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Citations de Pascal Manoukian (354)


Après sa famille et sa maison, l'usine est sa troisième merveille du monde. Paradoxalement, dès qu'elle en franchit les grilles elle se sent libre. Pas besoin d'expli quer sa vie aux autres, ils ont la même : des enfants, un crédit, une vieille voiture, des histoires de mari, ou des histoires de cul, et surtout 1 300 euros pour faire tourner tout ça jusqu'à la fin du mois. Ça occupe.

Page 46, Seuil, 2018.
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Dieu, Karl Marx, Mark Zuckerberg se moquent bien d’eux. Les pauvres n’ont pas plus de chances de s’en sortir qu’un taureau dans l’arène. On les laisse espérer, c’est tout, pour mieux les obliger à tourner en rond, parce qu’on a besoin d’eux pour remplir les caisses, les églises et les réseaux.
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Le Coran devrait se vendre en version annotée, commentée, et être lu avec modération.
Ça éviterait bien des hécatombes.
Et, par précaution, il faudrait faire pareil avec l'Ancien Testament, la Torah et les Evangiles.
Les expurger de tout ce qui avait une raison d'être il y a trois mille ans, mais qui n'en a plus aujourd'hui, pour ne pas que les simples d'esprit s'en nourrissent et s'égarent.
En supprimer tous les messages de haine, d'incitation au nettoyage ethnique ou religieux, tous les encouragements à tuer ceux qui ne vous ressemblent pas. Ça économiserait des vies et du papier.
(p. 249-250)
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On les surnommait les 'Mooryaans', 'fourmis' ou 'parasites', en somali. A présent, la ville leur appartenait et ils l'infestaient, la pourrissaient de l'intérieur à bord de 'technical cars', des pick-up volés et customisés pour la guerre avec des canons de 105 sans recul, montés à l'arrière - des engins capables de déchiqueter les hommes, les murs et les blindages. Pour beaucoup, ces enfants soldats n'avaient pas seize ans. Certains obéissaient à leur clan, d'autres travaillaient à leur compte. Entre eux, ils se rebaptisaient 'Rambo', 'Clint Eastwood' ou 'Terminator' ; ils marchaient au mélange d'amphétamines, de cocaïne et de khat, une feuille d'arbrisseau venue d'Ethiopie et dont le manque rend fou.
[...] Croiser leur regard, c'était déjà mourir.
(p. 20-21)
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C’est comme ça, à peine fini d’élever ses enfants, il faut déjà s’occuper des parents. Elle se demande combien de temps il lui restera entre les deux pour prendre soin d’elle.
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Pascal Manoukian
Il se souvint d'une phrase d'Einstein, lue un jour dans le magazine d'une compagnie aérienne entre Doha , Manille et trois whiskys : " Tout le monde est un génie. Mais si on juge un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu'il est stupide". La pensée s'appliquait à lui et aux Indiens. On est toujours le poisson de quelqu'un.
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À propos du Jeu des 1 000 euros :
Ce jeu, c'est comme à l'usine : c'est dur et on ne gagne pas grand-chose, pourtant il y a toujours autant de candidats.
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Cela faisait deux mois maintenant qu'il vivait tapi dans un trou. Une tombe d'un mètre quatre-vingt-dix sur un mètre de large et un mètre de profondeur, creusée à la main au beau milieu de la forêt, et recouverte d'un toit de branches et de feuilles.
Le jour, il y enfouissait ses affaires. La nuit tombée, il s'y enterrait vivant. Personne ne viendrait le chercher là, étouffé dans les broussailles, entre un tronc d'arbre couché par la dernière tempête et un entrelacs de branches mortes.
[... au réveil] son corps lui faisait mal comme le communisme lui avait fait mal pendant plus de trente ans. Pourtant, certains matins, il regrettait presque cet immobilisme et cette rigidité-là.
(p. 12)
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Et sans attendre la réponse elle part couper des oignons pour pleurer tranquillement.
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Au téléphone, la jeune femme lui a posé trois questions : "Parlez-vous une ou plusieurs langues étrangères ? Avez-vous fait des études supérieures ? Lisez-vous plus de dix livres par an ? " Elle a répondu non à toutes et décroché un rendez-vous. (...)

