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Citations de Pascale Gautier (112)


Pour la rabaisser, faire le beau parleur, l’empêcher d’exister, il était toujours là. Mais à part ça, il était lamentable.
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Il a osé la planter là. Il est mort. Tranquille. Peinard. C’est encore elle qui doit tout assumer, elle n’en peut plus.
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Le soleil attire les hommes alors qu’il n’y a rien de plus meurtrier.
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Elle est dans sa pièce. L'endroit où elle entasse son courrier, perd ses lettres recommandées, déchire en mille morceaux sa facture d'électricité. C'est son espace. Elle a déjà pris trois cafés. Elle n'aime plus du tout le café. Mais quand on a toujours bu du café, on continue à boire du café.
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Il était autoritaire et elle en avait peur mais il l'a toujours respectée. Ca , personne ne peut le lui enlever. Soixante ans ! Ce n'est pas rien. Même si, aujourd'hui, elle se demande si c'est vraiment quelque chose.
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Elle n’avait jamais vu ça. Des dizaines et des dizaines de créatures décrépites en plein conciliabule. Telles des mouches dans l’étable qui bourdonnent autour des pots de lait, telles étaient-elles toutes en train de parler de leur tension, de leur cœur, de leur cataracte, des soins qui n’étaient jamais assez bien faits, des médecins qui n’étaient jamais assez attentifs, de tout cela qui avant, ne produisaient pas, parce qu’avant, bien sûr, avant était l’âge merveilleux de leur jeunesse d’or.
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Agacée, Perpetua se demanda ce qu'elle avait fait au bon dieu pour se retrouver dans cette maison de fous. Elle s'enferma dans le salon avec les jumeaux et les tança vertement. Ce à quoi Hélène répondit Perpetua on s'en fout de toi on s'en fout des trois folles ramollies du cerveau qui te servent de gardes-chiourme on s'en fout de Boringe on s'en fout du passé de nos parents de nos grands parents des abrutis qui ont croupi à Boringe on s'en fout on s'en fout on veut tout casser et on cassera tout ... on veut la révolution et ça ira on veut la bombe atomique sur Boringe mon amour que cette maison s'effondre que tout devienne ruine et cendre que la forêt brûle que le monde s'écroule et qu'enfin l'aurore se lève ! Perpetua en resta bouche bée puis son cerveau fit tic-tac. Elle retroussa ses manches et marcha sur eux. Elle hésita un quart de seconde puis opta pour le pet antidépresseur. Hélène et Alexandre chancelèrent et tombèrent comme dans du caramel mou.
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Hélène veilla jusqu'au matin. Lorsque l'enfant s'agitait, elle chantait de vieilles chansons douces, chantait la ville de Mazatanengo, ses rues de sable, ses maisons plus blanches que le coton, chantait les voyages tout autour de la terre ronde et sa voix était grave et belle et endormeuse et l'enfant soupirait d'aise et les rêves, lentement, entrèrent dans la chambre. Elles virent alors le pacha des Zoudaillasses. Très grand, très gros, il portait d'énormes colliers et des bagues à tous les doigts. Ses yeux étaient phosphorescents, sa peau cuivrée, son ventre rond menait la danse autour du lit. Puis elles entendirent la mer qui, dehors, disait vieni vieni, le monde est si beau et les vagues racontaient des histoires qui n'existent pas et le ciel disait les amours perdues et l'air devenait chaud comme le grog et respirer enivrait et les murs noirs de l'enfance tanguaient tanguaient. Hélène écoutait la vie silencieuse, la vie rêvée, la vie qui n'était pas venue et sur sa joue gauche trois larmes amères glissèrent.
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- Ça n'a l'air de s'arranger nulle part, soupire Mme Rouby.
- Bah ! Nulle part, c'est pas chez nous !
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En reprenant l'arrosoir et la pioche, c'est comme si une digue intérieure s'était brisée. Seule dans le jardin, c'est toute l'horreur de la mort de Gilbert qui lui sautait soudain à la figure. Elle a acheté des fleurs, uniquement. Et des fleurs bleues uniquement. C'est sa couleur préférée. Après les premières terribles semaines, une sorte de sérénité s'empare d'elle. Un soir, elle réussit même à installer la table du jardin, à s'asseoir et à boire un verre de sherry. Son travail est récompensé. Le tour de la maison devient bleu. Elle se souvient de ce jour-là. Les fleurs sont plus reposantes que les êtres humains. Elles vous demandent beaucoup et vous donnent parfois ce que vous attendez. Le jardin est irréel. Les fleurs sont admirables et supérieures à ce que nous sommes, pauvres créatures. Elle s'est assise au milieu du bleu, quand elle sent une présence et sursaute. Près du pommier se tient Gilbert. Elle se pince trois fois. Frotte ses yeux. Gilbert est toujours là. Elle se lève et s'approche. Il la regarde. Elle voit bien qu'il n'est pas de ce monde. Sa peau est grise bizarre pas normal de crocodile. Mais c'est bien lui, souriant, qui la regarde le regarder. Elle n'a même pas peur. Elle sent une déchirure dans sa poitrine, et puis son sang se met à turbiner dans ses artères. Comme un moteur qui se remettrait en marche après des années d'arrêt. Elle sent une grande chaleur et se transforme en volcan. Elle lui parle. Les mots sortent de sa bouche comme une lave précieuse. Elle ne sait pas ce qu'elle lui dit. Elle fixe le visage de Gilbert. Il hoche la tête et lui sourit. Puis il lui montre les fleurs et elle comprend qu'il est heureux. Elle promet de s'occuper chaque jour de leur jardin. Il la fixe longuement, lui tend la main. Elle n'ose pas la saisir. Il hausse les épaules disparaît brutalement. Elle est paralysée et n'arrive pas à s'éloigner du pommier. Autour d'elle, la terre repose dans sa splendeur livide.
