussi vite refermer.



Je n'ai pas senti une vraie plume chez cet auteur! Suis-je passé à côté? Dites-moi!
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La dentellière

Ma pire lecture scolaire... Un souvenir d'ennui et de découragement profond, où tourner chaque page m'arrachait un soupir torturé. Pourtant, des années après, en le feuilletant à nouveau, je me dis que je le relirai bien volontiers...

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La dentellière

Pomme, une fille du Nord de la France, vit avec sa mère dans la banlieue de Paris. Elle travaille comme aide dans un salon de coiffure. Un jour elle rencontre Aimery, jeune homme d'un autre milieu.Une courte relation s'établit entre les deux. Mais Pomme, est une taiseuse, une soumise, elle ne réclame jamais , accepte son sort et le déroulement de sa vie, de la vie jusqu'à sombrer dans l'anorexie et la folie.
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