-Alors, quelqu'un peut-il commencer par me dire pourquoi j'ai mis au point mon questionnaire ?
Silence.
- Non? Personne ? Il va falloir vous dégourdir les mâchoires si vous voulez aller jusqu'en finale .
(...)
- Parce que je ne veux pas d'intellectuels. Un intellectuel, ça réfléchit, et pour vendre c'est justement ce qu'il faut éviter. (p.146-150)
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« Tu vois, mon frère, j'allais à l'usine, je pointais, je débauchais, je remplissais un caddie, on s'endormait devant le film et je recommençais. Je croyais que tout ça, c'était la vie, et puis un jour [notre fils] Adam est arrivé. [...]
C'est comme si j'avais mis des lunettes 3D. J'ai tout vu autrement. Les crédits juste pour me maintenir hors de l'eau, la carte scolaire qui ne lui laissait aucune chance de faire mieux que moi, les yeux rouges de Sarah le soir à cause des réflexions dans l'escalier et surtout tous les copains de l'usine qui laissaient tomber le syndicat pour rejoindre Marine. Chaque fois, c'était une gifle que je prenais en silence. Alors, j'ai fait comme mes parents, j'ai commencé à penser qu'il n'y avait pas d'avenir pour mon enfant dans mon pays et j'ai cherché ailleurs. »
(p. 166)
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A eux deux, son père et sa mère avaient passé quatre-vingt-dix ans derrière un guichet des PTT pour l'élever. Elle ne s'était pas montrée à la hauteur.
(p. 43)
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Il se laisse tomber dans le canapé et lui raconte [la nouvelle collègue] et son master en management des systèmes d'information.
- Cinq ans d'études pour finir à l'emballage... Avant, il suffisait d'avoir des parents à l'usine pour devenir ouvrier.
(p. 240)
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Akim pouvait maintenant s'attaquer à son cerveau.
...
En petites foulées, il plantait ses pailles et défaisait tout ce que sa mère et les siens avaient patiemment essayé de faire de lui.
" C'était écrit, Aurélien, tu étais fait pour nous rejoindre, depuis toujours..."
Il lui laissait à peine répondre de la tête.
...
Et Aurélien avait rejoint la Syrie.
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" Dieu est lâche, dit le prêtre. Ce matin, devant le corps méconnaissable de Charlotte et de son enfant, devant votre désespoir de parents, devant l'inconsolable chagrin de Karim et la honte de celle qui pleure un fils assassin, pour la première fois, je n'ai aucune envie de le défendre..."
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Les animaux et les clandestins ont des besoins communs : vivre cachés au milieu des vivants, à proximité d'une source d'eau et de deux lignes de fuite.
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Kilian a la silhouette d'un frappeur, petit et trapu. Ils ont eu la même fiancée au collège et échangé quelques coups de poing sur les bancs du lycée. Un perpétuel fouteur de bordel, sympathique mais emmerdeur, même enfant de choeur il s'est débrouillé pour faire grève un dimanche, prétextant être en sous-effectif lors de la grand-messe de Pâques, réclamant assis en aube sur les marches de l'église l'embauche immédiate d'un autre servant d'autel, de préférence une fille pour la parité. Le curé l'a chassé du temple à grands coups de pied dans le derrière, alors Kilian a abandonné la tenue blanche pour le foulard rouge et rejoint les Jeunesses communistes par l'intermédiaire d'une rousse du nom d'Aragone équipée comme un camion de la CGT.
(p. 98)
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Assan vouait mettre le plus de kilomètres possible entre lui et la Somalie, devenue folle. Entre sa fille et un certain islam aussi.
« Ce n'est pas un pays pour Iman. Je veux qu'elle puisse goûter à tous les fruits de la vie, qu'aucun ne lui soit interdit. Là-bas, les femmes n'ont même pas le droit de conduire. Ce sont des ânes ! Ils prétendent que c'est mauvais pour leurs ovaires ! »
A. avait éclaté de rire.
« Eux, ils conduisent tous des 4 x 4 parce que c'est bon pour les couilles, peut-être ? »
(p. 99)
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Les débuts de Chanchal dans la vie furent difficiles. A Dacca [Bangladesh], son père s'intoxiquait en fondant des métaux de récupération et sa mère enchaînait les kilomètres d'ourlets pour le compte de grandes marques de vêtements, au sein d'une usine où s'entassaient des milliers d'enfants. La plupart avaient menti sur leur âge pour gagner quelques roupies. Les espaces de travail étaient si étroits qu'il était impossible de ramasser une pièce de tissu quand elle vous glissait des doigts. Il fallait appeler un gardien qui vous marquait aussitôt le bras de la pointe d'une aiguille, chauffée sous la flamme de son briquet. A la fin de la journée de labeur, une mère maquerelle relevait les manches des couturières et comptait les marques. A chaque piqûre, un peu d'argent retenu.
(p. 34)
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C'est le même mensonge depuis toujours. "Chrétiens, prolétaires, facebookeurs de tous les pays, unissez-vous, le monde est à vous." En vérité, il est à eux. les Églises ne partagent que la compassion, les communistes presque jamais rien et les derniers, masqués derrière leurs smileys et leurs claviers, ont fait le braquage du millénaire. À 40 ans ils accumulent plus d'argent que les gouvernements, plus d'informations que tous les services de renseignement réunis, se moquent des frontières et des impôts, surpassent le pouvoir des États et multiplient les réseaux comme Jésus multipliait les pains, prêchant la même parole : "Likez-vous les uns les autres", mais en vérité ils émiettent les droits les plus élémentaire, dévalisent les vies privées et préparent une société à leur main où tout le monde sera transparent.
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