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Elles sont les vraies déesses. Nombreuses et uniques. Elles sont le signe de notre temps.
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Les vieilles, c'est ce qu'il y a de plus beau au monde. Leurs corps fripés, leurs visages ravagés, leurs yeux qui n'y voient goutte, leurs oreilles qui n'entendent rien. Les vieilles sont émouvantes. La vie les a malaxées triturées brisées. Elles portent l'empreinte de la mort. Elles sont déjà de l'autre côté et se raccrochent à ce qu'elles peuvent.
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- Ça n'a pas l'air de s'arranger nulle part, soupire Mme Rouby.
- Bah ! Nulle part, c'est pas chez nous !
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La vie n'a aucun sens, à part celui qu'on arrive peut-être à lui donner
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Elle est là. Elle. Elle est là. Il n'en croit pas ses yeux. Lui. Il la regarde. Elle. Qui est là. Et lui qui la regarde qui la reconnait qui la mange des yeux. Elle. Là. Sous son nez. Sur le banc. Royale, théâtrale, magnifique, admirable, éclatante, insolite, unique, scintillante, éblouissante, irremplaçable, incomparable, extravagante. Là. Elle. Allongée, endormie, inanimée mais si belle, si tellement elle, celle qu'il attend, lui, depuis la nuit des temps. Ce n'est pas pour des prunes qu'il a mis tant d'années à vaincre tous les obstacles à braver tous les dangers, à lutter, tailler, pourfendre, couper en morceaux, décapiter, occire. Ce n'est pas pour des prunes qu'il a tant souffert. Il comprend aujourd'hui en regardant le cher corps immobile. Il comprend qu'il est arrivé à bon port, il lui suffit de se pencher lentement vers le tendre visage aux yeux clos. il suffit que ses lèvres doucement suavement épousent les lèvres suaves et douces du tendre visage endormi. 
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P.107-108

Sur l'écran, le visage du Président apparaît. Il sourit comme il mord. Et annonce que le vaste chantier mis en place pour secouer le pays de sa léthargie catastrophique est enfin opérationnel. Il, Lui, Personnellement, est en train d'élaborer toutes les réformes nécessaires pour aider les plus riches des citoyens. Pour leur donner la sécurité, l'impunité et les moyens de s'en mettre encore plus, toujours plus ! Quant aux démunis qui, chaque jour, se reproduisent et se multiplient, il fera tout pour les appauvrir définitivement. Chacun à sa place ! On n'est pas pauvre par hasard. On l'est par nature ! Les pauvres sont des fainéants ou des étrangers. L'État est bien trop gentil avec eux. Toutes ces allocations, toutes ces aides versées. (.....) Il va réduire les fonctionnaires, il va réduire l'enseignement, il va réduire les hôpitaux, il va réduire entièrement le service public ! Réduire... (.....) Pourquoi faire des études quand on naît pauvre ? (...) A quoi bon apprendre à réfléchir ? Cela ne peut que nuire à l'intérêt de l'Etat ! (...) Faisons comme les Chinois ! Eux ne s'encombrent pas de savoirs non rentables. Voilà l'exemple magnifique d'une magnifique nation passée sans complexe du communisme le plus atroce au capitalisme le plus meurtrier !
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P.97
Le père Catelan s'énerve tout seul........
Il hait la télé et les jeux vidéo. Il rêve d'un immense autodafé où ces productions du Diable seraient plongées dans d'énormes marmites bouillantes puis concassées, écrabouillées, moulues, pilées, pulvérisées, triturées, démantibulées, escagassées,hachées menu comme chair à pâté. Tous ces objets ! Toutes ces choses Tous ces leurres L'homme aliéné plus que jamais.
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P.92
Elle serait bien partie avant lui. Ou plutôt, elle serait bien partie avec lui. Elle s'en veut de ne pas lui tenir compagnie là où il est. Elle a conscience que sa vie, ce n'est pas grand chose. Juste des années heureuses passées ici avec lui.
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"Le soleil attire les hommes. Alors qu'il n'y a rien de plus meurtrier. Ce sont des personnes âgées qui viennent. Ils ont l'impression qu'être au soleil va leur faire voir la vie en rose. (p. 39-40)"
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Bien écrit, le style cours de chaque petit chapitre nous permet de pas nous ennuyer avec ces "vieilles" qui s'ennuient.. On découvre avec délices leurs petites pensées, leurs vies dans cette ville ensoleillé toute l'année ! Et une fin je trouve pour ma part toute aussi délicieuse..
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